Analyse / Le récit climatique, un plagiat de la Genèse
"Le Jardin d'Eden et la chute de l'homme", Pierre Paul Rubens, vers 1615.
L'eschatologie protestante de la damnation/rédemption, si chère aux Américains, a trouvé une nouvelle incarnation dans la cause humaine au changement climatique. Elle en est la copie si conforme qu'on y trouve également notre culpabilité, notre besoin de repentir, et notre omnipotence face à la nature.
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Pour entrer dans le trésor de la cathédrale, un homme l'a aidé à forcer la serrure, un jeune serrurier communiste connu sous le nom de Josip Broz Tito. Ce serait le début d'une longue association criminelle.</p> <p>Pendant la Seconde Guerre mondiale, il vivait dans une luxueuse villa dans la banlieue de Berlin, à Schlachtensee. Il se vantait souvent d'avoir fréquenté Hitler et Göring depuis 1927, servant de conseiller artistique à ces derniers et allant même jusqu'à proposer de peindre le portrait d'Hitler. Cette douteuse vantardise n'est confirmée par aucun document d'archives. Il est cependant très probable qu'il se soit livré au pillage pendant cette période en contraignant des collectionneurs juifs à lui vendre des œuvres à bas prix, à l'origine de sa vaste collection. Il le faisait avec la protection de son copain Göring, pour qui il trafiquait également des œuvres pillées. 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Ensemble, ils ont systématiquement pillé autant d'œuvres d'art qu'ils le pouvaient, Wiltrud étant capable de produire de faux certificats pour des œuvres qu'ils savaient tous deux ne pas figurer sur la liste des biens pillés en Yougoslavie. Le chiffre de 166 œuvres volées est souvent mentionné, les Américains comprenant la supercherie beaucoup trop tard. En 1963, Mimara a réussi, pour des raisons entièrement inconnues, à vendre pour 600'000 dollars la célèbre «Cloisters Cross» (la Croix des Cloîtres), un chef-d'œuvre en ivoire de morse roman anglais du XIIème siècle, désormais exposée au Metropolitan Museum de New York. Le Metropolitan, représenté par Thomas Hoving, futur directeur, effectue cet achat malgré les avertissements de la police suisse sur la nature suspecte des transactions de Mimara, et l'absence flagrante d'une provenance régulière. Evoquant cet achat hautement irrégulier et le passage du crucifix en contrebande de l'Italie vers New York en passant par la Suisse, Hoving parle dans ses mémoires avec candeur de cet achat «illicite et clandestin»: «C'était la grande époque de la piraterie dans le business des musées. Ce n'est plus cas, mais c'était comme ça. Cela a pris fin au début des années 70 avec le traité de l'UNESCO». Et même cela n'est pas vrai, puisque l'on sait que des tableaux et des objets d'art sont encore aujourd'hui acquis par des musées sans vérification, et parfois même en ignorant sciemment la provenance douteuse de l'objet. Qu'importe, cette vente permet à Mimara d'acquérir le château de Neuhaus près de Salzbourg, où il s'installe avec sa femme et son fils. 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Et enfin, qu'il recevrait une pension viagère, initialement de 100'000 dollars par an, puis de 50'000 dollars pour sa veuve Wiltrud après sa mort. Il semble que cette promesse ait été tenue par la République de Croatie jusqu'en 2022, année du décès, à l'âge de 104 ans, de la veuve de ce formidable escroc. Les ministres de la Culture croates successifs et tous les responsables artistiques de Zagreb sont toujours unis sur cette question aujourd'hui. Malgré de nombreux articles dans la presse professionnelle internationale et des opinions désastreuses d'experts, le musée a célébré son 30ème anniversaire en 2017 avec beaucoup de faste, comme si personne ne pouvait douter de l'excellente réputation du «Louvre de Zagreb». Face à une tempête juridique et politique internationale et risquant le ridicule, la Croatie préfère ne rien dire, ne rien entendre et ne rien voir. En 2019, un tremblement de terre a frappé la région de Zagreb. Le musée Mimara a été touché et sa fermeture temporaire a été décidée. Cinq ans plus tard, le devenir de cet héritage embarrassant reste inconnu.