Média indocile – nouvelle formule
Corinne Bloch
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Le monument dédié aux victimes des deux guerres mondiales a ainsi été rebaptisé «Bubandey Batama» («à nos morts» en langue djerma) en hommage aux victimes de la colonisation; la place de la Francophonie est devenue la place de l’Alliance-des-Etats-du-Sahel; et l’avenue Charles de Gaulle est désormais celle de Djibo Bakary, figure de la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 50.</p> <h3><strong>Un capital de sympathie hors du commun</strong></h3> <p>On pourrait s’étonner, toutefois, de voir la place Parfait-Louis Monteil, du nom d’un officier et explorateur français de la fin du XIXème siècle, prendre le nom d’un ancien président, celui d’un Etat voisin de surcroît. Preuve que Thomas Sankara, qui accéda au pouvoir en 1983 grâce à un coup d’Etat militaire en Haute-Volta – qu’il rebaptisa Burkina Faso («le pays des hommes intègres» en langues dioula et moré) – est aujourd’hui l’icône de tout un continent. Du petit peuple surtout, de la jeunesse en particulier qui, près de 40 ans après sa mort, continue de porter avec fierté des t-shirts à son effigie.</p> <p>Certes, Thomas Sankara était un homme charismatique et accessible, qui participait aux courses locales de cyclisme, jouait au foot avec ses collègues et sortait volontiers sa guitare. Opposé au culte de la personnalité, il avait refusé que son portrait soit affiché dans les lieux publics. Autant de traits personnels qui le distinguent de nombreux hommes d'Etat africains, mais qui ne suffisent pas à expliquer un tel engouement.</p> <p>Car ce sont bien ses idéaux qui, 40 ans plus tard, continuent de séduire de nombreux Africains.</p> <p>Anti-impérialiste, communiste, écologiste, féministe, panafricaniste et bien décidé à prendre en main le destin de son pays, le «Che Guevara africain», comme on le surnomme parfois, a surtout su redonner de l’espoir à un continent accablé. 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Pendant près d’une heure, devant les plus grands représentants de la planète, le tout jeune et nouveau président du Burkina Faso y avait livré sa vision des enjeux géopolitiques mondiaux, abordant des thèmes – conflit israélo-palestinien, préservation de l’environnement, famine dans le monde, etc. – qui restent d’une surprenante actualité. «Un texte encore plus fort que le <em>I have a dream</em> de Martin Luther King et qui devrait être enseigné dans les écoles africaines», estime le rappeur star sénégalais Didier Awadi qui, à l’instar de nombreux autres artistes d’Afrique de l’Ouest, se revendique héritier de Sankara.</p> <h3><strong>Des idées qui dérangent</strong></h3> <p>La révolution sankarienne ne plaît toutefois pas à tout le monde. 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D’autant que les comités de défense de la révolution et les tribunaux populaires qu’il instaure font du zèle, commettant dérives et abus.</p> <p>Quant à la communauté internationale, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur devant le jeune capitaine, à l’instar de François Mitterrand, elle se débarrasserait volontiers de ce partenaire aussi incorruptible que peu commode. L’engagement de Sankara sur la scène internationale en faveur de l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, qu’il refuse de payer, achèvera de signer son arrêt de mort. Il sera assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat mené par son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. 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Des slogans qui sont aussi ceux des nouveaux leaders africains qui, ces dernières années, ont pris le pouvoir par la force au Mali, au Burkina Faso et au Niger, renversant des gouvernements devenus impopulaires en raison de leur incapacité à lutter contre la menace djihadiste et de leur coopération trop étroite avec la France.</p> <p>Une France à laquelle ces pays s’efforcent désormais de tourner le dos: après avoir expulsé les troupes françaises de la région et réduit les relations diplomatiques avec Paris, des rues et des monuments évoquant l’ancienne puissance coloniale sont renommés, comme ce fut le cas le mois dernier dans la capitale nigérienne. Le monument dédié aux victimes des deux guerres mondiales a ainsi été rebaptisé «Bubandey Batama» («à nos morts» en langue djerma) en hommage aux victimes de la colonisation; la place de la Francophonie est devenue la place de l’Alliance-des-Etats-du-Sahel; et l’avenue Charles de Gaulle est désormais celle de Djibo Bakary, figure de la lutte pour l’indépendance du pays dans les années 50.</p> <h3><strong>Un capital de sympathie hors du commun</strong></h3> <p>On pourrait s’étonner, toutefois, de voir la place Parfait-Louis Monteil, du nom d’un officier et explorateur français de la fin du XIXème siècle, prendre le nom d’un ancien président, celui d’un Etat voisin de surcroît. Preuve que Thomas Sankara, qui accéda au pouvoir en 1983 grâce à un coup d’Etat militaire en Haute-Volta – qu’il rebaptisa Burkina Faso («le pays des hommes intègres» en langues dioula et moré) – est aujourd’hui l’icône de tout un continent. Du petit peuple surtout, de la jeunesse en particulier qui, près de 40 ans après sa mort, continue de porter avec fierté des t-shirts à son effigie.</p> <p>Certes, Thomas Sankara était un homme charismatique et accessible, qui participait aux courses locales de cyclisme, jouait au foot avec ses collègues et sortait volontiers sa guitare. Opposé au culte de la personnalité, il avait refusé que son portrait soit affiché dans les lieux publics. Autant de traits personnels qui le distinguent de nombreux hommes d'Etat africains, mais qui ne suffisent pas à expliquer un tel engouement.</p> <p>Car ce sont bien ses idéaux qui, 40 ans plus tard, continuent de séduire de nombreux Africains.</p> <p>Anti-impérialiste, communiste, écologiste, féministe, panafricaniste et bien décidé à prendre en main le destin de son pays, le «Che Guevara africain», comme on le surnomme parfois, a surtout su redonner de l’espoir à un continent accablé. Et de la dignité à son pays, huitième plus pauvre du monde, en refusant toute aide internationale, laquelle «instille dans nos esprits des réflexes de mendiants et d’assistés», affirmait-il.</p> <h3><strong>Pas d’argent, mais des idées</strong></h3> <p>Mieux encore: en quatre ans, il réussit à prouver que l’Afrique est capable de mener seule son développement économique: ainsi, persuadé qu’un pays composé de 80% de paysans est en mesure de nourrir sa population, il mène le Burkina Faso, alors ravagé par la famine, à l’auto-suffisance alimentaire. Sous sa présidence, le taux de scolarisation passe de 6% à 22%, tandis que des centaines de milliers de logements, des barrages et cent kilomètres de voies ferrées voient le jour. Deux millions d’enfants sont vaccinés et, pour reboiser le désert, dix millions d’arbres plantés. La lutte contre la désertification étant, selon lui, un acte anti-impérialiste, il demandera en outre aux grandes puissances de prendre leurs responsabilités en affectant 1% de l’argent de la recherche spatiale à la préservation des forêts. En 1985 déjà!</p> <p>Par ailleurs, convaincu que le développement du pays passe par l’émancipation des femmes, il interdit l’excision, crée la semaine nationale de la femme et instaure la journée hebdomadaire du marché masculin lors de laquelle seuls les hommes sont autorisés à faire les emplettes. Une révolution compte tenu des mentalités. Il nomme également trois femmes ministres, une première!</p> <h3><strong>Le mythe Sankara</strong></h3> <p>Outre ses actions, son implacable réquisitoire onusien de 1984 contre les grandes puissances, passé à la postérité, marque l’acte fondateur du mythe Sankara. Pendant près d’une heure, devant les plus grands représentants de la planète, le tout jeune et nouveau président du Burkina Faso y avait livré sa vision des enjeux géopolitiques mondiaux, abordant des thèmes – conflit israélo-palestinien, préservation de l’environnement, famine dans le monde, etc. – qui restent d’une surprenante actualité. «Un texte encore plus fort que le <em>I have a dream</em> de Martin Luther King et qui devrait être enseigné dans les écoles africaines», estime le rappeur star sénégalais Didier Awadi qui, à l’instar de nombreux autres artistes d’Afrique de l’Ouest, se revendique héritier de Sankara.