Actuel / Plus d’argent pour l’armée mais pas de politique de sécurité
L'armée est en cours de modernisation alors que les risques sécuritaires n'ont pas été définis selon nombre de critiques. © SRF
De l'UDC au PS, les critiques contre les dépenses faramineuses investies dans la défense se multiplient. D'autant que selon le «Tages-Anzeiger», Viola Amherd prend le Conseil fédéral par surprise avec un plan secret à 10 milliards de francs pour l’armée, un emprunt remboursable dès 2045. La proposition irrite certains de ses collègues. Des voix s'élèvent pour davantage de cohérence, de vision à long terme... et moins de complaisance pour les lobbies.
Markus Mugglin, article publié sur Infosperber le 24 juin 2024
De tout le spectre politique s'élèvent des critiques et des inquiétudes quant à la politique de défense mise en œuvre par la Suisse. Quelques exemples:
- Selon la NZZ, l'UDC Werner Salzmann, spécialiste en sécurité, «visiblement indigné», s’en est pris au Conseil fédéral. Selon lui, il manque à la Suisse une politique de sécurité pour définir des perspectives globales dans la défense. Le gouvernement ne donne que des «directives floues»; des objectifs et des critères mesurables feraient en revanche défaut.
- L'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger a souligné dans un livre que l'augmentation demandée des dépenses de l'armée avait «un arrière-goût d'arbitraire et non de développement précis des besoins».
- L'ancien ambassadeur Martin Dahinden a exprimé le même étonnement lors d'une récente manifestation de la Société suisse de politique étrangère: les commandes d'armement sont planifiées et effectuées avant que les risques pour la sécurité ne soient analysés.
- L'ancien secrétaire spécialisé en politique de sécurité et militaire du groupe socialiste, Peter Hug, signale, dans un document de travail intitulé «Repenser la politique de sécurité suisse - mais comment?» que l'armée suisse manque moins d'argent «que d'une stratégie qui, à partir de scénarios plausibles, donne une réponse adaptée à la menace et qui inspire confiance».
Beaucoup d'argent frais malgré l'absence de stratégie
Ce sont des voix d'orientations politiques très différentes qui expriment des doutes fondamentaux sur la capacité stratégique du pays. Il est donc étonnant qu'ne augmentation massive des dépenses de l'armée ne soit pas seulement réclamée, mais déjà décidée. En politique, on ne se dispute plus que sur la rapidité et l'ampleur de l'augmentation des dépenses d'armement, à savoir si elles doivent atteindre 9,5 milliards de francs par an dès 2030 ou seulement en 2035.
Que ce soit plus tôt ou un peu plus tard, l'augmentation doit être massive. Par rapport à 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée, les dépenses pour l'armée devraient plus que doubler.
Lorsqu'il s'agit d'argent, les avis sont partagés. Bien qu'il manque une vision stratégique globale, le politicien UDC Salzmann met les bouchées doubles en matière de réarmement. L'ancien conseiller fédéral Villiger se contente d'une variante un peu plus modérée, en raison du frein à l'endettement.
En revanche, l'ancien diplomate Dahinden et l'ancien secrétaire du PS Hug veulent d'abord analyser les risques auxquels la Suisse est exposée. Une stratégie de sécurité et le type de dépenses militaires doivent se baser sur cette analyse.
La politique de sécurité doit précéder la politique de défense
Leur vision va au-delà de l'armée et de la défense du territoire. Dahinden le formule ainsi: «Il serait faux (...) de choisir unilatéralement la défense militaire du territoire comme point de départ pour la formulation de la future politique de sécurité». Il met également en garde contre une stratégie qui s'inspire étroitement du déroulement de la guerre en Ukraine: «Une future politique de sécurité doit être plus que la généralisation de la réaction à la guerre en Ukraine». Hug ajoute qu'il ne s'agit pas d'une «défense en cas d'attaque militaire directe». Car même le Conseil fédéral a qualifié une telle éventualité d'«improbable».
La sécurité est plus que la défense, explique Hug. Elles sont même en tension l'une par rapport à l'autre. La politique de sécurité vise à prévenir la violence organisée, à réduire le risque de catastrophes et de situations d'urgence et à en maîtriser les éventuelles conséquences. La défense, quant à elle, sert à repousser militairement une attaque et n'intervient que lorsque la politique de sécurité est mise en échec.
Pour Hug, la priorité est de protéger la population contre les actes de violence perpétrés par des individus isolés ou des groupes terroristes, que ce soit sous forme d'attentats à l'explosif, d'attaques de drones ou de cyberattaques contre des conférences internationales, d'autres objectifs symboliques ou des infrastructures critiques, ainsi que de soutenir les autorités civiles en cas de situation d'urgence ou de catastrophe. Le fait que de tels risques sécuritaires aient fortement augmenté fait également partie du «changement d'époque». La distance géographique n'apporte pas de sécurité supplémentaire.
La Suisse accuse un retard de 10 ans en matière de cybersécurité
Ce qui peut sembler évident ne l'est pourtant pas. Car dans les domaines de protection mentionnés, Hug repère de grandes lacunes: «La Suisse présente un déficit de modernisation d'au moins dix ans par rapport à l'UE en matière de cybersécurité et de protection des infrastructures critiques». Ni la Confédération ni les corps de police ne disposent d'une doctrine ou même de moyens d'intervention pour lutter contre les micro ou mini-drones.
Dahinden demande également que la Suisse oriente davantage ses capacités vers une perspective de conflit hybride avec des formes de cyberguerre, des actes terroristes, l'utilisation de drones et l'utilisation militaire de l'intelligence artificielle.
A cela s'ajoutent de grandes faiblesses institutionnelles en matière de sécurité. La départementalisation, la rivalité entre les départements, le fédéralisme et la milice empêchent une approche stratégique. Il manque «une main qui ordonne stratégiquement», déplore Hug.
Ce dernier demande également que «l'armée soit mise sur pied en fonction de la menace» et qu'elle soit orientée vers des scénarios plausibles. Cela implique la défense aérienne par des systèmes terrestres à courte distance, la capacité de brouiller électroniquement et/ou de lancer des drones de toutes sortes, de combler les lacunes dans le service d'assistance aux autorités civiles, de collaborer au moins avec les Etats voisins pour la détection précoce, l'alerte précoce et la protection de l'espace aérien, mais seulement au niveau de la police aérienne, au lieu de développer des capacités offensives avec le nouvel avion de combat coûteux. Celui-ci affaiblit l'armée dans les domaines qui apporteraient un gain de sécurité – sans compter qu'il est très sensible aux erreurs et qu'il devrait encore nous causer beaucoup de problèmes (voir encadré).
Les malheurs du F-35
«Cet avion de combat multitâche est capable de mener à la fois des missions de combat et de police aérienne... quand il vole», pouvait-on lire récemment dans La Liberté (4 juin 2024). La liste des défauts est apparemment très longue. Ainsi, on pouvait notamment lire dans l'analyse étalée sur deux pages l'état du F-35:
«Il a l'inconvénient de rester trop souvent en panne. L'examinateur en chef des armes du ministère américain de la Défense a indiqué au début de l'année que l'ensemble de la flotte de F-35 avait atteint un taux de capacité opérationnelle de 53,1% en 2023 et une capacité opérationnelle totale de près de 30%. En d'autres termes, sur 20 avions, une dizaine sont en mesure de voler à tout moment et six d'entre eux peuvent effectuer toutes les missions qui leur sont assignées».
