© L.R.
On en entend de plus en plus parler, après avoir conquis les Etats-Unis, les «Drag Story Hour» sont arrivées en Suisse et divisent. Le phénomène est-il aussi inoffensif qu’il se présente?
Des lectures de contes par des drag queens ont eu lieu dans des villes de Suisse romande. Elles ont été bien accueillies à la bibliothèque municipale de Vevey depuis 2022, et se sont également tenues à Genève sans aucune opposition au Musée d’Ethnographie (MEG). Mais depuis peu, après s’être étendues à d’autres villes comme Martigny ou Epalinges, ces lectures ne sont plus si encensées, elles commencent à diviser. Aux Etats-Unis, les «Drag Queen Story Hour» sont maintenant interdites dans certaines régions. Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»?
Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la Tribune de Genève en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. Nous abordons des questions liées à l’inclusion et à la différence avec des personnages touchés par ces thématiques. Comme l’histoire d’une fille plus grande que les autres». Vincent David dit comprendre «qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord», mais «qu’il faut venir voir de quoi il s’agit concrètement.» Qu’en est-il réellement? J’ai assisté à un événement de ce type au MEG.
Iel était une fois
Normalement, qu’attend-on d’un conteur? Une belle voix, une parfaite diction, un sens du récit, la capacité de mettre de l’emphase par moments… Bref, si la lecture de l’histoire du soir est à la portée de tous les parents lettrés, nous attendions une certaine qualité quand le conte fait l’objet de médiation culturelle. Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.
Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! Sortilèges, chaudrons fumants et dents de lait ne sont pas des fables et des sornettes mais bien des histoires vraies ment vraies d’un nouveau folklore vivant, en chair en os et en paillettes». La description de l’événement est pour le moins troublante, j’ai eu la curiosité de voir à quoi cela pouvait bien ressembler. J’ai donc assisté aux «Histoires vagues de la sirène et du sirein du lac léman» [sic].
Les enfants étaient nombreux à boire les paroles de deux créatures étranges, affublées d’encombrantes queues de poisson et allongées sur ce qui ressemble à des brancards. Ces créatures? Des drag queens, ou plutôt un drag queen et une drag king à moins que ce ne soit l’inverse au niveau des pronoms, je m’y perds. En décodé cela nous donne un homme déguisé en femme sirène et une femme déguisée en homme «sirein» comme ils disent.
Et c’est parti pour des «iels» et des «tous.x.tes» à tout va. Tout a commencé par l’histoire de Miu Lan, un enfant pas comme les autres qui peut se transformer au gré de ses envies et de son imagination. Au moment d’entrer à l’école, un défi se présente: être une fille ou un garçon, un oiseau ou un poisson, une fleur ou une étoile filante? Pourquoi faudrait-il choisir? Là, les conteurs.x.euses commentent: «Ce n’est pas très sympa que les autres enfants demandent à Miu Lan ce qu’iel est». Miu Lan a de la fourrure, des plumes, des écailles, des feuilles et des paillettes, mais personne ne l’invite à jouer. Heureusement iel retrouve du réconfort à la maison auprès de sa mère qui lui chante «tout ce dont tu rêves tu peux le devenir». A la fin, les enfants hostiles finissent par reconnaitre qu’ils étaient simplement jaloux de cet être qui peut devenir ce qu’il veut, c’est la conclusion, le message qu’on veut nous faire passer. Cet album est présenté comme s’adressant aux enfants non-binaires. Il introduit l’usage des pronoms «neutres».
Le second conte lu est «Julian est une sirène», l’histoire d’un garçon de couleur qui s’identifie en tant que sirène. Au début sa grand-mère Mamita a de la peine à le reconnaître en tant que tel, mais une fois qu’elle le voit paré de ses plus beaux atours, elle finit par reconnaître qui il est, et partir main dans la main avec lui pour participer à une parade.
Mais pourquoi les parents ont-ils amené leurs enfants à cet événement? Pour éveiller l’esprit de leurs bambins à l’ouverture et la tolérance. Leur motivation était de «faire savoir aux enfants que ça existe et que si un jour ils doivent se poser des questions, ils pourront se sentir légitimes de le faire. Si les adultes trouvent ça bizarre pour le moment, c’est une question de génération et d’éducation. Mais en le visibilisant, tout le monde trouvera ces questions de genre normales» m’a-t-on répondu. Par contre, impossible d’avoir de réponses du musée. Pourquoi organisent-ils cela? La médiatrice semblait bien inquiète de ma présence de journaliste non-annoncée. Elle s’est contentée de dire que le MEG appartient à la Ville de Genève et qu’ils ne font que suivre leur recommandation. J’ai néanmoins été orientée vers une chargée de communication qui n’a jamais répondu à mes questions.
Maintenant que le décor de ce conte sans fées est planté, il nous reste à explorer les raisons de la popularisation de ces séances animées par des créatures qui jusqu’ici ne sortaient que la nuit.
Autrefois, les drag queens se produisaient uniquement dans les cabarets, devant des spectateurs majeurs. En 2023, pourquoi s’attaquer aux mineurs? Quelle est la quête de ces croque-mitaines de la pensée?
De quoi s'agit-il?
Le concept des «Drag Queen Story Hour» a été pensé à l’automne 2015 à San Francisco par Michelle Tea, auteure américaine s’intéressant en particulier à la culture queer, au féminisme et à la prostitution. Mais savez-vous ce qu’est la culture queer? Le mot signifie étrange/bizarre, et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genre. C’était une injure homophobe avant que des militants homosexuels américains ne se l’approprient pour se désigner eux-mêmes au début des années 1990. La théorie queer est si compliquée à comprendre qu’ils ont sans doute raison, pour avoir une chance de la saisir, mieux vaut l’embrasser très tôt en initiant les enfants.
Mais ces lectures, qui se présentent comme des événements familiaux destinés à promouvoir la lecture, la tolérance et l’inclusion, inquiètent de plus en plus de parents à travers le monde. C’est le cas en Suisse: le Collectif Parents, en date du 24 mars 2023, a adressé un courrier à la Syndique du Mont-sur-Lausanne, avant la venue de la drag queen Tralala Lita à la Médiathèque du Mont le 29 mars. Cette lettre revient notamment sur les origines du mouvement queer, pour expliquer le but qui sous-tend ces lectures.
Il faut dire que le message des mouvements derrière ces événements se veut rassurant, il est alors difficile pour les autorités et les parents de savoir comment se positionner. Face aux parents qui éprouvent une méfiance instinctive à l’égard d’hommes adultes déguisés en femmes caricaturales et sexualisées, qui abordent des questions de genre avec leurs enfants, les critiques sont vives. Certains n’hésitent pas à dépeindre ces parents inquiets comme des complotistes antisystème, les mêmes que ceux qui se soulevaient contre les mesures sanitaires durant la pandémie. Depuis quelques années, c’est devenu le moyen efficace de discréditer un adversaire lorsqu’on est à court d’arguments – le comparer à un personnage détesté ou risible, le procédé rhétorique de la reductio ad Hitlerum est maintenant de toutes les causes. Ce sophisme, tantôt brandi pour se moquer des conservateurs chrétiens, tantôt de l’extrême-droite, tantôt des soi-disant «complotistes», voire des trois à la fois comme ici, lorsqu’on cherche à expliquer pourquoi certains s’opposent à ces lectures «innocentes». Mieux vaut donc comprendre la politique sexuelle qui se cache derrière les paillettes et les sequins.
