Actuel / Quo vadis Polonia?
La vieille ville de Varsovie. © Marta Czarska
Dimanche, les Polonais voteront pour constituer leur Parlement. Le PiS, parti d'extrême-droite conservateur et populiste conservera-t-il le pouvoir à la Diète, la chambre basse du Parlement? Polonaise d'origine et Suissesse d'adoption, Marta Czarska nous explique pourquoi elle compte bien se mobiliser pour que ce ne soit pas le cas.
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Mais les Polonais ont voté sur la base des promesses électorales populistes, le PiS a eu carte blanche et les sombres prévisions de GW sont devenues réalité.</p> <h3>Tour d'horizon d'une débâcle annoncée</h3> <p>Aujourd’hui, quatre ans plus tard, le bilan parle de lui-même. Je ne m’étendrai pas sur la situation des tribunaux, ou la «déforme» de l’éducation, ni sur la réécriture de l’histoire glorieuse de la Pologne et de ses héros, ni sur la lamentable situation des médias publics. Concentrons-nous sur la politique nataliste, la santé, les droits des femmes et les dangers de la différence:</p> <p>La seule promesse que l’on pourrait qualifier de positive, l’allocation pour enfant appelée «500+», a bel et bien été réalisée. Tout d’abord à partir du deuxième enfant, afin d’encourager la procréation – y compris par un <a href="https://www.youtube.com/watch?v=Rixb93zvfFM">spot du Ministère de la Santé</a> mettant en scène des lapins – puis dès le 1<sup>er</sup> enfant ce printemps. 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Et encore, pour la petite histoire: un projet social de contrôles préventifs pour les seniors de plus de 70 ans vient d’être refusé par le Ministère de la Santé, car le risque de détecter des maladies serait trop grand et aurait encore rallongé les files d’attentes pour les soins.</p> <h3>Comme un goût amer de passéisme...</h3> <p>La politique du gouvernement actuel est simple: elle se fonde sur la famille. Cette vrai famille formée d’un homme et d’une femme (de préférence mariés, à l’église, bien sûr) et des enfants (biologiques, mais les enfants adoptés sont tolérés). Dans cette famille nucléaire, la femme est faible, dépendante de l’homme, et elle ne travaille pas la plupart du temps. Il lui est donc difficile de quitter le foyer, même en cas de violence conjugale. L’homme de cette famille est lui aussi affaibli de par son rôle de père nourricier. L’avantage c’est que, préoccupé par le besoin de faire vivre femme et enfants, il ne pense pas à se rebeller. 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Le PiS voudrait aussi restreindre les contrôles prénataux, car il estime que ce type d’examen du fœtus est lié à l’avortement. En effet, le médecin peut découvrir des malformations et la mère décider d’interrompre la grossesse.</p> <h3>Les femmes au front</h3> <p>En Pologne, l’avortement n’est autorisé qu’en trois situations: malformation ou maladie incurable du fœtus, grossesse à la suite de viol ou d’inceste, danger pour la vie de la mère. Dès le mois de mars 2016, une fondation pro-life a déposé à la Diète (chambre basse du Parlement, dotée du pouvoir législatif) un projet d’interdiction totale de l’avortement qui prévoyait également de punir tant le médecin qui l’aurait exécuté, que la femme qui l’aurait décidé. À la suite des manifestations en masse des femmes (plus de 140 rassemblements dans tout le pays) le projet a heureusement été enterré. 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Pas celui où le mot «multi-kulti» est une insulte.</p> <hr /> <h2>A lire aussi:</h2> <p><a href="/actuel/l-homophobie-est-un-reflexe-biologique-normal" target="_blank" rel="noopener"><em>L'homophobie est un réflexe biologique normal</em></a> - Rafał Betlejewski, traduit par Marta Czarska</p> <p><a href="/actuel/derriere-la-force-du-film-la-dure-realite-du-journalisme-polonais" target="_blank" rel="noopener"><em>Derrière la force du film, la dure réalité du journalisme polonais</em></a> - Rafał Betlejewski, traduit par Marta Czarska</p> <p><a href="/a-vif/120-minutes-de-parole-qui-ebranlent-la-pologne" target="_blank" rel="noopener"><em>120 minutes qui ébranlent la Pologne</em></a> - Johanna Castellanos Dubuis</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'quo-vadis-polonia', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 619, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1936, 'homepage_order' => (int) 2198, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'Dimanche, les Polonais voteront pour constituer leur Parlement. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. Selon Vladimir Poutine, ces terres sont sacrées et pourraient servir de cadre à un nouvel ordre mondial du sport.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/o8WjPYcA0lY?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Dans le cadre de ce scénario et pour rivaliser politiquement et sportivement avec succès avec le mouvement olympique, le pouvoir russe cherche déjà des alliés […]. L’objectif est de solliciter les pays membres de la CEI, de l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS pour qu’ils participent à cette ambition. Ces trois organisations regroupent plusieurs acteurs majeurs du sport mondial, parmi lesquels la Chine occupe une place de choix. Si ce projet russe réussissait, il pourrait donner naissance à un nouvel ordre mondial du sport destiné à rivaliser avec les institutions historiques du sport moderne telles que le CIO ou la Fifa. Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. 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Le compte Facebook du ministère suit la même approche, avec une bannière principale affichant à nouveau le hashtag #boycottrussiansport, cette fois-ci en lettres sanglantes.</p> <p>Pour avoir un impact encore plus fort, le Comité des sports d’Ukraine (SKU), chargé de promouvoir le développement des sports non olympiques, a lancé le projet Angels of Sport via un site web recensant les athlètes et entraîneurs ukrainiens professionnels décédés au combat depuis le 24 février 2022.<img src="https://counter.theconversation.com/content/229262/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <p> </p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/lukas-aubin-910318">Lukas Aubin</a>, Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-nanterre-universite-paris-lumieres-2294">Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/jean-baptiste-guegan-234426">Jean-Baptiste Guégan</a>, Enseignant en géopolitique du sport, journaliste et consultant, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». L'interdiction s'étend en outre à la culture d'une aubergine génétiquement modifiée. La culture commerciale de ces variétés n'est pas autorisée «jusqu'à ce que les autorités gouvernementales concernées apportent la preuve de la sécurité et du respect de toutes les exigences légales», précise le tribunal.</p> <p>Le tribunal a aussi relevé que le gouvernement n'avait pas mis en place de mécanismes de surveillance pour assurer la sécurité de la culture et de la consommation du riz doré. Le jugement met donc pour l'instant à l’arrêt de nouveaux essais menés en plein champ, dans des serres ou des champs ouverts.</p> <p>Ce jugement intervient après que l'association d'agriculteurs philippins MASIPAG a porté plainte, avec d'autres organisations, contre l'autorisation de cultiver du riz doré. La plainte, déposée en 2022, se base sur un instrument juridique philippin appelé Writ of Kalikasan. Celui-ci protège le droit constitutionnel à une «écologie équilibrée et saine» et stipule que ce droit prévaut sur les activités humaines susceptibles de nuire à l'environnement.</p> <h3>Un recours porterait-il ses fruits?</h3> <p>Comme l'explique Aldrich Fitz Dy, avocat et consultant philippin interrogé par la revue <em>Science</em>, le gouvernement a désormais deux possibilités. Il peut soit faire appel, soit porter le jugement devant la Cour suprême. Selon Dy, la première solution est peu probable, la seconde prendrait au moins deux ans.</p> <p>Adrian Dubock, membre du Golden Rice Humanitarian Board, voit les choses différemment. Il s'attend à ce que le gouvernement philippin fasse appel auprès de la Cour: «Je suppose que l'appel sera couronné de succès», estime Dubock auprès de la plateforme scientifique <em>New Scientist</em>.</p> <p>Il reste à voir si l'interdiction actuelle de cultiver le riz doré peut encore être remise en question. 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Marta Czarska
Le 13 octobre… Je ne suis pas superstitieuse, mais je suis contente que ce ne soit pas un vendredi, mais un dimanche. Le dimanche des votations parlementaires en Pologne. Ce jour-là, le peuple polonais montrera s’il veut continuer à voir la Pologne péricliter en laissant le pouvoir au PiS (parti «Droit et justice») ou s’il veut arrêter la destruction de tous les acquis d’après 1989.
Vous croyez que j’exagère? Peut-être. Mais peut-être que non. Depuis 2015 et l’arrivée au pouvoir du parti de Jarosław Kaczynski, le «bon changement» va bon train.
