Analyse / Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique
© Vitaly Taranov via Unsplash
Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4705', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4705, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'subtitle' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'subtitle_edition' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'content' => '<p>L’économie est souvent considérée comme une sphère abstraite, essentiellement financière, face à laquelle le citoyen est démuni. Cette image est incarnée par les marchés financiers sur lesquels s’échangent des produits dérivés en tout genre n’ayant que peu de lien avec la vie quotidienne, si ce n’est sous la forme de pression subie (inflation ou crises). Récemment, je me suis entretenu <a href="https://youtu.be/7ybLwpbaKZ8%20" target="_blank" rel="noopener">sur ma chaîne <i>Antithese</i></a> avec l’économiste français Timothée Parrique, spécialiste du concept de «décroissance». Sa réflexion, rafraîchissante à bien des égards, a l’avantage de remettre l’église au milieu du village lorsqu’il est question d’économie.</p> <p>Qu’est-ce que l’économie, selon lui? Il s’agit de l’organisation sociale du <i>contentement</i>. Pour cette raison, il la considère comme une science sociale, voire même comme une sous-catégorie de la sociologie. En économie, le contentement recoupe le processus de satisfaction d’un ou de plusieurs besoins, via la mobilisation de ressources naturelles et sociales, la production et la distribution. L’économie est donc<i> un processus intrinsèquement collaboratif</i>, «une forme d’entraide»: «c’est faire ensemble ce que nous n’aurions pu accomplir seuls». Cette pensée va à l’encontre de la doxa néo-libérale, qui postule que la satisfaction des besoins est optimisée si les individus suivent leurs propres intérêts et sont en compétition sur le marché.</p> <p>L’économie ainsi définie par Parrique comprend cinq grandes étapes pour satisfaire les besoins: extraction de ressources, production des biens et services, allocation de ces derniers, consommation et élimination des déchets. Mais comment circonscrire les besoins essentiels à une vie digne d’être vécue? N’est-ce pas une définition subjective, que chacun vit différemment selon son histoire et sa position sociale ? Pendant longtemps, les économistes ont défendu l’idée que les besoins humains étaient illimités, «justifiant le fantasme d’une croissance perpétuelle». Aujourd’hui, les limites biophysiques de notre planète montrent qu’une croissance <i>matérielle</i> infinie est une dangereuse illusion. Seuls les besoins intellectuels, voire spirituels, c’est-à-dire véritablement <i>immatériels</i>, peuvent croître de manière exponentielle.</p> <p>Dans sa «matrice des besoins fondamentaux», l’économiste Manfred Max-Neef <a href="https://www.resiliencefactory.fr/besoins">a répertorié neuf types de besoins humains</a>: subsistance, protection, affection, compréhension, participation (sens), loisir, création, identité et liberté. La satisfaction de ces besoins ne repose pas uniquement sur l’accumulation d’un capital important, permettant de disposer d’un pouvoir d’achat important. C’est aussi une affaire de relation humaine, de quête de sens et d’identité, de partage d’émotions interpersonnelles. Autant de besoins que l’économie monétaire actuelle ne permet pas à elle seule de satisfaire.</p> <p>Pour pallier la pression croissante de l’économie financière, l’économiste franco-suisse Michel Laloux soutient pour sa part que certains domaines ou secteurs d’activités ne devraient pas entrer dans la sphère marchande, c’est-à-dire être considérés comme des marchandises qu’il est possible de commercialiser (vendre ou acheter). C’est le cas, selon lui, de la terre ou du foncier, du travail, de la monnaie ainsi que du capital. Il détaille cette idée dans son livre <i>Dépolluer l’économie</i>, paru en 2014. Timothée Parrique abonde, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Dans notre entretien sur <i>Antithese</i>, il souligne ainsi: «La marchandisation de l’immobilier rend l’accès au logement plus difficile pour les classes les plus défavorisées de la population. Par conséquent, les secteurs clés de l’économie (santé, éducation, logement, etc.) devraient être extraits de la sphère marchande. Dans ces secteurs, ce n’est pas la maximisation des profits qui importe, mais l’optimisation de leur valeur d’usage, c’est-à-dire de leur fonctionnement (ce que ne garantit pas la maximisation des profits).»</p> <p>Sortir ces secteurs clés de la sphère marchande n’implique pas automatiquement leur «étatisation» ni l’abandon de la libre entreprise. L’histoire nous a montré que l’Etat, tel qu’il existe, est susceptible de se comporter de manière tout aussi tyrannique que les sociétés privées. C’est bien plutôt vers le développement d’une économie des <i>communs</i> qu’il faut tendre. Celle-ci envisage, au niveau local, une gestion partagée des ressources, gérées et maintenues collectivement par des communautés. Cette communalisation de l’économie présente de nombreux défis, mais ceux qui nous font face si le système économique actuel se maintient seront plus importants encore. En somme, il importe aujourd’hui, comme le dit Bruno Latour, de «faire barrière au monde d’avant<strong><sup>1</sup></strong>».</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Bruno Latour, <i>Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise</i>, AOC, 2020. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qu-est-ce-que-l-economie-une-vision-anthropologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 189, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Martin Bernard', 'description' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4705' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4705, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'subtitle' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'subtitle_edition' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'content' => '<p>L’économie est souvent considérée comme une sphère abstraite, essentiellement financière, face à laquelle le citoyen est démuni. Cette image est incarnée par les marchés financiers sur lesquels s’échangent des produits dérivés en tout genre n’ayant que peu de lien avec la vie quotidienne, si ce n’est sous la forme de pression subie (inflation ou crises). Récemment, je me suis entretenu <a href="https://youtu.be/7ybLwpbaKZ8%20" target="_blank" rel="noopener">sur ma chaîne <i>Antithese</i></a> avec l’économiste français Timothée Parrique, spécialiste du concept de «décroissance». Sa réflexion, rafraîchissante à bien des égards, a l’avantage de remettre l’église au milieu du village lorsqu’il est question d’économie.</p> <p>Qu’est-ce que l’économie, selon lui? Il s’agit de l’organisation sociale du <i>contentement</i>. Pour cette raison, il la considère comme une science sociale, voire même comme une sous-catégorie de la sociologie. En économie, le contentement recoupe le processus de satisfaction d’un ou de plusieurs besoins, via la mobilisation de ressources naturelles et sociales, la production et la distribution. L’économie est donc<i> un processus intrinsèquement collaboratif</i>, «une forme d’entraide»: «c’est faire ensemble ce que nous n’aurions pu accomplir seuls». Cette pensée va à l’encontre de la doxa néo-libérale, qui postule que la satisfaction des besoins est optimisée si les individus suivent leurs propres intérêts et sont en compétition sur le marché.</p> <p>L’économie ainsi définie par Parrique comprend cinq grandes étapes pour satisfaire les besoins: extraction de ressources, production des biens et services, allocation de ces derniers, consommation et élimination des déchets. Mais comment circonscrire les besoins essentiels à une vie digne d’être vécue? N’est-ce pas une définition subjective, que chacun vit différemment selon son histoire et sa position sociale ? Pendant longtemps, les économistes ont défendu l’idée que les besoins humains étaient illimités, «justifiant le fantasme d’une croissance perpétuelle». Aujourd’hui, les limites biophysiques de notre planète montrent qu’une croissance <i>matérielle</i> infinie est une dangereuse illusion. Seuls les besoins intellectuels, voire spirituels, c’est-à-dire véritablement <i>immatériels</i>, peuvent croître de manière exponentielle.</p> <p>Dans sa «matrice des besoins fondamentaux», l’économiste Manfred Max-Neef <a href="https://www.resiliencefactory.fr/besoins">a répertorié neuf types de besoins humains</a>: subsistance, protection, affection, compréhension, participation (sens), loisir, création, identité et liberté. La satisfaction de ces besoins ne repose pas uniquement sur l’accumulation d’un capital important, permettant de disposer d’un pouvoir d’achat important. C’est aussi une affaire de relation humaine, de quête de sens et d’identité, de partage d’émotions interpersonnelles. Autant de besoins que l’économie monétaire actuelle ne permet pas à elle seule de satisfaire.</p> <p>Pour pallier la pression croissante de l’économie financière, l’économiste franco-suisse Michel Laloux soutient pour sa part que certains domaines ou secteurs d’activités ne devraient pas entrer dans la sphère marchande, c’est-à-dire être considérés comme des marchandises qu’il est possible de commercialiser (vendre ou acheter). C’est le cas, selon lui, de la terre ou du foncier, du travail, de la monnaie ainsi que du capital. Il détaille cette idée dans son livre <i>Dépolluer l’économie</i>, paru en 2014. Timothée Parrique abonde, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Dans notre entretien sur <i>Antithese</i>, il souligne ainsi: «La marchandisation de l’immobilier rend l’accès au logement plus difficile pour les classes les plus défavorisées de la population. Par conséquent, les secteurs clés de l’économie (santé, éducation, logement, etc.) devraient être extraits de la sphère marchande. Dans ces secteurs, ce n’est pas la maximisation des profits qui importe, mais l’optimisation de leur valeur d’usage, c’est-à-dire de leur fonctionnement (ce que ne garantit pas la maximisation des profits).»