Plus adaptée à la menace et moins chère: la défense cyber
Hug en est convaincu: une armée orientée de cette manière coûterait beaucoup moins cher à la Suisse. Il souhaite utiliser les moyens ainsi libérés pour la sécurité en tant que «bien public global». La Suisse devrait s'y sentir obligée, car l'UE et l'OTAN offrent à la Suisse une sécurité que nous n'atteindrions jamais par nos propres moyens, en raison de notre géographie. La Suisse devrait s'engager beaucoup plus pour l'Ukraine et les pays environnants afin de les stabiliser. La Suisse devrait également en faire plus pour les pays du Sud. Bien qu'ils soient géographiquement très éloignés de nous, ils sont néanmoins importants pour notre sécurité en raison du changement climatique, de la migration et des risques de pandémie.
L'ancien ambassadeur Dahinden plaide également pour une politique de sécurité suisse qui «agisse sur les risques aussi loin que possible au-delà des frontières nationales – avant même qu'ils ne deviennent des menaces immédiates». En tant que petit Etat, la Suisse ne peut pas faire valoir sa puissance militaire et sa puissance économique est limitée, mais elle dispose d'un «potentiel considérable de puissance douce». Celui-ci devrait être doté de moyens suffisants et être effectivement utilisé – dans la promotion de la paix, via le rôle humanitaire de la Suisse, via l'aide à la reconstruction en Ukraine «avec une motivation explicite de politique de sécurité», mais pas au détriment de l'aide dans les pays du Sud global.
La pauvreté et les conditions de vie précaires sont les causes de dynamiques négatives avec des tensions et des conflits, a-t-il ajouté. La destruction de l'environnement, le changement climatique et les effondrements économiques pourraient également se transformer en risques et en menaces pour la sécurité. Une coopération au développement allant au-delà de la lutte classique contre la pauvreté pourrait apporter des contributions importantes contre de telles dynamiques négatives.
Le rédacteur militaire de la NZZ Georg Häsler estime lui aussi, comme Dahinden et Hug, que la Suisse n'est pas menacée par ce qui arrive à l'Ukraine. Dans la nouvelle publication Sicherheitspolitik Schweiz, Strategie eines globalisierten Kleinstaats (Politique de sécurité de la Suisse, stratégie d'un petit Etat globalisé), il qualifie «une poussée mécanisée de l'armée russe en direction de l'Ouest (d') impossible au vu de la situation actuelle». Le Kremlin n'a même pas «l'intention de prendre le contrôle de tout le continent par des moyens militaires». Mais Häsler voit un grand danger dans le fait que la Russie veuille, sans tirer un coup de feu, «plonger l'Europe dans le chaos».
Même en ce qui concerne les scénarios de menace, le rédacteur de la NZZ Häsler tient parfois un discours similaire à celui de l'ancien ambassadeur Dahinden et de l'ancien secrétaire du PS Hug. Selon Häsler, pour déstabiliser l'Europe, «il suffit de lancer des cyber-attaques contre des hôpitaux, des attentats terroristes ou une attaque avec une arme à distance contre l'étoile de Laufenburg», la plaque tournante européenne de l'électricité. La guerre moderne est invisible et ne connaît pas de fronts clairs. La lutte est en outre menée par le biais de la faim et de la migration.
Disparité dans l'attribution des budgets
Les avis divergent toutefois fortement sur la question de savoir ce qu'il faut faire en priorité. La doctrine de Häsler se limite à la défense territoriale. L'armée doit être en mesure «d'une part de bloquer des axes et de tenir des espaces, d'autre part d'anéantir des forces adverses par des contre-offensives» et doit être orientée vers la préservation de l'intégrité territoriale de la Suisse. Cela devient prioritaire et nécessite beaucoup plus de moyens que ceux mis à disposition jusqu'à présent.
En ce qui concerne une politique de sécurité au-delà des frontières nationales, Häsler estime certes en passant qu'il faudrait compléter «la politique d'armement ou la coopération internationale». Mais il n'explore pas leur potentiel en matière de politique de sécurité.
Le mot d'ordre est de consacrer 1% du produit intérieur brut à l'armement – même sans «développement préalable des besoins» (l'ancien conseiller fédéral Villiger dans son article publié dans la nouvelle édition de Politique de sécurité suisse). Au cours des dix dernières années déjà, les dépenses militaires ont augmenté de manière supérieure à la moyenne. Entre 2014 – lorsque la Crimée a été annexée – et 2023, elles ont augmenté d'un tiers, alors que les dépenses de la Confédération pour la coopération internationale n'ont augmenté que de 15%.
Le lobby militaire au Parlement veut creuser le fossé bien davantage: «augmenter les dépenses pour l'armée de plus de 60% d'ici 2030 et réduire en même temps les moyens, déjà faibles, pour une politique de sécurité au-delà des frontières nationales. Si les militaires et leurs miliciens devaient s'imposer avec leurs exigences maximales, la sécurité du pays ne serait guère servie».
«Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?»
L'ancien ambassadeur Martin Dahinden et l'historien Peter Hug, ancien secrétaire spécialisé du groupe socialiste, ont rédigé, sur mandat de la Société suisse de politique étrangère, des textes de base sur la question «Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?» Après l'attaque militaire directe contre l'Ukraine, cette question s'impose sans aucun doute. Et pourtant – c'est ce qu'ils souhaitent – la discussion devrait être stimulée par de nouvelles impulsions. Car les risques sécuritaires sont plus variés qu'on ne le pense souvent. C'est à dessein que deux auteurs ont été chargés de la même mission. Les articles peuvent être consultés sur le site web de la société. Ici pour Martin Dahinden et ici pour Peter Hug.
