Analyse / Assassiné en 1987, Thomas Sankara, «le Che» africain, n'est pas mort
Thomas Sankara par Thomas Isidore. © DR
Le mois dernier à Niamey, la junte au pouvoir remplaçait un monument colonial par une plaque à l’effigie du capitaine Thomas Sankara. Anti-impérialiste, écologiste et féministe convaincu, l’ancien président du Burkina Faso continue de fasciner. Son discours historique du 4 octobre 1984 à la tribune des Nations-Unies électrise toujours la jeunesse africaine et inspire une nouvelle génération de leaders africains. Au point qu’il est impossible de comprendre l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui sans se référer à l’idéologie sankariste.
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Sauf que les cellules de notre cerveau, en l’occurrence des neurones reliés entre eux par des axons, n’ont rien de différent des autres cellules du corps et ne permettent pas d’expliquer les processus mentaux. Ni d’autres phénomènes liés à la conscience, comme les expériences de morts imminentes, par exemple, évaluées aujourd’hui à plus de 60 millions dans le monde.</p> <h3>Manifeste pour une science post-matérialiste</h3> <p>De l’autre côté, insatisfaits par les explications neurologiques actuelles, un nombre de plus en plus important de scientifiques plaident pour une recherche embrassant l’existence tout entière, y compris le domaine de l’esprit. Sur l’impulsion de Mario Beauregard, chercheur en neurosciences à l’Université d’Arizona, plus de 500 médecins, neurologues, physiciens, biologistes et mathématiciens ont signé un <em>Manifeste pour une science post-matérialiste</em>. 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Si le fait que de plus en plus de savants souscrivent à cette hypothèse est nouveau, l’idée, elle, ne l’est pas: en 1931, Max Planck, l’un des pères de la physique quantique, prix Nobel de physique en 1918, affirmait déjà que la matière n’était qu’un dérivé de la conscience et qu’il n’existait pas de matière «en soi». De là à considérer que notre conscience pourrait survivre à la mort physique, il n’y a qu’un pas!</p> <p>C’est à cette passionnante réflexion que le public du Salon des Thérapies Naturelles pourra prendre part du 5 au 7 avril prochain grâce à plusieurs invité.e.s, dont Valérie Seguin. Pour son documentaire <em>Et si la mort n’existait pas</em>, la réalisatrice est allée à la rencontre de nombreux experts. Parmi eux, le physicien Philippe Guillemant, médaillé de cristal du Centre national français de la recherche scientifique, qui défend publiquement l’idée d’une vie après la mort. 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Sans parler de toutes les découvertes réalisées en Occident avant l’arrivée de la science actuelle.</p> <p>C’est cette méthode inductive qu’utilise également l’auteur et journaliste Harry Roselmack, qui donnera deux conférences à Morges les 6 et 7 avril prochains, dans son ouvrage <em>Il n’est pas trop tard pour naître </em>(aux Editions Jouvence) résultat de l’enquête fouillée qu’il a menée sur l’espace et le temps – basée sur des connaissances scientifiquement prouvées celles-ci. Il y postule l’existence, à l’échelle de l’univers, d’une conscience non manifestée, dont la forme serait celle d’un concept d’information primordiale, et d’un «projet» universel dans lequel l’humanité aurait un rôle à jouer. Perché? 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Elle était tout à la fois drôle et réservée, sérieuse et créative, et portait sur les gens comme sur les événements, quels qu’ils soient, indépendamment des convenances et des hiérarchies, ce regard espiègle qui caractérise ses photos et est devenu sa marque de fabrique. La suite m’apprit qu’elle était aussi une amie fidèle.</p> <p>Née en 1953 dans le canton d’Argovie et encouragée depuis sa plus tendre enfance par son père – lui-même passionné de photographie – à «capturer la réalité», elle a toujours rêvé d’en faire son métier. Elle l’a exercé avec «cœur et âme», comme elle le dit elle-même, jusqu’en 2017, dont 33 ans pour le groupe de presse Ringier, notamment pour le <em>SonntagsBlick</em> et le magazine <em>Cash</em>. Sabine Wunderlin est ainsi l’une des premières femmes photographe de presse en Suisse à avoir obtenu un emploi fixe. 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Une France à laquelle ces pays s’efforcent désormais de tourner le dos: après avoir expulsé les troupes françaises de la région et réduit les relations diplomatiques avec Paris, des rues et des monuments évoquant l’ancienne puissance coloniale sont renommés, comme ce fut le cas le mois dernier dans la capitale nigérienne. Le monument dédié aux victimes des deux guerres mondiales a ainsi été rebaptisé «Bubandey Batama» («à nos morts» en langue djerma) en hommage aux victimes de la colonisation; la place de la Francophonie est devenue la place de l’Alliance-des-Etats-du-Sahel; et l’avenue Charles de Gaulle est désormais celle de Djibo Bakary, figure de la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 50.
