Science / La vulgarisation scientifique, nouveau terrain de jeu des industriels
Allégorie de la science, devant le bâtiment de la Boston Public Library, Etats-Unis. © John Stephen Dwyer
Le lobbying des grandes firmes a investi un nouveau terrain d’influence: celui de la vulgarisation scientifique et de la défense de la «bonne» science. Ces nouvelles techniques de propagande agissent à la croisée d’intérêts divers proches de l’«alt-right» et du libertarianisme. Elles infusent, parfois à leur insu, les milieux rationalistes et zététiciens, particulièrement réactifs et agressifs sur les réseaux sociaux. Ces mouvances s’arc-boutent aussi devant l’émergence de nouveaux paradigmes post-matérialistes cherchant à libérer les sciences de leurs carcans idéologiques.
Depuis quelques années, les réseaux sociaux et la sphère médiatique ont été témoins d’une mutation sans précédent des formes de manipulations de la science émanant du secteur privé. Après les procès faits à l’industrie du tabac dans les années 1990 et la révélation des tactiques de propagandes utilisant des études scientifiques sponsorisées pour dissimuler les dangers des pesticides, de certains médicaments, de la malbouffe ou encore du nucléaire, les grandes firmes ont affiné leurs outils de lobbying. Leurs nouvelles stratégies d’influence atteignent désormais un raffinement insoupçonné.
Pour instrumentaliser le savoir et défendre leurs intérêts, les industriels et leurs consultants ont infiltré les espaces de la médiation scientifique, ces lieux où l’on fait la promotion de la science auprès des citoyens. «Les arguments de l’industrie étaient parés des atours de la science, ils sont maintenant dissimulés derrière une défense de la science comme bien commun, soulignent les journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel et le sociologue Sylvain Laurens dans leur livre Les Gardiens de la raison (La Découverte, 2020). La stratégie des marchands de pétrole, de plastique, de pesticides et d’alcool consiste désormais à dire ce qu’est la "bonne science". De ce fait, nous n’assistons plus seulement à un dévoiement de l’expertise scientifique, mais à un détournement plus profond des logiques même de fonctionnement d’un espace public reposant sur un idéal de vérité».
Ainsi, il n’est pas rare, en particulier sur les réseaux sociaux, qu’une critique des pesticides de synthèse ou de l’industrie du nucléaire, une interrogation sur certains usages des biotechnologies ou une mise en avant des médecines «douces» et de l’homéopathie, pour ne prendre que ces exemples, vaillent à leurs auteurs d’être taxés d’«obscurantisme» et d’œuvrer «contre la science».
Infiltration des milieux rationalistes
Plusieurs chercheurs ont montré que pour relayer leurs messages, les firmes et leurs agences de communication ont notamment infiltré certains milieux rationalistes, qui proclament défendre la science et promouvoir son intégrité. En France, la zététique, se définissant comme «l’art du doute», est l’une des courroies de transmission privilégiées de ce nouveau marketing digital qui avance le plus souvent masqué. Une série d’influenceurs et de Youtubeurs, très actifs notamment sur Twitter, ont été transformés en relais de terrain (pas forcément toujours conscients) de cette nouvelle propagande. C’est le cas par exemple de la chaîne YouTube «La Tronche en Biais», dont l’animateur principal est un contributeur régulier de l’Association française pour l’information scientifique (Afis). Cette association, fondée en 1968, est l’héritière du mouvement rationaliste français. Selon les journalistes du Monde Stéphane Foucart et Stéphane Horel, elle a été en France «la première importatrice du climatoscepticisme et d’autres mensonges sponsorisés par de grands groupes états-uniens».
Cette communauté, qualifiée de «pseudo-rationaliste» par le physicien français Bruno Andreotti, compterait quelques centaines de membres très réactifs en ligne. «Les ingénieurs y sont fortement représentés, et en particulier ceux de grandes entreprises publiques privatisées. On y compte aussi quelques dizaines d’agriculteurs et une cinquantaine de militants "libertariens", les "Ze", formant un sous-milieu radicalisé de cadres commerciaux, de traders, de cadres d’assurance, etc. Parmi les figures saillantes du milieu pseudo-rationaliste en ligne, on compte trois journalistes, Emmanuelle Ducros (L’Opinion), Géraldine Woessner, (Le Point) et Peggy Sastre (Le Point et Causeur), un animateur de télévision, Olivier Lesgourgues dit Mac Lesggy, un entrepreneur "libertarien", Laurent Alexandre.» On pourrait aussi ajouter à cette liste le sociologue influent Gérald Bronner, qui n’hésite pas à régulièrement tordre le cou aux «fausses croyances» sur les OGM et le glyphosate.