</p> <p>Sortir ces secteurs clés de la sphère marchande n’implique pas automatiquement leur «étatisation» ni l’abandon de la libre entreprise. L’histoire nous a montré que l’Etat, tel qu’il existe, est susceptible de se comporter de manière tout aussi tyrannique que les sociétés privées. C’est bien plutôt vers le développement d’une économie des <i>communs</i> qu’il faut tendre. Celle-ci envisage, au niveau local, une gestion partagée des ressources, gérées et maintenues collectivement par des communautés. Cette communalisation de l’économie présente de nombreux défis, mais ceux qui nous font face si le système économique actuel se maintient seront plus importants encore. En somme, il importe aujourd’hui, comme le dit Bruno Latour, de «faire barrière au monde d’avant<strong><sup>1</sup></strong>».</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Bruno Latour, <i>Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise</i>, AOC, 2020. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qu-est-ce-que-l-economie-une-vision-anthropologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 189, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4953, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si l'Allemagne soutenait l'Ukraine pour des raisons démographiques?', 'subtitle' => 'L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique.', 'subtitle_edition' => 'L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique. ', 'content' => '<p>Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’irrationalité de la plupart des gouvernements européens, aveuglément alignés sur les intérêts de Washington, saute aux yeux. L’Union européenne est en effet devenue, pour reprendre les mots de Zbigniew Brzezinski, «un protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires» (Brzezinski, <em>Le grand échiquier</em>, 2010, p. 88).</p> <p>La vassalité, cependant, ne peut être un facteur unique d’explication. L’incapacité allemande, en particulier, à défendre l’approvisionnement en gaz de son industrie après le sabotage du Nord Stream laisse perplexe. La hausse subséquente des prix de l’énergie a plombé l’économie germanique, qui a basculé dans le rouge en 2023.</p> <p>Malgré ce contexte de crise, Berlin se refuse toujours à rouvrir les vannes du Nord Stream, dont une partie des tubes est encore en état de fonctionner. C’est d’autant plus énigmatique que la nation allemande s’était transformée, depuis sa réunification, en véritable «société-machine» dédiée à la production. En outre, l’Allemagne a massivement soutenu l’effort de guerre ukrainien, débloquant près de 18 milliards d’euros d’aide militaire entre le 24 février 2022 et le 24 janvier 2024. Seuls les Etats-Unis ont fait mieux (voir graphique ci-dessous), mais toujours <a href="https://www.sipri.org/sites/default/files/2023-03/at_press_release_fre.pdf">au bénéfice </a>de leur industrie de l’armement.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1716829848_capturedcran2024052719.08.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="550" height="540" /></p> <h3>L'explication psychologique</h3> <p>Est-il possible de trouver une explication rationnelle au comportement du gouvernement allemand, en dépit de l’imbécillité apparente de ses décisions stratégiques? Deux pistes offrent des perspectives de réflexion intéressantes. La première, évoquée par Emmanuel Todd dans son dernier livre (<em>La défaite de l’Occident</em>, Gallimard, 2023) est d’ordre psychologique.</p> <p>Le peuple allemand entretiendrait une mauvaise conscience historique due à ses responsabilités durant la Deuxième Guerre mondiale. Sorte de traumatisme national, qui infuse les soubassements de la psyché collective. «Assoiffée d’expiation, l’Allemagne aspire à être désormais du côté du bien: l’évidence de l’agression russe – le Mal en marche, si l’on ne réfléchit pas – facilite une telle posture. Comment ne pas être solidaire avec la petite Ukraine?» (p. 179)</p> <h3>L'axiome migratoire</h3> <p>La seconde explication est de nature démographique. L’Allemagne, comme beaucoup d’autres pays européens (en particulier à l’Est du continent), dispose d’un taux de fécondité extrêmement bas (1,5 enfant par femme en 2021). Trop bas pour que sa population se renouvelle. Elle joue donc sa survie en tant que nation. Seule l’immigration peut actuellement compenser ce déclin. De fait, comme le rappelle là encore Emmanuel Todd dans <em>Où en sommes-nous? Une esquisse de l’histoire humaine </em>(Seuil, 2017): «Dans le cas de l’Allemagne, la recherche, non seulement de main-d’œuvre mais aussi d’une immigration de peuplement, est devenue pour le patronat et le gouvernement une obsession.»</p> <p>Sans cette immigration, l’industrie allemande, notamment, péricliterait à moyen-long terme. Par conséquent, «nous ne pouvons comprendre la politique extérieure allemande si nous oublions cet objectif démographique: la recherche d’immigrés est désormais l’un des objectifs prioritaires de Berlin. Cet axiome permet de comprendre des comportements difficilement explicables autrement.» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, p. 538) </p> <h3>Ukraine, vivier de main-d'œuvre</h3> <p>Dans ce contexte, l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud sont devenues des viviers de main-d’œuvre pour l’Allemagne, qui n’hésite pas non plus, depuis 2015, à ouvrir grand ses frontières à l’immigration extra-européenne (Turquie et Syrie en particulier). Parmi les ressortissants européens en Allemagne, les Ukrainiens sont les plus nombreux (1'164'200 en 2022, selon les statistiques du Budesamt). A noter que c’était déjà le cas avant le déclenchement de la guerre avec la Russie.</p> <p>Selon Emmanuel Todd, cet «axiome migratoire» explique sans doute «l’activisme de la République fédérale dans les affaires ukrainiennes, dont la logique est tout à fait indépendante des rêves géopolitiques américains, à la Brzezinski, antirusses et planétaires». De fait, la pression occidentale sur l’Ukraine, loin de stabiliser le pays (contrairement à ce qui est promis) le transforme en <em>pool</em> de main-d’œuvre. Ainsi: «La désintégration de l’Ukraine pourrait assurer à l’Allemagne un approvisionnement abondant en main-d’œuvre et en immigrés. Dans ces conditions, entretenir le désordre ukrainien pourrait bien à nouveau apparaître comme "rationnel".» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, p. 542) </p> <p>Cette analyse formulée par Todd en 2017 offre une grille de lecture intéressante dans le contexte de la guerre en Ukraine. Depuis le début des hostilités, en effet, plus d’un million d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Allemagne, beaucoup espérant «s’y installer durablement», <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/23/l-allemagne-refuge-privilegie-des-exiles-ukrainiens_6218170_3210.html">indique</a> <em>Le Monde</em>. Cet afflux massif a engendré une forte augmentation de la population allemande totale, <a href="https://www.aa.com.tr/fr/monde/les-ukrainiens-sont-%C3%A0-lorigine-dune-forte-augmentation-de-la-population-en-allemagne/2927194">la plus importante</a> depuis la réunification de l'Allemagne de l'Est et de l'Allemagne de l'Ouest en 1990.</p> <h3>Déstabilisation interne</h3> <p>La politique jusqu’au-boutiste de «soutien» (il faudrait plutôt écrire «accompagnement vers la désintégration») allemand à l’Ukraine pourrait sembler paradoxale, tant elle pénalise l’industrie allemande, qui subit de plein fouet la hausse des prix de l’énergie engendrée par la rupture des approvisionnements russes. Mais l’industrie allemande est historiquement résiliente. Il est donc envisageable que Berlin, pesant les intérêts économiques à long terme de son économie, ait accepté de sacrifier provisoirement son secteur industriel (qu’elle sait résilient) pour favoriser ses intérêts démographiques, qui obéissent à d’autres rythmes. En outre, l’immigration pèse aussi tendanciellement à la baisse sur les salaires, ce qui est susceptible de profiter aux entreprises.</p> <p>Terminons ce court essai par l’analyse globale d’Emmanuel Todd concernant la politique migratoire allemande:</p> <blockquote> <p>«<em>La rationalité limitée du système mercantiliste allemand, qui recherche inlassablement la puissance commerciale et monétaire, aggrave le problème jusqu’à le rendre insoluble. Toujours plus d’immigrés, telle est la logique du système, qui inclut en son cœur la vague conscience d’une ultime impossibilité. Le sentiment de vertige qui en découle a fini par suggérer à l’Allemagne, en 2015, un saut dans le vide: l’appel et la porte ouverte à un afflux massif de réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan, mais aussi d’autres pays appartenant à la sphère arabe et musulmane. Croyant affirmer des valeurs universelles, Angela Merkel a en réalité cédé à l’illusion d’un homo economicus abstrait, dépourvu de culture spécifique. </em></p> <p><em>(…) Nous atteignons ici le terme du paradoxe: l’extraversion de l’économie allemande devrait finalement conduire, comme le choix japonais de l’introversion, à un repli du pays sur lui-même. Le vrai risque est celui du durcissement interne d’une société allemande au sein de laquelle l’anxiété conduirait à une gestion policière de la différence des mœurs. L’autoritarisme et l’esprit de système inhérents à la culture allemande faciliteraient une telle orientation</em>.» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, pp. 543-547) </p> </blockquote>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'et-si-l-allemagne-soutenait-l-ukraine-pour-des-raisons-demographiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 113, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://martinbernard.substack.com/p/et-si-lallemagne-soutenait-lukraine', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4885, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Guerre mondiale pour le contrôle des esprits', 'subtitle' => 'Les gouvernements occidentaux soutiennent une myriade d'entités luttant contre les «récits contradictoires». L'une de ces entités, fondée en 2018: le Global Disinformation Index (GDI).', 'subtitle_edition' => 'Les gouvernements occidentaux soutiennent une myriade d'entités luttant contre les «récits contradictoires». L'une de ces entités, fondée en 2018: le Global Disinformation Index (GDI).', 'content' => '<p>Un système mondial de censure a été mis en place par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne pour contrer les voix jugées discordantes. C'est ce qu'explique Freddie Sayers, fondateur du média britannique UnHerd dans <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ILEMV0xKGh4">une vidéo publiée le 16 avril</a>.</p> <p>Sous couvert de lutter contre la «désinformation», des entités comme le <a href="https://www.disinformationindex.org/">Global Disinformation Index (GDI)</a> traquent les «récits contradictoires» («<a href="https://www.disinformationindex.org/research/2019-4-1-adversarial-narratives-a-new-model-for-disinformation/"><em>adverserial narratives</em>»</a>), c’est-à-dire remettant en question les positions officielles sur des sujets comme les droits <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2022-08-02-why-is-anti-lgbtq-disinformation-being-funded-by-advertising/">LGBTQI+</a>, le <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2023-02-08-ad-tech-brands-and-climate-change-denial-disinformation/">changement climatique</a>, le <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2020-3-1-ad-funded-covid-19-disinformation-money-brands-and-tech/">Covid-19</a> ou la <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2023-07-05-russian-invasion-of-ukraine-narrative-report-germany/">guerre en Ukraine</a>.</p> <p>GDI est une entreprise enregistrée au Royaume-Uni. Fondée en 2018, elle a pour but de perturber le modèle économique des médias propageant de la «désinformation» en ligne, en les privant de financement (concrètement: en avertissant les agences de publicité que ces médias ont une image dangereuse, et qu'il est donc préférable de ne pas signer de contrats publicitaires avec eux). </p> <p>GDI utilise une IA pour scanner le web et dénicher les publications douteuses selon ses critères. L'organisation a été fondée par Clare Melford et Daniel Rogers. Un rapide coup d’œil à leur biographie révèle quels sont les intérêts derrière GDI et les autres outils de suppression des «récits contradictoires». </p> <p>Clare Melford, selon <a href="https://www.weforum.org/people/clare-melford/">sa bio du WEF</a>, «a dirigé la transition du Conseil européen pour les relations internationales (European Council on Foreign Relations), qui faisait partie de la Fondation Open Society de George Soros, vers un statut indépendant». Daniel Rogers a, avant de co-fonder GDI, lancé Terbium Labs (revendue depuis à Deloitte), une startup spécialisée dans la sécurité de l'information et le renseignement sur le dark web. Il a aussi travaillé au sein de <a href="https://en.unesco.org/inclusivepolicylab/user/7798">la «communauté du renseignement américain»</a>. </p> <p>De fait, GDI est ou a été financé par la Fondation Open Society de Soros, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (Grande-Bretagne), l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères allemand et Disinfo Cloud (une entité créée par le Département d’Etat américain). En 2022, GDI a publié <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2022-10-21-brief-disinformation-risk-in-the-united-states-online-media-market-october-2022/">un rapport</a> sur les médias en ligne aux Etats-Unis. Résultat: la plupart des médias classés comme dangereux sont conservateurs ou Républicains, tandis que ceux considérés comme les «moins dangereux» sont plutôt de tendance démocrate. Des titres comme le <em>Daily Wire</em> ont <a href="https://www.reuters.com/legal/government/texas-claims-us-state-department-funds-tech-that-censors-conservative-news-2023-12-06/">porté plainte</a> contre le Département d'Etat pour violation de la liberté d'expression garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine. </p> <p>GDI n'est que la pointe de l'iceberg d'une myriade d'organisations fondées à partir de 2016, dans le contexte de l'élection de Trump et du Brexit (avec intensification durant la période Covid-19) pour lutter contre la diffusion d'avis et d'opinions jugés «dangereux», car mettant en doute les positions des gouvernements occidentaux et de leurs réseaux d'intérêts corporatistes.<br /><br />Ce n'est que le début d'une guerre cognitive visant à contrôler le cerveau des gens, en particulier sur les réseaux sociaux. Des armées de trolls, recrutés par des organisations comme GDI, viendront manipuler les opinions. Les humains les plus fragiles et frustrés pourront être ainsi radicalisés.</p> <p>Quel contre-pouvoir pourra être opposé à cette guerre, afin de ramener ces nouvelles générations à la réalité? Il faudra des armées de véritables «débunkers» pour désactiver les trolls et les intérêts qui les financent. Il faudra aussi une éducation extrêmement pointue aux réalités des médias et de cette guerre cognitive.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'guerre-mondiale-pour-le-controle-des-esprits', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 193, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4849, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Des guerres pour soutenir la puissance dollar?', 'subtitle' => 'Les Etats-Unis déclenchent-ils des conflits armés pour maintenir la suprématie du dollar dans l’économie mondiale? C’est ce que soutient notamment la journaliste Myret Zaki dans mon entretien avec elle sur ANTITHESE. Explications.', 'subtitle_edition' => 'Les Etats-Unis déclenchent-ils des conflits armés pour maintenir la suprématie du dollar dans l’économie mondiale? C’est ce que soutient notamment la journaliste Myret Zaki dans mon entretien avec elle sur ANTITHESE. Explications.', 'content' => '<p>La fin du dollar en tant que monnaie de référence dans l’économie mondiale fait débat depuis de nombreuses années. La monnaie des Etats-Unis reste encore largement dominante dans la sphère financière. Elle règne ainsi en maître absolu dans le gigantesque marché des transactions de devises, étant la monnaie de contrepartie dans 88% des transactions, selon la Banque des règlements internationaux. </p> <p>Son poids dans l’économie réelle (les échanges internationaux), cependant, diminue progressivement. Le Brésil et la Chine ont décidé d'effectuer leurs échanges commerciaux en yuan. De son côté, l'Inde paie ses importations de pétrole russe en dirhams des Emirats arabes unis. Les pays membres du BRICS+ ambitionnent de promouvoir les transactions commerciales dans une devise commune nouvellement établie. Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? Il est intéressant de considérer les guerres d’Irak (2003), de Lybie (2009) et d’Ukraine (2022) <a href="https://eclaireur.substack.com/p/la-guerre-en-ukraine-cest-la-guerre">sous cet angle</a>, même si les explications sont toujours multifactorielles. </p> <p>Au début des années 2000, Saddam Hussein a annoncé son souhait de vendre les hydrocarbures et le gaz de son pays en euro. Il était le premier à soulever la question de la légitimité du pétrodollar. En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak. La coïncidence est troublante. Des politologues comme William Clark, de la Johns Hopkins University, <a href="https://www.letemps.ch/economie/scenario-catastrophe-americain-petrole-se-payait-euros">y ont vu</a> l'une des motivations de la guerre. En 2009, cette explication a été qualifiée <a href="https://foreignpolicy.com/2009/10/07/debunking-the-dumping-the-dollar-conspiracy/">de «conspirationniste»</a> par la très officielle revue américaine <i>Foreign Policy</i>. Reste que le dollar a immédiatement été restauré comme monnaie de transaction du pétrole suite au changement de régime en Irak.</p> <p>En Lybie, Mouammar Kadhafi avait proposé à tout le continent africain de créer une union monétaire panafricaine indépendante du dollar américain et du franc CFA. D’aucuns considèrent le soutien des Etats-Unis à l’invasion française de 2009 comme une réponse au projet monétaire de Kadhafi. Selon un courriel adressé par Sidney Blumenthal à Hillary Clinton, l’intervention de Nicolas Sarkozy en Libye aurait été <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/11/l-etrange-memo-americain-sur-la-tresorerie-de-kadhafi_4844960_3210.html">en partie motivée</a> par cette décision du dictateur africain.</p> <p><em>Quid</em> de la guerre en Ukraine? Il n’est un secret pour personne que la Russie, puissance énergétique de premier plan, mène le mouvement en faveur d’une dédollarisation des échanges commerciaux. Le gouvernement russe s’est ainsi progressivement <a href="https://photo.capital.fr/vladimir-poutine-se-debarrasse-de-la-dette-americaine-au-profit-de-l-or-voici-pourquoi-31029#alors-que-les-tensions-geopolitiques-font-rage-la-russie-tire-un-trait-sur-la-dette-americaine-535289">débarrassé</a> des bons du Trésor américain qu'il détenait. Dans ses transactions avec la Chine, de grandes quantités de produits énergétiques sont payées en yuan chinois et en rouble russe. Il ne s’agit pas de la cause unique derrière le conflit ukrainien, mais c’est sans doute l’un des facteurs de tensions entre les protagonistes. L’hebdomadaire britannique <i>The Economist</i> a d’ailleurs <a href="https://www.economist.com/briefing/2023/02/18/ukraines-fate-will-determine-the-wests-authority-in-the-world">reconnu</a> que l’issue de la guerre en Ukraine déterminera l’avenir de la suprématie occidentale (<em>i.e.