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Il met également en garde contre une stratégie qui s'inspire étroitement du déroulement de la guerre en Ukraine: «Une future politique de sécurité doit être plus que la généralisation de la réaction à la guerre en Ukraine». Hug ajoute qu'il ne s'agit pas d'une «défense en cas d'attaque militaire directe». Car même le Conseil fédéral a qualifié une telle éventualité d'«improbable».</p> <p>La sécurité est plus que la défense, explique Hug. Elles sont même en tension l'une par rapport à l'autre. La politique de sécurité vise à prévenir la violence organisée, à réduire le risque de catastrophes et de situations d'urgence et à en maîtriser les éventuelles conséquences. 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Bien qu'ils soient géographiquement très éloignés de nous, ils sont néanmoins importants pour notre sécurité en raison du changement climatique, de la migration et des risques de pandémie.</p> <p>L'ancien ambassadeur Dahinden plaide également pour une politique de sécurité suisse qui «agisse sur les risques aussi loin que possible au-delà des frontières nationales – avant même qu'ils ne deviennent des menaces immédiates». En tant que petit Etat, la Suisse ne peut pas faire valoir sa puissance militaire et sa puissance économique est limitée, mais elle dispose d'un «potentiel considérable de puissance douce». 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Selon Häsler, pour déstabiliser l'Europe, «il suffit de lancer des cyber-attaques contre des hôpitaux, des attentats terroristes ou une attaque avec une arme à distance contre l'étoile de Laufenburg», la plaque tournante européenne de l'électricité. La guerre moderne est invisible et ne connaît pas de fronts clairs. La lutte est en outre menée par le biais de la faim et de la migration.</p> <h3>Disparité dans l'attribution des budgets</h3> <p>Les avis divergent toutefois fortement sur la question de savoir ce qu'il faut faire en priorité. La doctrine de Häsler se limite à la défense territoriale. L'armée doit être en mesure «d'une part de bloquer des axes et de tenir des espaces, d'autre part d'anéantir des forces adverses par des contre-offensives» et doit être orientée vers la préservation de l'intégrité territoriale de la Suisse. Cela devient prioritaire et nécessite beaucoup plus de moyens que ceux mis à disposition jusqu'à présent.</p> <p>En ce qui concerne une politique de sécurité au-delà des frontières nationales, Häsler estime certes en passant qu'il faudrait compléter «la politique d'armement ou la coopération internationale». Mais il n'explore pas leur potentiel en matière de politique de sécurité.</p> <p>Le mot d'ordre est de consacrer 1% du produit intérieur brut à l'armement – même sans «développement préalable des besoins» (l'ancien conseiller fédéral Villiger dans son article publié dans la nouvelle édition de <em>Politique de sécurité suisse</em>). Au cours des dix dernières années déjà, les dépenses militaires ont augmenté de manière supérieure à la moyenne. Entre 2014 – lorsque la Crimée a été annexée – et 2023, elles ont augmenté d'un tiers, alors que les dépenses de la Confédération pour la coopération internationale n'ont augmenté que de 15%.</p> <p>Le lobby militaire au Parlement veut creuser le fossé bien davantage: «augmenter les dépenses pour l'armée de plus de 60% d'ici 2030 et réduire en même temps les moyens, déjà faibles, pour une politique de sécurité au-delà des frontières nationales. 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Le gouvernement ne donne que des «directives floues»; des objectifs et des critères mesurables feraient en revanche défaut.</li> <li>L'ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger a souligné dans un livre que l'augmentation demandée des dépenses de l'armée avait «un arrière-goût d'arbitraire et non de développement précis des besoins».</li> <li>L'ancien ambassadeur Martin Dahinden a exprimé le même étonnement lors d'une récente manifestation de la Société suisse de politique étrangère: les commandes d'armement sont planifiées et effectuées avant que les risques pour la sécurité ne soient analysés.</li> <li>L'ancien secrétaire spécialisé en politique de sécurité et militaire du groupe socialiste, Peter Hug, signale, dans un document de travail intitulé «Repenser la politique de sécurité suisse - mais comment?» que l'armée suisse manque moins d'argent «que d'une stratégie qui, à partir de scénarios plausibles, donne une réponse adaptée à la menace et qui inspire confiance».</li> </ul> <h3>Beaucoup d'argent frais malgré l'absence de stratégie</h3> <p>Ce sont des voix d'orientations politiques très différentes qui expriment des doutes fondamentaux sur la capacité stratégique du pays. Il est donc étonnant qu'ne augmentation massive des dépenses de l'armée ne soit pas seulement réclamée, mais déjà décidée. En politique, on ne se dispute plus que sur la rapidité et l'ampleur de l'augmentation des dépenses d'armement, à savoir si elles doivent atteindre 9,5 milliards de francs par an dès 2030 ou seulement en 2035.</p> <p>Que ce soit plus tôt ou un peu plus tard, l'augmentation doit être massive. Par rapport à 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée, les dépenses pour l'armée devraient plus que doubler.</p> <p>Lorsqu'il s'agit d'argent, les avis sont partagés. Bien qu'il manque une vision stratégique globale, le politicien UDC Salzmann met les bouchées doubles en matière de réarmement. L'ancien conseiller fédéral Villiger se contente d'une variante un peu plus modérée, en raison du frein à l'endettement.</p> <p>En revanche, l'ancien diplomate <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Dahinden_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken.pdf">Dahinden</a> et l'ancien secrétaire du PS <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Hug_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken-1.pdf">Hug</a> veulent d'abord analyser les risques auxquels la Suisse est exposée. Une stratégie de sécurité et le type de dépenses militaires doivent se baser sur cette analyse.</p> <h3>La politique de sécurité doit précéder la politique de défense</h3> <p>Leur vision va au-delà de l'armée et de la défense du territoire. Dahinden le formule ainsi: «Il serait faux (...) de choisir unilatéralement la défense militaire du territoire comme point de départ pour la formulation de la future politique de sécurité». Il met également en garde contre une stratégie qui s'inspire étroitement du déroulement de la guerre en Ukraine: «Une future politique de sécurité doit être plus que la généralisation de la réaction à la guerre en Ukraine». Hug ajoute qu'il ne s'agit pas d'une «défense en cas d'attaque militaire directe». Car même le Conseil fédéral a qualifié une telle éventualité d'«improbable».</p> <p>La sécurité est plus que la défense, explique Hug. Elles sont même en tension l'une par rapport à l'autre. La politique de sécurité vise à prévenir la violence organisée, à réduire le risque de catastrophes et de situations d'urgence et à en maîtriser les éventuelles conséquences. La défense, quant à elle, sert à repousser militairement une attaque et n'intervient que lorsque la politique de sécurité est mise en échec.</p> <p>Pour Hug, la priorité est de protéger la population contre les actes de violence perpétrés par des individus isolés ou des groupes terroristes, que ce soit sous forme d'attentats à l'explosif, d'attaques de drones ou de cyberattaques contre des conférences internationales, d'autres objectifs symboliques ou des infrastructures critiques, ainsi que de soutenir les autorités civiles en cas de situation d'urgence ou de catastrophe. Le fait que de tels risques sécuritaires aient fortement augmenté fait également partie du «changement d'époque». La distance géographique n'apporte pas de sécurité supplémentaire.</p> <h3>La Suisse accuse un retard de 10 ans en matière de cybersécurité</h3> <p>Ce qui peut sembler évident ne l'est pourtant pas. Car dans les domaines de protection mentionnés, Hug repère de grandes lacunes: «La Suisse présente un déficit de modernisation d'au moins dix ans par rapport à l'UE en matière de cybersécurité et de protection des infrastructures critiques». Ni la Confédération ni les corps de police ne disposent d'une doctrine ou même de moyens d'intervention pour lutter contre les micro ou mini-drones.