Média indocile – nouvelle formule
Martin Bernard
Martin Bernard
Martin Bernard est journaliste RP indépendant. Il a fait ses armes dans la presse française, avant de revenir en Suisse en 2015. Il collabore aujourd'hui essentiellement avec La Liberté et PME Magazine. Il a rejoint la rédaction de Bon pour la tête en août 2021. Il est aussi le co-fondateur de la chaîne d'entretiens Anti | thèse.
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La première, évoquée par Emmanuel Todd dans son dernier livre (<em>La défaite de l’Occident</em>, Gallimard, 2023) est d’ordre psychologique.</p> <p>Le peuple allemand entretiendrait une mauvaise conscience historique due à ses responsabilités durant la Deuxième Guerre mondiale. Sorte de traumatisme national, qui infuse les soubassements de la psyché collective. «Assoiffée d’expiation, l’Allemagne aspire à être désormais du côté du bien: l’évidence de l’agression russe – le Mal en marche, si l’on ne réfléchit pas – facilite une telle posture. Comment ne pas être solidaire avec la petite Ukraine?» (p. 179)</p> <h3>L'axiome migratoire</h3> <p>La seconde explication est de nature démographique. L’Allemagne, comme beaucoup d’autres pays européens (en particulier à l’Est du continent), dispose d’un taux de fécondité extrêmement bas (1,5 enfant par femme en 2021). Trop bas pour que sa population se renouvelle. Elle joue donc sa survie en tant que nation. 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De fait, la pression occidentale sur l’Ukraine, loin de stabiliser le pays (contrairement à ce qui est promis) le transforme en <em>pool</em> de main-d’œuvre. Ainsi: «La désintégration de l’Ukraine pourrait assurer à l’Allemagne un approvisionnement abondant en main-d’œuvre et en immigrés. Dans ces conditions, entretenir le désordre ukrainien pourrait bien à nouveau apparaître comme "rationnel".» (Todd, <em>Où en sommes-nous?</em>, p. 542) </p> <p>Cette analyse formulée par Todd en 2017 offre une grille de lecture intéressante dans le contexte de la guerre en Ukraine. Depuis le début des hostilités, en effet, plus d’un million d’Ukrainiens ont trouvé refuge en Allemagne, beaucoup espérant «s’y installer durablement», <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/23/l-allemagne-refuge-privilegie-des-exiles-ukrainiens_6218170_3210.html">indique</a> <em>Le Monde</em>. Cet afflux massif a engendré une forte augmentation de la population allemande totale, <a href="https://www.aa.com.tr/fr/monde/les-ukrainiens-sont-%C3%A0-lorigine-dune-forte-augmentation-de-la-population-en-allemagne/2927194">la plus importante</a> depuis la réunification de l'Allemagne de l'Est et de l'Allemagne de l'Ouest en 1990.</p> <h3>Déstabilisation interne</h3> <p>La politique jusqu’au-boutiste de «soutien» (il faudrait plutôt écrire «accompagnement vers la désintégration») allemand à l’Ukraine pourrait sembler paradoxale, tant elle pénalise l’industrie allemande, qui subit de plein fouet la hausse des prix de l’énergie engendrée par la rupture des approvisionnements russes. Mais l’industrie allemande est historiquement résiliente. Il est donc envisageable que Berlin, pesant les intérêts économiques à long terme de son économie, ait accepté de sacrifier provisoirement son secteur industriel (qu’elle sait résilient) pour favoriser ses intérêts démographiques, qui obéissent à d’autres rythmes. En outre, l’immigration pèse aussi tendanciellement à la baisse sur les salaires, ce qui est susceptible de profiter aux entreprises.</p> <p>Terminons ce court essai par l’analyse globale d’Emmanuel Todd concernant la politique migratoire allemande:</p> <blockquote> <p>«<em>La rationalité limitée du système mercantiliste allemand, qui recherche inlassablement la puissance commerciale et monétaire, aggrave le problème jusqu’à le rendre insoluble. Toujours plus d’immigrés, telle est la logique du système, qui inclut en son cœur la vague conscience d’une ultime impossibilité. Le sentiment de vertige qui en découle a fini par suggérer à l’Allemagne, en 2015, un saut dans le vide: l’appel et la porte ouverte à un afflux massif de réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan, mais aussi d’autres pays appartenant à la sphère arabe et musulmane. Croyant affirmer des valeurs universelles, Angela Merkel a en réalité cédé à l’illusion d’un homo economicus abstrait, dépourvu de culture spécifique. </em></p> <p><em>(…) Nous atteignons ici le terme du paradoxe: l’extraversion de l’économie allemande devrait finalement conduire, comme le choix japonais de l’introversion, à un repli du pays sur lui-même. Le vrai risque est celui du durcissement interne d’une société allemande au sein de laquelle l’anxiété conduirait à une gestion policière de la différence des mœurs. 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Analyse / Et si l'Allemagne soutenait l'Ukraine pour des raisons démographiques?
