Actuel / Et si on parlait autrement de monnaie pleine (ou vide)?
Si le jeu est certes caricatural (comment simuler un système économique qui dépasse parfois les économistes eux-mêmes, en jouant au «jeu des familles»?), il apporte néanmoins un aspect intéressant à l’une des phrases qu’on entend régulièrement: notre société vit à crédit. © Ondine Yaffi
Loin du brouhaha des scènes de Balélec s’organisait une soirée jeu pas tout à fait comme les autres... à Zélig! © Ondine Yaffi
Au premier tour de jeu, les échanges sont libres de toute contrainte, tout est possible. © Ondine Yaffi
Vendredi dernier, le 4 mai, avait lieu Balélec, le maintenant légendaire festival à l’EPFL. A quelques arrêts de métro, loin du brouhaha des scènes, s’organisait néanmoins une soirée jeu pas tout à fait comme les autres. Il est presque 18h à Zelig, le bar de l’UNIL et un petit groupe s’apprête à jouer au «Jeu de la monnaie», une manière ludique de parler d’argent, de systèmes économiques et pourquoi pas, de l’initiative «Monnaie Pleine». Suivons Diana-Alice Ramsauer et Ondine Yaffi, le temps de cette instructive soirée.
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La vulgarisation par le jeu nous fait prendre conscience qu’avant d’être une mécanique mathématique froide et obscure, l’économie c’est surtout quelque chose d’organique basé sur la confiance et l’émotionnel: une réflexion qui va bien au-delà du «pour ou contre la liberté des banques privées».</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-fausse-bonne-idee">La fausse bonne idée</a> - Yves Genier</h4><h4></h4><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/qui-doit-creer-l-argent">Qui doit créer l'argent?</a> - Jacques Pilet</h4><h4></h4><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-helicoptere-monetaire-version-assurance-maladie">L’hélicoptère monétaire version assurance maladie</a> - François Schaller</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'et-si-on-parlait-autrement-de-monnaie-pleine-ou-vide', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 874, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1010, 'homepage_order' => (int) 1197, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. D’après la Banque Mondiale, les émissions de CO<sub>2</sub> par dollar de parité de pouvoir d’achat de PIB (ce qui ramène tous les pays du monde à une échelle comparable) placent la Suisse au 4ème<sup>.</sup>rang sur 181 pays, démontrant son efficience énergétique tout en maintenant des conditions de vie exceptionnelles, devant la Suède 6ème, la France 28ème, l’Allemagne 74ème (illustrant l’échec de l’<i>Energiewende</i>), les USA 126ème et la Chine 170ème.</p> <p>Dans le monde réel, si la Suisse devait poursuivre ses émissions de CO<sub>2</sub> au niveau de 2019, elle ne contribuerait en 2100 qu’à une élévation de la température mondiale de quelques millièmes de degrés Celsius suivant les formules fournies par le GIEC. Ces valeurs restent non-mesurables et insignifiantes.</p> <p>Mais les militantes du climat ne vivent pas dans le monde réel. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 40, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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On assiste ici à une dangereuse érosion de l'esprit démocratique.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie ne vit pas seulement d'une constitution fondée sur le principe de la majorité, les droits fondamentaux et les droits de l'homme et des règles de procédure équitables ; la démocratie vit aussi du fait que l'esprit de la constitution est déterminant et guide les acteurs politiques. Les principes démocratiques doivent primer sur l'idéologie et le programme des partis. Si cette attitude fondamentale fait défaut, la démocratie risque de devenir lettre morte.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Mauvais perdants</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que cette attitude fondamentale ne soit pas au mieux en Suisse se manifeste de plus en plus souvent, par exemple récemment après le "oui" à la 13e rente AVS. 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Mathieu Despont et Cédric Liardet, plusieurs jeux de cartes à la main, font face à
une vingtaine de curieux, dont nous faisons partie. Ils sont ingénieur et
architecte et se sont passionnés pour les questions monétaires, il y a quelques
années de ça (une dizaine d’années pour Mathieu). Ils ont été invités pour présenter ce jeu dans divers Masters
universitaires, dans des organisations revendiquant un système d’échange local
(SEL) et leur animation est particulièrement demandée avant la votation sur
l’initiative «Monnaie pleine».