Un capital de sympathie hors du commun
On pourrait s’étonner, toutefois, de voir la place Parfait-Louis Monteil, du nom d’un officier et explorateur français de la fin du XIXème siècle, prendre le nom d’un ancien président, celui d’un Etat voisin de surcroît. Preuve que Thomas Sankara, qui accéda au pouvoir en 1983 grâce à un coup d’Etat militaire en Haute-Volta – qu’il rebaptisa Burkina Faso («le pays des hommes intègres» en langues dioula et moré) – est aujourd’hui l’icône de tout un continent. Du petit peuple surtout, de la jeunesse en particulier qui, près de 40 ans après sa mort, continue de porter avec fierté des t-shirts à son effigie.
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Car ce sont bien ses idéaux qui, 40 ans plus tard, continuent de séduire de nombreux Africains.
Anti-impérialiste, communiste, écologiste, féministe, panafricaniste et bien décidé à prendre en main le destin de son pays, le «Che Guevara africain», comme on le surnomme parfois, a surtout su redonner de l’espoir à un continent accablé. Et de la dignité à son pays, huitième plus pauvre du monde, en refusant toute aide internationale, laquelle «instille dans nos esprits des réflexes de mendiants et d’assistés», affirmait-il.
Pas d’argent, mais des idées
Mieux encore: en quatre ans, il réussit à prouver que l’Afrique est capable de mener seule son développement économique: ainsi, persuadé qu’un pays composé de 80% de paysans est en mesure de nourrir sa population, il mène le Burkina Faso, alors ravagé par la famine, à l’auto-suffisance alimentaire. Sous sa présidence, le taux de scolarisation passe de 6% à 22%, tandis que des centaines de milliers de logements, des barrages et cent kilomètres de voies ferrées voient le jour. Deux millions d’enfants sont vaccinés et, pour reboiser le désert, dix millions d’arbres plantés. La lutte contre la désertification étant, selon lui, un acte anti-impérialiste, il demandera en outre aux grandes puissances de prendre leurs responsabilités en affectant 1% de l’argent de la recherche spatiale à la préservation des forêts. En 1985 déjà!
Par ailleurs, convaincu que le développement du pays passe par l’émancipation des femmes, il interdit l’excision, crée la semaine nationale de la femme et instaure la journée hebdomadaire du marché masculin lors de laquelle seuls les hommes sont autorisés à faire les emplettes. Une révolution compte tenu des mentalités. Il nomme également trois femmes ministres, une première!
Le mythe Sankara
Outre ses actions, son implacable réquisitoire onusien de 1984 contre les grandes puissances, passé à la postérité, marque l’acte fondateur du mythe Sankara. Pendant près d’une heure, devant les plus grands représentants de la planète, le tout jeune et nouveau président du Burkina Faso y avait livré sa vision des enjeux géopolitiques mondiaux, abordant des thèmes – conflit israélo-palestinien, préservation de l’environnement, famine dans le monde, etc. – qui restent d’une surprenante actualité. «Un texte encore plus fort que le I have a dream de Martin Luther King et qui devrait être enseigné dans les écoles africaines», estime le rappeur star sénégalais Didier Awadi qui, à l’instar de nombreux autres artistes d’Afrique de l’Ouest, se revendique héritier de Sankara.