</em> américaine) dans le monde. Or, cette suprématie repose très largement sur la puissance du dollar en tant que monnaie de référence. </p> <hr /> <h4><a href="https://youtu.be/GAkZsaBJ8fE" target="_blank" rel="noopener">L'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'des-guerres-pour-soutenir-la-puissance-dollar', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 180, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4810, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La propagande de guerre, des principes bien rodés depuis un siècle', 'subtitle' => 'Dans toutes les guerres modernes, d’énormes moyens de communication sont déployés par les gouvernements pour convaincre leurs populations du bien-fondé de leur engagement belliqueux. Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.', 'subtitle_edition' => 'Dans toutes les guerres modernes, d’énormes moyens de communication sont déployés par les gouvernements pour convaincre leurs populations du bien-fondé de leur engagement belliqueux. Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.', 'content' => '<p>Bien sûr, la propagande a toujours existé. Dans l’Antiquité, les empereurs romains n’hésitaient pas à l’employer au sujet des guerres avec les peuples «barbares» d’Europe. Dans ses <em>Commentaires sur la guerre des Gaules</em>, par exemple, Jules César enjolive ou minimise certains faits à son avantage. On peut considérer que tout l'art de César à cet égard a été de parvenir à un équilibre subtil en présentant les choses à son avantage sans perdre sa crédibilité par des manipulations excessives de la réalité.</p> <p>La propagande moderne, cependant, est née lors de la Première Guerre mondiale. Des services dédiés ont alors inventé la plupart des techniques utilisées aujourd’hui. Edward Bernays, le père des relations publiques, a travaillé dans l’un de ces services: la «Commission Creel». Cette dernière a été créée le 14 avril 1917 (après l'entrée en guerre des USA le 6 avril) par le président Wilson pour mettre sur pied un arsenal mental, une machinerie destinée à retourner l'opinion publique américaine et à accompagner l'effort de guerre, faisant de la propagande durant la Première Guerre mondiale les prémices d'une «science». Les techniques modernes de communication et le développement des nouvelles technologies n’ont fait que rendre cette propagande plus efficace et raffinée. Elle est élaborée par des officines opaques ou de grands groupes de RP, tels Hill & Knowlton, qui a orchestré <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rendez-vous-avec-x/le-mensonge-des-couveuses-koweitiennes-7779337">l’affaire des couveuses koweïtiennes</a> en 1990.</p> <p>Les grandes lignes de cette science ont été identifiées dès la fin de la guerre de 1914-1918 par un Britannique et militant pacifique, fils du secrétaire particulier de la reine Victoria: Arthur Ponsonby (1871-1946). En 1929, il publie un <a href="https://www.amazon.com/Falsehood-War-Time-Containing-Assortment/dp/1162798653">ouvrage de référence</a> peu connu: <em>Falsehood in Wartime</em>, dans lequel il identifie certains principes clés de la propagande employée à son époque. Au début des années 2000, l’historienne Anne Morelli a poursuivi et étendu ce travail. Dans son livre à succès, <em>Principes élémentaires de propagande de guerre: utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède</em> (Labor, 2001), elle synthétise les 10 techniques presque toujours utilisées pour manipuler l’opinion publique. Détaillons quelques-unes de ces techniques.</p> <h3>Le camp adverse est seul responsable de la guerre</h3> <p>Dans chaque guerre, les gouvernements présentent le voisin ou adversaire comme le responsable du conflit, comme l’agresseur. L’objectif est de légitimer devant l’opinion publique l’entrée en guerre, en utilisant l’argument de la riposte à une agression. Pourtant, il est rare qu’on sache clairement, au moment où une guerre éclate, qui est le véritable agresseur. Lors de la guerre du Kosovo (1998-1999), l’OTAN assure par exemple réagir à une campagne de «purification ethnique» des Serbes contre les Albanais. Avec le recul du temps, de nombreux rapports de l’OSCE ont montré qu’il n’existait pas, avant le 24 mars 1999 et le déclenchement des bombardements de l’OTAN, de campagnes systématiques de violences contre la population albanaise. Selon Machiavel (1469-1527): «Ce n’est pas celui qui prend les armes le premier qui est coupable de la guerre, mais celui qui lui a donné un motif pour qu’il prenne les armes». (<em>Istorie fiorentine</em>, libro settimo, cap. XVI)</p> <h3>C'est une cause noble que nous défendons</h3> <p>La guerre a généralement deux motifs principaux: la volonté de domination géopolitique et l’appât du gain (motivation économique). Mais ces mobiles sont inavouables à l’opinion publique, qui est plus encline à la paix qu’à la guerre (tous peuples confondus). Ainsi, les guerres modernes ne sont possibles qu’avec le consentement des populations, qui sont manipulées à cette fin. Pour obtenir ce consentement, il faut imprimer à la guerre un motif honorable, dissimuler ses véritables raisons d’être sous des principes nobles (aider le peuple ukrainien envahi par l’agresseur russe, par exemple, ou exporter les principes de la démocratie). </p> <p>De l’aveu même de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis: «la semence de la guerre dans le monde moderne, c’est la rivalité industrielle et commerciale» (1919). Exemple relativement récent: les bombardements contre la Yougoslavie, en détruisant l’économie socialiste du pays, ont fait place nette aux multinationales qui rêvaient depuis longtemps de s’y installer et d’y faire de bonnes affaires.</p> <h3>L'ennemi commet sciemment des atrocités</h3> <p>Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Pillages, vols, viols, incendies sont monnaie courante lors d’une guerre dans chacun des camps en conflit. Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. Actuellement, ce sont les termes «complotiste», «antisémite» ou «pro-russe» qui sont utilisés comme anathèmes.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYYCMemYo4w" target="_blank" rel="noopener">Voir l'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-propagande-de-guerre-des-principes-bien-rodes-depuis-un-siecle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 490, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10848, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'vitaly-taranov-OCrPJce6GPk-unsplash.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 3597281, 'md5' => 'e81770ca9d60b2963716b207399d14dc', 'width' => (int) 5184, 'height' => (int) 3456, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '', 'author' => '', 'copyright' => '© Vitaly Taranov via Unsplash', 'path' => '1705342747_vitalytaranovocrpjce6gpkunsplash.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Martin Bernard' $description = 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.' $title = 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 416, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'décroissance', 'slug' => 'decroissance', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 149, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 148, 'active' => true, 'title' => 'Edition 148', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
L’économie est souvent considérée comme une sphère abstraite, essentiellement financière, face à laquelle le citoyen est démuni. Cette image est incarnée par les marchés financiers sur lesquels s’échangent des produits dérivés en tout genre n’ayant que peu de lien avec la vie quotidienne, si ce n’est sous la forme de pression subie (inflation ou crises). Récemment, je me suis entretenu sur ma chaîne Antithese avec l’économiste français Timothée Parrique, spécialiste du concept de «décroissance». Sa réflexion, rafraîchissante à bien des égards, a l’avantage de remettre l’église au milieu du village lorsqu’il est question d’économie.
Qu’est-ce que l’économie, selon lui? Il s’agit de l’organisation sociale du contentement. Pour cette raison, il la considère comme une science sociale, voire même comme une sous-catégorie de la sociologie. En économie, le contentement recoupe le processus de satisfaction d’un ou de plusieurs besoins, via la mobilisation de ressources naturelles et sociales, la production et la distribution. L’économie est donc un processus intrinsèquement collaboratif, «une forme d’entraide»: «c’est faire ensemble ce que nous n’aurions pu accomplir seuls». Cette pensée va à l’encontre de la doxa néo-libérale, qui postule que la satisfaction des besoins est optimisée si les individus suivent leurs propres intérêts et sont en compétition sur le marché.
L’économie ainsi définie par Parrique comprend cinq grandes étapes pour satisfaire les besoins: extraction de ressources, production des biens et services, allocation de ces derniers, consommation et élimination des déchets. Mais comment circonscrire les besoins essentiels à une vie digne d’être vécue? N’est-ce pas une définition subjective, que chacun vit différemment selon son histoire et sa position sociale ? Pendant longtemps, les économistes ont défendu l’idée que les besoins humains étaient illimités, «justifiant le fantasme d’une croissance perpétuelle». Aujourd’hui, les limites biophysiques de notre planète montrent qu’une croissance matérielle infinie est une dangereuse illusion. Seuls les besoins intellectuels, voire spirituels, c’est-à-dire véritablement immatériels, peuvent croître de manière exponentielle.
Dans sa «matrice des besoins fondamentaux», l’économiste Manfred Max-Neef a répertorié neuf types de besoins humains: subsistance, protection, affection, compréhension, participation (sens), loisir, création, identité et liberté. La satisfaction de ces besoins ne repose pas uniquement sur l’accumulation d’un capital important, permettant de disposer d’un pouvoir d’achat important. C’est aussi une affaire de relation humaine, de quête de sens et d’identité, de partage d’émotions interpersonnelles. Autant de besoins que l’économie monétaire actuelle ne permet pas à elle seule de satisfaire.
