Analyse / Comment les BRICS réinventent le monde
De gauche à droite les chefs d'Etat brésilien, chinois, sud-africain, indien et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov lors du sommet des BRICS 2023 à Johannesburg. © Prime Minister's Office (GODL-India) - source officielle
Les BRICS s’apprêtent à tenir leur prochain sommet les 24 et 25 octobre prochain à Kazan, en Russie. Désormais au nombre de neuf, depuis l'admission en début d'année des Emirats, de l'Egypte, de l'Ethiopie et de l'Iran, ce sommet devrait enregistrer les candidatures de la Turquie, de l’Azerbaïdjan, du Venezuela, de la Malaisie et de la Thaïlande en plus de la trentaine de pays qui ont manifesté leur intérêt pour rejoindre l'organisation. Les BRICS sont en train de réinventer l'ordre mondial. Ils ont désormais les moyens de le faire pour au moins trois raisons.
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Depuis le 8 octobre 2023, il n’est plus possible de s’y tromper. Ces mantras ne signifient plus rien et relèvent de la pure propagande depuis que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé de riposter à l’attaque sanglante du Hamas de façon disproportionnée, en bafouant le droit international et en multipliant les crimes de guerre.</p> <p>Pendant longtemps, on a tout pardonné à Israël, en raison du crime monstrueux de l’Holocauste, du droit à la légitime défense, de la lutte contre l’antisémitisme, de la sympathie pour le petit David contre les grands Goliaths arabes. L’épuration ethnique de 1948, l’annexion illégale du Golan, l’occupation de la Cisjordanie, le camp de concentration à ciel ouvert de Gaza, le Mur de la Honte qui sépare Israël de ce qui aurait dû être l’Etat palestinien, l’apartheid des Palestiniens de Cisjordanie, les massacres de Sabra et Chatila, les invasions du Liban, les assassinats ciblés d’opposants arabes et de généraux iraniens, les bombardements de la Syrie, tout cela avait été effacé, oublié, passé par pertes et profits, classé au rayon des dommages collatéraux justifiés par le droit d’Israël à exister à n’importe quel prix. </p> <p>En début de semaine, la commémoration des massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 a été une fois de plus l’occasion de blanchir Israël dans les médias et chez les dirigeants occidentaux. Ce fut fascinant de voir comment, dans les milliers d’interviews, de débats et de reportages consacrés à l’événement, on a donné une fois de plus la parole à des experts qui parlaient de tout, sauf des spoliations, des exactions, des expulsions, des tortures, des meurtres commis à l’égard des centaines de milliers de Palestiniens, en faisant comme si tout cela n’avait jamais existé et que la vengeance du Hamas tombait du ciel comme la foudre sur de pauvres innocents vierges de tout reproche. </p> <p>En Europe et aux Etats-Unis, personne ne veut se souvenir que l’attaque du 7 octobre répondait aux provocations répétées des fanatiques religieux juifs contre la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, et que l’opération du Hamas s’est précisément appelée ainsi pour venger cet affront. Qu’Israël a pris en 2018 le nom officiel d’«Etat-nation du peuple juif» et n’a donc pas de leçon à donner aux islamistes en matière d’extrémisme religieux. Que les prétendues décapitations de bébés et de femmes le 7 octobre 2023 n’étaient qu’inventions de la propagande des organisations de colons juifs les plus extrémistes.</p> <p>Mais cet aveuglement et ces dénégations deviennent de plus en plus intenables, insupportables même aux yeux de celles et ceux qui font l’effort de s’informer. Les excès commis depuis douze mois dans la répression aveugle des civils palestiniens, avec des images de sang et de destruction visibles par tous malgré la censure, font qu’il n’est plus possible d’accepter cette vision partiale et tronquée des choses. Aux yeux de la majorité mondiale dans tous les cas, le mythe de «l’oasis de liberté encerclée par les forces de la tyrannie et du fanatisme» s’est effondré. A l’ONU, Israël, qui bénéficiait d’un large appui jusqu’à l’an dernier, a vu ses derniers soutiens s’évaporer au fil des votes. Mêmes les Iles Marshall et le Malawi, toujours prompts à s’aligner sur leurs anciens maîtres américain et britannique, ont changé de camp. Lors du vote de la dernière résolution, Washington s’est retrouvé seul aux côtés de Tel-Aviv. Cela devrait poser question.