Des idées qui dérangent
La révolution sankarienne ne plaît toutefois pas à tout le monde. Révolté par la corruption des anciens dirigeants voltaïques qu’il traîne devant les tribunaux populaires, Sankara réduit également les dépenses de l’Etat: les Renault 5 remplacent les limousines aux vitres teintées et les salaires de ses collègues sont revus à la baisse. Lui-même ne gagne que 138'736 francs CFA par mois (env. CHF 200.-).
Désireux d’imposer aux autres sa vie frugale, il fait fermer les night clubs du pays «où le prix d’un Coca Cola équivaut au salaire mensuel d’un agriculteur» et crée les bals populaires. Autant de décisions mal vues par la petite bourgeoisie du pays. Dans son entourage, la colère enfle. D’autant que les comités de défense de la révolution et les tribunaux populaires qu’il instaure font du zèle, commettant dérives et abus.
Quant à la communauté internationale, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur devant le jeune capitaine, à l’instar de François Mitterrand, elle se débarrasserait volontiers de ce partenaire aussi incorruptible que peu commode. L’engagement de Sankara sur la scène internationale en faveur de l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, qu’il refuse de payer, achèvera de signer son arrêt de mort. Il sera assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat mené par son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. Ce dernier dirigera alors le pays pendant près de 20 ans, rétablira la coopération avec la France et mettra un terme à tous les projets de Sankara.
De nouveaux leaders sankaristes
Quarante ans plus tard, le héros de la révolution burkinabé reste, pour de nombreux Africains, un exemple que s’efforce de suivre aujourd’hui Ibrahim Traoré, chef d’Etat du Burkina Faso depuis deux ans. Comme Sankara avant lui, Ibrahim Traoré porte le grade de capitaine, il a pris le pouvoir par un coup d’Etat à l’âge de 34 ans, a milité dans une organisation estudiantine d’inspiration marxiste et a renoncé au salaire présidentiel, conservant toutefois son salaire de capitaine. Lui aussi séduit la jeunesse burkinabé – qui représente 70% de la population du pays! – et invoque les idéaux de Thomas Sankara lors de ses discours, notamment la lutte pour la souveraineté nationale, le rejet de l’impérialisme et la solidarité panafricaine.
Il n’est pas le seul. Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du Mali depuis le putsch militaire de 2021, ne cache pas non plus son admiration pour l’ancien président burkinabé. Quant au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis un an, il vient d’ériger, on l’a vu, un monument en l’honneur de Sankara au centre de Niamey. Tous trois ont créé l’année dernière l'Alliance des Etats du Sahel, un pacte de défense mutuelle, avant de quitter cette année la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Nombreux sont par ailleurs aujourd’hui les mouvements qui se revendiquent du sankarisme. En Afrique de l’Ouest, bien sûr, mais pas uniquement. Ainsi, les Combattants de la liberté économique, parti nationaliste noir d’extrême gauche fondé en 2013 en Afrique du Sud et troisième plus grand parti du parlement sud-africain, affirme également s’inspirer de Sankara en termes de style et d’idéologie.
Oser inventer l’avenir
«Sankara a réussi à provoquer un déclic chez les Africains», confiait le rappeur sénégalais Didier Awadi en 2019 sur la BBC. «Etre sankariste aujourd’hui, c’est croire en l’Afrique, défendre sa souveraineté, consommer africain, militer pour mettre un frein aux partenariats économiques qui péjorent les économies locales et régionales, c’est revendiquer une monnaie contrôlée par l’Afrique. C’est aussi être solidaire de toutes les luttes dans le monde. Bref, c’est défendre tout ce dont Sankara se réclamait, et qu’on ne nous dise pas qu’on est des rêveurs ou que l’Afrique n’en n’a pas les capacités, ce serait une insulte à notre intelligence! Car le sankarisme, c’est aussi le courage de se projeter et d’essayer d’autres modèles.»
«Oser inventer l’avenir», disait Thomas Sankara, qui estimait que la révolution est un processus vivant qui doit être repensé constamment et adapté à son époque. L’Afrique, apparemment, s’y efforce.
