Culture / La chevauchée de Maryssa Rachel sur son polar
© Andrey Zvyagintsev via Unsplash
Vous êtes un peu lassés de côtoyer des gens raplapla, le visage monotone, le propos attendu? Alors faites une cure en lisant l’écrivaine et photographe Maryssa Rachel. Son dernier livre se dit polar mais va bien au-delà de la trame, de la traque des criminels.
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Osons le dire: il y a dans cette façon de raconter un souffle qui rappelle le grand Céline! </span></p> <p><span>Il faut mentionner que la série en question, «La Fille du Poulpe», a été lancée par l’éditeur-écrivain dit libertaire Jean-Bernard Pouy, qui propose à des auteur-e-s un point de départ à leurs récits. Gabriela, c’est lui qui l’a faite sortir de la prison centre-américaine… Mais Maryssa Rachel vole très bien de ses propres ailes.</span></p> <p><span>Dans son village quasi genevois, à deux pas de la frontière suisse, l’écrivaine anime avec des amies un atelier où enfants et ados découvrent le plaisir de la lecture. Ils ont de la chance. Et aussi celles et ceux de tous âges qui recourent à un autre de ses talents: <a href="https://www.maryssarachel.fr/galerie.html" target="_blank" rel="noopener">la photographie de portrait</a>. 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Où le président Díaz-Canel tente de les rassurer, sur le ton d’un gentil instituteur, annonçant quelques mesures terre-à-terre pour réanimer un système à bout de souffle. Des équipements publics en rade faute d’investissements, une agriculture hier tournée vers la culture de la canne à sucre et du tabac qui ne parvient pas à se reconvertir, un secteur du tourisme en baisse… Et aucune perspective politique d’avenir ne se dessine. En dépit d’une liberté de parole étonnante et peu de répression policière.</span></p> <p><span>Au Venezuela, les conditions de vie sont bien meilleures mais là aussi, les équipements publics et surtout l’appareil de production pétrolière ont été négligés depuis de nombreuses années. Les inégalités sociales sont devenues criantes. D’un côté la nouvelle bourgeoisie du régime qui palpe les retombées de l’or noir, bien que celles-ci aient drastiquement chuté. De l’autre une classe moyenne essorée par l’inflation. En 2023, elle s’est «stabilisée» à hauteur de 185%! Bientôt pire que l’Argentine. Quant aux démunis (80% de la population en situation de pauvreté), ils se débrouillent comme ils peuvent, se livrent à mille petits et grands trafics.</span></p> <p><span>Un chiffre parle: ces dernières années, selon le HCR 7,7 millions de personnes ont quitté le Venezuela (28 millions d’habitants aujourd’hui). En grand nombre vers la Colombie où ils refont leur vie dans des conditions pourtant difficiles. Beaucoup sont aussi parvenues aux Etats-Unis qui compte déjà une communauté vénézuélienne de plus d’un demi-million d'habitants. Ces émigrés ont été empêchés de participer à la récente élection.</span></p> <p><span>Pas étonnant donc que l’opposition à Maduro qui sollicitait un troisième mandat ait été massive. Expliquer cette vague par les intrigues des Etats-Unis – bien réelles! – ou par l’effervescence des réseaux sociaux, c’est nier la réalité profonde d’un régime lui aussi à bout de souffle. Que les élections aient été truquées, personne n’en doute dans le continent à part les autorités de Cuba et du Nicaragua, du moins dans leurs discours. L’OELA (Organisation des Etats d’Amérique latine), réunion de 34 pays aux orientations politiques fort diverses, réclame que la lumière soit enfin faite sur les résultats au niveau de chaque bureau de vote et surtout que les droits démocratiques s’appliquent aux opposants. Or Maduro, le président autoproclamé, a fait arrêter des milliers de manifestants dans les jours suivant le scrutin contesté. </span></p> <p><span>Le candidat de l’opposition écarté, un vieux monsieur fort modéré, Edmundo González Urrutia, a été soumis à toutes sortes de pressions, menacé de poursuites pénales pour «appel à la rébellion». Il vient de trouver refuge en Espagne. Ce qui a fâché le président du Parlement, proche du président: il réclame la rupture de toutes les relations avec ce pays. Quant à Maduro, pour calmer le jeu, il n’a rien trouvé de mieux que de décréter le début des festivités de Noël dès le mois d’octobre! Le discrédit de ce personnage est général dans toute l’Amérique latine où d’ailleurs il ne se déplace plus. </span></p> <p><span>Quant aux Etats-Unis, ils haussent le ton et rétablissent des sanctions anciennes, dans le domaine pétrolier, qui avaient été allégées en novembre 2023. Plus grave, le Trésor américain menace de poursuivre les banques internationales qui poursuivent leurs activités avec le Venezuela. Comme il l’a fait pour Cuba.