</p> <h3><strong>Des idées qui dérangent</strong></h3> <p>La révolution sankarienne ne plaît toutefois pas à tout le monde. Révolté par la corruption des anciens dirigeants voltaïques qu’il traîne devant les tribunaux populaires, Sankara réduit également les dépenses de l’Etat: les Renault 5 remplacent les limousines aux vitres teintées et les salaires de ses collègues sont revus à la baisse. Lui-même ne gagne que 138'736 francs CFA par mois (env. CHF 200.-).</p> <p>Désireux d’imposer aux autres sa vie frugale, il fait fermer les night clubs du pays «où le prix d’un Coca Cola équivaut au salaire mensuel d’un agriculteur» et crée les bals populaires. Autant de décisions mal vues par la petite bourgeoisie du pays. Dans son entourage, la colère enfle. D’autant que les comités de défense de la révolution et les tribunaux populaires qu’il instaure font du zèle, commettant dérives et abus.</p> <p>Quant à la communauté internationale, qui fait contre mauvaise fortune bon cœur devant le jeune capitaine, à l’instar de François Mitterrand, elle se débarrasserait volontiers de ce partenaire aussi incorruptible que peu commode. L’engagement de Sankara sur la scène internationale en faveur de l’annulation de la dette des pays du tiers-monde, qu’il refuse de payer, achèvera de signer son arrêt de mort. Il sera assassiné le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’Etat mené par son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. Ce dernier dirigera alors le pays pendant près de 20 ans, rétablira la coopération avec la France et mettra un terme à tous les projets de Sankara.</p> <h3><strong>De nouveaux leaders sankaristes</strong></h3> <p>Quarante ans plus tard, le héros de la révolution burkinabé reste, pour de nombreux Africains, un exemple que s’efforce de suivre aujourd’hui Ibrahim Traoré, chef d’Etat du Burkina Faso depuis deux ans. Comme Sankara avant lui, Ibrahim Traoré porte le grade de capitaine, il a pris le pouvoir par un coup d’Etat à l’âge de 34 ans, a milité dans une organisation estudiantine d’inspiration marxiste et a renoncé au salaire présidentiel, conservant toutefois son salaire de capitaine. Lui aussi séduit la jeunesse burkinabé – qui représente 70% de la population du pays! – et invoque les idéaux de Thomas Sankara lors de ses discours, notamment la lutte pour la souveraineté nationale, le rejet de l’impérialisme et la solidarité panafricaine.</p> <p>Il n’est pas le seul. Le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du Mali depuis le putsch militaire de 2021, ne cache pas non plus son admiration pour l’ancien président burkinabé. Quant au général Abdourahamane Tiani, à la tête du Niger depuis un an, il vient d’ériger, on l’a vu, un monument en l’honneur de Sankara au centre de Niamey. Tous trois ont créé l’année dernière l'Alliance des Etats du Sahel, un pacte de défense mutuelle, avant de quitter cette année la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.</p> <p>Nombreux sont par ailleurs aujourd’hui les mouvements qui se revendiquent du sankarisme. En Afrique de l’Ouest, bien sûr, mais pas uniquement. Ainsi, les Combattants de la liberté économique, parti nationaliste noir d’extrême gauche fondé en 2013 en Afrique du Sud et troisième plus grand parti du parlement sud-africain, affirme également s’inspirer de Sankara en termes de style et d’idéologie.</p> <h3><strong>Oser inventer l’avenir</strong></h3> <p>«Sankara a réussi à provoquer un déclic chez les Africains», confiait le rappeur sénégalais Didier Awadi en 2019 sur la BBC. «Etre sankariste aujourd’hui, c’est croire en l’Afrique, défendre sa souveraineté, consommer africain, militer pour mettre un frein aux partenariats économiques qui péjorent les économies locales et régionales, c’est revendiquer une monnaie contrôlée par l’Afrique. C’est aussi être solidaire de toutes les luttes dans le monde. Bref, c’est défendre tout ce dont Sankara se réclamait, et qu’on ne nous dise pas qu’on est des rêveurs ou que l’Afrique n’en n’a pas les capacités, ce serait une insulte à notre intelligence! Car le sankarisme, c’est aussi le courage de se projeter et d’essayer d’autres modèles.»</p> <p>«Oser inventer l’avenir», disait Thomas Sankara, qui estimait que la révolution est un processus vivant qui doit être repensé constamment et adapté à son époque. L’Afrique, apparemment, s’y efforce.</p> <hr /> <h4>Retour sur les passages les plus marquants du discours historique de Thomas Sankara à la tribune des Nations-Unies le 4 octobre 1984</h4> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/TExooeThBu0?si=puIWxitqMb3uXv4W" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p> <h3>Un rap du musicien sénégalais Didier Awadi</h3> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/FSLyaePPH7U?si=qp-twaRVvryX_71T" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'assassine-en-1987-sankara-le-che-africain-inspire-l-afrique-de-demain', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 51, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / Assassiné en 1987, Thomas Sankara, «le Che» africain, n'est pas mort
Le mois dernier à Niamey, la junte au pouvoir remplaçait un monument colonial par une plaque à l’effigie du capitaine Thomas Sankara. Anti-impérialiste, écologiste et féministe convaincu, l’ancien président du Burkina Faso continue de fasciner. Son discours historique du 4 octobre 1984 à la tribune des Nations-Unies électrise toujours la jeunesse africaine et inspire une nouvelle génération de leaders africains. Au point qu’il est impossible de comprendre l’Afrique de l’Ouest aujourd’hui sans se référer à l’idéologie sankariste.
Corinne Bloch
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Débat qu’éclairent toutefois les découvertes récentes, celles de la mécanique quantique, de l’astrophysique et de la recherche expérimentale en biologie par exemple.</p> <p>D’un côté, donc, les scientifiques qui envisagent la conscience comme un processus «mécanique» du cerveau, lequel produirait la pensée comme le foie sécrète la bile. Sauf que les cellules de notre cerveau, en l’occurrence des neurones reliés entre eux par des axons, n’ont rien de différent des autres cellules du corps et ne permettent pas d’expliquer les processus mentaux. Ni d’autres phénomènes liés à la conscience, comme les expériences de morts imminentes, par exemple, évaluées aujourd’hui à plus de 60 millions dans le monde.</p> <h3>Manifeste pour une science post-matérialiste</h3> <p>De l’autre côté, insatisfaits par les explications neurologiques actuelles, un nombre de plus en plus important de scientifiques plaident pour une recherche embrassant l’existence tout entière, y compris le domaine de l’esprit. Sur l’impulsion de Mario Beauregard, chercheur en neurosciences à l’Université d’Arizona, plus de 500 médecins, neurologues, physiciens, biologistes et mathématiciens ont signé un <em>Manifeste pour une science post-matérialiste</em>. Parmi eux, d’éminents savants comme le chercheur en biochimie Rupert Sheldrake et le prix Nobel de physique Brian Josephson, pour n’en citer que deux.</p> <p>Ce manifeste déclare que la démarche scientifique ne doit pas se limiter à l’hypothèse que tout est matière et que rien n’existe en dehors de celle-ci. Le document indique par exemple que «des travaux en psycho-neuro-immunologie montrent que nos pensées peuvent grandement influencer l’activité des systèmes physiologiques immunitaire, endocrinien ou cardiovasculaire connectés au cerveau».</p> <h3>La conscience antérieure à la matière</h3> <p>Ces savants postulent également que la conscience serait non seulement extérieure au cerveau, mais également antérieure à celui-ci. Autrement dit, ce n’est pas le cerveau qui produirait la conscience, mais bien la conscience qui engendrerait la matière. Si le fait que de plus en plus de savants souscrivent à cette hypothèse est nouveau, l’idée, elle, ne l’est pas: en 1931, Max Planck, l’un des pères de la physique quantique, prix Nobel de physique en 1918, affirmait déjà que la matière n’était qu’un dérivé de la conscience et qu’il n’existait pas de matière «en soi». De là à considérer que notre conscience pourrait survivre à la mort physique, il n’y a qu’un pas!