</p> <p>Mais Mimara n'a pas seulement accordé des faveurs artistiques à sa Croatie natale. Il s'est également assuré de récompenser les musées de Belgrade et de Ljubljana, ainsi que les fonctionnaires du Parti ou les dignitaires étrangers utiles au régime de Tito. C'est ainsi que certains tableaux particulièrement remarquables ont atterri au Musée national de Belgrade. Trois d'entre eux, attribués à Titien, Tintoretto et Carpaccio, appartenaient à Göring qui les avait achetés au comte Contini Bonacossi, un suflureux marchand de Florence connu pour vendre des faux. Un Canaletto et un Guardi ont ainsi appartenu à Martin Bormann, secrétaire particulier d'Hitler. Un tableau attribué à Hubert Robert et un autre à Albert Cuyp avaient appartenu au baron de Rothschild à Paris. Avant que Mimara ne les prenne, les deux avaient été pillés par les Allemands, encore une fois pour Göring. D'autres tableaux à Belgrade pillés par Mimara incluent des œuvres attribuées à Rubens, à l'Ecole de Poussin, un grand paysage de Corot et un autre attribué au Caravage, qui avait été volé par les Allemands en Tchécoslovaquie.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1715864657_portrait_of_catherine_of_austria_with_a_globe_and_a_compass.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="565" height="745" /></p> <h4>Portrait de Christine du Danemark<em>, attribué au Titien, 1548, au Musée national de Serbie, Belgrade.</em></h4> <p>Pendant des décennies après la guerre, les œuvres apportées par Mimara n'ont pas été incluses dans l'inventaire du Musée national et n'ont jamais été exposées. Les responsables du musée étaient parfaitement conscients de leur passé sombre. Lorsque je travaillais au Musée national, il y a une vingtaine d'années, les conservateurs me disaient que ces œuvres avaient été acquises de manière plus que douteuse, que leur provenance posait problème et que le secret restait le <em>modus operandi</em> imposé. Rien n'a été fait depuis, le silence et le déni restent la politique préférée. Cela n'a pas empêché le système judiciaire italien de montrer un intérêt marqué pour les peintures italiennes, affirmant qu'elles n'appartiennent pas à Belgrade. Et fidèle à son habitude, la direction du Musée national insiste sur le fait qu'il n'y a absolument aucun problème avec leur provenance. Combien de temps encore durera cette obstination à ne pas affronter des vérités évidentes, on l'ignore. 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Mais il est également probable que ce mépris pour l'organisation politique traditionnelle soit le fruit même des craintes qui nous hantent. Que ce soit le démiurge aux poches sans fond qui finance les jeunes scientifiques, ou la décision des Nations Unies de confier le sort de l'humanité à trois personnes, sans aucun droit de regard, tout cela illustre notre désarroi face à des instances politiques qui se perdent en des débats interminables qui accouchent de souris.</p> <p>La guerre qui oppose l'Occident à la Russie en Ukraine fait apparaître que le pouvoir direct d'un seul, même plus faible et plus petit, offre des avantages considérables lorsque l'on est soi-même soumis à des contrôles et des élections interminables. « <em>Je veux que vous paniquiez</em> », criait d'une voix étouffée Greta Thunberg. La panique est incompatible avec la démocratie, avec la discussion et le consensus. Elle exige une action immédiate et irréfléchie. 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Nous ne voyons même pas le mari, nous ne faisons qu'entendre la musique qu'il fait jouer beaucoup trop fort dans son grenier, afin de rendre impossible un entretien que sa femme donne à une jeune étudiante. Toute la personnalité du mari est contenue dans cette scène. Il est volontairement absent, manipulateur et passif-agressif. A mesure qu'avance l'enquête, l'épouse multiplie les maladresses à sa propre décharge. Nous ne savons encore rien du mari, sinon qu'il traîne un lourd sentiment de culpabilité envers son fils, rendu aveugle à la suite d'un accident dont il se sent responsable.</p> <p>Lors du procès nous découvrons comment fonctionne le couple. Il ressort que l'épouse est une écrivaine à succès. Tandis que le mari, lui-même aspirant écrivain, ne parvient pas à écrire quoi que ce soit. Il est donc rongé à parts égales de frustration et de jalousie envers sa femme. A cela s'ajoute la jalousie sexuelle qu'il éprouve pour elle qui, bisexuelle, l'a trompé avec une autre femme. 