Actuel / Pôle muséal: Anne-Catherine Lyon renonce
Pôle muséal: Anne-Catherine Lyon a demandé au Conseil d’Etat à être déchargée de cette présidence. © DR
Le lendemain de la mise en ligne d’un article de Bon pour la tête, l’ex-ministre de la culture vaudoise abandonnait la présidence de la fondation de droit public pour le Musée cantonal des beaux-arts. Raison officielle: trop de travail. Raison officieuse: la porte ouverte à de possibles conflits d’intérêts. Reste maintenant à doter le Pôle muséal, qui le vaut bien, d’une gouvernance enfin indépendante.
Mardi 15 août, Bon pour la tête accusait la gouvernance par trop provinciale du Pôle muséal à Lausanne, grand projet de regroupement du Musée des beaux-arts, du Musée de l’Elysée et du mudac à l’horizon 2019-2021. Une initiative ambitieuse, au futur rayonnement national et international, mais grevée par une direction peu étanche à la politique des petits copains.
Source de mécontentement dans les milieux culturels et politiques: la récente nomination d’Anne-Catherine Lyon, ex-responsable du Département vaudois de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC), à la présidence de la fondation de droit public du Musée des beaux-arts. Anne-Catherine Lyon a élaboré elle-même la loi pour la création de cette fondation, alors qu’elle était encore en charge de la culture. Puis elle a été nommée cet été à la tête de cette même institution par le Conseil d’Etat. Et d’une.
Et de deux: Anne-Catherine Lyon est aussi proche de Chantal Prod’hom, présidente du pôle muséal et directrice de l’un des musées concernés par le projet, le mudac. Bref, la porte était ouverte aux conflits d’intérêts.
Réthorique ampoulée
Quoi qu’il en soit, le lendemain de la mise en ligne de l’article de Bon pour la tête, et quelques semaines après un article du même tonneau dans le journal 24 heures, Anne-Catherine Lyon a demandé au Conseil d’Etat à être déchargée de cette présidence. La nouvelle est tombée cet après-midi, lestée d’une explication officielle à la rhétorique ampoulée. Anne-Catherine Lyon, nous dit-on, «a fait valoir l’importance de la charge que représentent les travaux préparatoires à la mise en place d’une telle institution ainsi que son démarrage, pendant au moins les douze prochains mois, au regard de la marge de manœuvre et de la disponibilité dont elle étend désormais disposer pour mener à bien d’autres activités et projet ».
Dont acte. Anne-Catherine Lyon a pris ses responsabilités. Reste à mieux établir celles du Pôle muséal, en urgent besoin d’un leader indépendant, un professionnel de la gestion des musées au XXIe siècle qui saura amener la confiance autant que les collections au Musée des beaux-arts (MCBA). Plateforme10, le nouveau nom du Pôle muséal, ne pourra drainer 250 000 ou 300 000 visiteurs par année sur la seule programmation du Musée de l’Elysée, de loin le plus populaire des trois institutions concernées. Le futur MCBA, qui doit ouvrir dans deux ans, a besoin d’une «Joconde» ou d’une collection phare pour attirer un large public.
C’est encore loin d’être le cas.