</p> <p>C’est à cette passionnante réflexion que le public du Salon des Thérapies Naturelles pourra prendre part du 5 au 7 avril prochain grâce à plusieurs invité.e.s, dont Valérie Seguin. Pour son documentaire <em>Et si la mort n’existait pas</em>, la réalisatrice est allée à la rencontre de nombreux experts. Parmi eux, le physicien Philippe Guillemant, médaillé de cristal du Centre national français de la recherche scientifique, qui défend publiquement l’idée d’une vie après la mort. Il affirme que l’âme est constituée d’informations immatérielles (donc hors du temps et de l’espace) permettant au corps physique de maintenir un bas niveau d’entropie – principe de dégradation de l’énergie – sans lequel il mourrait. Pour lui, il est donc sensé d’imaginer que ce champ d’information, l’âme, survit au corps et continue de vivre dans un autre ailleurs, énergétique et vibratoire. Albert Einstein n’écrivait-il pas déjà: «Je crois à une vie après la mort car l’énergie ne peut pas mourir. Elle circule, se transforme mais ne s’arrête jamais».</p> <h3>Des mondes invisibles</h3> <p>Par ailleurs, la physique nucléaire et l’astrophysique, dont les travaux actuels tentent de définir la structure du vide, planchent sur d’autres dimensions que celles que nous connaissons déjà. La mécanique quantique estime qu’en plus de ce qui est mesurable avec nos instruments actuels, il existerait ce que l’on appelle «le réel voilé» qui, lui, ne l’est pas, soit une réalité ultime, différente de la réalité apparente. Il a été démontré depuis la fin du XXème siècle que le vide contient de l’information et que, par définition, il existe donc des mondes invisibles.</p> <p>S’agirait-il de cet autre ailleurs énergétique dont parle Philippe Guillemant? Celui-là même auquel accèdent les personnes faisant l’objet d’une expérience de mort éminente (EMI)? Car les explications actuelles de ces EMI restent insatisfaisantes. Comment justifier, en effet, qu’un cerveau mort puisse avoir des hallucinations? Et que les personnes revenues de cette expérience puissent décrire dans les moindres détails – confirmés par le personnel soignant – ce qui s’est passé pendant leur «absence»? Sans parler de la structure universelle des témoignages recueillis – lumière, sensation de félicité et de retour à la maison, communication télépathique, conviction que la mort n’est pas une fin, etc. – alors que le propre d’une hallucination est d’être idiosyncratique, à savoir différente pour chacun.</p> <p>Pour les savants qui souscrivent au paradigme d’une conscience indépendante de la matière, l’intérêt de cette hypothèse est qu’elle permet d’expliquer de façon simple les EMI ainsi que de nombreux autres phénomènes encore inexpliqués: expériences de décorporation, hypnose, médiumnité, etc., lesquels font aujourd’hui l’objet d’études très protocolées. Or la capacité à expliquer un maximum de faits, de la manière la plus simple possible, n’est-elle pas la définition même d’une hypothèse scientifique valide?</p> <h3>Y'a-t-il une conscience universelle?</h3> <p>Notre incrédulité face aux phénomènes considérés comme «ésotériques» viendrait-elle du fait que nous vivons depuis des siècles dans le paradigme matérialiste? Notre science nous aurait-elle privés de toute une compréhension de l’univers et de la conscience dont les hypothèses ne sont pas prouvables par la méthode déductive? A l’inverse, la méthode inductive, fondée sur l’observation et la logique, a pourtant permis bien des découvertes: ainsi, certains textes indiens d’avant notre ère parlent déjà de cellules; de même que le mathématicien indien Aryabhata évalue avec exactitude, vers l’an 500, le temps nécessaire à la Terre pour faire le tour du Soleil. Il n’avait alors aucune preuve à faire valoir, pas même celle que la Terre était ronde! Sans parler de toutes les découvertes réalisées en Occident avant l’arrivée de la science actuelle.</p> <p>C’est cette méthode inductive qu’utilise également l’auteur et journaliste Harry Roselmack, qui donnera deux conférences à Morges les 6 et 7 avril prochains, dans son ouvrage <em>Il n’est pas trop tard pour naître </em>(aux Editions Jouvence) résultat de l’enquête fouillée qu’il a menée sur l’espace et le temps – basée sur des connaissances scientifiquement prouvées celles-ci. Il y postule l’existence, à l’échelle de l’univers, d’une conscience non manifestée, dont la forme serait celle d’un concept d’information primordiale, et d’un «projet» universel dans lequel l’humanité aurait un rôle à jouer. Perché? Pas pour ceux, et ils sont nombreux qui, à l’instar des grandes traditions philosophiques, considèrent que l’âme est une parcelle du «divin» en nous, une particule de conscience universelle incarnée dans la matière.</p> <p>Une conscience universelle comme un méga <em>cloud</em> informationnel auquel nous serions tous reliés et qui serait à l’origine de nos intuitions et de notre créativité. Nombreux sont aujourd’hui les philosophes, médecins et thérapeutes qui, à la suite de Carl Gustave Jung au siècle dernier, investissent le champ de l’âme et nous encouragent à nous y reconnecter. C’est ce que nous propose d’expérimenter l’auteur suisse David Perroud, également invité du Salon des Thérapies Naturelles, dans son livre <em>Devenez génial, à l’heure où les machines deviennent intelligentes </em>(Editions Jouvnce). Ou encore Bernard Werber, le célèbre auteur de la trilogie des fourmis, dans <em>Voyage intérieur</em>, un spectacle méditatif et interactif plus proche de l’expérience spirituelle que du divertissement. La science post-matérialiste ne nous invite-elle pas à embrasser enfin le domaine de la conscience et de la spiritualité?</p> <hr /> <h4><strong>Le Salon des Thérapies Naturelles fête ses 10 ans et sa 20ème édition du 5 au 7 avril 2024 au Théâtre de Beausobre, à Morges – Au programme</strong>:</h4> <p><em>- Voyage intérieur</em>, spectacle en première suisse de l’écrivain Bernard Werber: 5 avril à 20h.</p> <p>- Film-débat : <em>Et si la mort n’existait pas</em> en présence de la réalisatrice, Valérie Seguin: 6 avril à 13h et 7 avril à 16 h</p> <p>- Conférence de l’auteur et journaliste de TF1 Harry Roselmack: 6 et 7 avril à 15 h</p> <p>- Conférence de l’écrivain David Perroud: 5 avril à 18h, 6 avril à 17h et 7 avril à 14h.</p> <p>- Conférence de la thérapeute et médium Johanna Awakening: 6 avril à 11h et 7 avril à 13 h</p> <p>- Table ronde sur «Les Secrets de la conscience» avec Valérie Seguin, Johanna Awakening, Bernard Werber, Harry Roselmack et David Perroud: samedi 6 avril à 18h30</p> <p>Ainsi que 140 exposants, 80 conférences, 60 ateliers et 10 espaces de soins.</p> <h4><a href="https://salontherapiesnaturelles.ch/morges-accueil/" target="_blank" rel="noopener">Plus d’infos</a> </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-mysteres-de-la-conscience-a-la-lumiere-de-la-science-post-materialiste', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 790, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 10, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Débat qu’éclairent toutefois les découvertes récentes, celles de la mécanique quantique, de l’astrophysique et de la recherche expérimentale en biologie par exemple.</p> <p>D’un côté, donc, les scientifiques qui envisagent la conscience comme un processus «mécanique» du cerveau, lequel produirait la pensée comme le foie sécrète la bile. Sauf que les cellules de notre cerveau, en l’occurrence des neurones reliés entre eux par des axons, n’ont rien de différent des autres cellules du corps et ne permettent pas d’expliquer les processus mentaux. Ni d’autres phénomènes liés à la conscience, comme les expériences de morts imminentes, par exemple, évaluées aujourd’hui à plus de 60 millions dans le monde.</p> <h3>Manifeste pour une science post-matérialiste</h3> <p>De l’autre côté, insatisfaits par les explications neurologiques actuelles, un nombre de plus en plus important de scientifiques plaident pour une recherche embrassant l’existence tout entière, y compris le domaine de l’esprit. Sur l’impulsion de Mario Beauregard, chercheur en neurosciences à l’Université d’Arizona, plus de 500 médecins, neurologues, physiciens, biologistes et mathématiciens ont signé un <em>Manifeste pour une science post-matérialiste</em>. Parmi eux, d’éminents savants comme le chercheur en biochimie Rupert Sheldrake et le prix Nobel de physique Brian Josephson, pour n’en citer que deux.</p> <p>Ce manifeste déclare que la démarche scientifique ne doit pas se limiter à l’hypothèse que tout est matière et que rien n’existe en dehors de celle-ci. Le document indique par exemple que «des travaux en psycho-neuro-immunologie montrent que nos pensées peuvent grandement influencer l’activité des systèmes physiologiques immunitaire, endocrinien ou cardiovasculaire connectés au cerveau».