</span></p> <p><span>Il apparaît cependant que Washington n’a pas l’intention de «mettre le paquet». Ce que lui reproche d’ailleurs la réelle leader de l’opposition, María Corina Machado, qui s’exprime dans la clandestinité. Pourquoi cette réserve? Si le régime Maduro devait tomber, ce ne serait pas sans troubles et affrontements. Or la grande crainte des deux partis en lice pour les prochaines élections, c’est l’afflux de demandeurs d’asile. On préfère donc, tout en disant le contraire, la stabilité d’un système autoritaire. </span></p> <p><span>L’influence américaine dans le sous-continent n’est plus ce qu’elle fut. 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Pourquoi maintenant et pas hier si c’est donc possible? Les acheteurs frontaliers ont d’ailleurs d’autres raisons de faire leurs courses en France où le choix de produits est beaucoup plus vaste.</span></p> <p><span>Du côté de l’horlogerie tout n’est pas rose, comme le remarque pertinemment Stéphane Gachet dans <em>Le Temps</em>. Sur la chaîne française BFM, un commentateur ricane – sur la base d’une dépêche de Bloomberg – en affirmant que les marques suisses survivent… «en se mettant sous la protection de l’Etat»! Pas tout à fait faux. Car le chômage partiel s’étend, en particulier chez les sous-traitants. Nombre de fabricants jonglent avec les emplois momentanés. Les horlogers annoncent, sur des tons divers, de bons résultats mais ne cachent pas qu’ils ont perdu une grande part du marché en Chine et qu’ils ont peine à compenser ces pertes sous d’autres cieux. Ils n’évoquent guère la concurrence des montres branchées comme Apple Watch, mais ils y pensent. Sans vraiment réagir. 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Nous vous offrons de meilleures conditions que chez vous.» Président aussi de l’association de branche Inerpharma, Rupp ajoute: «Le meilleur des sites est perdant s'il ne met pas suffisamment l'accent sur ses points forts. Mon impression est que nous prenons ce que nous avons en Suisse pour acquis et que nous ne réalisons plus que nous devons sans cesse nous battre pour l'obtenir. Dans ma position, je suis responsable non seulement de la Suisse, mais aussi d'autres pays et régions. J'y vois tout ce qui est entrepris ailleurs pour gagner du terrain. De nombreux pays mènent une politique industrielle ciblée pour attirer des entreprises des sciences de la vie à forte valeur ajoutée.»</span></p> <p><span>Pour cet observateur et acteur, deux points sont sensibles. D’abord, la fiscalité en hausse. La Suisse applique la taxe minimale de 15% pour les grandes entreprises décidée par l’OCDE. 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Fascistes! Populistes! Poutinistes!', 'subtitle' => 'La plupart des médias allemands se déchaînent contre l’AfD, formation à droite de la droite, qui vient de faire une percée spectaculaire aux élections régionales de Sachsen et Thüringen, à l’est de l’Allemagne (10% de la population en République fédérale). Alors que les partis qui composent le gouvernement central y ont connu une débâcle. Voici qu’émerge une nouvelle force, avec à sa tête une femme politique brillante, Sahra Wagenknecht, nullement xénophobe mais exigeant de limiter l’immigration, très préoccupée par la situation sociale, vivement opposée à la fuite en avant de la guerre en Ukraine et à l’extension des bases US en Allemagne. Elle est décrite comme alliée de la Russie, ce dont elle se défend. Où mèneront ces attaques polémiques dans le reste du pays? 