Retour sur les passages les plus marquants du discours historique de Thomas Sankara à la tribune des Nations-Unies le 4 octobre 1984
Un rap du musicien sénégalais Didier Awadi
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Le monument dédié aux victimes des deux guerres mondiales a ainsi été rebaptisé «Bubandey Batama» («à nos morts» en langue djerma) en hommage aux victimes de la colonisation; la place de la Francophonie est devenue la place de l’Alliance-des-Etats-du-Sahel; et l’avenue Charles de Gaulle est désormais celle de Djibo Bakary, figure de la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 50.</p> <h3><strong>Un capital de sympathie hors du commun</strong></h3> <p>On pourrait s’étonner, toutefois, de voir la place Parfait-Louis Monteil, du nom d’un officier et explorateur français de la fin du XIXème siècle, prendre le nom d’un ancien président, celui d’un Etat voisin de surcroît. Preuve que Thomas Sankara, qui accéda au pouvoir en 1983 grâce à un coup d’Etat militaire en Haute-Volta – qu’il rebaptisa Burkina Faso («le pays des hommes intègres» en langues dioula et moré) – est aujourd’hui l’icône de tout un continent. Du petit peuple surtout, de la jeunesse en particulier qui, près de 40 ans après sa mort, continue de porter avec fierté des t-shirts à son effigie.</p> <p>Certes, Thomas Sankara était un homme charismatique et accessible, qui participait aux courses locales de cyclisme, jouait au foot avec ses collègues et sortait volontiers sa guitare. Opposé au culte de la personnalité, il avait refusé que son portrait soit affiché dans les lieux publics. Autant de traits personnels qui le distinguent de nombreux hommes d'Etat africains, mais qui ne suffisent pas à expliquer un tel engouement.</p> <p>Car ce sont bien ses idéaux qui, 40 ans plus tard, continuent de séduire de nombreux Africains.</p> <p>Anti-impérialiste, communiste, écologiste, féministe, panafricaniste et bien décidé à prendre en main le destin de son pays, le «Che Guevara africain», comme on le surnomme parfois, a surtout su redonner de l’espoir à un continent accablé. Et de la dignité à son pays, huitième plus pauvre du monde, en refusant toute aide internationale, laquelle «instille dans nos esprits des réflexes de mendiants et d’assistés», affirmait-il.</p> <h3><strong>Pas d’argent, mais des idées</strong></h3> <p>Mieux encore: en quatre ans, il réussit à prouver que l’Afrique est capable de mener seule son développement économique: ainsi, persuadé qu’un pays composé de 80% de paysans est en mesure de nourrir sa population, il mène le Burkina Faso, alors ravagé par la famine, à l’auto-suffisance alimentaire. Sous sa présidence, le taux de scolarisation passe de 6% à 22%, tandis que des centaines de milliers de logements, des barrages et cent kilomètres de voies ferrées voient le jour. Deux millions d’enfants sont vaccinés et, pour reboiser le désert, dix millions d’arbres plantés. La lutte contre la désertification étant, selon lui, un acte anti-impérialiste, il demandera en outre aux grandes puissances de prendre leurs responsabilités en affectant 1% de l’argent de la recherche spatiale à la préservation des forêts. En 1985 déjà!</p> <p>Par ailleurs, convaincu que le développement du pays passe par l’émancipation des femmes, il interdit l’excision, crée la semaine nationale de la femme et instaure la journée hebdomadaire du marché masculin lors de laquelle seuls les hommes sont autorisés à faire les emplettes. Une révolution compte tenu des mentalités. Il nomme également trois femmes ministres, une première!</p> <h3><strong>Le mythe Sankara</strong></h3> <p>Outre ses actions, son implacable réquisitoire onusien de 1984 contre les grandes puissances, passé à la postérité, marque l’acte fondateur du mythe Sankara. Pendant près d’une heure, devant les plus grands représentants de la planète, le tout jeune et nouveau président du Burkina Faso y avait livré sa vision des enjeux géopolitiques mondiaux, abordant des thèmes – conflit israélo-palestinien, préservation de l’environnement, famine dans le monde, etc. – qui restent d’une surprenante actualité. «Un texte encore plus fort que le <em>I have a dream</em> de Martin Luther King et qui devrait être enseigné dans les écoles africaines», estime le rappeur star sénégalais Didier Awadi qui, à l’instar de nombreux autres artistes d’Afrique de l’Ouest, se revendique héritier de Sankara.