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Premier film de la compétition cannoise à parvenir dans nos salles, «Marcello mio» de Christophe Honoré offre à Chiara Mastroianni une occasion de briller sur les traces paternelles. Plein de jolies idées pas toujours idéalement réalisées, un spectacle «gender fluid» qui devrait ravir les cinéphiles les plus branchés mais pourrait bien laisser de bois le reste du monde.
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Comme par exemple ces motards organisés en bandes qui avaient connu leur heure de gloire à l'écran (1966-72) avant de disparaître des radars mais qui n'en continuent pas moins d'exister de nos jours.</p> <p>Cinéaste indépendant originaire du Midwest, Jeff Nichols <i>(Shotgun Stories, Take Shelter, Mud, Midnight Special, Loving)</i> est tombé un jour sur le fameux livre <i>The Bikeriders</i> du photographe Danny Lyon. Un reportage publié en 1968 et consacré aux Outlaws de Chicago, dont Lyon faisait alors partie. Incapable de se plier aux règles de Hollywood (il a pris la porte de <i>A Quiet Place – Day One),</i> voici donc que Jeff Nichols décide d'en tirer un film, se déclarant plus intéressé par cette dimension historique que par la réalité des motards d'aujourd'hui. Excellente idée, tant cette sous-culture à jamais représentée par les iconiques <i>The Wild One</i> avec Marlon Brando (Laslo Benedek, 1953) et <i>Easy Rider</i> de Dennis Hopper (1969) appelait un regard rétrospectif. 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Et pour saisir d'emblée notre attention, il commence par une scène de brutalité extrême, peu caractéristique de son cinéma mais certes associée au milieu: une sorte d'anticipation de ce qui sera le point de bascule du film.</p> <p>Les Outlaws, qui existent encore et risquaient d'objecter, ont été ici rebaptisés Vandals, et le décor paraît décidément plus rural que les <i>suburbs</i> de Chicago originels. Au début, il y a encore une sorte d'innocence dans le récit de cette princesse attirée par un loubard. Puis celui-ci s'inscrit dans une chronique plus vaste de comment le chef-fondateur de la bande, le charismatique Johnny (Tom Hardy), commence à faire des émules à travers le pays. Rien de bien spectaculaire, en somme. 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N'allez pas leur chercher noise, mal pourrait vous en prendre...</p> <h3>Vers une impasse</h3> <p>Du milieu des années 1960 au début des années 1970, un glissement s'opère cependant, qui échappe en partie au chroniqueur Danny (Mike Faist, de <i>West Side Story</i> et <i>Challengers).</i> Des vétérans du Vietnam amènent leurs problèmes et d'autres nouveaux venus semblent plus portés sur la violence et le crime organisé que le maintien de règles et d'une saine camaraderie. Tandis que la rixe du début avec des <i>rednecks </i>met Benny hors-jeu pour un moment, un jeune simplement appelé Kid cherche à se faire admettre dans la bande. Débouté par Johnny, il pourrait bien revenir contester son autorité. Quant à Kathy, elle en a assez et n'aura de cesse de sortir son Benny de là, avec les inévitables étincelles que cela suppose.</p> <p>«J'aurais voulu qu'il change», reconnaît-elle, comme n'importe quelle épouse parlant de son mari. Et comment lui donner tort? Car il faut avouer que cette «contre-culture» paraît vite terriblement limitée, sans la moindre possibilité d'évoluer, de grandir tant intellectuellement que spirituellement. Venus là en quête de liberté, pour fuir d'autres carcans, ces marginaux ne tendent qu'à devenir des caricatures d'eux-mêmes. Avant même les luttes de pouvoir intrinsèques à toute bande et la dérive vers des activités illicites (drogue, prostitution, braquages, viols, etc., pour finir évoqués mais pas montrés), on devine déjà l'impasse.</p> <p>Mais est-ce bien le cinéaste, soucieux de ne pas rendre ses protagonistes antipathiques, qui le suggère? Ou est-ce plutôt une pointe d'ennui qui s'installe peu à peu en leur compagnie? En effet, ils restent tous bien peu définis, guère plus personnalisés que les engins qu'ils enfourchent. Et trop isolés du reste de la société. Les acteurs font ce qu'ils peuvent, mais il y a des limites. D'ailleurs, tous ne sont pas des plus crédibles. Au-delà de son accent très étudié, l'Anglaise Jodie Comer <i>(The Last Duel</i>, de Ridley Scott) paraît ainsi un peu trop classe et âgée pour son rôle. Et que dire de son compatriote Tom Hardy, rarement très convaincant, qui «brandoïse» à mort? C'est encore Austin Butler (l'Elvis de Baz Luhrmann) qui s'en tire le mieux avec son personnage nihiliste mi-attachant mi-inquiétant de Benny, clairement dangereux ne serait-ce que pour lui-même.</p> <h3>Un film trop propret?</h3> <p>Qui aurait lu le reportage contemporain de Hunter S. Thompson sur les Hell's Angels de la côte Ouest ou vu d'autres <i>biker movies</i> sales, bêtes et méchants de l'époque <i>(Hell's Angels '69, Angel Unchained, The Hard Ride, </i>etc.) sera aussi frappé par l'aspect finalement très propret de ces <i>Bikeriders.</i> Pour réablir la vérité après trop d'exploitation sensationnaliste? Ou simple auto-censure de la part d'un cinéaste pas franchement attiré par ce milieu? Un seul monologue de Michael Shannon (son acteur fétiche au rôle cette fois très en retrait) pour rappeler les accointances néofascistes d'une large frange de ces autoproclamés hors-la-loi ou vandales, c'est bien peu, même si les clubs officiels s'en sont toujours défendus. Et en tant que spectateur, on en vient à regretter que la partie du déclin ne soit pas plus dramatique.