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Il y a cette scène de janvier 2017, à Washington. Donald Trump, récemment élu à la Maison-Blanche, a sélectionné Scott Pruitt au poste de directeur de l'Agence pour la protection de l'environnement. Pruitt suit la procédure ordinaire des questions devant un panel du Sénat. L'un des sénateurs présents est Bernie Sanders, qui a échoué à l'investiture du parti démocrate en 2016. La discussion porte sur le changement climatique. Sanders veut aller au fond des choses. En l'espace de quelques minutes, il pose cette question en la répétant plusieurs fois sous plusieurs formes: «Croyez-vous que le changement climatique est causé par les émissions de carbone provenant de l'activité humaine?» A quoi Scott Pruitt, poussé dans ses retranchements, finit par répondre: «Sénateur, mon opinion personnelle est sans intérêt». Sa nomination sera confirmée par la discipline du parti, sans surprise.
Le verbe croire sonnait comme une incongruité dans ce monument de la raison qu'est un parlement. «Do you believe in...» insistait Sanders avec autorité et fureur. Croire s'est néanmoins imposé dans le débat politique dès qu'il s'agit de science. Lors de la pandémie de Covid-19, les élus et les journalistes de plateaux enjoignaient la population à «croire en la science». Il semble que nous ayons été programmés depuis trop longtemps pour nous défaire de nos habitudes aussi rapidement que nous le souhaiterions. Dieu est mort mais tout se passe comme si notre lexique et nos réflexes idéologiques ne parvenaient pas à en faire le deuil. Aussi rationalistes, objectivistes et matérialistes que nous croyons être, nous charrions des siècles d'endoctrinement qui ont façonné notre vision du monde.
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En 2019 Greta Thunberg lançait son alerte au monde entier: «Je veux que vous paniquiez». Originaire de la très protestante Suède, la jeune activiste incarne depuis des années cette vision eschatologique du climat, fidèle en tous points à la Genèse et à son récit de damnation/rédemption. Cette panique vétérotestamentaire a pris racine et a gagné désormais l'ensemble de la classe politique et médiatique. La génération de Thunberg est fidèle à ses mots d'ordre et multiplie les grèves contre le changement climatique, les actions coup de poing dans les musées ou les prises de parole intempestives dans les conférences internationales. Dans les pays du nord de l'Europe, majoritairement réformée, certaines femmes se déclarent «en grève de natalité» tant que les gouvernements n'auront pas pris des mesures définitives contre le réchauffement. Et comme paniquer n'aurait aucun sens s'il s'avère que le climat se moque de l'activité humaine, on ne parle plus désormais qu'à coups de statistiques, de schémas et de graphiques, comme si les chiffres pouvaient clore le débat et sans souligner qu'il s'agit des chiffres en l'état des connaissances actuelles.
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Il ne s'agit pas ici d'affirmer que l'activité humaine n'est pas à l'origine du réchauffement climatique. Le consensus scientifique dont on fait tant cas se révélera peut-être exact, peut-être alors cesserons-nous de parler de consensus et plus simplement de fait scientifique. D'autre part, les changements de comportement induits par ce consensus sont presque tous vertueux et nécessaires. La pollution, l'extraction des énergies fossiles, la surconsommation, l'absurdité des chaînes de commerce international, la monoculture, l'usage massif d'engrais et de pesticides, la destruction de la biodiversité, tous ces maux ont été rendus publics et sont combattus. Il ne s'agit donc pas de remettre en question ces éveils de conscience collective. Pourtant, au terme de nouvelles découvertes et mesures, si la cause de ces éveils est finalement inexacte, alors il n'est pas exclu que l'exercice soit vain et porte même en lui les germes d'autres maux tout aussi funestes que ceux que l'on se vantait de combattre. En effet, si la génération montante parvient à maturité en ne nourrissant pour l'activité humaine que détestation, en refusant de faire des enfants, en attendant avec certitude la fin des temps et la montée des eaux, en considérant avec horreur sa propre présence sur cette planète, comment parviendra-t-elle à inventer l'avenir de ses enfants et celui de notre espèce toute entière?