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Alors qu’il était dans l’Himalaya, en 1986, dans un monastère reculé (comme dans les romans d’aventure), un groupe de Chinois a débarqué dans le lieu saint. </p><p> «Nous avons engagé la conversation, racontait l’autre jour Michel Comte au téléphone depuis Zurich, où il vient de se réinstaller, ne supportant plus l’Amérique de Trump. C’étaient des scientifiques. Ils m’ont dit que la Chine n’était pas au Tibet pour des raisons politiques ou religieuses. Mais parce que la région était la réserve d’eau de leur pays. Et que cette réserve serait un jour, dans 20 ou 25 ans, menacée par un phénomène climatique : la fonte des glaciers». </p><h3>Le grand-père aviateur</h3><p> Le mauvais augure est tombé dans l’oreille d’un montagnard. Michel Comte a toujours pratiqué la grimpe, la randonnée dans les Grisons, l’échappée vers les sommets. Il a commencé à s’intéresser aux glaciers, dans les Alpes, l’Himalaya, la Colombie-Britanniques, les Andes, le Spitzberg. En trente ans d’observations, de photographies aériennes ou sur le terrain, il a constaté leur recul de plus en plus rapide, désormais alarmant. </p><p>La sensibilisation à ce péril majeur a une autre cause, encore plus ancienne. Enfant, Michel Comte aimait la compagnie de son grand-père, le pionnier de l’aviation suisse Alfred Comte, l’un des co-créateurs de la compagnie Swissair. Le Jurassien (les Comte sont originaires de Courtételle) avait notamment traversé les Alpes en 1914. Il montrait au jeune Michel les photos prises lors du vol, cet été-là. Le cœur du massif était blanc, couvert de glaciers intacts. «Lorsque je suis retourné 100 ans plus tard aux mêmes endroits, également pendant l’été, tout était noir. La glace avait comme disparu», note le photographe. </p><p>Celui-ci a décidé de réagir, à sa manière visuelle, émotionnelle, esthétique. Il expose depuis quelques jours ses photographies prises depuis 30 ans au musée d’art contemporain de Rome, le Maxxi. Michel Comte ne s’inscrit pas dans la tradition de la photo naturaliste ou de paysage, mais dans une appréhension plus personnelle du phénomène climatique. Il alterne les plans larges et serrés, la nuit et le jour, les détails et les structures, le noir & blanc et la couleur, parfois en grande nappe abstraite. </p><h3>Land Art</h3><p>Enveloppé dans une feuille d’aluminium protecteur, grâce à un photomontage, le glacier Aialik en Alaska ressemble à une installation de Land Art. Un genre apprécié depuis longtemps par Michel Comte. Ces dernières années, abandonnant la mode et les portraits, le photographe s’est tourné vers l’art contemporain. Son exposition «Light» au Maxxi est comporte du mapping vidéo, de la sculpture, des sons, des installations, comme ces petites montagnes en glace qui fondent dans une vitrine. </p><p>Dès le 28 novembre, Michel Comte interviendra aussi à la Triennale de Milan, avec une autre installation, cette fois monumentale: «Black Light, White Light». Une montagne noire posée dans une salle aux dimensions de cathédrale, de la neige, une atmosphère de requiem. De l’art monumental pour engager à réfléchir et à réagir à un autre phénomène monumental, avant qu’il ne soit trop tard. </p><p></p><hr><p></p><h4>«Light», Michel Comte, Musée Maxxi de Rome, jusqu’au 10 décembre.<br> «Black Light, White Light», Triennale de Milan, du 28 novembre au 6 janvier. <br> «Light», le livre, vient de paraître aux éditions Steidl. </h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'du-papier-glace-a-la-fonte-des-glaciers', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 1038, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 593, 'homepage_order' => (int) 600, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 50, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 517, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Polaroid', 'title' => ' Les bons cinéastes ne font pas toujours les bons photographes', 'subtitle' => 'Si Wim Wenders, à l'honneur à Londres, était un utilisateur inspiré du Polaroid, on ne peut pas en dire autant de Gus Van Sant, exposé au Musée de l’Elysée. 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Nous avons ainsi droit à la pire photo d’Allen Ginsberg, le poète beat, à n’avoir jamais atterri dans un musée.