Le mouvement #NoFakeMed, très virulent envers les médecines complémentaires, ainsi que la tribune #NoFakeScience, publiée en 2019 (et relayée en Suisse par Heidi.news), ont été un catalyseur pour ce milieu. «Sur Twitter, les "Ze", les "Zet" et les autres forment une communauté solidaire, mais hétérogène, portant des attaques en meute et se défendant en adoptant la posture du martyr numérique», complète Bruno Andreotti.
Mariage avec les libertariens et l’«alt-right»
Fait intéressant, la nébuleuse zététicienne et «pseudo-rationaliste» est proche, en France comme aux Etats-Unis, des mouvements et think tanks libertariens, ainsi que de l’extrême-droite identitaire. Outre-Atlantique, ils sont notamment financés par les frères Koch, milliardaires à la tête d’un conglomérat d’une multitude de sociétés actives dans les secteurs du pétrole et charbon, du textile, des engrais et des composants électroniques. On y retrouve aussi des milliardaires de la Silicon Valley comme Peter Thiel (co-fondateur de PayPal). En 2014, par exemple, l’organisation pseudo-rationaliste britannique «Sense about Science» a ouvert une filiale aux Etats-Unis «en reprenant tout l’appareil de propagande de l’organisation libertarienne STATS, financée par le Searle Freedom Trust, le Sarah Scaife Foundation, la John M. Olin Foundation et le Donors Trust des frères Koch. Sense about Science lance le programme "Voice of Young Science" pour aider de jeunes scientifiques et de jeunes ingénieurs à porter des éléments de langage en faveur d’une dérégulation totale de l’industrie et de l’agriculture», explique Bruno Andreotti.
Ce discours pro-industrie se double parfois d’une posture climato-sceptique assumée. Celle-ci s’est cristallisée en septembre 2019 au moment de la parution d’une lettre ouverte aux représentants de l’ONU, signée par 500 «scientifiques» et intitulée «Il n’y a pas d’urgence climatique». Or, l’instigateur de la lettre, le physicien néerlandais Guus Berkhout, a travaillé durant une dizaine d’années pour la compagnie pétrolière Shell. Selon le média de vérification des faits croate Faktograph, M. Berkhout est spécialisé dans l’exploration géologique de gisements de combustibles fossiles.
Une croyance militante déguisée
Plus fondamentalement encore, ces intérêts s’inscrivent dans une mouvance défendant une idée particulière de la science, de l’être humain et de la société. L’idéologie transhumaniste, mais également la résurgence des théories eugénistes de Francis Galton, sont sous-jacentes à l’action de tous ces groupes d’influence. Ces derniers défendent en fin de compte une «culture de la mort» (pour reprendre les termes de la philosophe Corine Pelluchon), qui s’incarne aujourd’hui dans une techno-science aveugle et une économie capitaliste dont la destruction des sols et le massacre industriel des animaux sont l’emblème. Ce modèle civilisationnel implique aussi une «désubjectivation» des êtres humains, «qui tend à favoriser une attitude consumériste et la recherche de distractions, c’est-à-dire littéralement d’activités détournant» les êtres humains d’eux-mêmes, analyse Corinne Pelluchon dans son livre Les Lumières à l’âge du vivant (Seuil, 2021).
Cette conception du monde est elle-même l’héritière d’une conception mécaniste et matérialiste de la science, intrinsèquement réductionniste dans ses fondements. Elle constitue le socle idéologique d’un grand nombre d’influenceurs rationalistes, qui dédient une part importante de leur activité à «debunker» toutes les pratiques alternatives et les phénomènes ne rentrant pas dans le cadre de leur idéal scientifique. Le New Atheism, porté par des figures aussi différentes que le biologiste Richard Dawkins, le philosophe Daniel Dennett, l’écrivain Sam Harris ou le polémiste Christopher Hitchens, est la nouvelle mouvance dans laquelle beaucoup s’inscrivent. Paradoxalement, ses défenseurs agissent souvent de manière dogmatique et ascientifique pour défendre leurs points de vue, adoptant une attitude défensive qui s’apparente plus à une croyance militante qu’à de la science.
Nouveaux paradigmes scientifiques
Fait intéressant, ces actions coïncident avec l’émergence d’associations de scientifiques cherchant au contraire à décloisonner la science et à la libérer de ses limitations matérialistes. En 2013, par exemple, le biochimiste britannique Rupert Sheldrake a publié un article intitulé «Libérer la science du matérialisme». Il tente d’y démontrer que la science moderne n’est pas en mesure d’expliquer la nature de la conscience, de la mémoire ou de la pensée, et se retrouve ainsi bloquée dans son évolution vers une meilleure compréhension de la nature et de l’être humain.