</p> <p>Dahinden demande également que la Suisse oriente davantage ses capacités vers une perspective de conflit hybride avec des formes de cyberguerre, des actes terroristes, l'utilisation de drones et l'utilisation militaire de l'intelligence artificielle.</p> <p>A cela s'ajoutent de grandes faiblesses institutionnelles en matière de sécurité. La départementalisation, la rivalité entre les départements, le fédéralisme et la milice empêchent une approche stratégique. Il manque «une main qui ordonne stratégiquement», déplore Hug.</p> <p>Ce dernier demande également que «l'armée soit mise sur pied en fonction de la menace» et qu'elle soit orientée vers des scénarios plausibles. Cela implique la défense aérienne par des systèmes terrestres à courte distance, la capacité de brouiller électroniquement et/ou de lancer des drones de toutes sortes, de combler les lacunes dans le service d'assistance aux autorités civiles, de collaborer au moins avec les Etats voisins pour la détection précoce, l'alerte précoce et la protection de l'espace aérien, mais seulement au niveau de la police aérienne, au lieu de développer des capacités offensives avec le nouvel avion de combat coûteux. Celui-ci affaiblit l'armée dans les domaines qui apporteraient un gain de sécurité – sans compter qu'il est très sensible aux erreurs et qu'il devrait encore nous causer beaucoup de problèmes (voir encadré).</p> <hr /> <h3>Les malheurs du F-35</h3> <p>«Cet avion de combat multitâche est capable de mener à la fois des missions de combat et de police aérienne... quand il vole», pouvait-on lire récemment dans <em>La Liberté</em> (4 juin 2024). La liste des défauts est apparemment très longue. Ainsi, on pouvait notamment lire dans l'analyse étalée sur deux pages l'état du F-35:</p> <p>«Il a l'inconvénient de rester trop souvent en panne. L'examinateur en chef des armes du ministère américain de la Défense a indiqué au début de l'année que l'ensemble de la flotte de F-35 avait atteint un taux de capacité opérationnelle de 53,1% en 2023 et une capacité opérationnelle totale de près de 30%. 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Bien qu'ils soient géographiquement très éloignés de nous, ils sont néanmoins importants pour notre sécurité en raison du changement climatique, de la migration et des risques de pandémie.</p> <p>L'ancien ambassadeur Dahinden plaide également pour une politique de sécurité suisse qui «agisse sur les risques aussi loin que possible au-delà des frontières nationales – avant même qu'ils ne deviennent des menaces immédiates». En tant que petit Etat, la Suisse ne peut pas faire valoir sa puissance militaire et sa puissance économique est limitée, mais elle dispose d'un «potentiel considérable de puissance douce». Celui-ci devrait être doté de moyens suffisants et être effectivement utilisé – dans la promotion de la paix, via le rôle humanitaire de la Suisse, via l'aide à la reconstruction en Ukraine «avec une motivation explicite de politique de sécurité», mais pas au détriment de l'aide dans les pays du Sud global.</p> <p>La pauvreté et les conditions de vie précaires sont les causes de dynamiques négatives avec des tensions et des conflits, a-t-il ajouté. La destruction de l'environnement, le changement climatique et les effondrements économiques pourraient également se transformer en risques et en menaces pour la sécurité. Une coopération au développement allant au-delà de la lutte classique contre la pauvreté pourrait apporter des contributions importantes contre de telles dynamiques négatives.</p> <p>Le rédacteur militaire de la <em>NZZ</em> Georg Häsler estime lui aussi, comme Dahinden et Hug, que la Suisse n'est pas menacée par ce qui arrive à l'Ukraine. Dans la nouvelle publication <a href="https://www.nzz-libro.ch/sicherheitspolitik-schweiz-978-3-907396-69-8"><em>Sicherheitspolitik Schweiz, Strategie eines globalisierten Kleinstaats</em> (Politique de sécurité de la Suisse, stratégie d'un petit Etat globalisé)</a>, il qualifie «une poussée mécanisée de l'armée russe en direction de l'Ouest (d') impossible au vu de la situation actuelle». Le Kremlin n'a même pas «l'intention de prendre le contrôle de tout le continent par des moyens militaires». Mais Häsler voit un grand danger dans le fait que la Russie veuille, sans tirer un coup de feu, «plonger l'Europe dans le chaos».</p> <p>Même en ce qui concerne les scénarios de menace, le rédacteur de la <em>NZZ</em> Häsler tient parfois un discours similaire à celui de l'ancien ambassadeur Dahinden et de l'ancien secrétaire du PS Hug. Selon Häsler, pour déstabiliser l'Europe, «il suffit de lancer des cyber-attaques contre des hôpitaux, des attentats terroristes ou une attaque avec une arme à distance contre l'étoile de Laufenburg», la plaque tournante européenne de l'électricité. La guerre moderne est invisible et ne connaît pas de fronts clairs. La lutte est en outre menée par le biais de la faim et de la migration.</p> <h3>Disparité dans l'attribution des budgets</h3> <p>Les avis divergent toutefois fortement sur la question de savoir ce qu'il faut faire en priorité. La doctrine de Häsler se limite à la défense territoriale. L'armée doit être en mesure «d'une part de bloquer des axes et de tenir des espaces, d'autre part d'anéantir des forces adverses par des contre-offensives» et doit être orientée vers la préservation de l'intégrité territoriale de la Suisse. Cela devient prioritaire et nécessite beaucoup plus de moyens que ceux mis à disposition jusqu'à présent.</p> <p>En ce qui concerne une politique de sécurité au-delà des frontières nationales, Häsler estime certes en passant qu'il faudrait compléter «la politique d'armement ou la coopération internationale». Mais il n'explore pas leur potentiel en matière de politique de sécurité.</p> <p>Le mot d'ordre est de consacrer 1% du produit intérieur brut à l'armement – même sans «développement préalable des besoins» (l'ancien conseiller fédéral Villiger dans son article publié dans la nouvelle édition de <em>Politique de sécurité suisse</em>). Au cours des dix dernières années déjà, les dépenses militaires ont augmenté de manière supérieure à la moyenne. Entre 2014 – lorsque la Crimée a été annexée – et 2023, elles ont augmenté d'un tiers, alors que les dépenses de la Confédération pour la coopération internationale n'ont augmenté que de 15%.</p> <p>Le lobby militaire au Parlement veut creuser le fossé bien davantage: «augmenter les dépenses pour l'armée de plus de 60% d'ici 2030 et réduire en même temps les moyens, déjà faibles, pour une politique de sécurité au-delà des frontières nationales. Si les militaires et leurs miliciens devaient s'imposer avec leurs exigences maximales, la sécurité du pays ne serait guère servie».</p> <h3>«Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?»</h3> <p>L'ancien ambassadeur Martin Dahinden et l'historien Peter Hug, ancien secrétaire spécialisé du groupe socialiste, ont rédigé, sur mandat de la <a href="http://www.sga-aspe.ch/">Société suisse de politique étrangère</a>, des textes de base sur la question «Repenser la politique de sécurité de la Suisse – mais comment?» Après l'attaque militaire directe contre l'Ukraine, cette question s'impose sans aucun doute. Et pourtant – c'est ce qu'ils souhaitent – la discussion devrait être stimulée par de nouvelles impulsions. Car les risques sécuritaires sont plus variés qu'on ne le pense souvent. C'est à dessein que deux auteurs ont été chargés de la même mission. Les articles peuvent être consultés sur le site web de la société. <a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Dahinden_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken.pdf,"><i>Ici</i></a><i> pour Martin Dahinden et </i><a href="https://www.sga-aspe.ch/wp-content/uploads/2024/04/Hug_Sicherheitspolitik-der-Schweiz-neu-denken-1.pdf"><i>ici</i></a><i> pour Peter Hug.