</p> <p>Je le dis avec regret pour mes amis israéliens. Je garde toujours un souvenir lumineux de ma dernière visite à Jérusalem pour un dîner en l’honneur de Carl Bernstein, l’un des deux héros qui avaient à l’époque osé dénoncer le scandale du Watergate et inspiré des générations de journalistes. Lors de cette visite, j’eus aussi le bonheur d’être convié au shabbat le plus fraternel et le plus intense qu’il m’ait été donné de vivre, sur les terrasses de la Vieille Ville qui font face au Mur des Lamentations et à l’Esplanade des mosquées. Des jeunes soldates en uniforme y participaient, mitraillette en bandoulière. 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Mais elle témoigne davantage du succès mondial du <i>soft power</i> américain que de la réalité effective. Le lendemain des élections de novembre 2016, je me suis retrouvé sur un plateau de télévision russe à Moscou pour commenter l’élection de Trump, dont les Russes attendaient beaucoup et espéraient qu’il renverse l’hostilité de l’Occident à leur égard. Je les déçus en pronostiquant que rien ne changerait pour eux. Certes, les Républicains étaient plus hostiles à la Chine qu’à la Russie alors que les Démocrates étaient d’abord antirusses avant d’être antichinois. Mais les deux camps se rejoindraient pour faire trébucher à la fois l’une et l’autre, parce qu’ils les voyaient toutes deux comme des menaces systémiques pour leur hégémonie.</p> <p>Huit ans plus tard, rien n’a changé sur le plan global sinon que la lutte pour la domination du monde – hégémonie contre multipolarité – s’est exacerbée et a éclaté en guerres ouvertes et de longue durée. Désormais, la paix ne sera pas possible tant que l’Occident ne renoncera pas à son ambition multiséculaire de dominer le reste du monde ou n’aura pas vaincu ses adversaires. Acculé, paniqué par la montée en puissance des forces contestatrices et son déclin relatif, il est devenu aussi dangereux qu’un lion blessé.</p> <p>La seule chose qui a changé est que les tensions se sont aussi exacerbées à l’intérieur des Etats-Unis. Les Démocrates avaient ouvert les hostilités en 2016, en montant en épingle l’affaire du Russiagate pour discréditer l’élection de Trump puis le destituer. Lequel a riposté en janvier 2021 avec les émeutes du Capitole et son refus de concéder sa défaite. Aujourd’hui, tout est possible. Le pays, profondément divisé, doit décider entre deux modèles de société fortement antagoniques. Le chaos et la guerre civile peuvent survenir. Mais le pire n’est pas sûr car, jusqu’ici, le patriotisme constitutionnel des Américains et leur croyance quasi religieuse dans leur vocation à régenter le monde l’ont toujours emporté sur les dissensions. L’idéologie y finit toujours par s’effacer devant le pragmatisme et les intérêts bien compris. </p> <p>Les slogans des candidats ne se ressemblent-ils pas comme deux gouttes d’eau? Entre le «<em>Make America Great Again</em>» de Trump et le «<em>Restore The American Leadership</em>» de Biden, difficile de voir une différence dans le degré de chauvinisme. Une injonction que le Secrétaire d’Etat de Biden Anthony Blinken a reprise à son compte ces jours-ci. Lire dans le prochain numéro de <i>Foreign Affairs</i>, son appel à «reconstruire le leadership pour un monde nouveau» (<em>Rebuilding Leadership for a New World</em>, <em>Foreign Affairs</em>, November/December 2024, à paraître.)</p> <p>Il est certain que la bourgeoisie culturelle et les élites dirigeantes européennes préféreront toujours un ou une Démocrate policée à un Républicain mal élevé, brutal, grossier, «populiste». Elles éprouvent à son égard la même aversion que pour leurs populistes décrétés d’extrême droite ou d’extrême gauche, telle l’Allemande Sarah Wagenknecht. Les uns et les autres, Trump en tête, font insulte à leur progressisme affiché et à leur raffinement revendiqué. Et elles abhorrent d’autant plus Trump qu’il ne les ménage pas et expose crûment leur servilité et leur statut subalterne dans l’ordre du monde: «Payez et fermez-la!» n’est pas un ordre que l’on aime s’entendre dire lorsqu’on prétend au rôle d’alliés des Etats-Unis et de co-leaders du «monde libre».