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Jacques Pilet
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Lu ailleurs / Les mafias se royaument en Suisse
La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.
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Culture / Le dernier fantasme de García Márquez
«Nous nous reverrons en août», Gabriel García Márquez, traduit de l'espagnol (Colombie) par Gabriel Iaculli, Editions Grasset, 144 pages.
Jacques Pilet
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Actuel / Suisse-Palestine: d’obscurs blocages
L’alignement de la Suisse sur les positions américaines et israéliennes devient patent. Sinon comment expliquer le refus de débloquer les 20 millions promis à l’UNRWA, l’entité de l’ONU qui assure depuis 1950 un soutien alimentaire, sanitaire et éducatif, auprès des réfugiés palestiniens, dans les territoires occupés, ainsi qu’à Gaza? Et voilà que même des banques suisses emboîtent le pas et refusent des versements à destination de cette organisation humanitaire.
Jacques Pilet
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Notion floue qui recouvre la détestation de « Bruxelles », d’un pouvoir supranational issu, croit-on, d’un monstre bureaucratique hors contrôles qui interfère dans la vie des nations et des citoyens. Ce qui n’est ni tout à fait faux ni tout à fait vrai. Par exemple le fait passe très mal que la moitié du poulet consommé en France provienne des usines d’Ukraine, hors de tout quota et de toutes les exigences sanitaires imposées aux paysans locaux. Cela sur décision de la Commission européenne prête à tout pour aider le malheureux pays qu’elle souhaite intégrer. Malgré les avertissements et les réticences. </span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Mais l’anti-mondialisme va bien au-delà: c’est le commerce mondial qui est vu comme une calamité. Voilà que ce pays rêve de protectionnisme alors qu’il doit une bonne part de ses succès économiques à l’exportation. Des articles de luxe… aux produits agricoles. Vu de Suisse, où l’on salue tous les accords de libre-échange possibles, c’est impensable. Il est vrai qu’ici, on sait pratiquer l’ouverture à géométrie variable, l’importation des fruits et légumes notamment est strictement régulée, en dépit des clameurs paysannes. C’est d’ailleurs pourquoi l’accord avec les États-Unis reste dans les limbes.</span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Werly se souvient que « Le salaire de la peur » de Gorges Arnaud, mis au cinéma par Clouzot avec Charles Vanel et Yves Montand, fut un énorme succès. La France en est là: au bord de la crise de nerfs. À la place de la nitroglycérine qui menaçait le camion de l’histoire, le doute identitaire. La peur de l’immigration, la peur de l’islam. Ajoutée à la dénatalité, elle alimente l’idéologie des dénonciateurs du « grand remplacement ». La France n’est pas seule dans ce trip noir. Plusieurs pays, à leurs façons, emboîtent le même pas. 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Mais savent bien qu’à l’intérieur, tout se craquelle. Comme tant de belles demeures historiques bradées sur le marché immobilier. Et pour cause.</span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Richard Werly et le cosignataire de l’ouvrage, François d’Alençon, se sont basés, pour établir ce diagnostic et cerner ce qu’il inspire à l’étranger, sur des évaluations autorisées… mais limitées à ce qu’il faut bien appeler les élites politico-médiatiques. Que décrient des pans entiers de la société, en France et pas seulement elle. Plonger dans les réseaux sociaux, de Tiktok à X, donne une image plus sombre encore. On y perçoit, certes formulés dans le chaos et l’outrance, des cris de colère, des faisceaux d’angoisses, dont les politiciens et les journalistes « main stream » se font peu, ou mollement, l’écho.