En 2019, le Scientific and Medical Network (SMN), un forum international qui réunit des scientifiques de toutes disciplines, a commandité un rapport intitulé Beyond a Materialistic Worldview – Towards an Expanded Science. Selon Dave Pruett, ancien chercheur à la NASA et professeur émérite de mathématiques à l’université James Madison (Virginie, Etats-Unis), cette publication «pourrait être à la science ce que les 95 Thèses de Luther ont été pour la religion». Ces initiatives, en phase avec un monde en émergence plus respectueux des rythmes du vivant et de l’être humain, sont en rupture avec les fondements de la société thermo-industrielle actuelle, dont les limites sont aujourd’hui visibles partout. La virulence des défenseurs de ce modèle sociétal, dont la vision du monde est remise en question, est peut-être le signe qu’un point de bascule sera bientôt atteint.
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En France, la zététique, se définissant comme «l’art du doute», est l’une des courroies de transmission privilégiées de ce nouveau marketing digital qui avance le plus souvent masqué. Une série d’influenceurs et de Youtubeurs, très actifs notamment sur Twitter, ont été transformés en relais de terrain (pas forcément toujours conscients) de cette nouvelle propagande. C’est le cas par exemple de la chaîne YouTube «La Tronche en Biais», dont l’animateur principal est un contributeur régulier de l’Association française pour l’information scientifique (Afis). Cette association, fondée en 1968, est l’héritière du mouvement rationaliste français. 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On y compte aussi quelques dizaines d’agriculteurs et une cinquantaine de militants "libertariens", les "Ze", formant un sous-milieu radicalisé de cadres commerciaux, de traders, de cadres d’assurance, etc. Parmi les figures saillantes du milieu pseudo-rationaliste en ligne, on compte trois journalistes, Emmanuelle Ducros (<em>L’Opinion</em>), Géraldine Woessner, (<em>Le Point</em>) et Peggy Sastre (<em>Le Point</em> et <em>Causeur</em>), un animateur de télévision, Olivier Lesgourgues dit Mac Lesggy, un entrepreneur "libertarien", Laurent Alexandre.» On pourrait aussi ajouter à cette liste le sociologue influent Gérald Bronner, qui n’hésite pas à régulièrement <a href="https://www.philomag.com/articles/la-critique-de-gerald-bronner-faire-du-rechauffement-climatique-un-enjeu-central-et">tordre le cou</a> aux «fausses croyances» sur les OGM et le glyphosate. </p> <p>Le mouvement #NoFakeMed, très virulent envers les médecines complémentaires, ainsi que la tribune #NoFakeScience, publiée en 2019 (et relayée en Suisse par Heidi.news), ont été un catalyseur pour ce milieu. «Sur Twitter, les "Ze", les "Zet" et les autres forment une communauté solidaire, mais hétérogène, portant des attaques en meute et se défendant en adoptant la posture du martyr numérique», complète Bruno Andreotti.</p> <h3>Mariage avec les libertariens et l’«alt-right»</h3> <p>Fait intéressant, la nébuleuse zététicienne et «pseudo-rationaliste» est proche, en France comme aux Etats-Unis, des mouvements et think tanks libertariens, ainsi que de l’extrême-droite identitaire. Outre-Atlantique, ils sont notamment financés par les frères Koch, milliardaires à la tête d’un conglomérat d’une multitude de sociétés actives dans les secteurs du pétrole et charbon, du textile, des engrais et des composants électroniques. On y retrouve aussi des milliardaires de la Silicon Valley comme Peter Thiel (co-fondateur de PayPal). En 2014, par exemple, l’organisation pseudo-rationaliste britannique «Sense about Science» a ouvert une filiale aux Etats-Unis «en reprenant tout l’appareil de propagande de l’organisation libertarienne STATS, financée par le Searle Freedom Trust, le Sarah Scaife Foundation, la John M. Olin Foundation et le Donors Trust des frères Koch. Sense about Science lance le programme "Voice of Young Science" pour aider de jeunes scientifiques et de jeunes ingénieurs à porter des éléments de langage en faveur d’une dérégulation totale de l’industrie et de l’agriculture», explique Bruno Andreotti. </p> <p>Ce discours pro-industrie se double parfois d’une posture climato-sceptique assumée. Celle-ci s’est cristallisée en septembre 2019 au moment de la parution <a href="https://clintel.nl/brief-clintel-aan-vn-baas-guterres/">d’une lettre ouverte</a> aux représentants de l’ONU, signée par 500 «scientifiques» et intitulée «Il n’y a pas d’urgence climatique». Or, l’instigateur de la lettre, le physicien néerlandais Guus Berkhout, a travaillé durant une dizaine d’années pour la compagnie pétrolière Shell. Selon le média de vérification des faits croate <a href="https://faktograf.hr/2019/10/01/peticija-500-klimatologa-klimatska-kriza/">Faktograph</a>, M. Berkhout est spécialisé dans l’exploration géologique de gisements de combustibles fossiles.