</p> <p>Mais Jeff Nichols est un drôle d'oiseau. Comme nombre de collègues tels que James Gray, Bennett Miller ou Sean Durkin, il s'inscrit dans une certaine tradition d'indépendance réaliste et critique tout en opérant un retour à un certain classicisme hollywoodien. Ce n'est sans doute pas par hasard que sa seule citation explicite soit <i>The Wild One </i>avec Brando, aperçu à la TV... 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Du très populaire <i>Il reste encore demain (C'è ancora domani)</i> de Paola Cortellesi au très confidentiel <i>Primadonna</i> de Marta Savina en passant par <i>Gloria!</i> de Margherita Vicario et <i>La bella estate</i> de Laura Luchetti, tous sortis en salle ce printemps, une série de points communs interroge. Il s'agit en effet d'autant de «films d'époque» italiens tournés par des femmes, avec un propos ouvertement féministe. En principe, on aurait voulu applaudir. Et puis non, chacun à son tour et à sa manière s'est avéré décevant. On a vu des intentions, du volontarisme ou du suivisme, mais pas assez de cinéma. Et surtout une tentation à réécrire l'histoire qui commence à devenir problématique.</p> <p>En pleine mue, le cinéma italien actuel fait la part belle au documentaire et à un «néo-néoralisme» peu coûteux qui s'en inspire. L'autre tendance lourde, ce sont les premiers films de femmes, lesquelles voient apparemment leurs projets privilégiés par les décideurs. Et ce n'est que justice, tant il est vrai que les grandes devancières ont été aussi rares ici qu'ailleurs (Lina Wertmüller, Liliana Cavani, Giovanna Gagliardo, Cristina Comencini, Francesca Comencini et Francesca Archibugi, principalement, parmi quantité de carrières avortées). Enfin, qu'après des sujets contemporains, ces réalisatrices s'attaquent elles aussi à ce passé plus présent qu'ailleurs au pays de Rossellini, Visconti et des frères Taviani est aussi <em>a priori</em> une bonne nouvelle. Sauf qu'avec de tels exemples, on ne peut plus faire n'importe quoi.</p> <h3>Entre pastiche et académisme</h3> <p>Pour sa première réalisation, l'actrice Paola Cortellesi semble en avoir été bien consciente en décidant de s'inscrire dans la lignée esthétique du premier néoréalisme: pour cette histoire d'une femme du peuple battue qui, à Rome en 1946, relève la tête, elle en propose donc un pastiche au noir et blanc et format resserré de rigueur. 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Le récit d'apprentissage d'une jeune couturière à Turin dans les années trente, tôt étouffé par le déterminisme social, lui a inspiré un film délicat, centré sur l'intime, à la joliesse académique. Mais le final de Pavese lui aura paru trop daté et c'est ainsi qu'on aura ici la surprise d'assister à l'éclosion d'un amour lesbien avec l'amie délurée qui avait entraîné l'héroïne vers la vie de bohème auprès de jeunes peintres. Un <em>happy end</em> peu crédible (l'amie a attrapé une maladie vénérienne), aux sons anachroniques d'une chanson de Sophie Hunger. Ici aussi, on peut comprendre le désir de la cinéaste, mais l'infidélité à Pavese pose problème, qui lègue une fausse image tant de l'original que de la société faciste de l'époque. A l'évidence, l'amertume sans concession et le réalisme peu académique d'un Mauro Bolognini <i>(La viaccia, Senilità)</i> auraient mieux convenu.</p> <h3>De la mollesse au délire</h3> <p>Avec <i>Primadonna,</i> premier long-métrage de Marta Savina, c'est encore autre chose. Après avoir réalisé un court-métrage documentaire sur ce même sujet<i>,</i> cette cinéaste a voulu raconter toute l'histoire de Franca Viola, la première femme sicilienne à avoir obtenu justice devant un tribunal contre son violeur qui voulait la forcer à l'épouser, selon une veille tradition locale machiste. Mais malgré sa connaissance approfondie de l'affaire, elle ne signe qu'un film très plat, aux personnages peu fouillés et à la dramaturgie anémique. Ici aussi apparaissent des figures plus modernes que de raison pour le mitan des années 1960 – un avocat homosexuel et son amie prostituée – ne serait-ce que par leur dégaine, sans parler d'une musique de style électro particulièrement inappropriée. 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En vue d'une visite papale, le prêtre/directeur/instructeur/abuseur se voit commanditer une œuvre originale de circonstance et l'institut reçoit un pianoforte d'abord remisé à la cave. Entraînées par une mystérieuse pupille muette, quelques filles s'y retrouvent la nuit pour inventer une nouvelle sorte de musique jazzy. Le tout culminera bien sûr par un renversement d'un ordre patriarcal et baroqueux hypocrite dans une explosion de sororité débridée.</p> <h3>Un passé qui ne passe plus</h3> <p>Même correctement réalisé (quoique sans grande inspiration formelle), tout ceci est strictement n'importe quoi. Le grand méchant de l'affaire est incarné par un comique ridicule (Paolo Rossi), la crédibilité de l'action tombe vite à zéro et l'anachronisme, surtout musical, est complet. Il ne manquera sans doute pas de féministes pour applaudir cet «hommage à toutes les grandes musiciennes empêchées d'autrefois». Il n'empêche, les meilleures intentions ne font pas encore les bons films. 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On avouera ne lui avoir guère prêté attention à la sortie de <i>Steak</i> (2007, film Canal+ avec Eric et Ramzy) et même à Cannes en 2010, lorsque la Semaine de la Critique annonçait <i>Rubber, </i>film <i>no budget</i> avec une histoire de pneu tueur en Californie. Mais notre snobisme n'a pas tardé à en prendre un coup à la découverte de ce génial «métafilm» minimaliste, bientôt suivi par des variations aussi inspirées que <i>Reality, Le Daim</i> ou <i>Fumer fait tousser.