Si le généticien Albert Jacquard avait raison, qui rappelle que «la science nous apprend à ne pas croire», alors le premier pas vers une attitude de raison consisterait probablement à reconnaître, derrière les chiffres et les statistiques, les croyances et récits d'un autre temps. A distinguer, derrière les prophéties apocalyptiques d'une écolière, les menaces qui ont trop longtemps pesé sur nos ancêtres. A n'en pas rejeter la totalité au profit d'un cynisme jouisseur, mais à en reconnaître et en appliquer les vertus. A se souvenir que l'humanité change, elle aussi, à un rythme géologique et ne se défait de ses habitudes qu'à la vitesse d'un glacier. A ne pas confondre consensus et vérité, à ne pas remplacer un débat nécessaire par des chiffres. Et à ne pas se contenter de croire et de paniquer, mais avant tout à douter et à réfléchir.
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Dieu est mort mais tout se passe comme si notre lexique et nos réflexes idéologiques ne parvenaient pas à en faire le deuil. Aussi rationalistes, objectivistes et matérialistes que nous croyons être, nous charrions des siècles d'endoctrinement qui ont façonné notre vision du monde.</p> <p>Ainsi la question du changement climatique, comme un carottage géologique, révèle ce qui reste de croyances et de craintes ataviques sous nos convictions. En particulier, la question de l'activité humaine comme facteur principal de ce changement vient hanter les marches de nos consciences, où rationalité scientifique et vision eschatologique viennent se chevaucher. Le changement climatique n'est pas une nouvelle affaire. Dès la fin du XIXème siècle, des scientifiques alertent le monde en soulignant les effets potentiellement dévastateurs de l'usage des énergies fossiles et du rejet de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. 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Et dans la cause humaine du changement climatique, les relents vétérotestamentaires s'incarnent avec une force de conviction qu'il est difficile d'ignorer.</p> <p>Le démographe Emmanuel Todd décrit dans ses travaux sur les structures familiales la persistance des croyances et des modes de transmission du savoir des décennies, voire des siècles après leur obsolescence. Une société majoritairement catholique ou protestante trahira dans son vote et dans ses comportements les traces de son passé idéologique et religieux longtemps après s'être déclarée laïque et démocratique. Todd démontre par exemple, au-delà des opinions, comment le vote communiste n'a rencontré le succès en Europe occidentale que dans les régions de structure communautaire, telle que l'Italie du centre, la Serbie ou le Massif central. 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Notre unique chance de salut réside dans notre pénitence et notre changement de comportement, seuls susceptibles de calmer le courroux de la nature et la rendre à nouveau propice à notre survie.</p> <p>En 2019 Greta Thunberg lançait son alerte au monde entier: «Je veux que vous paniquiez». Originaire de la très protestante Suède, la jeune activiste incarne depuis des années cette vision eschatologique du climat, fidèle en tous points à la Genèse et à son récit de damnation/rédemption. Cette panique vétérotestamentaire a pris racine et a gagné désormais l'ensemble de la classe politique et médiatique. La génération de Thunberg est fidèle à ses mots d'ordre et multiplie les grèves contre le changement climatique, les actions coup de poing dans les musées ou les prises de parole intempestives dans les conférences internationales. 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Pour entrer dans le trésor de la cathédrale, un homme l'a aidé à forcer la serrure, un jeune serrurier communiste connu sous le nom de Josip Broz Tito. Ce serait le début d'une longue association criminelle.