</i></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'plus-d-argent-l-armee-mais-pas-de-politique-de-securite', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 73, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://www.infosperber.ch/politik/schweiz/mehr-geld-fuer-die-armee-ohne-sicherheitspolitische-strategie/', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5182, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Comment le cerveau reconnaît-il les gens?', 'subtitle' => 'Entre les super-reconnaisseurs et les personnes incapables de reconnaître un visage, nous ne sommes pas égaux quant à la reconnaissance des visages. 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Plongeons-nous dans les arcanes de nos capacités cérébrales pour comprendre les secrets de la reconnaissance des visages.</p> <p>Chez l’humain, la reconnaissance du visage d’autrui est une fonction essentielle aux interactions sociales. Si cette aptitude existe chez nos cousins les grands singes, l’humain en a développé largement les performances au fur et à mesure de son évolution sociale. Ainsi, tout être humain est capable de reconnaître, le genre, l’âge, l’ethnie, l’expression émotionnelle, jusqu’à l’identité d’une personne, de façon très performante, rapide et automatique.</p> <p>Le cerveau s’est spécialisé, au fur et à mesure de l’évolution des hominidés procurant à Sapiens une aptitude exceptionnelle non seulement à reconnaître un visage humain, mais aussi à en comprendre immédiatement l’expression.</p> <p>Chaque humain est capable de reconnaître un visage humain, d’analyser son expression et d’en déduire son identité en <a href="https://www.nature.com/articles/nrn1724">trois dixièmes de seconde</a>.</p> <p>Cette performance perceptive permet à chacun de mémoriser des milliers de visages et de reconnaître l’un des siens le plus familier dans une foule de centaines de personnes. Les progrès de la médecine, l’analyse des conséquences de lésions cérébrales et les données de l’imagerie cérébrale permettent de distinguer précisément les <a href="https://bpspsychub.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.2044-8295.1986.tb02199.x">régions spécialisées du cerveau</a> impliquées dans la reconnaissance des visages, et d’en comprendre les mécanismes.</p> <h3>Le cerveau distingue d’abord un visage d’un objet</h3> <p>Deux systèmes cérébraux sont responsables de cette fonction. L’un est impliqué dans la perception rapide de l’image d’un visage, et l’autre dans son interprétation permettant de retrouver le nom de la personne reconnue. Le premier système permet la détection immédiate d’un visage et met en jeu le gyrus occipital inférieur, capable de distinguer un visage d’un objet en un dixième de seconde. Pour cela, des signaux essentiels tels le triangle formé par les yeux et la bouche constituent le premier indice. Puis, s’y ajoutent la détection d’autres éléments : le front au-dessus et les oreilles sur les côtés.</p> <p>Ce premier système différencie un visage d’un objet mais ne permet pas la reconnaissance. Entre alors en jeu le deuxième système qui implique deux régions différentes. D’abord celle localisée dans le sillon temporal supérieur qui détecte l’expression du visage : le regard, et l’émotion suscitée, ainsi que le mouvement des lèvres, des éléments variables selon la situation. Ensuite, une deuxième région intervient, responsable de la perception des éléments fixes et caractéristiques d’un visage (la largeur du nez, la hauteur du front, la forme globale du visage et les détails des sourcils) permettant d’en déduire son identité : le gyrus fusiforme latéral droit.</p> <h3>Dans un second temps, le cerveau reconnaît le visage</h3> <p>Une aire du cerveau est spécialisée dans la reconnaissance de l’identité : le <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38191080/">gyrus fusiforme</a>. C’est un repli de la face inférieure du lobe temporal droit, dont les neurones sont spécialisés dans la reconnaissance de l’identité d’un visage. C’est l’une des rares régions du cerveau dont le volume augmente après l’adolescence au fur et à mesure de la rencontre d’un grand nombre de personnes.</p> <p>Utilisant les informations envoyées par le système initial de perception d’un visage, cette région décode les traits morphologiques statiques d’un visage connu et mémorisé, se focalisant sur les infos apportées par les yeux, les sourcils et la bouche. Entre 300 millisecondes et une seconde, ses neurones communiquent avec la région temporale antérieure, pour interroger nos souvenirs et donner rapidement le nom de la personne identifiée. Des lésions spécifiques de cette région entraînent un trouble connu sous le nom de prosopagnosie, ou incapacité à reconnaître l’identité d’un visage.</p> <p>Les deux régions clés, l’une impliquée dans la perception de l’expression du visage et l’autre dans son identité, collaborent activement avec plusieurs aires du cerveau cognitif. Ainsi, les neurones du sillon temporal supérieur interrogent le lobe pariétal et l’aire auditive pour interpréter les mouvements et les mimiques du visage ainsi que le timbre de la voix. De plus, mimiques et expressions du visage sont traduites par le cerveau des émotions, pour en interpréter la charge émotive. L’ensemble de ces infos est partagé avec les neurones du gyrus fusiforme qui les utilise pour les comparer à des visages mémorisés. De même, ces informations interrogent la mémoire des noms de personnes connues pour y retrouver l’identité précise du visage reconnu.</p> <h3>L’incapacité à reconnaître un visage : la prosopagnosie</h3> <p><a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35690112/">La prosopagnosie</a> est un trouble de reconnaissance des visages, rendant impossible l’identification de visages familiers. Les sujets présentant ce trouble sont capables de voir, mais pas de reconnaître.</p> <p>Le sujet atteint doit alors utiliser des subterfuges cognitifs pour reconnaître la personne rencontrée : démarche, corpulence, coiffure, détails vestimentaires. La proportion mondiale de personnes présentant ce trouble reste encore mal connue, même si on l’estime à environ 2 %. Il existe des causes innées et acquises responsables de ce trouble. La prosopagnosie innée est liée à un défaut de développement congénital et postnatal du gyrus fusiforme. La prosopagnosie acquise s’observe souvent à la suite d’un accident vasculaire cérébral siégeant dans le lobe temporal ventral, ou au décours d’un traumatisme crânien, non rapidement pris en charge.</p> <h3>Les super-reconnaisseurs</h3> <p>Contrairement aux sujets présentant un défaut de reconnaissance des visages ou prosopagnosie, il existe des personnes très performantes à reconnaître des visages déjà mémorisés. <a href="https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3904192/">Selon les experts</a> ayant étudié les qualités visuelles de ces personnes, elles possèdent une capacité supérieure à la moyenne à percevoir de subtiles différences entre les visages. Si elles ne développent pas toutes des capacités mémorielles supérieures aux autres, leurs acuités perceptives des détails d’un visage sont accrues. Par exemple, elles possèdent cette capacité étonnante à reconnaître aisément une personnalité célèbre, en visualisant des images de leur visage enfantin.<img src="https://counter.theconversation.com/content/240165/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/bernard-sablonniere-688008">Bernard Sablonnière</a>, Neurobiologiste, professeur des universités − praticien hospitalier, faculté de médecine, Inserm U1172, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-de-lille-3435">Université de Lille</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/comment-le-cerveau-reconnait-il-les-gens-240165">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'comment-le-cerveau-reconnait-il-les-gens', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 17, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 10, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5180, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le président d'UBS dénonce un «échec retentissant» de la Finma', 'subtitle' => 'Dans une interview accordée au «SonntagsBlick», Colm Kelleher, président de l'UBS, explique pour la première fois et avec clarté comment la Finma a été beaucoup trop indulgente avec les patrons de Credit Suisse. 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Le président de l'UBS, c'est-à-dire le capitaine de la toute-puissante banque suisse, fait pour la première fois des déclarations explosives. Il déclare que le gendarme bancaire de la Suisse, la Finma, a complètement échoué dans l'affaire Credit Suisse.