Un peu d'histoire
Pour comprendre les «Drag Queen Story Hour», il faut remonter aux débuts de l’art du travestissement et au premier drag queen connu, un ancien esclave du nom de William Dorsey Swann, condamné en 1896 pour avoir tenu une maison close aux Etats-Unis. Du point de vue de la politique sexuelle moderne, Swann est présenté comme un homme qui s’est libéré de l’esclavage, puis d’une culture sexuelle répressive, malgré les efforts des oppresseurs, des puritains et de la police. C’est en 1969 que le mouvement drag est devenu une forme de résistance et de révolution. Le but de la performance drag queen, suivant les thèmes de Gayle Rubin et Judith Butler, est d’oblitérer les conceptions stables du genre, et de réhabiliter le bas de la hiérarchie sexuelle par l’élévation du marginal. La performance joue sur la distinction entre l’anatomie de l’interprète et le genre qui est interprété.
Gayle Rubin est une militante lesbienne qui a beaucoup fréquenté les milieux dits «cuir», du bondage, du fisting et du sado-masochisme en général dans le San Francisco des années 1970. Auteure, elle a cherché à réconcilier ses expériences de sexualité underground avec la société américaine en s’inspirant des travaux d’un des penseurs de la French Theory, Michel Foucault, sadomasochiste notoire qui, souvenons-nous, s’était joint à des dizaines d’autres intellectuels pour signer une pétition visant à légaliser les relations sexuelles entre adultes et enfants. Foucault se délectait de sexualité transgressive et estimait qu’«il se peut que l’enfant, avec sa propre sexualité, ait désiré cet adulte, qu’il ait même consenti, qu’il ait même fait le premier pas». Gayle Rubin s’est ainsi efforcée d’exposer la dynamique du pouvoir qui façonne et réprime l’expérience sexuelle humaine. Pour elle et les théoriciens queer qui lui ont succédé, le sexe et le genre sont malléables, la sexualité est politique et sa hiérarchie peut être démolie et reconstruite à leur image. Pour Rubin, «les sociétés occidentales modernes évaluent les actes sexuels selon un système hiérarchique de valeur. Les hétérosexuels mariés sont seuls au sommet de la pyramide». Il faudrait abolir les restrictions sur le comportement situé au bas de l’échelle morale, dont la pédophilie. Elle qualifie les craintes d’abus sexuels sur les enfants «d’hystérie érotique» dans son ouvrage Thinking sex, s’insurge contre les lois anti-pornographie infantile et plaide pour la légalisation et la normalisation du comportement de ceux «dont l’érotisme transgresse les frontières générationnelles». Patrick Califia, un homme transgenre qui a collaboré avec Rubin, affirmait que la société américaine a fait des pédophiles «les nouveaux communistes, les nouveaux nègres, les nouvelles sorcières». Pour lui, les lois sur l’âge du consentement, la religion et la famille sont un rempart contre la liberté sexuelle, un vecteur d’oppression qui doit disparaitre.
Plus récemment
Certains drag queens ont visibilisé le mouvement, comme RuPaul, et relégué l’idéologie à l’arrière-plan en présentant la performance drag comme un amusement glamour au travers d’une émission de téléréalité permettant son incursion dans la culture mainstream. Si les projets des théoriciens queer d’avant-garde ont échoué, l’utilisation de cette nouvelle popularité en y associant les droits LGBT et la tolérance a permis l’organisation de ces nouveaux événements «familiaux».
La figure-clé entre le mouvement queer et les lectures de contes par des drag queens est Harris Kornstein, professeur d’université queer et drag queen à ses heures sous le nom de Lil Miss Hot Mess. Il a organisé certaines des premières lectures dans des bibliothèques américaines et siège au conseil d’administration de Drag Queen Story Hour, l’organisation à but non lucratif fondée par Michelle Tea, qui a gagné, petit à petit, l’ensemble des Etats-Unis.
Harris Kornstein est le co-auteur du manifeste Drag Pedagogy: The playful Practrice of Queer Imagination in Early Childhood («La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance»), avec Harper Keenan, autre théoricien queer. L’ouvrage cite Foucault et Butler et propose une nouvelle méthode d’enseignement afin de stimuler «l’imagination queer» et apprendre aux enfants «comment vivre de manière queer». Dans cette «pédagogie» drag queen, le fait de travailler 40 heures par semaine et de fonder une famille est une norme bourgeoise oppressive hétérosexuelle et capitaliste qui doit être déconstruite et subvertie. On comprend que pour Kornstein et Keenan, il s’agit d’un projet intellectuel et politique dans lequel des drag queens et des activistes sapent les notions traditionnelles de sexualité en suscitant des désirs transgressifs chez les jeunes enfants. Ils déclarent d’ailleurs que lorsque les drag queens montent sur scène, leur tâche est de perturber le «binaire entre la féminité et la masculinité» et si on ose l’expression, ensemencer la salle avec des thèmes transgressifs en matière de genre afin de briser «le futur reproductif de la famille nucléaire et du mariage monogame».
Les lectures de contes par des drag queens n’ont donc de familial que le public visé, en invitant les parents et leurs enfants. Mais le mot «famille» tel qu’utilisé par ces idéologues a un tout autre sens. C’est un code queer, il évoque l’identification avec d’autres queers, et cherche, ici, à faciliter la transition de l’enfant vers une famille choisie, en s’émancipant des dictats normatifs de leurs parents. Ils cherchent à remplacer la famille biologique par la famille idéologique.
L'image d'Epinal du fier ouvrier marxiste tel que dépeint par le réalisme socialiste (mais encore «genré») avait quitté la scène historique côté jardin. Le voilà qui revient néanmoins côté «queer», dégenré et dérangé. Mais l'objectif ne semble pas avoir changé: déconstruire pour reconstruire un être nouveau, sans attributs, liquide et transformable, qui a soif de jouissance et de divertissement. Ainsi, ironie ultime de l’histoire: le marxisme de 2023 est un consumérisme militant. Mais tout ceci est une autre histoire qui pourrait commencer par un «iel sera une fois».
Avertissement: Si la curiosité est présente dès le plus jeune âge, la nourrir de ce genre de contes ne devrait s’adresser qu’à un public averti. Mieux vaut se renseigner avant d’y emmener ses enfants. Des vidéos existent, pour se faire une idée tant de l’impact visuel que peut avoir une lecture faite par un drag queen, que du choix des contes.