Avant les votations de 2015, Gazeta Wyborcza (GW – littéralement «Journal électoral», créé en 1989), qui finit par devenir le principal journal d’opposition, prévenait ses lecteurs de ce qui arriverait si le PiS obtenait la majorité et donc le gouvernement. Mise sous tutelle du Tribunal Constitutionnel, des services spéciaux, de la Commission nationale électorale, destruction des services civils, violations de la Constitution, destruction de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance des tribunaux, prise de contrôle des médias publics et attaque contre les médias privés, prise de contrôle par le parti du Ministère public, de l’administration publique, etc. Il mettait aussi en garde contre l’euroscepticisme du PiS, qui provoquerait des conflits avec l’UE et l’isolation de la Pologne sur le plan international. Mais les Polonais ont voté sur la base des promesses électorales populistes, le PiS a eu carte blanche et les sombres prévisions de GW sont devenues réalité.
Tour d'horizon d'une débâcle annoncée
Aujourd’hui, quatre ans plus tard, le bilan parle de lui-même. Je ne m’étendrai pas sur la situation des tribunaux, ou la «déforme» de l’éducation, ni sur la réécriture de l’histoire glorieuse de la Pologne et de ses héros, ni sur la lamentable situation des médias publics. Concentrons-nous sur la politique nataliste, la santé, les droits des femmes et les dangers de la différence:
La seule promesse que l’on pourrait qualifier de positive, l’allocation pour enfant appelée «500+», a bel et bien été réalisée. Tout d’abord à partir du deuxième enfant, afin d’encourager la procréation – y compris par un spot du Ministère de la Santé mettant en scène des lapins – puis dès le 1er enfant ce printemps. Le résultat? Le nombre des naissances n’a pas augmenté, contrairement à la consommation d’alcool...
Les familles «500+» sont contentes, elles iront voter pour le PiS, puisque c’est le seul parti qui «donne». Personne n’a pris la peine de leur expliquer que l’argent distribué doit bien provenir de quelque part et que c’est leurs enfants qui paieront la facture…
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Des lapins et des hommes dans le spot du Ministère de la Santé. © DR
Parmi les autres promesses électorales, il y avait la plus que nécessaire réforme du système de santé. Le PiS avait promis la fin des interminables files d’attentes chez les spécialistes, une modernisation des services, la gratuité des médicaments pour les seniors. Aujourd’hui, on attend en moyenne entre quatre mois et deux ans pour une consultation dans certains cas, comme chez un endocrinologue. Aux urgences, il arrive d’attendre cinq jours pour une prise en charge… Les histoires de décès pour soins tardifs se multiplient. En 2018, les pharmacies ont connu une crise: rupture de stock d’une centaine de médicaments, dont des produits soignant des maladies courantes comme le diabète ou les troubles endocriniens. Mon amie Karolina, qui a un bon job dans une grande corporation, et donc un bon salaire, va se faire soigner dans un cabinet privé où elle obtient un rendez-vous dans la semaine. Mon amie Kasia, étudiante avec un petit boulot à temps partiel, dépend exclusivement des services médicaux publics: en cas de crise, elle prend son mal en patience… Ma grande-tante a de la chance: elle n’a pas d’argent, mais sa fille est infirmière dans un bon hôpital à Varsovie, elle peut donc se faire soigner grâce aux bonnes relations. Pour l’égalité de traitement, on repassera. Mais le PiS promet à nouveau des soins de santé gratuits pour tous. Difficile à réaliser sans infrastructures et personnel soignant, sachant qu’il manque 30 à 50'000 médecins en Pologne et que les jeunes diplômés n’ont qu’une idée, celle de partir à l’étranger. Et encore, pour la petite histoire: un projet social de contrôles préventifs pour les seniors de plus de 70 ans vient d’être refusé par le Ministère de la Santé, car le risque de détecter des maladies serait trop grand et aurait encore rallongé les files d’attentes pour les soins.
Comme un goût amer de passéisme...
La politique du gouvernement actuel est simple: elle se fonde sur la famille. Cette vrai famille formée d’un homme et d’une femme (de préférence mariés, à l’église, bien sûr) et des enfants (biologiques, mais les enfants adoptés sont tolérés). Dans cette famille nucléaire, la femme est faible, dépendante de l’homme, et elle ne travaille pas la plupart du temps. Il lui est donc difficile de quitter le foyer, même en cas de violence conjugale. L’homme de cette famille est lui aussi affaibli de par son rôle de père nourricier. L’avantage c’est que, préoccupé par le besoin de faire vivre femme et enfants, il ne pense pas à se rebeller. Encore moins si l’État lui donne de l’argent. Si le PiS gagne à nouveau, il continuera à affaiblir les femmes et à restreindre leurs droits. Suivant la ligne dictée par sa grande alliée, l’Église catholique.
C’est ainsi que les femmes ne sont plus des êtres humains à part entière, mais des incubateurs. La grossesse est plus importante que la femme. L’embryon plus important que celle qui le porte. En Pologne, on ne peut plus acheter la pilule du lendemain sans ordonnance. Et pour trouver un médecin qui veuille bien le faire, mieux vaut vivre dans une grande ville avec un réseau de femmes qui connaissent les bonnes adresses. En effet, malgré les recommandations de la Commission européenne et les pratiques des autres pays de l’EU, le gouvernement polonais a estimé que la pilule ellaOne est malsaine, provoque des fausses-couches et encourage la promiscuité. Pour l’instant, la contraception hormonale classique et d’urgence est encore légale. Mais le restera-t-elle? Le PiS voudrait aussi restreindre les contrôles prénataux, car il estime que ce type d’examen du fœtus est lié à l’avortement. En effet, le médecin peut découvrir des malformations et la mère décider d’interrompre la grossesse.
Les femmes au front
En Pologne, l’avortement n’est autorisé qu’en trois situations: malformation ou maladie incurable du fœtus, grossesse à la suite de viol ou d’inceste, danger pour la vie de la mère. Dès le mois de mars 2016, une fondation pro-life a déposé à la Diète (chambre basse du Parlement, dotée du pouvoir législatif) un projet d’interdiction totale de l’avortement qui prévoyait également de punir tant le médecin qui l’aurait exécuté, que la femme qui l’aurait décidé. À la suite des manifestations en masse des femmes (plus de 140 rassemblements dans tout le pays) le projet a heureusement été enterré. Mais en 2017, Kaja Godek, de la fondation Vie et famille, a déposé un autre projet, plus tolérant, qui voulait «seulement» interdire l’avortement en cas de malformation du fœtus. Elle-même mère d’un enfant handicapé, elle défend la vie à tout prix. 55'000 femmes se sont mobilisées le 23 mars 2018 lors du «vendredi noir» et ce projet aussi est passé à la trappe. Selon les résultats des votations de dimanche prochain, il pourrait cependant refaire surface.
Les femmes représentent la moitié de la population. Elles ont donc encore une certaine importance. On peut difficilement les qualifier de minorité, et pourtant leur situation est loin d’être enviable.
Qu’en est-il des «vraies» minorités?
En ce qui concerne les personnes LGTB, laissez-moi vous renvoyer à l’excellent article d’Anna C. Zielinska publié en juillet dernier. Dans le programme électoral du PiS, on peut y lire: «Nous comprenons et acceptons les minorités, qui ont le droit au respect de leur différence. Nous considérons cependant que l’exercice de ces droits ne doit pas se faire en violation de la Constitution et être dirigé contre la majorité, à qui on essaie d’imposer un constructivisme social. La liberté de chacun ne doit pas entraver la liberté d’autrui et ne doit pas être utilisée contre la société et l’ordre moral.»
Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris mais, en résumé, les minorités ont le droit d’exister tant qu’elles restent invisibles. La peur de l’inconnu est passée par là.
Après les votations, il est prévu que le Parlement se penche sur un projet de loi qui envisage une peine de prison «pour éducation sexuelle». Oui, vous avez bien lu. L’éducation sexuelle serait une stratégie du «lobby LBGT» qui lui permettrait de mettre en œuvre des buts politiques radicaux! Expliquer aux enfants et adolescents le fonctionnement des organes génitaux, la reproduction, leur parler de contraception serait un complot dirigé contre la majorité hétérosexuelle afin de convertir tout ce petit monde à l’homosexualité. Mais la peur de la différence en Pologne va bien au-delà. Le rédacteur en chef de Gazeta Wyborcza, Jarosław Kurski, écrivait récemment: «Dans l’État du PiS, la haine peut toucher tout le monde, tant les individus que les groupes professionnels ou sociaux. Owsiak [directeur de la plus grande organisation caritative athée de Pologne], Wałęsa, Broniarz [enseignant, chef du syndicat des enseignants], Timmermans, Merkel, les médecins-résidents, les handicapés, les enseignants, les juges, les réfugiés, les LGBT+ et autres minorités, les activistes du KOD [Comité de défense de la démocratie], l’opposition, les libéraux, l’intelligentsia, les journalistes indépendants, les historiens, les catholiques tolérants – c’est une liste sans fin.»
Aux urnes citoyens!
C’est la plus triste des réalités. Le langage de la haine qui s’est mis en place au cours des dernières années est partout. Une de ses victimes tristement célèbre est le président de la ville de Gdansk, Paweł Adamowicz, poignardé le 13 janvier dernier, lors de la finale du WOŚP, la grande fête caritative organisée par Jerzy Owsiak.
Moi, j’ai de la chance. Je vis en Suisse depuis l’âge de 9 ans. J’ai grandi à Bienne, ville multiculturelle par excellence. J’ai ensuite vécu une vingtaine d’années à Genève, l’internationale. J’ai l’habitude d’entendre parler toutes sortes de langues autour de moi, de voir des visages de diverses couleurs, des habits plus ou moins exotiques. Malgré toutes ces années, je continue à rouler les «r» , mais personne ne me fait de remarque désobligeante à ce sujet. Vous pensez que la Suisse est intolérante? Allez donc vivre, comme je l’ai fait, neuf mois à Varsovie… Le choc du quotidien m’a fait revenir à Bienne. Et pourtant je suis une femme blanche, hétérosexuelle, assez «normale» à première vue.
Dimanche 13 octobre, j’irai voter à l’ambassade de Pologne, à Berne. Car je ne veux plus du PiS, je ne veux plus avoir honte de dire que je suis polonaise. J’aime mon pays d’accueil, j’aime aussi mon pays d’origine. Mais pas celui qui existe depuis quatre ans. Pas celui qu’il deviendra, si on laisse le gouvernement actuel au pouvoir. Pas celui où le mot «multi-kulti» est une insulte.
A lire aussi:
L'homophobie est un réflexe biologique normal - Rafał Betlejewski, traduit par Marta Czarska
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120 minutes qui ébranlent la Pologne - Johanna Castellanos Dubuis
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Le PiS avait promis la fin des interminables files d’attentes chez les spécialistes, une modernisation des services, la gratuité des médicaments pour les seniors. Aujourd’hui, on attend en moyenne entre quatre mois et deux ans pour une consultation dans certains cas, comme chez un endocrinologue. Aux urgences, il arrive d’attendre cinq jours pour une prise en charge… Les histoires de décès pour soins tardifs se multiplient. En 2018, les pharmacies ont connu une crise: rupture de stock d’une centaine de médicaments, dont des produits soignant des maladies courantes comme le diabète ou les troubles endocriniens. Mon amie Karolina, qui a un bon job dans une grande corporation, et donc un bon salaire, va se faire soigner dans un cabinet privé où elle obtient un rendez-vous dans la semaine. Mon amie Kasia, étudiante avec un petit boulot à temps partiel, dépend exclusivement des services médicaux publics: en cas de crise, elle prend son mal en patience… Ma grande-tante a de la chance: elle n’a pas d’argent, mais sa fille est infirmière dans un bon hôpital à Varsovie, elle peut donc se faire soigner grâce aux bonnes relations. Pour l’égalité de traitement, on repassera. Mais le PiS promet à nouveau des soins de santé gratuits pour tous. Difficile à réaliser sans infrastructures et personnel soignant, sachant qu’il manque 30 à 50'000 médecins en Pologne et que les jeunes diplômés n’ont qu’une idée, celle de partir à l’étranger. Et encore, pour la petite histoire: un projet social de contrôles préventifs pour les seniors de plus de 70 ans vient d’être refusé par le Ministère de la Santé, car le risque de détecter des maladies serait trop grand et aurait encore rallongé les files d’attentes pour les soins.</p> <h3>Comme un goût amer de passéisme...</h3> <p>La politique du gouvernement actuel est simple: elle se fonde sur la famille. Cette vrai famille formée d’un homme et d’une femme (de préférence mariés, à l’église, bien sûr) et des enfants (biologiques, mais les enfants adoptés sont tolérés). Dans cette famille nucléaire, la femme est faible, dépendante de l’homme, et elle ne travaille pas la plupart du temps. Il lui est donc difficile de quitter le foyer, même en cas de violence conjugale. L’homme de cette famille est lui aussi affaibli de par son rôle de père nourricier. L’avantage c’est que, préoccupé par le besoin de faire vivre femme et enfants, il ne pense pas à se rebeller. Encore moins si l’État lui donne de l’argent. Si le PiS gagne à nouveau, il continuera à affaiblir les femmes et à restreindre leurs droits. Suivant la ligne dictée par sa grande alliée, l’Église catholique.</p> <p>C’est ainsi que les femmes ne sont plus des êtres humains à part entière, mais des incubateurs. La grossesse est plus importante que la femme. L’embryon plus important que celle qui le porte. En Pologne, on ne peut plus acheter la pilule du lendemain sans ordonnance. Et pour trouver un médecin qui veuille bien le faire, mieux vaut vivre dans une grande ville avec un réseau de femmes qui connaissent les bonnes adresses. En effet, malgré les recommandations de la Commission européenne et les pratiques des autres pays de l’EU, le gouvernement polonais a estimé que la pilule ellaOne est malsaine, provoque des fausses-couches et encourage la promiscuité. Pour l’instant, la contraception hormonale classique et d’urgence est encore légale. Mais le restera-t-elle? Le PiS voudrait aussi restreindre les contrôles prénataux, car il estime que ce type d’examen du fœtus est lié à l’avortement. En effet, le médecin peut découvrir des malformations et la mère décider d’interrompre la grossesse.</p> <h3>Les femmes au front</h3> <p>En Pologne, l’avortement n’est autorisé qu’en trois situations: malformation ou maladie incurable du fœtus, grossesse à la suite de viol ou d’inceste, danger pour la vie de la mère. Dès le mois de mars 2016, une fondation pro-life a déposé à la Diète (chambre basse du Parlement, dotée du pouvoir législatif) un projet d’interdiction totale de l’avortement qui prévoyait également de punir tant le médecin qui l’aurait exécuté, que la femme qui l’aurait décidé. À la suite des manifestations en masse des femmes (plus de 140 rassemblements dans tout le pays) le projet a heureusement été enterré. Mais en 2017, Kaja Godek, de la fondation Vie et famille, a déposé un autre projet, plus tolérant, qui voulait «seulement» interdire l’avortement en cas de malformation du fœtus. Elle-même mère d’un enfant handicapé, elle défend la vie à tout prix. 55'000 femmes se sont mobilisées le 23 mars 2018 lors du «vendredi noir» et ce projet aussi est passé à la trappe. Selon les résultats des votations de dimanche prochain, il pourrait cependant refaire surface.</p> <p>Les femmes représentent la moitié de la population. Elles ont donc encore une certaine importance. On peut difficilement les qualifier de minorité, et pourtant leur situation est loin d’être enviable.</p> <h3>Qu’en est-il des «vraies» minorités?</h3> <p>En ce qui concerne les personnes LGTB, laissez-moi vous renvoyer à l’excellent <a href="/actuel/l-offensive-anti-lgbt-illustre-un-incroyable-renversement-de-valeurs">article d’Anna C. Zielinska</a> publié en juillet dernier. Dans le programme électoral du PiS, on peut y lire: «Nous comprenons et acceptons les minorités, qui ont le droit au respect de leur différence. Nous considérons cependant que l’exercice de ces droits ne doit pas se faire en violation de la Constitution et être dirigé contre la majorité, à qui on essaie d’imposer un constructivisme social. La liberté de chacun ne doit pas entraver la liberté d’autrui et ne doit pas être utilisée contre la société et l’ordre moral.»</p> <p>Je ne suis pas sûre d’avoir tout compris mais, en résumé, les minorités ont le droit d’exister tant qu’elles restent invisibles. La peur de l’inconnu est passée par là.</p> <p>Après les votations, il est prévu que le Parlement se penche sur un projet de loi qui envisage une peine de prison «pour éducation sexuelle». Oui, vous avez bien lu. L’éducation sexuelle serait une stratégie du «lobby LBGT» qui lui permettrait de mettre en œuvre des buts politiques radicaux! Expliquer aux enfants et adolescents le fonctionnement des organes génitaux, la reproduction, leur parler de contraception serait un complot dirigé contre la majorité hétérosexuelle afin de convertir tout ce petit monde à l’homosexualité. Mais la peur de la différence en Pologne va bien au-delà. Le rédacteur en chef de <em>Gazeta Wyborcza</em>, Jarosław Kurski, écrivait récemment: «Dans l’État du PiS, la haine peut toucher tout le monde, tant les individus que les groupes professionnels ou sociaux. Owsiak [directeur de la plus grande organisation caritative athée de Pologne], Wałęsa, Broniarz [enseignant, chef du syndicat des enseignants], Timmermans, Merkel, les médecins-résidents, les handicapés, les enseignants, les juges, les réfugiés, les LGBT+ et autres minorités, les activistes du KOD [Comité de défense de la démocratie], l’opposition, les libéraux, <em>l’intelligentsia</em>, les journalistes indépendants, les historiens, les catholiques tolérants – c’est une liste sans fin.»</p> <h3>Aux urnes citoyens!</h3> <p>C’est la plus triste des réalités. Le langage de la haine qui s’est mis en place au cours des dernières années est partout. Une de ses victimes tristement célèbre est le président de la ville de Gdansk, Paweł Adamowicz, poignardé le 13 janvier dernier, lors de la finale du WOŚP, la grande fête caritative organisée par Jerzy Owsiak.</p> <p>Moi, j’ai de la chance. Je vis en Suisse depuis l’âge de 9 ans. J’ai grandi à Bienne, ville multiculturelle par excellence. J’ai ensuite vécu une vingtaine d’années à Genève, l’internationale. J’ai l’habitude d’entendre parler toutes sortes de langues autour de moi, de voir des visages de diverses couleurs, des habits plus ou moins exotiques. Malgré toutes ces années, je continue à rouler les «r» , mais personne ne me fait de remarque désobligeante à ce sujet. Vous pensez que la Suisse est intolérante? Allez donc vivre, comme je l’ai fait, neuf mois à Varsovie… Le choc du quotidien m’a fait revenir à Bienne. Et pourtant je suis une femme blanche, hétérosexuelle, assez «normale» à première vue.</p> <p>Dimanche 13 octobre, j’irai voter à l’ambassade de Pologne, à Berne. Car je ne veux plus du PiS, je ne veux plus avoir honte de dire que je suis polonaise. J’aime mon pays d’accueil, j’aime aussi mon pays d’origine. Mais pas celui qui existe depuis quatre ans. Pas celui qu’il deviendra, si on laisse le gouvernement actuel au pouvoir. Pas celui où le mot «multi-kulti» est une insulte.</p> <hr /> <h2>A lire aussi:</h2> <p><a href="/actuel/l-homophobie-est-un-reflexe-biologique-normal" target="_blank" rel="noopener"><em>L'homophobie est un réflexe biologique normal</em></a> - Rafał Betlejewski, traduit par Marta Czarska</p> <p><a href="/actuel/derriere-la-force-du-film-la-dure-realite-du-journalisme-polonais" target="_blank" rel="noopener"><em>Derrière la force du film, la dure réalité du journalisme polonais</em></a> - Rafał Betlejewski, traduit par Marta Czarska</p> <p><a href="/a-vif/120-minutes-de-parole-qui-ebranlent-la-pologne" target="_blank" rel="noopener"><em>120 minutes qui ébranlent la Pologne</em></a> - Johanna Castellanos Dubuis</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'quo-vadis-polonia', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 619, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1936, 'homepage_order' => (int) 2198, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4937, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Géopolitique du sport: l’affrontement entre la Russie et l’Ukraine', 'subtitle' => 'Impossible apolitisme du sport mondial face à la guerre en Ukraine. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. Selon Vladimir Poutine, ces terres sont sacrées et pourraient servir de cadre à un nouvel ordre mondial du sport.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/o8WjPYcA0lY?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Dans le cadre de ce scénario et pour rivaliser politiquement et sportivement avec succès avec le mouvement olympique, le pouvoir russe cherche déjà des alliés […]. L’objectif est de solliciter les pays membres de la CEI, de l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS pour qu’ils participent à cette ambition. Ces trois organisations regroupent plusieurs acteurs majeurs du sport mondial, parmi lesquels la Chine occupe une place de choix. Si ce projet russe réussissait, il pourrait donner naissance à un nouvel ordre mondial du sport destiné à rivaliser avec les institutions historiques du sport moderne telles que le CIO ou la Fifa. Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4> <p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. Le compte Facebook du ministère suit la même approche, avec une bannière principale affichant à nouveau le hashtag #boycottrussiansport, cette fois-ci en lettres sanglantes.</p> <p>Pour avoir un impact encore plus fort, le Comité des sports d’Ukraine (SKU), chargé de promouvoir le développement des sports non olympiques, a lancé le projet Angels of Sport via un site web recensant les athlètes et entraîneurs ukrainiens professionnels décédés au combat depuis le 24 février 2022.<img src="https://counter.theconversation.com/content/229262/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <p> </p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/lukas-aubin-910318">Lukas Aubin</a>, Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-paris-nanterre-universite-paris-lumieres-2294">Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/jean-baptiste-guegan-234426">Jean-Baptiste Guégan</a>, Enseignant en géopolitique du sport, journaliste et consultant, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/sciences-po-2196">Sciences Po </a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Syndic 03.11.2019 | 15h41
«Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner l'issue des élections législatives polonaises après une campagne dure voire hargneuse. Un résultat sans appel qui sanctionne notamment une opposition centriste libérale ko debout, qui devra vraiment faire son introspection. Elle qui a eu pour seule politique pendant la précédente législature "l'opposition totale" sans rien proposer de concret. Une opposition libérale amorphe et sans idées qui s'est perdue en querelles de clocher, nouant des coalitions au dernier moment. Le parti "Droit et Justice" (PIS), conservateur, nationaliste et eurosceptique sort vainqueur de ces élections, On l'apprécie ou non mais force est de constater que ce parti adepte de la démocratie illibérale respecte une discipline de fer, en ordre de marche derrière son leader incontesté, M. Jarosław Kaczynski. Au cours de la campagne, le PIS a toujours eu un coup d'avance et surtout des idées, dont un programme social fort, soutenu par l'Église catholique de Pologne, elle aussi très conservatrice. Un PIS au pouvoir depuis quatre ans avec une majorité absolue, détenant de ce fait tous les leviers du pouvoir, en ayant les médias nationaux à disposition et aussi les leviers monétaires et économiques. Mais l'essentiel est ailleurs. La botte secrète du PIS est à mon sens d'avoir anticipé en formant depuis quatre ans une relève politique formée de jeunes loups redoutablement efficaces. Une relève qui s'en est allée depuis plusieurs mois battre la campagne en délivrant le message du parti dans les zones les plus reculées et les moins favorisées du pays alors que l'opposition centriste libérale était " aux fraises" et ne voyait rien venir. On aime ou on n'aime pas ... mais ce rouleau compresseur a laminé cette opposition sans âme, divisée et timorée. Une opposition centriste libérale qui n' a pas su former la relève et qui n'a pas vu ou voulu voir arriver le puck. Il y a là des leçons qui doivent être tirées dans le camp des perdants. A noter le retour des gauches dont les sociaux-démocrates dans le paysage politique polonais après une éclipse parlementaire de quatre ans. C'est une bonne nouvelle et c'est sain pour la démocratie. La question de savoir si le PIS disposera de la majorité absolue à la chambre basse, la Diète (Sejm) semble être tranchée. S'agissant du Sénat, les partis d'opposition ont repris la majorité à deux voix d'écart, ce qui promet une législature mouvementée. Au plan des nouvelles moins réjouissantes, l'arrivée d'une extrême droite ultranationaliste constitue un signal qui doit être pris en compte avec attention pour éviter des lendemains qui déchantent. Le climat politique tel qu'il se caractérise à l'issue de ces législatives laisse donc augurer des temps agités au moment de l'élection présidentielle de 2020, ce d'autant que si l'on fait le décompte de toutes les voix obtenues dimanche par l'ensemble des partis d'opposition, on s'aperçoit qu'ils dépassent le PIS en terme de suffrages obtenus. Curieusement pourtant, le PIS conforte sa position, restant majoritaire en termes de sièges obtenus en vertu d'un mode de calcul assez byzantin dont la logique échappe au commun des mortels ...
Affaire à suivre donc ...
Claude Bonard»