L'apparente irrationalité des gouvernements occidentaux dans leur soutien inconditionnel à l'effort de guerre ukrainien laisse perplexe. Le cas de l'Allemagne est particulièrement énigmatique.
Martin Bernard
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A vif / Guerre mondiale pour le contrôle des esprits
Les gouvernements occidentaux soutiennent une myriade d'entités luttant contre les «récits contradictoires». L'une de ces entités, fondée en 2018: le Global Disinformation Index (GDI).
Martin Bernard
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Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? Il est intéressant de considérer les guerres d’Irak (2003), de Lybie (2009) et d’Ukraine (2022) <a href="https://eclaireur.substack.com/p/la-guerre-en-ukraine-cest-la-guerre">sous cet angle</a>, même si les explications sont toujours multifactorielles. </p> <p>Au début des années 2000, Saddam Hussein a annoncé son souhait de vendre les hydrocarbures et le gaz de son pays en euro. Il était le premier à soulever la question de la légitimité du pétrodollar. En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak. La coïncidence est troublante. Des politologues comme William Clark, de la Johns Hopkins University, <a href="https://www.letemps.ch/economie/scenario-catastrophe-americain-petrole-se-payait-euros">y ont vu</a> l'une des motivations de la guerre. En 2009, cette explication a été qualifiée <a href="https://foreignpolicy.com/2009/10/07/debunking-the-dumping-the-dollar-conspiracy/">de «conspirationniste»</a> par la très officielle revue américaine <i>Foreign Policy</i>. Reste que le dollar a immédiatement été restauré comme monnaie de transaction du pétrole suite au changement de régime en Irak.</p> <p>En Lybie, Mouammar Kadhafi avait proposé à tout le continent africain de créer une union monétaire panafricaine indépendante du dollar américain et du franc CFA. D’aucuns considèrent le soutien des Etats-Unis à l’invasion française de 2009 comme une réponse au projet monétaire de Kadhafi. Selon un courriel adressé par Sidney Blumenthal à Hillary Clinton, l’intervention de Nicolas Sarkozy en Libye aurait été <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/11/l-etrange-memo-americain-sur-la-tresorerie-de-kadhafi_4844960_3210.html">en partie motivée</a> par cette décision du dictateur africain.</p> <p><em>Quid</em> de la guerre en Ukraine? Il n’est un secret pour personne que la Russie, puissance énergétique de premier plan, mène le mouvement en faveur d’une dédollarisation des échanges commerciaux. 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Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? 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Analyse / Des guerres pour soutenir la puissance dollar?
Les Etats-Unis déclenchent-ils des conflits armés pour maintenir la suprématie du dollar dans l’économie mondiale? C’est ce que soutient notamment la journaliste Myret Zaki dans mon entretien avec elle sur ANTITHESE. Explications.
