Culture / Vœux pieux
De jeunes mariés ouzbèkes et leur famille. © Jean-Pierre Dalbéra - CC BY 2.0
En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 37, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Yves Tenret', 'description' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'title' => 'Vœux pieux', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 37, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5210, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'D'Edouard Manet à Robert Ryman et vice-versa', 'subtitle' => 'Remarquable et passionnant, «Atopiques. De Manet à Ryman», de Jean Clay, qui vient de paraître à L’Atelier contemporain, nous fait revivre le rapport de la génération mai 68 avec les pratiques artistiques les plus avancées de l’époque.', 'subtitle_edition' => 'Remarquable et passionnant, «Atopiques. De Manet à Ryman», de Jean Clay, qui vient de paraître à L’Atelier contemporain, nous fait revivre le rapport de la génération mai 68 avec les pratiques artistiques les plus avancées de l’époque.', 'content' => '<p>L’auteur de ses chroniques, à peine sorti de l’enfance, Jean Clay (1934), a fréquenté des artiste tels Jean Dubuffet et Georges Mathieu car l’un de ses amis était le fils d’un galeriste. Assidu au Louvre dès l’âge de 16 ans, il entre au <i>Monde</i> comme stagiaire à 18, en 1952, et de 1958 à 1971, est journaliste à <i>Réalités</i>, la revue illustrée la plus lue d’après-guerre. Du coup, il rencontre de nombreux artistes tel Marcel Duchamp ou Andy Warhol et écrit le premier article en français sur le minimalisme américain.</p> <h3>Les années<i> Robho</i> </h3> <p>Avec le performeur Julien Blaine, en 1966, il fonde la revue <i>Robho</i>, périodique qui tout en relayant des pratiques artistiques n’en dénonce pas moins les excès de la société du spectacle. </p> <p>Dans les écrits qu’il consacre à l’art optique, l’art du mouvement, l’art-événement et l’art-environnement, il utilise un vocabulaire étendu de la description et fait preuve d’une observation minutieuse et aiguë. </p> <p>Il se montre grand défenseur de Jesús Rafael Soto, le destructeur méthodique de toute forme stable, de toute forme figée. Dorénavant, toute évaluation vivante du réel doit englober des données comme l’espace-temps, la transformabilité permanente des choses, la fluidité et la ductilité des phénomènes naturels, le caractère corpusculaire et ondulatoire de la matière énergie.</p> <p>C’est Clay qui trouve l’appellation <i>Pénétrable</i> pour l’œuvre de 400 m<sup>2</sup> accrochée entre les deux ailes du Palais de Chaillot: une pluie faite de milliers de fils de nylon suspendus provoquant, d’après lui, ivresse et joie chez le spectateur.</p> <p>La peinture est finie, dit-il, et cette intuition, on pouvait déjà la pressentir dans les formes rongées de Rembrandt, vaporeuses de Watteau, noyées de Turner. Dès 1960, Allan Kaprow a proposé l’abandon de l’idée de permanence et l’utilisation de matériaux de la vie de tous les jours.</p> <p>Chaque individu, passif et actif, doit devenir partie intégrante de l’œuvre, spectateur et acteur. Nous savons que l’art aujourd’hui se situe dans un nouveau dialogue avec le réel – que le vrai rapport n’est plus à l’intérieur de l’œuvre, mais entre l’œuvre et la vie, écrit-il.</p> <p>Hans Haacke, formellement inventif et conceptuellement gênant pour les institutions culturelles capitalistes, correspond au type d’artiste qu’il soutient. Ses œuvres dérangeantes, manipulables et anonymes, vont défaire l’institution. A la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence, par exemple, il construit un spectacle dénonçant l’aspect commercial de cette fondation.</p> <h3>Triomphe de l’art bourgeois</h3> <p>En 1968, considérant intolérable la confiscation de la créativité à des fins d’embellissement d’une société obscène, Jean Clay se déclare être pour l’artiste offensif, pour le mouvement, la participation du public, le <i>Pénétrable</i>, le happening et l’art conceptuel et contre l’art activité inoffensive, marginale et décorative. Il soutient toutes les entreprises fondées sur l’absence de limites, toutes les initiatives dont en commençant, on ne connaît pas le terme.</p> <p>Mais dès 1971, il constate que la culture, devenue chaque jour davantage l’ingrédient indispensable à toute opération d’intoxication commerciale ou politique, contribue à la crétinisation générale des consciences et à l’abrutissement des masses par les intellectuels qui apportent une aura de spiritualité à la marchandise et à ce qui l’emballe. La répétition du signe de Daniel Buren, par exemple, étant la même que celle d’un chevron qui représente une marque automobile, le logotype d’un produit-marchandise.</p> <p>A présent, on passe de l’artiste marginal à l’artiste vedette, excentrique et sublime (Warhol) ou légendaire (Pollock mort) et le système impose partout ses trois conditions: l’artiste doit réduire sa recherche à la production d’objets commercialisables, la valeur d’échange de son travail doit l’emporter sur sa valeur d’usage et il doit constamment réaffirmer la pureté de ses intentions et de son travail.</p> <h3>Esthétisation de l’aliénation </h3> <p>Oui, cette société du chloroforme se satisfait d’un art constat, d’un art de la non-intervention qui reflète et favorise la réification collective et dans laquel l’importance supposée de l’artiste est inversement proportionnelle à l’originalité de son acte. Max Baxter urine dans la neige. Bruce Nauman demande à un conservateur de musée de faire des bonds. Robert Barry diffuse dans des parcs des gaz invisibles. Edward Ruscha présente des photos d’anciennes petites amies. On Kawara envoie chaque jour une carte postale spécifiant l’heure à laquelle il s’est levé. Ambitions minuscules dans lesquelles la société bourgeoise se découvre avec ravissement telle qu’elle se rêve: immuable et universelle. </p> <p>Le commerce de détail liquide le cinétisme en de multiples gadgets qui simulent le mouvement pour ne pas avoir à le vivre. Vasarely inspire papiers peints et bottines de femmes. Au rayon emballage, personne n’a poussé plus avant que lui l’esthétisation de l’inhumanité de la vie urbaine.</p> <h3>Les années <i>Macula</i></h3> <p>Créée en 1976 et devenue une maison d’édition en 1979, <i>Macula</i> nait dans une époque surexcitante intellectuellement, nous dit Jean Clay. Walter Benjamin enfin traduit, lecture de Roland Barthes, fréquentation du séminaire d’Hubert Damisch, où s’articule une parole euphorisante, rencontre de Christian Bonnefoi, découverte de Robert Ryman.</p> <p>Les années révolutionnaires sont révolues. Personne ne croit plus que l’art peut changer le monde. Plus un mot sur la politique, rien que formes, matériaux, techniques et virtuosité jubilatoire dans l’analyse des œuvres.</p> <h3>L’art comme interrogation</h3> <p>La modernité, pour Jean Clay, de Cézanne à Ryman, en passant par Pontormo, est l’art de transposer dans la peinture les propriétés du dessin.</p> <p>Et partant de là, toute une histoire revient: Seurat et ses tableaux à la matière homogène, sans commencement, ni fin. Les papiers peints de Vuillard, sa dilution de la figure, non pas dans la lumière, mais dans la texture, la tâche, la touche, ses personnages rongés, mités, abolis dans la tavelure qui les cerne, l’épaisseur, le feuilletage, l’interpénétration des couches, l’interférence des strates, les grattages.</p> <p>Monet, le précurseur, qui n’a atteint son public que dans les années 1950, avec une génération de peintres américains qui reconnaît être en dette envers lui et ses <i>Nymphéa</i>s, dix-neuf panneaux de continuum spatiotemporel, de tissu sans couture, d’espace sans charnière.</p> <p>Cette mise en crise est aussi le résultat du travail de Malevitch, de ses deux achromes accrochés horizontalement au plafond ou de Piet Mondrian, qui pointe l’ambivalence et l’incertitude restées inaperçues dans les formes classiques des arts, de Van Doesburg qui retournait les peintures face au mur afin de les utiliser simplement comme éléments de division de l’espace, des <i>Texturologies</i> de Dubuffet, sans centre ni cible.</p> <h3>Les purs: Robert Ryman & Martin Barré</h3> <p>Ryman gagne sa vie en étant gardien de musée. La première fois que notre auteur va dans son atelier, il passe devant un tableau blanc sans comprendre qu’il vient de passer devant une œuvre! Dans <i>Macula</i>, il lui consacre un époustouflant entretien de 37 pages.</p> <p>Ryman, sa force, est d’interroger méthodiquement tout: le statut de la signature, l’éclairage de la galerie, la géométrie du boulon porteur, la persistance du pinceau à se soutenir égal tout au long du recouvrement systématique d’une surface, les variations discrètes de deux ou trois modules de brosse, le changement de pigment, huile puis émail, la subreptice réduction ou suppression d’un élément dans une série.</p> <p>Martin Barré, lui, se demande: Qu’en est-il du fond comme limite? Et envisage chaque tableau à la fois en lui-même et comme un élément en relation avec les autres œuvres de la série auquel il appartient. Il mène un travail précis, où s’élaborent des articulations choisies entre couleurs et réserves, premiers et arrières plans, espace pictural et hors-champ, transparence et bordure. </p> <h3>Edouard Manet, le précurseur</h3> <p>C’est à Manet que Clay fait remonter le repérage des éléments centraux de l’esthétique moderne et de la mise en crise de la peinture tout entière. Il est le premier peintre à ressentir comme dissociable tous les constituants matériels du tableau tels que surface, limite, couleur, texture, geste, – et à les traiter comme un jeu de variables. Moire des tissus, satin, taffetas, creps – paravents, tapisseries, papiers peints. Puisant chez les peintres anciens tels Titien ou Goya, mélangeant et synthétisant Carrache et Rubens, empruntant à l’art japonais, s’inspirant de la photographie, il subvertit les notions de continuité linéaire, de progrès, d’origine. Il n’a pas de style et il les a tous. Chacune de ses œuvres est contredite par la suivante. Qui poussa aussi loin, avant lui, l’écart entre peinture et ossature, accentua la déconstruction gestuelle de la figure humaine jusqu’à traiter de la même façon tête, vêtements, décor? Et pour finir, apothéose, Jean Clay le compare à Jean-Luc Godard!</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1729673279_clr6e9f7balz.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="249" /></p> <h4>«Atopiques. De Manet à Ryman», Jean Clay, Editions L’Atelier contemporain, 496 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'd-edouard-manet-a-robert-ryman-et-vice-versa', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5174, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Hannah Arendt et les parias à Paris', 'subtitle' => 'Au Danemark, lors d’une remise de prix, Hannah Arendt (1906-1975) déclara que, née et élevée en Allemagne, elle avait vécu ensuite huit années heureuses en France; pour éclairer cette surprenante déclaration les 500 pages du livre de Marina Touilliez ne sont pas de trop. «Parias» est un livre sur l’amitié et sur l’amour. On y rencontre Günther Stern (Günther Anders), Heinrich Blücher, Walter Benjamin, Dora Benjamin, Fränkel et Rudolph Neumann, Chanan et Lotte Klenbort, Eric et Herta Cohn-Bendit, Lisa Fittko, Fritz Lieb, Arthur Koestler, Daphné Hardy et deux, trois encore.', 'subtitle_edition' => 'Au Danemark, lors d’une remise de prix, Hannah Arendt (1906-1975) déclara que, née et élevée en Allemagne, elle avait vécu ensuite huit années heureuses en France; pour éclairer cette surprenante déclaration les 500 pages du livre de Marina Touilliez ne sont pas de trop. «Parias» est un livre sur l’amitié et sur l’amour. On y rencontre Günther Stern (Günther Anders), Heinrich Blücher, Walter Benjamin, Dora Benjamin, Fränkel et Rudolph Neumann, Chanan et Lotte Klenbort, Eric et Herta Cohn-Bendit, Lisa Fittko, Fritz Lieb, Arthur Koestler, Daphné Hardy et deux, trois encore.', 'content' => '<p>Hannah Arendt a perdu son père à l’âge de six ans et c’est sa mère, admiratrice fervente de Rosa Luxembourg, qui l’a élevée. Dans les années 1920, le dégoût de la politique imprègne la <i>génération perdue</i> et en 1924, à son arrivée à Marbourg, elle ne s’intéresse ni à l’univers juif, ni à la classe ouvrière. Elle y aime Heidegger puis se sauve à Heidelberg où, en 1928, elle soutient sa thèse sur le concept d’amour chez saint Augustin.</p> <p>En 1929, elle épouse Günther Stern.</p> <p>En 1931, ayant la certitude que les nazis vont arriver au pouvoir, elle s’intéresse dorénavant à la politique et en 1932, elle se rapproche de Kurt Blumenfeld qui dirige un mouvement sioniste. A Francfort, des universitaires, dont Adorno, ayant bloqué la candidature de Günther Stern, le couple déménage à Berlin où Günther contacte Bertolt Brecht, qui le recommande à un quotidien dont il devient, sous le pseudonyme de Gustave Anders, l’homme à tout faire et à tout écrire.</p> <h3>Hitler chancelier</h3> <p>Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier de la République allemande. Le 27 février a lieu l'incendie du Reichstag. Aussitôt toutes les libertés civiles et politiques sont suspendues. 4'000 personnes sont arrêtées. Hannah Arendt entre résolument en politique et décide d’aider les persécutés. En juillet 1933, sa mère et elle sont arrêtées. Sa mère est relâchée rapidement et elle, huit jours plus tard. Elles sont accueillies ensuite par une amie à Genève où Hannah travaillera pendant deux mois à la SDN avant de partir pour Paris.</p> <h3>Paris, capitale des Années folles</h3> <p>Sa mère, jeune, a passé trois ans à Paris et y a toujours des amis. La gauche y appelle à la fraternité avec les antinazis.</p> <p>Walter Benjamin, qui y séjourne se trouve être le cousin d’Anders. Hannah et lui vont devenir très amis, cultivant tous deux un amour très profond pour la capitale française.