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Une belle voix, une parfaite diction, un sens du récit, la capacité de mettre de l’emphase par moments… Bref, si la lecture de l’histoire du soir est à la portée de tous les parents lettrés, nous attendions une certaine qualité quand le conte fait l’objet de médiation culturelle. Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.</p> <p>Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «<em>Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! Sortilèges, chaudrons fumants et dents de lait ne sont pas des fables et des sornettes mais bien des histoires vraies ment vraies d’un nouveau folklore vivant, en chair en os et en paillettes</em>». La description de l’événement est pour le moins troublante, j’ai eu la curiosité de voir à quoi cela pouvait bien ressembler. J’ai donc assisté aux «Histoires vagues de la sirène et du sirein du lac léman» [sic].</p> <p>Les enfants étaient nombreux à boire les paroles de deux créatures étranges, affublées d’encombrantes queues de poisson et allongées sur ce qui ressemble à des brancards. Ces créatures? Des drag queens, ou plutôt un drag queen et une drag king à moins que ce ne soit l’inverse au niveau des pronoms, je m’y perds. En décodé cela nous donne un homme déguisé en femme sirène et une femme déguisée en homme «sirein» comme ils disent. </p> <p>Et c’est parti pour des «iels» et des «tous.x.tes» à tout va. Tout a commencé par l’histoire de <a href="https://kaleidoscope.quebec/lenfant-de-fourrure-de-plumes-decailles-de-feuilles-de-paillettes/">Miu Lan</a>, un enfant pas comme les autres qui peut se transformer au gré de ses envies et de son imagination. Au moment d’entrer à l’école, un défi se présente: être une fille ou un garçon, un oiseau ou un poisson, une fleur ou une étoile filante? Pourquoi faudrait-il choisir? Là, les conteurs.x.euses commentent: «Ce n’est pas très sympa que les autres enfants demandent à Miu Lan ce qu’iel est». Miu Lan a de la fourrure, des plumes, des écailles, des feuilles et des paillettes, mais personne ne l’invite à jouer. Heureusement iel retrouve du réconfort à la maison auprès de sa mère qui lui chante «tout ce dont tu rêves tu peux le devenir». A la fin, les enfants hostiles finissent par reconnaitre qu’ils étaient simplement jaloux de cet être qui peut devenir ce qu’il veut, c’est la conclusion, le message qu’on veut nous faire passer. Cet album est présenté comme s’adressant aux enfants non-binaires. Il introduit l’usage des pronoms «neutres». </p> <p>Le second conte lu est «<a href="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/julian-est-sirene">Julian est une sirène</a>», l’histoire d’un garçon de couleur qui s’identifie en tant que sirène. Au début sa grand-mère Mamita a de la peine à le reconnaître en tant que tel, mais une fois qu’elle le voit paré de ses plus beaux atours, elle finit par reconnaître qui il est, et partir main dans la main avec lui pour participer à une parade. </p> <p>Mais pourquoi les parents ont-ils amené leurs enfants à cet événement? Pour éveiller l’esprit de leurs bambins à l’ouverture et la tolérance. Leur motivation était de «faire savoir aux enfants que ça existe et que si un jour ils doivent se poser des questions, ils pourront se sentir légitimes de le faire. Si les adultes trouvent ça bizarre pour le moment, c’est une question de génération et d’éducation. Mais en le visibilisant, tout le monde trouvera ces questions de genre normales» m’a-t-on répondu. Par contre, impossible d’avoir de réponses du musée. Pourquoi organisent-ils cela? La médiatrice semblait bien inquiète de ma présence de journaliste non-annoncée. Elle s’est contentée de dire que le MEG appartient à la Ville de Genève et qu’ils ne font que suivre leur recommandation. J’ai néanmoins été orientée vers une chargée de communication qui n’a jamais répondu à mes questions.</p> <p>Maintenant que le décor de ce conte sans fées est planté, il nous reste à explorer les raisons de la popularisation de ces séances animées par des créatures qui jusqu’ici ne sortaient que la nuit. </p> <p>Autrefois, les drag queens se produisaient uniquement dans les cabarets, devant des spectateurs majeurs. En 2023, pourquoi s’attaquer aux mineurs? Quelle est la quête de ces croque-mitaines de la pensée? </p> <h3>De quoi s'agit-il?</h3> <p>Le concept des «Drag Queen Story Hour» a été pensé à l’automne 2015 à San Francisco par Michelle Tea, auteure américaine s’intéressant en particulier à la culture queer, au féminisme et à la prostitution. Mais savez-vous ce qu’est la culture queer? Le mot signifie étrange/bizarre, et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genre. C’était une injure homophobe avant que des militants homosexuels américains ne se l’approprient pour se désigner eux-mêmes au début des années 1990. La théorie queer est si compliquée à comprendre qu’ils ont sans doute raison, pour avoir une chance de la saisir, mieux vaut l’embrasser très tôt en initiant les enfants.</p> <p>Mais ces lectures, qui se présentent comme des événements familiaux destinés à promouvoir la lecture, la tolérance et l’inclusion, inquiètent de plus en plus de parents à travers le monde. C’est le cas en Suisse: le Collectif Parents, en date du 24 mars 2023, a adressé <a href="https://collectifparents.ch/wp-content/uploads/2023/03/lettre-Collectif-Parents-Suisse.pdf">un courrier</a> à la Syndique du Mont-sur-Lausanne, avant la venue de la drag queen Tralala Lita à la Médiathèque du Mont le 29 mars. Cette lettre revient notamment sur les origines du mouvement queer, pour expliquer le but qui sous-tend ces lectures.</p> <p>Il faut dire que le message des mouvements derrière ces événements se veut rassurant, il est alors difficile pour les autorités et les parents de savoir comment se positionner. Face aux parents qui éprouvent une méfiance instinctive à l’égard d’hommes adultes déguisés en femmes caricaturales et sexualisées, qui abordent des questions de genre avec leurs enfants, <a href="https://www.tdg.ch/un-homme-en-robe-ca-ne-fait-pas-toujours-peur-746857973373">les critiques sont vives</a>. 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Mieux vaut donc comprendre la politique sexuelle qui se cache derrière les paillettes et les sequins.</p> <h3>Un peu d'histoire</h3> <p><a href="https://www.city-journal.org/article/the-real-story-behind-drag-queen-story-hour">Pour comprendre</a> les «Drag Queen Story Hour», il faut remonter aux débuts de l’art du travestissement et au premier drag queen connu, un ancien esclave du nom de William Dorsey Swann, condamné en 1896 pour avoir tenu une maison close aux Etats-Unis. Du point de vue de la politique sexuelle moderne, Swann est présenté comme un homme qui s’est libéré de l’esclavage, puis d’une culture sexuelle répressive, malgré les efforts des oppresseurs, des puritains et de la police. C’est en 1969 que le mouvement drag est devenu une forme de résistance et de révolution. Le but de la performance drag queen, suivant les thèmes de Gayle Rubin et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_Butler">Judith Butler</a>, est d’oblitérer les conceptions stables du genre, et de <a href="https://hal.science/hal-03311375">réhabiliter le bas de la hiérarchie</a> sexuelle par l’élévation du marginal. La performance joue sur la distinction entre l’anatomie de l’interprète et le genre qui est interprété.