</p> <p>Pendant la Seconde Guerre mondiale, il vivait dans une luxueuse villa dans la banlieue de Berlin, à Schlachtensee. Il se vantait souvent d'avoir fréquenté Hitler et Göring depuis 1927, servant de conseiller artistique à ces derniers et allant même jusqu'à proposer de peindre le portrait d'Hitler. Cette douteuse vantardise n'est confirmée par aucun document d'archives. Il est cependant très probable qu'il se soit livré au pillage pendant cette période en contraignant des collectionneurs juifs à lui vendre des œuvres à bas prix, à l'origine de sa vaste collection. Il le faisait avec la protection de son copain Göring, pour qui il trafiquait également des œuvres pillées. 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Le musée Mimara a été touché et sa fermeture temporaire a été décidée. Cinq ans plus tard, le devenir de cet héritage embarrassant reste inconnu.</p> <p>Mais Mimara n'a pas seulement accordé des faveurs artistiques à sa Croatie natale. Il s'est également assuré de récompenser les musées de Belgrade et de Ljubljana, ainsi que les fonctionnaires du Parti ou les dignitaires étrangers utiles au régime de Tito. C'est ainsi que certains tableaux particulièrement remarquables ont atterri au Musée national de Belgrade. Trois d'entre eux, attribués à Titien, Tintoretto et Carpaccio, appartenaient à Göring qui les avait achetés au comte Contini Bonacossi, un suflureux marchand de Florence connu pour vendre des faux. Un Canaletto et un Guardi ont ainsi appartenu à Martin Bormann, secrétaire particulier d'Hitler. Un tableau attribué à Hubert Robert et un autre à Albert Cuyp avaient appartenu au baron de Rothschild à Paris. Avant que Mimara ne les prenne, les deux avaient été pillés par les Allemands, encore une fois pour Göring. D'autres tableaux à Belgrade pillés par Mimara incluent des œuvres attribuées à Rubens, à l'Ecole de Poussin, un grand paysage de Corot et un autre attribué au Caravage, qui avait été volé par les Allemands en Tchécoslovaquie.</p> <p style="text-align: center;"><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1715864657_portrait_of_catherine_of_austria_with_a_globe_and_a_compass.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " width="565" height="745" /></p> <h4>Portrait de Christine du Danemark<em>, attribué au Titien, 1548, au Musée national de Serbie, Belgrade.</em></h4> <p>Pendant des décennies après la guerre, les œuvres apportées par Mimara n'ont pas été incluses dans l'inventaire du Musée national et n'ont jamais été exposées. Les responsables du musée étaient parfaitement conscients de leur passé sombre. Lorsque je travaillais au Musée national, il y a une vingtaine d'années, les conservateurs me disaient que ces œuvres avaient été acquises de manière plus que douteuse, que leur provenance posait problème et que le secret restait le <em>modus operandi</em> imposé. Rien n'a été fait depuis, le silence et le déni restent la politique préférée. Cela n'a pas empêché le système judiciaire italien de montrer un intérêt marqué pour les peintures italiennes, affirmant qu'elles n'appartiennent pas à Belgrade. Et fidèle à son habitude, la direction du Musée national insiste sur le fait qu'il n'y a absolument aucun problème avec leur provenance. Combien de temps encore durera cette obstination à ne pas affronter des vérités évidentes, on l'ignore. 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Comme si l'optimisme était considéré comme un péché mortel, la totalité de ces auteurs, dont certains sont des géants de la littérature mondiale, ont en commun de nous imaginer un avenir épouvantable, où l'univers concentrationnaire allemand est utilisé comme mètre-étalon de ce que le cerveau humain peut engendrer à son nadir. Le <em>Problème à trois corps</em> n'échappe pas à cette règle.</p> <p>On pourrait s'arrêter sur trois éléments centraux du <em>Problème à trois corps</em>, réunis sous un dénominateur commun. Le premier élément, c'est la nature même de l'ennemi. Le second élément, ce sont ceux parmi les êtres humains dont on attend la solution. Et le troisième élément, c'est le genre de monde dans lequel on nous promet la victoire sur l'Ennemi. 