</p> <p>Sur les fronts militaires, aussi bien en Israël qu’en Ukraine, les changements seront donc minimes. Des inflexions interviendront ici ou là, mais la détermination de fond ne changera pas. Si Kamala Harris est élue, elle poursuivra dans la veine des présidents démocrates depuis Clinton: plus d’OTAN, plus d’alliances militaires, plus de <em>soft power</em>, d’assassinats et de bombardements «pour la démocratie et les droits de l’Homme». 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Au contraire, il a intérêt à une escalade des tensions – en autorisant par exemple les frappes de missiles à l’intérieur du territoire russe – de façon que son successeur, quel qu’il ou elle soit, ne puisse pas revenir en arrière et poursuive la mission que les néoconservateurs américains ont assignée à leurs présidents: préserver la suprématie américaine, affaiblir la Russie et contenir la Chine à n’importe quel prix. </p> <p>Cette escalade va nécessairement entrainer des ripostes, aussi bien au Proche-Orient qu’en Ukraine, puisque les deux conflits sont liés. On a vu que les Ukrainiens interviennent désormais en Afrique et en Syrie, chasses gardées russes, et que les Russes et les Iraniens ont lancé un message très clair à Israël et aux Etats-Unis en autorisant une frappe dévastatrice d’un missile hypersonique contre un nœud logistique israélien à Jaffa en début de semaine. 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Mais c’est la première fois que la grande architecte de la politique américaine en Ukraine reconnait son implication dans l’échec de ces négociations. Cela met en tout cas définitivement fin aux élucubrations des médias occidentaux qui ont toujours cherché à nier l’existence, puis à minimiser l’importance de ces pourparlers de paix.</p> <p>Victoria Nuland n’est plus au pouvoir. Elle surveille moins son langage et peut s’exprimer plus librement. Elle veut aussi faire valoir son bilan. Elle parle donc avec une certaine fierté et se montre très satisfaite d’avoir réussi à faire échouer la paix.</p> <p>Elle laisse aussi entendre que les Etats-Unis, c’est à dire elle, auraient appris très tard que des négociations avaient lieu.</p> <p>Pures fariboles! Je ne crois pas un seul instant que les Ukrainiens aient mené des négociations avec la Russie à l’insu de leurs mentors. 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Sur le plan économique tout d'abord, on assiste à un rééquilibrage massif, durable et irréversible de la création de la richesse mondiale en faveur des pays d'Asie et du Sud.
En parité de pouvoir d’achat, le PNB consolidé du groupe BRICS+ dépasse désormais le PNB total des pays du groupe G7/UE/OTAN. Pour la première fois depuis la révolution industrielle, le Sud devance le Nord. Les sept milliards de «pauvres» passent devant le milliard d’habitants des pays les plus riches. Dans son étude 2023, la CIA classait la Chine en tête de l'économie mondiale avec 31'227 milliards de dollars de PNB en PPP, les Etats-Unis en seconde position avec 24'662 milliards, l'Inde en troisième (13'104 milliards) et, plus surprenant, la Russie à la quatrième place (5'816 milliards) devant le Japon, l'Allemagne le Brésil, l'Indonésie, la France et le Royaume-Uni (3'700 milliards environ). (Voir Real GDP (purchasing power parity) Comparison - The World Factbook (cia.gov).)
Si l'on calcule la puissance économique en termes de capacité productive réelle (le total des biens et marchandises physiques produits), la différence est encore plus spectaculaire: la Chine pèse à elle seule autant que les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon réunis tandis que l'Inde passe devant les Etats-Unis et que la Russie occupe la cinquième place juste devant l'Indonésie.
Et ce n'est pas tout. Malgré le prétendu ralentissement chinois, la Chine, l'Inde, la Russie et les autres pays d'Asie restent les moteurs de la croissance mondiale. La croissance chinoise a ralenti mais demeurait deux fois plus forte que celle des Etats-Unis et de l'UE au premier semestre 2024. Quant à la Russie, grâce aux sanctions occidentales, sa capacité productive a bondi de 42% depuis le début de la guerre en Ukraine, passant largement devant le Japon.