Martin Bernard
B Article réservé aux abonnés
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Cette dernière a été créée le 14 avril 1917 (après l'entrée en guerre des USA le 6 avril) par le président Wilson pour mettre sur pied un arsenal mental, une machinerie destinée à retourner l'opinion publique américaine et à accompagner l'effort de guerre, faisant de la propagande durant la Première Guerre mondiale les prémices d'une «science». Les techniques modernes de communication et le développement des nouvelles technologies n’ont fait que rendre cette propagande plus efficace et raffinée. 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Dans son livre à succès, <em>Principes élémentaires de propagande de guerre: utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède</em> (Labor, 2001), elle synthétise les 10 techniques presque toujours utilisées pour manipuler l’opinion publique. Détaillons quelques-unes de ces techniques.</p> <h3>Le camp adverse est seul responsable de la guerre</h3> <p>Dans chaque guerre, les gouvernements présentent le voisin ou adversaire comme le responsable du conflit, comme l’agresseur. L’objectif est de légitimer devant l’opinion publique l’entrée en guerre, en utilisant l’argument de la riposte à une agression. Pourtant, il est rare qu’on sache clairement, au moment où une guerre éclate, qui est le véritable agresseur. Lors de la guerre du Kosovo (1998-1999), l’OTAN assure par exemple réagir à une campagne de «purification ethnique» des Serbes contre les Albanais. Avec le recul du temps, de nombreux rapports de l’OSCE ont montré qu’il n’existait pas, avant le 24 mars 1999 et le déclenchement des bombardements de l’OTAN, de campagnes systématiques de violences contre la population albanaise. Selon Machiavel (1469-1527): «Ce n’est pas celui qui prend les armes le premier qui est coupable de la guerre, mais celui qui lui a donné un motif pour qu’il prenne les armes». (<em>Istorie fiorentine</em>, libro settimo, cap. XVI)</p> <h3>C'est une cause noble que nous défendons</h3> <p>La guerre a généralement deux motifs principaux: la volonté de domination géopolitique et l’appât du gain (motivation économique). Mais ces mobiles sont inavouables à l’opinion publique, qui est plus encline à la paix qu’à la guerre (tous peuples confondus). Ainsi, les guerres modernes ne sont possibles qu’avec le consentement des populations, qui sont manipulées à cette fin. Pour obtenir ce consentement, il faut imprimer à la guerre un motif honorable, dissimuler ses véritables raisons d’être sous des principes nobles (aider le peuple ukrainien envahi par l’agresseur russe, par exemple, ou exporter les principes de la démocratie). </p> <p>De l’aveu même de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis: «la semence de la guerre dans le monde moderne, c’est la rivalité industrielle et commerciale» (1919). Exemple relativement récent: les bombardements contre la Yougoslavie, en détruisant l’économie socialiste du pays, ont fait place nette aux multinationales qui rêvaient depuis longtemps de s’y installer et d’y faire de bonnes affaires.</p> <h3>L'ennemi commet sciemment des atrocités</h3> <p>Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Pillages, vols, viols, incendies sont monnaie courante lors d’une guerre dans chacun des camps en conflit. Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. Actuellement, ce sont les termes «complotiste», «antisémite» ou «pro-russe» qui sont utilisés comme anathèmes.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYYCMemYo4w" target="_blank" rel="noopener">Voir l'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-propagande-de-guerre-des-principes-bien-rodes-depuis-un-siecle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 489, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.', 'content' => '<p>Bien sûr, la propagande a toujours existé. Dans l’Antiquité, les empereurs romains n’hésitaient pas à l’employer au sujet des guerres avec les peuples «barbares» d’Europe. Dans ses <em>Commentaires sur la guerre des Gaules</em>, par exemple, Jules César enjolive ou minimise certains faits à son avantage. On peut considérer que tout l'art de César à cet égard a été de parvenir à un équilibre subtil en présentant les choses à son avantage sans perdre sa crédibilité par des manipulations excessives de la réalité.