</p> <p>Gayle Rubin est une militante lesbienne qui a beaucoup fréquenté les milieux dits «cuir», du bondage, du fisting et du sado-masochisme en général dans le San Francisco des années 1970. Auteure, elle a cherché à réconcilier ses expériences de sexualité <em>underground</em> avec la société américaine en s’inspirant des travaux d’un des penseurs de la French Theory, Michel Foucault, sadomasochiste notoire qui, souvenons-nous, s’était joint à des dizaines d’autres intellectuels pour signer une pétition visant à légaliser les relations sexuelles entre adultes et enfants. Foucault se délectait de sexualité transgressive et estimait qu’«il se peut que l’enfant, avec sa propre sexualité, ait désiré cet adulte, qu’il ait même consenti, qu’il ait même fait le premier pas». Gayle Rubin s’est ainsi efforcée d’exposer la dynamique du pouvoir qui façonne et réprime l’expérience sexuelle humaine. Pour elle et les théoriciens queer qui lui ont succédé, le sexe et le genre sont malléables, la sexualité est politique et sa hiérarchie peut être démolie et reconstruite à leur image. Pour Rubin, «les sociétés occidentales modernes évaluent les actes sexuels selon un système hiérarchique de valeur. Les hétérosexuels mariés sont seuls au sommet de la pyramide». Il faudrait abolir les restrictions sur le comportement situé au bas de l’échelle morale, dont la pédophilie. Elle qualifie les craintes d’abus sexuels sur les enfants «d’hystérie érotique» dans son ouvrage <i>Thinking sex</i>, s’insurge contre les lois anti-pornographie infantile et plaide pour la légalisation et la normalisation du comportement de ceux «dont l’érotisme transgresse les frontières générationnelles». Patrick Califia, un homme transgenre qui a collaboré avec Rubin, affirmait que la société américaine a fait des pédophiles «les nouveaux communistes, les nouveaux nègres, les nouvelles sorcières». Pour lui, les lois sur l’âge du consentement, la religion et la famille sont un rempart contre la liberté sexuelle, un vecteur d’oppression qui doit disparaitre.</p> <h3>Plus récemment</h3> <p>Certains drag queens ont visibilisé le mouvement, comme RuPaul, et relégué l’idéologie à l’arrière-plan en présentant la performance drag comme <a href="https://www.tdg.ch/le-retour-en-grace-de-la-drag-queen-199399155450">un amusement glamour</a> au travers d’une émission de téléréalité permettant son incursion dans la culture <em>mainstream</em>. Si les projets des théoriciens queer d’avant-garde ont échoué, l’utilisation de cette nouvelle popularité en y associant les droits LGBT et la tolérance a permis l’organisation de ces nouveaux événements «familiaux».</p> <p>La figure-clé entre le mouvement queer et les lectures de contes par des drag queens est Harris Kornstein, professeur d’université queer et drag queen à ses heures sous le nom de Lil Miss Hot Mess. Il a organisé certaines des premières lectures dans des bibliothèques américaines et siège au conseil d’administration de Drag Queen Story Hour, l’organisation à but non lucratif fondée par Michelle Tea, qui a gagné, petit à petit, l’ensemble des Etats-Unis.</p> <p>Harris Kornstein est le co-auteur du manifeste <i>Drag Pedagogy: The playful Practrice of Queer Imagination in Early Childhood</i> («La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance»), avec Harper Keenan, autre théoricien queer. L’ouvrage cite Foucault et Butler et propose une nouvelle méthode d’enseignement afin de stimuler «l’imagination queer» et apprendre aux enfants «comment vivre de manière queer». Dans cette «pédagogie» drag queen, le fait de travailler 40 heures par semaine et de fonder une famille est une norme bourgeoise oppressive hétérosexuelle et capitaliste qui doit être déconstruite et subvertie. On comprend que pour Kornstein et Keenan, il s’agit d’un projet intellectuel et politique dans lequel des drag queens et des activistes sapent les notions traditionnelles de sexualité en suscitant des désirs transgressifs chez les jeunes enfants. Ils déclarent d’ailleurs que lorsque les drag queens montent sur scène, leur tâche est de perturber le «binaire entre la féminité et la masculinité» et si on ose l’expression, ensemencer la salle avec des thèmes transgressifs en matière de genre afin de briser «le futur reproductif de la famille nucléaire et du mariage monogame».</p> <p>Les lectures de contes par des drag queens n’ont donc de familial que le public visé, en invitant les parents et leurs enfants. Mais le mot «famille» tel qu’utilisé par ces idéologues a un tout autre sens. C’est un code queer, il évoque l’identification avec d’autres queers, et cherche, ici, à faciliter la transition de l’enfant vers une famille choisie, en s’émancipant des dictats normatifs de leurs parents. 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Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»?</p> <p>Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la <em><a href="https://www.tdg.ch/drag-queen-et-conteuse-pour-enfant-un-artiste-suisse-explique-la-demarche-742326925595">Tribune de Genève</a></em> en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. Nous abordons des questions liées à l’inclusion et à la différence avec des personnages touchés par ces thématiques. Comme l’histoire d’une fille plus grande que les autres». Vincent David dit comprendre «qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord», mais «qu’il faut venir voir de quoi il s’agit concrètement.» Qu’en est-il réellement? J’ai assisté à un événement de ce type au MEG.</p> <h3>Iel était une fois</h3> <p>Normalement, qu’attend-on d’un conteur? Une belle voix, une parfaite diction, un sens du récit, la capacité de mettre de l’emphase par moments… Bref, si la lecture de l’histoire du soir est à la portée de tous les parents lettrés, nous attendions une certaine qualité quand le conte fait l’objet de médiation culturelle. Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.</p> <p>Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «<em>Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! 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Quelle est la quête de ces croque-mitaines de la pensée? </p> <h3>De quoi s'agit-il?</h3> <p>Le concept des «Drag Queen Story Hour» a été pensé à l’automne 2015 à San Francisco par Michelle Tea, auteure américaine s’intéressant en particulier à la culture queer, au féminisme et à la prostitution. Mais savez-vous ce qu’est la culture queer? Le mot signifie étrange/bizarre, et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genre. C’était une injure homophobe avant que des militants homosexuels américains ne se l’approprient pour se désigner eux-mêmes au début des années 1990. La théorie queer est si compliquée à comprendre qu’ils ont sans doute raison, pour avoir une chance de la saisir, mieux vaut l’embrasser très tôt en initiant les enfants.</p> <p>Mais ces lectures, qui se présentent comme des événements familiaux destinés à promouvoir la lecture, la tolérance et l’inclusion, inquiètent de plus en plus de parents à travers le monde. C’est le cas en Suisse: le Collectif Parents, en date du 24 mars 2023, a adressé <a href="https://collectifparents.ch/wp-content/uploads/2023/03/lettre-Collectif-Parents-Suisse.pdf">un courrier</a> à la Syndique du Mont-sur-Lausanne, avant la venue de la drag queen Tralala Lita à la Médiathèque du Mont le 29 mars. Cette lettre revient notamment sur les origines du mouvement queer, pour expliquer le but qui sous-tend ces lectures.