</span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Tel le rejet du « mondialisme ». Notion floue qui recouvre la détestation de « Bruxelles », d’un pouvoir supranational issu, croit-on, d’un monstre bureaucratique hors contrôles qui interfère dans la vie des nations et des citoyens. Ce qui n’est ni tout à fait faux ni tout à fait vrai. Par exemple le fait passe très mal que la moitié du poulet consommé en France provienne des usines d’Ukraine, hors de tout quota et de toutes les exigences sanitaires imposées aux paysans locaux. Cela sur décision de la Commission européenne prête à tout pour aider le malheureux pays qu’elle souhaite intégrer. Malgré les avertissements et les réticences. </span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Mais l’anti-mondialisme va bien au-delà: c’est le commerce mondial qui est vu comme une calamité. Voilà que ce pays rêve de protectionnisme alors qu’il doit une bonne part de ses succès économiques à l’exportation. Des articles de luxe… aux produits agricoles. Vu de Suisse, où l’on salue tous les accords de libre-échange possibles, c’est impensable. Il est vrai qu’ici, on sait pratiquer l’ouverture à géométrie variable, l’importation des fruits et légumes notamment est strictement régulée, en dépit des clameurs paysannes. C’est d’ailleurs pourquoi l’accord avec les États-Unis reste dans les limbes.</span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Werly se souvient que « Le salaire de la peur » de Gorges Arnaud, mis au cinéma par Clouzot avec Charles Vanel et Yves Montand, fut un énorme succès. La France en est là: au bord de la crise de nerfs. À la place de la nitroglycérine qui menaçait le camion de l’histoire, le doute identitaire. La peur de l’immigration, la peur de l’islam. Ajoutée à la dénatalité, elle alimente l’idéologie des dénonciateurs du « grand remplacement ». La France n’est pas seule dans ce trip noir. Plusieurs pays, à leurs façons, emboîtent le même pas. Notamment en Europe de l’Est, comme l’explique bien le démographe Ivan Krastev à Vienne. Partout ce faisceau de trouilles plus ou moins fondées conduit au repli. Pas la meilleure position pour trouver des solutions. </span><o:p></o:p></p> <p style="text-align: justify;"><span>Dès lors la grande question, pour les Européens, effleurée dans le livre, est de savoir sur quels atouts ils pourront miser pour rebondir, une fois les nettoyages institutionnels effectués. Il en est un dont on ne parlera jamais assez: leur culture. Faite de diversités, nourrie d’aspirations démocratiques. Il ne s’agit pas de la brandir en moralistes sous le nez des peuples du monde. Mais la faire dialoguer au contraire avec les autres, même celles qui nous paraissent si éloignées de nos convictions. L’écoute, ça aide. Mieux que les bras de fer. Et tellement mieux que la guerre. </span><o:p></o:p></p> <hr /> <p style="text-align: justify;"><span>(1) « Le bal des illusions ». 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Actuel / « Le bal des illusions » en France. Et dans le monde ?
Richard Werly, le célèbre journaliste de Blick.fr, assidu des plateaux télé français, nous dit où en est la France et comment le monde la voit (1). Qui pourrait mieux le faire ? Franco-suisse, Parisien toujours en route, il a séjourné dans de nombreux pays. Il est allé interroger d’éminents journalistes, des figures politiques, des experts à la fibre francophone, partout en Europe, en Amérique, en Asie. Résultat des courses: beaucoup d’interlocuteurs frustrés, parfois même atterrés. Visions trop sombres. Ou encore trop optimistes ?
Jacques Pilet
B Article réservé aux abonnés
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Quant à l’ancrage politique et l’expérience démocratique de ces sages, ils laissent pour le moins perplexe à l’heure de la leçon qu’ils dispensent. De l’Azerbaïdjan à la Bosnie-Herzégovine, de la Bulgarie à l’Albanie…</p> <p>Pas étonnant donc que sur le terrain du droit, le jeu est souvent flottant. Ainsi, l’article 8, pivot de la convention permet toutes les interprétations. Il rappelle que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance », mais que l'État peut surseoir à ces droits si cela « est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui». Au chapitre de la liberté d’expression, toutes sortes de réserves sont prévues pour la limiter. 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A vif / Et pan sur la Suisse ! L’auto-goal des maîtres de conscience
L’arrêt dit historique de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la Suisse pour « son manque d’action face au changement climatique » divise l’opinion helvétique. La gauche et les verts jubilent, la droite classique marmonne, la droite nationaliste s’indigne… à moins qu’elle ne se réjouisse aussi: on lui sert sur un plateau un argument qui nourrira sa détestation de tout ce qui porte le nom d’Europe. L’UE bien sûr, mais aussi le Conseil de l’Europe, le club élargi , créé en 1949 avec la noble mission de promouvoir les droits humains: 46 membres, la Russie ayant été exclue en 2022.