</p> <p>La propagande moderne, cependant, est née lors de la Première Guerre mondiale. Des services dédiés ont alors inventé la plupart des techniques utilisées aujourd’hui. Edward Bernays, le père des relations publiques, a travaillé dans l’un de ces services: la «Commission Creel». Cette dernière a été créée le 14 avril 1917 (après l'entrée en guerre des USA le 6 avril) par le président Wilson pour mettre sur pied un arsenal mental, une machinerie destinée à retourner l'opinion publique américaine et à accompagner l'effort de guerre, faisant de la propagande durant la Première Guerre mondiale les prémices d'une «science». Les techniques modernes de communication et le développement des nouvelles technologies n’ont fait que rendre cette propagande plus efficace et raffinée. Elle est élaborée par des officines opaques ou de grands groupes de RP, tels Hill & Knowlton, qui a orchestré <a href="https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/rendez-vous-avec-x/le-mensonge-des-couveuses-koweitiennes-7779337">l’affaire des couveuses koweïtiennes</a> en 1990.</p> <p>Les grandes lignes de cette science ont été identifiées dès la fin de la guerre de 1914-1918 par un Britannique et militant pacifique, fils du secrétaire particulier de la reine Victoria: Arthur Ponsonby (1871-1946). En 1929, il publie un <a href="https://www.amazon.com/Falsehood-War-Time-Containing-Assortment/dp/1162798653">ouvrage de référence</a> peu connu: <em>Falsehood in Wartime</em>, dans lequel il identifie certains principes clés de la propagande employée à son époque. Au début des années 2000, l’historienne Anne Morelli a poursuivi et étendu ce travail. Dans son livre à succès, <em>Principes élémentaires de propagande de guerre: utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède</em> (Labor, 2001), elle synthétise les 10 techniques presque toujours utilisées pour manipuler l’opinion publique. Détaillons quelques-unes de ces techniques.</p> <h3>Le camp adverse est seul responsable de la guerre</h3> <p>Dans chaque guerre, les gouvernements présentent le voisin ou adversaire comme le responsable du conflit, comme l’agresseur. L’objectif est de légitimer devant l’opinion publique l’entrée en guerre, en utilisant l’argument de la riposte à une agression. Pourtant, il est rare qu’on sache clairement, au moment où une guerre éclate, qui est le véritable agresseur. Lors de la guerre du Kosovo (1998-1999), l’OTAN assure par exemple réagir à une campagne de «purification ethnique» des Serbes contre les Albanais. Avec le recul du temps, de nombreux rapports de l’OSCE ont montré qu’il n’existait pas, avant le 24 mars 1999 et le déclenchement des bombardements de l’OTAN, de campagnes systématiques de violences contre la population albanaise. Selon Machiavel (1469-1527): «Ce n’est pas celui qui prend les armes le premier qui est coupable de la guerre, mais celui qui lui a donné un motif pour qu’il prenne les armes». (<em>Istorie fiorentine</em>, libro settimo, cap. XVI)</p> <h3>C'est une cause noble que nous défendons</h3> <p>La guerre a généralement deux motifs principaux: la volonté de domination géopolitique et l’appât du gain (motivation économique). Mais ces mobiles sont inavouables à l’opinion publique, qui est plus encline à la paix qu’à la guerre (tous peuples confondus). Ainsi, les guerres modernes ne sont possibles qu’avec le consentement des populations, qui sont manipulées à cette fin. Pour obtenir ce consentement, il faut imprimer à la guerre un motif honorable, dissimuler ses véritables raisons d’être sous des principes nobles (aider le peuple ukrainien envahi par l’agresseur russe, par exemple, ou exporter les principes de la démocratie). </p> <p>De l’aveu même de Woodrow Wilson, président des Etats-Unis: «la semence de la guerre dans le monde moderne, c’est la rivalité industrielle et commerciale» (1919). Exemple relativement récent: les bombardements contre la Yougoslavie, en détruisant l’économie socialiste du pays, ont fait place nette aux multinationales qui rêvaient depuis longtemps de s’y installer et d’y faire de bonnes affaires.</p> <h3>L'ennemi commet sciemment des atrocités</h3> <p>Les récits des atrocités commises par l’ennemi constituent un élément essentiel de la propagande de guerre. Pillages, vols, viols, incendies sont monnaie courante lors d’une guerre dans chacun des camps en conflit. Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. Actuellement, ce sont les termes «complotiste», «antisémite» ou «pro-russe» qui sont utilisés comme anathèmes.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYYCMemYo4w" target="_blank" rel="noopener">Voir l'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-propagande-de-guerre-des-principes-bien-rodes-depuis-un-siecle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 489, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / La propagande de guerre, des principes bien rodés depuis un siècle
Dans toutes les guerres modernes, d’énormes moyens de communication sont déployés par les gouvernements pour convaincre leurs populations du bien-fondé de leur engagement belliqueux. Je me suis entretenu récemment sur ANTITHÈSE avec l’historienne belge Anne Morelli, qui a recensé dix principes élémentaires de propagande toujours utilisés par les gouvernements.