</p> <p>Il faut dire que le message des mouvements derrière ces événements se veut rassurant, il est alors difficile pour les autorités et les parents de savoir comment se positionner. Face aux parents qui éprouvent une méfiance instinctive à l’égard d’hommes adultes déguisés en femmes caricaturales et sexualisées, qui abordent des questions de genre avec leurs enfants, <a href="https://www.tdg.ch/un-homme-en-robe-ca-ne-fait-pas-toujours-peur-746857973373">les critiques sont vives</a>. 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Mieux vaut donc comprendre la politique sexuelle qui se cache derrière les paillettes et les sequins.</p> <h3>Un peu d'histoire</h3> <p><a href="https://www.city-journal.org/article/the-real-story-behind-drag-queen-story-hour">Pour comprendre</a> les «Drag Queen Story Hour», il faut remonter aux débuts de l’art du travestissement et au premier drag queen connu, un ancien esclave du nom de William Dorsey Swann, condamné en 1896 pour avoir tenu une maison close aux Etats-Unis. Du point de vue de la politique sexuelle moderne, Swann est présenté comme un homme qui s’est libéré de l’esclavage, puis d’une culture sexuelle répressive, malgré les efforts des oppresseurs, des puritains et de la police. C’est en 1969 que le mouvement drag est devenu une forme de résistance et de révolution. Le but de la performance drag queen, suivant les thèmes de Gayle Rubin et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_Butler">Judith Butler</a>, est d’oblitérer les conceptions stables du genre, et de <a href="https://hal.science/hal-03311375">réhabiliter le bas de la hiérarchie</a> sexuelle par l’élévation du marginal. La performance joue sur la distinction entre l’anatomie de l’interprète et le genre qui est interprété.</p> <p>Gayle Rubin est une militante lesbienne qui a beaucoup fréquenté les milieux dits «cuir», du bondage, du fisting et du sado-masochisme en général dans le San Francisco des années 1970. Auteure, elle a cherché à réconcilier ses expériences de sexualité <em>underground</em> avec la société américaine en s’inspirant des travaux d’un des penseurs de la French Theory, Michel Foucault, sadomasochiste notoire qui, souvenons-nous, s’était joint à des dizaines d’autres intellectuels pour signer une pétition visant à légaliser les relations sexuelles entre adultes et enfants. Foucault se délectait de sexualité transgressive et estimait qu’«il se peut que l’enfant, avec sa propre sexualité, ait désiré cet adulte, qu’il ait même consenti, qu’il ait même fait le premier pas». Gayle Rubin s’est ainsi efforcée d’exposer la dynamique du pouvoir qui façonne et réprime l’expérience sexuelle humaine. Pour elle et les théoriciens queer qui lui ont succédé, le sexe et le genre sont malléables, la sexualité est politique et sa hiérarchie peut être démolie et reconstruite à leur image. 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Pour lui, les lois sur l’âge du consentement, la religion et la famille sont un rempart contre la liberté sexuelle, un vecteur d’oppression qui doit disparaitre.</p> <h3>Plus récemment</h3> <p>Certains drag queens ont visibilisé le mouvement, comme RuPaul, et relégué l’idéologie à l’arrière-plan en présentant la performance drag comme <a href="https://www.tdg.ch/le-retour-en-grace-de-la-drag-queen-199399155450">un amusement glamour</a> au travers d’une émission de téléréalité permettant son incursion dans la culture <em>mainstream</em>. Si les projets des théoriciens queer d’avant-garde ont échoué, l’utilisation de cette nouvelle popularité en y associant les droits LGBT et la tolérance a permis l’organisation de ces nouveaux événements «familiaux».</p> <p>La figure-clé entre le mouvement queer et les lectures de contes par des drag queens est Harris Kornstein, professeur d’université queer et drag queen à ses heures sous le nom de Lil Miss Hot Mess. Il a organisé certaines des premières lectures dans des bibliothèques américaines et siège au conseil d’administration de Drag Queen Story Hour, l’organisation à but non lucratif fondée par Michelle Tea, qui a gagné, petit à petit, l’ensemble des Etats-Unis.</p> <p>Harris Kornstein est le co-auteur du manifeste <i>Drag Pedagogy: The playful Practrice of Queer Imagination in Early Childhood</i> («La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance»), avec Harper Keenan, autre théoricien queer. L’ouvrage cite Foucault et Butler et propose une nouvelle méthode d’enseignement afin de stimuler «l’imagination queer» et apprendre aux enfants «comment vivre de manière queer». Dans cette «pédagogie» drag queen, le fait de travailler 40 heures par semaine et de fonder une famille est une norme bourgeoise oppressive hétérosexuelle et capitaliste qui doit être déconstruite et subvertie. On comprend que pour Kornstein et Keenan, il s’agit d’un projet intellectuel et politique dans lequel des drag queens et des activistes sapent les notions traditionnelles de sexualité en suscitant des désirs transgressifs chez les jeunes enfants. Ils déclarent d’ailleurs que lorsque les drag queens montent sur scène, leur tâche est de perturber le «binaire entre la féminité et la masculinité» et si on ose l’expression, ensemencer la salle avec des thèmes transgressifs en matière de genre afin de briser «le futur reproductif de la famille nucléaire et du mariage monogame».</p> <p>Les lectures de contes par des drag queens n’ont donc de familial que le public visé, en invitant les parents et leurs enfants. Mais le mot «famille» tel qu’utilisé par ces idéologues a un tout autre sens. C’est un code queer, il évoque l’identification avec d’autres queers, et cherche, ici, à faciliter la transition de l’enfant vers une famille choisie, en s’émancipant des dictats normatifs de leurs parents. Ils cherchent à remplacer la famille biologique par la famille idéologique.</p> <p>L'image d'Epinal du fier ouvrier marxiste tel que dépeint par le réalisme socialiste (mais encore «genré») avait quitté la scène historique côté jardin. Le voilà qui revient néanmoins côté «queer», dégenré et dérangé. Mais l'objectif ne semble pas avoir changé: déconstruire pour reconstruire un être nouveau, sans attributs, liquide et transformable, qui a soif de jouissance et de divertissement. Ainsi, ironie ultime de l’histoire: le marxisme de 2023 est un consumérisme militant. Mais tout ceci est une autre histoire qui pourrait commencer par un «iel sera une fois».</p> <hr /> <h4>Avertissement: Si la curiosité est présente dès le plus jeune âge, la nourrir de ce genre de contes ne devrait s’adresser qu’à un public averti. 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Sur les 28 passagers suisses, 15 ont péri. Récemment présentée à Paris et Bruxelles, l’étape helvétique de l’exposition nous permet de plonger dans l’histoire de ces citoyens suisses voyageant plein d’espoirs à bord du RMS Titanic. Elle replace leur aventure dans le contexte d’un pays alors bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui: passé d'un pays dont on émigre à un pays dans lequel on immigre. Mais ne sommes-nous pas à notre tour en train de faire naufrage?', 'content' => '<p>Pour certains, le Titanic représente le souvenir d’un vieux cours d’histoire; pour la plupart, c’est surtout le film de James Cameron. Dans celui-ci, Jack et Rose sont des personnages fictifs inventés pour les besoins narratifs du scénario. Mais les protagonistes auraient pu être suisses; ils auraient pu s’appeler Alexis et Bertha, Josef et Maria, Gérald et Aloisia, quelques noms des vrais passagers dont le public découvrira l’histoire au cours de sa visite. 