</p> <h3><strong>Des idées qui dérangent</strong></h3> <p>La révolution sankarienne ne plaît toutefois pas à tout le monde. Révolté par la corruption des anciens dirigeants voltaïques qu’il traîne devant les tribunaux populaires, Sankara réduit également les dépenses de l’Etat: les Renault 5 remplacent les limousines aux vitres teintées et les salaires de ses collègues sont revus à la baisse. Lui-même ne gagne que 138'736 francs CFA par mois (env. CHF 200.-).</p> <p>Désireux d’imposer aux autres sa vie frugale, il fait fermer les night clubs du pays «où le prix d’un Coca Cola équivaut au salaire mensuel d’un agriculteur» et crée les bals populaires. Autant de décisions mal vues par la petite bourgeoisie du pays. Dans son entourage, la colère enfle. D’autant que les comités de défense de la révolution et les tribunaux populaires qu’il instaure font du zèle, commettant dérives et abus.</p> <p>Quant à la communauté internationale, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur devant le jeune capitaine, à l’instar de François Mitterrand, elle se débarrasserait volontiers de ce partenaire aussi incorruptible que peu commode. L’engagement de Sankara sur la scène internationale en faveur de l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, qu’il refuse de payer, achèvera de signer son arrêt de mort. Il sera assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat mené par son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. Ce dernier dirigera alors le pays pendant près de 20 ans, rétablira la coopération avec la France et mettra un terme à tous les projets de Sankara.</p> <h3><strong>De nouveaux leaders sankaristes</strong></h3> <p>Quarante ans plus tard, le héros de la révolution burkinabé reste, pour de nombreux Africains, un exemple que s’efforce de suivre aujourd’hui Ibrahim Traoré, chef d’Etat du Burkina Faso depuis deux ans. Comme Sankara avant lui, Ibrahim Traoré porte le grade de capitaine, il a pris le pouvoir par un coup d’Etat à l’âge de 34 ans, a milité dans une organisation estudiantine d’inspiration marxiste et a renoncé au salaire présidentiel, conservant toutefois son salaire de capitaine. Lui aussi séduit la jeunesse burkinabé – qui représente 70% de la population du pays! – et invoque les idéaux de Thomas Sankara lors de ses discours, notamment la lutte pour la souveraineté nationale, le rejet de l’impérialisme et la solidarité panafricaine.</p> <p>Il n’est pas le seul. Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du Mali depuis le putsch militaire de 2021, ne cache pas non plus son admiration pour l’ancien président burkinabé. Quant au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis un an, il vient d’ériger, on l’a vu, un monument en l’honneur de Sankara au centre de Niamey. Tous trois ont créé l’année dernière l'Alliance des Etats du Sahel, un pacte de défense mutuelle, avant de quitter cette année la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.</p> <p>Nombreux sont par ailleurs aujourd’hui les mouvements qui se revendiquent du sankarisme. En Afrique de l’Ouest, bien sûr, mais pas uniquement. Ainsi, les Combattants de la liberté économique, parti nationaliste noir d’extrême gauche fondé en 2013 en Afrique du Sud et troisième plus grand parti du parlement sud-africain, affirme également s’inspirer de Sankara en termes de style et d’idéologie.</p> <h3><strong>Oser inventer l’avenir</strong></h3> <p>«Sankara a réussi à provoquer un déclic chez les Africains», confiait le rappeur sénégalais Didier Awadi en 2019 sur la BBC. «Etre sankariste aujourd’hui, c’est croire en l’Afrique, défendre sa souveraineté, consommer africain, militer pour mettre un frein aux partenariats économiques qui péjorent les économies locales et régionales, c’est revendiquer une monnaie contrôlée par l’Afrique. C’est aussi être solidaire de toutes les luttes dans le monde. Bref, c’est défendre tout ce dont Sankara se réclamait, et qu’on ne nous dise pas qu’on est des rêveurs ou que l’Afrique n’en n’a pas les capacités, ce serait une insulte à notre intelligence! 