</p> <h3>La conscience antérieure à la matière</h3> <p>Ces savants postulent également que la conscience serait non seulement extérieure au cerveau, mais également antérieure à celui-ci. Autrement dit, ce n’est pas le cerveau qui produirait la conscience, mais bien la conscience qui engendrerait la matière. Si le fait que de plus en plus de savants souscrivent à cette hypothèse est nouveau, l’idée, elle, ne l’est pas: en 1931, Max Planck, l’un des pères de la physique quantique, prix Nobel de physique en 1918, affirmait déjà que la matière n’était qu’un dérivé de la conscience et qu’il n’existait pas de matière «en soi». De là à considérer que notre conscience pourrait survivre à la mort physique, il n’y a qu’un pas!</p> <p>C’est à cette passionnante réflexion que le public du Salon des Thérapies Naturelles pourra prendre part du 5 au 7 avril prochain grâce à plusieurs invité.e.s, dont Valérie Seguin. Pour son documentaire <em>Et si la mort n’existait pas</em>, la réalisatrice est allée à la rencontre de nombreux experts. Parmi eux, le physicien Philippe Guillemant, médaillé de cristal du Centre national français de la recherche scientifique, qui défend publiquement l’idée d’une vie après la mort. Il affirme que l’âme est constituée d’informations immatérielles (donc hors du temps et de l’espace) permettant au corps physique de maintenir un bas niveau d’entropie – principe de dégradation de l’énergie – sans lequel il mourrait. Pour lui, il est donc sensé d’imaginer que ce champ d’information, l’âme, survit au corps et continue de vivre dans un autre ailleurs, énergétique et vibratoire. Albert Einstein n’écrivait-il pas déjà: «Je crois à une vie après la mort car l’énergie ne peut pas mourir. Elle circule, se transforme mais ne s’arrête jamais».</p> <h3>Des mondes invisibles</h3> <p>Par ailleurs, la physique nucléaire et l’astrophysique, dont les travaux actuels tentent de définir la structure du vide, planchent sur d’autres dimensions que celles que nous connaissons déjà. La mécanique quantique estime qu’en plus de ce qui est mesurable avec nos instruments actuels, il existerait ce que l’on appelle «le réel voilé» qui, lui, ne l’est pas, soit une réalité ultime, différente de la réalité apparente. Il a été démontré depuis la fin du XXème siècle que le vide contient de l’information et que, par définition, il existe donc des mondes invisibles.</p> <p>S’agirait-il de cet autre ailleurs énergétique dont parle Philippe Guillemant? Celui-là même auquel accèdent les personnes faisant l’objet d’une expérience de mort éminente (EMI)? Car les explications actuelles de ces EMI restent insatisfaisantes. Comment justifier, en effet, qu’un cerveau mort puisse avoir des hallucinations? Et que les personnes revenues de cette expérience puissent décrire dans les moindres détails – confirmés par le personnel soignant – ce qui s’est passé pendant leur «absence»? Sans parler de la structure universelle des témoignages recueillis – lumière, sensation de félicité et de retour à la maison, communication télépathique, conviction que la mort n’est pas une fin, etc. – alors que le propre d’une hallucination est d’être idiosyncratique, à savoir différente pour chacun.</p> <p>Pour les savants qui souscrivent au paradigme d’une conscience indépendante de la matière, l’intérêt de cette hypothèse est qu’elle permet d’expliquer de façon simple les EMI ainsi que de nombreux autres phénomènes encore inexpliqués: expériences de décorporation, hypnose, médiumnité, etc., lesquels font aujourd’hui l’objet d’études très protocolées. Or la capacité à expliquer un maximum de faits, de la manière la plus simple possible, n’est-elle pas la définition même d’une hypothèse scientifique valide?</p> <h3>Y'a-t-il une conscience universelle?</h3> <p>Notre incrédulité face aux phénomènes considérés comme «ésotériques» viendrait-elle du fait que nous vivons depuis des siècles dans le paradigme matérialiste? Notre science nous aurait-elle privés de toute une compréhension de l’univers et de la conscience dont les hypothèses ne sont pas prouvables par la méthode déductive? A l’inverse, la méthode inductive, fondée sur l’observation et la logique, a pourtant permis bien des découvertes: ainsi, certains textes indiens d’avant notre ère parlent déjà de cellules; de même que le mathématicien indien Aryabhata évalue avec exactitude, vers l’an 500, le temps nécessaire à la Terre pour faire le tour du Soleil. Il n’avait alors aucune preuve à faire valoir, pas même celle que la Terre était ronde! Sans parler de toutes les découvertes réalisées en Occident avant l’arrivée de la science actuelle.</p> <p>C’est cette méthode inductive qu’utilise également l’auteur et journaliste Harry Roselmack, qui donnera deux conférences à Morges les 6 et 7 avril prochains, dans son ouvrage <em>Il n’est pas trop tard pour naître </em>(aux Editions Jouvence) résultat de l’enquête fouillée qu’il a menée sur l’espace et le temps – basée sur des connaissances scientifiquement prouvées celles-ci. Il y postule l’existence, à l’échelle de l’univers, d’une conscience non manifestée, dont la forme serait celle d’un concept d’information primordiale, et d’un «projet» universel dans lequel l’humanité aurait un rôle à jouer. Perché? Pas pour ceux, et ils sont nombreux qui, à l’instar des grandes traditions philosophiques, considèrent que l’âme est une parcelle du «divin» en nous, une particule de conscience universelle incarnée dans la matière.</p> <p>Une conscience universelle comme un méga <em>cloud</em> informationnel auquel nous serions tous reliés et qui serait à l’origine de nos intuitions et de notre créativité. Nombreux sont aujourd’hui les philosophes, médecins et thérapeutes qui, à la suite de Carl Gustave Jung au siècle dernier, investissent le champ de l’âme et nous encouragent à nous y reconnecter. C’est ce que nous propose d’expérimenter l’auteur suisse David Perroud, également invité du Salon des Thérapies Naturelles, dans son livre <em>Devenez génial, à l’heure où les machines deviennent intelligentes </em>(Editions Jouvnce). Ou encore Bernard Werber, le célèbre auteur de la trilogie des fourmis, dans <em>Voyage intérieur</em>, un spectacle méditatif et interactif plus proche de l’expérience spirituelle que du divertissement. La science post-matérialiste ne nous invite-elle pas à embrasser enfin le domaine de la conscience et de la spiritualité?</p> <hr /> <h4><strong>Le Salon des Thérapies Naturelles fête ses 10 ans et sa 20ème édition du 5 au 7 avril 2024 au Théâtre de Beausobre, à Morges – Au programme</strong>:</h4> <p><em>- Voyage intérieur</em>, spectacle en première suisse de l’écrivain Bernard Werber: 5 avril à 20h.</p> <p>- Film-débat : <em>Et si la mort n’existait pas</em> en présence de la réalisatrice, Valérie Seguin: 6 avril à 13h et 7 avril à 16 h</p> <p>- Conférence de l’auteur et journaliste de TF1 Harry Roselmack: 6 et 7 avril à 15 h</p> <p>- Conférence de l’écrivain David Perroud: 5 avril à 18h, 6 avril à 17h et 7 avril à 14h.</p> <p>- Conférence de la thérapeute et médium Johanna Awakening: 6 avril à 11h et 7 avril à 13 h</p> <p>- Table ronde sur «Les Secrets de la conscience» avec Valérie Seguin, Johanna Awakening, Bernard Werber, Harry Roselmack et David Perroud: samedi 6 avril à 18h30</p> <p>Ainsi que 140 exposants, 80 conférences, 60 ateliers et 10 espaces de soins.</p> <h4><a href="https://salontherapiesnaturelles.ch/morges-accueil/" target="_blank" rel="noopener">Plus d’infos</a> </h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-mysteres-de-la-conscience-a-la-lumiere-de-la-science-post-materialiste', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 790, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 10, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Science / Les mystères de la conscience à la lumière de la science post-matérialiste
Qu’est-ce que la conscience? Est-elle produite par notre cerveau ou est-elle indépendante de celui-ci? Pour sa 20ème édition, le Salon des Thérapies Naturelles qui aura lieu du 5 au 7 avril à Morges explore les secrets de notre conscience grâce à un panel d’invités prestigieux. Parmi eux, la réalisatrice Valérie Seguin, le romancier Bernard Werber, le journaliste Harry Roselmack et bien d’autres.