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C’est ainsi que 28 ressortissants suisses se trouvaient à bord du Titanic, dont neuf membres de l’équipage, huit passagers de 1ère classe, deux de 2e classe, et neuf de 3e classe. Ils venaient d’Aarwangen, Altdorf, Aquila, Bâle, Brissago, Bubikon, Couvet, Fleurier, Inwil, Langnau, Osco, Poschiavo et Reigoldswil.</p> <h3>Précarité suisse et émigration</h3> <p>On a tendance à oublier que la Suisse, entre le XVIème et le début du XIXème siècle, était considérée comme l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Dans le Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS), on peut lire que «jusqu’à l’apparition des modes de production industriels, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, le niveau de vie de la grande majorité de la population dépassait de peu le minimum vital, voire ne l’atteignait pas.» La Suisse préindustrielle était marquée par l’extrême pauvreté, des famines, et la mortalité infantile. Tout cela poussait ses habitants encore valides à émigrer.</p> <p>Dès le début du XXème siècle le niveau de vie en Suisse augmenta globalement, en même temps que les inégalités tant régionales que sociales. Après 1945, il connut une forte hausse, accompagnée d'une amélioration des salaires et de l’accès aux biens de consommation, comme les machines à laver et les voitures. La société de consommation réduisit les écarts de niveau de vie entre classes sociales et régions. De plus, l'Etat-providence permit aux groupes historiquement désavantagés, notamment les retraités, de profiter d'une qualité de vie améliorée.</p> <h3>Politique démographique</h3> <p>Jusqu'à l’après-guerre, l’émigration est une composante essentielle de l’histoire démographique de la Suisse. Alors que pour certains il s'agit de diffuser le christianisme, de trouver des débouchés commerciaux, pour d'autres, c'est l'espoir de bâtir une vie meilleure. D’ailleurs, dans de nombreuses régions, les autorités allèrent jusqu’à forcer les familles pauvres à émigrer.</p> <p>Même si l’Amérique du Nord était la destination principale des émigrés suisses (près de 90% d’entre eux) – à l’instar de ceux qui ont embarqué sur le Titanic – l’Amérique du Sud constituait aussi une destination de choix, de gré ou de force. Comme l'illustre l’exemple intéressant de Nova Friburgo, une ville au Brésil fondée en 1819 par des colons suisses, principalement originaires du canton de Fribourg. </p> <p>Les colons suisses de Nova Friburgo ont été poussés à partir en raison de crises agricoles, d'un manque de terres disponibles et, dans certains cas, de tensions sociales dues aux réformes économiques et politiques de l’époque. Dans son article du DHS, l’historienne Anne-Lise Head-König nous explique que: «Les attitudes des autorités cantonales ont été très variées selon les régions et les périodes, couvrant un large spectre allant de l'émigration tacitement tolérée à l'interdit; de l'intervention positive de l'Etat avec aide à l'émigration à l'expulsion forcée des pauvres que certains cantons appliquaient à grande échelle, parfois sous forme de déportation. Le cumul d'un certain nombre de dysfonctionnements et d'abus dans la politique émigratoire et dans celle des agences d'émigration a eu pour effet la création d'un article constitutionnel en 1874, qui a donné au gouvernement fédéral la compétence d'intervenir en cas de nécessité et d'une loi fédérale en 1880 qui a confié la surveillance des agences d'émigration à la Confédération.»</p> <h3>Est-ce que les choses ont vraiment changé?</h3> <p>Après une période prospère où le niveau de vie a augmenté, où la Suisse est devenue un pays de Cocagne attirant de nombreux étrangers, ne va-t-elle pas redevenir un pays dont on part? La Suisse ne serait-elle pas devenue <a href="https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/economie-et-politique/la-pauvrete/">une prison dorée</a> dont l’éclat s’estompe sous le poids de l’impôt et des taxes? Si cette charge devait conduire à un exode massif, il concernerait cette classe moyenne qui ne peut plus faire face à la pression à laquelle elle est soumise, laissant dans le pays uniquement ceux qui dépendent de l’Etat-providence et les plus riches, qui se retrouveraient seuls à payer pour les autres. Pendant combien de temps encore la Suisse sauvegardera-t-elle ses prestations sociales alors qu’elles ont tendance à être supprimées? Selon de récents <a href="https://www.rts.ch/info/dialogue/2024/article/un-tiers-des-suissesses-et-des-suisses-trouvent-leur-situation-financiere-difficile-28672638.html" target="_blank" rel="noopener">sondages</a>, un tiers des Suisses estiment que leur situation financière est difficile. Certains retraités finissent leurs jours dans des pays plus abordables. Malgré cela, <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/le-conseil-federal-veut-economiser-3-6-milliards-en-2027-notamment-au-detriment-du-social-28637489.html">le Conseil fédéral a décidé d’économiser</a> au détriment du social. <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/les-rentes-des-veufs-et-veuves-bientot-reduites-aux-25-ans-de-leur-plus-jeune-enfant-28671764.html">Les rentes de veufs et de veuves seront bientôt supprimées</a> (sauf en cas d’enfants à charge), le survivant n’ayant plus qu’à solliciter, en cas de difficulté, les prestations complémentaires (opaques, invasives et donc inaccessibles pour la plupart des personnes âgées qui finissent par renoncer à en faire la demande). Mais les plus jeunes aussi sont concernés: la Confédération a récemment décidé de se désengager du financement des crèches.</p> <p>Ce qui est intéressant, c’est que même à l’époque où la Suisse connaissait une importante émigration, elle connaissait aussi de l’immigration. Tandis que des Suisses partaient pour l’agriculture (ou le mercenariat bien souvent, mais qui n’a volontairement pas été abordé dans cet article, étant généralement une émigration temporaire), des étrangers, notamment italiens, affluaient pour répondre à la demande dans les usines, les mines et les chantiers de construction. Ce besoin s’est accentué après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la croissance économique suisse nécessitait plus de main-d’œuvre.</p> <h3>Faisons un bref comparatif afin de bien comprendre</h3> <p>Passé: pauvreté et migration économique</p> <ul> <li>Emigration de Suisse: historiquement, les Suisses partaient pour fuir la pauvreté, surtout les agriculteurs face à un manque de terres et de perspectives économiques. Partir était souvent une nécessité pour survivre.</li> <li>Immigration en Suisse: malgré la pauvreté en Suisse, le pays attirait des travailleurs pour des emplois industriels ou de construction, où des étrangers, principalement Italiens, trouvaient des opportunités non disponibles chez eux.</li> </ul> <p>Aujourd'hui: niveau de vie élevé mais tensions économiques de plus en plus fortes</p> <ul> <li>Immigration actuelle: la Suisse attire de nombreux immigrés pour son niveau de vie, ses opportunités économiques et son système social protecteur, qui inclut des aides importantes pour les plus démunis. 