Pour pallier la pression croissante de l’économie financière, l’économiste franco-suisse Michel Laloux soutient pour sa part que certains domaines ou secteurs d’activités ne devraient pas entrer dans la sphère marchande, c’est-à-dire être considérés comme des marchandises qu’il est possible de commercialiser (vendre ou acheter). C’est le cas, selon lui, de la terre ou du foncier, du travail, de la monnaie ainsi que du capital. Il détaille cette idée dans son livre Dépolluer l’économie, paru en 2014. Timothée Parrique abonde, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Dans notre entretien sur Antithese, il souligne ainsi: «La marchandisation de l’immobilier rend l’accès au logement plus difficile pour les classes les plus défavorisées de la population. Par conséquent, les secteurs clés de l’économie (santé, éducation, logement, etc.) devraient être extraits de la sphère marchande. Dans ces secteurs, ce n’est pas la maximisation des profits qui importe, mais l’optimisation de leur valeur d’usage, c’est-à-dire de leur fonctionnement (ce que ne garantit pas la maximisation des profits).»
Sortir ces secteurs clés de la sphère marchande n’implique pas automatiquement leur «étatisation» ni l’abandon de la libre entreprise. L’histoire nous a montré que l’Etat, tel qu’il existe, est susceptible de se comporter de manière tout aussi tyrannique que les sociétés privées. C’est bien plutôt vers le développement d’une économie des communs qu’il faut tendre. Celle-ci envisage, au niveau local, une gestion partagée des ressources, gérées et maintenues collectivement par des communautés. Cette communalisation de l’économie présente de nombreux défis, mais ceux qui nous font face si le système économique actuel se maintient seront plus importants encore. En somme, il importe aujourd’hui, comme le dit Bruno Latour, de «faire barrière au monde d’avant1».
1Bruno Latour, Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise, AOC, 2020.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4705', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4705, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'subtitle' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'subtitle_edition' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'content' => '<p>L’économie est souvent considérée comme une sphère abstraite, essentiellement financière, face à laquelle le citoyen est démuni. Cette image est incarnée par les marchés financiers sur lesquels s’échangent des produits dérivés en tout genre n’ayant que peu de lien avec la vie quotidienne, si ce n’est sous la forme de pression subie (inflation ou crises). Récemment, je me suis entretenu <a href="https://youtu.be/7ybLwpbaKZ8%20" target="_blank" rel="noopener">sur ma chaîne <i>Antithese</i></a> avec l’économiste français Timothée Parrique, spécialiste du concept de «décroissance». Sa réflexion, rafraîchissante à bien des égards, a l’avantage de remettre l’église au milieu du village lorsqu’il est question d’économie.</p> <p>Qu’est-ce que l’économie, selon lui? Il s’agit de l’organisation sociale du <i>contentement</i>. Pour cette raison, il la considère comme une science sociale, voire même comme une sous-catégorie de la sociologie. En économie, le contentement recoupe le processus de satisfaction d’un ou de plusieurs besoins, via la mobilisation de ressources naturelles et sociales, la production et la distribution. L’économie est donc<i> un processus intrinsèquement collaboratif</i>, «une forme d’entraide»: «c’est faire ensemble ce que nous n’aurions pu accomplir seuls». Cette pensée va à l’encontre de la doxa néo-libérale, qui postule que la satisfaction des besoins est optimisée si les individus suivent leurs propres intérêts et sont en compétition sur le marché.</p> <p>L’économie ainsi définie par Parrique comprend cinq grandes étapes pour satisfaire les besoins: extraction de ressources, production des biens et services, allocation de ces derniers, consommation et élimination des déchets. Mais comment circonscrire les besoins essentiels à une vie digne d’être vécue? N’est-ce pas une définition subjective, que chacun vit différemment selon son histoire et sa position sociale ? Pendant longtemps, les économistes ont défendu l’idée que les besoins humains étaient illimités, «justifiant le fantasme d’une croissance perpétuelle». Aujourd’hui, les limites biophysiques de notre planète montrent qu’une croissance <i>matérielle</i> infinie est une dangereuse illusion. Seuls les besoins intellectuels, voire spirituels, c’est-à-dire véritablement <i>immatériels</i>, peuvent croître de manière exponentielle.</p> <p>Dans sa «matrice des besoins fondamentaux», l’économiste Manfred Max-Neef <a href="https://www.resiliencefactory.fr/besoins">a répertorié neuf types de besoins humains</a>: subsistance, protection, affection, compréhension, participation (sens), loisir, création, identité et liberté. La satisfaction de ces besoins ne repose pas uniquement sur l’accumulation d’un capital important, permettant de disposer d’un pouvoir d’achat important. C’est aussi une affaire de relation humaine, de quête de sens et d’identité, de partage d’émotions interpersonnelles. Autant de besoins que l’économie monétaire actuelle ne permet pas à elle seule de satisfaire.</p> <p>Pour pallier la pression croissante de l’économie financière, l’économiste franco-suisse Michel Laloux soutient pour sa part que certains domaines ou secteurs d’activités ne devraient pas entrer dans la sphère marchande, c’est-à-dire être considérés comme des marchandises qu’il est possible de commercialiser (vendre ou acheter). C’est le cas, selon lui, de la terre ou du foncier, du travail, de la monnaie ainsi que du capital. Il détaille cette idée dans son livre <i>Dépolluer l’économie</i>, paru en 2014. Timothée Parrique abonde, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Dans notre entretien sur <i>Antithese</i>, il souligne ainsi: «La marchandisation de l’immobilier rend l’accès au logement plus difficile pour les classes les plus défavorisées de la population. Par conséquent, les secteurs clés de l’économie (santé, éducation, logement, etc.) devraient être extraits de la sphère marchande. Dans ces secteurs, ce n’est pas la maximisation des profits qui importe, mais l’optimisation de leur valeur d’usage, c’est-à-dire de leur fonctionnement (ce que ne garantit pas la maximisation des profits).»</p> <p>Sortir ces secteurs clés de la sphère marchande n’implique pas automatiquement leur «étatisation» ni l’abandon de la libre entreprise. L’histoire nous a montré que l’Etat, tel qu’il existe, est susceptible de se comporter de manière tout aussi tyrannique que les sociétés privées. C’est bien plutôt vers le développement d’une économie des <i>communs</i> qu’il faut tendre. Celle-ci envisage, au niveau local, une gestion partagée des ressources, gérées et maintenues collectivement par des communautés. Cette communalisation de l’économie présente de nombreux défis, mais ceux qui nous font face si le système économique actuel se maintient seront plus importants encore. En somme, il importe aujourd’hui, comme le dit Bruno Latour, de «faire barrière au monde d’avant<strong><sup>1</sup></strong>».</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Bruno Latour, <i>Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise</i>, AOC, 2020. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qu-est-ce-que-l-economie-une-vision-anthropologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 189, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Martin Bernard', 'description' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/4705' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4705, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique', 'subtitle' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'subtitle_edition' => 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.', 'content' => '<p>L’économie est souvent considérée comme une sphère abstraite, essentiellement financière, face à laquelle le citoyen est démuni. Cette image est incarnée par les marchés financiers sur lesquels s’échangent des produits dérivés en tout genre n’ayant que peu de lien avec la vie quotidienne, si ce n’est sous la forme de pression subie (inflation ou crises). Récemment, je me suis entretenu <a href="https://youtu.be/7ybLwpbaKZ8%20" target="_blank" rel="noopener">sur ma chaîne <i>Antithese</i></a> avec l’économiste français Timothée Parrique, spécialiste du concept de «décroissance». Sa réflexion, rafraîchissante à bien des égards, a l’avantage de remettre l’église au milieu du village lorsqu’il est question d’économie.</p> <p>Qu’est-ce que l’économie, selon lui? Il s’agit de l’organisation sociale du <i>contentement</i>. Pour cette raison, il la considère comme une science sociale, voire même comme une sous-catégorie de la sociologie. En économie, le contentement recoupe le processus de satisfaction d’un ou de plusieurs besoins, via la mobilisation de ressources naturelles et sociales, la production et la distribution. L’économie est donc<i> un processus intrinsèquement collaboratif</i>, «une forme d’entraide»: «c’est faire ensemble ce que nous n’aurions pu accomplir seuls». Cette pensée va à l’encontre de la doxa néo-libérale, qui postule que la satisfaction des besoins est optimisée si les individus suivent leurs propres intérêts et sont en compétition sur le marché.</p> <p>L’économie ainsi définie par Parrique comprend cinq grandes étapes pour satisfaire les besoins: extraction de ressources, production des biens et services, allocation de ces derniers, consommation et élimination des déchets. Mais comment circonscrire les besoins essentiels à une vie digne d’être vécue? N’est-ce pas une définition subjective, que chacun vit différemment selon son histoire et sa position sociale ? Pendant longtemps, les économistes ont défendu l’idée que les besoins humains étaient illimités, «justifiant le fantasme d’une croissance perpétuelle». Aujourd’hui, les limites biophysiques de notre planète montrent qu’une croissance <i>matérielle</i> infinie est une dangereuse illusion. Seuls les besoins intellectuels, voire spirituels, c’est-à-dire véritablement <i>immatériels</i>, peuvent croître de manière exponentielle.