</p> <p>Hannah y abandonne ses ambitions universitaires et s’occupe de la prise en charge de jeunes gens à qui l’on donne des cours de sionisme et d’hébreu pour les préparer à leur installation en Palestine. Ensuite, secrétaire de la baronne Germaine de Rothschild, elle supervise ses œuvres de charité. Assailli par des demandes d’aides, les dirigeants israélites ont le sentiment d’avoir affaire à une horde de «<i>schnorrers»</i>, c'est-à-dire de mendiants sournois vivants aux crochets des gens honnêtes. Etant contre l’assimilation, Arendt conceptualise alors les catégories de <i>parvenu</i> et de <i>paria</i>.</p> <p>Dirigeant le bureau français de l’Aliyah des jeunes, elle dispense à des adolescents exilés une formation professionnelle. De 1935 à 1936, elle en fait émigrer 120. Passant le printemps 1935 en Palestine, elle en revient, tout en restant attachée à ce pays, vaccinée contre le sionisme.</p> <p>En 1936 Anders part pour les Etats-Unis. Au printemps, un certain Heinrich Blücher assiste à une conférence d’Hannah Arendt. Hannah a 29 ans, lui 36. En juin, quelques jours après le départ de Günther, attirée par l’humour et l’intelligence de ce Berlinois, elle l’invite avec un autre ami à diner dans sa chambre d’hôtel et succombe à son charme.</p> <p>Un dialogue intense s’établit entre eux. Heinrich n’y va pas de main morte pour critiquer les sionistes. Sur la Palestine, il lui écrit: «Vouloir en cadeau tout un pays, pour ainsi dire, par charité, n’est-ce pas comme si on voulait faire en sorte qu’une femme qui ne peut pas vous aimer couche quand même avec vous, par charité chrétienne – ou juive?» </p> <p>Le 4 mai 1936 voit la victoire du Front populaire en France. Le 17 juillet, la guerre d’Espagne éclate. En 1937, Hannah et Heinrich s’installent ensemble et l’amitié tient une place centrale dans leur vie. Fritz Fränkel, un médecin et ami, vit au 10, rue Dombasle dans le 15ème arrondissement, dans un immeuble neuf en béton armé où habitent aussi Rudolph Neumann et sa femme; Fränze, Arthur Koestler et sa compagne, Daphné Hardy et à partir de janvier 1938, Walter Benjamin.</p> <p>Hannah et Heinrich s’y rendent souvent. On y joue au poker ou aux échecs. On peut y croiser Mina Flake, médecin, Dora Benjamin, Robert Gilbert, compositeur et parolier, Erich Cohn-Bendit, avocat spartakiste et Herta David. C’est grâce à cette petite tribu qu’ils se sentent chez eux à Paris.</p> <h3>D’«indésirables» à «ennemis d’Etat» (1938-1939)</h3> <p>Quelques jours après la Nuit de cristal, le décret-loi du gouvernement Daladier portant sur la police et le statut des étrangers aggrave leurs conditions de vie. En mai 1939, Martha, la mère d’Hannah vient s’installer avec le couple. Ils vivent dans un appartement à dix minutes à pied de la rue Dombasle. Depuis la fin 1938, Hannah travaille pour le<em> Central Bureau for the Settlement of German Jews</em> pour lequel elle négocie avec les autorités françaises des visas de transit. </p> <p>Le 23 août 1939 est signé le pacte germano-soviétique. La guerre, inévitable, éclate. Les réfugiés Blücher, Benjamin, Cohn-Bendit, Fränkel, Neumann et Krüger, sont arrêtés.</p> <h3>Dans les camps de la République (1939-1940)</h3> <p>Ils sont tous emmenés au Stade olympique de Colombes et incarcérés en plein air, sans couvertures, sans rien. Heinrich s’empresse de rassurer Hannah. Quand on lit ce qu’il lui écrit, on pleure: </p> <p>«<em>Ma petite,</em></p> <p><em>Je me suis couché pendant deux nuits sur une belle pelouse. Cohn et moi, nous avons trouvé ces nuits fort belles mais assez fraîches. J’ai trouvé ici tous les copains – y compris le malheureux Benji. Tous les Militaires et les agents sont pleins de gentillesses. Il me manque rien, sauf mon couteau, mon briquet et toutes mes allumettes.</em></p> <p><em>Il est bon de pouvoir penser à toi sous les étoiles.</em>»</p> <p>Le pouvoir, la droite française de l’époque, pétri de xénophobie, d’antisémitisme et d’anticommunisme, considère que l’indésirable est l’étranger antifasciste; il regarde les régimes autoritaires d’Italie et d’Allemagne avec une certaine sympathie.</p> <h3>Dans les camps français</h3> <p>La France se couvre de plus d’une centaine de camps improvisés enfermant 20'000 prisonniers. En partant du 10, rue Dombasle, Benjamin a emporté des lettres de Paul Valéry et Jules Romains mais il n’a personne à qui les montrer. Il souffre des reins et doit rester couché. Horkheimer et Adorno lui écrivent leur avis très positif sur la nouvelle version de son <em>Baudelaire</em>. Cela lui redonne de la force et il se lance dans un cours de philosophie en plein air pour lequel il demande, en rémunération de chaque leçon, trois Gauloises, un clou ou un crayon. La libraire Adrienne Monnier, qui connaît du monde, parvient finalement à le faire libérer.</p> <h3>L’hiver obscur de la «drôle de guerre»</h3> <p>Pour conjurer la douloureuse séparation de trois mois qu’ils viennent de vivre, le 16 janvier 1940, Hannah et Heinrich se marient. Walter Benjamin se réfugie dans le travail, le <em>black-out</em> l’angoisse, mais il croit à la défaite rapide de l’Allemagne. Heinrich affirme que l’armée française est l’une des meilleures d’Europe. Hannah dépose une demande de visa à l’ambassade des Etats-Unis et elle entraîne Heinrich et Walter dans des cours d’anglais.</p> <h3>Le supplice administratif d’Arthur Koestler</h3> <p>Le 17 janvier 1940, Koestler est relâché du camp de Vernet. Après cela, il reçoit des sursis à son expulsion du pays qui varient de quarante-huit heures à un mois. Il échoue à se faire enrôler dans l’armée anglaise et à la Croix-Rouge. Il sollicite l’aide de Léon Blum qui appelle le chef du service des étrangers à la Sureté nationale, M. Combe, mais lorsque Koestler s'y rend, il lui est impossible de le rencontrer. Arthur abandonne et se réfugie dans le je-m’en-foutisme; il termine la rédaction du<i> Zéro et l’Infini</i> qui deviendra un best-seller mondial. </p> <p>Le 10 mai, l’Allemagne envahit la Belgique. Le 12 paraît un avis enjoignant les hommes d’origine allemande de 17 à 55 ans, les femmes célibataires ou mariées sans enfant de rejoindre des centres de Rassemblement. Henri Hoppenot, un diplomate ami intervient: Benjamin, Kracauer et Koestler n’ont pas à se rendre au stade Buffalo. Blücher et Fränkel s’y rendent. Le lendemain, Hannah et Fränze Neumann partent en métro jusqu’au stade du Vélodrome d’hiver. Au 10, rue Domsbale, le chauffage central cesse de fonctionner, puis l’eau chaude, puis l’ascenseur. Le jour de l’invasion allemande, le téléphone est coupé.</p> <p>Une semaine plus tard, des policiers ordonnent à Koestler de se rendre au stade où il arrive ivre mort et raconte des mensonges à l’officier qui l’accueille. L’officier le relâche. Désormais hors la loi, le 25 mai, Daphné et lui fuient Paris.</p> <h3>Le camps de Gurs </h3> <p>Une semaine après leur arrivée au Vélodrome d’hiver, les femmes sont déportées au camp de Gurs, immense étendue désertique et insalubre dans les Pyrénées, ne comportant ni arbre ni buisson, mais des rangées de baraques alignées à perte de vue, entourées de barbelés de deux mètres de haut. Les prisonniers y sont 12'000 dont, outre Hannah Arendt, sept autres de ses connaissances, telle Dora, la sœur de Walter. On ne leur donne rien à manger. Dans la baraque baptisée «Infirmerie», il n’y a ni lit, ni médicaments. La nouvelle de l’entrée des Allemands dans Paris atteint les prisonniers à la mi-juin. Le 21, une soixantaine de femmes sortent du camp en brandissant des laissez-passer, que l’une d’entre elles a volés. </p> <h3>Les retrouvailles</h3> <p>Mai 1940. Benjamin ayant confié à Georges Bataille deux valises contenant son travail sur Paris fuit en n’emportant qu’un livre, deux chemises et une brosse à dents. Le 13 juin, Paris est déclaré ville ouverte. Le 14, les premiers bataillons allemands défilent sur la place de l’Etoile. Koestler s’engage dans la Légion étrangère, Benjamin est à Lourdes avec sa sœur Dora. Hannah y arrive. Joie des retrouvailles. Le 22 juin, Pétain signe l’armistice dont la clause 19 dit que la France s’engage à livrer tous les ressortissants allemands. Benjamin envisage le suicide. Le 25 juin, à Bayonne, Koestler tente de mettre fin à ses jours. Il pensait que le défaite était définitive et n’avait jamais envisagé que l’Angleterre continuerait le combat. Le poison qu’il avale le fait juste vomir. Arendt décide de se rendre à Monbahus, commune du Lot dans le Sud-Ouest où se trouve Lotte en espérant que Heinrich, dont elle est sans nouvelles, aura la même idée. Quelques jours plus tard, par un hasard inouï, elle le retrouve.</p> <h3>La fuite à tout prix</h3> <p>Le 6 août radio Vichy commence une campagne antisémite.</p> <p>Le 13, le fameux journaliste américain Varian Fry débarque à Marseille d’où il fera obtenir des visas d’urgence pour les Etats-Unis à bien des gens, dont Hannah et Heinrich.</p> <p>Walter Benjamin pénètre en Espagne où il apprend qu’un décret interdit désormais de laisser entrer les apatrides. Il se suicide.</p> <p>Le 23 mai 1941, Hannah et Heinrich arrivent aux Etats-Unis avec cinquante dollars en poche et ils devront y batailler longtemps pour obtenir la nationalité américaine: à la fin des années quarante commence l’ère du maccarthysme.</p> <p>En 1952, Hannah Arendt revient en Europe pour un séjour de six mois. Elle écrit à Heinrich: «<em>Paris, c’est comme être à la maison, encore plus cette fois-ci, parce que je reparle parfaitement le français et que je connais la ville comme aucune autre. Je connais même encore par cœur le réseau du métro</em>».</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1727899448_pariascouvv2.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="292" /></p> <h4>«Parias. Hannah Arendt et la "tribu" en France (1933-1941)», Marina Touilliez, Editions L’Echappée, 512 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'hannah-arendt-et-les-parias-a-paris', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 59, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5144, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les dérives du cinéma français', 'subtitle' => 'En prônant un cinéma d’auteur, François Truffaut visait à défendre le metteur en scène face à des puissances rivales – les scénaristes, les acteurs et les producteurs, nous explique Geneviève Sellier dans «Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français» qui vient de paraître aux éditions La Fabrique. Une défense absolue qui ouvre la voie aux scandales émaillant aujourd'hui la chronique du cinéma français.', 'subtitle_edition' => 'En prônant un cinéma d’auteur, François Truffaut visait à défendre le metteur en scène face à des puissances rivales – les scénaristes, les acteurs et les producteurs, nous explique Geneviève Sellier dans «Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français» qui vient de paraître aux éditions La Fabrique. Une défense absolue qui ouvre la voie aux scandales émaillant aujourd'hui la chronique du cinéma français.', 'content' => '<p>Entre 1958 et 1962, cent cinquante nouveaux cinéastes réalisent leur premier film. Une fois le combat du metteur en scène mené et remporté, c’est un culte du réalisateur-démiurge qui s’impose, une sacralisation de l’art au mépris de l’éthique et du droit, et un cinéma et une cinéphilie au masculin singulier, exaltant les tourments intérieurs de leurs héros, tourments maintes et maintes fois invoqués pour cautionner, justifier ou excuser les pires maltraitances à l’égard de très jeunes actrices.</p> <h3>Les journaux nous en parlent tous les jours</h3> <p>Le reportage sur Gérard Depardieu en Corée a eu un écho énorme.</p> <p>A-t-on le droit d’organiser un viol pour les besoins d’une scène dans un film? La cinéaste Catherine Breillat aurait fabriqué une scène de sexe oral non simulée sans prévenir son actrice qu’un inconnu allait introduire sa langue dans son sexe, puis tenter de la sodomiser, lors du tournage de <i>Romance</i>. C’est l’accusation que porte aujourd’hui la comédienne Caroline Ducey dans un récit intitulé <i>la Prédation</i>.</p> <p>Julie Delpy, sexuellement harcelée par certains réalisateurs français, raconte qu’à l’époque où elle a débuté, une jeune fille de 12 ans en couple avec un metteur en scène de 50 ans était une chose normale. Adèle Haenel débute à 12 ans dans <i>Les Diables</i> de Christophe Ruggia. Geneviève Sellier cite une douzaine de comédiennes dans le même cas, telle qu’Ariel Besse ou Judith Godrèche.</p> <p>Et dans le <i>turnover</i> de jeunes actrices que l’on jette après usage, un cas, entre tous, est emblématique, celui de Maria Schneider dans <i>Le Dernier Tango à Paris </i>en 1972.</p> <p>Séduire, modeler de très jeunes actrices et en abuser, être un Pygmalion, le schéma perdure donc depuis plus de 60 ans, avec des cinéastes nés dans les années 40, tels Jacques Doillon, Benoît Jacquot ou Philippe Garrel; dans les années 50 avec Olivier Assayas et Bruno Dumont; dans les années 60, avec Arnaud Desplechin, Leos Carax, Mathieu Amalric; et encore dans les années 70 avec Christophe Honoré et Emmanuel Mouret.</p> <p>Dans un film, Doillon se phantasme en Rodin, Jacquot en Marquis de Sade, Constant en Casanova! Et tous en soi-disant victimes des femmes.</p> <h3>Films subventionnés et entre-soi</h3> <p>Le cinéma d’auteur oppose l’individu, le mâle qui pense, qui écrit et qui crée, à sa compagne qui, elle, se gave de feuilletons télévisuels sentimentaux.</p> <p>Dans ce cinéma, les femmes sont lycéenne, étudiante ou prostituée. Les rares fois où elles exercent un métier, il est tourné en dérision. </p> <p><i>Fin août début septembre</i> d’Olivier Assayas est typique de cela: la vie du créateur est une longue souffrance, le péril qui le guette est l’intégration sociale et les femmes qui essayent de l’y attirer. 200'000 entrées seulement malgré les critiques élogieuses. Philippe Garrel, lui, n’a jamais eu plus de 95'000 entrées, et dans <i>L’Amant d’un jour</i>, il proclame que si les professeurs d’université couchent avec leurs étudiantes, c’est parce que celles-ci leur sautent dessus.