Martin Bernard
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Le Fonds pour le droit humanitaire (FHP), une organisation non gouvernementale basée à Belgrade, a établi une liste de 13’472 victimes (dont 9'260 Albanais et 2'488 Serbes). Pour l'ONG Human Rights Watch, les frappes de l'OTAN <a href="https://www.hrw.org/fr/news/2000/02/07/human-rights-watch-publie-le-bilan-des-victimes-civiles-dans-la-guerre-du-kosovo">ont tué</a> environ 500 civils. Après l’intervention de l’OTAN, la population serbe a souvent été réprimée. A Prizren, ville importante sous l’ère ottomane, elle a été chassée à la suite de pogroms en 2004. Cette expulsion s'est accompagnée de l'incendie des églises orthodoxes de la ville ainsi que de la résidence de l'évêque. La cathédrale est depuis protégée par la police du Kosovo.</p> <p>Des troupes de l’OTAN protègent aussi le très beau monastère orthodoxe de Dečani, situé dans le nord du pays, région où vivent quelque 120’000 Serbes. J’ai pu me rendre en voiture dans ce haut lieu de la mémoire nationale serbe, inscrit à l’UNESCO. Dans le magasin du monastère, il est toujours possible de payer en dinars, même si les transactions commerciales dans cette monnaie sont interdites par le gouvernement kosovar depuis le 1<sup>er</sup> février 2024. Les mesures punitives ont été repoussées de peur d’attiser les tensions communautaires. En pratique, de nombreux habitants de ces régions du nord travaillent ou ont travaillé pour des institutions serbes, avec des salaires ou retraites payés en dinars. Belgrade, qui n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo, y soutient la communauté serbe via des emplois ou des aides financières. Le budget de la Serbie prévoit chaque année environ 120 millions d’euros pour le Kosovo. </p> <h3>Un avenir incertain</h3> <p>Depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2024, les Kosovars peuvent aussi voyager sans visa dans l’espace Schengen. Cette mesure, saluée par beaucoup d’observateurs, est une réelle avancée dans la reconnaissance du Kosovo. Mais beaucoup craignent aussi un exode de la population et une pénurie locale de main-d’œuvre. Mon ami, qui vit à Pristina depuis quelques années, observe déjà une diminution visible de la circulation dans la capitale, qu’il met en lien avec cette mesure. Aujourd’hui, bien malin qui pourrait dire de quoi sera fait l’avenir du pays, dont l’existence dépend toujours du bon vouloir de l’Occident (comprendre essentiellement les Etats-Unis). Les 1,9 million d'habitants, à 90% albanophones et musulmans, vivent dans une incertitude diplomatique permanente. 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Reportage / Le Kosovo, un bout d’Occident sous perfusion
Entre modernité et tensions communautaires, le Kosovo, qui a fêté le 17 février dernier les 16 ans de son indépendance, vit dans une incertitude diplomatique permanente. Le pays, avant-poste de l’Occident dans les Balkans, est toujours soutenu à bout de bras par les Etats-Unis et une partie des pays de l’Union européenne. Reportage.