</i> Au point qu'avec ce 14èmee long-métrage en 22 ans, on est prêt à affirmer que Dupneu – pardon, Dupieux – est sûrement l'une des meilleures choses qui soient arrivées au cinéma français en ce début de XXIème siècle!</p> <p>L'apparition tardive de cet auteur incontestable en sélection officielle cannoise avec <i>Le Deuxième acte</i> est évidemment paradoxale. 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Depuis son hameau de Quincy (commune de Mieussy) niché derrière le Môle, une montagne bien connue des habitants du bout du Léman, il mène une carrière unique en son genre, qui prouve qu'on peut traiter du global à partir du local. En témoignent une vingtaine de titres, dont une dizaine de longs-métrages de <i>Ma Mondialisation</i> (2006), sur l'industrie du décolletage dans la vallée de l'Arve toute proche, à deux films récents avec le député Insoumis François Ruffin <i>(J'veux du soleil!</i> et <i>Debout les femmes!).</i></p> <p>Après un premier détour par la fiction tenté avec l'aide de sa compagne Marion Richoux, <i>Reprise en main</i> (ancré dans cette même réalité ouvrière, avec Pierre Deladonchamps et Laetitia Dosch), le voici qui revient au sujet de son premier film, <i>Trois frères pour une vie</i> (1999), portrait de paysans de son village. A l'époque, les trois frères restés célibataires étaient sur le point de transmettre leur exploitation laitière d’une centaine de bêtes à un neveu et son épouse. 25 ans plus tard, c'est cette dernière qui se prépare à la retraite, bientôt remplacée par des robots...</p> <p>Riche idée que cette mise en regard entre hier et aujourd'hui, qui parle de pénibilité et de progrès, de sacrifices et de transmission, d'une vie de labeur comme on ne l'imagine plus guère. Simple et direct, mais réalisé dans une relation de proximité et de confiance rares, <i>La Ferme des Bertrand</i> n'en est que plus frappant, tout en abordant nombre de questions cruciales d'aujourd'hui. Entretien.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714035944_lafermedesbertrand1.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Le réalisateur Gilles Perret. © DR</em></h4> <hr /> <p><strong>Norbert Creutz</strong>: <strong>Félicitations, <i>La Ferme des Bertrand</i> est votre plus gros succès à ce jour en France et le premier film à décrocher une vraie distribution en Suisse, via Filmccoopi Zurich...</strong></p> <p><strong>Gilles Perret</strong>: En effet, et c'est assez inespéré! Il faut dire que la crise agricole actuelle nous a donné un sacré coup de pouce, même si le film ne parle bien sûr pas directement de ça. Soudain, j'ai eu accès à des médias qui ne s'étaient jamais intéressés à mon travail jusqu'ici. Et le bouche-à-oreille a particulièrement bien fonctionné. En France, on approche les 250'000 spectateurs, alors que d'habitude, je me situe dans une fourchette entre 100'000 et 200'000. Et pour la Suisse, tout finit par arriver. En fait, même en restant très local, j'aspire toujours à une forme d'universalité. Et les retours dans les débats qu'on a pu faire entre Bulle, La Chaux-de-Fonds ou Morges prouvent que la réalité des paysans d'ici n'est pas si différente.</p> <p><strong>Vous-même n'êtes pas d'une famille paysanne, mais ouvrière. Pourtant, vous revenez ici sur des gens que vous aviez déjà filmés à vos débuts?</strong></p> <p><strong>GP</strong>: A l'époque, c'était juste la réalité que j'avais sous les yeux: j'ai grandi à 80 mètres de cette ferme! Depuis tout petit je suis monté sur le tracteur des frères Bertrand et je dois avoir passé des centaines d'heures avec eux. J'avais donc profité de cette proximité pour essayer de réaliser un film qui leur corresponde vraiment, qui soit attentif à leurs gestes et à leur façon de s'exprimer, en montrant que ce sont des gens qui ont su se projeter dans l'avenir. Pour la nouvelle génération, que j'ai connue comme bébés, le regard s'est un peu inversé, puisque là, c'est moi l'aîné.</p> <p><strong>Marion Richoux</strong>: De mon côté, je suis d'Annecy. J'ai fait des études de cinéma et j'ai travaillé à la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain. Je connaissais ce premier film de Gilles, <i>Trois frères pour une vie,</i> dont la frontalité m'avait frappée mais qui n'avait presque pas eu de visibilité. Je me disais que c'était dommage et quand, après <i>Reprise en main,</i> on a cherché quel serait le projet suivant, j'ai proposé d'y revenir. C'était l'occasion de parler de tout ce qui avait changé depuis.</p> <p><strong>GP</strong>: En fait, tout est parti de Suisse, parce que ce premier film autoproduit a été primé au Festival du film alpin des Diablerets et de ce fait, acheté pour une version raccourcie par la TSR. C'est cet achat qui a lancé la machine... </p> <p><strong>On voit aussi dans le film une achive TV en noir et blanc avec les trois frères, Jean, Joseph et André, en 1972. D'où provient-elle?</strong></p> <p><strong>GP</strong>: Elle figurait déjà dans le film de 1999. Je m'étais souvenu de l'événement qu'avait été la venue de la télé dans notre hameau – je devais avoir 4 ou 5 ans – et j'étais donc parti à sa recherche. Avant l'apparation de reportages télévisés plus formatés, c'était une sorte d'émission de promotion rurale à l'intention des paysans eux-mêmes, diffusée sur un créneau spécifique de FR3. Retrouver ça n'a pas été une mince affaire!