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Allusion à un certain Björn Höcke, historien, qui a vanté certains aspects du nazisme. Un personnage détestable qui cependant ne représente de loin pas l’ensemble du parti, critiqué par la présidente elle-même, Alice Weidel. On trouve des sensibilités diverses dans cette formation créée en 2013. Elle est surtout braquée sur la question migratoire et la limitation des pouvoirs de l’UE, elle est attachée au libéralisme économique, elle rêve de démocratie directe «à la suisse», elle se montre prudemment réservée sur le soutien militaire à l’Ukraine. Au fond assez proche de notre UDC! </span></p> <p><span>Extrémiste? Franchement quel politicien ne l’est pas de temps à autres? En tout cas, la ministre allemande des Affaires étrangères, la verte Annalena Baerbock, qui ne jure que par la guerre à outrance en Ukraine et voudrait que toutes les maisons allemandes soient, coûte que coûte, des pompes à chaleur…</span></p> <p><span>Mais attention, on n’est pas à l’aube d’un grand soir ultra-nationaliste outre-Rhin. La droite classique (CDU/CSU) tient assez bien le coup à l’Est, elle a de belles perspectives pour les élections fédérales, dans un an. Face à des socialistes désemparés, des verts en voie de discrédit et des libéraux en chute, menacés d’éjection du Parlement.</span></p> <p><span>Le succès de l’AfD, comme celui du «<em>Bündnis Sahra Wagenknecht</em>» (BSW), exprime d’abord les frustrations de la population, les colères que suscite l’alliance gouvernementale, rose (SPD), verte (Grünen) et noire (FDP, libéral). Quant à elle, l’étiquette courante qui lui est collée est «populiste». Curieux adjectif. Quel parti ne cherche pas la faveur du peuple? Le discours de Sahra Wagenknecht porte dans une Allemagne en plein désarroi. Inflation, déclin industriel, coûts de l’énergie en hausse, usure des équipements publics, hôpitaux et écoles souvent surchargés. </span></p> <p><span>Les Länder de l’est ont été massivement modernisés après la chute de la RDA communiste. Mais le niveau de vie reste plus bas qu’à l’ouest, le chômage, des jeunes en particulier nettement plus élevé. On y compte moins de personnes issues de l'immigration (11,4%) qu’au total en Allemagne (29,7%), mais un autre problème apparaît: la natalité est faible, nombre de femmes et d’hommes bien formés préfèrent s’établir dans les parties plus riches du pays. Certes Leipzig est florissante, de petits et moyens entrepreneurs y ont afflué. Mais les gros investisseurs sont rares du côté des prestigieuses Weimar, Erfurt, ou Dresden. Le décalage technologique se creuse. Et voilà que Volkswagen, à la peine, envisage la fermeture de ses unités de production à Zwickau. 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Or une grande partie du monde considère maintenant que nous avons choisi le camp atlantiste. Notamment depuis l’achat de l’avion américain F-35, depuis la conférence du Bürgenstock où la Russie n’était pas invitée et qui suivait l’agenda de l’Ukraine. Notre comportement diplomatique face à la guerre entre Israël et les Palestiniens renforce ce sentiment. Si l’on songe aux crédits coupés à l’UNRWA, au moment d’une indicible tragédie humaine… Nous tournons le dos à soixante ans de diplomatie. Nous perdons les gammes d’une politique internationale qui visait à établir des ponts entre les belligérants, à tenter des efforts de paix…» Cela étant dit, Fridez ne fait pas de la propagande pour l’initiative pour la neutralité de l’UDC. «Je suis pour le maintien de nos valeurs, pour l’écoute et l’ouverture au monde. 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Un bouquin apparemment sans grandes prétentions littéraires, à 9,90 euros. Et pourtant. Gabriela, 24 ans en 2024, a passé des années en prison à San Pedro Sula au Honduras. Pas tombée de la dernière pluie, elle débarque en France et se retrouve dans un triste bouiboui, le Billy Burger, tenu par un gros lourd. Qu’elle trouvera un jour dans son sang, criblé de balles. Elle pose de meilleures questions que la police. Et c’est la plongée dans un microcosme de violences, de trafics, d’humiliations. L’affreux patron sautait sur un coin de table les filles un peu paumées qu’il engageait comme serveuses. Sa femme, à côté, savait tout et y trouvait probablement un plaisir pervers. On n’en finit pas d’en découvrir, des tiroirs puants. Ce qui nous retient, c’est l’énergie de la jeune femme, de ses amies. Comme dit la citation de Colette en exergue: «J’aime le courage féminin, son ingéniosité à organiser une vie blessée.» Et c’est aussi le style de sa plume.
