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Analyse


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Israël à Gaza, le Rwanda dans le Kivu. Ces deux pays, responsables des massacres qui s’y perpètrent, jouissent-ils d’une forme d’impunité en raison de la culpabilité de la communauté internationale qui n’a pas su, pu, voulu empêcher la Shoah et le génocide des Tutsis?



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En ce début de semaine, les lieux qui connaissent actuellement le paroxysme des violations des droits humains dans le monde, avec, quasi quotidiennement, de nouveaux massacres de populations civiles, ont à nouveau embrasé l’actualité. A Gaza, dans la nuit de lundi à mardi, un bombardement de l’armée israélienne sur une zone humanitaire a fait une quarantaine de morts et une soixantaine de blessés, venus s’ajouter aux plus de 40’000 morts recensés depuis le début de la riposte d’Israël aux massacres de 1’200 personnes perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023. Depuis bientôt une année, les Palestiniens de l’enclave de Gaza vivent un véritable enfer, que rien ni personne ne semble en mesure de pouvoir arrêter. 

A quelque 3’700 km de là, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une nouvelle attaque du M23 semait son lot de désolation au sein de populations exténuées par des années de combats d’une cruauté qui dépasse l’entendement, malgré une nouvelle tentative de cessez-le-feu signée le 4 août dernier à Luanda. Même si Kigali, par la voix de son président à vie Paul Kagame, nie toute implication de son pays dans les massacres qui ensanglantent la province du Kivu, les rapports du Groupe d’experts des Nations Unies sont accablants: l’armée rwandaise fournit des renforts aux troupes du M23, cette milice locale à laquelle elle fournit armements et munitions.

Pourquoi une telle impuissance de la communauté internationale?

Quel est le lien et le point commun entre ces deux régions, hormis les atrocités commises à l’encontre des populations civiles? L’impuissance de la «communauté internationale» à y mettre un terme est l’un d’eux. Les demandes pour un cessez-le-feu adressées à Israël pleuvent de partout, assorties de mobilisations monstres aux quatre coins de la planète, rien n’y fait, pas plus que celle de mandats d’arrêt par la Cour Pénale Internationale contre Benjamin Netanyahu et les dirigeants du Hamas pour crimes de guerre. Tel-Aviv continue à pilonner des hommes, des femmes et des enfants en toute impunité. Quant au Rwanda, malgré la preuve irréfutable qu’il joue un rôle déterminant dans la persistance des horreurs perpétrées dans les provinces du Kivu, son président Paul Kagame continue de figurer parmi les «chouchous» de la communauté internationale, qui admire sa capacité à avoir su rebondir après le génocide d’un million de Tutsis il y a tout juste 30 ans.

C’est que les pays européens et nord-américains, entre autres, continuent à être rongés par un fort sentiment de culpabilité de n’avoir pas su, pu ou voulu faire cesser le drame absolu du massacre de plus d’un million de Tutsis en avril 1994, au vu et au su du monde entier. Aujourd’hui, on sait que cette horreur aurait pu être stoppée, mais qu’elle ne le fut point par manque de volonté politique. Est-ce ce qui explique la mansuétude, le laisser-faire dont bénéficie le régime de Paul Kagame, lequel ne manque d’ailleurs pas de surfer sur ce sentiment? Le 7 avril dernier, lors des cérémonies de commémoration du génocide des Tutsis au Rwanda, le président Kagame avait à nouveau reproché à la communauté internationale de les avoir «laissé tomber» pendant cette période.

Peut-on oser un rapprochement avec le sentiment de culpabilité face à la Shoah qui continue à étreindre la communauté internationale? Laquelle lors de la Seconde Guerre Mondiale n’a pas su, pu, voulu mettre fin à l’extermination de millions de Juifs menée par le régime nazi d’Adolf Hitler? La guerre menée par Israël dans la bande de Gaza n’a en tout cas pas entamé l’alignement sur Israël des pays occidentaux, parmi lesquels l’Allemagne, un pays qui freine toute critique du régime Netanyahu et toute action de solidarité avec les Palestiniens. C’est que le sentiment de culpabilité de l’Allemagne pour les horreurs de la Shoah pousse depuis des décennies Berlin à se ranger derrière l’Etat hébreu. Un positionnement que l’on retrouve peu ou prou dans la plupart des pays européens. Sans compter les Etats-Unis qui, eux, continuent à alimenter Israël en armements, malgré les milliers de morts de Gaza. Washington n’a d’ailleurs pas non plus renoncé à son appui au régime de Paul Kagame, se sentant toujours coupable de n’avoir rien fait pour arrêter le massacre des Tutsis.