Dans l'antre de l'Unil, Zelig, se tient une bien curieuse soirée ludique! © Ondine Yaffi
Expérimenter quatre systèmes économiques
Personne ne sait exactement en quoi consiste ce «jeu de la monnaie». «Nous essayons d’en dire le moins possible sur les jeux et surtout, nous ne nommons pas les systèmes économiques au préalable pour ne pas influencer les gens», nous précise Mathieu Despont.
Nous savons seulement que le jeu nous permettra d’éprouver et tester quatre modèles économiques représentés par quatre jeux. Pas plus de détails. «Notre but est de provoquer une réflexion sur la «monnaie» et ses conséquences pour proposer des solutions (vers une économie plus humaine)», expliquera l’ingénieur plus tard.
Le principe est simple. Nous piochons des cartes au hasard et avons pour mission de faire le plus de carrés (quatre figures ou chiffres identiques) en dix minutes: à nous de trouver une manière d’échanger nos avoirs avec les autres joueurs.
Il faut, après avoir tiré au hasard des cartes, négocier et échanger ses avoirs pour obtenir le plus de carrés possibles. © Ondine Yaffi
Au premier tour de jeu, les échanges sont libres de toute contrainte, tout est possible. A chaque tour, une règle est ajoutée. Il peut s’agir de précisions concernant les protocoles d’échanges, les conditions d’accessibilité aux ressources (cartes), les modalités de crédit, etc.
La partie avance. On fait une pause entre chaque jeu, pour se demander quel impact émotionnel a ce système sur nous. Bien-être ou frustration? Et puis on continue. A la fin du troisième jeu, on débriefe et on se rend compte que dans ce modèle il apparaît soudain une forte paupérisation, des mendiants, du vol, une grande inégalité de richesses et surtout, une explosion de la dette. C’est le modèle qui apparaît à la majorité des participants comme le moins viable à long terme.
Quel accès aux ressources?
Si le jeu est certes caricatural
(comment simuler un système économique qui dépasse parfois les économistes
eux-mêmes, en jouant au «jeu des familles»?), il apporte
néanmoins un aspect intéressant à l’une des phrases qu’on entend régulièrement:
notre société vit à crédit. En effet, dans le
jeu représentant le mieux notre système économique actuel, les échanges et
l’accès aux ressources ne sont plus libres. On doit acheter ses cartes et pour
ce faire, contracter un crédit.
L’un des enjeux principaux est de «solder» son compte à la fin des dix minutes qui représentent deux générations, soit 50 ans. Ce signifie que chaque joueur doit rembourser sa dette avec les intérêts (2% annuel), ce qui nous donne 200% du crédit initial plus, bien entendu, les impôts.
«Nous avons réfléchi à
supprimer la notion d’impôt du jeu. Mais sans cette donne, des participants seraient tentés d’arrêter de jouer et
donc de sortir complètement du système.»
Car selon les
bases théoriques sorties du livre Dette
5000 ans d’histoire de David Graeber, l’impôt ne sert pas à
financer la collectivité publique, ni à effectuer une redistribution des richesses,
mais bien à obliger les gens à rester à l’intérieur du système.
Entre voleuses et mendiants
Sans grande surprise, les joueurs ayant les moyens de rembourser leur dette sont ceux qui ont été extrêmement productifs dans le jeu (en s’accaparant une grande part des ressources et participant à une forte croissance du modèle), ceux qui ont volé la banque (en l’occurrence, les deux auteures de ce texte) et celui qui n’a pas contracté de crédit en mendiant ses impôts. Cela ne représentait même pas un quart des participants.
Le quatrième tour du «Jeu de la monnaie» proposait un système économique alternatif. © Ondine Yaffi
Dans nos sociétés, personne ne doit solder quoi que ce soit au bout d’une génération. Les crédits possédés par les banques représentent donc une richesse pour elles, tant que les gens ne doivent pas les rembourser. Un grand sentiment de frustration émerge dans notre petit groupe.
Quelques jours plus tard, je me
demande: «N’y a-t-il pas un biais dans les règles du jeu, qui nous pousse
à être plus critiques envers un système
plutôt qu’un autre?» Le maître de jeu assure que les règles sont faites
pour que «les gens se fassent leur propre idée». J’insiste:
«Vous tournez régulièrement dans
des milieux déjà assez critiques envers notre modèle économique, est-ce que
vous ne les persuadez pas un peu plus du fait qu’une alternative est
possible?»