</p> <p><strong>MR</strong>: En fait, je pense que ces images ont aussi influencé Gilles dans sa manière de faire. On y sent une approche bienveillante, pas intimidante, qui laisse un vrai temps de parole et permet d'aborder des questions existentielles tout sauf évidentes.</p> <p><strong>GP</strong>: A l'époque, j'avais encore tout à apprendre. Je me suis formé sur le tas, avec une approche très télé-journalistique. C'est intuitivement que j'ai découvert qu'en me plaçant à hauteur d'homme, dans une interaction naturelle et sans pression, cela fonctionnait mieux. Dès qu'il y a trop de gens, ça peut devenir le bazar. Depuis, j'ai continué de tout faire tout seul, l'image et le son – sauf pour des scènes de groupe où il faut forcément une perche. Ce qu'on perd en qualité technique, on le gagne largement en termes de prise de parole et de réactivité.</p> <p><strong>A l'encontre de la crise agricole actuelle, on découvre ici une agriculture de montagne qui s'en sort plutôt bien. D'où peut-être votre film le moins militant à ce jour!</strong></p> <p><strong>GP</strong>: C'est vrai. Contre les discours politiques qui simplifient, cela rappelle qu'il existe en France beaucoup de réalités rurales très différentes. Ici, derrière les trois frères qui ont souffert pour tout mettre en place, on a une génération qui a vraiment choisi ce métier et qui en vit bien, parvenant à réinvestir sans surendettement. A priori, on peut ne pas voir la robotisation de la traite d'un très bon œil, mais de leur point de vue c'est un réel progrès. Leur modèle fonctionne bien, sous la protection de l'AOC Reblochon. Car il faut se rendre compte que c'est grâce à elle que leur lait est payé deux fois plus cher qu'un lait de plaine, qui lui est en concurrence avec d'autres laits européens.... Même si ce n'est pas explicite dans le film, je tiens à ramener cette dimension politique dans les débats. Alors que de nombreux paysans clament qu'ils veulent moins de règles, surtout environnementales, ici, ce sont bien les règles contraignantes édictées par l'AOC qui les protègent!</p> <p><strong>MR</strong>: C'est un film où il y a beaucoup de thèmes sous-jacents, en particulier du fait que tout est appréhendé sur le temps long. Le montage non-chronologique, qui fait des retours dans le passé, permet de se rendre compte de tout ce qui a évolué. Cadré sous le même angle, le paysage n'a peut-être pas changé, mais on voit la ferme se moderniser, le travail se mécaniser, les gens prendre de l'âge et la vie passer...</p> <p><strong>Tout documentaire est forcément sélectif. Ici, on se demande ce que ces paysans font à part travailler du matin au soir. Il n'y a donc pas de place pour d'autres passions?</strong></p> <p><strong>GP</strong>: Les trois frères n'ont pas vraiment connu de loisirs, encore moins pris de vacances. Et l'heure de la retraite arrivée, ils n'en manifestent pas le désir. Mais c'était des gens étonnamment érudits et intéressés, capables de discuter d'autres sujets que juste leur travail! Le grand-père était un grand lecteur et il leur avait transmis ça. André, celui qui est encore en vie et qui tire un bilan plutôt amer de leur existence, sans femmes pour la partager, lit toujours le <i>Courrier International!</i> Ils ont aussi un peu regardé la TV, même si on ne la voit pas: elle était cachée dans un coin sous un tissu, dans cet intérieur d'une totale austérité.</p> <p><strong>MR</strong>: Il a bien fallu se focaliser sur la ferme, la question de sa survie économique et de sa transmission. Si la nouvelle génération est parvenue à prendre sa place dans le film, ce n'était pas du tout évident au début, face à des personnages tels que ces trois oncles! Au bout du compte, malgré les inévitables «oublis», ils se sont tous déclarés satisfaits de l'image qu'on donne du métier. 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En termes de bilan carbone, on est tous loin derrière, même si la nouvelle génération n'en est évidemment plus là non plus. Dans le film, on voit encore comment l'entretien du paysage et le bien-être de leurs vaches leur ont toujours tenu à cœur. Comme quoi les paysans ne sont pas forcément les ennemis de l'écologie.</p> <p><strong>GP</strong>: Quant au réchauffement climatique, je dirais qu'ils ne sont pas dans la panique, plutôt dans l'anticipation. Les foins se font déjà plus tôt dans l'année et les retours à l'étable plus tard. Alors, ils se préparent à des années avec «deux hivers»: c'est-à dire qu'en plein été aussi il va falloir rentrer les vaches pendant un ou deux mois. Cela paraît inéluctable quand on voit toute la neige qui a déjà disparu en hiver, les pics de chaleur et la sécheresse qui commence à s'installer en été. 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Inviter Chiara Mastroianni à jouer son père dans un film de fiction qui ne serait pas un biopic: le projet intriguait sans qu'on parvienne à entrevoir ce que cela pourrait donner. On peut donc savoir gré à Christophe Honoré, fort d'une complicité forgée à travers six films et une pièce en commun, d'avoir osé et par là même offert à une actrice qui nous est chère un de ses plus beaux rôles: le sien, soit celui d'une comédienne en retrait, qui a tendance à s'effacer derrière les autres, à commencer par ses illustres parents. Au point de décider un jour de se transformer en son père défunt, auquel elle ressemble plus qu'à Catherine Deneuve, sa mère toujours vaillante invitée à participer elle aussi. D'une fantaisie souvent épatante, Marcello mio vaut clairement le coup d'œil. Mais on lui en veut tout autant de ne jamais parvenir aux sommets espérés.