</p> <p>Dans <i>Les Fantômes d’Ismaël</i> d’Arnaud Desplechin, le héros est un cinéaste, incarné par Mathieu Amalric, alcoolique et colérique, que toutes les femmes s’arrachent et en particulier des stars telles que Marion Cotillard ou Charlotte Gainsbourg.</p> <p>Benoît Jacquot s’est vanté publiquement de s’être <em>payé</em> une fille de 15 ans alors qu’il en avait 40. </p> <p>Pendant le tournage de <i>La Fille de quinze ans</i>, Jacques Doillon, 45 ans, pelote quarante-cinq fois de suite Judith Godrèche qui en a 15 et ceci en présence, sur le plateau, de sa compagne d’alors, Jane Birkin.</p> <h3>Le cinéma des hommes</h3> <p>Bref, nous dit l’autrice, les études de cinéma doivent devenir critiques, doivent tenir compte du genre, de la classe et de la race, et non pas être d’éternelles exégèses de phantasmes de cinéastes intronisés «auteur», de cinéastes qui dénient le poids du social et ceci grâce à un système d’aides qui leur permet d’échapper aux déterminismes économiques.</p> <p>L’autrice précise bien que le nombre d’entrées n’est pas son critère dominant, néanmoins, elle insiste à plusieurs reprises sur la proximité des cinéastes avec les critiques, avec les décideurs de la commission d’avance sur recettes et les animateurs des émissions spécialisées de radio du service public. Système qui pousse à produire, d’après elle, trop de films, un tiers des films français ayant réuni moins de 20'000 spectateurs en 2019, contre un quart en 2009.</p> <h3>Le cinéma des femmes</h3> <p>Soixante-trois réalisatrices françaises sont recensées sur une page Wikipédia et cela est unique au monde: Coline Serreau, Diane Kurys, Claire Denis, Nicole Garcia, etc. Oui, ça n’existe nulle part ailleurs. </p> <p>Depuis les années 1990, un bonus de 15% est accordé par le CNC (Centre National du Cinéma) pour les équipes paritaires. Le pourcentage de films tournés par des femmes s'élève à 40% en 2024. Néanmoins, l’accès aux gros budgets, qui conditionnent la visibilité des films pour le grand public, leur reste impossible.</p> <h3>Une nouvelle génération aux accents féministes assumés</h3> <p>Depuis les années 2000, des premiers films de réalisatrices portent un regard acéré sur les discriminations, harcèlements, agressions que subissent les femmes, genre <i>Baise-moi</i> de Virginie Despentes ou <i>Naissance des pieuvres</i> de Céline Sciamma. Mais le poids de la domination masculine dans le milieu du cinéma a pour conséquence que les films suivants perdent souvent leur acuité dans la critique des discriminations genrées. </p> <p>Valérie Donzelli, dans <i>L’Amour et les Forêts</i>, en 2023, traite des violences conjugales et de l’emprise avec l’espoir de permettre aux femmes qui y sont soumises de s’y soustraire.</p> <p>Le récent<i> Anatomie d’une chute</i> de Justine Triet se distingue par la maitrise de son écriture qui a nécessité quarante-deux semaines de montage. C’est l’homme, le mari, qui, suite à diverses péripéties, y est en charge du <i>care</i> et Sandra, l’épouse, qui multiplie les rencontres sexuelles. </p> <p>Alors que chez un réalisateur comme Abdellatif Kechiche, lors des scènes de sexe on voit tout, nous dit Geneviève Sellier, on ne ressent rien; chez les réalisatrices, on ne voit pas grand-chose, mais on ressent tout. </p> <h3>Le cinéma du <em>milieu</em></h3> <p>Le film social souffre en France de dramatisation abusive. Il est souvent caricatural. N’est pas Ken Loach qui veut. On retrouve donc ici et aujourd’hui le débat qui existait entre les revues <i>Positif</i> (1952) et <i>Les</i> <i>Cahiers du Cinéma</i> (1951). Vu bien sûr, à présent, à l’aune d’un regard féministe mais pas seulement. Il peut même sembler que l’entre-soi élitiste des cinéastes et critiques du cinéma d’auteur, ne vivant principalement que de subventions, soit encore plus nocif que la misogynie crasse et le paternalisme inusable régnant dans ce petit milieu consanguin. L’autrice défend l’aspect sociologique qui déplait tant à la critique cinéphilique. Par exemple les films de Jaoui-Bacri, le cinéma du «milieu».</p> <p>Un film avec des acteurs professionnels et des acteurs non-professionnels, c’est bien, écrit-elle. Cela donne de la «saveur» au film. Et si ça se passe en province, c’est encore mieux.</p> <p>La plupart des films de réalisatrices relèvent donc de ce cinéma du «milieu», se situant entre le cinéma commercial et celui d’auteur, avec une volonté de sortir de l’entre-soi. Côté travail, <i>Vénus Beauté (Institut)</i> de Tonie Marshall prend au sérieux les clients et les employées d’un institut de beauté. Autre thématique absente du cinéma masculin: dans <i>Le Lait de la tendresse humaine,</i> de Dominique Cabrera, film sur le «baby blues», la maternité. Blandine Lenoir, dans <i>Aurore</i>, traite, elle, de la ménopause. <i>La Pupille</i>, de Jeanne Herry, décrit la prise en charge des enfants nés sous X. Rebecca Zlotowski, dans <i>Les Enfants des autres,</i> donne une version positive de la garde alternée et de la belle-mère. Catherine Corsini, dans <i>La Fracture</i>, rend compte du mouvement des Gilets jaunes et de la crise de l’hôpital public, en écho direct aux événements de 2019 à La Pitié-Salpêtrière, une réussite qui s’apparente justement aux meilleurs œuvres de Ken Loach. </p> <h3>La France, pays de l'impunité artistique</h3> <p>En France, si l’antisémitisme ou le racisme ne sont plus acceptés, la violence contre les femmes continue à être banalisée, voire valorisée. </p> <p>En se débarrassant de la monarchie, la France a inventé le culte laïc du génie, l’écrivain romantique qui doit lutter contre la femme qui peut le priver de son autonomie artistique car du fait de son aliénation aux fonctions reproductives, celle-ci ne peut accéder au ciel des idées. </p> <h3>Aujourd'hui</h3> <p>Voilà donc la tâche qui s’impose à présent: revisiter – sans forcément les renier entièrement – les admirations qui nous ont construits, en ouvrant les yeux sur les abus de pouvoir que nos «grands hommes» pratiquaient au nom de l’Art. Et en s’efforçant de ne pas les perpétuer ni de les cautionner.</p> <p>Au lieu de s’attendrir sur la «douleur» de l’homme violent, d’en faire une excuse, clamer une nouvelle volonté de prendre plutôt en compte la douleur des femmes qui l’accusent.</p> <p>La bulle de rêve et de nostalgie doit voler en éclats et il faut en finir avec ce raisonnement pour le moins déconcertant selon lequel, si on refusait les abus de pouvoir, si on arrêtait de faire des blagues racistes ou sexistes, la vie deviendrait sinistre et le rire disparaitrait à tout jamais.</p> <p>On nous répète que cela serait attentatoire à la liberté de créer. Naïvement, on a envie de demander: pourquoi? Pourquoi ne pourrait-on pas garder la liberté, l’exubérance, la fantaisie, tout en s’assurant que cette liberté est bien la liberté de tout le monde, et en étant attentifs aux rapports de pouvoir, et en refusant d’infliger ou de tolérer des violences, réelles ou symboliques, sexuelles, physiques ou psychologiques?</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1726136078_gs.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="315" /></p> <h4>«Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français», Geneviève Sellier, La Fabrique Editions, 160 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-derives-du-cinema-francais', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 79, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5108, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Carole Lobel: la rédemption par le dessin ', 'subtitle' => 'Patiente exploration d’une double aliénation, celle du parasite mâle et de sa victime femelle, porté par un dessin minimaliste et expressif, le roman graphique «En territoire ennemi» de Carole Lobel décrit les mécanismes qui mènent progressivement une jeune femme à l’isolement, et son compagnon à une idéologie masculiniste d’extrême droite.', 'subtitle_edition' => 'Patiente exploration d’une double aliénation, celle du parasite mâle et de sa victime femelle, porté par un dessin minimaliste et expressif, le roman graphique «En territoire ennemi» de Carole Lobel décrit les mécanismes qui mènent progressivement une jeune femme à l’isolement, et son compagnon à une idéologie masculiniste d’extrême droite.', 'content' => '<p>La seule planche de salut de la narratrice, jeune, face à sa mère et ensuite pendant toutes ces années de vie en couple, est et reste le dessin. D’où cette épopée, récit d’un tête à tête mortifère et tour de force réalisé au stylo Bic quatre couleurs. Entre canapé et lit, la vie d’un couple et la naissance de deux enfants non désirés par leur génitrice avec donc, en filigrane, du début à la fin de cette aventure, la question de l’avortement.</p> <p>Quoi d’autre? Rien. Ou si peu. Au début, les salles de classe, ensuite, les lieux de travail, les parcs pour enfants et elle, notre artiste, qui, perpétuellement, n’ose pas ceci ou cela. Peu d’extérieur et tout à l’intérieur d’un appartement, quand ce n’est pas dans le sexe ou la matrice de la narratrice.</p> <h3>Les débuts, les Beaux-Arts, Stéphane</h3> <p>La narratrice a dix-huit ans et sa mère, catholique militante, lui prend sans cesse la tête avec l’avortement. Elle, rebelle, annonce à celle-ci qu’elle ne croit plus en Dieu. Mais cette rupture n’étant pas facile à vivre, doutant d’elle-même, isolée, pour ne pas trop déprimer, elle se met à dessiner jours et nuits. </p> <p>Aux Beaux-Arts de Nantes, où elle entre sans difficulté et se sent bien, son travail étant apprécié par les enseignants, elle découvre les dernières nouveautés de l’époque, Internet et les jeux vidéo, ainsi qu’un condisciple, Stéphane, chez qui elle aime tout: chanteur dans un groupe de rock et fumeur de joints, Stéphane se dit d’extrême gauche, et, très vite, la narratrice va s'installer chez lui.</p> <p>Mais lui, la jugeant trop introvertie, se dessine avec une hache brandie très haut, hache qu’il aimerait abattre sur son bunker caractériel pour le faire exploser. Comment peut-il ne pas sentir que ce dont elle a besoin, c’est de douceur et non de violence? Chacun de leurs rapports sexuels est un viol et elle, en silence, souffre. Jusqu’à en vomir. Quand, enfin, elle parvient à le lui dire et à le supplier d’y aller plus doucement, contre toute attente, il rit: à ses yeux, faire mal, c’est être viril et c’est super bien.</p> <h3>Il la façonne</h3> <p>Aux Beaux-Arts, où ils suivent tous deux les classes de dessin et de peinture, elle est bonne et lui mauvais. Il toise les profs avec mépris; elle, marchant sur des œufs, n’ose pas lui avouer qu’elle pense qu’ils ont raison. Il dessine passablement mais ses personnages sont bizarres, surtout leur regard, toujours rigide et froid. Bref, ce mâle la sculpte, la façonne, lui reproche ses fréquentations, ses goûts musicaux, sa famille, lui présente ses amis, tous des hommes.</p> <p>Son père étant mort, Stéphane bénéficie d’une bourse et ses études sont payées. Elle a dû contracter un emprunt et à contrecœur, travaille à la caisse d’une supérette le vendredi soir et le samedi: elle veut être indépendante. </p> <p>Quand elle veut coïter, il ne veut pas, mais si quand lui veut, elle ne veut pas, il boude et ça, pauvrette, elle ne le supporte pas. </p> <p>En 1999, grand événement entre tous, Internet arrive chez eux.</p> <p>Rejeté par son groupe de rock, Stéphane l’est aussi par l’école où il n’obtient pas son diplôme. Rancunier, attribuant la faute aux autres, cela ne le pousse malheureusement pas à se remettre en question. Ayant perdu sa bourse, ce glandeur joue à la victime et devient hyper jaloux. Elle n’a plus le droit de parler avec un autre homme. Ils passent ainsi un an repliés sur eux-mêmes principalement adonnés à leur permanente addiction à la beuh.</p> <h3>Les jeux vidéos et leur premier enfant</h3> <p>Heureusement, la narratrice finit par être engagée par une boîte parisienne de jeux vidéo. Elle peut s’extirper un temps de ce marasme de fumeurs de joints. Et bien sûr, ça lui plait de fréquenter d’autres gens que le pesant Stéphane. Le fait que son travail soit très apprécié la gratifie aussi beaucoup. Néanmoins, elle retourne tous les week-ends à Nantes, continue à payer le loyer, pendant que lui, n’ayant aucun projet à part celui de se plaindre tout le temps, n’en branle toujours pas une. Elle rêve de le quitter mais, horreur au carré, elle se retrouve enceinte. Avorter? Le vieux credo maternel le lui interdit. Prise au piège, elle loue un petit appartement à Paris, et y emmène un Stéphane amorphe, tellement défoncé qu’il en est devenu parano et s’imagine que les RG le suivent. Lui? Quelle bonne blague!</p> <p>L’échographie leur apprend que c’est un garçon qu’elle attend. Oui, elle va générer son futur propre oppresseur. Stéphane lui répète que dans sa boite, s’ils l’ont engagée, c’est parce qu’elle est une femme. Elle en est estomaquée: ce jean-foutre est vraiment misogyne.</p> <p>Elle le fait embaucher pour faire des recherches de personnages. Se retrouvant sa supérieure, elle dirige son travail. Hélas, deux mois plus tard, jugé trop mauvais par la direction, Stéphane est renvoyé.</p> <h3>Alain Soral</h3> <p>A défaut d’avoir une vie, il s’invente des exploits extraordinaires, s’intoxique à Internet et commence à suivre Alain Soral, l’idéologue antisémite exilé à Lausanne. Devenu crypto nazi et masculiniste, portant en étendard un pénis et ses bourses pendantes, il va, de plus en plus et à l’infini, fantasmer tanks, croix gammées, fusils, haches, couteaux et, tout cela, en consommant, de façon paradoxale, force herbe ou pâte qui se fument.</p> <p>Il la harangue: la Shoah a été inventée, Big Pharma et les Juifs, agents du Nouvel Ordre Mondial, veulent asservir les Français...