Il répond calmement: «Le jeu offre un outil de réflexion. Nous essayons de mettre le minimum de règles, nous simplifions donc, mais c’est pour permettre d’expérimenter soi-même les questions de création de monnaie. Cela fait maintenant une quinzaine de fois que je mène ce jeu et il est intéressant de voir qu’à chaque fois, les réactions sont – à des variantes près – assez similaires, même si nous essayons d’être le plus neutre possible.»
Vide ou pleine, la monnaie?
Et comment ce jeu peut-il aider à
comprendre l’initiative «Monnaie Pleine»? «Nous avons été approchés
il y a à peu près une année par les responsables de cette initiative, nous mandatant la création d’une règle se
rapprochant le plus d’un tel système économique. Nous avons essayé,
mais cela était bien trop compliqué.» En effet, la définition même de
monnaie pleine ou de monnaie vide diverge selon les personnes.
Les crédits que les clients des banques contractent viennent-ils d’une monnaie «pleine», c’est-à-dire, qui correspond à une valeur réelle (par exemple en billets de banque, venant de l’épargne d’autres clients) ou proviennent-ils d'une monnaie créée de toute pièce par les banques qui émettent de la monnaie scripturale (virtuelle, représentant simplement une ligne sur une comptabilité)?
«Même les économistes et les
directeurs de banque ne sont pas d’accord entre eux…», soutient le
passionné de monnaie, en faisant référence à une vidéo opposant
Sergio Ermotti, directeur de l’UBS, et Sergio Rossi, professeur de macroéconomie
à l’université de Fribourg, dans un débat
sur la provenance des crédits et donc de l’argent mis en circulation sur le
marché.
En effet, les enjeux et les
conséquences de cette initiative sont difficiles à concevoir concrètement. Il
en résultera donc certainement un vote
mettant d’un côté l’espoir d’une autre organisation de société possible et de
l’autre la peur: ceux qui remettent en cause un système monétaire
déconnecté de l’économie réelle et ceux qui se sentent suffisamment bien dans
ce système pour surtout ne rien risquer.
«J’ai l’impression que cette votation sera une manière de prendre la mesure du ressentiment
du peuple à l’encontre des banques», estime Mathieu Despont.
Même si «le jeu de la monnaie» ne permet pas de savoir s’il faut voter oui ou non le 10 juin prochain, il transpose les mécanismes de notre système économique actuel dans un contexte épuré et met ainsi en lumière ses forces et ses incohérences devenues invisibles par habitude ou parce que, comme les prêtres qui récitaient la messe en latin, les économistes nous parlent un langage connu d’eux seuls. La vulgarisation par le jeu nous fait prendre conscience qu’avant d’être une mécanique mathématique froide et obscure, l’économie c’est surtout quelque chose d’organique basé sur la confiance et l’émotionnel: une réflexion qui va bien au-delà du «pour ou contre la liberté des banques privées».