Corinne Bloch
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Qui permettent, surtout, en replaçant les photographies de Sabine Wunderlin dans un contexte historique, de mesurer à quel point les dernières décennies ont transformé la Suisse.</p> <h3>Les femmes en point de mire</h3> <p>Car la photographe ne s’est pas contentée de faire des portraits de célébrités, elle a aussi couvert les événements qui ont marqué l’histoire et, par ses images, raconté les changements profonds de la société. La partie la plus pertinente de son œuvre, d’un point de vue socio-historique, vient du fait qu’elle a su porter son attention sur des groupes de population jusqu’alors peu mis en avant. Elle fait ainsi partie des rares photographes qui, dès le début des années 80, ont braqué leur objectif sur les femmes. </p> <p>C’est d’ailleurs grâce à un impressionnant reportage sur l’école de recrutement du service d’aide sociale aux femmes, sujet de son travail de diplôme de fin d’étude, qu’elle s’est fait connaître dans le métier. 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Un projet de longue haleine qui permet aujourd’hui de documenter l’émergence des mouvements homosexuels en Suisse. De mesurer, aussi, le chemin parcouru depuis les images de la première rencontre nationale des lesbiennes organisée en 1981 jusqu’au «mariage pour tous» adopté en 2021, en passant par la première Street Parade de 1992 et l’abolition du «registre des homosexuels» qui, depuis les années 30, réunissait des données personnelles sur les personnes LGBT, soupçonnées d’avoir un potentiel criminel plus élevé que le reste de la population.</p> <h3>Le mitage du territoire helvétique</h3> <p>S’il est un autre domaine dans lequel l’œuvre de Sabine Wunderlin permet de mesurer les changements, c’est bien celui du paysage. Tout a commencé en 1968, lorsqu’en colère contre la transformation imminente de son village natal, l’adolescente prend sa première photo afin de garder un souvenir du paysage de son enfance. Depuis lors, elle n’a cessé de photographier des paysages et d’y revenir des années plus tard afin de suivre leur évolution. On y découvre des chemins de campagne transformés en autoroutes, des lisières de forêt englouties par des murs de béton et des prairies désormais recouvertes d’asphalte. Dans des séquences avant et après, Sabine Wunderlin documente ainsi jusqu'à aujourd'hui le mitage irréversible du paysage suisse depuis 50 ans et en a fait un fil rouge de sa photographie.</p> <p>Là encore, ce qui l'a émue dès les années 1960, a laissé des traces politiques: un premier article sur la protection de l'environnement a été introduit dans la Constitution fédérale en 1971 avant de devenir, douze ans plus tard, la loi sur la protection de l'environnement. C'est également en 1971 que les opposants à un projet d'autoroute ont fondé, à Neuchâtel, le premier parti vert.</p> <h3>Le numérique au service du photojournalisme</h3> <p>Le photojournalisme a lui-même a considérablement changé depuis les premières photos de Sabine Wunderlin. Avec l’arrivée du numérique, plus besoin d’attendre que les négatifs soient développés pour découvrir les photos. La photographe n’y voit que des avantages et n’a aucune nostalgie de la chambre noire. Bien sûr, les personnes qu’elle photographie insistent désormais pour voir les photos sur l’écran numérique et veulent avoir leur mot à dire. Elle a décidé d’en tirer parti en encourageant ses homologues à participer au processus de création. Car pour Sabine «les plus belles expériences photo sont celles où l’on crée ensemble dans un tourbillon d’idées».</p> <p>Sabine Wunderlin a ainsi documenté, grâce à 40 ans de projets personnels et de photographies de presse, des moments historiques et des figures anonymes qui, sans elle, n'auraient guère attiré l'attention et auraient sans doute été oubliés depuis longtemps. C’est là tout l’intérêt de son œuvre considérable qui, dans une époque marquée par des bouleversements fondamentaux, raconte l’histoire sociale, médiatique et paysagère de la Suisse. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1692283449_sabinewunderlin.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Sabine Wunderlin, lors d’un voyage aux Etats-Unis, en 1977. Elle a toujours rêvé d’être photographe. Un métier qu’elle a exercé pendant près de 40 ans avec «cœur et âme». © DR</em></h4> <hr /> <h4>Exposition: «<a href="https://www.stadtmuseum.ch/page/813" target="_blank" rel="noopener">Sabine Wunderlin – Photographe en période de mutation</a>», du 18 août au 8 octobre 2023 au Stadtmuseum d'Aarau.<i><br /></i>Livre: Sabine Wunderlin, «Zwischen Stein, Bundeshaus & Pudding Palace», Edition Rüffer & Rub.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '40-ans-de-photos-de-presse-temoins-des-mutations-de-la-suisse', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 271, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Sans parler des nombreux politiciens et conseillers fédéraux qui ont marqué notre pays avant que n’apparaissent aussi, dans les années 1980, des politiciennes et même, en 1984, une première Conseillère fédérale en la personne d’Elisabeth Kopp. </p> <p>Car il faut bien le dire, lorsque Sabine Wunderlin a démarré dans le métier, après des études à l’école des arts appliqués de Zürich, il y avait surtout des hommes, aussi bien devant que derrière l’objectif. Quant au cliché qu’elle a pris d’Elisabeth Kopp lors de son élection au Conseil fédéral, il n’a jamais été publié, car entre le moment de la photo et la parution du journal, le sujet n’était plus tant l’arrivée à la tête de l’Etat d’une première femme mais la robe bleue que celle-ci portait ce jour-là et qui ne se voyait pas suffisamment à l’image. </p> <p>Autant de photos et d’anecdotes qui font aujourd’hui l’objet d’un livre et d’une exposition présentée au Stadtmuseum d’Aarau du 18 août au 8 octobre prochain. Qui permettent, surtout, en replaçant les photographies de Sabine Wunderlin dans un contexte historique, de mesurer à quel point les dernières décennies ont transformé la Suisse.</p> <h3>Les femmes en point de mire</h3> <p>Car la photographe ne s’est pas contentée de faire des portraits de célébrités, elle a aussi couvert les événements qui ont marqué l’histoire et, par ses images, raconté les changements profonds de la société. La partie la plus pertinente de son œuvre, d’un point de vue socio-historique, vient du fait qu’elle a su porter son attention sur des groupes de population jusqu’alors peu mis en avant. Elle fait ainsi partie des rares photographes qui, dès le début des années 80, ont braqué leur objectif sur les femmes. </p> <p>C’est d’ailleurs grâce à un impressionnant reportage sur l’école de recrutement du service d’aide sociale aux femmes, sujet de son travail de diplôme de fin d’étude, qu’elle s’est fait connaître dans le métier. Sous le titre «Ecole militaire féminine», son travail montrait le quotidien des femmes en uniforme mis en perspective avec leur vie civile. Ses photos furent publiées dans de nombreux magazines, dont <em>L’Illustré</em>.</p> <p>Militante de la cause féminine, elle a par la suite, à Zürich, emmené à de nombreuses reprises son appareil photo au Pudding Palace, un bar politiquement mouvementé, situé au rez-de-chaussée du Centre autonome des femmes et qui fut, dès le début des années 80, le lieu de rencontre avant-gardiste des mouvements féministes et lesbiens zürichois. </p> <p>En tant que photographe de presse, elle a couvert toutes les manifestations féministes des années 80-90, dont la première grève nationale des femmes en 1991, et immortalisé les militantes célèbres auxquelles on doit l’évolution juridique des années 1990, en particulier la loi de 1996 qui consacre l’égalité des hommes et des femmes en ce qui concerne la famille, la formation et les salaires.</p> <h3>L'émergence des milieux gays et lesbiens</h3> <p>En parallèle, Sabine Wunderlin a suivi l’évolution des milieux homosexuels, encore peu visibles dans les années 80, dont elle a photographié pendant des décennies les actions et les campagnes, notamment celles de l'Organisation suisse des lesbiennes. Un projet de longue haleine qui permet aujourd’hui de documenter l’émergence des mouvements homosexuels en Suisse. De mesurer, aussi, le chemin parcouru depuis les images de la première rencontre nationale des lesbiennes organisée en 1981 jusqu’au «mariage pour tous» adopté en 2021, en passant par la première Street Parade de 1992 et l’abolition du «registre des homosexuels» qui, depuis les années 30, réunissait des données personnelles sur les personnes LGBT, soupçonnées d’avoir un potentiel criminel plus élevé que le reste de la population.</p> <h3>Le mitage du territoire helvétique</h3> <p>S’il est un autre domaine dans lequel l’œuvre de Sabine Wunderlin permet de mesurer les changements, c’est bien celui du paysage. Tout a commencé en 1968, lorsqu’en colère contre la transformation imminente de son village natal, l’adolescente prend sa première photo afin de garder un souvenir du paysage de son enfance. Depuis lors, elle n’a cessé de photographier des paysages et d’y revenir des années plus tard afin de suivre leur évolution. On y découvre des chemins de campagne transformés en autoroutes, des lisières de forêt englouties par des murs de béton et des prairies désormais recouvertes d’asphalte. Dans des séquences avant et après, Sabine Wunderlin documente ainsi jusqu'à aujourd'hui le mitage irréversible du paysage suisse depuis 50 ans et en a fait un fil rouge de sa photographie.</p> <p>Là encore, ce qui l'a émue dès les années 1960, a laissé des traces politiques: un premier article sur la protection de l'environnement a été introduit dans la Constitution fédérale en 1971 avant de devenir, douze ans plus tard, la loi sur la protection de l'environnement. C'est également en 1971 que les opposants à un projet d'autoroute ont fondé, à Neuchâtel, le premier parti vert.</p> <h3>Le numérique au service du photojournalisme</h3> <p>Le photojournalisme a lui-même a considérablement changé depuis les premières photos de Sabine Wunderlin. Avec l’arrivée du numérique, plus besoin d’attendre que les négatifs soient développés pour découvrir les photos. La photographe n’y voit que des avantages et n’a aucune nostalgie de la chambre noire. Bien sûr, les personnes qu’elle photographie insistent désormais pour voir les photos sur l’écran numérique et veulent avoir leur mot à dire. Elle a décidé d’en tirer parti en encourageant ses homologues à participer au processus de création. Car pour Sabine «les plus belles expériences photo sont celles où l’on crée ensemble dans un tourbillon d’idées».</p> <p>Sabine Wunderlin a ainsi documenté, grâce à 40 ans de projets personnels et de photographies de presse, des moments historiques et des figures anonymes qui, sans elle, n'auraient guère attiré l'attention et auraient sans doute été oubliés depuis longtemps. C’est là tout l’intérêt de son œuvre considérable qui, dans une époque marquée par des bouleversements fondamentaux, raconte l’histoire sociale, médiatique et paysagère de la Suisse. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1692283449_sabinewunderlin.png" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Sabine Wunderlin, lors d’un voyage aux Etats-Unis, en 1977. Elle a toujours rêvé d’être photographe. Un métier qu’elle a exercé pendant près de 40 ans avec «cœur et âme». © DR</em></h4> <hr /> <h4>Exposition: «<a href="https://www.stadtmuseum.ch/page/813" target="_blank" rel="noopener">Sabine Wunderlin – Photographe en période de mutation</a>», du 18 août au 8 octobre 2023 au Stadtmuseum d'Aarau.<i><br /></i>Livre: Sabine Wunderlin, «Zwischen Stein, Bundeshaus & Pudding Palace», Edition Rüffer & Rub.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '40-ans-de-photos-de-presse-temoins-des-mutations-de-la-suisse', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 271, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Culture / 40 ans de photos de presse témoins des mutations de la Suisse
L’œuvre de la photographe de presse Sabine Wunderlin documente magistralement les bouleversements qui ont marqué la Suisse ces 40 dernières années, notamment la lutte des femmes et leur arrivée en politique, l’émergence des milieux homosexuels et lesbiens et le mitage du paysage helvétique, ses thèmes de prédilection. Sans parler de l’évolution du photojournalisme. Un livre et une exposition retracent sa carrière.