</p><p> L’exposition Gus Van Sant pourrait ainsi être embarrassante. Surtout que les autres clichés du cinéaste ne rattrapent guère ses Polaroid de casting. Mis à part de beaux agrandissements de portraits noir et blanc, comme celui de David Bowie, ou quelques photos de tournages. Bien heureusement, dans son ensemble, l’exposition travaille à la rédemption de ces images faibles. Elle les insère avec habileté dans une énergie expressive beaucoup plus large, Gus Van Sant étant à la fois réalisateur, peintre, dessinateur, romancier, poète ou musicien. <span style="color: inherit; font-family: "Domaine Disp"; font-size: 2.6rem;"><br></span></p><h3>Pop, beat, rock</h3><p> C’est une présentation chorale, un montage syncopé d’impressions, de mouvements, de désirs qui donne la juste mesure d’un créateur sensible, toujours attentif à l’humain. A partir de là, le visiteur s’y retrouve dans l’audace formelle de Gus Van Sant (65 ans). Son goût des marges, l’acuité de son observation des dynamiques de groupes, sa tendresse et sa violence entremêlées, sa capacité à rendre la psyché d’une époque, la finesse de ses gros plans comme le souffle de ses paysages. Pop, beat, rock, hollywoodien, indépendant ou expérimental, le multinstrumentiste de Portland est un artiste. </p><p>L’exposition est si ample qu’elle joue au passe-muraille. Elle s’étend à la Cinémathèque suisse, à Lausanne toujours, mais aussi dans d’autres villes suisses grâce à une rétrospective inédite de la vingtaine de films de Gus Van Sant, dont plusieurs ont été restaurés. Elle a été présentée pour la première fois l’an dernier à la Cinémathèque française de Paris avant de faire halte au Musée de l’Elysée, cet automne. </p><p>Par l’identité du musée lausannois, le travail photographique de Gus Van Sant est mis en exergue. Alors que dans les faits, il n’est que la partie d’un plus grand tout. Le risque de la surévaluation de ces photographies d’un auteur connu, entouré d’acteurs ou d’artistes qui le sont tout autant, s’atténue de lui-même.</p><h3>Les liens étroits de la photo et du cinéma </h3><p> L’histoire de la relation entre la photo et le cinéma est riche d’exemples fameux. Elle est parfois contaminée par l’égo d’un réalisateur qui, flatté par un musée ou une galerie, se prend aussi pour un bon photographe. Cette complaisance est toutefois est moins pire que celle d’acteurs persuadés d’être la réincarnation de Henri Cartier-Bresson. </p><p>Reste que le cinéma fourmille d’exemples d’excellents réalisateurs - Stanley Kubrick, Robert Frank, Agnès Varda, William Klein, Anton Corbijn ou Spike Jonze - qui ont commencé par être photographes. Et souvent continué à l’être après l’essor de leurs carrières dans la fiction ou le documentaire. </p><p>Sens du cadre, de la composition, de la lumière et du hors-champ, la photographie demeure une excellente école du regard. Mais Stanley Kubrick, pourtant jeune prodige au magazine Look à la fin des années 1940, n’a jamais songé de son vivant à organiser en grande pompe une exposition de ses photographies. Pas tout à fait le genre de la maison Kubrick. Pour lui, la photo a mené au cinéma. Pas l’inverse. </p><h3>L'exposition de Wim Wenders</h3><p>Wim Wenders, sans doute également Abbas Kariostami, est encore un autre cas. Le Musée de l’Elysée exposait dès 1992 les photographies de ses errances américaines ou de paysages. Un hasard malicieux veut qu’une exposition des images Polaroid de Wim Wenders commence ces jours à la <a href="https://thephotographersgallery.org.uk">Photographers’ Gallery</a> de Londres. La comparaison ne tourne pas à l’avantage de Gus Van Sant, tant le réalisateur allemand était dans les années 1970-1980 d’une toute autre dextérité avec son appareil à developpement instantané. </p><p>De plus, Wim Wenders ne s’est jamais pris pour un vrai photographe. Il rappelle que le Polaroid, une invention qui fêtera l’an prochain ses 70 ans, était dans sa jeunesse un accessoire de la vie courante, très populaire. Consigner son journal intime dans un carré photosensible à larges marges était la norme du moment. </p><p>Par après, Wenders a oublié ses Polaroid, avant de les redécouvrir, médusé par leur force évocatrice. Pas celle des images en elles-mêmes, ni celle de la nostalgie, mais par la capacité de ces instantanés à faire ressurgir des histoires qui ont conduit à l’acte photographique. Comme une rencontre avec une jeune femme sur la route ou la découverte d’un bar dans un désert de l’ouest américain. D’où le titre de l’exposition de Londres, «Instant stories». </p><p>L’histoire plus significative que la photo, le juste contexte des prises de vue, l’humilité par rapport à la pratique, voilà ce qui manque sans doute au Gus Van Sant photographe. Mais une fois encore, celui-ci n’est pas seul. 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Mêlant reportage, chronique et portrait, attentif à la société et culture sud-américaines, Gatopardo pratique un journalisme narratif de qualité. </p><p>A preuve le <a href="https://www.gatopardo.com/portafolio/estructura/diseno-suizo/">récent reportage</a> de Rigoberto De La Rocha sur le site web du mensuel: le journaliste a sillonné la Suisse à la recherche du meilleur du design dans le pays, passant de Lausanne à Zurich à la recherche de créativités affirmées, mais aussi différenciées. Une Suisse qui était l’invitée de la récente Design Week de Mexico, où trois expositions lui étaient consacrées. 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