Précédemment dans Bon pour la tête
La fausse bonne idée - Yves Genier
Qui doit créer l'argent? - Jacques Pilet
L’hélicoptère monétaire version assurance maladie - François Schaller
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Cela ne représentait même pas un quart des participants.</p> <h4><img src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1526041598_jeumonnaie5.jpeg">Le quatrième tour du «Jeu de la monnaie» proposait un système économique alternatif. © Ondine Yaffi</h4><p>Dans nos sociétés, personne ne doit solder quoi que ce soit au bout d’une génération. Les crédits possédés par les banques représentent donc une richesse pour elles, tant que les gens ne doivent pas les rembourser. Un grand sentiment de frustration émerge dans notre petit groupe.</p> <p>Quelques jours plus tard, je me demande: «N’y a-t-il pas un biais dans les règles du jeu, qui nous pousse à être plus critiques envers un système plutôt qu’un autre?» Le maître de jeu assure que les règles sont faites pour que «les gens se fassent leur propre idée». J’insiste: «Vous tournez régulièrement dans des milieux déjà assez critiques envers notre modèle économique, est-ce que vous ne les persuadez pas un peu plus du fait qu’une alternative est possible?» <br></p><p>Il répond calmement: «Le jeu offre un outil de réflexion. Nous essayons de mettre le minimum de règles, nous simplifions donc, mais c’est pour permettre d’expérimenter soi-même les questions de création de monnaie. Cela fait maintenant une quinzaine de fois que je mène ce jeu et il est intéressant de voir qu’à chaque fois, les réactions sont – à des variantes près – assez similaires, même si nous essayons d’être le plus neutre possible.»</p><h3>Vide ou pleine, la monnaie?<br></h3> <p>Et comment ce jeu peut-il aider à comprendre l’initiative «Monnaie Pleine»? «Nous avons été approchés il y a à peu près une année par les responsables de cette initiative, nous mandatant la création d’une règle se rapprochant le plus d’un tel système économique. Nous avons essayé, mais cela était bien trop compliqué.» En effet, la définition même de monnaie pleine ou de monnaie vide diverge selon les personnes. <br></p><p>Les crédits que les clients des banques contractent viennent-ils d’une monnaie «pleine», c’est-à-dire, qui correspond à une valeur réelle (par exemple en billets de banque, venant de l’épargne d’autres clients) ou proviennent-ils d'une monnaie créée de toute pièce par les banques qui émettent de la monnaie scripturale (virtuelle, représentant simplement une ligne sur une comptabilité)?</p> <p>«Même les économistes et les directeurs de banque ne sont pas d’accord entre eux…», soutient le passionné de monnaie, en faisant référence <del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del><del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del></del>à une vidéo opposant Sergio Ermotti, directeur de l’UBS, et Sergio Rossi, professeur de macroéconomie à l’université de Fribourg, dans un débat sur la provenance des crédits et donc de l’argent mis en circulation sur le marché.</p> <p>En effet, les enjeux et les conséquences de cette initiative sont difficiles à concevoir concrètement. Il en résultera donc certainement un vote mettant d’un côté l’espoir d’une autre organisation de société possible et de l’autre la peur: ceux qui remettent en cause un système monétaire déconnecté de l’économie réelle et ceux qui se sentent suffisamment bien dans ce système pour surtout ne rien risquer. «J’ai l’impression que cette votation <del></del>sera une manière de prendre la mesure du ressentiment du peuple à l’encontre des banques», estime Mathieu Despont.</p> <p>Même si «le jeu de la monnaie» ne permet pas de savoir s’il faut voter oui ou non le 10 juin prochain, il transpose les mécanismes de notre système économique actuel dans un contexte épuré et met ainsi en lumière ses forces et ses incohérences devenues invisibles par habitude ou parce que, comme les prêtres qui récitaient la messe en latin, les économistes nous parlent un langage connu d’eux seuls. La vulgarisation par le jeu nous fait prendre conscience qu’avant d’être une mécanique mathématique froide et obscure, l’économie c’est surtout quelque chose d’organique basé sur la confiance et l’émotionnel: une réflexion qui va bien au-delà du «pour ou contre la liberté des banques privées».</p><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-fausse-bonne-idee">La fausse bonne idée</a> - Yves Genier</h4><h4></h4><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/qui-doit-creer-l-argent">Qui doit créer l'argent?</a> - Jacques Pilet</h4><h4></h4><h4><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-helicoptere-monetaire-version-assurance-maladie">L’hélicoptère monétaire version assurance maladie</a> - François Schaller</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'et-si-on-parlait-autrement-de-monnaie-pleine-ou-vide', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 874, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1010, 'homepage_order' => (int) 1197, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. 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Sur la même période, l’espérance de vie à 65 ans, âge minimal de ces militantes, est passée de 18,4 à 22,5 années. Il ne semble pas que «le climat» ait eu des conséquences fâcheuses sur leur droit à la vie.