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Sauf que les cellules de notre cerveau, en l’occurrence des neurones reliés entre eux par des axons, n’ont rien de différent des autres cellules du corps et ne permettent pas d’expliquer les processus mentaux. Ni d’autres phénomènes liés à la conscience, comme les expériences de morts imminentes, par exemple, évaluées aujourd’hui à plus de 60 millions dans le monde.</p> <h3>Manifeste pour une science post-matérialiste</h3> <p>De l’autre côté, insatisfaits par les explications neurologiques actuelles, un nombre de plus en plus important de scientifiques plaident pour une recherche embrassant l’existence tout entière, y compris le domaine de l’esprit. Sur l’impulsion de Mario Beauregard, chercheur en neurosciences à l’Université d’Arizona, plus de 500 médecins, neurologues, physiciens, biologistes et mathématiciens ont signé un <em>Manifeste pour une science post-matérialiste</em>. Parmi eux, d’éminents savants comme le chercheur en biochimie Rupert Sheldrake et le prix Nobel de physique Brian Josephson, pour n’en citer que deux.</p> <p>Ce manifeste déclare que la démarche scientifique ne doit pas se limiter à l’hypothèse que tout est matière et que rien n’existe en dehors de celle-ci. Le document indique par exemple que «des travaux en psycho-neuro-immunologie montrent que nos pensées peuvent grandement influencer l’activité des systèmes physiologiques immunitaire, endocrinien ou cardiovasculaire connectés au cerveau».</p> <h3>La conscience antérieure à la matière</h3> <p>Ces savants postulent également que la conscience serait non seulement extérieure au cerveau, mais également antérieure à celui-ci. Autrement dit, ce n’est pas le cerveau qui produirait la conscience, mais bien la conscience qui engendrerait la matière. Si le fait que de plus en plus de savants souscrivent à cette hypothèse est nouveau, l’idée, elle, ne l’est pas: en 1931, Max Planck, l’un des pères de la physique quantique, prix Nobel de physique en 1918, affirmait déjà que la matière n’était qu’un dérivé de la conscience et qu’il n’existait pas de matière «en soi». De là à considérer que notre conscience pourrait survivre à la mort physique, il n’y a qu’un pas!</p> <p>C’est à cette passionnante réflexion que le public du Salon des Thérapies Naturelles pourra prendre part du 5 au 7 avril prochain grâce à plusieurs invité.e.s, dont Valérie Seguin. Pour son documentaire <em>Et si la mort n’existait pas</em>, la réalisatrice est allée à la rencontre de nombreux experts. Parmi eux, le physicien Philippe Guillemant, médaillé de cristal du Centre national français de la recherche scientifique, qui défend publiquement l’idée d’une vie après la mort. Il affirme que l’âme est constituée d’informations immatérielles (donc hors du temps et de l’espace) permettant au corps physique de maintenir un bas niveau d’entropie – principe de dégradation de l’énergie – sans lequel il mourrait. Pour lui, il est donc sensé d’imaginer que ce champ d’information, l’âme, survit au corps et continue de vivre dans un autre ailleurs, énergétique et vibratoire. Albert Einstein n’écrivait-il pas déjà: «Je crois à une vie après la mort car l’énergie ne peut pas mourir. Elle circule, se transforme mais ne s’arrête jamais».</p> <h3>Des mondes invisibles</h3> <p>Par ailleurs, la physique nucléaire et l’astrophysique, dont les travaux actuels tentent de définir la structure du vide, planchent sur d’autres dimensions que celles que nous connaissons déjà. La mécanique quantique estime qu’en plus de ce qui est mesurable avec nos instruments actuels, il existerait ce que l’on appelle «le réel voilé» qui, lui, ne l’est pas, soit une réalité ultime, différente de la réalité apparente. Il a été démontré depuis la fin du XXème siècle que le vide contient de l’information et que, par définition, il existe donc des mondes invisibles.</p> <p>S’agirait-il de cet autre ailleurs énergétique dont parle Philippe Guillemant? Celui-là même auquel accèdent les personnes faisant l’objet d’une expérience de mort éminente (EMI)? Car les explications actuelles de ces EMI restent insatisfaisantes. Comment justifier, en effet, qu’un cerveau mort puisse avoir des hallucinations? Et que les personnes revenues de cette expérience puissent décrire dans les moindres détails – confirmés par le personnel soignant – ce qui s’est passé pendant leur «absence»? 