</p> <h3>Les enfants</h3> <p>A la maternité, où Stéphane arrive complètement défoncé, les choses ne se passent pas bien. Le docteur la charcute. Résultat: elle reste tout un long mois allongée, ne pouvant pas marcher tant la douleur est atroce. Stéphane s’en fout, ce qu’il veut lui, c’est sa dose de chair fraiche. Evidemment de tous les possibles, elle, c’est celui qu’elle désire le moins, mais lui insiste tellement qu’elle cède.</p> <p>Ecœurée, elle envisage de tout quitter, de se barrer ou même de se suicider. Seulement, il y a le bébé et il faut quelqu’un pour s’en occuper. Tournant follement en rond, elle finit par essayer de le changer lui, l’encourage à se reprendre en main et, par exemple, à réaliser une BD. Il acquiesce, la réalise mais aucun éditeur ne s’y intéresse. Après ça, toujours plus aigri, son ressentiment vis-à-vis des femmes décuple: celles-ci, inaptes à la politique et à la culture, doivent impérativement rester au foyer.</p> <h3>Retour à Nantes</h3> <p>La narratrice est à nouveau enceinte. La famille retourne à Nantes où Stéphane bosse comme serveur. Illustratrice, invitée au salon du livre, elle va mieux. Mais lui avec ses colères, ses insatiables besoins sexuels et ses constantes diatribes sur les <i>journalopes</i>, les <i>féminazies</i>, les <em>bougnoules</em> et les <em>tantouzes</em>, plombe tout. </p> <p>A part apprendre l’allemand, il ne fait plus que deux choses: la cuisine et offrir des armes aux gosses, à chacun de leurs anniversaires. Puis, désireux de privilégier le corps contre l’esprit, il se lance dans une formation de maçon. De plus en plus brutal et sombre, à la moindre bêtise de leur part, il frappe désormais les enfants.</p> <h3>La révolte</h3> <p>Elle, enceinte une troisième fois, décide d’aller avorter. Stéphane est contre mais elle s’en fout. Comme il lui fait la gueule pendant des semaines, ne pouvant plus encadrer cet abruti, elle l’ignore, part tous les week-ends et, à la première occasion, le trompe.</p> <p>Au bout d’un mois, Stéphane découvre son aventure et lui dit: «il faut qu’on discute». Coup de théâtre! Lui aussi a rencontré une fille! Vierge et qui ne voulait le faire qu’avec lui. Elle n’arrêtait pas de crier: «moins fort, moins fort, tu me fais mal», lui raconte-t-il. Et il éclate de rire.</p> <h3>Après la séparation</h3> <p>Restée seule dans l’appartement, ce qu’elle apprécie infiniment, elle se purge à coup de douches interminables. Mais cette libération est loin d’être complète vu qu’il y a les enfants. D'accord, il paie la cantine mais c’est elle qui s’occupe des vêtements, des devoirs, des factures, des sorties, des vacances, des médecins. Au détour d’une conversation, il lui dit que ce serait bien qu’elle lui verse une pension alimentaire. Incroyable! Ce mec n’est pas un homme mais un parasite qui veut encore et encore lui sucer le sang. Quand elle récupère les enfants, l’un d’eux a le crâne rasé et porte un véritable casque allemand. Un mois après l’attentat contre <i>Charlie Hebdo</i>, à la sortie de l’école, elle les retrouve avec des cagoules noires.</p> <p>Stéphane, devenu maçon comme il le souhaitait avec un corps dur, pleure néanmoins sa pseudo masculinité perdue avec ses amis masculinistes du web. Quand il voyage avec les enfants, c’est pour aller au musée du Tank à Saumur, y disserter sur les mérites comparés du Panzer IV, du Tigre et du M4 Sherman...</p> <p>Il la traite de sale bourgeoise mais elle ne peut plus payer le chauffage (électrique) et mange des pâtes au rabais. Lui se pense en petit blanc mais, sans arrêt, touche des héritages. L’un d’eux s'élève à quatre-vingt mille euros! Le bourgeois, c’est lui.</p> <h3>Désastre</h3> <p>La narratrice contemple ses deux petits et se rend compte qu’elle a engendré l’ennemi, des enfants mâles qui la saluent d’un <i>Heil Hitler</i>!</p> <p>Pendant des années, elle a patienté, les enfants ont grandi. Quand elle regarde en arrière, elle voit Stéphane, tout seul, attendant la guerre. Le constat est plus qu’amer. Le poison diffusé sur les réseaux a fait effet. Partout en Europe l’extrême droite prospère.</p> <p>L’un des enfants lui annonce qu’il arrête ses études et s'engage dans l’armée. Ça l’achève. Elle marche dans les rues. Il n’y a plus d’immeubles, d’arbres, de ciel nuageux mais partout, hallucinante, une armée de phallus géant. Cauchemar des cauchemars: elle vit en <i>virilie</i>.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1724312561_enterritoireennemi_couv520x768.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="295" /></p> <h4>«En territoire ennemi», Carole Lobel, L’Association, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'carole-lobel-la-redemption-par-le-dessin', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 83, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 11670, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '1024px-Jeunes_Mariés_dans_le_parc_dAk_Saray_(Shahrisabz)_(6018352949).jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 200168, 'md5' => '7ad9aed7ccc0e2e2c1f986c4a4c9e082', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 683, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'De jeunes mariés ouzbèkes et leur famille. © Jean-Pierre Dalbéra - CC BY 2.0', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1730990372_1024pxjeunes_maris_dans_le_parc_dak_saray_shahrisabz_6018352949.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 7642, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'J'ai lu avec intérêt votre article qui encourage à lire Amour, bien que votre introduction me poussait plutôt à "zapper ". Vous écrivez "...essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est." C'est ici que ça coince car nous étions tous prêts à "aimer" l'autre, mais lorsque cet autre veut imposer sa différence, ce qu'il fait déjà dans plusieurs quartiers parisiens, pour ne citer que ceux-là, on se demande où nous sommes passés, nous les hôtes. ', 'post_id' => (int) 5230, 'user_id' => (int) 3193, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Yves Tenret' $description = 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.' $title = 'Vœux pieux' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 613, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'islam', 'slug' => 'islam', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 194, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 190, 'active' => true, 'title' => 'Edition 190', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.
Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»
Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.
En France
On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.
Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard.
81% des actes islamophobes visent des femmes.
Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.
Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.
L'islam et les femmes
Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.
La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.
Femme et sexualité
La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.
Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.
Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un ya helwa, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par ya labwa, salope.
Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.
Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle Oum + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.
Les patriarches
Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...
Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?
Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes?
Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.
Au Maroc
Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est hchouma (la honte) et on risque la hogra (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de bnita (fillette), de 3niba (petit raisin), de loubya (petit haricot) et d’attaï (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit 17em moujoud, y a de la viande à profusion, ou Iguezzar mechdou, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être haram (interdite), makruh (déconseillée) ou halal (autorisée).
Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.
En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.
Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les cheikhat couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté.
Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos
Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.
Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»
Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»
Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.
L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.
D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.
L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950.
Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.
LGBT et transidentité
Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques.
LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.
C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.
L'orientalisme
Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages.
Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.
Et l'amour dans tout ça?
L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?
Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.
Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène voguing, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le danceflor! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! Yallah!
«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 37, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Yves Tenret', 'description' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'title' => 'Vœux pieux', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5230, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Vœux pieux', 'subtitle' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'subtitle_edition' => 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.', 'content' => '<p>Jamal Ouazzani est un militant antiraciste franco-marocain, vent debout contre les oppressions. Il convoque littérature, poésie, philosophie et sociologie, tant occidentales qu’arabes, en les corrélant à des passages du Coran et il nous apprend qu’être féministe, musulman et arabe, sur les réseaux sociaux, n’est pas une promenade de santé.</p> <p>Son credo: «L’islam est une religion clairvoyante qui enseigne que la sexualité ne doit pas être dénuée de spiritualité.»</p> <p>Après l’avoir lu, il nous semble que pour ce qui est de trouver des aspects positifs et de la tolérance dans les pays musulmans, c’est galère, on rame, par contre, côté discriminations et aspects négatifs, on est en haut de la vague et on surfe.</p> <h3>En France</h3> <p>On laisse parler 24 heures sur 24 des polémiste sur CNews qui lient immigration, islamisation, chômage et punaises de lit pendant que les musulmans ouverts au dialogue se voient fermer toutes les portes, écrit l’auteur.</p> <p>Entre le 11 et le 16 octobre 2019, sur les principales chaînes d’information en continu, il y a eu 85 débats centrés sur le port du voile, faisant participer 286 personnes dont zéro femme portant un foulard. </p> <p>81% des actes islamophobes visent des femmes. </p> <p>Le voile, certaines ne veulent pas le porter, pour d’autres, c’est un symbole de libération et lui, Jamal Ouazzani, se sent tout autant solidaire avec les hijabeuses, les footballeuses qui veulent le porter, qu’avec les Iraniennes qui le brûlent.</p> <p>Il pense que l’Occident est malade de son scientisme et de son cartésianisme, de sa séparation de l’esprit et du corps; mais cite néanmoins Bourdieu, Barthes, Lacan, Freud, Judith Butler, et surtout l’activiste américaine bell hooks et défend une lecture littérale du Coran contre les exégèses. D’après lui, toutes les pratiques répressives découleraient de mauvaises interprétations qui en sont faites.</p> <h3>L'islam et les femmes</h3> <p>Dans l’Arabie préislamique, les femmes sont victimes d’infanticides ou enterrées vivantes et c’est l’avènement de l’islam qui élève leur statut en leur donnant accès à la parole publique, à l’héritage, à des droits fondamentaux dans le cadre du mariage, à une dot obligatoire, à pouvoir choisir leur conjoint et même s’en séparer. Le Prophète, nous dit-il, était à la fois doux, sensuel et viril. Pour notre auteur donc, la conception archaïque de la masculinité qui domine dans les pays musulmans est antéislamique. Dans les codes civil et pénal des pays arabo-musulmans, les allusions à la charia, à la loi islamique réduisent la femme au statut d’une créature docile et soumise.</p> <p>La circoncision n’est pas mentionnée dans le Coran et l’égorgement des moutons est une vaste mascarade, ajoute-t-il.</p> <h3>Femme et sexualité</h3> <p>La femme arabe dans le flux Internet, est nue avec juste un foulard sur la tête et sulfureuse, indomptable, charnue, elle a les seins ballants et la vulve épilée. La violence réside dans l’essentialisation, dans des stéréotypes tels la beurette ou le garçon arabe. Beurette étant d’ailleurs l’un des mots très en haut du classement sur les sites pornographiques.</p> <p>Chez les musulmans, pour la femme, engendrer est un devoir social, sa fonction la plus importante. Dès qu’elle est enceinte, on croise les doigts et on lève les mains vers le ciel pour espérer que ce soit un garçon.</p> <p>Ces dernières décennies, l’islamisation croissante des nations arabes s’est corrélée à l’occultation des corps féminins dans l’espace public. En Egypte, une passante se fait accoster par un <i>ya helwa</i>, douce friandise, suivi, si elle ne répond pas positivement à ses avances, par <i>ya labwa</i>, salope. </p> <p>Pour une majorité d’islamistes, une femme doit subir le sexe au même titre que toutes les autres corvées domestiques. L’avortement est interdit dans tous les pays du monde arabe à l’exception des Bahreïn, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Albanie, Turquie et Tunisie.