Corinne Bloch
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Culture / Sarajevo: souvenirs d’un cinéma sous les bombes
29ème Festival du film de Sarajevo, du 11 au 18 août 2023, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine.
Corinne Bloch
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Car le pays, qui vient de devenir le plus peuplé du monde, est aussi, depuis l’année dernière, passé au 5ème rang des puissances économiques mondiales grâce à une croissance de son PIB de près de 7% – un record mondial. A ce rythme, l’Inde dépassera bientôt l’Allemagne et le Japon pour se hisser dans le trio de tête à côté de la Chine et des Etats-Unis. C’est d’ailleurs à Delhi que se tiendra en septembre, sous sa direction, la 18ème rencontre du G20. </p> <p>L’Inde est aussi de plus en plus influente géopolitiquement. Depuis sa prise de fonctions en 2014, son Premier ministre, Narendra Modi, a fait le tour du monde à la rencontre de ses dirigeants et a su se rendre indispensable pour les Occidentaux, qui misent sur l’Inde pour faire contre-poids à la Chine. Rien que ces deux derniers mois, Modi a été reçu en grande pompe en Egypte et à Washington, avant d’être l’invité d’honneur des festivités du 14 juillet à Paris. Tous prêts à fermer les yeux sur sa politique intérieure.</p> <h3>Vers un Etat national hindou</h3> <p>Car à l’interne, la politique de Narendra Modi est plus controversée. On lui reproche, ainsi qu’à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), le Parti du peuple indien, de se servir de son pouvoir à des fins idéologiques pour faire de l’Inde – Etat fédéral et laïc par sa Constitution – un Etat nationaliste hindou. Reléguant ainsi les citoyens issus d’autres religions, musulmans en tête et, dans une moindre mesure, les chrétiens, à un statut de seconde zone.</p> <p>Or, si la Constitution indienne ne reconnaît aucune religion d’Etat, l’Inde ne compte pas moins de sept religions officielles. Elle est surtout le troisième pays musulman du monde par sa population après l’Indonésie et le Pakistan. Une communauté devenue la première cible de Narendra Modi. Il lui est d’ailleurs reproché d’avoir encouragé, en 2002, un pogrom anti-musulman qui fit près de 2'000 morts au Gujarat.</p> <h3>Modi et la rhétorique nationale-populiste</h3> <p>Alors à la tête du Gujarat, Modi s’était fait le chantre de la défense des hindous. Il s’était également rallié les grands industriels – dès lors prêts à financer ses campagnes électorales – grâce à une politique de défiscalisation favorable aux investisseurs, s’érigeant ainsi en homme du développement. Mais aussi en homme du peuple, lui le fils d’épicier, face aux élites institutionnelles.</p> <p>Un dispositif politico-idéologique qu’il a érigé en modèle lors de sa campagne pour les élections nationales de 2014 et transposé à l’échelle du pays après son accession au poste de Premier ministre. Or, même s’il est assez malin pour éviter les provocations anti-minorités en public, son discours, qui repose sur la peur, la diabolisation de l’islam et la glorification de l’hindouisme, fait mouche dans un pays où plus de 80% de la population est de religion hindoue. Il a ainsi été réélu avec une large majorité en 2019.</p> <p>A ce titre, le conflit indo-pakistanais au Cachemire, de même que les nombreux attentats perpétrés en Inde depuis le début du XXIème siècle par des mouvements islamistes, servent la politique de Modi. De même qu’ils expliquent en partie son succès lors des élections de 2014 face au parti historique du Congrès – créé par Gandhi et Nehru en 1947 – hélas rongé par la corruption, mais surtout défenseur d’un Etat laïc.</p> <h3>Les nationalistes en guerre contre les musulmans et le Taj Mahal</h3> <p>Dans les Etats dirigés par les nationalistes hindous, de nombreuses «mesures» ont dès lors été prises contre la communauté musulmane: interdiction des mariages interreligieux, dissuasion d’occuper des logements dans les quartiers à majorité hindoue, lynchage des éleveurs musulmans transportant des bovins au nom de la protection de la vache, animal sacré de l’hindouisme, etc. </p> <p>Les nationalistes hindous supportent par ailleurs mal l’idée que le monument le plus emblématique d’Inde, le Taj Mahal, ait été construit par un empereur musulman. 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Or, même s’il est assez malin pour éviter les provocations anti-minorités en public, son discours, qui repose sur la peur, la diabolisation de l’islam et la glorification de l’hindouisme, fait mouche dans un pays où plus de 80% de la population est de religion hindoue. Il a ainsi été réélu avec une large majorité en 2019.</p> <p>A ce titre, le conflit indo-pakistanais au Cachemire, de même que les nombreux attentats perpétrés en Inde depuis le début du XXIème siècle par des mouvements islamistes, servent la politique de Modi. De même qu’ils expliquent en partie son succès lors des élections de 2014 face au parti historique du Congrès – créé par Gandhi et Nehru en 1947 – hélas rongé par la corruption, mais surtout défenseur d’un Etat laïc.</p> <h3>Les nationalistes en guerre contre les musulmans et le Taj Mahal</h3> <p>Dans les Etats dirigés par les nationalistes hindous, de nombreuses «mesures» ont dès lors été prises contre la communauté musulmane: interdiction des mariages interreligieux, dissuasion d’occuper des logements dans les quartiers à majorité hindoue, lynchage des éleveurs musulmans transportant des bovins au nom de la protection de la vache, animal sacré de l’hindouisme, etc. </p> <p>Les nationalistes hindous supportent par ailleurs mal l’idée que le monument le plus emblématique d’Inde, le Taj Mahal, ait été construit par un empereur musulman. Au point que le célèbre mausolée de marbre blanc, qui attire chaque année six millions de visiteurs, n'apparaît plus dans le guide touristique régional. Dans le même esprit, les gouvernements de certains Etats favorables à Modi ont fait effacer des livres scolaires l’histoire des dynasties mogholes (musulmanes) qui ont envahi et dirigé l’Inde pendant trois siècles. Ils ont également supprimé les chapitres sur la démocratie. Et même le programme de chimie, la science ne faisant pas bon ménage avec les mythes hindous.</p> <h3>Une gouvernance de plus en plus autoritaire</h3> <p>On reproche aussi à Modi d’imposer à l’Inde un système de gouvernance autoritaire et d’essayer de soumettre, par des moyens discutables, les institutions. A commencer par les tribunaux régionaux.