</p> <h3>Une croyance militante déguisée</h3> <p>Plus fondamentalement encore, ces intérêts s’inscrivent dans une mouvance défendant une idée particulière de la science, de l’être humain et de la société. L’idéologie transhumaniste, mais également la résurgence des théories eugénistes de Francis Galton, sont sous-jacentes à l’action de tous ces groupes d’influence. Ces derniers défendent en fin de compte une «culture de la mort» (pour reprendre les termes de la philosophe Corine Pelluchon), qui s’incarne aujourd’hui dans une techno-science aveugle et une économie capitaliste dont la destruction des sols et le massacre industriel des animaux sont l’emblème. Ce modèle civilisationnel implique aussi une «désubjectivation» des êtres humains, «qui tend à favoriser une attitude consumériste et la recherche de distractions, c’est-à-dire littéralement d’activités détournant» les êtres humains d’eux-mêmes, analyse Corinne Pelluchon dans son livre <em>Les Lumières à l’âge du vivant</em> (Seuil, 2021). </p> <p>Cette conception du monde est elle-même l’héritière d’une conception mécaniste et matérialiste de la science, intrinsèquement réductionniste dans ses fondements. Elle constitue le socle idéologique d’un grand nombre d’influenceurs rationalistes, qui dédient une part importante de leur activité à «debunker» toutes les pratiques alternatives et les phénomènes ne rentrant pas dans le cadre de leur idéal scientifique. Le <i>New Atheism</i>, porté par des <i></i>figures aussi différentes que le biologiste Richard Dawkins, le philosophe Daniel Dennett, l’écrivain Sam Harris ou le polémiste Christopher Hitchens, est la nouvelle mouvance dans laquelle beaucoup s’inscrivent. Paradoxalement, ses défenseurs agissent souvent <a href="https://www.liberation.fr/idees-et-debats/zetetique-esprit-critique-es-tu-la-20210829_JUDBQHJM5JCARDMTEQ4Q5WACXI/">de manière dogmatique</a> et ascientifique pour défendre leurs points de vue, adoptant une attitude défensive qui s’apparente plus à une croyance militante qu’à de la science.</p> <h3>Nouveaux paradigmes scientifiques</h3> <p>Fait intéressant, ces actions coïncident avec l’émergence d’associations de scientifiques cherchant au contraire à décloisonner la science et à la libérer de ses limitations matérialistes. En 2013, par exemple, le biochimiste britannique Rupert Sheldrake a publié <a href="https://www.researchgate.net/publication/254263369_Setting_Science_Free_From_Materialism">un article intitulé «Libérer la science du matérialisme».</a> Il tente d’y démontrer que la science moderne n’est pas en mesure d’expliquer la nature de la conscience, de la mémoire ou de la pensée, et se retrouve ainsi bloquée dans son évolution vers une meilleure compréhension de la nature et de l’être humain.</p> <p>En 2019, le <i>Scientific and Medical Network </i>(SMN)<i>, </i>un forum international qui réunit des scientifiques de toutes disciplines, a commandité <a href="https://www.orellfuessli.ch/shop/home/artikeldetails/ID149567906.html">un rapport</a> intitulé <i>Beyond a Materialistic Worldview – Towards an Expanded Science</i>. <a href="https://www.huffpost.com/entry/toward-a-postmaterialistic-science_b_5842730">Selon Dave Pruett</a>, ancien chercheur à la NASA et professeur émérite de mathématiques à l’université James Madison (Virginie, Etats-Unis), cette publication «pourrait être à la science ce que les<i> 95 Thèses</i> de Luther ont été pour la religion». Ces initiatives, en phase avec un monde en émergence plus respectueux des rythmes du vivant et de l’être humain, sont en rupture avec les fondements de la société thermo-industrielle actuelle, dont les limites sont aujourd’hui visibles partout. 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Fondée en 2018, elle a pour but de perturber le modèle économique des médias propageant de la «désinformation» en ligne, en les privant de financement (concrètement: en avertissant les agences de publicité que ces médias ont une image dangereuse, et qu'il est donc préférable de ne pas signer de contrats publicitaires avec eux). </p> <p>GDI utilise une IA pour scanner le web et dénicher les publications douteuses selon ses critères. L'organisation a été fondée par Clare Melford et Daniel Rogers. Un rapide coup d’œil à leur biographie révèle quels sont les intérêts derrière GDI et les autres outils de suppression des «récits contradictoires». </p> <p>Clare Melford, selon <a href="https://www.weforum.org/people/clare-melford/">sa bio du WEF</a>, «a dirigé la