Naturellement, vous ne trouverez pas trace de ces évolutions dans les médias occidentaux, trop occupés à relayer les appels aux armes du président Zelensky et les apologies de la violence de Benjamin Netanyahou, ou à célébrer les pompeuses cérémonies de l'Eurovision ou de l'inauguration des JO de Paris.
Mais l'élément le plus nouveau, c'est la volonté idéologique et stratégique des BRICS de s'imposer sur la scène mondiale, non pas contre mais à côté de l'Occident, en instaurant un nouvel ordre du monde fondé sur la multipolarité plutôt que sur l'hégémonie et la confrontation. Dans un article emblématique de cette volonté de changement (The Nation, July 16, 2024), la sénatrice pakistanaise Sehar Kemran a parfaitement théorisé cette volonté générale de «saisir le moment multipolaire».
Profitant de l'opportunité ouverte par les BRICS, les petites et moyennes puissances s’enhardissent et cherchent à récolter elles aussi les dividendes politiques et économiques de la nouvelle donne géopolitique. La rivalité américano-chinoise pour l’influence mondiale, la guerre en Ukraine et l’indignation suscitée par le massacre des Palestiniens ont créé de nouvelles solidarités et leur offrent de nouvelles opportunités.
Les Etats des BRICS+ et du Sud Global aspirent désormais à affirmer leur place, leurs cultures nationales, leur vision du monde sur la scène mondiale. Ils sont en train de jeter les bases d'un nouveau soft power, en réhabilitant les valeurs de souveraineté et d’égalité des peuples et des Etats que l'Occident a délaissées ou détournées à son seul profit. Ces revendications trouvent un large écho dans leur jeunesse et leur société civile, comme on l'a vu récemment avec le plan de paix africain pour l'Ukraine et la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide en Palestine.
Et cela, quelles que soient leurs différences idéologiques. Les uns affirment ou réaffirment leurs convictions communistes (Chine, Vietnam, Corée du Nord), les autres leurs inclinations conservatrices (Russie, Inde, Arabie saoudite, Turquie), tandis que d'autres encore affichent leur attachement à la démocratie libérale et au progressisme sociétal (Brésil, Afrique du Sud).
Sur le plan pratique et diplomatique enfin, les BRICS développent un nouveau mode opératoire, de type transactionnel. Ils sont en train de créer un système de coopération pragmatique, fondé sur la recherche et le développement des intérêts communs plutôt que sur l'application de règles mondiales imposées d’en haut, sur le modèle du rules based order américain.
Cette coopération sans ingérence, ou ce plurilatéralisme coopératif comme on pourrait l'appeler, refuse les diktats du «un ordre unique pour tous», du «diviser pour régner», du «si tu veux la paix prépare la guerre», du «qui n'est pas avec nous est contre nous» qui sont à leurs yeux caractéristiques du projet colonialiste puis néo-colonialiste que l’Occident a essayé de leur imposer depuis la Renaissance.
Un professeur chinois récemment invité au GCSP à Genève rappelait que ce qui différenciait la Chine des Etats-Unis, c’est que les seconds n’hésitaient pas à envahir, bombarder ou envoyer leurs troupes lorsque leurs intérêts étaient menacés tandis que les Chinois, en cas de différends avec leurs voisins, réglaient la querelle avec des canons à eau, comme c’est le cas avec les Philippins et les Vietnamiens dans la mer de Chine. Même chose à propos du conflit frontalier avec l’Inde: la dernière échauffourée s’est réglée à coups de poings plutôt qu’à coups de canon.
La condition pour être admis dans les BRICS est de ne pas prendre de mesures de force ou de coercition contre un autre membre: pas de sanctions économiques ou politiques ni de confrontations armées entre membres, pas d’ingérences dans la politique intérieure des Etats. Le contraire de ce que pratique l’Occident en somme.
On verra ce que donne le sommet de Kazan. Une trentaine de chefs d’Etat et de Premiers ministres sont attendus. Il est intéressant de constater qu’il a été précédé de dizaines de forums ministériels et de la société civile qui ont abordé toutes sortes de domaines, académiques, environnementaux, parlementaires, économiques, techniques, scientifiques et culturels. Ce qui prouve que les ambitions ne sont pas limitées au commerce et à l’économie.