</p> <p>Dans la péninsule arabique, la mère perd jusqu’à son prénom. On l’appelle <i>Oum</i> + prénom du fils, la mère de… et d’être le centre de l’univers prépare le fils à être peu respectueux des femmes.</p> <h3>Les patriarches</h3> <p>Les patriarches musulmans lisent le Coran comme ça les arrange: contrat de mariage pour une nuit, droit d’épouser une mineure, plusieurs femmes, obligation de procréer pouvant aller jusqu’au viol...</p> <p>Qui peut accepter, sous prétexte de relativisme culturel, l’excision des fillettes et la négrophobie arabe qui a pris racine dans l’esclavagisme, alors que le Coran encourage la libération des esclaves et le respect des femmes?</p> <p>Si l’homosexualité est délictueuse, pourquoi le Coran annonce-il que les dévots au paradis jouiront de la présence de jeunes hommes à la beauté sans égale, et pourquoi la littérature arabe abonde-t-elle en récits et poèmes louant les relations sexuelles entre hommes? </p> <p>Onze pays musulmans sanctionnent par la peine de mort les relations entre hommes et, en Iran, des milliers d’entre eux ont été pendus à des grues de chantier.</p> <h3>Au Maroc</h3> <p>Au Maroc, la virginité est demandée jusqu’au mariage alors que l’âge moyen de celui-ci est entre 28 et 30 ans. Donc tout un chacun coïte dès 16-17 ans et s’en cache. C’est <i>hchouma</i> (la honte) et on risque la <i>hogra</i> (l’exclusion). Le garçon qui ne doit jamais avoir peur, ne jamais pleurer, être romantique ou mielleux, vit en général sa première expérience sexuelle avec une prostituée. Ensuite, pour se marier, il doit prouver sa capacité financière. S’il croise les jambes, traîne avec les filles, rit de façon aiguë, porte des habits colorés et n’est pas agressif, on le traitera de <i>bnita</i> (fillette), de <em>3niba</em> (petit raisin), de <em>loubya</em> (petit haricot) et d’<i>attaï</i> (qui se donne). Et de la jeune femme qui a perdu sa virginité, qualifiée de perforée, pourrie et puante, on dit <em><i>17em moujoud</i></em>, y a de la viande à profusion, ou <em><i>Iguezzar mechdou</i></em>, la boucherie est fermée. Un iman tangérois, en 2012, a émis une fatwa autorisant les femmes à se masturber avec des objets pour éviter les relations extra maritales. Une pratique peut être <i>haram</i> (interdite), <i>makruh</i> (déconseillée) ou <i>halal</i> (autorisée).</p> <p>Le pénétrant, contrairement au pénétré, n’est pas considéré comme homosexuel et la tactilité qui règne entre les garçons n’est pas non plus vue comme étant de nature sexuelle.</p> <p>En 2018, 15'000 personnes ont été poursuivies pour avoir eu des relations sexuelles en dehors des liens du mariage et certaines incarcérées parce qu’elles ont été surprises en train de s’embrasser en public ou parce qu’elles semblaient trop efféminées. On compte 600 à 800 avortements clandestins par jour et 15 bébés abandonnés.</p> <p>Ceci dit, halte aux généralités, l’expression de l’amour dispose au Maroc, comme partout, de la musique, de la cuisine, de l’humour, des parfums, de regards, de caresses sur le visage, de bien d’autres voies que l’expression verbale. Les <i>cheikhat</i> couvertes de bijoux et tatouées de la tête aux pieds le chantent, en fumant et en buvant en public, méprisées des uns, adulées des autres, et pour tous, incarnant la liberté. </p> <h3>Pour relativiser: rapide coup d'œil sur les cathos</h3> <p>Une épître du Nouveau Testament dit: Je veux que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l’homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef du Christ.</p> <p>Au XIIIème siècle, l’un des commandement de Thomas d’Aquin est: «Le père doit être aimé plus que la mère, parce qu’il est le principe géniteur actif, tandis que la mère est passive.»</p> <p>Dans l’épitre aux Corinthiens, Paul dit: «Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.»</p> <p>Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.</p> <p>L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.</p> <p>D’où, les catholiques qui attaquent le foulard font bien rire Jamel Ouazzani tout autant que les musulmans qui s’interdisent de se maquiller alors que le Prophète se mettait du henné dans les cheveux, du khôl autour des yeux et se parfumait.</p> <p>L’Eglise catholique de France qui rejette la sexualité hors mariage, la contraception et l’homosexualité, affiche 330'000 victimes mineures de violences sexuelles commises par des hommes d’église depuis 1950. </p> <p>Et c’est aussi curieux; plein de papes, entre le XIème et le XXIème siècles ont eu des rapports homosexuels, dit Jamal Ouazzani.</p> <h3>LGBT et transidentité</h3> <p>Il est partisan de l’intersectionnalité qui prend simultanément en compte race, sexe, âge, religion, orientation sexuelle, classe sociale ou capacités physiques. </p> <p>LGBTQIA+ c'est-à-dire 10% de la population mondiale d’après lui.</p> <p>C’est paradoxal: l’allatoyah Khomeini a rendu légale la transidentité en Iran en 1987! En Inde, au Pakistan, en Afghanistan, en Malaisie et en Indonésie, les personnes transgenres sont reconnues et acceptées alors qu’en Turquie 1'933 personnes trans ont été assassinées entre 2008 et 2015.</p> <h3>L'orientalisme</h3> <p>Ingres et Nerval, même combat. De Christophe Colomb à Montaigne et Gobineau: rien que des des bons sauvages. </p> <p>Les personnes blanches nourrissent leur imaginaire sexuel de tropes et de poncifs racistes, d’exotisation des corps: l’Antillais danse, le Noir est herculéen, l’Asiatique, épicé et l’homme arabe est poilu, endurant, puissant mais pas trop pour pouvoir être dompté.</p> <h3>Et l'amour dans tout ça?</h3> <p>L’auteur ne tente-t-il pas de nous donner quelque chose qu’il n’a pas, l’amour donc, et dont nous ne voulons pas?</p> <p>Il Y a un côté développement personnel, du genre sauver la religion tout en ayant la sexualité de SON choix, et tel un Bisounours dansant sous un arc-en-ciel fluo, il va même jusqu’à se référer à l’apologiste des petites vertus, Comte-Sponville.</p> <p>Bref, en guise de conclusion, il propose d’aller danser sur la scène <i>voguing</i>, style de danse urbaine consistant à faire, en marchant, avec les bras et les mains des mouvements inspirés des poses de mannequins, défilés dans lesquels chaque personne est célébrée pour ses talents et son inventivité. Etre en vie, ce n’est pas juste exister. Oui! C’est défiler sur le <i>danceflor</i>! Vivre intensément! Créer nos tribus, nos familles, nos communautés! <i>Yallah!</i></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1730972532_amourrevolutionnerlamourgracealasageearabeetoumusulmane.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="310" /></p> <h4>«Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane», Jamal Ouazzani, Leduc société Editeur, 335 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'voeux-pieux', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 37, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5210, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'D'Edouard Manet à Robert Ryman et vice-versa', 'subtitle' => 'Remarquable et passionnant, «Atopiques. De Manet à Ryman», de Jean Clay, qui vient de paraître à L’Atelier contemporain, nous fait revivre le rapport de la génération mai 68 avec les pratiques artistiques les plus avancées de l’époque.', 'subtitle_edition' => 'Remarquable et passionnant, «Atopiques. De Manet à Ryman», de Jean Clay, qui vient de paraître à L’Atelier contemporain, nous fait revivre le rapport de la génération mai 68 avec les pratiques artistiques les plus avancées de l’époque.', 'content' => '<p>L’auteur de ses chroniques, à peine sorti de l’enfance, Jean Clay (1934), a fréquenté des artiste tels Jean Dubuffet et Georges Mathieu car l’un de ses amis était le fils d’un galeriste. Assidu au Louvre dès l’âge de 16 ans, il entre au <i>Monde</i> comme stagiaire à 18, en 1952, et de 1958 à 1971, est journaliste à <i>Réalités</i>, la revue illustrée la plus lue d’après-guerre. Du coup, il rencontre de nombreux artistes tel Marcel Duchamp ou Andy Warhol et écrit le premier article en français sur le minimalisme américain.</p> <h3>Les années<i> Robho</i> </h3> <p>Avec le performeur Julien Blaine, en 1966, il fonde la revue <i>Robho</i>, périodique qui tout en relayant des pratiques artistiques n’en dénonce pas moins les excès de la société du spectacle. </p> <p>Dans les écrits qu’il consacre à l’art optique, l’art du mouvement, l’art-événement et l’art-environnement, il utilise un vocabulaire étendu de la description et fait preuve d’une observation minutieuse et aiguë. </p> <p>Il se montre grand défenseur de Jesús Rafael Soto, le destructeur méthodique de toute forme stable, de toute forme figée. Dorénavant, toute évaluation vivante du réel doit englober des données comme l’espace-temps, la transformabilité permanente des choses, la fluidité et la ductilité des phénomènes naturels, le caractère corpusculaire et ondulatoire de la matière énergie.</p> <p>C’est Clay qui trouve l’appellation <i>Pénétrable</i> pour l’œuvre de 400 m<sup>2</sup> accrochée entre les deux ailes du Palais de Chaillot: une pluie faite de milliers de fils de nylon suspendus provoquant, d’après lui, ivresse et joie chez le spectateur.</p> <p>La peinture est finie, dit-il, et cette intuition, on pouvait déjà la pressentir dans les formes rongées de Rembrandt, vaporeuses de Watteau, noyées de Turner. Dès 1960, Allan Kaprow a proposé l’abandon de l’idée de permanence et l’utilisation de matériaux de la vie de tous les jours.</p> <p>Chaque individu, passif et actif, doit devenir partie intégrante de l’œuvre, spectateur et acteur. Nous savons que l’art aujourd’hui se situe dans un nouveau dialogue avec le réel – que le vrai rapport n’est plus à l’intérieur de l’œuvre, mais entre l’œuvre et la vie, écrit-il.</p> <p>Hans Haacke, formellement inventif et conceptuellement gênant pour les institutions culturelles capitalistes, correspond au type d’artiste qu’il soutient. Ses œuvres dérangeantes, manipulables et anonymes, vont défaire l’institution. A la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence, par exemple, il construit un spectacle dénonçant l’aspect commercial de cette fondation.</p> <h3>Triomphe de l’art bourgeois</h3> <p>En 1968, considérant intolérable la confiscation de la créativité à des fins d’embellissement d’une société obscène, Jean Clay se déclare être pour l’artiste offensif, pour le mouvement, la participation du public, le <i>Pénétrable</i>, le happening et l’art conceptuel et contre l’art activité inoffensive, marginale et décorative. Il soutient toutes les entreprises fondées sur l’absence de limites, toutes les initiatives dont en commençant, on ne connaît pas le terme.</p> <p>Mais dès 1971, il constate que la culture, devenue chaque jour davantage l’ingrédient indispensable à toute opération d’intoxication commerciale ou politique, contribue à la crétinisation générale des consciences et à l’abrutissement des masses par les intellectuels qui apportent une aura de spiritualité à la marchandise et à ce qui l’emballe. La répétition du signe de Daniel Buren, par exemple, étant la même que celle d’un chevron qui représente une marque automobile, le logotype d’un produit-marchandise.</p> <p>A présent, on passe de l’artiste marginal à l’artiste vedette, excentrique et sublime (Warhol) ou légendaire (Pollock mort) et le système impose partout ses trois conditions: l’artiste doit réduire sa recherche à la production d’objets commercialisables, la valeur d’échange de son travail doit l’emporter sur sa valeur d’usage et il doit constamment réaffirmer la pureté de ses intentions et de son travail.</p> <h3>Esthétisation de l’aliénation </h3> <p>Oui, cette société du chloroforme se satisfait d’un art constat, d’un art de la non-intervention qui reflète et favorise la réification collective et dans laquel l’importance supposée de l’artiste est inversement proportionnelle à l’originalité de son acte. Max Baxter urine dans la neige. Bruce Nauman demande à un conservateur de musée de faire des bonds. Robert Barry diffuse dans des parcs des gaz invisibles. Edward Ruscha présente des photos d’anciennes petites amies. On Kawara envoie chaque jour une carte postale spécifiant l’heure à laquelle il s’est levé. Ambitions minuscules dans lesquelles la société bourgeoise se découvre avec ravissement telle qu’elle se rêve: immuable et universelle. </p> <p>Le commerce de détail liquide le cinétisme en de multiples gadgets qui simulent le mouvement pour ne pas avoir à le vivre. Vasarely inspire papiers peints et bottines de femmes. Au rayon emballage, personne n’a poussé plus avant que lui l’esthétisation de l’inhumanité de la vie urbaine.</p> <h3>Les années <i>Macula</i></h3> <p>Créée en 1976 et devenue une maison d’édition en 1979, <i>Macula</i> nait dans une époque surexcitante intellectuellement, nous dit Jean Clay. Walter Benjamin enfin traduit, lecture de Roland Barthes, fréquentation du séminaire d’Hubert Damisch, où s’articule une parole euphorisante, rencontre de Christian Bonnefoi, découverte de Robert Ryman.</p> <p>Les années révolutionnaires sont révolues. Personne ne croit plus que l’art peut changer le monde. Plus un mot sur la politique, rien que formes, matériaux, techniques et virtuosité jubilatoire dans l’analyse des œuvres.</p> <h3>L’art comme interrogation</h3> <p>La modernité, pour Jean Clay, de Cézanne à Ryman, en passant par Pontormo, est l’art de transposer dans la peinture les propriétés du dessin.</p> <p>Et partant de là, toute une histoire revient: Seurat et ses tableaux à la matière homogène, sans commencement, ni fin. Les papiers peints de Vuillard, sa dilution de la figure, non pas dans la lumière, mais dans la texture, la tâche, la touche, ses personnages rongés, mités, abolis dans la tavelure qui les cerne, l’épaisseur, le feuilletage, l’interpénétration des couches, l’interférence des strates, les grattages.