Culpabilité et business as usual

Kigali a pourtant mis en coupe réglée l’Est de la République démocratique du Congo, les deux provinces du Kivu où se trouvent une bonne partie des réserves mondiales de coltan, ce minerai essentiel à la fabrication de nos iPhones. Après avoir disparu, vaincu par l’armée congolaise, le M23, soutenu par le Rwanda, a repris du service, et terrorise les populations civiles, au prix d’atroces souffrances. Aléas de la sémantique, ses hommes, qui mériteraient amplement le qualificatif de «terroristes», sont simplement désignés comme des «rebelles». La présence de groupes armés et la corruption généralisée favorisent une contrebande alimentée par les multinationales, peu regardantes sur l’origine du coltan qu’elles achètent. Un négoce illicite qui transite par le Rwanda, devenu premier producteur au monde de coltan... alors qu’il n’en possède aucune mine.

Au-delà de la culpabilité, de la complaisance, c’est donc bien le business as usual qui, in fine, donne le ton. A Gaza et en Cisjordanie, l’accaparement des terres «libérées» est en ligne de mire. Dans les provinces du Kivu, c’est la mainmise sur des minerais précieux, objets de toutes les convoitises. Reste que dans la communication d’Israël comme du Rwanda, champions en la matière, ce sont à chaque fois des questions de sécurité qui sont mises en avant: l’«éradication» du Hamas pour garantir la survie d’Israël; la nécessité de prévenir un nouveau génocide pour Kigali. 

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

3 Commentaires

@aloula 13.09.2024 | 11h59

«Pour ressentir de la culpabilité il faut avoir un sens du bien et du mal, en bref avoir un sens moral. Si les politiciens avaient un sens moral, ça se saurait et le monde ne serait pas dans cet état effroyable.
Les Occidentaux veulent les richesses du Congo donc les Droits de l'Homme, la justice vont en droite ligne à la poubelle.
Quant à Israël, le projet sioniste remonte à la fin du 19ème siècle et la Shoah n'a rien à voir. Et en matière de culpabilité, si le monde se sent coupable en ce qui concerne les camps de concentration, qu'en est-il des innombrables victimes appartenant à d'autres ethnies, mouvements politiques et religieux?
A noter encore qu' à la suite du procès de Nuremberg, les Juifs sont les seuls à avoir reçu des compensations pour ce qu'ils ont subi. Des milliards ont été versés à Israël parce que c'est Israël qui était supposé avoir la charge de la réhabilitation des survivants.
Donc la culpabilité n'a pas grand chose à voir dans cette affaire. Mais bien plutôt la volonté des Occidentaux d'avoir une tête de pont dans ce Moyen-Orient tellement riche en hydrocarbures avec, à l'appui, une propagande d'une efficacité sans pareille.»


@aloula 13.09.2024 | 11h59

«Pour ressentir de la culpabilité il faut avoir un sens du bien et du mal, en bref avoir un sens moral. Si les politiciens avaient un sens moral, ça se saurait et le monde ne serait pas dans cet état effroyable.
Les Occidentaux veulent les richesses du Congo donc les Droits de l'Homme, la justice vont en droite ligne à la poubelle.
Quant à Israël, le projet sioniste remonte à la fin du 19ème siècle et la Shoah n'a rien à voir. Et en matière de culpabilité, si le monde se sent coupable en ce qui concerne les camps de concentration, qu'en est-il des innombrables victimes appartenant à d'autres ethnies, mouvements politiques et religieux?
A noter encore qu' à la suite du procès de Nuremberg, les Juifs sont les seuls à avoir reçu des compensations pour ce qu'ils ont subi. Des milliards ont été versés à Israël parce que c'est Israël qui était supposé avoir la charge de la réhabilitation des survivants.
Donc la culpabilité n'a pas grand chose à voir dans cette affaire. Mais bien plutôt la volonté des Occidentaux d'avoir une tête de pont dans ce Moyen-Orient tellement riche en hydrocarbures avec, à l'appui, une propagande d'une efficacité sans pareille.»


@simone 13.09.2024 | 16h37

«Vous avez raison: l'Occident est prisonnier d'un sentiment de culpabilité entretenu soigneusement par certaines forces politiques ou économiques qui en tirent tout le profit possible. »


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