Sur le plan de la sécurité, l’Organisation de Coopération de Shanghai fonctionne sur les mêmes principes: égalité des membres et absence d'alliances militaires exclusives de type OTAN, lesquelles sont forcément perçues comme agressives par ceux qui n'en sont pas membres. Ainsi la Russie et la Chine insistent-elles beaucoup sur leur coopération «sans limite», mais tout en précisant derechef qu’il n’est pas question d’une alliance militaire.
De son côté, l’ensemble eurasien suit le même modèle, malgré les querelles de voisinage et les contentieux historiques. Pour la première fois de leur histoire, l'Asie, l'Europe et les mondes arabo-musulman et hindou se trouvent intégrés dans un même continuum, sans puissance disruptive qui s’interpose.
Voilà qui ouvre des perspectives inédites et prometteuses. Par les temps qui courent, c’est une bonne nouvelle.
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Depuis le 8 octobre 2023, il n’est plus possible de s’y tromper. Ces mantras ne signifient plus rien et relèvent de la pure propagande depuis que le gouvernement de Tel-Aviv a décidé de riposter à l’attaque sanglante du Hamas de façon disproportionnée, en bafouant le droit international et en multipliant les crimes de guerre.</p> <p>Pendant longtemps, on a tout pardonné à Israël, en raison du crime monstrueux de l’Holocauste, du droit à la légitime défense, de la lutte contre l’antisémitisme, de la sympathie pour le petit David contre les grands Goliaths arabes. L’épuration ethnique de 1948, l’annexion illégale du Golan, l’occupation de la Cisjordanie, le camp de concentration à ciel ouvert de Gaza, le Mur de la Honte qui sépare Israël de ce qui aurait dû être l’Etat palestinien, l’apartheid des Palestiniens de Cisjordanie, les massacres de Sabra et Chatila, les invasions du Liban, les assassinats ciblés d’opposants arabes et de généraux iraniens, les bombardements de la Syrie, tout cela avait été effacé, oublié, passé par pertes et profits, classé au rayon des dommages collatéraux justifiés par le droit d’Israël à exister à n’importe quel prix. </p> <p>En début de semaine, la commémoration des massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 a été une fois de plus l’occasion de blanchir Israël dans les médias et chez les dirigeants occidentaux. Ce fut fascinant de voir comment, dans les milliers d’interviews, de débats et de reportages consacrés à l’événement, on a donné une fois de plus la parole à des experts qui parlaient de tout, sauf des spoliations, des exactions, des expulsions, des tortures, des meurtres commis à l’égard des centaines de milliers de Palestiniens, en faisant comme si tout cela n’avait jamais existé et que la vengeance du Hamas tombait du ciel comme la foudre sur de pauvres innocents vierges de tout reproche. </p> <p>En Europe et aux Etats-Unis, personne ne veut se souvenir que l’attaque du 7 octobre répondait aux provocations répétées des fanatiques religieux juifs contre la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, et que l’opération du Hamas s’est précisément appelée ainsi pour venger cet affront. Qu’Israël a pris en 2018 le nom officiel d’«Etat-nation du peuple juif» et n’a donc pas de leçon à donner aux islamistes en matière d’extrémisme religieux. Que les prétendues décapitations de bébés et de femmes le 7 octobre 2023 n’étaient qu’inventions de la propagande des organisations de colons juifs les plus extrémistes.</p> <p>Mais cet aveuglement et ces dénégations deviennent de plus en plus intenables, insupportables même aux yeux de celles et ceux qui font l’effort de s’informer. Les excès commis depuis douze mois dans la répression aveugle des civils palestiniens, avec des images de sang et de destruction visibles par tous malgré la censure, font qu’il n’est plus possible d’accepter cette vision partiale et tronquée des choses. Aux yeux de la majorité mondiale dans tous les cas, le mythe de «l’oasis de liberté encerclée par les forces de la tyrannie et du fanatisme» s’est effondré. A l’ONU, Israël, qui bénéficiait d’un large appui jusqu’à l’an dernier, a vu ses derniers soutiens s’évaporer au fil des votes. Mêmes les Iles Marshall et le Malawi, toujours prompts à s’aligner sur leurs anciens maîtres américain et britannique, ont changé de camp. Lors du vote de la dernière résolution, Washington s’est retrouvé seul aux côtés de Tel-Aviv. Cela devrait poser question.