Média indocile – nouvelle formule

Actuel


PARTAGER

Les chefs d’Etat des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sont pour la plupart des autocrates qui mènent la vie dure à leurs compatriotes. La marge de manœuvre de l’organisation, dont la Suisse figure au 3ème rang des contributeurs, demeure politiquement étroite, mais riche sur le plan culturel.



Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]

Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133

Les Suisses romands, francophones dans un pays où ils sont minoriaires, sont attachés à ce qu’il convient d’appeler la Francophonie, qui unit les hommes et les femmes, les pays, où l’on parle le français. Lors du XIXème Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Paris et Villers-Cotterêts au début de ce mois d’octobre, la richesse de cette langue, parlée sur cinq continents, a été mise en valeur dans le cadre d’un Festival de la Francophonie intitulé «Refaire le Monde». La Gaîté Lyrique à Paris a ainsi abrité des événements culturels, littéraires, auxquels des artistes, des auteurs et des autrices issus de pays francophones ont pu valoriser et partager leurs imaginaires.

Mais à côté de ces richesses culturelles partagées, le profil des chefs d’Etat qui la composent est moins séduisant. A y regarder de plus près, le tableau est même sinistre: la plupart des chefs d’Etat d’Afrique francophone – où se trouvent 85% des locuteurs de français – sont en effet des présidents à vie ou issus de coups d’Etat militaires ou constitutionnels après avoir «tripatouillé» la Constitution pour permettre un nombre indéfini de mandats présidentiels. Et tous, peu ou prou, mènent la vie dure à leurs concitoyens et concitoyennes qui osent émettre des critiques à leur égard, ainsi qu’aux journalistes et aux médias indociles.

La Francophonie au service des intérêts français?

L’autre face sombre de l’OIF, qui organise chaque deux ans de tels Sommets, est son étroite imbrication avec les intérêts économiques et politiques de la France, qui y contribue à hauteur de 28 millions sur un budget global de 67 millions d’euros. Ce mélange des genres est à l’origine des nombreuses critiques dont l’Organisation fait régulièrement l’objet; accusée d’être le bras diplomatique de la France, y compris lors de la nomination de la Secrétaire générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, imposée par Emmanuel Macron, dans le souci d’améliorer des relations très tendues avec le Rwanda et son président Paul Kagame.

Pour une organisation qui prône des «valeurs partagées» de démocratie, respect des droits humains et bonne gouvernance, comment expliquer par ailleurs que peu avant le Sommet, la Guinée ait été réintégrée au sein de l’OIF, trois ans après sa suspension dans la foulée du coup d’Etat du général Mamadi Doumbouya – lequel n’entend aucunement rendre le pouvoir aux civils et fait régner un régime de terreur. Autres généraux putschistes non sanctionnés par Paris ayant participé au Sommet de la Francophonie: le général gabonais Oligui Neguema, ainsi que le Tchadien Mahamat Idriss Déby, lequel a récemment légalisé son coup d’Etat par des élections très contestées. Les trois dirigeants se voient en quelque sorte «récompensés» d’adopter une attitude moins virulente à l’égard de la France que leurs collègues putschistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, lesquels, eux, en totale rupture avec Paris, n’ont pas été invités. Renforçant ainsi un sentiment de «deux poids deux mesures» et de sanctions «à géométrie variable». 

La langue française victime des tensions avec Paris

Par les temps qui courent, où la France perd de son influence sur le continent africain, l’OIF semble se montrer plus conciliante à l’égard de régimes qui, bien qu’autoritaires, renoncent à une confrontation dure voire une rupture complète avec la France. La Secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo regrette cependant que les tensions avec la France se répercutent sur l’usage de la langue française. Car dans plusieurs pays en délicatesse avec l’ex-métropole, le français a perdu son statut de langue officielle enseignée dans les écoles. C’était déjà le cas, entre autres, en Algérie et au Rwanda; le Niger, le Burkina Faso et le Mali semblent désormais vouloir leur emboîter le pas.

Une lutte d’influence qui rappelle le temps de la guerre froide, où les pays africains faisaient monter les enchères auprès des pays occidentaux, en brandissant la menace d’un ralliement à Moscou. Un rapport de force manipulé par les «vieux crocodiles» de la Françafrique qu’Emmanuel Macron, lors de son premier mandat, avait tenté de convaincre, sans succès, de quitter leur palais. Après avoir fait amende honorable auprès des «amis» de la France, le président français a même appelé personnellement le président congolais Denis Sassou N’Guesso, 80 ans, 36 ans de pouvoir, pour le presser à prendre part au Sommet de la Francophonie, sans que celui-ci ne daigne y participer. Pas plus que le président camerounais Paul Biya, 90 ans, 41 ans de pouvoir, pourtant annoncé, lequel vient de rentrer dans son pays après 50 jours d’absence, dont un séjour prolongé à Genève où il a ses habitudes à l’Intercontinental – et des rumeurs persistantes sur son état de santé.

Et la Suisse?

Et la Suisse dans tout ça? Notre pays joue sa partition, bien que le français y soit minoritaire, et se hisse même, avec quelque 4 millions d’euros, au 3ème rang des contributeurs. Au sein de cette enceinte, la Suisse est également appréciée pour son engagement en matière de coopération francophone, via la DDC. Mais de telles rencontres sont également l’occasion pour notre pays de parler business. La présidente de la Confédération Viola Amherd, présente à ce Sommet de la Francophonie, en a profité pour multiplier les rencontres avec des «pays amis», tels que le Ghana et la Côte d’Ivoire, poids lourds de la production cacaoyère mondiale; ou encore le Vietnam, afin de faire avancer les négociations sur un accord de libre-échange entre ce pays et l’AELE, dont la Suisse est l’un des membres fondateurs. 

Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]

Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133

VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

1 Commentaire

@MV 27.10.2024 | 21h00

«Et la France, avec ses rafales de 49.3 et le refus de son président d’admettre des modifications de loi votées par son parlement, ne fait pas très bonne figure non plus.»


À lire aussi