</p> <p>Dans sa «matrice des besoins fondamentaux», l’économiste Manfred Max-Neef <a href="https://www.resiliencefactory.fr/besoins">a répertorié neuf types de besoins humains</a>: subsistance, protection, affection, compréhension, participation (sens), loisir, création, identité et liberté. La satisfaction de ces besoins ne repose pas uniquement sur l’accumulation d’un capital important, permettant de disposer d’un pouvoir d’achat important. C’est aussi une affaire de relation humaine, de quête de sens et d’identité, de partage d’émotions interpersonnelles. Autant de besoins que l’économie monétaire actuelle ne permet pas à elle seule de satisfaire.</p> <p>Pour pallier la pression croissante de l’économie financière, l’économiste franco-suisse Michel Laloux soutient pour sa part que certains domaines ou secteurs d’activités ne devraient pas entrer dans la sphère marchande, c’est-à-dire être considérés comme des marchandises qu’il est possible de commercialiser (vendre ou acheter). C’est le cas, selon lui, de la terre ou du foncier, du travail, de la monnaie ainsi que du capital. Il détaille cette idée dans son livre <i>Dépolluer l’économie</i>, paru en 2014. Timothée Parrique abonde, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Dans notre entretien sur <i>Antithese</i>, il souligne ainsi: «La marchandisation de l’immobilier rend l’accès au logement plus difficile pour les classes les plus défavorisées de la population. Par conséquent, les secteurs clés de l’économie (santé, éducation, logement, etc.) devraient être extraits de la sphère marchande. Dans ces secteurs, ce n’est pas la maximisation des profits qui importe, mais l’optimisation de leur valeur d’usage, c’est-à-dire de leur fonctionnement (ce que ne garantit pas la maximisation des profits).»</p> <p>Sortir ces secteurs clés de la sphère marchande n’implique pas automatiquement leur «étatisation» ni l’abandon de la libre entreprise. L’histoire nous a montré que l’Etat, tel qu’il existe, est susceptible de se comporter de manière tout aussi tyrannique que les sociétés privées. C’est bien plutôt vers le développement d’une économie des <i>communs</i> qu’il faut tendre. Celle-ci envisage, au niveau local, une gestion partagée des ressources, gérées et maintenues collectivement par des communautés. Cette communalisation de l’économie présente de nombreux défis, mais ceux qui nous font face si le système économique actuel se maintient seront plus importants encore. En somme, il importe aujourd’hui, comme le dit Bruno Latour, de «faire barrière au monde d’avant<strong><sup>1</sup></strong>».</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Bruno Latour, <i>Imaginer les gestes barrières contre le retour à la production d’avant-crise</i>, AOC, 2020. </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qu-est-ce-que-l-economie-une-vision-anthropologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 189, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4953, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si l'Allemagne soutenait l'Ukraine pour des raisons démographiques?', 'subtitle' => 'L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique.', 'subtitle_edition' => 'L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique. ', 'content' => '<p>Dans le contexte de la guerre en Ukraine, l’irrationalité de la plupart des gouvernements européens, aveuglément alignés sur les intérêts de Washington, saute aux yeux. L’Union européenne est en effet devenue, pour reprendre les mots de Zbigniew Brzezinski, «un protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires» (Brzezinski, <em>Le grand échiquier</em>, 2010, p. 88).</p> <p>La vassalité, cependant, ne peut être un facteur unique d’explication. L’incapacité allemande, en particulier, à défendre l’approvisionnement en gaz de son industrie après le sabotage du Nord Stream laisse perplexe. La hausse subséquente des prix de l’énergie a plombé l’économie germanique, qui a basculé dans le rouge en 2023.</p> <p>Malgré ce contexte de crise, Berlin se refuse toujours à rouvrir les vannes du Nord Stream, dont une partie des tubes est encore en état de fonctionner. C’est d’autant plus énigmatique que la nation allemande s’était transformée, depuis sa réunification, en véritable «société-machine» dédiée à la production. En outre, l’Allemagne a massivement soutenu l’effort de guerre ukrainien, débloquant près de 18 milliards d’euros d’aide militaire entre le 24 février 2022 et le 24 janvier 2024. Seuls les Etats-Unis ont fait mieux (voir graphique ci-dessous), mais toujours <a href="https://www.sipri.org/sites/default/files/2023-03/at_press_release_fre.pdf">au bénéfice </a>de leur industrie de l’armement.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1716829848_capturedcran2024052719.08.13.png" class="img-responsive img-fluid center " width="550" height="540" /></p> <h3>L'explication psychologique</h3> <p>Est-il possible de trouver une explication rationnelle au comportement du gouvernement allemand, en dépit de l’imbécillité apparente de ses décisions stratégiques? Deux pistes offrent des perspectives de réflexion intéressantes. La première, évoquée par Emmanuel Todd dans son dernier livre (<em>La défaite de l’Occident</em>, Gallimard, 2023) est d’ordre psychologique.</p> <p>Le peuple allemand entretiendrait une mauvaise conscience historique due à ses responsabilités durant la Deuxième Guerre mondiale. Sorte de traumatisme national, qui infuse les soubassements de la psyché collective. «Assoiffée d’expiation, l’Allemagne aspire à être désormais du côté du bien: l’évidence de l’agression russe – le Mal en marche, si l’on ne réfléchit pas – facilite une telle posture. Comment ne pas être solidaire avec la petite Ukraine?» (p. 179)</p> <h3>L'axiome migratoire</h3> <p>La seconde explication est de nature démographique. L’Allemagne, comme beaucoup d’autres pays européens (en particulier à l’Est du continent), dispose d’un taux de fécondité extrêmement bas (1,5 enfant par femme en 2021). Trop bas pour que sa population se renouvelle. Elle joue donc sa survie en tant que nation. Seule l’immigration peut actuellement compenser ce déclin. De fait, comme le rappelle là encore Emmanuel Todd dans <em>Où en sommes-nous? Une esquisse de l’histoire humaine </em>(Seuil, 2017): «Dans le cas de l’Allemagne, la recherche, non seulement de main-d’œuvre mais aussi d’une immigration de peuplement, est devenue pour le patronat et le gouvernement une obsession.»</p> <p>Sans cette immigration, l’industrie allemande, notamment, péricliterait à moyen-long terme. Par conséquent, «nous ne pouvons comprendre la politique extérieure allemande si nous oublions cet objectif démographique: la recherche d’immigrés est désormais l’un des objectifs prioritaires de Berlin. Cet axiome permet de comprendre des comportements difficilement explicables autrement.» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, p. 538) </p> <h3>Ukraine, vivier de main-d'œuvre</h3> <p>Dans ce contexte, l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud sont devenues des viviers de main-d’œuvre pour l’Allemagne, qui n’hésite pas non plus, depuis 2015, à ouvrir grand ses frontières à l’immigration extra-européenne (Turquie et Syrie en particulier). Parmi les ressortissants européens en Allemagne, les Ukrainiens sont les plus nombreux (1'164'200 en 2022, selon les statistiques du Budesamt). A noter que c’était déjà le cas avant le déclenchement de la guerre avec la Russie.</p> <p>Selon Emmanuel Todd, cet «axiome migratoire» explique sans doute «l’activisme de la République fédérale dans les affaires ukrainiennes, dont la logique est tout à fait indépendante des rêves géopolitiques américains, à la Brzezinski, antirusses et planétaires». De fait, la pression occidentale sur l’Ukraine, loin de stabiliser le pays (contrairement à ce qui est promis) le transforme en <em>pool</em> de main-d’œuvre. Ainsi: «La désintégration de l’Ukraine pourrait assurer à l’Allemagne un approvisionnement abondant en main-d’œuvre et en immigrés. Dans ces conditions, entretenir le désordre ukrainien pourrait bien à nouveau apparaître comme "rationnel".» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, p. 542) </p> <p>Cette analyse formulée par Todd en 2017 offre une grille de lecture intéressante dans le contexte de la guerre en Ukraine. Depuis le début des hostilités, en effet, plus d’un million d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Allemagne, beaucoup espérant «s’y installer durablement», <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/23/l-allemagne-refuge-privilegie-des-exiles-ukrainiens_6218170_3210.html">indique</a> <em>Le Monde</em>. Cet afflux massif a engendré une forte augmentation de la population allemande totale, <a href="https://www.aa.com.tr/fr/monde/les-ukrainiens-sont-%C3%A0-lorigine-dune-forte-augmentation-de-la-population-en-allemagne/2927194">la plus importante</a> depuis la réunification de l'Allemagne de l'Est et de l'Allemagne de l'Ouest en 1990.</p> <h3>Déstabilisation interne</h3> <p>La politique jusqu’au-boutiste de «soutien» (il faudrait plutôt écrire «accompagnement vers la désintégration») allemand à l’Ukraine pourrait sembler paradoxale, tant elle pénalise l’industrie allemande, qui subit de plein fouet la hausse des prix de l’énergie engendrée par la rupture des approvisionnements russes. Mais l’industrie allemande est historiquement résiliente. Il est donc envisageable que Berlin, pesant les intérêts économiques à long terme de son économie, ait accepté de sacrifier provisoirement son secteur industriel (qu’elle sait résilient) pour favoriser ses intérêts démographiques, qui obéissent à d’autres rythmes. En outre, l’immigration pèse aussi tendanciellement à la baisse sur les salaires, ce qui est susceptible de profiter aux entreprises.