</p> <p>Je le dis avec regret pour mes amis israéliens. Je garde toujours un souvenir lumineux de ma dernière visite à Jérusalem pour un dîner en l’honneur de Carl Bernstein, l’un des deux héros qui avaient à l’époque osé dénoncer le scandale du Watergate et inspiré des générations de journalistes. Lors de cette visite, j’eus aussi le bonheur d’être convié au shabbat le plus fraternel et le plus intense qu’il m’ait été donné de vivre, sur les terrasses de la Vieille Ville qui font face au Mur des Lamentations et à l’Esplanade des mosquées. Des jeunes soldates en uniforme y participaient, mitraillette en bandoulière. De soldates qui doivent désormais s’accommoder d’une armée qui commet des crimes de guerre.</p> <p>Aujourd’hui en effet, il n’est plus possible d’ignorer l’ampleur des atrocités et des destructions commises envers des innocents, des civils, des enfants. Comment peut-on pleurer les 815 civils massacrés par le Hamas le 7 octobre 2023 et rester de marbre devant les 17'000 enfants palestiniens tués en un an par les bombes israéliennes?</p> <p>Cette simple question suffit à rendre Israël moralement indéfendable. Désormais, le droit, la vérité et la justice ont changé de camp.</p> <p>Les sionistes les moins obtus commencent à s’inquiéter de ce retournement des perceptions. Les derniers gouvernements israéliens ont «affaibli l’Etat. Au lieu d’investir dans la science, l’éducation et la cohésion interne, ils ont dilapidé les ressources en construisant des colonies et en s’engageant dans des provocations inutiles. 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Mais elle témoigne davantage du succès mondial du <i>soft power</i> américain que de la réalité effective. Le lendemain des élections de novembre 2016, je me suis retrouvé sur un plateau de télévision russe à Moscou pour commenter l’élection de Trump, dont les Russes attendaient beaucoup et espéraient qu’il renverse l’hostilité de l’Occident à leur égard. Je les déçus en pronostiquant que rien ne changerait pour eux. Certes, les Républicains étaient plus hostiles à la Chine qu’à la Russie alors que les Démocrates étaient d’abord antirusses avant d’être antichinois. Mais les deux camps se rejoindraient pour faire trébucher à la fois l’une et l’autre, parce qu’ils les voyaient toutes deux comme des menaces systémiques pour leur hégémonie.</p> <p>Huit ans plus tard, rien n’a changé sur le plan global sinon que la lutte pour la domination du monde – hégémonie contre multipolarité – s’est exacerbée et a éclaté en guerres ouvertes et de longue durée. Désormais, la paix ne sera pas possible tant que l’Occident ne renoncera pas à son ambition multiséculaire de dominer le reste du monde ou n’aura pas vaincu ses adversaires. Acculé, paniqué par la montée en puissance des forces contestatrices et son déclin relatif, il est devenu aussi dangereux qu’un lion blessé.</p> <p>La seule chose qui a changé est que les tensions se sont aussi exacerbées à l’intérieur des Etats-Unis. Les Démocrates avaient ouvert les hostilités en 2016, en montant en épingle l’affaire du Russiagate pour discréditer l’élection de Trump puis le destituer. Lequel a riposté en janvier 2021 avec les émeutes du Capitole et son refus de concéder sa défaite. Aujourd’hui, tout est possible. Le pays, profondément divisé, doit décider entre deux modèles de société fortement antagoniques. Le chaos et la guerre civile peuvent survenir. Mais le pire n’est pas sûr car, jusqu’ici, le patriotisme constitutionnel des Américains et leur croyance quasi religieuse dans leur vocation à régenter le monde l’ont toujours emporté sur les dissensions. L’idéologie y finit toujours par s’effacer devant le pragmatisme et les intérêts bien compris. </p> <p>Les slogans des candidats ne se ressemblent-ils pas comme deux gouttes d’eau? Entre le «<em>Make America Great Again</em>» de Trump et le «<em>Restore The American Leadership</em>» de Biden, difficile de voir une différence dans le degré de chauvinisme. Une injonction que le Secrétaire d’Etat de Biden Anthony Blinken a reprise à son compte ces jours-ci. Lire dans le prochain numéro de <i>Foreign Affairs</i>, son appel à «reconstruire le leadership pour un monde nouveau» (<em>Rebuilding Leadership for a New World</em>, <em>Foreign Affairs</em>, November/December 2024, à paraître.)