</p> <p>Monet, le précurseur, qui n’a atteint son public que dans les années 1950, avec une génération de peintres américains qui reconnaît être en dette envers lui et ses <i>Nymphéa</i>s, dix-neuf panneaux de continuum spatiotemporel, de tissu sans couture, d’espace sans charnière.</p> <p>Cette mise en crise est aussi le résultat du travail de Malevitch, de ses deux achromes accrochés horizontalement au plafond ou de Piet Mondrian, qui pointe l’ambivalence et l’incertitude restées inaperçues dans les formes classiques des arts, de Van Doesburg qui retournait les peintures face au mur afin de les utiliser simplement comme éléments de division de l’espace, des <i>Texturologies</i> de Dubuffet, sans centre ni cible.</p> <h3>Les purs: Robert Ryman & Martin Barré</h3> <p>Ryman gagne sa vie en étant gardien de musée. La première fois que notre auteur va dans son atelier, il passe devant un tableau blanc sans comprendre qu’il vient de passer devant une œuvre! Dans <i>Macula</i>, il lui consacre un époustouflant entretien de 37 pages.</p> <p>Ryman, sa force, est d’interroger méthodiquement tout: le statut de la signature, l’éclairage de la galerie, la géométrie du boulon porteur, la persistance du pinceau à se soutenir égal tout au long du recouvrement systématique d’une surface, les variations discrètes de deux ou trois modules de brosse, le changement de pigment, huile puis émail, la subreptice réduction ou suppression d’un élément dans une série.</p> <p>Martin Barré, lui, se demande: Qu’en est-il du fond comme limite? Et envisage chaque tableau à la fois en lui-même et comme un élément en relation avec les autres œuvres de la série auquel il appartient. Il mène un travail précis, où s’élaborent des articulations choisies entre couleurs et réserves, premiers et arrières plans, espace pictural et hors-champ, transparence et bordure. </p> <h3>Edouard Manet, le précurseur</h3> <p>C’est à Manet que Clay fait remonter le repérage des éléments centraux de l’esthétique moderne et de la mise en crise de la peinture tout entière. Il est le premier peintre à ressentir comme dissociable tous les constituants matériels du tableau tels que surface, limite, couleur, texture, geste, – et à les traiter comme un jeu de variables. Moire des tissus, satin, taffetas, creps – paravents, tapisseries, papiers peints. Puisant chez les peintres anciens tels Titien ou Goya, mélangeant et synthétisant Carrache et Rubens, empruntant à l’art japonais, s’inspirant de la photographie, il subvertit les notions de continuité linéaire, de progrès, d’origine. Il n’a pas de style et il les a tous. Chacune de ses œuvres est contredite par la suivante. Qui poussa aussi loin, avant lui, l’écart entre peinture et ossature, accentua la déconstruction gestuelle de la figure humaine jusqu’à traiter de la même façon tête, vêtements, décor? Et pour finir, apothéose, Jean Clay le compare à Jean-Luc Godard!</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1729673279_clr6e9f7balz.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="249" /></p> <h4>«Atopiques. De Manet à Ryman», Jean Clay, Editions L’Atelier contemporain, 496 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'd-edouard-manet-a-robert-ryman-et-vice-versa', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 39, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5174, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Hannah Arendt et les parias à Paris', 'subtitle' => 'Au Danemark, lors d’une remise de prix, Hannah Arendt (1906-1975) déclara que, née et élevée en Allemagne, elle avait vécu ensuite huit années heureuses en France; pour éclairer cette surprenante déclaration les 500 pages du livre de Marina Touilliez ne sont pas de trop. «Parias» est un livre sur l’amitié et sur l’amour. On y rencontre Günther Stern (Günther Anders), Heinrich Blücher, Walter Benjamin, Dora Benjamin, Fränkel et Rudolph Neumann, Chanan et Lotte Klenbort, Eric et Herta Cohn-Bendit, Lisa Fittko, Fritz Lieb, Arthur Koestler, Daphné Hardy et deux, trois encore.', 'subtitle_edition' => 'Au Danemark, lors d’une remise de prix, Hannah Arendt (1906-1975) déclara que, née et élevée en Allemagne, elle avait vécu ensuite huit années heureuses en France; pour éclairer cette surprenante déclaration les 500 pages du livre de Marina Touilliez ne sont pas de trop. «Parias» est un livre sur l’amitié et sur l’amour. On y rencontre Günther Stern (Günther Anders), Heinrich Blücher, Walter Benjamin, Dora Benjamin, Fränkel et Rudolph Neumann, Chanan et Lotte Klenbort, Eric et Herta Cohn-Bendit, Lisa Fittko, Fritz Lieb, Arthur Koestler, Daphné Hardy et deux, trois encore.', 'content' => '<p>Hannah Arendt a perdu son père à l’âge de six ans et c’est sa mère, admiratrice fervente de Rosa Luxembourg, qui l’a élevée. Dans les années 1920, le dégoût de la politique imprègne la <i>génération perdue</i> et en 1924, à son arrivée à Marbourg, elle ne s’intéresse ni à l’univers juif, ni à la classe ouvrière. Elle y aime Heidegger puis se sauve à Heidelberg où, en 1928, elle soutient sa thèse sur le concept d’amour chez saint Augustin.</p> <p>En 1929, elle épouse Günther Stern.</p> <p>En 1931, ayant la certitude que les nazis vont arriver au pouvoir, elle s’intéresse dorénavant à la politique et en 1932, elle se rapproche de Kurt Blumenfeld qui dirige un mouvement sioniste. A Francfort, des universitaires, dont Adorno, ayant bloqué la candidature de Günther Stern, le couple déménage à Berlin où Günther contacte Bertolt Brecht, qui le recommande à un quotidien dont il devient, sous le pseudonyme de Gustave Anders, l’homme à tout faire et à tout écrire.</p> <h3>Hitler chancelier</h3> <p>Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier de la République allemande. Le 27 février a lieu l'incendie du Reichstag. Aussitôt toutes les libertés civiles et politiques sont suspendues. 4'000 personnes sont arrêtées. Hannah Arendt entre résolument en politique et décide d’aider les persécutés. En juillet 1933, sa mère et elle sont arrêtées. Sa mère est relâchée rapidement et elle, huit jours plus tard. Elles sont accueillies ensuite par une amie à Genève où Hannah travaillera pendant deux mois à la SDN avant de partir pour Paris.</p> <h3>Paris, capitale des Années folles</h3> <p>Sa mère, jeune, a passé trois ans à Paris et y a toujours des amis. La gauche y appelle à la fraternité avec les antinazis.</p> <p>Walter Benjamin, qui y séjourne se trouve être le cousin d’Anders. Hannah et lui vont devenir très amis, cultivant tous deux un amour très profond pour la capitale française.</p> <p>Hannah y abandonne ses ambitions universitaires et s’occupe de la prise en charge de jeunes gens à qui l’on donne des cours de sionisme et d’hébreu pour les préparer à leur installation en Palestine. Ensuite, secrétaire de la baronne Germaine de Rothschild, elle supervise ses œuvres de charité. Assailli par des demandes d’aides, les dirigeants israélites ont le sentiment d’avoir affaire à une horde de «<i>schnorrers»</i>, c'est-à-dire de mendiants sournois vivants aux crochets des gens honnêtes. Etant contre l’assimilation, Arendt conceptualise alors les catégories de <i>parvenu</i> et de <i>paria</i>.</p> <p>Dirigeant le bureau français de l’Aliyah des jeunes, elle dispense à des adolescents exilés une formation professionnelle. De 1935 à 1936, elle en fait émigrer 120. Passant le printemps 1935 en Palestine, elle en revient, tout en restant attachée à ce pays, vaccinée contre le sionisme.</p> <p>En 1936 Anders part pour les Etats-Unis. Au printemps, un certain Heinrich Blücher assiste à une conférence d’Hannah Arendt. Hannah a 29 ans, lui 36. En juin, quelques jours après le départ de Günther, attirée par l’humour et l’intelligence de ce Berlinois, elle l’invite avec un autre ami à diner dans sa chambre d’hôtel et succombe à son charme.</p> <p>Un dialogue intense s’établit entre eux. Heinrich n’y va pas de main morte pour critiquer les sionistes. Sur la Palestine, il lui écrit: «Vouloir en cadeau tout un pays, pour ainsi dire, par charité, n’est-ce pas comme si on voulait faire en sorte qu’une femme qui ne peut pas vous aimer couche quand même avec vous, par charité chrétienne – ou juive?» </p> <p>Le 4 mai 1936 voit la victoire du Front populaire en France. Le 17 juillet, la guerre d’Espagne éclate. En 1937, Hannah et Heinrich s’installent ensemble et l’amitié tient une place centrale dans leur vie. Fritz Fränkel, un médecin et ami, vit au 10, rue Dombasle dans le 15ème arrondissement, dans un immeuble neuf en béton armé où habitent aussi Rudolph Neumann et sa femme; Fränze, Arthur Koestler et sa compagne, Daphné Hardy et à partir de janvier 1938, Walter Benjamin.</p> <p>Hannah et Heinrich s’y rendent souvent. On y joue au poker ou aux échecs. On peut y croiser Mina Flake, médecin, Dora Benjamin, Robert Gilbert, compositeur et parolier, Erich Cohn-Bendit, avocat spartakiste et Herta David. C’est grâce à cette petite tribu qu’ils se sentent chez eux à Paris.</p> <h3>D’«indésirables» à «ennemis d’Etat» (1938-1939)</h3> <p>Quelques jours après la Nuit de cristal, le décret-loi du gouvernement Daladier portant sur la police et le statut des étrangers aggrave leurs conditions de vie. En mai 1939, Martha, la mère d’Hannah vient s’installer avec le couple. Ils vivent dans un appartement à dix minutes à pied de la rue Dombasle. Depuis la fin 1938, Hannah travaille pour le<em> Central Bureau for the Settlement of German Jews</em> pour lequel elle négocie avec les autorités françaises des visas de transit. </p> <p>Le 23 août 1939 est signé le pacte germano-soviétique. La guerre, inévitable, éclate. Les réfugiés Blücher, Benjamin, Cohn-Bendit, Fränkel, Neumann et Krüger, sont arrêtés.</p> <h3>Dans les camps de la République (1939-1940)</h3> <p>Ils sont tous emmenés au Stade olympique de Colombes et incarcérés en plein air, sans couvertures, sans rien. Heinrich s’empresse de rassurer Hannah. Quand on lit ce qu’il lui écrit, on pleure: </p> <p>«<em>Ma petite,</em></p> <p><em>Je me suis couché pendant deux nuits sur une belle pelouse. Cohn et moi, nous avons trouvé ces nuits fort belles mais assez fraîches. J’ai trouvé ici tous les copains – y compris le malheureux Benji. Tous les Militaires et les agents sont pleins de gentillesses. Il me manque rien, sauf mon couteau, mon briquet et toutes mes allumettes.</em></p> <p><em>Il est bon de pouvoir penser à toi sous les étoiles.</em>»</p> <p>Le pouvoir, la droite française de l’époque, pétri de xénophobie, d’antisémitisme et d’anticommunisme, considère que l’indésirable est l’étranger antifasciste; il regarde les régimes autoritaires d’Italie et d’Allemagne avec une certaine sympathie.</p> <h3>Dans les camps français</h3> <p>La France se couvre de plus d’une centaine de camps improvisés enfermant 20'000 prisonniers. En partant du 10, rue Dombasle, Benjamin a emporté des lettres de Paul Valéry et Jules Romains mais il n’a personne à qui les montrer. Il souffre des reins et doit rester couché. Horkheimer et Adorno lui écrivent leur avis très positif sur la nouvelle version de son <em>Baudelaire</em>. Cela lui redonne de la force et il se lance dans un cours de philosophie en plein air pour lequel il demande, en rémunération de chaque leçon, trois Gauloises, un clou ou un crayon. La libraire Adrienne Monnier, qui connaît du monde, parvient finalement à le faire libérer.</p> <h3>L’hiver obscur de la «drôle de guerre»</h3> <p>Pour conjurer la douloureuse séparation de trois mois qu’ils viennent de vivre, le 16 janvier 1940, Hannah et Heinrich se marient. Walter Benjamin se réfugie dans le travail, le <em>black-out</em> l’angoisse, mais il croit à la défaite rapide de l’Allemagne. Heinrich affirme que l’armée française est l’une des meilleures d’Europe. Hannah dépose une demande de visa à l’ambassade des Etats-Unis et elle entraîne Heinrich et Walter dans des cours d’anglais.</p> <h3>Le supplice administratif d’Arthur Koestler</h3> <p>Le 17 janvier 1940, Koestler est relâché du camp de Vernet. Après cela, il reçoit des sursis à son expulsion du pays qui varient de quarante-huit heures à un mois. Il échoue à se faire enrôler dans l’armée anglaise et à la Croix-Rouge. Il sollicite l’aide de Léon Blum qui appelle le chef du service des étrangers à la Sureté nationale, M. Combe, mais lorsque Koestler s'y rend, il lui est impossible de le rencontrer. Arthur abandonne et se réfugie dans le je-m’en-foutisme; il termine la rédaction du<i> Zéro et l’Infini</i> qui deviendra un best-seller mondial. </p> <p>Le 10 mai, l’Allemagne envahit la Belgique. Le 12 paraît un avis enjoignant les hommes d’origine allemande de 17 à 55 ans, les femmes célibataires ou mariées sans enfant de rejoindre des centres de Rassemblement. Henri Hoppenot, un diplomate ami intervient: Benjamin, Kracauer et Koestler n’ont pas à se rendre au stade Buffalo. Blücher et Fränkel s’y rendent. Le lendemain, Hannah et Fränze Neumann partent en métro jusqu’au stade du Vélodrome d’hiver. Au 10, rue Domsbale, le chauffage central cesse de fonctionner, puis l’eau chaude, puis l’ascenseur. Le jour de l’invasion allemande, le téléphone est coupé.</p> <p>Une semaine plus tard, des policiers ordonnent à Koestler de se rendre au stade où il arrive ivre mort et raconte des mensonges à l’officier qui l’accueille. L’officier le relâche. Désormais hors la loi, le 25 mai, Daphné et lui fuient Paris.