transition du Conseil européen pour les relations internationales (European Council on Foreign Relations), qui faisait partie de la Fondation Open Society de George Soros, vers un statut indépendant». Daniel Rogers a, avant de co-fonder GDI, lancé Terbium Labs (revendue depuis à Deloitte), une startup spécialisée dans la sécurité de l'information et le renseignement sur le dark web. Il a aussi travaillé au sein de <a href="https://en.unesco.org/inclusivepolicylab/user/7798">la «communauté du renseignement américain»</a>. </p> <p>De fait, GDI est ou a été financé par la Fondation Open Society de Soros, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (Grande-Bretagne), l'Union européenne, le ministère des Affaires étrangères allemand et Disinfo Cloud (une entité créée par le Département d’Etat américain). En 2022, GDI a publié <a href="https://www.disinformationindex.org/research/2022-10-21-brief-disinformation-risk-in-the-united-states-online-media-market-october-2022/">un rapport</a> sur les médias en ligne aux Etats-Unis. 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Des titres comme le <em>Daily Wire</em> ont <a href="https://www.reuters.com/legal/government/texas-claims-us-state-department-funds-tech-that-censors-conservative-news-2023-12-06/">porté plainte</a> contre le Département d'Etat pour violation de la liberté d'expression garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine. </p> <p>GDI n'est que la pointe de l'iceberg d'une myriade d'organisations fondées à partir de 2016, dans le contexte de l'élection de Trump et du Brexit (avec intensification durant la période Covid-19) pour lutter contre la diffusion d'avis et d'opinions jugés «dangereux», car mettant en doute les positions des gouvernements occidentaux et de leurs réseaux d'intérêts corporatistes.<br /><br />Ce n'est que le début d'une guerre cognitive visant à contrôler le cerveau des gens, en particulier sur les réseaux sociaux. Des armées de trolls, recrutés par des organisations comme GDI, viendront manipuler les opinions. 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De son côté, l'Inde paie ses importations de pétrole russe en dirhams des Emirats arabes unis. Les pays membres du BRICS+ ambitionnent de promouvoir les transactions commerciales dans une devise commune nouvellement établie. Le géant français Total Energies a aussi réalisé <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/totalenergies-livre-a-la-chine-du-gnl-paye-en-yuans-une-premiere-957227.html">sa première transaction</a> de gaz naturel en yuan en mars 2023. Autant d’indices qui indiquent la fin progressive du dollar en tant que monnaie de référence dans les échanges commerciaux, selon Myret Zaki. La journaliste considère cela comme «une normalisation historique»: «Ce rééquilibrage prendra du temps, car les Etats-Unis utiliseront leur puissance militaire, indiscutablement supérieure, pour maintenir le plus longtemps possible la suprématie du dollar, qui sera donc conservé comme monnaie de référence de manière artificielle (c’est déjà le cas depuis plusieurs années), grâce à la planche à billets.» </p> <p>Les guerres récentes seraient-elles donc liées, de près ou de loin, au maintien de la primauté du dollar, qui a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix? Il est intéressant de considérer les guerres d’Irak (2003), de Lybie (2009) et d’Ukraine (2022) <a href="https://eclaireur.substack.com/p/la-guerre-en-ukraine-cest-la-guerre">sous cet angle</a>, même si les explications sont toujours multifactorielles. </p> <p>Au début des années 2000, Saddam Hussein a annoncé son souhait de vendre les hydrocarbures et le gaz de son pays en euro. Il était le premier à soulever la question de la légitimité du pétrodollar. En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak. La coïncidence est troublante. Des politologues comme William Clark, de la Johns Hopkins University, <a href="https://www.letemps.ch/economie/scenario-catastrophe-americain-petrole-se-payait-euros">y ont vu</a> l'une des motivations de la guerre. En 2009, cette explication a été qualifiée <a href="https://foreignpolicy.com/2009/10/07/debunking-the-dumping-the-dollar-conspiracy/">de «conspirationniste»</a> par la très officielle revue américaine <i>Foreign Policy</i>. Reste que le dollar a immédiatement été restauré comme monnaie de transaction du pétrole suite au changement de régime en Irak.