</p> <p>En recoupant les données de l’OFS et de Météosuisse, on peut observer la nature cyclique du nombre de décès par semaine des personnes de plus de 65 ans en Suisse, de 2010 à 2024 (Figure).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1713434705_capturedcran2024041812.04.17.png" class="img-responsive img-fluid center " width="784" height="554" /></p> <p>La courbe noire pleine montre que les périodes hivernales restent les plus fatales, toutes causes confondues, pouvant parfois accroître la mortalité de 72% par rapport aux périodes estivales. Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. Ces militantes du climat semblent donc avoir convaincu la CEDH de porter la justice dans un monde fantasmé, où seules les températures excessivement chaudes président à la destinée des femmes, en invitant la Suisse à rejeter la réalité des faits.</p> <p>Pourtant, dans le monde réel, faut-il le rappeler, l’espérance de vie des Suissesses n’a cessé d’augmenter, et ce malgré le «dérèglement climatique», et grâce, pour l’essentiel, aux énergies fossiles. De plus, les décès directement liés aux températures non-optimales s’amenuisent grâce en grande partie à des hivers plus cléments.</p> <p>Dans le monde réel, un pays riche comme la Suisse permet à sa population de s’adapter aisément aux inconforts météorologiques (chauffage ou climatisation, isolations, facilité d’accès aux soins, énergie toujours disponible, etc.). A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. 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(2021) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 5, e415-425</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-cour-europeenne-des-droits-de-l-homme-cedh-aurait-elle-engage-une-guerre-contre-le-monde-des-realites', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 40, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4878, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Cuba entre famine et abondance', 'subtitle' => 'La situation économique à Cuba est catastrophique. 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Le Tribunal fédéral n'est pas habilité à contrôler les lois fédérales. Le gardien suprême de la Constitution est le Parlement lui-même. Il est à la fois législateur et juge et peut, de fait, édicter des lois fédérales non conformes à la Constitution sans avoir à craindre de sanctions. Les membres du Conseil des États et du Conseil national portent donc une grande responsabilité et devraient d'autant plus être un exemple en matière de respect de la Constitution et d'esprit démocratique. Mais beaucoup ne le sont pas !</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Le fait que de nombreux représentants bourgeois du peuple se soient détournés de cette attitude fondamentale est probablement dû surtout à l'évolution politique des dernières décennies. Celle-ci est marquée par deux courants profonds : premièrement, une politique économique, fiscale, financière et sociale néolibérale prononcée et, deuxièmement, une radicalisation dans l'éventail des partis de droite avec un effet d'aspiration sur les partis bourgeois. Ces deux phénomènes ont affaibli la conscience de la nécessité du respect de la Constitution et de l'esprit démocratique.</span></p> <h3 style="text-align: justify;"><strong><span>Néolibéraux et droits de l'Homme</span></strong></h3> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>Tout d'abord, le néolibéralisme : il a conduit à un déchaînement du pouvoir économique, avec pour conséquence que l'État démocratique est devenu le serviteur de groupes et de branches et que le lobbying s'est propagé jusque dans les ramifications les plus fines de la politique et de l'administration. 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Car ici aussi, seul compte le fait de s'imposer - avec ou contre la démocratie et la constitution.</span></p> <p style="text-align: justify;"><o:p></o:p><span>La démocratie au cas par cas, en fonction de l'idéologie, des intérêts particuliers et des calculs de pouvoir ? Et ce à une époque où il serait plus que jamais nécessaire de défendre les valeurs et les principes démocratiques ? 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Ce dernier a rendu «complètement inefficace» l’ONU, constate <em>IQ</em>, car le risque est constant de s’en servir pour exercer pressions ou intrigues diplomatiques. «Démocratie, droit international et Etat de droit forment le socle de l'alliance la plus puissante au monde. Mais un certain nombre d'Etats oublieux de ces valeurs tentent depuis longtemps de placer leur intérêts mercantilistes au-dessus des décisions cruciales de l’OTAN.»</p> <p>Cela revient à poser une question essentielle, dans toute organisation: qu’est-ce qui lie entre eux les Etats membres? Au-delà de la coopération militaire, ce sont des «valeurs», celles mêmes que les pays occidentaux s’emploient à défendre en ce moment en Ukraine. La députée Renaissance Anne Genetet plaide même pour la création d’un centre de l’OTAN chargé de défendre de concert les valeurs occidentales et la «résilience démocratique». 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Lagom 12.05.2018 | 21h28
«Ceux qui veulent de cette monnaie pleine n'ont qu'à ouvrir des comptes à la poste. La poste appartient, encore mieux, à la Confédération. Au fait ceux qui sont derrières cette initiative sont des prof. d'Uni qui ont manqué de profiter de la hausse des bourses de ces dernières années. »