</p> <h3>Le camps de Gurs </h3> <p>Une semaine après leur arrivée au Vélodrome d’hiver, les femmes sont déportées au camp de Gurs, immense étendue désertique et insalubre dans les Pyrénées, ne comportant ni arbre ni buisson, mais des rangées de baraques alignées à perte de vue, entourées de barbelés de deux mètres de haut. Les prisonniers y sont 12'000 dont, outre Hannah Arendt, sept autres de ses connaissances, telle Dora, la sœur de Walter. On ne leur donne rien à manger. Dans la baraque baptisée «Infirmerie», il n’y a ni lit, ni médicaments. La nouvelle de l’entrée des Allemands dans Paris atteint les prisonniers à la mi-juin. Le 21, une soixantaine de femmes sortent du camp en brandissant des laissez-passer, que l’une d’entre elles a volés. </p> <h3>Les retrouvailles</h3> <p>Mai 1940. Benjamin ayant confié à Georges Bataille deux valises contenant son travail sur Paris fuit en n’emportant qu’un livre, deux chemises et une brosse à dents. Le 13 juin, Paris est déclaré ville ouverte. Le 14, les premiers bataillons allemands défilent sur la place de l’Etoile. Koestler s’engage dans la Légion étrangère, Benjamin est à Lourdes avec sa sœur Dora. Hannah y arrive. Joie des retrouvailles. Le 22 juin, Pétain signe l’armistice dont la clause 19 dit que la France s’engage à livrer tous les ressortissants allemands. Benjamin envisage le suicide. Le 25 juin, à Bayonne, Koestler tente de mettre fin à ses jours. Il pensait que le défaite était définitive et n’avait jamais envisagé que l’Angleterre continuerait le combat. Le poison qu’il avale le fait juste vomir. Arendt décide de se rendre à Monbahus, commune du Lot dans le Sud-Ouest où se trouve Lotte en espérant que Heinrich, dont elle est sans nouvelles, aura la même idée. Quelques jours plus tard, par un hasard inouï, elle le retrouve.</p> <h3>La fuite à tout prix</h3> <p>Le 6 août radio Vichy commence une campagne antisémite.</p> <p>Le 13, le fameux journaliste américain Varian Fry débarque à Marseille d’où il fera obtenir des visas d’urgence pour les Etats-Unis à bien des gens, dont Hannah et Heinrich.</p> <p>Walter Benjamin pénètre en Espagne où il apprend qu’un décret interdit désormais de laisser entrer les apatrides. Il se suicide.</p> <p>Le 23 mai 1941, Hannah et Heinrich arrivent aux Etats-Unis avec cinquante dollars en poche et ils devront y batailler longtemps pour obtenir la nationalité américaine: à la fin des années quarante commence l’ère du maccarthysme.</p> <p>En 1952, Hannah Arendt revient en Europe pour un séjour de six mois. Elle écrit à Heinrich: «<em>Paris, c’est comme être à la maison, encore plus cette fois-ci, parce que je reparle parfaitement le français et que je connais la ville comme aucune autre. Je connais même encore par cœur le réseau du métro</em>».</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1727899448_pariascouvv2.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="292" /></p> <h4>«Parias. Hannah Arendt et la "tribu" en France (1933-1941)», Marina Touilliez, Editions L’Echappée, 512 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'hannah-arendt-et-les-parias-a-paris', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 59, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5144, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les dérives du cinéma français', 'subtitle' => 'En prônant un cinéma d’auteur, François Truffaut visait à défendre le metteur en scène face à des puissances rivales – les scénaristes, les acteurs et les producteurs, nous explique Geneviève Sellier dans «Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français» qui vient de paraître aux éditions La Fabrique. Une défense absolue qui ouvre la voie aux scandales émaillant aujourd'hui la chronique du cinéma français.', 'subtitle_edition' => 'En prônant un cinéma d’auteur, François Truffaut visait à défendre le metteur en scène face à des puissances rivales – les scénaristes, les acteurs et les producteurs, nous explique Geneviève Sellier dans «Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français» qui vient de paraître aux éditions La Fabrique. Une défense absolue qui ouvre la voie aux scandales émaillant aujourd'hui la chronique du cinéma français.', 'content' => '<p>Entre 1958 et 1962, cent cinquante nouveaux cinéastes réalisent leur premier film. Une fois le combat du metteur en scène mené et remporté, c’est un culte du réalisateur-démiurge qui s’impose, une sacralisation de l’art au mépris de l’éthique et du droit, et un cinéma et une cinéphilie au masculin singulier, exaltant les tourments intérieurs de leurs héros, tourments maintes et maintes fois invoqués pour cautionner, justifier ou excuser les pires maltraitances à l’égard de très jeunes actrices.</p> <h3>Les journaux nous en parlent tous les jours</h3> <p>Le reportage sur Gérard Depardieu en Corée a eu un écho énorme.</p> <p>A-t-on le droit d’organiser un viol pour les besoins d’une scène dans un film? La cinéaste Catherine Breillat aurait fabriqué une scène de sexe oral non simulée sans prévenir son actrice qu’un inconnu allait introduire sa langue dans son sexe, puis tenter de la sodomiser, lors du tournage de <i>Romance</i>. C’est l’accusation que porte aujourd’hui la comédienne Caroline Ducey dans un récit intitulé <i>la Prédation</i>.</p> <p>Julie Delpy, sexuellement harcelée par certains réalisateurs français, raconte qu’à l’époque où elle a débuté, une jeune fille de 12 ans en couple avec un metteur en scène de 50 ans était une chose normale. Adèle Haenel débute à 12 ans dans <i>Les Diables</i> de Christophe Ruggia. Geneviève Sellier cite une douzaine de comédiennes dans le même cas, telle qu’Ariel Besse ou Judith Godrèche.</p> <p>Et dans le <i>turnover</i> de jeunes actrices que l’on jette après usage, un cas, entre tous, est emblématique, celui de Maria Schneider dans <i>Le Dernier Tango à Paris </i>en 1972.</p> <p>Séduire, modeler de très jeunes actrices et en abuser, être un Pygmalion, le schéma perdure donc depuis plus de 60 ans, avec des cinéastes nés dans les années 40, tels Jacques Doillon, Benoît Jacquot ou Philippe Garrel; dans les années 50 avec Olivier Assayas et Bruno Dumont; dans les années 60, avec Arnaud Desplechin, Leos Carax, Mathieu Amalric; et encore dans les années 70 avec Christophe Honoré et Emmanuel Mouret.</p> <p>Dans un film, Doillon se phantasme en Rodin, Jacquot en Marquis de Sade, Constant en Casanova! Et tous en soi-disant victimes des femmes.</p> <h3>Films subventionnés et entre-soi</h3> <p>Le cinéma d’auteur oppose l’individu, le mâle qui pense, qui écrit et qui crée, à sa compagne qui, elle, se gave de feuilletons télévisuels sentimentaux.</p> <p>Dans ce cinéma, les femmes sont lycéenne, étudiante ou prostituée. Les rares fois où elles exercent un métier, il est tourné en dérision. </p> <p><i>Fin août début septembre</i> d’Olivier Assayas est typique de cela: la vie du créateur est une longue souffrance, le péril qui le guette est l’intégration sociale et les femmes qui essayent de l’y attirer. 200'000 entrées seulement malgré les critiques élogieuses. Philippe Garrel, lui, n’a jamais eu plus de 95'000 entrées, et dans <i>L’Amant d’un jour</i>, il proclame que si les professeurs d’université couchent avec leurs étudiantes, c’est parce que celles-ci leur sautent dessus.</p> <p>Dans <i>Les Fantômes d’Ismaël</i> d’Arnaud Desplechin, le héros est un cinéaste, incarné par Mathieu Amalric, alcoolique et colérique, que toutes les femmes s’arrachent et en particulier des stars telles que Marion Cotillard ou Charlotte Gainsbourg.</p> <p>Benoît Jacquot s’est vanté publiquement de s’être <em>payé</em> une fille de 15 ans alors qu’il en avait 40. </p> <p>Pendant le tournage de <i>La Fille de quinze ans</i>, Jacques Doillon, 45 ans, pelote quarante-cinq fois de suite Judith Godrèche qui en a 15 et ceci en présence, sur le plateau, de sa compagne d’alors, Jane Birkin.</p> <h3>Le cinéma des hommes</h3> <p>Bref, nous dit l’autrice, les études de cinéma doivent devenir critiques, doivent tenir compte du genre, de la classe et de la race, et non pas être d’éternelles exégèses de phantasmes de cinéastes intronisés «auteur», de cinéastes qui dénient le poids du social et ceci grâce à un système d’aides qui leur permet d’échapper aux déterminismes économiques.</p> <p>L’autrice précise bien que le nombre d’entrées n’est pas son critère dominant, néanmoins, elle insiste à plusieurs reprises sur la proximité des cinéastes avec les critiques, avec les décideurs de la commission d’avance sur recettes et les animateurs des émissions spécialisées de radio du service public. Système qui pousse à produire, d’après elle, trop de films, un tiers des films français ayant réuni moins de 20'000 spectateurs en 2019, contre un quart en 2009.</p> <h3>Le cinéma des femmes</h3> <p>Soixante-trois réalisatrices françaises sont recensées sur une page Wikipédia et cela est unique au monde: Coline Serreau, Diane Kurys, Claire Denis, Nicole Garcia, etc. Oui, ça n’existe nulle part ailleurs. </p> <p>Depuis les années 1990, un bonus de 15% est accordé par le CNC (Centre National du Cinéma) pour les équipes paritaires. Le pourcentage de films tournés par des femmes s'élève à 40% en 2024. Néanmoins, l’accès aux gros budgets, qui conditionnent la visibilité des films pour le grand public, leur reste impossible.</p> <h3>Une nouvelle génération aux accents féministes assumés</h3> <p>Depuis les années 2000, des premiers films de réalisatrices portent un regard acéré sur les discriminations, harcèlements, agressions que subissent les femmes, genre <i>Baise-moi</i> de Virginie Despentes ou <i>Naissance des pieuvres</i> de Céline Sciamma. Mais le poids de la domination masculine dans le milieu du cinéma a pour conséquence que les films suivants perdent souvent leur acuité dans la critique des discriminations genrées. </p> <p>Valérie Donzelli, dans <i>L’Amour et les Forêts</i>, en 2023, traite des violences conjugales et de l’emprise avec l’espoir de permettre aux femmes qui y sont soumises de s’y soustraire.</p> <p>Le récent<i> Anatomie d’une chute</i> de Justine Triet se distingue par la maitrise de son écriture qui a nécessité quarante-deux semaines de montage. C’est l’homme, le mari, qui, suite à diverses péripéties, y est en charge du <i>care</i> et Sandra, l’épouse, qui multiplie les rencontres sexuelles. </p> <p>Alors que chez un réalisateur comme Abdellatif Kechiche, lors des scènes de sexe on voit tout, nous dit Geneviève Sellier, on ne ressent rien; chez les réalisatrices, on ne voit pas grand-chose, mais on ressent tout. </p> <h3>Le cinéma du <em>milieu</em></h3> <p>Le film social souffre en France de dramatisation abusive. Il est souvent caricatural. N’est pas Ken Loach qui veut. On retrouve donc ici et aujourd’hui le débat qui existait entre les revues <i>Positif</i> (1952) et <i>Les</i> <i>Cahiers du Cinéma</i> (1951). Vu bien sûr, à présent, à l’aune d’un regard féministe mais pas seulement. Il peut même sembler que l’entre-soi élitiste des cinéastes et critiques du cinéma d’auteur, ne vivant principalement que de subventions, soit encore plus nocif que la misogynie crasse et le paternalisme inusable régnant dans ce petit milieu consanguin. L’autrice défend l’aspect sociologique qui déplait tant à la critique cinéphilique. Par exemple les films de Jaoui-Bacri, le cinéma du «milieu».</p> <p>Un film avec des acteurs professionnels et des acteurs non-professionnels, c’est bien, écrit-elle. Cela donne de la «saveur» au film. Et si ça se passe en province, c’est encore mieux.</p> <p>La plupart des films de réalisatrices relèvent donc de ce cinéma du «milieu», se situant entre le cinéma commercial et celui d’auteur, avec une volonté de sortir de l’entre-soi. Côté travail, <i>Vénus Beauté (Institut)</i> de Tonie Marshall prend au sérieux les clients et les employées d’un institut de beauté. Autre thématique absente du cinéma masculin: dans <i>Le Lait de la tendresse humaine,</i> de Dominique Cabrera, film sur le «baby blues», la maternité. Blandine Lenoir, dans <i>Aurore</i>, traite, elle, de la ménopause. <i>La Pupille</i>, de Jeanne Herry, décrit la prise en charge des enfants nés sous X. Rebecca Zlotowski, dans <i>Les Enfants des autres,</i> donne une version positive de la garde alternée et de la belle-mère. Catherine Corsini, dans <i>La Fracture</i>, rend compte du mouvement des Gilets jaunes et de la crise de l’hôpital public, en écho direct aux événements de 2019 à La Pitié-Salpêtrière, une réussite qui s’apparente justement aux meilleurs œuvres de Ken Loach. </p> <h3>La France, pays de l'impunité artistique</h3> <p>En France, si l’antisémitisme ou le racisme ne sont plus acceptés, la violence contre les femmes continue à être banalisée, voire valorisée. </p> <p>En se débarrassant de la monarchie, la France a inventé le culte laïc du génie, l’écrivain romantique qui doit lutter contre la femme qui peut le priver de son autonomie artistique car du fait de son aliénation aux fonctions reproductives, celle-ci ne peut accéder au ciel des idées. </p> <h3>Aujourd'hui</h3> <p>Voilà donc la tâche qui s’impose à présent: revisiter – sans forcément les renier entièrement – les admirations qui nous ont construits, en ouvrant les yeux sur les abus de pouvoir que nos «grands hommes» pratiquaient au nom de l’Art. Et en s’efforçant de ne pas les perpétuer ni de les cautionner.</p> <p>Au lieu de s’attendrir sur la «douleur» de l’homme violent, d’en faire une excuse, clamer une nouvelle volonté de prendre plutôt en compte la douleur des femmes qui l’accusent.</p> <p>La bulle de rêve et de nostalgie doit voler en éclats et il faut en finir avec ce raisonnement pour le moins déconcertant selon lequel, si on refusait les abus de pouvoir, si on arrêtait de faire des blagues racistes ou sexistes, la vie deviendrait sinistre et le rire disparaitrait à tout jamais.</p> <p>On nous répète que cela serait attentatoire à la liberté de créer. Naïvement, on a envie de demander: pourquoi? Pourquoi ne pourrait-on pas garder la liberté, l’exubérance, la fantaisie, tout en s’assurant que cette liberté est bien la liberté de tout le monde, et en étant attentifs aux rapports de pouvoir, et en refusant d’infliger ou de tolérer des violences, réelles ou symboliques, sexuelles, physiques ou psychologiques?