Jacques Pilet
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Lorsque la présidence du Festival du film de Locarno lui fut proposée, il répondit: «non merci, mais la culture, ce n’est pas mon truc». N’allez pas non plus lui demander de s’intéresser à l’histoire. Ou de s’approcher des institutions culturelles. Le mécénat? Ce n’est pas non plus son truc. La politique? Il est «à droite toute» mais hors parti. Et pas trop compliquée, s’il vous plaît.</span></p> <p><span>Il y eut pourtant chez nous, dans la finance, des esprits fins que leur culture a plutôt aidés. Notamment l’ami et mentor d’Ermotti, Tito Tettamanti, un virtuose intellectuel devenu richissime. Ou celui qui le critique aujourd’hui, Joe Ackermann, qui malgré ses convictions libérales, dans l’intérêt du pays, prônait la reprise provisoire du CS par la Confédération. Un esprit assez agile pour assumer une telle contradiction. </span></p> <p><span>L’euphorie du début retombe quelque peu. Les premiers résultats de big UBS ont déçu les actionnaires. Aux Etats-Unis comme en Europe une foule d’experts annoncent des vents méchants sur la branche. Face à la vertigineuse escalade de la dette publique, la Réserve fédérale américaine produit sans répit une masse non moins vertigineuse de dollars, cette monnaie dont certaines puissances mondiales commencent à se détourner. L’effet à court terme? Entretenir l’inflation… et propulser les bourses vers des sommets. La géopolitique, via l’économie aussi, nous ménage encore bien des surprises.</span></p> <p><span>Le président du club de foot Colina d’Oro saura-t-il capter les changement mondiaux avec une longueur d’avance? L’ambition et l’obstination du tireur au but ne suffisent pas toujours. Ermotti saura-t-il par exemple séparer clairement les activités suisses de l’international? Ou carrément se distancer de Wall Street? Rien ne l’indique. Peu importe son sort personnel, c’est celui de la Suisse bancaire qui est en jeu. De toute façon son mandat est limité à trois ans. Il en a 64. 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En février 2023, c’est le triomphal retour en force: il devient à nouveau le patron de l’UBS et réalise un vieux rêve, le rachat de Credit Suisse. Avec l’aide Mme Keller-Sutter qui a exclu toute autre solution alors qu’il en existait, selon un autre banquier de haut vol, Joe Ackermann, ex-PDG de la Deutsche Bank.</span></p> <p><span>Le risque est énorme. Il arrive aux plus gros bateaux de s’échouer sur les rivages insondables de la finance internationale. Notamment aux Etats-Unis où l’UBS entend jouer parmi les grandes. Comme en 2008… Trois d’entre elles y ont fait faillite en mars 2023.</span></p> <p><span>Ermotti est-il de taille? Hyper-compétent sans doute, tenace, ambitieux. Doté de finesse dans l’analyse des mouvements politiques profonds? Pas sûr. Son école, sa passion, son monde, à côté du métier, de sa famille et de l’attachement au Tessin, c’est le foot. Aujourd’hui comme hier, c’est le parfait «<em>tifoso</em>». Lorsque la présidence du Festival du film de Locarno lui fut proposée, il répondit: «non merci, mais la culture, ce n’est pas mon truc». N’allez pas non plus lui demander de s’intéresser à l’histoire. Ou de s’approcher des institutions culturelles. Le mécénat? Ce n’est pas non plus son truc. La politique? Il est «à droite toute» mais hors parti. Et pas trop compliquée, s’il vous plaît.</span></p> <p><span>Il y eut pourtant chez nous, dans la finance, des esprits fins que leur culture a plutôt aidés. Notamment l’ami et mentor d’Ermotti, Tito Tettamanti, un virtuose intellectuel devenu richissime. Ou celui qui le critique aujourd’hui, Joe Ackermann, qui malgré ses convictions libérales, dans l’intérêt du pays, prônait la reprise provisoire du CS par la Confédération. Un esprit assez agile pour assumer une telle contradiction. </span></p> <p><span>L’euphorie du début retombe quelque peu. Les premiers résultats de big UBS ont déçu les actionnaires. Aux Etats-Unis comme en Europe une foule d’experts annoncent des vents méchants sur la branche. Face à la vertigineuse escalade de la dette publique, la Réserve fédérale américaine produit sans répit une masse non moins vertigineuse de dollars, cette monnaie dont certaines puissances mondiales commencent à se détourner. L’effet à court terme? Entretenir l’inflation… et propulser les bourses vers des sommets. La géopolitique, via l’économie aussi, nous ménage encore bien des surprises.</span></p> <p><span>Le président du club de foot Colina d’Oro saura-t-il capter les changement mondiaux avec une longueur d’avance? L’ambition et l’obstination du tireur au but ne suffisent pas toujours. Ermotti saura-t-il par exemple séparer clairement les activités suisses de l’international? Ou carrément se distancer de Wall Street? Rien ne l’indique. Peu importe son sort personnel, c’est celui de la Suisse bancaire qui est en jeu. De toute façon son mandat est limité à trois ans. Il en a 64. Sa retraite de multimillionnaire promet d’être heureuse dans ses belles maisons, sur les hauteurs de ce Tessin qu’il aime tant. Avec sa grosse Ferrari noire au fond du garage. Fidèle à ses copains du foot quelle que soit la ligue où joue son club favori. Et jamais à court de joujoux financiers personnels.</span></p> <p><span>Et puis si le géant bancaire tourne mal, ce sera aux responsables politiques et aux petits épargnants d’affronter le désastre. Entre parenthèses: vous tenez vraiment à garder vos comptes dans cette enseigne mégalomane? On connaît le mot «<em>too big to fail</em>», trop grand pour faire faillite. Il faut en ajouter un autre: «<em>too big to bail</em>». Trop grand pour espérer une caution, un sauvetage. La pauvre Confédération n’a pas les moyens de secourir, une fois encore, un tel bateau.</span></p>', 'content_edition' => 'Les commentaires aigres sur sa rétribution, jusque chez certains politiciens de droite, ne lui font ni chaud ni froid. 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Actuel / L’homme à la tête du monstre
Il a fait les titres ces jours en raison de son salaire et de ses bonus: 14,4 millions pour les neuf mois, en 2023, passés à la tête de l’UBS en train d’avaler le Credit Suisse. Aux commandes donc d’un monstre bancaire qui, si cela tourne mal – on parle de «risque systémique» –, plongerait la Suisse dans des affres économiques sans nom. Mais qui est donc Sergio Ermotti?