</p> <p>Terminons ce court essai par l’analyse globale d’Emmanuel Todd concernant la politique migratoire allemande:</p> <blockquote> <p>«<em>La rationalité limitée du système mercantiliste allemand, qui recherche inlassablement la puissance commerciale et monétaire, aggrave le problème jusqu’à le rendre insoluble. Toujours plus d’immigrés, telle est la logique du système, qui inclut en son cœur la vague conscience d’une ultime impossibilité. Le sentiment de vertige qui en découle a fini par suggérer à l’Allemagne, en 2015, un saut dans le vide: l’appel et la porte ouverte à un afflux massif de réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan, mais aussi d’autres pays appartenant à la sphère arabe et musulmane. Croyant affirmer des valeurs universelles, Angela Merkel a en réalité cédé à l’illusion d’un homo economicus abstrait, dépourvu de culture spécifique. </em></p> <p><em>(…) Nous atteignons ici le terme du paradoxe: l’extraversion de l’économie allemande devrait finalement conduire, comme le choix japonais de l’introversion, à un repli du pays sur lui-même. Le vrai risque est celui du durcissement interne d’une société allemande au sein de laquelle l’anxiété conduirait à une gestion policière de la différence des mœurs. L’autoritarisme et l’esprit de système inhérents à la culture allemande faciliteraient une telle orientation</em>.» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, pp. 543-547) </p> </blockquote>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'et-si-l-allemagne-soutenait-l-ukraine-pour-des-raisons-demographiques', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 113, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://martinbernard.substack.com/p/et-si-lallemagne-soutenait-lukraine', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4885, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Guerre mondiale pour le contrôle des esprits', 'subtitle' => 'Les gouvernements occidentaux soutiennent une myriade d'entités luttant contre les «récits contradictoires». L'une de ces entités, fondée en 2018: le Global Disinformation Index (GDI).', 'subtitle_edition' => 'Les gouvernements occidentaux soutiennent une myriade d'entités luttant contre les «récits contradictoires». L'une de ces entités, fondée en 2018: le Global Disinformation Index (GDI).', 'content' => '<p>Un système mondial de censure a été mis en place par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne pour contrer les voix jugées discordantes. C'est ce qu'explique Freddie Sayers, fondateur du média britannique UnHerd dans <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ILEMV0xKGh4">une vidéo publiée le 16 avril</a>.</p> <p>Sous couvert de lutter contre la «désinformation», des entités comme le <a href="https://www.disinformationindex.org/">Global Disinformation Index (GDI)</a> traquent les «récits contradictoires» («<a href="https://www.disinformationindex.org/research/2019-4-1-adversarial-narratives-a-new-model-for-disinformation/"><em>adverserial narratives</em>»</a>), c’est-à-dire remettant en question les positions officielles sur des sujets comme les droits <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2022-08-02-why-is-anti-lgbtq-disinformation-being-funded-by-advertising/">LGBTQI+</a>, le <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2023-02-08-ad-tech-brands-and-climate-change-denial-disinformation/">changement climatique</a>, le <a href="https://www.disinformationindex.org/disinfo-ads/2020-3-1-ad-funded-covid-19-disinformation-money-brands-and-tech/">Covid-19</a> ou la <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2023-07-05-russian-invasion-of-ukraine-narrative-report-germany/">guerre en Ukraine</a>.</p> <p>GDI est une entreprise enregistrée au Royaume-Uni. Fondée en 2018, elle a pour but de perturber le modèle économique des médias propageant de la «désinformation» en ligne, en les privant de financement (concrètement: en avertissant les agences de publicité que ces médias ont une image dangereuse, et qu'il est donc préférable de ne pas signer de contrats publicitaires avec eux). </p> <p>GDI utilise une IA pour scanner le web et dénicher les publications douteuses selon ses critères. L'organisation a été fondée par Clare Melford et Daniel Rogers. Un rapide coup d’œil à leur biographie révèle quels sont les intérêts derrière GDI et les autres outils de suppression des «récits contradictoires». </p> <p>Clare Melford, selon <a href="https://www.weforum.org/people/clare-melford/">sa bio du WEF</a>, «a dirigé la transition du Conseil européen pour les relations internationales (European Council on Foreign Relations), qui faisait partie de la Fondation Open Society de George Soros, vers un statut indépendant». Daniel Rogers a, avant de co-fonder GDI, lancé Terbium Labs (revendue depuis à Deloitte), une startup spécialisée dans la sécurité de l'information et le renseignement sur le dark web. Il a aussi travaillé au sein de <a href="https://en.unesco.org/inclusivepolicylab/user/7798">la «communauté du renseignement américain»</a>. </p> <p>De fait, GDI est ou a été financé par la Fondation Open Society de Soros, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (Grande-Bretagne), l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères allemand et Disinfo Cloud (une entité créée par le Département d’Etat américain). En 2022, GDI a publié <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2022-10-21-brief-disinformation-risk-in-the-united-states-online-media-market-october-2022/">un rapport</a> sur les médias en ligne aux Etats-Unis. Résultat: la plupart des médias classés comme dangereux sont conservateurs ou Républicains, tandis que ceux considérés comme les «moins dangereux» sont plutôt de tendance démocrate. Des titres comme le <em>Daily Wire</em> ont <a href="https://www.reuters.com/legal/government/texas-claims-us-state-department-funds-tech-that-censors-conservative-news-2023-12-06/">porté plainte</a> contre le Département d'Etat pour violation de la liberté d'expression garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine. </p> <p>GDI n'est que la pointe de l'iceberg d'une myriade d'organisations fondées à partir de 2016, dans le contexte de l'élection de Trump et du Brexit (avec intensification durant la période Covid-19) pour lutter contre la diffusion d'avis et d'opinions jugés «dangereux», car mettant en doute les positions des gouvernements occidentaux et de leurs réseaux d'intérêts corporatistes.<br /><br />Ce n'est que le début d'une guerre cognitive visant à contrôler le cerveau des gens, en particulier sur les réseaux sociaux. Des armées de trolls, recrutés par des organisations comme GDI, viendront manipuler les opinions. Les humains les plus fragiles et frustrés pourront être ainsi radicalisés.</p> <p>Quel contre-pouvoir pourra être opposé à cette guerre, afin de ramener ces nouvelles générations à la réalité? Il faudra des armées de véritables «débunkers» pour désactiver les trolls et les intérêts qui les financent. Il faudra aussi une éducation extrêmement pointue aux réalités des médias et de cette guerre cognitive.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'guerre-mondiale-pour-le-controle-des-esprits', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 193, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4849, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Des guerres pour soutenir la puissance dollar?', 'subtitle' => 'Les Etats-Unis déclenchent-ils des conflits armés pour maintenir la suprématie du dollar dans l’économie mondiale? C’est ce que soutient notamment la journaliste Myret Zaki dans mon entretien avec elle sur ANTITHESE. Explications.', 'subtitle_edition' => 'Les Etats-Unis déclenchent-ils des conflits armés pour maintenir la suprématie du dollar dans l’économie mondiale? C’est ce que soutient notamment la journaliste Myret Zaki dans mon entretien avec elle sur ANTITHESE. Explications.', 'content' => '<p>La fin du dollar en tant que monnaie de référence dans l’économie mondiale fait débat depuis de nombreuses années. La monnaie des Etats-Unis reste encore largement dominante dans la sphère financière. Elle règne ainsi en maître absolu dans le gigantesque marché des transactions de devises, étant la monnaie de contrepartie dans 88% des transactions, selon la Banque des règlements internationaux. </p> <p>Son poids dans l’économie réelle (les échanges internationaux), cependant, diminue progressivement. Le Brésil et la Chine ont décidé d'effectuer leurs échanges commerciaux en yuan. De son côté, l'Inde paie ses importations de pétrole russe en dirhams des Emirats arabes unis. Les pays membres du BRICS+ ambitionnent de promouvoir les transactions commerciales dans une devise commune nouvellement établie. Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? Il est intéressant de considérer les guerres d’Irak (2003), de Lybie (2009) et d’Ukraine (2022) <a href="https://eclaireur.substack.com/p/la-guerre-en-ukraine-cest-la-guerre">sous cet angle</a>, même si les explications sont toujours multifactorielles. </p> <p>Au début des années 2000, Saddam Hussein a annoncé son souhait de vendre les hydrocarbures et le gaz de son pays en euro. Il était le premier à soulever la question de la légitimité du pétrodollar. En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak. La coïncidence est troublante. Des politologues comme William Clark, de la Johns Hopkins University, <a href="https://www.letemps.ch/economie/scenario-catastrophe-americain-petrole-se-payait-euros">y ont vu</a> l'une des motivations de la guerre. En 2009, cette explication a été qualifiée <a href="https://foreignpolicy.com/2009/10/07/debunking-the-dumping-the-dollar-conspiracy/">de «conspirationniste»</a> par la très officielle revue américaine <i>Foreign Policy</i>. Reste que le dollar a immédiatement été restauré comme monnaie de transaction du pétrole suite au changement de régime en Irak.