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Les «working poors» qui peinent à joindre les deux bouts malgré de longues heures de travail pourraient gagner en pouvoir d’achat dans des pays moins coûteux, parfois simplement en s’établissant de l’autre côté de la frontière.</li> </ul> <h3>Conclusion</h3> <p>La Suisse, autrefois synonyme d’eldorado pour les travailleurs suisses et étrangers, pourrait voir, dans un futur proche, sa classe moyenne chercher des perspectives plus favorables ailleurs.</p> <p>N’assisterait-on pas à un recommencement? Les Suisses cherchent à l’étranger de meilleures conditions de vie, tandis que des étrangers viennent en Suisse également pour y trouver de meilleures perspectives.</p> <p>En attendant, on peut toujours s’échapper, le temps d’une exposition, à bord du Titanic qui reste à quai en tout sécurité à Beaulieu, jusqu’au 26 janvier 2025.</p> <p>En espérant, pour nous tous, un avenir plus radieux que celui de ses passagers…</p> <hr /> <h4>Sources: </h4> <h4>François Höpflinger: "Niveau de vie", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 19.02.2015, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015994/2015-02-19/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>Anne-Lise Head-König: "Emigration", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 15.10.2007. 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A ce titre, des interventions sont effectuées principalement avec l'aide de partenaires externes (DIALOGAI, 2ème observatoire, UMUS, etc) en lien avec certaines thématiques comme par exemple l'homophobie, la transidentité, le harcèlement de rue ou encore les personnes migrantes. 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Le Covid et le télétravail, le phénomène #metoo ou encore les questions environnementales sont autant de thèmes majeurs qui viennent s'immiscer, voire quelques fois interférer, dans une culture d'entreprise connue pour sa rigueur et sa discipline» constate le service des ressources humaines de la police, qui a mis sur pied un comité en charge des questions sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) sur l’impulsion de son directeur des ressources humaines, suite à des réflexions après la Journée de Grève des femmes du 14 juin 2019. </p> <p>Une responsable QVT a été désignée, leur «Madame Inclusion et Diversité». Sur proposition de cette dernière, la direction de la police a récemment adopté un plan d'action qui aborde ces thématiques sur plusieurs axes intrinsèquement liés: la gestion du risque avec la lutte contre les discriminations et le harcèlement et la promotion de la différence.</p> <h3>La police manque-t-elle de diversité?</h3> <p>Vraisemblablement non. Le nombre de femmes a fortement augmenté, de sorte à tendre vers un meilleur équilibre des sexes. «La place de la femme dans la police est cependant un sujet beaucoup trop transversal pour ne l'aborder que sous quelques angles connus comme le temps partiel ou la maternité. De plus, reconnaître l'individu en tant que membre d'une catégorie spécifique (femme, senior, porteur de handicap, etc.) peut entraîner toute une série de stéréotypes dans lesquels il ne souhaite pas forcément s'identifier ou le réduire uniquement à ces caractéristiques personnelles» explique Joanna Matta, porte-parole de la police cantonale genevoise. «L'étiquette <i>"inclusion et diversité"</i> ne doit donc pas naître d'une liste de critères mesurables ou observables laissant présupposer qu'il reviendrait à classer chaque collaborateur ou collaboratrice dans une case prédéfinie pour se targuer de répondre aux critères de l'inclusion.»</p> <p>Quant à la diversité des origines, elle est déjà présente depuis de nombreuses années au sein de la police cantonale genevoise. Mais selon ses représentants, il ne faut pas rester sur ces acquis. «La police de demain doit principalement suivre l'évolution démographique de la population genevoise. 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Comme on peut l’imaginer et comme le confirme la porte-parole de la police cantonale genevoise Joanna Matta, «l’identité professionnelle est un marqueur très prononcé dans la police qui, lorsqu’il est corrélé à une actualité médiatique, a des impacts sur le climat institutionnel et le moral des troupes».</p> <p>Le personnel de la police est très exposé et confronté quotidiennement aux regards du public mais il s’habitue difficilement à être décrié et jugé par le citoyen et les médias. «Les attitudes et propos tenus envers le personnel de la police sont plus souvent emprunts de critiques que de valorisation et de reconnaissance. A la police, on ressent un sentiment d’incompréhension et un jugement réducteur et hâtif» ajoute la communicante.</p> <p>Néanmoins, les différentes affaires qui ont pu éclabousser la police récemment ne semblent pas avoir étiolé la confiance que la population lui porte. «Selon nos sondages, la police reste très respectée par la population genevoise. 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Sauf que si une majorité d’entre nous attend de la stabilité de nos corps constitués, certains leur reprochent un conservatisme désuet. Impossible de plaire à tout le monde. Entre attentes d’une population «progressiste» et de moins en moins respectueuse des institutions, et valeurs traditionnelles d’une profession qui fait partie des piliers de la protection de la population, pour les représentants des forces de l’ordre, il y a de quoi en perdre une cartouche.</p> <hr /><hr /> <h3>La réalité virtuelle pour lutter contre le harcèlement</h3> <p>Fin 2022, la police cantonale genevoise a adressé un <a href="https://www.blick.ch/fr/news/suisse/un-tiers-des-effectifs-sonde-au-sein-de-la-police-genevoise-le-harcelement-sexuel-est-frequent-id18147209.html">communiqué de presse aux médias</a>, largement relayé, au sujet du harcèlement en son sein. «En 2021, un sondage sur la question du harcèlement sexuel a été envoyé à tout le personnel de la police. Au travers de cette démarche, l’objectif était de faire un état des lieux de cette thématique au sein du corps afin de définir précisément sur quels axes les mesures de prévention devaient être déployées. Les résultats de ce sondage font le constat que l’institution, à l’instar de tous les environnements professionnels, n’est pas épargnée par le phénomène du harcèlement sexuel et que des programmes de sensibilisation, des formations sur-mesure et l’accompagnement des situations annoncées doivent être déclenchés pour traiter ce phénomène.» Ces résultats ont mené à des discussions, à la réalisation d'une campagne de sensibilisation, ainsi qu’au développement d’ateliers de mise en situation par le biais de la réalité virtuelle. </p> <p>La responsable QVT, Myriam Robert, apporte un éclairage sur la démarche. «Un volet de mesures a été déployé par l'Etat de Genève, qui a développé et mis à disposition un e-learning sur le thème: "<i>Moi? Harceler?! Si on ne peut plus rigoler</i>..." Cependant, l'employeur se doit de réaffirmer régulièrement sa tolérance zéro face à cette problématique, tant pour respecter la législation en vigueur, que pour protéger son personnel de toute forme de harcèlement au travail.» La police a souhaité miser sur une sensibilisation innovante, en partenariat avec la société REVERTO. Cette dernière a construit des formations en réalité virtuelle sur plusieurs thématiques, notamment le harcèlement sexuel ou moral et le sexisme au travail. La réalité immersive, dans la peau d’un témoin ou d’une victime, permet-elle de prendre conscience des comportements inopportuns? «Cela permet en tout cas d’ouvrir le débat face à des situations délicates en abordant la frontière entre l'humour, la séduction ou le harcèlement. Cette expérience permet de capter l'attention du collaborateur ou de la collaboratrice dans un minimum de temps» précise la responsable QVT.