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Or la capacité à expliquer un maximum de faits, de la manière la plus simple possible, n’est-elle pas la définition même d’une hypothèse scientifique valide?</p> <h3>Y'a-t-il une conscience universelle?</h3> <p>Notre incrédulité face aux phénomènes considérés comme «ésotériques» viendrait-elle du fait que nous vivons depuis des siècles dans le paradigme matérialiste? Notre science nous aurait-elle privés de toute une compréhension de l’univers et de la conscience dont les hypothèses ne sont pas prouvables par la méthode déductive? A l’inverse, la méthode inductive, fondée sur l’observation et la logique, a pourtant permis bien des découvertes: ainsi, certains textes indiens d’avant notre ère parlent déjà de cellules; de même que le mathématicien indien Aryabhata évalue avec exactitude, vers l’an 500, le temps nécessaire à la Terre pour faire le tour du Soleil. Il n’avait alors aucune preuve à faire valoir, pas même celle que la Terre était ronde! Sans parler de toutes les découvertes réalisées en Occident avant l’arrivée de la science actuelle.</p> <p>C’est cette méthode inductive qu’utilise également l’auteur et journaliste Harry Roselmack, qui donnera deux conférences à Morges les 6 et 7 avril prochains, dans son ouvrage <em>Il n’est pas trop tard pour naître </em>(aux Editions Jouvence) résultat de l’enquête fouillée qu’il a menée sur l’espace et le temps – basée sur des connaissances scientifiquement prouvées celles-ci. Il y postule l’existence, à l’échelle de l’univers, d’une conscience non manifestée, dont la forme serait celle d’un concept d’information primordiale, et d’un «projet» universel dans lequel l’humanité aurait un rôle à jouer. Perché? 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Ou encore Bernard Werber, le célèbre auteur de la trilogie des fourmis, dans <em>Voyage intérieur</em>, un spectacle méditatif et interactif plus proche de l’expérience spirituelle que du divertissement. 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Elle était tout à la fois drôle et réservée, sérieuse et créative, et portait sur les gens comme sur les événements, quels qu’ils soient, indépendamment des convenances et des hiérarchies, ce regard espiègle qui caractérise ses photos et est devenu sa marque de fabrique. La suite m’apprit qu’elle était aussi une amie fidèle.</p> <p>Née en 1953 dans le canton d’Argovie et encouragée depuis sa plus tendre enfance par son père – lui-même passionné de photographie – à «capturer la réalité», elle a toujours rêvé d’en faire son métier. Elle l’a exercé avec «cœur et âme», comme elle le dit elle-même, jusqu’en 2017, dont 33 ans pour le groupe de presse Ringier, notamment pour le <em>SonntagsBlick</em> et le magazine <em>Cash</em>. Sabine Wunderlin est ainsi l’une des premières femmes photographe de presse en Suisse à avoir obtenu un emploi fixe. 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D’autant que le Congrès a conservé le pouvoir presque sans relâche de 1947 à 2014. Dans ce contexte, le fait que le BJP ait pu s’imposer à la tête du pays en 2014 face au Congrès est considéré par certains observateurs comme une preuve du renouveau de la démocratie indienne.</p> <p>Enfin, les minorités religieuses ne sont pas les seules à être persécutées. Bien que la Constitution de 1947 condamne le système des castes, les dalits – ou «intouchables» – qui représentent la plus basse caste dans l’hindouisme, continuent d’être maltraités et sont régulièrement victimes des crimes les plus atroces.</p> <h3>La démocratie en danger?</h3> <p>La démocratie indienne est-elle en danger? La question divise. Car l’Inde est un Etat fédéral qui garantit une large autonomie aux Etats. 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1 Commentaire
@Alain Schaeffer 29.11.2024 | 09h09
«A mentionner encore le Sénégal dont les dirigeants ont également pour référence le panafricanisme de Thomas Sankhara, avec les mêmes intentions pour leur pays et l'Afrique. Une tentative de rupture par le biais de la démocratie (en témoigne les dernières élections présidentielles et législatives).»