Martin Bernard
B Article réservé aux abonnés
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Ces derniers sélectionnent «discrètement» les contenus visibles par chaque internaute, en s'appuyant sur différentes données collectées sur lui. Chaque internaute accède ainsi à une version significativement différente du web. Il est installé dans une «bulle» unique, optimisée pour sa personnalité supposée, qui engendre un isolement culturel et intellectuel. Ainsi, le développement d’internet est une opportunité immense pour le public d’accéder à des contenus nouveaux et plus qualitatifs que dans les médias traditionnels. Mais il faut être conscient des dangers que recèle cet univers. Pour Buisseret, la zététique s’est développée en 2015 dans la sphère francophone en réaction à la dérégulation du marché de l’information, pour lutter contre les contenus fantaisistes produits en cascade sur le web.</p> <h3>Officialisme et biais de communautarisme</h3> <p>Une grande partie de l’entretien est consacrée au parcours biographique de Samuel Buisseret (il se dit «complotiste» repenti) et à sa critique du milieu sceptique francophone. En 2023, il a pris ses distances avec ce dernier, car y régnaient certaines idées devant être admises par tous. Exemple: impossibilité de questionner le mouvement «woke». Il n’a pas apprécié la nécessité de s’auto-censurer à ce sujet. Autre critique: l’adoption d’un ton dénigrant et souvent <i>ad hominem</i> envers certaines personnes extérieures au mouvement sceptique, notamment au sein de <a href="https://www.youtube.com/@TroncheEnBiais">la chaîne YouTube</a> <em>L</em><i>a Tronche en Biais</i>. Le dénigrement et l’argument <i>ad hominem</i> peuvent être utiles pour se défaire d’une emprise sectaire, mais c’est une méthode à utiliser avec parcimonie. Or, en raison du poids de la <i>Tronche en Biais</i> (292k abonnés), c’est devenu la norme dans le milieu sceptique.</p> <p>Samuel Buisseret répond aussi aux accusations de conflits d’intérêts dans le milieu zététicien, qui critique très peu les informations officielles. Selon lui, cet «officialisme» provient d’un biais de facilité: les discours des «complotistes» seraient plus faciles à détricoter. Il explique aussi comment toute la communauté sceptique a pu partager les mêmes informations à partir d’une seule source interne, sans aller vérifier plus loin la pertinence des analyses initiales. Il donne pour exemple <a href="https://www.bunkerd.fr/greenpeace-manipule/">un article du blog Bunkerd</a> sur le glyphosate, repris et partagé par toute la communauté sans en vérifier les informations. Ce que dénonce Samuel Buisseret est un biais de communautarisme, qui entraîne les zététiciens à tomber dans les mêmes travers que ceux qu’ils dénoncent. Mais Buisseret affirme, contrairement aux auteurs du livre <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/les_gardiens_de_la_raison-9782348046155"><i>Les Gardiens de la raison</i></a> qu’il n’y a pas de soutiens provenant de l’industrie ou de l’Etat qui viendraient biaiser les analyses produites par ce milieu. </p> <h3>La parapsychologie et les Ovnis</h3> <p>Samuel Buisseret évoque aussi la parapsychologie. C’est-à-dire l’étude des phénomènes inexpliqués mettant supposément en jeu les pouvoirs de l’esprit humain. Il explique que les phénomènes paranormaux existent bel et bien, et que la parapsychologie est une discipline scientifique proche des sciences humaines, avec ses propres publications répondant aux critères de scientificités (relecture par les pairs, etc.). Des <a href="https://www.metapsychique.org/les-resultats-de-la-parapsychologie/">études</a>, certes critiquées, ont ainsi montré que, dans des conditions sévères (protocole Ganzfeld), de légères anomalies suggérant une communication télépathique ont été observées.</p> <p>Samuel Buisseret est également ouvert aux témoignages relatant des expériences de morts imminentes ou la vision d’OVNI (lui-même raconte dans l’entretien en avoir vu un). Pour lui, le témoignage est le niveau de preuve le plus bas qui existe en science. Mais il est contraire à l’esprit critique de balayer d’un revers de la main ces derniers, surtout quand ils sont très nombreux et rapportés par <a href="https://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/les-etats-unis-ont-r%25C3%25A9cup%25C3%25A9r%25C3%25A9-les-restes-d-un-ovni--selon-un-ex-agent/48692584">des personnes crédibles</a> (un pilote de l’armée américaine dans le cas des Ovnis). Il est clair, cependant, qu’il est impossible à l’heure actuelle d’expliquer ces phénomènes. En bon sceptique, il ne faut pas tomber dans la certitude et la conviction, mais suspendre son jugement en restant ouvert. Il faut savoir faire du hors-piste pour faire de grandes découvertes.</p> <hr /> <h4><a href="https://youtu.be/VNjm61uLgh4" target="_blank" rel="noopener">Lien vers la vidéo de l’entretien</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'zetetique-tabous-et-sectarisme-faut-il-repenser-l-esprit-critique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 241, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / Zététique, tabous et sectarisme. Faut-il repenser l’esprit critique?