</p> <p>En Lybie, Mouammar Kadhafi avait proposé à tout le continent africain de créer une union monétaire panafricaine indépendante du dollar américain et du franc CFA. D’aucuns considèrent le soutien des Etats-Unis à l’invasion française de 2009 comme une réponse au projet monétaire de Kadhafi. Selon un courriel adressé par Sidney Blumenthal à Hillary Clinton, l’intervention de Nicolas Sarkozy en Libye aurait été <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/11/l-etrange-memo-americain-sur-la-tresorerie-de-kadhafi_4844960_3210.html">en partie motivée</a> par cette décision du dictateur africain.</p> <p><em>Quid</em> de la guerre en Ukraine? Il n’est un secret pour personne que la Russie, puissance énergétique de premier plan, mène le mouvement en faveur d’une dédollarisation des échanges commerciaux. Le gouvernement russe s’est ainsi progressivement <a href="https://photo.capital.fr/vladimir-poutine-se-debarrasse-de-la-dette-americaine-au-profit-de-l-or-voici-pourquoi-31029#alors-que-les-tensions-geopolitiques-font-rage-la-russie-tire-un-trait-sur-la-dette-americaine-535289">débarrassé</a> des bons du Trésor américain qu'il détenait. Dans ses transactions avec la Chine, de grandes quantités de produits énergétiques sont payées en yuan chinois et en rouble russe. Il ne s’agit pas de la cause unique derrière le conflit ukrainien, mais c’est sans doute l’un des facteurs de tensions entre les protagonistes. L’hebdomadaire britannique <i>The Economist</i> a d’ailleurs <a href="https://www.economist.com/briefing/2023/02/18/ukraines-fate-will-determine-the-wests-authority-in-the-world">reconnu</a> que l’issue de la guerre en Ukraine déterminera l’avenir de la suprématie occidentale (<em>i.e.</em> américaine) dans le monde. Or, cette suprématie repose très largement sur la puissance du dollar en tant que monnaie de référence. </p> <hr /> <h4><a href="https://youtu.be/GAkZsaBJ8fE" target="_blank" rel="noopener">L'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'des-guerres-pour-soutenir-la-puissance-dollar', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 180, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4810, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La propagande de guerre, des principes bien rodés depuis un siècle', 'subtitle' => 'Dans toutes les guerres modernes, d’énormes moyens de communication sont déployés par les gouvernements pour convaincre leurs populations du bien-fondé de leur engagement belliqueux. Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.', 'subtitle_edition' => 'Dans toutes les guerres modernes, d’énormes moyens de communication sont déployés par les gouvernements pour convaincre leurs populations du bien-fondé de leur engagement belliqueux. Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.', 'content' => '<p>Bien sûr, la propagande a toujours existé. Dans l’Antiquité, les empereurs romains n’hésitaient pas à l’employer au sujet des guerres avec les peuples «barbares» d’Europe. Dans ses <em>Commentaires sur la guerre des Gaules</em>, par exemple, Jules César enjolive ou minimise certains faits à son avantage. On peut considérer que tout l'art de César à cet égard a été de parvenir à un équilibre subtil en présentant les choses à son avantage sans perdre sa crédibilité par des manipulations excessives de la réalité.</p> <p>La propagande moderne, cependant, est née lors de la Première Guerre mondiale. Des services dédiés ont alors inventé la plupart des techniques utilisées aujourd’hui. Edward Bernays, le père des relations publiques, a travaillé dans l’un de ces services: la «Commission Creel». Cette dernière a été créée le 14 avril 1917 (après l'entrée en guerre des USA le 6 avril) par le président Wilson pour mettre sur pied un arsenal mental, une machinerie destinée à retourner l'opinion publique américaine et à accompagner l'effort de guerre, faisant de la propagande durant la Première Guerre mondiale les prémices d'une «science». Les techniques modernes de communication et le développement des nouvelles technologies n’ont fait que rendre cette propagande plus efficace et raffinée. Elle est élaborée par des officines opaques ou de grands groupes de RP, tels Hill & Knowlton, qui a orchestré <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rendez-vous-avec-x/le-mensonge-des-couveuses-koweitiennes-7779337">l’affaire des couveuses koweïtiennes</a> en 1990.</p> <p>Les grandes lignes de cette science ont été identifiées dès la fin de la guerre de 1914-1918 par un Britannique et militant pacifique, fils du secrétaire particulier de la reine Victoria: Arthur Ponsonby (1871-1946). En 1929, il publie un <a href="https://www.amazon.com/Falsehood-War-Time-Containing-Assortment/dp/1162798653">ouvrage de référence</a> peu connu: <em>Falsehood in Wartime</em>, dans lequel il identifie certains principes clés de la propagande employée à son époque. Au début des années 2000, l’historienne Anne Morelli a poursuivi et étendu ce travail. Dans son livre à succès, <em>Principes élémentaires de propagande de guerre: utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède</em> (Labor, 2001), elle synthétise les 10 techniques presque toujours utilisées pour manipuler l’opinion publique. Détaillons quelques-unes de ces techniques.</p> <h3>Le camp adverse est seul responsable de la guerre</h3> <p>Dans chaque guerre, les gouvernements présentent le voisin ou adversaire comme le responsable du conflit, comme l’agresseur. L’objectif est de légitimer devant l’opinion publique l’entrée en guerre, en utilisant l’argument de la riposte à une agression. Pourtant, il est rare qu’on sache clairement, au moment où une guerre éclate, qui est le véritable agresseur. Lors de la guerre du Kosovo (1998-1999), l’OTAN assure par exemple réagir à une campagne de «purification ethnique» des Serbes contre les Albanais. Avec le recul du temps, de nombreux rapports de l’OSCE ont montré qu’il n’existait pas, avant le 24 mars 1999 et le déclenchement des bombardements de l’OTAN, de campagnes systématiques de violences contre la population albanaise. Selon Machiavel (1469-1527): «Ce n’est pas celui qui prend les armes le premier qui est coupable de la guerre, mais celui qui lui a donné un motif pour qu’il prenne les armes». (<em>Istorie fiorentine</em>, libro settimo, cap. XVI)</p> <h3>C'est une cause noble que nous défendons</h3> <p>La guerre a généralement deux motifs principaux: la volonté de domination géopolitique et l’appât du gain (motivation économique). Mais ces mobiles sont inavouables à l’opinion publique, qui est plus encline à la paix qu’à la guerre (tous peuples confondus). Ainsi, les guerres modernes ne sont possibles qu’avec le consentement des populations, qui sont manipulées à cette fin. Pour obtenir ce consentement, il faut imprimer à la guerre un motif honorable, dissimuler ses véritables raisons d’être sous des principes nobles (aider le peuple ukrainien envahi par l’agresseur russe, par exemple, ou exporter les principes de la démocratie). </p> <p>De l’aveu même de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis: «la semence de la guerre dans le monde moderne, c’est la rivalité industrielle et commerciale» (1919). Exemple relativement récent: les bombardements contre la Yougoslavie, en détruisant l’économie socialiste du pays, ont fait place nette aux multinationales qui rêvaient depuis longtemps de s’y installer et d’y faire de bonnes affaires.</p> <h3>L'ennemi commet sciemment des atrocités</h3> <p>Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Pillages, vols, viols, incendies sont monnaie courante lors d’une guerre dans chacun des camps en conflit. Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. Actuellement, ce sont les termes «complotiste», «antisémite» ou «pro-russe» qui sont utilisés comme anathèmes.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYYCMemYo4w" target="_blank" rel="noopener">Voir l'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-propagande-de-guerre-des-principes-bien-rodes-depuis-un-siecle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 490, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 10848, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'vitaly-taranov-OCrPJce6GPk-unsplash.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 3597281, 'md5' => 'e81770ca9d60b2963716b207399d14dc', 'width' => (int) 5184, 'height' => (int) 3456, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => '', 'author' => '', 'copyright' => '© Vitaly Taranov via Unsplash', 'path' => '1705342747_vitalytaranovocrpjce6gpkunsplash.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Martin Bernard' $description = 'Les travaux de l’économiste français Timothée Parrique offrent un regard neuf sur l'économie, la considérant non pas comme une entité abstraite et financière, mais comme un processus social de contentement. De plus en plus d’économistes remettent aujourd’hui en question le système économique actuel, et soulignent l'importance de la satisfaction des besoins humains dans un cadre durable et collaboratif.' $title = 'Qu’est-ce que l’économie? Une vision anthropologique' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 416, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'décroissance', 'slug' => 'decroissance', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 149, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 148, 'active' => true, 'title' => 'Edition 148', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire