Média indocile – nouvelle formule
Guy Mettan
Guy Mettan
Journaliste indépendant
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Lorsque des injustices subsistent, elles nourrissent la haine, les conflits et les revendications sans fin. De plus, la justice restaure l’équilibre social et répare les dommages, permettant ainsi aux individus et aux communautés de coexister pacifiquement dans la durée.</p> <p>La vérité est la condition de la justice: la justice repose sur la vérité, car elle nécessite des faits établis et vérifiés pour évaluer les torts et prendre des décisions équitables. Raison pour laquelle on jure de dire toute la vérité, rien que la vérité dans les tribunaux. Sans vérité, les décisions risquent d’être injustes, fondées sur des erreurs, des mensonges ou des manipulations.</p> <p>En période de guerre, la vérité permet de comprendre les causes profondes des conflits et de reconnaître les erreurs passées, favorisant la réconciliation. Elle permet surtout de reconstruire la paix sur des bases solides en reconnaissant les torts commis et les injustices subies par toutes les parties. 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Pour des raisons diverses, l’immense majorité d’entre eux se sont fait les relais des pouvoirs et des intérêts en place, renonçant à leur mission de recherche de vérité, et cela dans tous les pays, à Gaza et en Russie certes, mais aussi, et peut-être surtout, en Ukraine, en Israël et en Occident.</p> <p>Dans ces conditions on pourra signer autant de cessez-le-feu et d’accords qu’on voudra, ils ne tiendront jamais longtemps. Le plus fort, sûr de son impunité et de sa capacité à imposer sa version mensongère des faits, sera toujours prêt à les violer, et le plus faible attendra son heure pour riposter ou contre-attaquer. Les accords de Minsk de 2014 et 2015 n’ont jamais été respectés par les puissances occidentales et ont été utilisés pour réarmer l’Ukraine, comme l’a révélé Angela Merkel, et ceux du Liban avec le Hezbollah ont servi de paravent à la reprise des combats à Gaza.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pas-de-paix-sans-justice-pas-de-justice-sans-verite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 316, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / Pas de paix sans justice. Pas de justice sans vérité
L’histoire passée a prouvé à maintes reprises l’importance du rôle de la justice et de son pendant, l’établissement de la vérité, pour établir une paix durable et authentique. Sauf que pour ce faire, il convient de s’attaquer d’abord aux mensonges, à la propagande et aux préjugés. Or nous en sommes très loin, tant en Ukraine qu’en Palestine.
Guy Mettan
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Ce qui signifie d’une part que l’immense majorité des sanctions sont prises par une poignée de pays anglo-saxons – servilement accompagnés de leurs caniches européens – et d’autre part que ces sanctions sont unilatérales, c’est-à-dire en dehors du droit international puisqu’en droit international seules les sanctions décidées par le Conseil de sécurité ont force de loi. La Suisse, qui prétend respecter le droit international, devrait s’en alarmer.</p> <p>En face, on trouve les pays les plus sanctionnés. Les classements donnent en général l’Iran en tête, suivi par la Russie, la Corée du Nord, la Syrie, le Venezuela, Cuba, le Myanmar, et enfin la Biélorussie, le Soudan et le Zimbabwe. Ici encore pas de surprise. Les deux tableaux donnent un excellent résumé de la guerre que livre le monde anglo-saxon à ses ennemis supposés, soit la dizaine de pays qui résistent à son suprémacisme et à ses prétentions à la domination mondiale. </p> <p>La Chine ne figure pas dans la liste: par sa taille et l’imbrication étroite de son économie dans la globalisation anglo-saxonne, elle échappe aux sanctions. Ou plutôt celles-ci s’y appliquent de façon détournée, sous forme de guerre des tarifs douaniers imposés à ses produits et de boycott de ses entreprises sous prétexte d’espionnage.</p> <p>Depuis l’intervention militaire de la Russie en Ukraine en 2022, le business des sanctions a littéralement explosé. Le site Castellum.AI en dresse le palmarès. Et là, surprise, la Suisse figure en troisième position des pays les plus sanctionneurs: sur les 19'535 sanctions antirusses prises à ce jour (le site est remis à jour quotidiennement), 2'753 l’ont été par la Suisse (USA 4'869, Canada 3'176), soit 30% plus que l’Union européenne (2'130), la France (2'071) ou même le Royaume-Uni (1'842), pourtant de loin le pays occidental le plus vociférant contre la Russie. L’Australie et le Japon ferment la marche avec moins de 1'400 sanctions chacun.</p> <p>Le championnat des plus sanctionnés est remporté sans conteste par la Russie avec près de 22'000 sanctions à son tableau de chasse, si l’on y ajoute celles prises avant 2022. L’Iran dépasse de peu les 5'000 tandis que la modeste Syrie gagne la médaille de bronze avec 2'867 sanctions. La Corée du Nord rate le podium à 660 sanctions près, la Biélorussie puis le Venezuela et le Myanmar fermant la marche avec plus de mille sanctions à leur passif.</p> <p>Il est amusant – ou plutôt affligeant – de constater que la Suisse, qui ne cesse de répéter qu’elle s’aligne sur l’Europe, fait en réalité bien pire et qu’elle singe plutôt les Etats-Unis, sans doute pour plaire à son vrai maitre et mettre sa place financière à l’abri du harcèlement qui ne manquerait pas de s’abattre sur elle à la moindre incartade. Cet excès de zèle, cette obséquiosité, cette lâcheté honteuse sont révoltants de la part d’un pays qui se prétend indépendant.</p> <p>Et ça l’est d’autant plus que notre pays s’oublie lorsqu’il s’agit d’appliquer des sanctions ou d’infliger des punitions aux autres pays coupables de crimes contre la démocratie et les droits de l’Homme. Nos ministres s’offusquent quand Poutine est soupçonné de déporter des enfants ukrainiens en Russie mais il ne trouve rien à dire quand un pays dit démocratique – Israël en l’occurrence – massacre plus de 18'000 femmes et enfants à Gaza et au Liban. Il est vrai qu’il n’avait rien dit non plus lorsqu’un demi-million d’enfants étaient décédés des suites des sanctions américaines en Irak dans les années 1990. 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Ce qui signifie d’une part que l’immense majorité des sanctions sont prises par une poignée de pays anglo-saxons – servilement accompagnés de leurs caniches européens – et d’autre part que ces sanctions sont unilatérales, c’est-à-dire en dehors du droit international puisqu’en droit international seules les sanctions décidées par le Conseil de sécurité ont force de loi. La Suisse, qui prétend respecter le droit international, devrait s’en alarmer.</p> <p>En face, on trouve les pays les plus sanctionnés. Les classements donnent en général l’Iran en tête, suivi par la Russie, la Corée du Nord, la Syrie, le Venezuela, Cuba, le Myanmar, et enfin la Biélorussie, le Soudan et le Zimbabwe. Ici encore pas de surprise. Les deux tableaux donnent un excellent résumé de la guerre que livre le monde anglo-saxon à ses ennemis supposés, soit la dizaine de pays qui résistent à son suprémacisme et à ses prétentions à la domination mondiale. </p> <p>La Chine ne figure pas dans la liste: par sa taille et l’imbrication étroite de son économie dans la globalisation anglo-saxonne, elle échappe aux sanctions. Ou plutôt celles-ci s’y appliquent de façon détournée, sous forme de guerre des tarifs douaniers imposés à ses produits et de boycott de ses entreprises sous prétexte d’espionnage.</p> <p>Depuis l’intervention militaire de la Russie en Ukraine en 2022, le business des sanctions a littéralement explosé. Le site Castellum.AI en dresse le palmarès. Et là, surprise, la Suisse figure en troisième position des pays les plus sanctionneurs: sur les 19'535 sanctions antirusses prises à ce jour (le site est remis à jour quotidiennement), 2'753 l’ont été par la Suisse (USA 4'869, Canada 3'176), soit 30% plus que l’Union européenne (2'130), la France (2'071) ou même le Royaume-Uni (1'842), pourtant de loin le pays occidental le plus vociférant contre la Russie. L’Australie et le Japon ferment la marche avec moins de 1'400 sanctions chacun.</p> <p>Le championnat des plus sanctionnés est remporté sans conteste par la Russie avec près de 22'000 sanctions à son tableau de chasse, si l’on y ajoute celles prises avant 2022. L’Iran dépasse de peu les 5'000 tandis que la modeste Syrie gagne la médaille de bronze avec 2'867 sanctions. La Corée du Nord rate le podium à 660 sanctions près, la Biélorussie puis le Venezuela et le Myanmar fermant la marche avec plus de mille sanctions à leur passif.</p> <p>Il est amusant – ou plutôt affligeant – de constater que la Suisse, qui ne cesse de répéter qu’elle s’aligne sur l’Europe, fait en réalité bien pire et qu’elle singe plutôt les Etats-Unis, sans doute pour plaire à son vrai maitre et mettre sa place financière à l’abri du harcèlement qui ne manquerait pas de s’abattre sur elle à la moindre incartade. Cet excès de zèle, cette obséquiosité, cette lâcheté honteuse sont révoltants de la part d’un pays qui se prétend indépendant.</p> <p>Et ça l’est d’autant plus que notre pays s’oublie lorsqu’il s’agit d’appliquer des sanctions ou d’infliger des punitions aux autres pays coupables de crimes contre la démocratie et les droits de l’Homme. 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Analyse / Sanctions: la Suisse fait du zèle … et puis s’oublie!
Lors de la dernière Conférence sur la sécurité en Eurasie à Minsk, j’ai eu le redoutable honneur de modérer le panel sur les sanctions, en présence de représentants des pays les plus vilipendés au monde. Pour dresser un état des lieux, j’ai fait une petite recherche pour voir comment l’on se représentait la chose.
Guy Mettan
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<hr />
<h4>Les lectrices et lecteurs intéressés sont les bienvenus à la présentation publique qui en sera faite en présence de l’ensemble des protagonistes le samedi 14 décembre dès 16h30 au Théâtre du Dé, Rue Principale 39, à Evionnaz (VS). Le tout sera suivi d’un apéritif du terroir. Merci de confirmer votre présence à [email protected]</h4>',
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Culture / Invitation à la veille sauvage
«Veille sauvage. Dix-huit mois avec les gardes-faune du Valais», Guy Mettan, Editions Slatkine, 192 pages.
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Risque assumé, dans la mesure où je me contente de raconter ce que j’ai vu, et qui finira tôt ou tard par s’imposer à nos consciences.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4842.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="666" height="457" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1731591110_img_4799.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="665" height="434" /></em></h4> <h4 style="text-align: center;"><em>Le Potala à Lhassa. © G.M.</em></h4> <p>Pendant quinze jours, j’ai donc arpenté la province de Qinghai et les environs de sa capitale, Xining, et celle du Xizang, de la vallée de Lhassa à la préfecture de Nyingchi, en compagnie d’un cadre d’une fondation culturelle catalane, d’un photographe et d’une designeuse canadiens, d’un médecin de Xian et de chargés de la communication locaux. </p> <p>Les deux provinces sont très semblables. Montagneuses, semi-désertiques, au climat très rude et peuplées d’une dizaine de millions d’habitants pour un territoire grand comme quatre fois la France, elles forment à elles deux le cœur des hauts plateaux et du bouddhisme tibétains. Contrairement au stéréotype qui en fait un espace soumis au seul dalaï-lama, elles abritent des sectes bouddhiques de différentes obédiences et de nombreuses minorités religieuses et ethniques, Musulmans, Chrétiens, Taoïstes, Han, Hui, Tu, Salar, Mongols. S’étageant entre 2'600 mètres et 8'000 mètres d’altitude, la région forme le château d’eau de l’Asie et sert de source aux grands fleuves qui irriguent les plaines chinoises, Fleuve Jaune et Yangtsé notamment.</p> <p>Pour faire simple, on rappellera que le bouddhisme tibétain dérive du tantrisme et se divise en quatre écoles principales: Gelug, l’école la plus récente, dite des Chapeaux Jaunes, dont se réclament à la fois le XIVème Dalaï-lama, réfugié en Inde depuis 1959, et le XIème Panchen-lama, qui vit entre Pékin et Shigatse; Nyingma, la plus ancienne, dite des Chapeaux Rouges, plus proche de la religion tibétaine primitive et regroupée autour de six grands monastères; Kagyu, la secte Blanche à cause des bandes blanches ornant la robe des moines, et la plus petite, l’école Sakya, dite bigarrée (Gris-blanche). Chacune possède ses traditions, sa doctrine, ses pratiques, plus ou moins rigoristes, et qui ne font pas toujours bon ménage entre elles. 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Reportage / Nouvelles du Qinghai et du Xizang (Tibet)
La prochaine fois que vous irez à Lhassa, n’oubliez pas d’y visiter le musée d’Art moderne. Grimpez les escaliers souvent étroits et raides du Palais Blanc et du Palais Rouge du Potala, brûlez une chandelle de beurre de yack devant l’un des milliers de bouddhas peints du Jokhang. Ils sont à Lhassa ce que Versailles et Notre-Dame sont à Paris. Vous y découvrirez une facette radicalement nouvelle de la province autonome du Tibet, ou plutôt du Xizang, comme elle s’appelle officiellement.
Guy Mettan
B Article réservé aux abonnés
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Analyse / Une victoire pour la démocratie
L’aveuglement jusqu’à la fin! Les médias américains et européens se seront obstinés jusqu’au bout dans leur déni du peuple, leur incapacité à percevoir et à rapporter les attentes des classes populaires, et donc leur parti pris éhonté en faveur de Kamala Harris. Et une fois de plus, comme en 2016, ils se sont honteusement trompés.
Guy Mettan
B Article réservé aux abonnés
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Analyse / Comment les BRICS réinventent le monde
Les BRICS s’apprêtent à tenir leur prochain sommet les 24 et 25 octobre prochain à Kazan, en Russie. Désormais au nombre de neuf, depuis l'admission en début d'année des Emirats, de l'Egypte, de l'Ethiopie et de l'Iran, ce sommet devrait enregistrer les candidatures de la Turquie, de l’Azerbaïdjan, du Venezuela, de la Malaisie et de la Thaïlande en plus de la trentaine de pays qui ont manifesté leur intérêt pour rejoindre l'organisation. Les BRICS sont en train de réinventer l'ordre mondial. Ils ont désormais les moyens de le faire pour au moins trois raisons.
Guy Mettan
B Article réservé aux abonnés
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Depuis le 8 octobre 2023, il n’est plus possible de s’y tromper. Ces mantras ne signifient plus rien et relèvent de la pure propagande depuis que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé de riposter à l’attaque sanglante du Hamas de façon disproportionnée, en bafouant le droit international et en multipliant les crimes de guerre.</p> <p>Pendant longtemps, on a tout pardonné à Israël, en raison du crime monstrueux de l’Holocauste, du droit à la légitime défense, de la lutte contre l’antisémitisme, de la sympathie pour le petit David contre les grands Goliaths arabes. L’épuration ethnique de 1948, l’annexion illégale du Golan, l’occupation de la Cisjordanie, le camp de concentration à ciel ouvert de Gaza, le Mur de la Honte qui sépare Israël de ce qui aurait dû être l’Etat palestinien, l’apartheid des Palestiniens de Cisjordanie, les massacres de Sabra et Chatila, les invasions du Liban, les assassinats ciblés d’opposants arabes et de généraux iraniens, les bombardements de la Syrie, tout cela avait été effacé, oublié, passé par pertes et profits, classé au rayon des dommages collatéraux justifiés par le droit d’Israël à exister à n’importe quel prix. </p> <p>En début de semaine, la commémoration des massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 a été une fois de plus l’occasion de blanchir Israël dans les médias et chez les dirigeants occidentaux. Ce fut fascinant de voir comment, dans les milliers d’interviews, de débats et de reportages consacrés à l’événement, on a donné une fois de plus la parole à des experts qui parlaient de tout, sauf des spoliations, des exactions, des expulsions, des tortures, des meurtres commis à l’égard des centaines de milliers de Palestiniens, en faisant comme si tout cela n’avait jamais existé et que la vengeance du Hamas tombait du ciel comme la foudre sur de pauvres innocents vierges de tout reproche. </p> <p>En Europe et aux Etats-Unis, personne ne veut se souvenir que l’attaque du 7 octobre répondait aux provocations répétées des fanatiques religieux juifs contre la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, et que l’opération du Hamas s’est précisément appelée ainsi pour venger cet affront. Qu’Israël a pris en 2018 le nom officiel d’«Etat-nation du peuple juif» et n’a donc pas de leçon à donner aux islamistes en matière d’extrémisme religieux. Que les prétendues décapitations de bébés et de femmes le 7 octobre 2023 n’étaient qu’inventions de la propagande des organisations de colons juifs les plus extrémistes.</p> <p>Mais cet aveuglement et ces dénégations deviennent de plus en plus intenables, insupportables même aux yeux de celles et ceux qui font l’effort de s’informer. Les excès commis depuis douze mois dans la répression aveugle des civils palestiniens, avec des images de sang et de destruction visibles par tous malgré la censure, font qu’il n’est plus possible d’accepter cette vision partiale et tronquée des choses. Aux yeux de la majorité mondiale dans tous les cas, le mythe de «l’oasis de liberté encerclée par les forces de la tyrannie et du fanatisme» s’est effondré. A l’ONU, Israël, qui bénéficiait d’un large appui jusqu’à l’an dernier, a vu ses derniers soutiens s’évaporer au fil des votes. Mêmes les Iles Marshall et le Malawi, toujours prompts à s’aligner sur leurs anciens maîtres américain et britannique, ont changé de camp. Lors du vote de la dernière résolution, Washington s’est retrouvé seul aux côtés de Tel-Aviv. Cela devrait poser question.</p> <p>Je le dis avec regret pour mes amis israéliens. Je garde toujours un souvenir lumineux de ma dernière visite à Jérusalem pour un dîner en l’honneur de Carl Bernstein, l’un des deux héros qui avaient à l’époque osé dénoncer le scandale du Watergate et inspiré des générations de journalistes. Lors de cette visite, j’eus aussi le bonheur d’être convié au shabbat le plus fraternel et le plus intense qu’il m’ait été donné de vivre, sur les terrasses de la Vieille Ville qui font face au Mur des Lamentations et à l’Esplanade des mosquées. Des jeunes soldates en uniforme y participaient, mitraillette en bandoulière. 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Mêmes les Iles Marshall et le Malawi, toujours prompts à s’aligner sur leurs anciens maîtres américain et britannique, ont changé de camp. Lors du vote de la dernière résolution, Washington s’est retrouvé seul aux côtés de Tel-Aviv. Cela devrait poser question.</p> <p>Je le dis avec regret pour mes amis israéliens. Je garde toujours un souvenir lumineux de ma dernière visite à Jérusalem pour un dîner en l’honneur de Carl Bernstein, l’un des deux héros qui avaient à l’époque osé dénoncer le scandale du Watergate et inspiré des générations de journalistes. Lors de cette visite, j’eus aussi le bonheur d’être convié au shabbat le plus fraternel et le plus intense qu’il m’ait été donné de vivre, sur les terrasses de la Vieille Ville qui font face au Mur des Lamentations et à l’Esplanade des mosquées. Des jeunes soldates en uniforme y participaient, mitraillette en bandoulière. 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Cela a fragilisé les institutions, divisé la société, miné l’armée tout en érodant la légitimité internationale du sionisme», reconnaît par exemple le journaliste Ari Shavit dans le dernier numéro de <i>Foreign Affairs</i>. </p> <p>A ses débuts, le régime d’apartheid d’Afrique du Sud se présentait aussi comme un modèle de démocratie face à la barbarie, en s’appuyant sur le soutien occidental. Il a tenu ce langage avec succès pendant des décennies jusqu’à ce que l’insoutenable finisse par éclater à la face du monde et que l’indignation oblige le pouvoir blanc à céder. La discrimination des Noirs aux Etats-Unis a suivi le même processus. Il a fallu Rosa Parks et Martin Luther King pour cristalliser le changement. </p> <p>Dans le cas israélien, on est encore loin de ce moment de bascule. Mais désormais la majorité mondiale, indignée, a pris son parti et n’oubliera plus. 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Opinion / Vérité, droit, justice ne sont plus du côté d’Israël
«La seule démocratie du Moyen-Orient», «l’armée la plus morale du monde», combien de fois n’a-t-on pas entendu ces éléments de langage dans la bouche des thuriféraires de l’Etat d’Israël et des pourfendeurs de l’antisémitisme, toujours prompts à dégainer la Shoah et les bons sentiments lorsqu’il est question de légitimer l’occupation illégale de territoires, les bombardements indiscriminés de civils, les assassinats de responsables étrangers commis par les autorités israéliennes?
Guy Mettan
B Article réservé aux abonnés
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Lire dans le prochain numéro de <i>Foreign Affairs</i>, son appel à «reconstruire le leadership pour un monde nouveau» (<em>Rebuilding Leadership for a New World</em>, <em>Foreign Affairs</em>, November/December 2024, à paraître.)</p> <p>Il est certain que la bourgeoisie culturelle et les élites dirigeantes européennes préféreront toujours un ou une Démocrate policée à un Républicain mal élevé, brutal, grossier, «populiste». Elles éprouvent à son égard la même aversion que pour leurs populistes décrétés d’extrême droite ou d’extrême gauche, telle l’Allemande Sarah Wagenknecht. Les uns et les autres, Trump en tête, font insulte à leur progressisme affiché et à leur raffinement revendiqué. 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Début septembre, la Chambre des Représentants votait la loi HR1157 instituant un fond de 1,6 milliard de dollars pour lutter «contre l’influence maligne de la République populaire de Chine». Le ton est donné. On se souvent des cinq milliards dépensés pour provoquer le coup d’Etat antirusse en Ukraine en février 2014. A cela s’ajoutent les 90 milliards annuels du budget du Département d’Etat destinés à financer les ONG, partis, groupes de pression et gouvernements amis susceptibles d'incarner «nos valeurs» dans les pays supposés hostiles. Ainsi que les 850 milliards du budget du Pentagone, chargé de veiller à ce que tout se déroule selon le plan. 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Le lendemain des élections de novembre 2016, je me suis retrouvé sur un plateau de télévision russe à Moscou pour commenter l’élection de Trump, dont les Russes attendaient beaucoup et espéraient qu’il renverse l’hostilité de l’Occident à leur égard. Je les déçus en pronostiquant que rien ne changerait pour eux. Certes, les Républicains étaient plus hostiles à la Chine qu’à la Russie alors que les Démocrates étaient d’abord antirusses avant d’être antichinois. Mais les deux camps se rejoindraient pour faire trébucher à la fois l’une et l’autre, parce qu’ils les voyaient toutes deux comme des menaces systémiques pour leur hégémonie.</p> <p>Huit ans plus tard, rien n’a changé sur le plan global sinon que la lutte pour la domination du monde – hégémonie contre multipolarité – s’est exacerbée et a éclaté en guerres ouvertes et de longue durée. Désormais, la paix ne sera pas possible tant que l’Occident ne renoncera pas à son ambition multiséculaire de dominer le reste du monde ou n’aura pas vaincu ses adversaires. Acculé, paniqué par la montée en puissance des forces contestatrices et son déclin relatif, il est devenu aussi dangereux qu’un lion blessé.</p> <p>La seule chose qui a changé est que les tensions se sont aussi exacerbées à l’intérieur des Etats-Unis. Les Démocrates avaient ouvert les hostilités en 2016, en montant en épingle l’affaire du Russiagate pour discréditer l’élection de Trump puis le destituer. Lequel a riposté en janvier 2021 avec les émeutes du Capitole et son refus de concéder sa défaite. Aujourd’hui, tout est possible. Le pays, profondément divisé, doit décider entre deux modèles de société fortement antagoniques. Le chaos et la guerre civile peuvent survenir. Mais le pire n’est pas sûr car, jusqu’ici, le patriotisme constitutionnel des Américains et leur croyance quasi religieuse dans leur vocation à régenter le monde l’ont toujours emporté sur les dissensions. L’idéologie y finit toujours par s’effacer devant le pragmatisme et les intérêts bien compris. </p> <p>Les slogans des candidats ne se ressemblent-ils pas comme deux gouttes d’eau? Entre le «<em>Make America Great Again</em>» de Trump et le «<em>Restore The American Leadership</em>» de Biden, difficile de voir une différence dans le degré de chauvinisme. Une injonction que le Secrétaire d’Etat de Biden Anthony Blinken a reprise à son compte ces jours-ci. Lire dans le prochain numéro de <i>Foreign Affairs</i>, son appel à «reconstruire le leadership pour un monde nouveau» (<em>Rebuilding Leadership for a New World</em>, <em>Foreign Affairs</em>, November/December 2024, à paraître.)</p> <p>Il est certain que la bourgeoisie culturelle et les élites dirigeantes européennes préféreront toujours un ou une Démocrate policée à un Républicain mal élevé, brutal, grossier, «populiste». Elles éprouvent à son égard la même aversion que pour leurs populistes décrétés d’extrême droite ou d’extrême gauche, telle l’Allemande Sarah Wagenknecht. Les uns et les autres, Trump en tête, font insulte à leur progressisme affiché et à leur raffinement revendiqué. Et elles abhorrent d’autant plus Trump qu’il ne les ménage pas et expose crûment leur servilité et leur statut subalterne dans l’ordre du monde: «Payez et fermez-la!» n’est pas un ordre que l’on aime s’entendre dire lorsqu’on prétend au rôle d’alliés des Etats-Unis et de co-leaders du «monde libre».</p> <p>Sur les fronts militaires, aussi bien en Israël qu’en Ukraine, les changements seront donc minimes. Des inflexions interviendront ici ou là, mais la détermination de fond ne changera pas. Si Kamala Harris est élue, elle poursuivra dans la veine des présidents démocrates depuis Clinton: plus d’OTAN, plus d’alliances militaires, plus de <em>soft power</em>, d’assassinats et de bombardements «pour la démocratie et les droits de l’Homme». Et autant de livraisons d’armes, «aussi longtemps qu’il le faudra», pour l’Ukraine, Israël et Taiwan. </p> <p>Si Trump gagne, la violence des discours viendra s’ajouter à une surenchère militaire contre les Palestiniens, le Hezbollah, l’Iran et la Chine. La patience à l’égard de Zelensky et les crédits illimités à l’Ukraine vont peut-être diminuer mais pas le soutien stratégique, trop important pour maintenir l’Europe en état de vassalité et la Russie hors-jeu: n’oublions pas que Trump a armé l’Ukraine et formé ses troupes pendant toute la durée de son mandat entre 2016 et 2020, et que Biden n’a plus eu qu’à récolter les fruits de cet investissement après son élection, lorsqu’il s’est opposé à toute forme de négociation avec les Russes avant le 24 février 2022.</p> <p>Tout est prêt pour continuer sur la même lancée. Début septembre, la Chambre des Représentants votait la loi HR1157 instituant un fond de 1,6 milliard de dollars pour lutter «contre l’influence maligne de la République populaire de Chine». Le ton est donné. On se souvent des cinq milliards dépensés pour provoquer le coup d’Etat antirusse en Ukraine en février 2014. A cela s’ajoutent les 90 milliards annuels du budget du Département d’Etat destinés à financer les ONG, partis, groupes de pression et gouvernements amis susceptibles d'incarner «nos valeurs» dans les pays supposés hostiles. Ainsi que les 850 milliards du budget du Pentagone, chargé de veiller à ce que tout se déroule selon le plan. Pas de doute, les vaches seront bien gardées.</p> <p>Il y a donc peu de chance pour que Joe Biden, lors de son discours d’adieu en janvier prochain, rappelle les propos qu’avait tenus dans la même circonstance son prédécesseur Georges Washington, lorsqu’il avait enjoint ses successeurs, à la fin du XVIIIe siècle, de «se garder des alliances permanentes» et de profiter de la protection offerte par les océans pour «se maintenir à saine distance» des intrigues étrangères.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-elections-americaines-ne-changeront-rien-aux-guerres-en-cours', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 365, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 5708, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / Les élections américaines ne changeront rien aux guerres en cours
On ne cesse de rabâcher que les élections américaines du 5 novembre prochain seront «plus déterminantes que jamais» pour l’avenir du monde. Le sort de la planète se jouerait entre Kamala Harris et Donald Trump, entre lumières humanistes d’un côté et ténèbres infernales de l’autre. Il n’en sera rien, car la confrontation menée par les Etats-Unis pour maintenir leur suprématie mondiale, et donc les guerres en cours en Ukraine et en Palestine, continuera de plus belle, d’une manière ou d’une autre.
Guy Mettan
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