</p> <p>En Lybie, Mouammar Kadhafi avait proposé à tout le continent africain de créer une union monétaire panafricaine indépendante du dollar américain et du franc CFA. D’aucuns considèrent le soutien des Etats-Unis à l’invasion française de 2009 comme une réponse au projet monétaire de Kadhafi. Selon un courriel adressé par Sidney Blumenthal à Hillary Clinton, l’intervention de Nicolas Sarkozy en Libye aurait été <a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/11/l-etrange-memo-americain-sur-la-tresorerie-de-kadhafi_4844960_3210.html">en partie motivée</a> par cette décision du dictateur africain.</p> <p><em>Quid</em> de la guerre en Ukraine? Il n’est un secret pour personne que la Russie, puissance énergétique de premier plan, mène le mouvement en faveur d’une dédollarisation des échanges commerciaux. Le gouvernement russe s’est ainsi progressivement <a href="https://photo.capital.fr/vladimir-poutine-se-debarrasse-de-la-dette-americaine-au-profit-de-l-or-voici-pourquoi-31029#alors-que-les-tensions-geopolitiques-font-rage-la-russie-tire-un-trait-sur-la-dette-americaine-535289">débarrassé</a> des bons du Trésor américain qu'il détenait. Dans ses transactions avec la Chine, de grandes quantités de produits énergétiques sont payées en yuan chinois et en rouble russe. Il ne s’agit pas de la cause unique derrière le conflit ukrainien, mais c’est sans doute l’un des facteurs de tensions entre les protagonistes. L’hebdomadaire britannique <i>The Economist</i> a d’ailleurs <a href="https://www.economist.com/briefing/2023/02/18/ukraines-fate-will-determine-the-wests-authority-in-the-world">reconnu</a> que l’issue de la guerre en Ukraine déterminera l’avenir de la suprématie occidentale (<em>i.e.</em> américaine) dans le monde. 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Avec le recul du temps, de nombreux rapports de l’OSCE ont montré qu’il n’existait pas, avant le 24 mars 1999 et le déclenchement des bombardements de l’OTAN, de campagnes systématiques de violences contre la population albanaise. Selon Machiavel (1469-1527): «Ce n’est pas celui qui prend les armes le premier qui est coupable de la guerre, mais celui qui lui a donné un motif pour qu’il prenne les armes». (<em>Istorie fiorentine</em>, libro settimo, cap. XVI)</p> <h3>C'est une cause noble que nous défendons</h3> <p>La guerre a généralement deux motifs principaux: la volonté de domination géopolitique et l’appât du gain (motivation économique). Mais ces mobiles sont inavouables à l’opinion publique, qui est plus encline à la paix qu’à la guerre (tous peuples confondus). Ainsi, les guerres modernes ne sont possibles qu’avec le consentement des populations, qui sont manipulées à cette fin. 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Ce qui est spécifique à la propagande de guerre, c’est de faire croire que seul l’ennemi est coutumier du fait, tandis que notre armée est au service de la population et aimée d’elle. Ainsi, en Europe occidentale, il est courant de présenter les soldats américains comme nos sauveurs du nazisme. En 2003, l’historien J. Robert Lilly <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/la-face-cach%25C3%25A9e-des-gis-9782228930833">évalue</a> pourtant à 17’000 le nombre de viols commis par les GIs sur des femmes britanniques, françaises et allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. </p> <p>Des atrocités commises à l’encontre d’enfants sont souvent mises en scène, voire inventées de toutes pièces, pour servir la propagande. C’est l’exemple des bébés belges aux mains coupées par les soldats allemands lors de la Première Guerre mondiale, ou des couveuses dans la maternité de Koweït City avant la première guerre d’Irak en 1990. Mais aussi, très récemment, l’affaire des 40 bébés décapités et pendus suite à l’attaque de combattant du Hamas le 7 octobre en Israël, finalement non confirmée. Le 19 octobre, le quotidien <em>Haaretz</em> <a href="https://www.haaretz.com/haaretz-explains/2023-10-19/ty-article-magazine/israels-dead-the-names-of-those-killed-in-hamas-massacres-and-the-israel-hamas-war/0000018b-325c-d450-a3af-7b5cf0210000">publie</a> les noms des victimes de l'attaque du 7 octobre dont les identités ont été confirmées, mais sur les 541 victimes dont l'âge est indiqué, ne figure aucun bébé. </p> <h3>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</h3> <p>La propagande comme toute forme de publicité repose sur l’émotion et sa manipulation. Dans cet effort de manipulation, les artistes et intellectuels sont mobilisés et mis à contribution pour diffuser les bobards de guerre de manière convaincante. La Première Guerre mondiale fut un moment fondateur de cette pratique, un grand nombre d’intellectuels prenant fait et cause pour leur nation. Pour citer le pacifiste français Romain Rolland: «Les universités formaient un ministère de l’intelligence domestiquée». Aux Etats- Unis, durant la Seconde Guerre mondiale, le cinéaste Frank Capra participa notamment à l’effort de guerre en produisant des films de propagande. Walt Disney également, contre rémunération. Un véritable effort de guerre culturelle fut entrepris durant la guerre froide, du côté américain comme Soviétique. Heureusement, des intellectuels s’opposent toujours à la guerre. En 2003, 14'000 universitaires, intellectuels et écrivains américains signèrent une pétition d’opposition à la guerre contre l’Irak. Récemment, il semble qu’un moins grand nombre d’intellectuels se disent publiquement en faveur de la paix. Selon Anne Morelli, ils ne sont pas moins nombreux, mais sont lassés de l’inefficacité des actions en faveur de la paix, comme d’ailleurs tous les mouvements populaires pacifistes.