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Mais il est également probable que ce mépris pour l'organisation politique traditionnelle soit le fruit même des craintes qui nous hantent. Que ce soit le démiurge aux poches sans fond qui finance les jeunes scientifiques, ou la décision des Nations Unies de confier le sort de l'humanité à trois personnes, sans aucun droit de regard, tout cela illustre notre désarroi face à des instances politiques qui se perdent en des débats interminables qui accouchent de souris.</p> <p>La guerre qui oppose l'Occident à la Russie en Ukraine fait apparaître que le pouvoir direct d'un seul, même plus faible et plus petit, offre des avantages considérables lorsque l'on est soi-même soumis à des contrôles et des élections interminables. « <em>Je veux que vous paniquiez</em> », criait d'une voix étouffée Greta Thunberg. La panique est incompatible avec la démocratie, avec la discussion et le consensus. Elle exige une action immédiate et irréfléchie. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
8 Commentaires
@marcus28 04.08.2023 | 08h28
«Loin de vouloir opposer Foi et Raison, Bible et Science, la meilleure démarche est certainement de les conjuguer. Dire que Dieu est mort fait partie de cette arrogance pseudo-scientifique qui détruit même la foi de l'homme en l'homme et amène les pires maux de notre société qui rejette toute valeur morale : pédophilie, exploitation sexuelle, genrisme et j'en passe.
Il faut beaucoup de foi pour être athée… comme le disait un penseur chrétien, Ralph Shallis; à méditer !»
@Christ 04.08.2023 | 10h49
«J'adhère totalement aux objectifs du Media indocile de Jacques Pilet: éveiller la curiosité et le sens critique du grand public.
S'agissant de la menace climatique, ce n'est pas que j'en fasse un dogme scientifique, mais je pense qu'il est vertueux d'inciter sapiens à plus de sobriété. Après tout, pour ceux qui doutent, c'est une sorte de pari de Pascal.
Yves Christen»
@marcello 05.08.2023 | 10h33
«Quand je vois "l'évolution du monde" ces derniers mois, cette façon de croire qu'un Etat possède la pure Vérité, je désespère.
Seul le chiffre d'affaires compte et avoir un environnement moins pollué, mieux gérer nos ressources qui sont définies, ne seront possibles que:
- si l'on peut faire du profit
- si l'on va perdre nos acquis financiers.»
@simone 06.08.2023 | 10h13
«Merci de cette réflexion très intéressante. »
@Eggi 06.08.2023 | 17h28
«Lorsque le doute, nécessaire à l'avancement de la science, devient la raison première de l'inaction devant des comportements vivement recommandés pour éviter l'aggravation du dérèglement climatique, on peut raisonnablement se demander si on n'est pas en présence d'un biais, dûment établi par les psychologues, pour se complaire dans une situation confortable certes, mais très temporaire... Pour reprendre un mythe biblique: après moi le déluge!»
@Christode 07.08.2023 | 08h15
«Excellente conclusion de votre article !
»
@GFTH68 08.08.2023 | 11h38
«Dans ce sens, n'y a t'il pas un lien entre "théorie de l'effondrement" et "Apocalypse"? »
@Apitoyou 20.10.2023 | 07h56
«Il ne faut pas croire et il faut savoir, dicton populaire vieux comme le monde. On sait que l‘augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère est mesuré en relation avec l’activité humaine ( c’est un fait établi scientifiquement) . Ce n’est certes pas suffisant pour prédire exactement les conséquences climatiques dans 100 ans, mais c’est une réalité comme les augmentations d’inondations, les incendies, les coulées de boue, les glaciers en disparition, la disparition des coraux et de beaucoup d’espèces marines et territoriales, les canicules et les pollutions de l’air, etc , j’oublie certainement d’autres effets nocifs, pour la vie en général, causés par les hydrocarbures. Ce sont des faits pas des croyances. Alors pourquoi tant de résistances ? »