Les premiers plans, montage confus d'impressions de rue à l'aube, semblent déjà annoncer un film bricolé, un peu improvisé. D'une roulotte de maquillage sort soudain Chiara, changée en... Anita Ekberg dans La dolce vita, pour rejouer la mythique scène de la Fontana di Trevi dans une fontaine parisienne. C'est l'idée d'une photographe imbuvable qui crie ses directives sans se soucier de l'inconfort de son actrice/modèle, laquelle finit par craquer. Marre d'être malmenée, marre d'être toujours ramenée à ça (son statut de fille de, mais aussi son genre). L'idée est excellente, mais comme trop souvent chez Honoré, c'est réalisé «à la volée», autrement dit n'importe comment, sans vrai regard.
Le malaise se précise un peu plus tard pour cette pauvre Chiara, invitée à faire des essais avec Fabrice Luchini pour un film de Nicole Garcia: celle-ci met les pieds dans le plat en lui demandant de jouer «plus Mastroianni que Deneuve». La scène, répétée dans un bel intérieur parisien, a surtout l'air bien vieillotte. Ironie aux dépends de Garcia, devenue la championne d'un certain cinéma bourgeois, ou clin d'œil à Truffaut et sa Nuit américaine? Ce sera surtout l'occasion d'un «coup de foudre amical» avec Luchini, décrit plus tôt par maman Deneuve comme quelqu'un d'absolument correct. Et cela continue avec Chiara qui se met à chantonner un air de son disque avec son ex-mari Benjamin Biolay (Home, 2004), lequel ne tarde pas apparaître à l'écran: ils répètent pour un tour de chant qu'ils vont donner un peu plus tard.
L'amie alter ego
Heureusement, au moment où l'on se dit qu'on n'échappera pas à un certain entre-soi germanopratin, Chiara se regarde dans un miroir et... y voit son père Marcello! C'est suite à ce choc qu'elle décide de prendre son apparence. Et le film de décoller. Prenant une pause professionnelle, elle tente des sorties dans la rue en travesti et se plait de plus en plus dans son nouveau costume, style 8 1/2 – avec chapeau et lunettes, soit Mastroianni en alter ego de Fellini. Une nouvelle identité? Un soir, elle croise un gentil cocker, auquel elle se met à parler en italien, puis un soldat britannique (Hugh Skinner, de Wicked Little Letters), en anglais. Leur rencontre est une citation des Nuits blanches de Luchino Visconti, d'après Dostoïevski. Frisson cinéphile, le charme opère...
C'est cette fantaisie rêveuse qui constitue le meilleur du film. De l'autre côté, dans la «vie réelle», il y a les réactions de proches, de plus en plus préoccupés. Si Biolay accueille tout avec un certain flegme, la perplexité et le trouble de Deneuve ne font que grandir tandis que le copain d'adolescence Melvil Poupaud se fâche carrément. Heureusement qu'il y a le nouveau complice Luchini, prêt à accourir au milieu de la nuit, au grand dam de son épouse! Dans ce registre pourtant, le film ne dépassera jamais le niveau de la connivence un peu facile. Le plus intéressant se situe dès lors dans la relation qui s'esquisse avec le beau Colin, lors d'une visite nocturne à sa caserne qui se terminera sur les toits. Sans doute parce que c'est ici que Christophe Honoré raconte sa propre relation avec Chiara, amie transformée en alter ego, amoureuse d'un garçon porbablement gay.
Rendez-vous manqué avec l'Italie
Et Marcello dans tout ça? On le perdrait presque de vue, jusque dans les citations (Potiche de François Ozon aussi bien que Trois vies et une seule mort de Raoul Ruiz). Pour finir, Honoré se décide enfin à faire traverser le miroir à Chiara en l'envoyant par un beau geste fantastique à Rome. Sauf que la séquence en noir et blanc, en compagnie de Poupaud, n'a rien de magique! Puis, la rumeur de sa transformation ayant fait son chemin, voici Chiara invitée à participer à une émission de télévision: un traquenard sous forme de concours de sosies arbitré par Stefania Sandrelli, l'ex-partenaire de Divorce à l'Italienne, qui se conclut par une imitation d'un duo télévisé de 1965 entre Mastroianni et... un cocker. L'amateurisme de cette séquence et l'embarras suscité n'ont alors d'égale que la laideur de l'image, sans doute pensée comme un hommage à Ginger & Fred de Fellini.
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Marcello mio, Chiara mia
On l'aura compris, Marcello mio alterne entre belles promesses et beau gâchis. Ce n'est pas par hasard qu'il a été l'un des films les moins bien accueillis de la compétition cannoise. Formellement plus sous influence de... John Cassavetes que de Fellini, Christophe Honoré s'y montre tout aussi incapable de créer de la beauté transcendante que de susciter un vrai trouble identitaire. Et jamais le petit jeu entre vie privée et vies rêvées ne va jusqu'à sonder les paradoxes du (ou de la) comédien(ne), à part peut-être cette remarque piquante selon laquelle le cinéma ne vous ferait interpréter que... des amoureux ou des fantômes.
Imaginé sans apport de Chiara Mastroianni elle-même, le scénario y trouve sans doute sa limite. En réduisant «son» Marcello à une poignée de titres sans s'attacher à leur sens, l'auteur dévoile surtout la pauvreté de sa cinéphilie. A croire qu'il n'a rien retenu de cette icône et des chefs-d'œuvre auxquels il contribua avec sa masculinité décontractée, vulnérable et changeante. Même les trois films en commun du couple Mastroianni-Deneuve, pourtant fort intéressants, ne sont pas exploités! Bref, on a connu Honoré autrement à l'aise dans le contexte plus franco-français de Dans Paris, Les Chansons d'amour et surtout Plaire, aimer et courir vite.