</p> <p>La police a prévu de mettre sur pied une task force dont la mission sera d'organiser des sessions de sensibilisation pour ses cadres dans un premier temps, puis l'étendre à l'ensemble du personnel. La direction de la police a décidé de faire l'acquisition de 24 casques de réalité virtuelle. 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Les devoirs de diligence accrus avant les votations populaires n’ont pas été respectés dans ce sujet traitant de «la haine avant la votation sur la loi Covid» et qui s’intitule «Sous les pavés, la rage!» L’un des membres de l’AIEP m’a fait savoir qu’il est rare que l’article 4 alinéa 4 de la <a href="https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/2007/150/fr">LRTV</a> soit retenu comme dans le cas présent. L’AIEP est arrivée à la <a href="https://www.uvek.admin.ch/uvek/fr/home/detec/medias/communiques-de-presse.msg-id-89463.html">conclusion</a> que le reportage a violé le principe de pluralité, car il n’a pratiquement donné la parole qu’aux partisans des mesures. 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Néanmoins, aucune mesure particulière ne semble être à l’ordre du jour pour veiller à ce que cela ne se reproduise pas. «Nos journalistes vont continuer de travailler en toute indépendance, dans le cadre d’une charte déontologique qui leur impose d’être rigoureusement impartiaux, de présenter les événements de façon fidèle et d’accorder un temps de parole équitable aux différentes parties prenantes, sur une période donnée et non dans chaque émission» argumente la responsable communication. </p> <p>Quant à savoir si la RTS remarque, comme le prétend le plaignant, que cet avis est partagé par des centaines de milliers de personnes qui ont perdu confiance en leur média public, le constat n’est pas partagé et la RTS s’en défend. «Nous ne connaissons pas la source sur laquelle s’appuie le plaignant pour affirmer que des "centaines de milliers de personnes partagent son opinion". 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Je ne m’identifierais jamais à ceux qui utilisent le terme de "merdias" et qui pensent que tous les journalistes sont corrompus. Mais quand un journal comme <em>Le Temps</em> se permet <a href="https://www.letemps.ch/suisse/retour-normalite-passe-loi-covid">d’exprimer ouvertement sa position</a> sur une votation comme il l’a fait avec la loi Covid, il y a quelque chose qui ne va pas.»</p> <p>Wouter s’interroge sur ce qu’est une démocratie où les médias se permettent de se placer en juge de ce qui est bien ou non. «J’ai suspendu mes abonnements, également celui à la <em>Tribune de Genève</em> et à <em>Heidi.news</em> et cela me manque, j’aime apprendre et ouvrir mon horizon, être bouleversé dans mes certitudes. Je leur ai même écrit pour leur signifier ma déception, c’est mon seul pouvoir, ils sont privés, ils font ce qu’ils veulent. Mais la RTS est publique, elle est censée défendre tout le monde. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
6 Commentaires
@willoft 30.06.2023 | 01h13
«Brillante
Mais j'avoue ne pas comprendre
Lena Rey, anciennement Ebener???»
@Chan clear 30.06.2023 | 09h57
«Merci Lena Rey ( anciennement Ebener) pour votre article. Serait il possible qu‘il y ait un lien entre les malaises psychiques et consultations chez les enfants et adolescents et ce mouvement transgenre, non binaires etc….? Parlant avec les milieux des soins psychiatriques, les enfants ados, ne sont pas rassurés et se retrouvent en psychiatrie.
A Lausanne en 1980 , â côté de l‘ex Hotel City (Fassbind) il y avait un cabaret qui présentait des shows de Drag Queens, nous y sommes allés entres amis, amies boire une bière et regarder ce spectacle haut en couleurs et paillettes et musique. Une atmosphérique étrange…
40 ans plus tard , visiblement le public a rajeuni :))»
@hermes 30.06.2023 | 12h23
«Vous écrivez que Califia, homme transgenre, estime que « les lois sur l’âge du consentement, la religion et la famille sont un rempart contre la liberté sexuelle, un vecteur d’oppression qui doit disparaitre. »
S’il est concevable qu’un adulte puisse décider en toute liberté de s’affranchir des contraintes de la religion et de la famille pour vivre sa liberté sexuelle, il en va tout autrement en ce qui concerne les lois sur l’âge du consentement. Pour qui Califia se prend-il pour mépriser l’enfance au point de réclamer la suppression des lois sur l’âge du consentement ? Il doit être rappelé à ce monsieur transgenre que la liberté des pédophiles s’arrête là où commencent les menaces sur l’intégrité physique et morale de nos enfants, c’est-à-dire que leur liberté se résume à se rendre dans les cabinets des psychiatres pour y être soignés.
Mes enfants sont heureusement grands et jamais je ne les aurais conduit à écouter des histoires de drag queen qui nous viennent tout droit des USA dans ce que ces derniers ont de plus détestable à nous exporter.
»
@Lena Ebener 30.06.2023 | 12h50
«@willoft
J'ai récemment changé de nom, pas facile quand on était connu sous un autre nom auparavant. Alors pour que ceux qui me connaissaient en tant qu'Ebener puisse continuer à me suivre le temps de savoir que je suis devenue Rey, j'indique les 2 ;-)
Merci pour votre commentaire.
@Chan clear
Il y a quelques mois, j'avais eu l'occasion d'échanger quelques mots avec une psychiatre à ce sujet. J'imagine que pour certains jeunes oui, il peut y avoir un malaise en lien. Cela mériterait d'être creusé. Je n'ai de toute façon pas terminé d'explorer ce phénomène. Alors à tout bientôt.»
@Pipo 01.07.2023 | 12h17
«Cette mode Dragqueen pour enfants s’inscrit dans la mouvance actuelle de la dictature des minorités LGBT+ qui ont réussi à convaincre les mondes politique ( de presque tous bords), pedagogique, médiatique et bien sûr intellectuel du bien -fondé de leur démarche au nom de la tolérance et de l’ouverture à l’autre.
Bien sûr que ces minorités ont droit à la différence et ne doivent pas être stigmatisées, mais ce n’est pas une raison pour faire du prosélytisme auprès des enfants et plus généralement auprès de toute la société.
Dès que l’on émet des critiques à ce propos on est taxé d’intolérant, de réactionnaire ou de suppôt de l’extrême droite. C’est le même genre de qualificatifs, auquel il faut rajouter celui de complotiste, que l’ on attribue à ceux qui sont critiques face à la politique covidienne, à l’information sur le drame ukrainien, le wokisme, la cancel culture ou encore la GPA. Je pense que l’on peut, comme je le suis, être de sensibilité sociale - démocrate et écologique, tout en étant critique sur tous ces sujets. Mais il est vrai que ce sont presque uniquement les partis d’extrême-droite qui montent au créneau sur ces sujets et osent ouvertement critiquer ces dérives sociétales, à juste titre à mon avis ( sans partager par ailleurs bcp de leurs idées politiques !).
Pierre Flouck
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@stef 30.07.2023 | 22h00
«Ce prosélytisme infantile me paraît très dangereux. A proscrire absolument !»