Maryssa Rachel a publié plusieurs ouvrages, dont Outrage sur une femme addicte à l’alcool et au sexe, ou J’ai tangué sur ma vie, et A l’encre de l’esprit du côté des expériences paranormales. Des voyages dans les profondeurs racontés dans une belle écriture. Mais là, dans ce dernier opus, la tempêtueuse Maryssa empoigne les mots différemment, dans la langue des rues, directe, sans jamais s’appesantir, avec des rebonds haletants dans la forme et dans le récit. Osons le dire: il y a dans cette façon de raconter un souffle qui rappelle le grand Céline!
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Dans son village quasi genevois, à deux pas de la frontière suisse, l’écrivaine anime avec des amies un atelier où enfants et ados découvrent le plaisir de la lecture. Ils ont de la chance. Et aussi celles et ceux de tous âges qui recourent à un autre de ses talents: la photographie de portrait. La flamboyante Maryssa et sa compagne qui maîtrise si bien la lumière ont l’art de faire surgir les expressions d’ordinaire retenues, les attitudes oubliées.
Suivre les errances livresques de cette femme, mieux encore poser devant son objectif, cela requinque. L’électrochoc des talents réunis.
«Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages, La Fille du Poulpe - tome 2», Maryssa Rachel, Editions Moby Dick, 132 pages.
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Où le président Díaz-Canel tente de les rassurer, sur le ton d’un gentil instituteur, annonçant quelques mesures terre-à-terre pour réanimer un système à bout de souffle. Des équipements publics en rade faute d’investissements, une agriculture hier tournée vers la culture de la canne à sucre et du tabac qui ne parvient pas à se reconvertir, un secteur du tourisme en baisse… Et aucune perspective politique d’avenir ne se dessine. En dépit d’une liberté de parole étonnante et peu de répression policière.</span></p> <p><span>Au Venezuela, les conditions de vie sont bien meilleures mais là aussi, les équipements publics et surtout l’appareil de production pétrolière ont été négligés depuis de nombreuses années. Les inégalités sociales sont devenues criantes. D’un côté la nouvelle bourgeoisie du régime qui palpe les retombées de l’or noir, bien que celles-ci aient drastiquement chuté. De l’autre une classe moyenne essorée par l’inflation. En 2023, elle s’est «stabilisée» à hauteur de 185%! Bientôt pire que l’Argentine. Quant aux démunis (80% de la population en situation de pauvreté), ils se débrouillent comme ils peuvent, se livrent à mille petits et grands trafics.</span></p> <p><span>Un chiffre parle: ces dernières années, selon le HCR 7,7 millions de personnes ont quitté le Venezuela (28 millions d’habitants aujourd’hui). En grand nombre vers la Colombie où ils refont leur vie dans des conditions pourtant difficiles. Beaucoup sont aussi parvenues aux Etats-Unis qui compte déjà une communauté vénézuélienne de plus d’un demi-million d'habitants. Ces émigrés ont été empêchés de participer à la récente élection.</span></p> <p><span>Pas étonnant donc que l’opposition à Maduro qui sollicitait un troisième mandat ait été massive. Expliquer cette vague par les intrigues des Etats-Unis – bien réelles! – ou par l’effervescence des réseaux sociaux, c’est nier la réalité profonde d’un régime lui aussi à bout de souffle. Que les élections aient été truquées, personne n’en doute dans le continent à part les autorités de Cuba et du Nicaragua, du moins dans leurs discours. L’OELA (Organisation des Etats d’Amérique latine), réunion de 34 pays aux orientations politiques fort diverses, réclame que la lumière soit enfin faite sur les résultats au niveau de chaque bureau de vote et surtout que les droits démocratiques s’appliquent aux opposants. Or Maduro, le président autoproclamé, a fait arrêter des milliers de manifestants dans les jours suivant le scrutin contesté. </span></p> <p><span>Le candidat de l’opposition écarté, un vieux monsieur fort modéré, Edmundo González Urrutia, a été soumis à toutes sortes de pressions, menacé de poursuites pénales pour «appel à la rébellion». Il vient de trouver refuge en Espagne. Ce qui a fâché le président du Parlement, proche du président: il réclame la rupture de toutes les relations avec ce pays. Quant à Maduro, pour calmer le jeu, il n’a rien trouvé de mieux que de décréter le début des festivités de Noël dès le mois d’octobre! Le discrédit de ce personnage est général dans toute l’Amérique latine où d’ailleurs il ne se déplace plus. </span></p> <p><span>Quant aux Etats-Unis, ils haussent le ton et rétablissent des sanctions anciennes, dans le domaine pétrolier, qui avaient été allégées en novembre 2023. Plus grave, le Trésor américain menace de poursuivre les banques internationales qui poursuivent leurs activités avec le Venezuela. Comme il l’a fait pour Cuba.