Côté positif, reste le travail musical, avec deux chansons signées Biolay ainsi que quelques nouvelles perles du vieux complice retrouvé Alex Beaupain. Et la partition de Deneuve, entre une tirade fataliste sur l'oubli (lors d'une visite de leur ancien appartement racheté par Laurent Dassault!) et une chanson joliment mélancolique, vaut elle aussi le détour. Mais en toute logique, on retiendra surtout le regard posé sur Chiara, dont la voix enchante ici tout particulièrement. Pour qui chérit l'autofiction diffractée, cette manière de l'entourer, travestie, d'amours-amitiés platoniques (en l'absence remarquée de son compagnon Benoît Poelvoorde) ne manquera pas d'intriguer. Tout cela pour la laisser, dans un dernier geste généreux, libre de prendre le large.
«Marcello mio» de Christophe Honoré (France - Italie, 2024), avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Hugh Skinner, Benjamin Biolay, Nicole Garcia, Melvil Poupaud. 2h01
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Ce n'est pas par hasard qu'il a été l'un des films les moins bien accueillis de la compétition cannoise. Formellement plus sous influence de... John Cassavetes que de Fellini, Christophe Honoré s'y montre tout aussi incapable de créer de la beauté transcendante que de susciter un vrai trouble identitaire. Et jamais le petit jeu entre vie privée et vies rêvées ne va jusqu'à sonder les paradoxes du (ou de la) comédien(ne), à part peut-être cette remarque piquante selon laquelle le cinéma ne vous ferait interpréter que... des amoureux ou des fantômes.</p> <p>Imaginé sans apport de Chiara Mastroianni elle-même, le scénario y trouve sans doute sa limite. En réduisant «son» Marcello à une poignée de titres sans s'attacher à leur sens, l'auteur dévoile surtout la pauvreté de sa cinéphilie. A croire qu'il n'a rien retenu de cette icône et des chefs-d'œuvre auxquels il contribua avec sa masculinité décontractée, vulnérable et changeante. 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Comme par exemple ces motards organisés en bandes qui avaient connu leur heure de gloire à l'écran (1966-72) avant de disparaître des radars mais qui n'en continuent pas moins d'exister de nos jours.</p> <p>Cinéaste indépendant originaire du Midwest, Jeff Nichols <i>(Shotgun Stories, Take Shelter, Mud, Midnight Special, Loving)</i> est tombé un jour sur le fameux livre <i>The Bikeriders</i> du photographe Danny Lyon. Un reportage publié en 1968 et consacré aux Outlaws de Chicago, dont Lyon faisait alors partie. Incapable de se plier aux règles de Hollywood (il a pris la porte de <i>A Quiet Place – Day One),</i> voici donc que Jeff Nichols décide d'en tirer un film, se déclarant plus intéressé par cette dimension historique que par la réalité des motards d'aujourd'hui. Excellente idée, tant cette sous-culture à jamais représentée par les iconiques <i>The Wild One</i> avec Marlon Brando (Laslo Benedek, 1953) et <i>Easy Rider</i> de Dennis Hopper (1969) appelait un regard rétrospectif. Encore fallait-il trouver le moyen de dramatiser ce qui se présente comme un mélange de photographies et d'interviews réalisées par un <i>insider...</i></p> <h3>Une princesse chez les durs</h3> <p>C'est la première partie du film qui s'en inspire le plus directement, allant jusqu'à reproduire le plus fidèlement possible quelques clichés et utiliser certains passages du texte verbatim. Pour la narration, le cinéaste a choisi de mettre en avant le personnage féminin de Kathy (Jodie Comer), qui n'est pas motarde elle-même mais la compagne de Benny (Austin Butler), une tête brûlée prompte à s'attirer des ennuis. 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Car il faut avouer que cette «contre-culture» paraît vite terriblement limitée, sans la moindre possibilité d'évoluer, de grandir tant intellectuellement que spirituellement. Venus là en quête de liberté, pour fuir d'autres carcans, ces marginaux ne tendent qu'à devenir des caricatures d'eux-mêmes. Avant même les luttes de pouvoir intrinsèques à toute bande et la dérive vers des activités illicites (drogue, prostitution, braquages, viols, etc., pour finir évoqués mais pas montrés), on devine déjà l'impasse.</p> <p>Mais est-ce bien le cinéaste, soucieux de ne pas rendre ses protagonistes antipathiques, qui le suggère? Ou est-ce plutôt une pointe d'ennui qui s'installe peu à peu en leur compagnie? En effet, ils restent tous bien peu définis, guère plus personnalisés que les engins qu'ils enfourchent. Et trop isolés du reste de la société. Les acteurs font ce qu'ils peuvent, mais il y a des limites. D'ailleurs, tous ne sont pas des plus crédibles. Au-delà de son accent très étudié, l'Anglaise Jodie Comer <i>(The Last Duel</i>, de Ridley Scott) paraît ainsi un peu trop classe et âgée pour son rôle. Et que dire de son compatriote Tom Hardy, rarement très convaincant, qui «brandoïse» à mort? C'est encore Austin Butler (l'Elvis de Baz Luhrmann) qui s'en tire le mieux avec son personnage nihiliste mi-attachant mi-inquiétant de Benny, clairement dangereux ne serait-ce que pour lui-même.</p> <h3>Un film trop propret?</h3> <p>Qui aurait lu le reportage contemporain de Hunter S. Thompson sur les Hell's Angels de la côte Ouest ou vu d'autres <i>biker movies</i> sales, bêtes et méchants de l'époque <i>(Hell's Angels '69, Angel Unchained, The Hard Ride, </i>etc.) sera aussi frappé par l'aspect finalement très propret de ces <i>Bikeriders.</i> Pour réablir la vérité après trop d'exploitation sensationnaliste? Ou simple auto-censure de la part d'un cinéaste pas franchement attiré par ce milieu? Un seul monologue de Michael Shannon (son acteur fétiche au rôle cette fois très en retrait) pour rappeler les accointances néofascistes d'une large frange de ces autoproclamés hors-la-loi ou vandales, c'est bien peu, même si les clubs officiels s'en sont toujours défendus. Et en tant que spectateur, on en vient à regretter que la partie du déclin ne soit pas plus dramatique.