</p> <p>«Si j'avais reçu de telles avertissements de l'autorité de surveillance bancaire chez Morgan Stanley ou UBS, j'aurais dit: les gars, nous avons un énorme problème», affirme Kelleher au cours de l'entretien. «Le fait que le Credit Suisse ait reçu ces signaux et n'ait rien fait, ou trop peu, est inconcevable».</p> <p>Cette déclaration contient tout ce qu'il faut savoir sur le fiasco du CS qui, au printemps de l'année dernière, avait conduit toute la Suisse au bord du volcan. La Finma et sa direction avaient laissé passer magouilles et malversations, même les plus grossières, sans inquiéter les maîtres de l'univers du CS accros aux bonus. Ces derniers maquillaient les comptes. La Finma le savait, mais ce sont les Etats-Unis qui s'en sont chargés.</p> <p>Ils s'octroyaient des bonus de plusieurs milliards sans jamais faire gagner à la banque l'argent correspondant. La Finma a donné sa bénédiction.</p> <p>Leurs subordonnés <a href="https://www.infosperber.ch/dossier/credit-suisse-im-mosambik-skandal/">ont porté préjudice au Mozambique</a>, <a href="https://www.infosperber.ch/dossier/credit-suisse-im-mosambik-skandal/">pays pauvre en ressources</a>, ont blanchi l'argent de la drogue de la mafia bulgare et ont pris des risques à hauteur de 10 milliards avec un Sud-Coréen au casier judiciaire chargé.</p> <p>La Finma a réagi mollement. Tout comme dans le fiasco Greensill, avec lequel le CS a mis en jeu sa réputation auprès des plus riches parmi ses clients principaux.</p> <p>La Finma n'est pas responsable de la plus grande faillite de tous les temps d'une entreprise suisse. Mais elle aurait pu finalement éviter la solution d'urgence nécessaire. C'est ce qui ressort des déclarations de Colm Kelleher. En tant que président du conseil d'administration de l'entreprise qui a repris le CS, celui-ci a accès à tous les e-mails, lettres et autres secrets.</p> <p>«Depuis 2015, il était évident pour moi que le Credit Suisse ne serait plus viable en tant qu'entreprise indépendante», explique Kelleher au <em>SonntagsBlick</em>. «Son avenir résidait alors à mes yeux dans une fusion avec une autre banque. A partir d'octobre 2022, son avenir ne consistait plus, de mon point de vue, qu'en un sauvetage d'urgence».</p> <p>Puis il ajoute: «Je ne comprends donc pas pourquoi on a attendu huit ans alors que les signes avant-coureurs étaient là dès 2015». Le président de l'UBS souligne surtout qu'il était «en premier lieu de la responsabilité du conseil d'administration et de la direction du CS» de «redresser radicalement la barre».</p> <p>Mais ce qui est nouveau – et détonant – c'est la critique sans équivoque du <em>topshot</em> de Wall Street, qui commande en dernier ressort l'UBS depuis deux ans et demi, à l'encontre de la surveillance suisse.</p> <p>Pendant que celle-ci écrivait des lettres d'avertissement, Kelleher se préparait à l'urgence. «Je suis arrivé à l'UBS en mars 2022. La première chose que j'ai faite a été de constituer un groupe de travail pour se préparer au cas du CS». Selon lui, il ne s'agissait pas de l'affaire du siècle. «Nous étions vraiment inquiets que quelque chose puisse arriver». «Alors, si nous étions inquiets, pourquoi pas d'autres? Une chute incontrôlée du CS aurait également coûté beaucoup d'argent à l'UBS».</p> <p>Pourquoi personne d'autre ne s'est inquiété? Telle est la question au cœur du drame.</p> <p>Personne d'autre, et surtout pas la Finma, dont les effectifs ont doublé depuis la grande crise de l'UBS en 2008, passant de 300 à 600 personnes. Pourquoi ne s'est-elle pas vraiment inquiétée du CS, et à temps? Son «arsenal» s'est développé au cours des années précédant la catastrophe du CS, avec Finig, Finfrag, Fidleg et toutes les innombrables nouvelles lois et réglementations.</p> <p>«La Finma dit qu'elle n'avait pas les compétences légales pour sévir», rétorquent les enquêteurs du <em>SonntagsBlick</em>. Ce à quoi Kelleher répond: «D'autres autorités de surveillance m'ont dit par le passé: Colm, si tu ne mets pas de l'ordre ici, tu auras des problèmes. C'est ce que font les régulateurs».</p> <p>Pas la Finma. Elle a écrit des lettres, les unes après les autres.</p> <p>Et le 19 mars 2023, lorsque la banque Escher a disparu de la scène après 167 ans d'existence, l'autorité de surveillance bancaire a supprimé, sans crier gare, 17 milliards de dollars d'obligations convertibles. Sinon, l'UBS n'aurait pas pu réaliser l'opération comme elle le souhaitait, a déclaré Kelleher dans une <a href="https://www.nzz.ch/wirtschaft/als-ich-den-anruf-von-der-finma-bekam-war-ich-zwei-minuten-lang-sprachlos-sagt-ubs-praesident-colm-kelleher-ein-jahr-danach-ld.1822357">précédente interview avec la <em>NZZ</em></a>.</p> <p>Selon l'issue des procédures judiciaires en cours dans le monde entier, les 17 milliards de dollars pourraient encore conduire à une créance de plusieurs milliards contre la Suisse. 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Entretien.', 'content' => '<p style="text-align: center;">Entretien réalisé par <strong>Raphaël Pomey</strong>, rédacteur en chef du magazine <a href="https://lepeuple.ch/le-christianisme-originel-a-ete-perverti-par-les-eglises/" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Peuple</em></a>, publié le 19 septembre 2024</p> <hr /> <p>Constatant le déclin du continent européen, notre confrère y propose de nouvelles pistes pour échapper à l’omniprésence d’une pensée technique (d’origine essentiellement anglo-saxonne) incapable d’appréhender l’homme dans la totalité de ses facultés. Aux yeux de l’auteur, cependant, ces pistes se trouvent moins dans un retour à la tradition chrétienne que dans une quête ésotérique.</p> <p>Pourquoi ce choix? Il nous l’explique dans cet entretien.</p> <p><strong>Raphaël Pomey</strong>: <strong>Martin Bernard, dans votre essai, vous décrivez une Europe minée spirituellement par l’omniprésence d’une vision mécanique et anglo-saxonne de la science. D’où vient ce constat?</strong></p> <p><strong>Martin Bernard</strong>: Il résulte d’une observation impartiale de la réalité des sociétés occidentales modernes, dont les fondements se sont construits, depuis le début du XVIIème siècle au moins, sur le développement d’une vision du monde mécaniste puis matérialiste portée par les sciences de la nature et la technique. Cette vision du monde a engendré un esprit de conquête tourné vers l’extérieur (la nature, d’autres continents, etc.), dont le néolibéralisme moderne et le transhumanisme ne sont que des avatars récents. Sur ce chemin, la compréhension plus subtile des réalités spirituelles, encore vivante au Moyen-Age, s’est progressivement perdue. 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Pour celles et ceux qui pensent que l’être humain ne peut survivre sans la conscience qu’il existe une réalité spirituelle structurant la réalité matérielle, deux choix sont possibles : un retour à l’ordre religieux d’antan basé sur le dogme et l’intermédiation (attitude réactionnaire) ou le développement d’une nouvelle approche scientifique permettant d’entrer en contact direct avec les hiérarchies spirituelles décrites dans la tradition chrétienne par Pseudo-Denys l’Aréopagite.</span><strong><br /></strong></p> <p><strong>Votre essai puise dans l’histoire intellectuelle de la Renaissance, qui serait le moment où l’humanité est arrivée à un nouveau «stade de maturité» (p. 120) lui permettant de se passer de l’Eglise. En fin de compte, seriez-vous positiviste?