</p> <p>Il est certain que la bourgeoisie culturelle et les élites dirigeantes européennes préféreront toujours un ou une Démocrate policée à un Républicain mal élevé, brutal, grossier, «populiste». Elles éprouvent à son égard la même aversion que pour leurs populistes décrétés d’extrême droite ou d’extrême gauche, telle l’Allemande Sarah Wagenknecht. Les uns et les autres, Trump en tête, font insulte à leur progressisme affiché et à leur raffinement revendiqué. Et elles abhorrent d’autant plus Trump qu’il ne les ménage pas et expose crûment leur servilité et leur statut subalterne dans l’ordre du monde: «Payez et fermez-la!» n’est pas un ordre que l’on aime s’entendre dire lorsqu’on prétend au rôle d’alliés des Etats-Unis et de co-leaders du «monde libre».</p> <p>Sur les fronts militaires, aussi bien en Israël qu’en Ukraine, les changements seront donc minimes. Des inflexions interviendront ici ou là, mais la détermination de fond ne changera pas. Si Kamala Harris est élue, elle poursuivra dans la veine des présidents démocrates depuis Clinton: plus d’OTAN, plus d’alliances militaires, plus de <em>soft power</em>, d’assassinats et de bombardements «pour la démocratie et les droits de l’Homme». 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Au contraire, il a intérêt à une escalade des tensions – en autorisant par exemple les frappes de missiles à l’intérieur du territoire russe – de façon que son successeur, quel qu’il ou elle soit, ne puisse pas revenir en arrière et poursuive la mission que les néoconservateurs américains ont assignée à leurs présidents: préserver la suprématie américaine, affaiblir la Russie et contenir la Chine à n’importe quel prix. </p> <p>Cette escalade va nécessairement entrainer des ripostes, aussi bien au Proche-Orient qu’en Ukraine, puisque les deux conflits sont liés. On a vu que les Ukrainiens interviennent désormais en Afrique et en Syrie, chasses gardées russes, et que les Russes et les Iraniens ont lancé un message très clair à Israël et aux Etats-Unis en autorisant une frappe dévastatrice d’un missile hypersonique contre un nœud logistique israélien à Jaffa en début de semaine. 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Mais c’est la première fois que la grande architecte de la politique américaine en Ukraine reconnait son implication dans l’échec de ces négociations. Cela met en tout cas définitivement fin aux élucubrations des médias occidentaux qui ont toujours cherché à nier l’existence, puis à minimiser l’importance de ces pourparlers de paix.</p> <p>Victoria Nuland n’est plus au pouvoir. Elle surveille moins son langage et peut s’exprimer plus librement. Elle veut aussi faire valoir son bilan. Elle parle donc avec une certaine fierté et se montre très satisfaite d’avoir réussi à faire échouer la paix.</p> <p>Elle laisse aussi entendre que les Etats-Unis, c’est à dire elle, auraient appris très tard que des négociations avaient lieu.</p> <p>Pures fariboles! Je ne crois pas un seul instant que les Ukrainiens aient mené des négociations avec la Russie à l’insu de leurs mentors. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@miwy 18.10.2024 | 15h39
«"Un professeur chinois ... rappelait que ce qui différenciait la Chine des Etats-Unis, c’est que les seconds n’hésitaient pas à envahir, bombarder ou envoyer leurs troupes lorsque leurs intérêts étaient menacés tandis que les Chinois, en cas de différends avec leurs voisins, réglaient la querelle avec des canons à eau". Excellente nouvelle pour Taïwan et donc, selon M. Mettan, les récents exercices militaires chinois encerclant Taïwan n'étaient dus qu'au fait qu'il y avait pénurie de canons à eau ?»
@Billy Boy 21.10.2024 | 09h37
«A lire votre article unilatéral, les BRICS baigneraient dans l’huile.
Tous les BRICS sont beaux tous les BRICS sont gentils !
Si je vous comprends bien, si l’Ukraine intégrait les BRICS, selon la charte des BRICS, la Russie respecterait sans problème l’intégralité régionale de l’Ukraine, de même, la Chine respecterait Taïwan, etc.
Si seulement ce pouvait en être ainsi!»