</p> <p>Mais Jeff Nichols est un drôle d'oiseau. Comme nombre de collègues tels que James Gray, Bennett Miller ou Sean Durkin, il s'inscrit dans une certaine tradition d'indépendance réaliste et critique tout en opérant un retour à un certain classicisme hollywoodien. Ce n'est sans doute pas par hasard que sa seule citation explicite soit <i>The Wild One </i>avec Brando, aperçu à la TV... 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Du très populaire <i>Il reste encore demain (C'è ancora domani)</i> de Paola Cortellesi au très confidentiel <i>Primadonna</i> de Marta Savina en passant par <i>Gloria!</i> de Margherita Vicario et <i>La bella estate</i> de Laura Luchetti, tous sortis en salle ce printemps, une série de points communs interroge. Il s'agit en effet d'autant de «films d'époque» italiens tournés par des femmes, avec un propos ouvertement féministe. En principe, on aurait voulu applaudir. Et puis non, chacun à son tour et à sa manière s'est avéré décevant. On a vu des intentions, du volontarisme ou du suivisme, mais pas assez de cinéma. Et surtout une tentation à réécrire l'histoire qui commence à devenir problématique.</p> <p>En pleine mue, le cinéma italien actuel fait la part belle au documentaire et à un «néo-néoralisme» peu coûteux qui s'en inspire. L'autre tendance lourde, ce sont les premiers films de femmes, lesquelles voient apparemment leurs projets privilégiés par les décideurs. 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A l'évidence, l'amertume sans concession et le réalisme peu académique d'un Mauro Bolognini <i>(La viaccia, Senilità)</i> auraient mieux convenu.</p> <h3>De la mollesse au délire</h3> <p>Avec <i>Primadonna,</i> premier long-métrage de Marta Savina, c'est encore autre chose. Après avoir réalisé un court-métrage documentaire sur ce même sujet<i>,</i> cette cinéaste a voulu raconter toute l'histoire de Franca Viola, la première femme sicilienne à avoir obtenu justice devant un tribunal contre son violeur qui voulait la forcer à l'épouser, selon une veille tradition locale machiste. Mais malgré sa connaissance approfondie de l'affaire, elle ne signe qu'un film très plat, aux personnages peu fouillés et à la dramaturgie anémique. Ici aussi apparaissent des figures plus modernes que de raison pour le mitan des années 1960 – un avocat homosexuel et son amie prostituée – ne serait-ce que par leur dégaine, sans parler d'une musique de style électro particulièrement inappropriée. 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Derrière la bonne blague, on y trouvera en effet l'exposé le plus malin qui soit de l'état présent et même de l'avenir du 7ème art.</p> <h3><em>Vanitas vanitatis</em></h3> <p>Malgré le succès public au goût d'inachevé de <i>Yannick</i> l'an dernier et la présence à nouveau de l'impayable Raphaël Quenard, <i>Le Deuxième acte</i> n'a rien d'une suite de cette mise en abyme théâtrale. La brillante bande-annonce, dans laquelle les cinq comédiens se disputent la vedette du film au nom de leur personnage, annonce bien la couleur: il sera avant tout question de rôles, d'acteurs et de cinéma. Mais pas si vite, car tout commence avec un inconnu stressé (Manuel Guillot, solide barbu jusqu'ici cantonné aux utilités) qui vient ouvrir un restaurant isolé en rase campagne (c'est tourné en Dordogne). 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Dans le rôle du fou imprévisible, Quenard met les pieds dans le plat en dévoilant la bisexualité de Garrel tandis que Lindon exulte en recevant «en direct» une proposition de Paul Thomas Anderson!<br />Dès qu'ils se retrouvent tous à table, le feu d'artifice continue en présence de Stéphane (Guillot), ce patron-figurant confronté à son premier rôle d'importance et dès lors incapable... de verser son vin sans trembler! Embarras surréaliste. Bientôt, le vieux briscard Lindon prend Quenard en grippe et ce dernier n'arrange pas les choses en tentant de séduire Seydoux aux WC, pendant que Garrel tente de calmer le jeu – le tout en essayant régulièrement de revenir à leur texte, sans même parler des réactions de quidams médusés. Et Dupieux d'en rajouter encore une couche en révélant cet improbable tournage dirigé par... une intelligence artificielle: une première qui risque de bientôt changer la donne!</p> <h3>La liberté de l'intelligence</h3> <p>Inutile d'en raconter plus. A sa manière typiquement <i>low tech</i> et discursive, <i>Le Deuxième acte</i> (c'est le nom du restaurant) s'avère à nouveau brillant. En tirant cette fois parti de la célébrité de ses comédiens, Quentin Dupieux dit toutes les vanités d'un cinéma qui commence à se sentir dépassé dans un monde menacé par le chaos. Ce n'est pas vraiment politique (à la différence des films du tandem Delépine et Kervern) et, pour l'essentiel basé sur le dialogue, ce n'est pas hautement visuel (au contraire de ceux de Michel Gondry). Mais son anarcho-surréalisme fait mouche, qui démystifie l'argent comme l'ego, le progrès comme le succès, et le «wokisme» aussi bien que le suivisme. Des maux qui nous affectent tous.</p> <p>Avec une double mort comme point d'orgue et les rails d'un interminable travelling arrière (au son d'une harpe jazz) en guise de recul final, le cinéaste posera encore plus clairement la question des limites du jeu et du réel, de la modernité et de la post-modernité. Dupieux, fils spirituel de Godard, un peu comme le Radu Jude du décapant <i>N'attendez pas trop de la fin du monde?