</span></p> <p><span>Il apparaît cependant que Washington n’a pas l’intention de «mettre le paquet». Ce que lui reproche d’ailleurs la réelle leader de l’opposition, María Corina Machado, qui s’exprime dans la clandestinité. Pourquoi cette réserve? Si le régime Maduro devait tomber, ce ne serait pas sans troubles et affrontements. 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Il n’y avait guère de place pour la discussion. Plusieurs membres ont exprimé leur mécontentement. Pour ma part je ne pouvais plus cautionner les conclusions de ce cercle.»</span></p> <p><span>Reste que l’irruption de la guerre en Europe a suscité une peur réelle dans les opinions publiques… «Des menaces, il y en a encore. Du côté de la cybersécurité, du terrorisme, des nouvelles armes. On a vu aussi, lors du conflit, que l’aviation et les blindés, facilement atteints, ne jouaient pas le premier rôle. Les drones et les missiles sont plus redoutables. Ils pourraient être utilisés par d’autres pays, d’autres groupes que la Russie. Or je note qu’en matière de défense sol-air, la Suisse est démunie. Les commandes exigent des années d’attente…»</span></p> <p><span>Des raisons donc d’avoir peur. «… Mais pas d’une invasion russe. Cette armée démontre aussi ses faiblesses. Les pays membres de l’OTAN représentent une force politique, économique et militaire qui fera réfléchir Vladimir Poutine à deux fois avant de l’affronter.» Et si Trump revient au pouvoir? «Pour plusieurs raisons "abandonner" les Européens à leur sort semble clairement impossible.» A lire dans le livre!</span></p> <p><span>Donc, comme dit le sous-titre, «la bataille du Rhin n’aura pas lieu»? Fridez a plusieurs arguments. La démographie, car la natalité en Russie a lourdement chuté. Et l’émigration des jeunes n’arrange rien. Les distances gigantesques: 2'000 kilomètres au moins pour arriver en Suisse. L’armée russe est affaiblie, après deux ans de guerre où elle a montré ses limites et surtout démontré qu’elle n’était pas invincible. L’opération ukrainienne, d’ailleurs sans queue ni tête, sur le sol russe du côté de Koursk, est parlante. Même si cela passe mal dans le Donbass pour l’aventurier Zelensky. La dissuasion nucléaire? En fait, elle n’empêche pas les Occidentaux d’armer l’Ukraine. Personne ne veut d’un suicide général.</span></p> <p><span>Pour en revenir à la peur. Est-elle instrumentalisée? «Par les militaires qui en veulent toujours plus, par les industriels de l’armement sans doute.» Là, il s’agirait de creuser, de réfléchir sur nos ressorts profonds. Les émotions exacerbées éclipsent l’approche rationnelle des faits. Comme toujours. Peut-on rappeler que le philosophe Thomas Hobbes (1588-1679) dissertait déjà sur l’usage de la peur par les détenteurs du pouvoir?</span></p> <p><span>En attendant il est réconfortant de se dire que Pierre-Alain Fridez est loin d’être seul à se poser ces questions. Bien qu’elles n’émergent guère au Parlement qui aborde ces sujets comme en catimini. </span><span>Toutes les voix doivent maintenant s’élever haut et fort.</span></p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1724940851_couvpourquoilescharsrussesnenvahirontpaslasuisse1re523x99999.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="320" /></p> <h4>«Pourquoi les chars russes n’envahiront pas la Suisse», Pierre-Alain Fridez, Editions Favre, 192 pages.</h4>', 'content_edition' => 'Une figure politique peu commune. Le député se plonge dans les questions géostratégiques depuis des années. Il a participé à de nombreuses missions à l’étranger, en Russie, en Ukraine, en Turquie notamment, pour le Conseil de l’Europe et d’autres instances internationales. En 2022 il a publié (ed.Favre) un ouvrage qui reste d’actualité: Le choix du F-35. Erreur grossière ou scandale d’Etat, avec une préface de Micheline Calmy-Rey. 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