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Culture / Du papier glacé à la fonte des glaciers

Luc Debraine

20 novembre 2017

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Photographe fameux, le Zurichois Michel Comte a abandonné la mode et portraits de célébrités pour une cause plus urgente: les effets du réchauffement climatique sur les masses glaciaires. Photos, mappings video, sculptures, installations: tout lui est bon pour sensibiliser le grand public.



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S’il y a une description que Michel Comte n’aime plus, c’est «photographe de mode et de stars». Il l’a été pendant trois bonnes décennies, depuis que Karl Lagerfeld, repérant le talent du Zurichois, lui a mis le pied à l’étrier à la fin des années 1970, à Paris. Vite, les commandes affluent, au point que le photographe s’installe aux Etats-Unis. Vogue, Vanity Fair, des portraits de «famous people» en rafale, des campagnes de pub, des expositions et des rétrospectives : une célébrité lui-même.

Michel Comte, 63 ans, a aussi photographié pour la Croix-Rouge, créé sa propre fondation humanitaire, aidé à la construction d’un hôpital à Kaboul et passé des mois au Tibet, dans les années 1980. Ce qui nous mène à autre engagement du Suisse. Alors qu’il était dans l’Himalaya, en 1986, dans un monastère reculé (comme dans les romans d’aventure), un groupe de Chinois a débarqué dans le lieu saint. 

«Nous avons engagé la conversation, racontait l’autre jour Michel Comte au téléphone depuis Zurich, où il vient de se réinstaller, ne supportant plus l’Amérique de Trump. C’étaient des scientifiques. Ils m’ont dit que la Chine n’était pas au Tibet pour des raisons politiques ou religieuses. Mais parce que la région était la réserve d’eau de leur pays. Et que cette réserve serait un jour, dans 20 ou 25 ans, menacée par un phénomène climatique : la fonte des glaciers». 

Le grand-père aviateur

Le mauvais augure est tombé dans l’oreille d’un montagnard. Michel Comte a toujours pratiqué la grimpe, la randonnée dans les Grisons, l’échappée vers les sommets. Il a commencé à s’intéresser aux glaciers, dans les Alpes, l’Himalaya, la Colombie-Britanniques, les Andes, le Spitzberg. En trente ans d’observations, de photographies aériennes ou sur le terrain, il a constaté leur recul de plus en plus rapide, désormais alarmant.

La sensibilisation à ce péril majeur a une autre cause, encore plus ancienne. Enfant, Michel Comte aimait la compagnie de son grand-père, le pionnier de l’aviation suisse Alfred Comte, l’un des co-créateurs de la compagnie Swissair. Le Jurassien (les Comte sont originaires de Courtételle) avait notamment traversé les Alpes en 1914. Il montrait au jeune Michel les photos prises lors du vol, cet été-là. Le cœur du massif était blanc, couvert de glaciers intacts. «Lorsque je suis retourné 100 ans plus tard aux mêmes endroits, également pendant l’été, tout était noir. La glace avait comme disparu», note le photographe.

Celui-ci a décidé de réagir, à sa manière visuelle, émotionnelle, esthétique. Il expose depuis quelques jours ses photographies prises depuis 30 ans au musée d’art contemporain de Rome, le Maxxi. Michel Comte ne s’inscrit pas dans la tradition de la photo naturaliste ou de paysage, mais dans une appréhension plus personnelle du phénomène climatique. Il alterne les plans larges et serrés, la nuit et le jour, les détails et les structures, le noir & blanc et la couleur, parfois en grande nappe abstraite.

Land Art

Enveloppé dans une feuille d’aluminium protecteur, grâce à un photomontage, le glacier Aialik en Alaska ressemble à une installation de Land Art. Un genre apprécié depuis longtemps par Michel Comte. Ces dernières années, abandonnant la mode et les portraits, le photographe s’est tourné vers l’art contemporain. Son exposition «Light» au Maxxi est comporte du mapping vidéo, de la sculpture, des sons, des installations, comme ces petites montagnes en glace qui fondent dans une vitrine.

Dès le 28 novembre, Michel Comte interviendra aussi à la Triennale de Milan, avec une autre installation, cette fois monumentale: «Black Light, White Light». Une montagne noire posée dans une salle aux dimensions de cathédrale, de la neige, une atmosphère de requiem. De l’art monumental pour engager à réfléchir et à réagir à un autre phénomène monumental, avant qu’il ne soit trop tard.


«Light», Michel Comte, Musée Maxxi de Rome, jusqu’au 10 décembre.
«Black Light, White Light», Triennale de Milan, du 28 novembre au 6 janvier. 
«Light», le livre, vient de paraître aux éditions Steidl.

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