</strong></p> <p>Je ne suis pas positiviste au sens d’Auguste Comte, dont la vision évolutive était imprégnée du matérialisme du XIXème siècle. En revanche, il me semble indéniable que la conscience humaine évolue, au même titre que la nature évolue, selon ses propres règles et rythmes. Les travaux de Teilhard de Chardin, par exemple, me paraissent très pertinents dans cette optique. A la Renaissance, l’humanité européenne est de toute évidence entrée dans une nouvelle ère de conscience, marquée par le développement d’un individu se définissant en tant que «moi» dans son altérité avec ses semblables et la nature environnante. Il est possible de critiquer les nombreux aspects négatifs de l’individualisme moderne, mais il serait vain d’en nier l’éclosion et les impacts sur les consciences. Je trouve pour ma part plus intéressant d’en circonscrire les aspects positifs, tout en essayant de les porter plus loin. Cette évolution débouche irrémédiablement sur l’état de fait suivant: l’être humain européen ne peut plus, depuis la fin du XIXème siècle, se contenter d’une relation intermédiée au spirituel, passant par des dogmes et des commandements moraux imposés de l’extérieur. Les églises chrétiennes, qui étaient à leur place jusqu’à la fin du Moyen-Age, sont pour cette raison devenues de plus en plus obsolètes. L’Eglise catholique ne s’est maintenue qu’à l’aide d’une radicalisation de ses positions (la Contre-réforme). Il était donc dans l’ordre des choses que son emprise sur la société européenne disparaisse presque entièrement à partir de Vatican II. </p> <p><strong>On a parfois le sentiment que vous forcez le trait à propos de l’opposition entre la foi et la science. Que Newton ait davantage écrit sur la théologie que sur la nature devrait inciter à plus de nuance, non?</strong></p> <p>Je trace des lignes de forces sur une tendance générale qui sous-tend le développement de la civilisation européenne depuis la Renaissance, et qu’il est urgent de dépasser. Il est clair que la pensée scientifique moderne (définissant l’accès à la connaissance) a pris racine en opposition à la vie religieuse, qui a été progressivement cantonnée au seul domaine de la croyance et de la foi. C’est au XIXème siècle que cette opposition est devenue pleinement réalité. Bien sûr, cela n’a jamais empêché de nombreux scientifiques d’être profondément croyants, ni des religieux d’entreprendre des recherches scientifiques. Mais peu remettaient en question le statu quo, même s’ils y aspiraient parfois. </p> <p><strong>Vous voulez échapper au paradis froid, mécanique et petit bourgeois de l’homme occidental (p. 47). Pourquoi miser sur l’ésotérisme et l’anthroposophie pour cela?</strong></p> <p>Parce que l’anthroposophie, dont les prémisses historiques sont liées aux nombreux courants de l’ésotérisme <em>chrétien,</em> propose une méthode d’investigation scientifique de la réalité spirituelle s’inspirant de l’épistémologie goethéenne, sans renier les meilleurs acquis de la science moderne. Ses nombreuses initiatives pratiques (pédagogie, agriculture, arts, etc.) ont fait leur preuve depuis plus d’un siècle. Elles témoignent de la fertilité de la philosophie qui les sous-tend. La science spirituelle d’orientation anthroposophie permet aussi d’approfondir les révélations du christianisme, leur insufflant un renouveau de compréhension que sont incapables de proposer les églises traditionnelles aujourd’hui. Je mise également sur l’anthroposophie, car son épistémologie se démarque des nombreux courants spiritualistes inspirés de près ou de loin par la tradition orientale (hindouisme et bouddhisme), à la mode aujourd’hui en Occident, ainsi que des nouvelles spiritualités issues de pratiques ancestrales dont l’adaptation aux sociétés européennes ne va pas sans poser de nombreux risques. </p> <p><strong>Vous revalorisez l’intuition et la spontanéité, au point de reprocher à l’Etat de fixer un cadre éducatif à l’école. Est-ce vraiment ainsi que l’on fera face à la concurrence des scientifiques indiens ou chinois?</strong></p> <p>Lorsqu’il est question d’école et d’éducation, il n’y a pas lieu de s’interroger sur la pertinence de faire ou non concurrence aux scientifiques chinois ou indiens. Le but premier de l’école devrait être de permettre aux enfants de développer le plus harmonieusement possible leur personnalité, pas de les faire entrer dans un carcan idéologique aliénant, qui étouffe aspiration et créativité. Or, c’est exactement ce que fait aujourd’hui l’école d’Etat, à des nuances régionales près (certains pays scandinaves expérimentent un compromis plus acceptable à ce niveau).</p> <p><strong>Les grandes heures de la sensibilité que vous exprimez ne sont-elles pas déjà derrière nous, en particulier avec le romantisme du XIXème siècle?</strong></p> <p>Le romantisme des XVIIIème et XIXème siècles est derrière nous. Mais cela ne signifie pas que la sensibilité humaine soit émoussée définitivement. Elle ne demande qu’à réapparaître. Les nombreuses initiatives et impulsions que je cite dans mon livre, visant à réenchanter la science, en sont la preuve.</p> <p><strong>Vous terminez votre essai en appelant l’Occident à se reconnecter avec ses racines. Nous applaudissons, mais les racines en question ne sont-elles pas avant tout chrétiennes?</strong></p> <p>Absolument. Les racines de l’Occident sont chrétiennes. Mais le christianisme originel a été perverti par les Eglises surtout à partir de la Renaissance où il s’est sclérosé (même chez les protestants, dont l’impulsion initiale portait pourtant des germes humanistes intéressants). Dit autrement, le christianisme ne se résume pas au <em>credo</em> des Eglises instituées. Cette confusion, entretenue par beaucoup, est malheureuse, car la décadence des Eglises entraîne avec elle le rejet du christianisme. Malheureusement, les hiérarchies ecclésiales entretiennent cette confusion et s’arc-boutent sur leurs dogmes pour des raisons de pouvoir. Dostoïevski a parfaitement illustré cela dans sa fable du Grand inquisiteur (<em>Les frères Karamazov</em>).</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1710967209_vignette_europe_web_212x300.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="283" /></p> <h4>«Plaidoyer pour un renouveau européen», Martin Bernard, Editions BSN Press, 168 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-christianisme-originel-a-ete-perverti-par-les-eglises', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 16, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5165, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le soutien transparent de la Suède aux médias', 'subtitle' => 'Le système suédois de soutien étatique aux médias fait beaucoup parler de lui, et en bien. 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Son concurrent CH Media a ainsi <a href="https://www.republik.ch/2024/07/18/wenn-die-vierte-gewalt-ihre-kraft-verliert">pris les devants</a> en Suisse centrale. <a href="x-webdoc://1C7103A8-527B-4698-8E61-DBE735068371/%C2%AB">Parallèlement</a>, on a <a href="x-webdoc://1C7103A8-527B-4698-8E61-DBE735068371/%C2%AB">appris</a> à Zurich que la famille Blocher s'était portée acquéreur de quatre feuilles locales.</p> <p>Il est indéniable que ces décisions ont un impact sur la démocratie. C'est pourquoi les politiques doivent maintenant soutenir les médias de façon adaptée aux circonstances du temps, entend-on dans tout le pays. Il y a deux ans et demi, un <a href="https://www.uvek.admin.ch/uvek/de/home/uvek/abstimmungen/medienpaket.html">paquet de mesures</a> de 150 millions <a href="https://www.uvek.admin.ch/uvek/de/home/uvek/abstimmungen/medienpaket.html">en faveur des médias</a> a été rejeté par les urnes.</p> <p>Dès cet après-midi, le Parlement se penchera lui aussi sur le soutien aux médias. Mais avec réticence et hésitation. Il est en train de bricoler un patchwork de différentes mesures qui seront décidées séparément. Le soutien temporaire à la distribution de journaux doit être renforcé.</p> <p>Ce n'est que lorsque cette aide indirecte aura pris fin, dans sept ans, que les médias recevront <a href="https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20243817">directement de quoi financer le journalisme en ligne</a>. Il s'agit d'une proposition du rapport <a href="https://www.parlament.ch/centers/eparl/curia/2021/20213781/Bericht%20BR%20D.pdf">«Stratégie pour un soutien aux médias tourné vers l'avenir».</a> Elle n'est manifestement pas si «orientée vers l'avenir». Car en forçant un peu le trait, Berne s'attache à sauver un système médiatique obsolète pour l'avenir.</p> <h3>L'aide directe aux médias, un acquis incontesté en Suède</h3> <p>Un regard sur la Suède montre à quoi pourrait ressembler une aide aux médias moderne. Depuis cette année, ce grand pays de 10 millions d'habitants soutient les médias d'une nouvelle manière, indépendamment de la technologie. Cela ne fonctionne pas sans heurts. Mais cela fonctionne.