Média indocile – nouvelle formule
Lena Rey
Lena Rey
Lena Rey est une journaliste défroquée qui avait perdu foi en la profession. Partie durant près de dix ans en quête de sens et de justice, elle a expérimenté et étudié les métiers de la sécurité. Les questions de défense et de souveraineté restent au cœur de sa réflexion car pour elle «la perte de repères et de valeurs crée une porosité qui menace notre société». Revenue à la plume par d'impénétrables desseins, elle accepte de reprendre du service si c'est pour le bien commun.
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Dans le Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS), on peut lire que «jusqu’à l’apparition des modes de production industriels, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, le niveau de vie de la grande majorité de la population dépassait de peu le minimum vital, voire ne l’atteignait pas.» La Suisse préindustrielle était marquée par l’extrême pauvreté, des famines, et la mortalité infantile. Tout cela poussait ses habitants encore valides à émigrer.</p> <p>Dès le début du XXème siècle le niveau de vie en Suisse augmenta globalement, en même temps que les inégalités tant régionales que sociales. Après 1945, il connut une forte hausse, accompagnée d'une amélioration des salaires et de l’accès aux biens de consommation, comme les machines à laver et les voitures. La société de consommation réduisit les écarts de niveau de vie entre classes sociales et régions. 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Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007988/2007-10-15/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>François Höpflinger: "Politique démographique", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 21.05.2010, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007987/2010-05-21/, consulté le 23.10.2024.</h4> <h4>Marc Perrenoud: "Colonies suisses", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 13.10.2011. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007989/2011-10-13/, consulté le 28.10.2024.</h4>', 'content_edition' => 'Pour certains, le Titanic représente le souvenir d’un vieux cours d’histoire; pour la plupart, c’est surtout le film de James Cameron. Dans celui-ci, Jack et Rose sont des personnages fictifs inventés pour les besoins narratifs du scénario. 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Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007988/2007-10-15/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>François Höpflinger: "Politique démographique", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 21.05.2010, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007987/2010-05-21/, consulté le 23.10.2024.</h4> <h4>Marc Perrenoud: "Colonies suisses", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 13.10.2011. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007989/2011-10-13/, consulté le 28.10.2024.</h4>', 'content_edition' => 'Pour certains, le Titanic représente le souvenir d’un vieux cours d’histoire; pour la plupart, c’est surtout le film de James Cameron. Dans celui-ci, Jack et Rose sont des personnages fictifs inventés pour les besoins narratifs du scénario. 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Elle nous permet également de nous rapprocher de notre histoire. Pour des raisons que nous allons explorer dans cet article, près de 4'200 émigrés quittèrent la Suisse pour les Etats-Unis en 1912, dont 400 sur les navires de la White Star Line, propriétaire/armateur du Titanic et de ses «bateaux jumeaux». Pour concurrencer les ports français, les compagnies britanniques cassaient les prix. Certains Suisses choisirent donc de partir de l’Angleterre. C’est ainsi que 28 ressortissants suisses se trouvaient à bord du Titanic, dont neuf membres de l’équipage, huit passagers de 1ère classe, deux de 2e classe, et neuf de 3e classe. Ils venaient d’Aarwangen, Altdorf, Aquila, Bâle, Brissago, Bubikon, Couvet, Fleurier, Inwil, Langnau, Osco, Poschiavo et Reigoldswil.</p> <h3>Précarité suisse et émigration</h3> <p>On a tendance à oublier que la Suisse, entre le XVIème et le début du XIXème siècle, était considérée comme l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Dans le Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS), on peut lire que «jusqu’à l’apparition des modes de production industriels, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, le niveau de vie de la grande majorité de la population dépassait de peu le minimum vital, voire ne l’atteignait pas.» La Suisse préindustrielle était marquée par l’extrême pauvreté, des famines, et la mortalité infantile. Tout cela poussait ses habitants encore valides à émigrer.</p> <p>Dès le début du XXème siècle le niveau de vie en Suisse augmenta globalement, en même temps que les inégalités tant régionales que sociales. Après 1945, il connut une forte hausse, accompagnée d'une amélioration des salaires et de l’accès aux biens de consommation, comme les machines à laver et les voitures. La société de consommation réduisit les écarts de niveau de vie entre classes sociales et régions. De plus, l'Etat-providence permit aux groupes historiquement désavantagés, notamment les retraités, de profiter d'une qualité de vie améliorée.</p> <h3>Politique démographique</h3> <p>Jusqu'à l’après-guerre, l’émigration est une composante essentielle de l’histoire démographique de la Suisse. Alors que pour certains il s'agit de diffuser le christianisme, de trouver des débouchés commerciaux, pour d'autres, c'est l'espoir de bâtir une vie meilleure. D’ailleurs, dans de nombreuses régions, les autorités allèrent jusqu’à forcer les familles pauvres à émigrer.