</p> <h3>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des traitres</h3> <p>Mentionnons encore ce dernier principe, d’une actualité brûlante: au moment d’une guerre, la mise en doute des narratifs officiels est immédiatement considérée comme un manque de patriotisme. Les intellectuels ou personnalités osant le pas de côtés sont rapidement ostracisés et vilipendés dans les grands médias, avec des conséquences parfois importantes sur leur réputation. En 1914-18, pour avoir contredit les accusations d’atrocités portées contre les Allemands, un couple d’instituteurs français du nom de Mayoux fut <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mayoux">condamné</a> à deux ans de prison et révoqué! Lors de la guerre froide, il était courant d’être accusé de «communiste» en cas de remise en question de la position américaine, en particulier aux Etats-Unis. Actuellement, ce sont les termes «complotiste», «antisémite» ou «pro-russe» qui sont utilisés comme anathèmes.</p> <hr /> <h4><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JYYCMemYo4w" target="_blank" rel="noopener">Voir l'entretien complet</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-propagande-de-guerre-des-principes-bien-rodes-depuis-un-siecle', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 338, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12715, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4772, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le Kosovo, un bout d’Occident sous perfusion', 'subtitle' => 'Entre modernité et tensions communautaires, le Kosovo, qui a fêté le 17 février dernier les 16 ans de son indépendance, vit dans une incertitude diplomatique permanente. 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Le pays abrite aussi la base militaire de Camp Bondsteel, l’un des points d’ancrage les plus importants de l’OTAN en Europe. Les Etats-Unis sont aujourd’hui, avec certains pays de l’Union européenne, les principaux soutiens et bailleurs de fonds du Kosovo, dont les structures étatiques souffrent d’une corruption «omniprésente», <a href="https://www.eda.admin.ch/deza/fr/home/pays/kosovo.html/content/dezaprojects/SDC/fr/2012/7F08427/phase2">de l’avis</a> de la Confédération helvétique.</p> <p>En arrivant dans Pristina depuis l’aéroport, je passe devant un bâtiment imposant et flambant neuf: l’ambassade américaine, où siègerait aussi une antenne de la CIA. Quelques centaines de mètres plus loin, le nouveau bâtiment municipal de la ville, visiblement construit au rabais, fait pâle figure en comparaison. Un pan de son mur s’est d’ailleurs récemment écroulé, blessant un habitant. Bill Clinton et George W. Bush disposent respectivement d’un boulevard et d’une rue à leur nom, tandis qu’un buste de Madeleine Albright trône à deux pas de la Banque centrale. Le nom de Tony Blair, grand artisan de l’intervention occidentale lors de la guerre du Kosovo, occupe également une bonne place dans la ville. Les locaux avec qui j’ai discuté – tous très accueillants – reconnaissent volontiers que leur pays est sous la dépendance des puissances occidentales. Mais ils soulignent unanimement préférer cela au despotisme de Belgrade.</p> <h3>Un îlot d'occidentalisation</h3> <p>Si l’existence juridique du Kosovo est fragile, le pays se développe rapidement. A Pristina, vitrine du pays, la présence occidentale s’accompagne d’une modernisation rapide qui ne s’embarrasse pas d’écologie, et dont l’islam local (peu intégriste) s’accommode parfaitement. Hôtels de luxe et immeubles de logements sortent de terre à un rythme soutenu chaque année. De nombreux restaurants proposent une nourriture de grande qualité, au niveau des standards suisses ou français. Tout est fait pour stimuler la consommation, à commencer par l’énorme Mall de la ville, le plus grand des Balkans (plus de 200 commerces), inauguré en 2023. Je note aussi avec étonnement l’absence de journaux imprimés, la presse écrite n’étant accessible qu’en ligne. Ainsi que l’absence de boîtes aux lettres dans les immeubles – il faut régler ses factures via internet et se faire livrer en poste restante.