Jacques Pilet
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Lu ailleurs / Quitter Gaza? Oui, mais au prix fort
Le quotidien communiste français «L’Humanité» (mais oui, il existe encore!) publie une enquête accablante sur un commerce égyptien. L’agence Hala Consulting and Tourism, propriété de l’homme d’affaires Ibrahim Al Argany, proche du président Al Sissi, s’est fait une spécialité. Elle permet, avec l’accord des Israéliens et des Egyptiens, la sortie de Gaza aux personnes en mesure de payer de fortes sommes.
Jacques Pilet
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Surtout qu’ils ne risquent pas eux-mêmes leur peau. </span></p> <p><span>Un responsable suisse de haut niveau n’a pas à rejoindre cette cohorte. Mais qui est-il? Ce Zurichois de 58 ans a fait des études économiques et informatiques, puis une carrière civile avec de hautes fonctions chez UBS, Crédit Suisse et Vontobel, de pair avec sa carrière militaire. Puis entré pleinement dans la structure de commandement dès 2015. Promu chef de l’armée en 2020 par Mme Viola Amherd. Brillant parcours, à une nuance près qui a son importance dans sa fonction actuelle: il ne parle ni ne comprend le français et l’italien. En revanche il maîtrise bien l’anglais évidemment. Si utile quand on se laisse embarquer à fond dans la mouvance atlantiste qui donne le ton chez les gradés suisses. Mais mesure-t-il le poids des mots dans sa propre langue?</span></p> <p><span>En France, on a longtemps parlé de l’armée comme «la grande muette». Car en 1848, lorsque le suffrage universel fut rétabli, comme le clergé les militaires furent privés du droit de vote! Et cela jusqu’en 1945. Depuis, perdure le devoir «de réserve, de neutralité et de discrétion». Personne ne réclame cela mais nos officiers supérieurs feraient bien d’apprendre à la boucler parfois. Surtout en matière de diplomatie. </span></p> <p><span>La Suisse a besoin d’un discours clair et cohérent sur sa position dans le monde. Son gouvernement, divisé et dépassé, ne l’apporte pas. Comme le dit si bien notre confrère Pascal Décaillet dans GHI à propos de Ignazio Cassis: «Notre vaillant conseiller fédéral nous a mis à dos la Russie, puissance majeure, et qui le restera à travers les siècles. Il a ruiné les espoirs suisses de devenir les hôtes d’une paix en préparation. Il a voulu faire de la morale, là où il fallait être politique. La Suisse mérite mieux. Elle doit allumer les lumières de la paix. Et non jeter de l’huile sur le feu.»</span></p>', 'content_edition' => 'La cheffe du Département de la Défense ne rate pas une occasion de fraterniser avec les responsables de l’OTAN et autres va-t’en-guerre, telle Ursula van der Leyen. Et voilà que le chef de l’armée, le quasi-général Thomas Süssli, déjà empêtré dans la polémique autour de sa gestion financière, ose se lancer dans des considérations géopolitiques hasardeuses. Il affirme sur le réseau social LinkedIn: «Depuis deux ans, la guerre la plus sanglante que l'Europe ait connue depuis 1945 fait rage en Ukraine. Vladimir Poutine convertit la Russie à l'économie de guerre et se dote des capacités de production d'armes qui lui permettront non seulement de gagner la campagne contre l'Ukraine, mais aussi d'attaquer d'autres pays européens. Tels sont les faits.» Les faits? La guerre contre l’Ukraine, l’économie de guerre en Russie, sans doute. 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Actuel / Le chef de l’armée suisse patauge
L’idée de M. Ignazio Cassis, la convocation d’une «conférence de paix» sans la Russie, sur la base des revendications de l’Ukraine, est aux oubliettes. Sous la risée générale. Ses diplomates tentent d’amortir le choc de cette violation de la neutralité, assurent maintenir tous les contacts. Sans espoir de rétablir avant longtemps la réputation de «facilitatrice de paix» qu’eut longtemps la Suisse. Mais les gaffes continuent de s’accumuler.
Jacques Pilet