</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1726136078_gs.jpeg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="315" /></p> <h4>«Le culte de l’auteur. Les dérives du cinéma français», Geneviève Sellier, La Fabrique Editions, 160 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-derives-du-cinema-francais', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 79, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5108, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Carole Lobel: la rédemption par le dessin ', 'subtitle' => 'Patiente exploration d’une double aliénation, celle du parasite mâle et de sa victime femelle, porté par un dessin minimaliste et expressif, le roman graphique «En territoire ennemi» de Carole Lobel décrit les mécanismes qui mènent progressivement une jeune femme à l’isolement, et son compagnon à une idéologie masculiniste d’extrême droite.', 'subtitle_edition' => 'Patiente exploration d’une double aliénation, celle du parasite mâle et de sa victime femelle, porté par un dessin minimaliste et expressif, le roman graphique «En territoire ennemi» de Carole Lobel décrit les mécanismes qui mènent progressivement une jeune femme à l’isolement, et son compagnon à une idéologie masculiniste d’extrême droite.', 'content' => '<p>La seule planche de salut de la narratrice, jeune, face à sa mère et ensuite pendant toutes ces années de vie en couple, est et reste le dessin. D’où cette épopée, récit d’un tête à tête mortifère et tour de force réalisé au stylo Bic quatre couleurs. Entre canapé et lit, la vie d’un couple et la naissance de deux enfants non désirés par leur génitrice avec donc, en filigrane, du début à la fin de cette aventure, la question de l’avortement.</p> <p>Quoi d’autre? Rien. Ou si peu. Au début, les salles de classe, ensuite, les lieux de travail, les parcs pour enfants et elle, notre artiste, qui, perpétuellement, n’ose pas ceci ou cela. Peu d’extérieur et tout à l’intérieur d’un appartement, quand ce n’est pas dans le sexe ou la matrice de la narratrice.</p> <h3>Les débuts, les Beaux-Arts, Stéphane</h3> <p>La narratrice a dix-huit ans et sa mère, catholique militante, lui prend sans cesse la tête avec l’avortement. Elle, rebelle, annonce à celle-ci qu’elle ne croit plus en Dieu. Mais cette rupture n’étant pas facile à vivre, doutant d’elle-même, isolée, pour ne pas trop déprimer, elle se met à dessiner jours et nuits. </p> <p>Aux Beaux-Arts de Nantes, où elle entre sans difficulté et se sent bien, son travail étant apprécié par les enseignants, elle découvre les dernières nouveautés de l’époque, Internet et les jeux vidéo, ainsi qu’un condisciple, Stéphane, chez qui elle aime tout: chanteur dans un groupe de rock et fumeur de joints, Stéphane se dit d’extrême gauche, et, très vite, la narratrice va s'installer chez lui.</p> <p>Mais lui, la jugeant trop introvertie, se dessine avec une hache brandie très haut, hache qu’il aimerait abattre sur son bunker caractériel pour le faire exploser. Comment peut-il ne pas sentir que ce dont elle a besoin, c’est de douceur et non de violence? Chacun de leurs rapports sexuels est un viol et elle, en silence, souffre. Jusqu’à en vomir. Quand, enfin, elle parvient à le lui dire et à le supplier d’y aller plus doucement, contre toute attente, il rit: à ses yeux, faire mal, c’est être viril et c’est super bien.</p> <h3>Il la façonne</h3> <p>Aux Beaux-Arts, où ils suivent tous deux les classes de dessin et de peinture, elle est bonne et lui mauvais. Il toise les profs avec mépris; elle, marchant sur des œufs, n’ose pas lui avouer qu’elle pense qu’ils ont raison. Il dessine passablement mais ses personnages sont bizarres, surtout leur regard, toujours rigide et froid. Bref, ce mâle la sculpte, la façonne, lui reproche ses fréquentations, ses goûts musicaux, sa famille, lui présente ses amis, tous des hommes.</p> <p>Son père étant mort, Stéphane bénéficie d’une bourse et ses études sont payées. Elle a dû contracter un emprunt et à contrecœur, travaille à la caisse d’une supérette le vendredi soir et le samedi: elle veut être indépendante. </p> <p>Quand elle veut coïter, il ne veut pas, mais si quand lui veut, elle ne veut pas, il boude et ça, pauvrette, elle ne le supporte pas. </p> <p>En 1999, grand événement entre tous, Internet arrive chez eux.</p> <p>Rejeté par son groupe de rock, Stéphane l’est aussi par l’école où il n’obtient pas son diplôme. Rancunier, attribuant la faute aux autres, cela ne le pousse malheureusement pas à se remettre en question. Ayant perdu sa bourse, ce glandeur joue à la victime et devient hyper jaloux. Elle n’a plus le droit de parler avec un autre homme. Ils passent ainsi un an repliés sur eux-mêmes principalement adonnés à leur permanente addiction à la beuh.</p> <h3>Les jeux vidéos et leur premier enfant</h3> <p>Heureusement, la narratrice finit par être engagée par une boîte parisienne de jeux vidéo. Elle peut s’extirper un temps de ce marasme de fumeurs de joints. Et bien sûr, ça lui plait de fréquenter d’autres gens que le pesant Stéphane. Le fait que son travail soit très apprécié la gratifie aussi beaucoup. Néanmoins, elle retourne tous les week-ends à Nantes, continue à payer le loyer, pendant que lui, n’ayant aucun projet à part celui de se plaindre tout le temps, n’en branle toujours pas une. Elle rêve de le quitter mais, horreur au carré, elle se retrouve enceinte. Avorter? Le vieux credo maternel le lui interdit. Prise au piège, elle loue un petit appartement à Paris, et y emmène un Stéphane amorphe, tellement défoncé qu’il en est devenu parano et s’imagine que les RG le suivent. Lui? Quelle bonne blague!</p> <p>L’échographie leur apprend que c’est un garçon qu’elle attend. Oui, elle va générer son futur propre oppresseur. Stéphane lui répète que dans sa boite, s’ils l’ont engagée, c’est parce qu’elle est une femme. Elle en est estomaquée: ce jean-foutre est vraiment misogyne.</p> <p>Elle le fait embaucher pour faire des recherches de personnages. Se retrouvant sa supérieure, elle dirige son travail. Hélas, deux mois plus tard, jugé trop mauvais par la direction, Stéphane est renvoyé.</p> <h3>Alain Soral</h3> <p>A défaut d’avoir une vie, il s’invente des exploits extraordinaires, s’intoxique à Internet et commence à suivre Alain Soral, l’idéologue antisémite exilé à Lausanne. Devenu crypto nazi et masculiniste, portant en étendard un pénis et ses bourses pendantes, il va, de plus en plus et à l’infini, fantasmer tanks, croix gammées, fusils, haches, couteaux et, tout cela, en consommant, de façon paradoxale, force herbe ou pâte qui se fument.</p> <p>Il la harangue: la Shoah a été inventée, Big Pharma et les Juifs, agents du Nouvel Ordre Mondial, veulent asservir les Français...</p> <h3>Les enfants</h3> <p>A la maternité, où Stéphane arrive complètement défoncé, les choses ne se passent pas bien. Le docteur la charcute. Résultat: elle reste tout un long mois allongée, ne pouvant pas marcher tant la douleur est atroce. Stéphane s’en fout, ce qu’il veut lui, c’est sa dose de chair fraiche. Evidemment de tous les possibles, elle, c’est celui qu’elle désire le moins, mais lui insiste tellement qu’elle cède.</p> <p>Ecœurée, elle envisage de tout quitter, de se barrer ou même de se suicider. Seulement, il y a le bébé et il faut quelqu’un pour s’en occuper. Tournant follement en rond, elle finit par essayer de le changer lui, l’encourage à se reprendre en main et, par exemple, à réaliser une BD. Il acquiesce, la réalise mais aucun éditeur ne s’y intéresse. Après ça, toujours plus aigri, son ressentiment vis-à-vis des femmes décuple: celles-ci, inaptes à la politique et à la culture, doivent impérativement rester au foyer.</p> <h3>Retour à Nantes</h3> <p>La narratrice est à nouveau enceinte. La famille retourne à Nantes où Stéphane bosse comme serveur. Illustratrice, invitée au salon du livre, elle va mieux. Mais lui avec ses colères, ses insatiables besoins sexuels et ses constantes diatribes sur les <i>journalopes</i>, les <i>féminazies</i>, les <em>bougnoules</em> et les <em>tantouzes</em>, plombe tout. </p> <p>A part apprendre l’allemand, il ne fait plus que deux choses: la cuisine et offrir des armes aux gosses, à chacun de leurs anniversaires. Puis, désireux de privilégier le corps contre l’esprit, il se lance dans une formation de maçon. De plus en plus brutal et sombre, à la moindre bêtise de leur part, il frappe désormais les enfants.</p> <h3>La révolte</h3> <p>Elle, enceinte une troisième fois, décide d’aller avorter. Stéphane est contre mais elle s’en fout. Comme il lui fait la gueule pendant des semaines, ne pouvant plus encadrer cet abruti, elle l’ignore, part tous les week-ends et, à la première occasion, le trompe.</p> <p>Au bout d’un mois, Stéphane découvre son aventure et lui dit: «il faut qu’on discute». Coup de théâtre! Lui aussi a rencontré une fille! Vierge et qui ne voulait le faire qu’avec lui. Elle n’arrêtait pas de crier: «moins fort, moins fort, tu me fais mal», lui raconte-t-il. Et il éclate de rire.</p> <h3>Après la séparation</h3> <p>Restée seule dans l’appartement, ce qu’elle apprécie infiniment, elle se purge à coup de douches interminables. Mais cette libération est loin d’être complète vu qu’il y a les enfants. D'accord, il paie la cantine mais c’est elle qui s’occupe des vêtements, des devoirs, des factures, des sorties, des vacances, des médecins. Au détour d’une conversation, il lui dit que ce serait bien qu’elle lui verse une pension alimentaire. Incroyable! Ce mec n’est pas un homme mais un parasite qui veut encore et encore lui sucer le sang. Quand elle récupère les enfants, l’un d’eux a le crâne rasé et porte un véritable casque allemand. Un mois après l’attentat contre <i>Charlie Hebdo</i>, à la sortie de l’école, elle les retrouve avec des cagoules noires.</p> <p>Stéphane, devenu maçon comme il le souhaitait avec un corps dur, pleure néanmoins sa pseudo masculinité perdue avec ses amis masculinistes du web. Quand il voyage avec les enfants, c’est pour aller au musée du Tank à Saumur, y disserter sur les mérites comparés du Panzer IV, du Tigre et du M4 Sherman...</p> <p>Il la traite de sale bourgeoise mais elle ne peut plus payer le chauffage (électrique) et mange des pâtes au rabais. Lui se pense en petit blanc mais, sans arrêt, touche des héritages. L’un d’eux s'élève à quatre-vingt mille euros! Le bourgeois, c’est lui.</p> <h3>Désastre</h3> <p>La narratrice contemple ses deux petits et se rend compte qu’elle a engendré l’ennemi, des enfants mâles qui la saluent d’un <i>Heil Hitler</i>!</p> <p>Pendant des années, elle a patienté, les enfants ont grandi. Quand elle regarde en arrière, elle voit Stéphane, tout seul, attendant la guerre. Le constat est plus qu’amer. Le poison diffusé sur les réseaux a fait effet. Partout en Europe l’extrême droite prospère.</p> <p>L’un des enfants lui annonce qu’il arrête ses études et s'engage dans l’armée. Ça l’achève. Elle marche dans les rues. Il n’y a plus d’immeubles, d’arbres, de ciel nuageux mais partout, hallucinante, une armée de phallus géant. Cauchemar des cauchemars: elle vit en <i>virilie</i>.</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1724312561_enterritoireennemi_couv520x768.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="295" /></p> <h4>«En territoire ennemi», Carole Lobel, L’Association, 224 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'carole-lobel-la-redemption-par-le-dessin', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 83, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2107, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 11670, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '1024px-Jeunes_Mariés_dans_le_parc_dAk_Saray_(Shahrisabz)_(6018352949).jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 200168, 'md5' => '7ad9aed7ccc0e2e2c1f986c4a4c9e082', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 683, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'De jeunes mariés ouzbèkes et leur famille. © Jean-Pierre Dalbéra - CC BY 2.0', 'author' => '', 'copyright' => '', 'path' => '1730990372_1024pxjeunes_maris_dans_le_parc_dak_saray_shahrisabz_6018352949.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 7642, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'J'ai lu avec intérêt votre article qui encourage à lire Amour, bien que votre introduction me poussait plutôt à "zapper ". Vous écrivez "...essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est." C'est ici que ça coince car nous étions tous prêts à "aimer" l'autre, mais lorsque cet autre veut imposer sa différence, ce qu'il fait déjà dans plusieurs quartiers parisiens, pour ne citer que ceux-là, on se demande où nous sommes passés, nous les hôtes. ', 'post_id' => (int) 5230, 'user_id' => (int) 3193, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Yves Tenret' $description = 'En ces temps de fortes tensions raciales, il nous semble plus salutaire que jamais d’essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est. Pour ce faire, nous avons lu «Amour: révolutionner l’amour grâce à la sagesse arabe et/ou musulmane» de Jamal Ouazzani.' $title = 'Vœux pieux' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 613, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'islam', 'slug' => 'islam', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' } $edition = object(App\Model\Entity\Edition) { 'id' => (int) 194, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'num' => (int) 190, 'active' => true, 'title' => 'Edition 190', 'header' => null, '_joinData' => object(App\Model\Entity\EditionsPost) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Editions' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Gio 08.11.2024 | 08h10
«J'ai lu avec intérêt votre article qui encourage à lire Amour, bien que votre introduction me poussait plutôt à "zapper ". Vous écrivez "...essayer de nous défaire des idées toutes faites, des stéréotypes qu’on nous a inculqués, d’apprendre à connaître l’autre, à ne pas l’essentialiser et à aimer la différence pour ce qu’elle est." C'est ici que ça coince car nous étions tous prêts à "aimer" l'autre, mais lorsque cet autre veut imposer sa différence, ce qu'il fait déjà dans plusieurs quartiers parisiens, pour ne citer que ceux-là, on se demande où nous sommes passés, nous les hôtes. »