Dans mon dernier entretien sur Antithèse, j’ai échangé avec le Youtubeur belge Samuel Buisseret sur ce qu’est véritablement l’esprit critique. Ancien «complotiste» (selon ses dires), actuellement sceptique de posture, Samuel Buisseret émet aussi des reproches sévères à la communauté francophone défendant la zététique.
Martin Bernard
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Une «fake news», pour reprendre un terme souvent employé par Rudy Reichstadt…</p> <h3>Convergence idéologique</h3> <p>Ce que soulignent ces divers liens entre l’Etat français et ce que certains observateurs considèrent comme une officine au service de la parole officielle n’est pas le fruit d’un complot, justement. Selon Laurent Dauré, journaliste auteur des enquêtes sur <em>Blast</em>: «elle provient simplement d’une convergence idéologique et politique: une adhésion commune à ce que nous avons appelé le libéral-atlantisme, auquel il faut ajouter un parti pris "laïciste" hostile à l’islam et aux musulmans, ainsi qu’une profonde complaisance – voire une tendresse – à l’égard d’Israël (ce qui implique de fermer les yeux sur la politique d’<a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/human-rights-watch-accuse-israel-d-apartheid-envers-les-palestiniens_4586839.html">apartheid</a> et l’épuration ethnique des Palestiniens qui y sont pratiquées).»</p> <p>En résulte un travail «ni rigoureux ni neutre», selon le politologue Julien Giry, auteur d’<a href="https://www.marianne.net/societe/conspiracy-watch-de-rudy-reichstadt-les-contradictions-de-l-anti-complotiste-professionnel">une tribune</a> dans <em>Marianne</em> au sujet de Conspiracy Watch. «Ce qui ne va pas dans leur sens a tendance à être écarté, y compris la plupart des travaux de recherche. Dans son livre (<i>L’Opium des imbéciles: Essai sur la question complotiste)</i>, Reichstadt cite essentiellement Popper, Hofstadter et Taguieff, qui convergent vers une vision individualiste et libérale, avec une volonté de disqualifier toute critique radicale de l’ordre établi, taxée d’irrationalité et vite renvoyée au complotisme.»</p> <hr /> <h4>Lire le <a href="https://www.blast-info.fr/articles/2023/conspiracy-watch-1-comment-la-constellation-printemps-republicain-a-promu-le-site-de-rudy-reichstadt-fZW1O8gXQKynGa0a4YiPUA" target="_blank" rel="noopener">premier</a> et <a href="https://www.blast-info.fr/articles/2023/conspiracy-watch-2-subventions-en-cascade-sous-la-presidence-macron-cFyeHFIhSDCkfIXp9ZTW2w" target="_blank" rel="noopener">second volet</a> de l'enquête de <em>Blast</em>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'conspiracy-watch-vous-avez-dit-complot', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 270, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Lu ailleurs / Conspiracy Watch, vous avez dit «complot»?
Si vous suivez l’actualité du «complotisme» dans la sphère francophone, vous avez déjà entendu parler de Conspiracy Watch et de son fondateur, Rudy Reichstadt. Depuis une dizaine d’années, ce dernier fait la pluie et le beau temps en matière de «conspirationnisme» auprès des grands médias (suisses également). Police de la pensée au service des puissants? En décembre 2023, le média en ligne «Blast» a débuté une série d’enquêtes autour de la nébuleuse Conspiracy Watch, dont voici les bonnes feuilles.
Martin Bernard
B Article réservé aux abonnés
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Actuel / Spiritualité et psychédéliques, quels bienfaits sur les addictions?
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Martin Bernard