</p> <p>Le chef de l'opposition, Rahul Gandhi, a ainsi été reconnu coupable de diffamation par un tribunal du Gujarat – et un juge proche de Modi – pour avoir associé ce dernier à deux criminels notoires lors d'un discours électoral en 2019. Il a été expulsé du Parlement en conséquence. La sentence le rend inéligible pour six ans, ce qui devrait l’empêcher de se présenter aux élections de 2024. Ses sympathisants dénoncent un muselage de l’opposition. Le principal opposant de Modi peut cependant encore tenter de faire annuler sa condamnation par les juridictions supérieures. Affaire à suivre.</p> <p>On accuse également Modi d’accroître son contrôle sur les médias indépendants, fort nombreux en Inde, cela dit. En février dernier, les locaux de la BBC à Bombay et Delhi ont été perquisitionnés par les autorités fiscales quelques semaines après la diffusion d’un documentaire critique du Premier ministre. Le média britannique ne serait pas le seul. Des associations de défense des droits auraient également été perquisitionnées par le fisc, selon Reporters Sans Frontières.</p> <h3>L’extrémisme religieux en Inde, un phénomène récurrent</h3> <p>Ainsi, selon certains experts, Modi serait en train de transformer «la plus grande démocratie du monde» en une «autocratie électorale». On le compare à Erdogan ou à Netanyahou, parfois à Donald Trump ou à Jair Bolsonaro. Certains vont même jusqu’à parler de «dictature douce» et de déclin démocratique. </p> <p>En réalité, les dérives autoritaires et l’extrémisme religieux ne sont pas nouveaux en Inde. La création de l’Inde moderne elle-même est entachée par le fanatisme et les violences interethniques: lors de l’indépendance, en 1947, la partition de l’Empire britannique des Indes en deux entités distinctes – l’Union indienne, majoritairement hindoue, et le Pakistan, musulman – avait jeté 12 millions de musulmans et d’hindous sur les routes de l’exode et de la mort. Les violences entre communautés qui avaient accompagné ces déplacements avaient fait plusieurs centaines de milliers de victimes.</p> <p>Le Mahatma Gandhi, qui prônait une plus grande tolérance religieuse, avait alors vu se dresser contre lui les fanatiques de tous bords. Il fut assassiné par un extrémiste hindou pour avoir pris la défense des musulmans. Le meurtrier était membre du RSS, l’Association nationale patriotique des volontaires, une organisation paramilitaire créée dans les années 1930 qui ne cache pas son discours anti-minorités, et dont Narendra Modi est un membre éminent depuis son plus jeune âge. C’est dire que l’extrémisme hindou ne date pas d’hier.</p> <p>Depuis lors, les conflits entre hindous et musulmans – et les massacres aussi – ponctuent l’histoire de l’Inde. D’autres communautés religieuses, dont les chrétiens et les sikhs, ont fait l’objet de persécutions. En 1984, Indira Gandhi, alors Première ministre, avait ordonné une opération militaire controversée contre les sikhs séparatistes du Penjab qui avait coûté la vie à près de 1'500 personnes. Ce qui lui avait valu d’être assassinée par ses propres gardes du corps sikhs.</p> <h3>Le spectre de la dérive autoritaire</h3> <p>Les dérives autoritaires marquent elles aussi l’histoire du pays. Indira Gandhi, encore elle, n’avait-elle pas, de 1975 à 1977, imposé l’état d’urgence en raison de troubles internes, suspendant ainsi les libertés publiques et les élections? C’est elle également qui imposa dans le pays, dans le but de réduire sa croissance démographique, une campagne de stérilisation forcée qui toucha des centaines de milliers d’hommes issus des classes défavorisées.</p> <p>Le culte de la personnalité qui entoure la famille Nehru-Gandhi (à ne pas confondre avec le Mahatma Gandhi), dont sont issus tous les dirigeants du parti du Congrès, a lui aussi assombri la démocratie indienne. D’autant que le Congrès a conservé le pouvoir presque sans relâche de 1947 à 2014. Dans ce contexte, le fait que le BJP ait pu s’imposer à la tête du pays en 2014 face au Congrès est considéré par certains observateurs comme une preuve du renouveau de la démocratie indienne.</p> <p>Enfin, les minorités religieuses ne sont pas les seules à être persécutées. Bien que la Constitution de 1947 condamne le système des castes, les dalits – ou «intouchables» – qui représentent la plus basse caste dans l’hindouisme, continuent d’être maltraités et sont régulièrement victimes des crimes les plus atroces.</p> <h3>La démocratie en danger?</h3> <p>La démocratie indienne est-elle en danger? La question divise. Car l’Inde est un Etat fédéral qui garantit une large autonomie aux Etats. Or le pouvoir de Modi et du BJP concerne principalement les Etats situés au nord du pays, ceux du sud leur étant moins subordonnés.</p> <p>Certains experts rappellent par ailleurs que la Constitution indienne impose la discrimination positive en faveur des minorités – l’Inde est le premier pays à avoir imposé des quotas en termes d’accès à l’université et à la fonction publique. Elle garantit également la représentation dans l’espace public de toutes les religions sur un pied d’égalité. De fait, dans les centres urbains, les temples hindous côtoient les églises chrétiennes, les mosquées et les monastères bouddhistes.</p> <p>Certains vont même jusqu’à penser que la tentative de Narendra Modi pour se débarrasser de Rahul Gandhi, son opposant le plus sérieux aux élections nationales de l’an prochain, a choqué l’opinion et pourrait se retourner contre lui. Même s’il reste pour l’instant favori. </p> <p>Ce qui est certain, c’est que les Indiens, y compris de nombreux hindous, sont très attachés à leur démocratie et souhaitent son maintien. La participation aux élections se situe généralement entre 58% et 67%.</p> <p>On a toujours dit de l’Inde qu’elle était un pays ingouvernable. Que sa taille et sa diversité culturelle portaient en elles les germes de la division. Plus de septante ans après sa création, l’Inde est toujours là. Et la vitalité de son système démocratique nous invite à repenser la nature même de la démocratie. </p>', 'content_edition' => 'L’Inde, plutôt discrète jusqu’à récemment sur la scène internationale, est un pays avec lequel il va désormais falloir compter. Car le pays, qui vient de devenir le plus peuplé du monde, est aussi, depuis l’année dernière, passé au 5ème rang des puissances économiques mondiales grâce à une croissance de son PIB de près de 7% – un record mondial. 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Actuel / Inde: la démocratie doit-elle avoir peur de Narendra Modi?
Nombreux sont les médias à s’être offusqués de la présence du Premier ministre indien à la fête nationale française, le 14 juillet dernier: son parti de la droite nationaliste hindoue est accusé de dérive autoritaire et d'extrémisme religieux. Certains y voient déjà la fin de «la plus grande démocratie du monde». En réalité, autoritarisme et tensions religieuses sont inhérents à la démocratie indienne, dont on nous annonce la fin prochaine depuis sept décennies.