</p> <p>Cette effervescence cache cependant plusieurs problèmes, bien visibles sur place: une forte pollution de l’air due aux rejets de l’usine de charbon située à quelques kilomètres de la ville, des rues jonchées d’ordures, un plan d’aménagement peu cohérent et surtout l’absence ressentie de vie culturelle (reflet, là aussi, de notre modernité). Le musée national – le seul de la ville – est désert et peu entretenu: on y entre comme dans un moulin et les collections intéressent visiblement peu les locaux. La Bibliothèque nationale, datant de l’époque yougoslave, semble encagée dans un grillage de fer. Son architecture, des plus originales, tranche cependant agréablement avec les immeubles alentour. Il y a aussi plusieurs mosquées et une cathédrale très récente et surtout bien vide. Au détour d’une discussion dans un café, un Kosovar détenteur d’un doctorat en sciences politiques me glisse que la ville a été choisie comme capitale justement en raison de son peu d’histoire récente, afin de ne pas froisser les six communautés ethniques du pays. C’est cependant dans ce lieu que parut en 1685 le <i>Cuneus Profetarum</i> (le «Groupe des Prophètes»), premier ouvrage en albanais rédigé par Pjetër Bogdani. 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La cathédrale est depuis protégée par la police du Kosovo.</p> <p>Des troupes de l’OTAN protègent aussi le très beau monastère orthodoxe de Dečani, situé dans le nord du pays, région où vivent quelque 120’000 Serbes. J’ai pu me rendre en voiture dans ce haut lieu de la mémoire nationale serbe, inscrit à l’UNESCO. Dans le magasin du monastère, il est toujours possible de payer en dinars, même si les transactions commerciales dans cette monnaie sont interdites par le gouvernement kosovar depuis le 1<sup>er</sup> février 2024. Les mesures punitives ont été repoussées de peur d’attiser les tensions communautaires. En pratique, de nombreux habitants de ces régions du nord travaillent ou ont travaillé pour des institutions serbes, avec des salaires ou retraites payés en dinars. Belgrade, qui n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo, y soutient la communauté serbe via des emplois ou des aides financières. Le budget de la Serbie prévoit chaque année environ 120 millions d’euros pour le Kosovo. </p> <h3>Un avenir incertain</h3> <p>Depuis le 1<sup>er</sup> janvier 2024, les Kosovars peuvent aussi voyager sans visa dans l’espace Schengen. Cette mesure, saluée par beaucoup d’observateurs, est une réelle avancée dans la reconnaissance du Kosovo. Mais beaucoup craignent aussi un exode de la population et une pénurie locale de main-d’œuvre. Mon ami, qui vit à Pristina depuis quelques années, observe déjà une diminution visible de la circulation dans la capitale, qu’il met en lien avec cette mesure. Aujourd’hui, bien malin qui pourrait dire de quoi sera fait l’avenir du pays, dont l’existence dépend toujours du bon vouloir de l’Occident (comprendre essentiellement les Etats-Unis). Les 1,9 million d'habitants, à 90% albanophones et musulmans, vivent dans une incertitude diplomatique permanente. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@Pipo 03.09.2021 | 20h39
«Depuis une année et demi nous vivons un bel exemple de ce qui est décrit dans cet excellent article !
P.Flouc»
@arizan 03.09.2021 | 22h38
«Fort complexe ! On assiste aussi dans ce domaine à une polarisation entre visions, les uns soutenant les intérêts du monde des affaires, une science utilitariste, les autres ceux de l'homme et du milieu vital. Félicitations pour votre article. »
@chris-1024 06.09.2021 | 08h40
«Merci d'avoir abordé ce sujet et dénoncé la clique des zététiciens, qui relèvent davantage de l'inquisition que de la promotion de la rationnalité.
S'il est sans nul doute pertinent de considérer la vulgarisation scientifique comme un outil de propagande de telles ou telles industries, éventuellement par le biais des réseaux libertariens, il faut aussi remarquer qu'elles ne détiennent pas l'exclusivité du recours à la Vérité scientifique et que l'instrumentalisation de la science s'est notamment retournée contre elles lorsqu'une majorité de scientifiques ont commencé à dénoncer l'activité humaine comme étant responsable du réchauffement climatique.
Il est important de souligner que cet instrument de propagande, employé par des bords très divers, tire son efficacité de l'idéologie du Progrès qui imprègne profondément la population, et qui va de pair avec la conception mécaniste que vous évoquez dans l'article.
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