</i> Certains n'y verront sans doute qu'une nouvelle pochade, et pourtant, il y a là plus d'art et d'intelligence que dans 95% du cinéma actuel. Une manière parfaitement originale d'en faire sans en être vraiment, d'inviter à la réfexion tout en s'amusant, de surfer en terrain miné grâce à l'arme suprême de l'absurde. Le tout avec une liberté épatante qu'on ne peut que lui envier. 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Depuis son hameau de Quincy (commune de Mieussy) niché derrière le Môle, une montagne bien connue des habitants du bout du Léman, il mène une carrière unique en son genre, qui prouve qu'on peut traiter du global à partir du local. En témoignent une vingtaine de titres, dont une dizaine de longs-métrages de <i>Ma Mondialisation</i> (2006), sur l'industrie du décolletage dans la vallée de l'Arve toute proche, à deux films récents avec le député Insoumis François Ruffin <i>(J'veux du soleil!</i> et <i>Debout les femmes!).</i></p> <p>Après un premier détour par la fiction tenté avec l'aide de sa compagne Marion Richoux, <i>Reprise en main</i> (ancré dans cette même réalité ouvrière, avec Pierre Deladonchamps et Laetitia Dosch), le voici qui revient au sujet de son premier film, <i>Trois frères pour une vie</i> (1999), portrait de paysans de son village. 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Et pour la Suisse, tout finit par arriver. En fait, même en restant très local, j'aspire toujours à une forme d'universalité. Et les retours dans les débats qu'on a pu faire entre Bulle, La Chaux-de-Fonds ou Morges prouvent que la réalité des paysans d'ici n'est pas si différente.</p> <p><strong>Vous-même n'êtes pas d'une famille paysanne, mais ouvrière. Pourtant, vous revenez ici sur des gens que vous aviez déjà filmés à vos débuts?</strong></p> <p><strong>GP</strong>: A l'époque, c'était juste la réalité que j'avais sous les yeux: j'ai grandi à 80 mètres de cette ferme! Depuis tout petit je suis monté sur le tracteur des frères Bertrand et je dois avoir passé des centaines d'heures avec eux. J'avais donc profité de cette proximité pour essayer de réaliser un film qui leur corresponde vraiment, qui soit attentif à leurs gestes et à leur façon de s'exprimer, en montrant que ce sont des gens qui ont su se projeter dans l'avenir. Pour la nouvelle génération, que j'ai connue comme bébés, le regard s'est un peu inversé, puisque là, c'est moi l'aîné.</p> <p><strong>Marion Richoux</strong>: De mon côté, je suis d'Annecy. J'ai fait des études de cinéma et j'ai travaillé à la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain. Je connaissais ce premier film de Gilles, <i>Trois frères pour une vie,</i> dont la frontalité m'avait frappée mais qui n'avait presque pas eu de visibilité. Je me disais que c'était dommage et quand, après <i>Reprise en main,</i> on a cherché quel serait le projet suivant, j'ai proposé d'y revenir. C'était l'occasion de parler de tout ce qui avait changé depuis.</p> <p><strong>GP</strong>: En fait, tout est parti de Suisse, parce que ce premier film autoproduit a été primé au Festival du film alpin des Diablerets et de ce fait, acheté pour une version raccourcie par la TSR. C'est cet achat qui a lancé la machine... </p> <p><strong>On voit aussi dans le film une achive TV en noir et blanc avec les trois frères, Jean, Joseph et André, en 1972. D'où provient-elle?</strong></p> <p><strong>GP</strong>: Elle figurait déjà dans le film de 1999. Je m'étais souvenu de l'événement qu'avait été la venue de la télé dans notre hameau – je devais avoir 4 ou 5 ans – et j'étais donc parti à sa recherche. Avant l'apparation de reportages télévisés plus formatés, c'était une sorte d'émission de promotion rurale à l'intention des paysans eux-mêmes, diffusée sur un créneau spécifique de FR3. Retrouver ça n'a pas été une mince affaire!</p> <p><strong>MR</strong>: En fait, je pense que ces images ont aussi influencé Gilles dans sa manière de faire. 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Contre les discours politiques qui simplifient, cela rappelle qu'il existe en France beaucoup de réalités rurales très différentes. Ici, derrière les trois frères qui ont souffert pour tout mettre en place, on a une génération qui a vraiment choisi ce métier et qui en vit bien, parvenant à réinvestir sans surendettement. A priori, on peut ne pas voir la robotisation de la traite d'un très bon œil, mais de leur point de vue c'est un réel progrès. Leur modèle fonctionne bien, sous la protection de l'AOC Reblochon. Car il faut se rendre compte que c'est grâce à elle que leur lait est payé deux fois plus cher qu'un lait de plaine, qui lui est en concurrence avec d'autres laits européens.... Même si ce n'est pas explicite dans le film, je tiens à ramener cette dimension politique dans les débats. 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Mais c'était des gens étonnamment érudits et intéressés, capables de discuter d'autres sujets que juste leur travail! Le grand-père était un grand lecteur et il leur avait transmis ça. André, celui qui est encore en vie et qui tire un bilan plutôt amer de leur existence, sans femmes pour la partager, lit toujours le <i>Courrier International!</i> Ils ont aussi un peu regardé la TV, même si on ne la voit pas: elle était cachée dans un coin sous un tissu, dans cet intérieur d'une totale austérité.</p> <p><strong>MR</strong>: Il a bien fallu se focaliser sur la ferme, la question de sa survie économique et de sa transmission. Si la nouvelle génération est parvenue à prendre sa place dans le film, ce n'était pas du tout évident au début, face à des personnages tels que ces trois oncles! Au bout du compte, malgré les inévitables «oublis», ils se sont tous déclarés satisfaits de l'image qu'on donne du métier. 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