Corinne Bloch
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Le temps qui passe n’arrange rien: de nombreux témoins sont décédés et beaucoup de tombes ont été déplacées dans le but de brouiller les pistes et de détruire les preuves.</p> <h3>Les familles des victimes en quête de reconnaissance<b></b></h3> <p>Chaque année, le 11 juillet, les Bosniaques commémorent le massacre perpétré par les forces serbes de Bosnie en 1995 dans la région de Srebrenica qui a coûté la vie à plus de 8'000 hommes et adolescents musulmans, fusillés ou décapités. Considéré à ce jour comme le pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, il a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice en raison de son caractère systématique et planifié.</p> <p>C’est à l’occasion de cette commémoration que les familles des victimes enterrent chaque année au cimetière-mémorial de Potočari-Srebrenica les ossements des corps retrouvés et identifiés pendant l’année. Des corps souvent incomplets. 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Et il n’existe pas de mémorial pour les 700 victimes qui y ont été tuées. Le camps de Keraterm, dans la même région, est lui aussi redevenu un lieu de manufacture.</p> <p>Entre mai et novembre 1992, l’école du village de Tropolje, toujours au nord du pays, fut transformée par les Serbes de Bosnie en camp de concentration où furent enfermés au total environ 30'000 Bosniaques et Croates. Un monument y a bien été érigé, mais il est paradoxalement exclusivement destiné aux combattants serbes qui ont «donné leur vie pour la fondation de la République serbe de Bosnie».</p> <p>Dans cette région où furent commis les plus importants massacres après celui de Srebrenica, seul le village de Kozarac possède un monument commémoratif érigé en 2010 en mémoire des 1'226 victimes mortes entre 1992 et 1995. 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Aujourd'hui, et bien que près de 80% des personnes disparues pendant le conflit aient été retrouvées, 7'600 corps manquent toujours à l’appel, dont plus de 1'600 dans la région de Srebrenica.</p> <p>Ceci malgré les mesures imposées par la communauté internationale, à savoir: une loi, unique au monde, qui exige des institutions de communiquer tous les indices dont elles disposent et qui pourraient être utiles aux enquêteurs, un fonds qui prévoit des récompenses pour ceux qui aident à localiser des charniers, ou encore une application pour signaler l’emplacement des fosses communes encore inconnues.</p> <h3>Un mur de silence</h3> <p>Mais dans ce pays, divisé depuis la fin de la guerre en deux entités autonomes – la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine d’un côté, qui réunit Bosniaques (musulmans) et Croates, et la Republika Srpska, la République serbe de Bosnie, de l’autre (à ne pas confondre avec la Serbie qui est un Etat voisin) – la loi du silence fait foi. Car les personnes susceptibles d’apporter des informations qui permettraient de localiser de nouveaux charniers sont, de fait, souvent celles qui ont participé aux exactions. Quant aux moyens accordés par le gouvernement – quinze enquêteurs seulement pour tout le pays – ils restent insuffisants.</p> <p>«Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont de nature politique», confirmait récemment Mujo Hadžiomerović, membre du conseil d’administration de l’Institut des disparus de Bosnie-Herzégovine, au micro de Radio Slobodna Europa. «Nous voulions acheter des scanners d’occasion au Canada. Ces derniers, qui peuvent atteindre dix mètres de profondeur, ont permis de retrouver des os d’Amérindiens qui ont été tués. Mais il s’agit d’équipement très coûteux. Or aucun budget n’a été adopté par le gouvernement ces quatre dernières années». Le temps qui passe n’arrange rien: de nombreux témoins sont décédés et beaucoup de tombes ont été déplacées dans le but de brouiller les pistes et de détruire les preuves.</p> <h3>Les familles des victimes en quête de reconnaissance<b></b></h3> <p>Chaque année, le 11 juillet, les Bosniaques commémorent le massacre perpétré par les forces serbes de Bosnie en 1995 dans la région de Srebrenica qui a coûté la vie à plus de 8'000 hommes et adolescents musulmans, fusillés ou décapités. Considéré à ce jour comme le pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, il a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice en raison de son caractère systématique et planifié.</p> <p>C’est à l’occasion de cette commémoration que les familles des victimes enterrent chaque année au cimetière-mémorial de Potočari-Srebrenica les ossements des corps retrouvés et identifiés pendant l’année. Des corps souvent incomplets. En tout, 31 dépouilles, complètes ou partielles, ont rejoint le 11 juillet dernier les 6'671 victimes déjà inhumées.</p> <p>Il faut avoir vu les vastes hangars aux toits de tôle ondulée remplis de centaines de squelettes recomposés tel des puzzles morbides et le soulagement des familles reconnaissant un objet personnel pour comprendre l’importance que représente aux yeux des proches des victimes le minutieux et effroyable travail d’identification ADN des experts. Un travail par ailleurs relaté par la journaliste Taina Tervonen dans son ouvrage <i>Les Fossoyeuses</i>, sorti en 2021 et récompensé l'année dernière par le Prix Jan Michalski de littérature. Elle y fait le récit de deux femmes qu'elle a suivies pendant plusieurs mois, l'une chargée d’identifier les ossements humains retrouvés, l’autre se rendant dans les familles des disparus pour écouter leur parole et prélever leur ADN. Une quête de vérité essentielle pour l’histoire de leur pays et pour les familles qui y voient un début de reconnaissance et un petit peu de dignité retrouvée.</p> <h3>Les camps de concentration de Bosnie sont devenus lieux d’oubli</h3> <p>Un travail de reconnaissance par ailleurs indispensable à tout processus de réconciliation. A ce titre, les mémoriaux et la préservation des lieux de crimes jouent eux aussi un rôle essentiel. Or en Bosnie, la plupart des anciens camps de concentration, situés en République serbe de Bosnie, ne sont pas devenus des lieux de mémoire.</p> <p>Ainsi, le camp d’Omarska, situé dans la région de Prijedor, au nord du pays, où vivait avant la guerre une majorité de musulmans, est aujourd’hui une usine appartenant à Arcelor Mittal, le leader de la décarbonation de l'acier. La production de l'entreprise se fait à l'endroit même où plus de 6'000 personnes ont été détenues et torturées dans des conditions atroces par les forces serbes. Et il n’existe pas de mémorial pour les 700 victimes qui y ont été tuées. Le camps de Keraterm, dans la même région, est lui aussi redevenu un lieu de manufacture.</p> <p>Entre mai et novembre 1992, l’école du village de Tropolje, toujours au nord du pays, fut transformée par les Serbes de Bosnie en camp de concentration où furent enfermés au total environ 30'000 Bosniaques et Croates. Un monument y a bien été érigé, mais il est paradoxalement exclusivement destiné aux combattants serbes qui ont «donné leur vie pour la fondation de la République serbe de Bosnie».</p> <p>Dans cette région où furent commis les plus importants massacres après celui de Srebrenica, seul le village de Kozarac possède un monument commémoratif érigé en 2010 en mémoire des 1'226 victimes mortes entre 1992 et 1995. C’est à ce jour le seul monument dédié aux victimes non serbes autorisé par les autorités de la République Serbe de Bosnie sur leur territoire avec celui de Potočari près de Srebrenica.</p> <h3>La Bosnie, entre fragilité et tensions persistantes</h3> <p>Un manque de reconnaissance et de lieux de mémoire qui, près de 30 ans après la fin de la guerre, rend difficile, pour ne pas dire impossible, tout rapprochement entre les deux entités du pays. Le processus de réconciliation nécessaire à la construction d’un Etat stable et unifié est encore entravé, depuis quelques années, par les théories révisionnistes de l’entité serbe de Bosnie. Ainsi, après avoir déjà réécrit partiellement l’histoire du siège de Sarajevo, les autorités de la Republika Srpska ont mandaté une commission dont le rapport, présenté en 2021, cherche à démontrer qu’il n’y a jamais eu de génocide à Srebrenica, contrairement aux conclusions du Tribunal pénal international. Le rapport affirme en outre que les forces serbes ont agi légitimement et respecté toutes les conventions de la guerre. Ainsi, ni le siège de Sarajevo, ni le génocide de Srebrenica ne sont aujourd’hui enseignés dans les écoles de la République serbe de Bosnie.</p> <p>A cela s’ajoutent les nombreuses provocations de Milorad Dodik, l’homme fort de la Republika Srpska, qui revendique la sécession de cette dernière et récuse l’autorité du Haut-représentant international (OHR) imposé par la communauté internationale dans le cadre des accords de Dayton qui ont mis fin au conflit en 1995. En effet, afin de préserver l’unité de la Bosnie, Etat fragile et contre nature, le Haut-représentant (depuis 2021 l’Allemand Christian Schmidt) est chargé de faciliter le dialogue entre les différentes entités et groupes ethniques, et de prendre des décisions contraignantes. Bien que non élu par le peuple, il représente, de fait, le plus haut pouvoir politique du pays.</p> <p>Or, depuis sa nomination en 2021, Milorad Dodik se livre à un véritable bras de fer avec l’OHR allemand, dont il refuse de reconnaître la légitimité. Le mois dernier, le Parlement de Republika Srpska a ainsi voté une loi qui rend inapplicables «à partir de maintenant» les décisions de la Cour constitutionnelle sur son territoire. Le 2 juillet, lors d’un discours menaçant, il annonçait le «renforcement des frontières intérieures de l’entité serbe de Bosnie», un référendum concernant le statut de cette dernière ainsi que de nouvelles mesures à l’automne pour «protéger la souveraineté des Serbes de Bosnie-Herzégovine et lutter pour leur survie». Autant de nouvelles étapes pour concrétiser ses plans séparatistes.</p> <p>En décembre de cette année, cela fera 28 ans que les accords de Dayton mettant fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine ont été signés. Dans les faits, rien ne semble avoir été réglé et toute réconciliation semble illusoire.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'bosnie-herzegovine-l-impossible-reconciliation', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 401, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 13944, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / Bosnie-Herzégovine, l’impossible réconciliation
Le pays commémorait ce 11 juillet les 28 ans du massacre de Srebrenica sur fond de révisionnisme et de rhétorique sécessionniste. Alors que des milliers de personnes sont toujours portées disparues depuis la guerre par manque de volonté politique, rendant inenvisageable pour les familles des victimes tout rapprochement entre Serbes et Musulmans.
Corinne Bloch
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