</p> <p>Et cela ne va pas non plus de soi, car la Suède a elle aussi connu une transition politique difficile. Depuis les années 1960, le pays pratique le soutien direct à la presse. Il s'agissait notamment de maintenir les titres de presse dans les régions rurales et de faire en sorte que plusieurs titres puissent coexister et se faire concurrence.</p> <p>Ceux qui voulaient recevoir de l'argent de l'Etat devaient répondre à un catalogue de critères élaboré. Les leaders du marché n'étaient par exemple <a href="https://www.nzz.ch/feuilleton-themen/medienvielfalt-ist-staatssache-in-schweden-ld.1583284">pas éligibles au soutien</a>. Mais ceux qui remplissaient les conditions étaient assurés de recevoir des financements. Ainsi, plus il y avait de médias éligibles, plus l'Etat devait dépenser pour le soutien aux médias.</p> <p>Ce «soutien à l'exploitation» était relativement équilibré et protégeait bien les éditeurs de l'influence de l'Etat. Après quelques changements, les médias édités uniquement en ligne pouvaient aussi recevoir de l'argent s'ils remplissaient les critères.</p> <p>Mais les médias imprimés ne devaient pas nécessairement se confronter au marché des lecteurs en ligne pour recevoir de l'argent. Comme en Suisse, on a donc pointé le fait que l'Etat, par ses subventions, maintenait artificiellement en vie un ancien système médiatique, le papier, au lieu de faire face au présent numérique.</p> <h3>Un tournant dans le soutien aux rédactions</h3> <p>L'automne dernier, la Suède a opéré un tournant sous le gouvernement de centre-droit. Contrairement à la Suisse, tous les partis étaient d'accord pour dire que le pays avait besoin d'un soutien direct aux médias. Mais le gouvernement voulait en limiter l'ampleur. C'est pourquoi la gauche a également dénoncé la réforme comme étant une mesure de réduction cachée et une atteinte à la diversité du paysage médiatique. La majorité de centre-droit <a href="https://www.dagensmedia.se/medier/dagspress/klart-ja-till-nytt-mediestod/">s'est toutefois imposée au Parlement</a>.</p> <p>La Suède pratique désormais trois types de soutien aux médias:</p> <ol> <li>un soutien au travail de rédaction proprement dit;</li> <li>un soutien rédactionnel élargi (pour les régions peu pourvues en offre médiatiques et les groupes minoritaires);</li> <li>un soutien à la distribution des médias imprimés.</li> </ol> <p>A cela s'ajoutera prochainement un soutien transitoire pour les médias qui ne recevront plus d'aide à la rédaction dans le nouveau système. Il est en effet désormais plus compliqué d'obtenir une partie du milliard de couronnes (un peu plus de 80 millions de francs) et le processus est plus imprévisible.</p> <p>Un média éligible doit paraître régulièrement, proposer un contenu pertinent pour sa zone de publication et être composé d'au moins 45% de contenu rédactionnel.</p> <p>Le <a href="https://mediemyndigheten.se/stod-till-medier/regler-stod-till-medier/">catalogue de critères</a> est vaste. Ce sont surtout les exigences formulées de manière floue qui ont donné lieu à discussions. Ainsi, un média doit désormais présenter un «bon ancrage auprès des utilisateurs». Cela est défini par un nombre minimum d'utilisateurs réguliers ou d'abonnements. En outre, il doit avoir pour «mission première de diffuser en permanence des informations pertinentes».</p> <h3>Les critères</h3> <ol> <li>Média d'information généraliste. Ils comprennent des exigences détaillées en matière de mode de parution, de volume et de contenu. Ainsi, le journalisme ne doit pas porter directement atteinte aux valeurs démocratiques fondamentales et doit respecter la liberté et l'intégrité personnelle de tous les individus.</li> <li>Un titre propre avec un produit principal indépendant. Cela implique des critères garantissant l'indépendance par rapport à d'autres publications.</li> <li>L'éditeur responsable est identifié.</li> <li>Groupe cible suédois et bonne accessibilité pour les personnes handicapées.</li> <li>Fréquence de parution régulière.</li> <li>Bon ancrage dans le public. Cela inclut des critères détaillés en fonction du groupe cible. Par exemple, les médias dont les reportages couvrent un espace de moins de 20'000 habitants doivent pour cela atteindre 15% du groupe cible, mais pas moins de 1'500 personnes.</li> </ol> <h3>Le pouvoir du public</h3> <p>Ce printemps, un comité a évalué pour la première fois dans quelle mesure un journal ou une radio remplissait ces critères. Le comité «Mediestödsnämnden» est composé d'experts indépendants – dont deux journalistes. Ces derniers sont toutefois choisis par le gouvernement. Le comité publie les procès-verbaux de ses réunions.</p> <p>C'est par le biais de ce comité que le pouvoir pourrait exercer l'influence la plus directe sur les médias et sanctionner les reportages critiques. Mais en Suède, ces préoccupations n'existent guère. Cela s'explique sans doute par les premières attributions <a href="https://www.journalisten.se/nyheter/klart-har-ar-tidningarna-som-far-mediestod/">communiquées</a> par le comité au printemps dernier. Ce sont surtout les journaux locaux et régionaux qui ont été soutenus.</p> <p>Par exemple, <em>Falu-Kuriren</em>, le principal média de la région de Dalécarlie, au centre de la Suède, avec un tirage légèrement inférieur à 20'000 exemplaires, a reçu près de 600'000 francs (un peu plus de sept millions de couronnes). Les grands titres comme <em>Svenska Dagbladet</em>, <em>Aftonbladet</em> ou <em>Expressen</em> n'ont pas reçu d'argent parce qu'ils ne pouvaient pas justifier de besoins financiers.</p> <p>L'attribution ne s'est toutefois pas faite sans bruit. De nombreux petits médias à orientation nationale, dont certains ont un profil explicitement politique, comme le journal du parti social-démocrate, n'ont pas été retenus.</p> <p>Mais pour les médias concernés, la disparition prévisible de la subvention est aussi un encouragement. Leonidas Aretakis, rédacteur en chef du magazine de gauche <em>Flamman</em>, <a href="https://www.journalisten.se/nyheter/nationella-nischtidningar-blir-utan-mediestod-obegripligt/">a annoncé</a> qu'il avait pu enregistrer, à la place, des recettes nettement plus élevées. Le magazine s'en est donc trouvé renforcé.</p> <h3>Publicité honnête</h3> <p>Ainsi, l'approche suédoise semble comparativement honnête, précisément parce qu'elle ne se déroule pas sans heurts. Parce que la réforme est venue du camp bourgeois, la gauche a été <a href="https://www.aftonbladet.se/kultur/a/15pX9Q/daniel-farm-om-det-nya-mediestodet-och-mediemangfalden">très critique</a>. C'est ainsi qu'est né un véritable débat objectif sur le type de journalisme qui mérite d'être soutenu par l'Etat. De quoi un média doit-il parler? A quelle fréquence? De quelle manière? La Suisse fuit ces questions comme un adolescent complexé.</p> <p>Avec des lunettes suisses, on s'aperçoit en outre que l'argent n'est pas un problème dans ce débat. La Suède dépense pour le soutien aux rédactions <a href="https://www.bakom.admin.ch/bakom/de/home/elektronische-medien/abgabe-fur-radio-und-fernsehen/verwendung-der-abgabe.html#1561200683">à peu près autant </a>que la Suisse pour les seules chaînes de radio et de télévision privées. Avec cette subvention issue du prélèvement obligatoire de la redevance radio et TV, la Suisse soutient déjà deux branches médiatiques. Cela permettrait de financer 800 postes rédactionnels à temps plein par an, indépendamment du genre.</p> <p>Alors que la Suède encourage expressément la démocratie et la diversité des médias avec cet argent, les exigences envers le cercle beaucoup plus restreint des bénéficiaires de ces fonds sont moins élevées dans notre pays. Il n'existe toutefois pratiquement pas de stations de radio ou de télévision à vocation locale en Suède.</p> <p>Mais l'exemple suédois montre surtout, malgré toutes les discussions sur la non-prise en compte de certains médias, que la crainte d'une influence de l'Etat et d'autres politiques dans le cadre d'un soutien direct aux médias semble très exagérée dans ce pays. Du moins tant qu'aucun parti ne gouverne le pays avec une majorité absolue. 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1 Commentaire
@stef 01.08.2024 | 22h53
«Nous n'avons pas besoin de F-35.
Nous avons besoin d'informaticiens ‼️»