</p> <p>Même si l’Amérique du Nord était la destination principale des émigrés suisses (près de 90% d’entre eux) – à l’instar de ceux qui ont embarqué sur le Titanic – l’Amérique du Sud constituait aussi une destination de choix, de gré ou de force. Comme l'illustre l’exemple intéressant de Nova Friburgo, une ville au Brésil fondée en 1819 par des colons suisses, principalement originaires du canton de Fribourg. </p> <p>Les colons suisses de Nova Friburgo ont été poussés à partir en raison de crises agricoles, d'un manque de terres disponibles et, dans certains cas, de tensions sociales dues aux réformes économiques et politiques de l’époque. Dans son article du DHS, l’historienne Anne-Lise Head-König nous explique que: «Les attitudes des autorités cantonales ont été très variées selon les régions et les périodes, couvrant un large spectre allant de l'émigration tacitement tolérée à l'interdit; de l'intervention positive de l'Etat avec aide à l'émigration à l'expulsion forcée des pauvres que certains cantons appliquaient à grande échelle, parfois sous forme de déportation. 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Si cette charge devait conduire à un exode massif, il concernerait cette classe moyenne qui ne peut plus faire face à la pression à laquelle elle est soumise, laissant dans le pays uniquement ceux qui dépendent de l’Etat-providence et les plus riches, qui se retrouveraient seuls à payer pour les autres. Pendant combien de temps encore la Suisse sauvegardera-t-elle ses prestations sociales alors qu’elles ont tendance à être supprimées? Selon de récents <a href="https://www.rts.ch/info/dialogue/2024/article/un-tiers-des-suissesses-et-des-suisses-trouvent-leur-situation-financiere-difficile-28672638.html" target="_blank" rel="noopener">sondages</a>, un tiers des Suisses estiment que leur situation financière est difficile. Certains retraités finissent leurs jours dans des pays plus abordables. Malgré cela, <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/le-conseil-federal-veut-economiser-3-6-milliards-en-2027-notamment-au-detriment-du-social-28637489.html">le Conseil fédéral a décidé d’économiser</a> au détriment du social. <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/les-rentes-des-veufs-et-veuves-bientot-reduites-aux-25-ans-de-leur-plus-jeune-enfant-28671764.html">Les rentes de veufs et de veuves seront bientôt supprimées</a> (sauf en cas d’enfants à charge), le survivant n’ayant plus qu’à solliciter, en cas de difficulté, les prestations complémentaires (opaques, invasives et donc inaccessibles pour la plupart des personnes âgées qui finissent par renoncer à en faire la demande). Mais les plus jeunes aussi sont concernés: la Confédération a récemment décidé de se désengager du financement des crèches.</p> <p>Ce qui est intéressant, c’est que même à l’époque où la Suisse connaissait une importante émigration, elle connaissait aussi de l’immigration. Tandis que des Suisses partaient pour l’agriculture (ou le mercenariat bien souvent, mais qui n’a volontairement pas été abordé dans cet article, étant généralement une émigration temporaire), des étrangers, notamment italiens, affluaient pour répondre à la demande dans les usines, les mines et les chantiers de construction. Ce besoin s’est accentué après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la croissance économique suisse nécessitait plus de main-d’œuvre.</p> <h3>Faisons un bref comparatif afin de bien comprendre</h3> <p>Passé: pauvreté et migration économique</p> <ul> <li>Emigration de Suisse: historiquement, les Suisses partaient pour fuir la pauvreté, surtout les agriculteurs face à un manque de terres et de perspectives économiques. 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Les Suisses cherchent à l’étranger de meilleures conditions de vie, tandis que des étrangers viennent en Suisse également pour y trouver de meilleures perspectives.</p> <p>En attendant, on peut toujours s’échapper, le temps d’une exposition, à bord du Titanic qui reste à quai en tout sécurité à Beaulieu, jusqu’au 26 janvier 2025.</p> <p>En espérant, pour nous tous, un avenir plus radieux que celui de ses passagers…</p> <hr /> <h4>Sources: </h4> <h4>François Höpflinger: "Niveau de vie", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 19.02.2015, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015994/2015-02-19/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>Anne-Lise Head-König: "Emigration", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 15.10.2007. 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Actuel / Le Titanic redonne vie à une part de notre histoire
A Lausanne, l’exposition «Titanic – De vrais objets, de vraies histoires» invite les visiteurs à embarquer sur le paquebot légendaire, depuis le 27 septembre 2024. On peut y découvrir 200 objets remontés du site de l’épave, accompagnés de reconstitutions d’espaces emblématiques comme le Grand Escalier ou les cabines. Sur les 28 passagers suisses, 15 ont péri. Récemment présentée à Paris et Bruxelles, l’étape helvétique de l’exposition nous permet de plonger dans l’histoire de ces citoyens suisses voyageant plein d’espoirs à bord du RMS Titanic. Elle replace leur aventure dans le contexte d’un pays alors bien différent de celui que l’on connaît aujourd’hui: passé d'un pays dont on émigre à un pays dans lequel on immigre. Mais ne sommes-nous pas à notre tour en train de faire naufrage?
Lena Rey
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Elles ont été bien accueillies à la bibliothèque municipale de Vevey depuis 2022, et se sont également tenues à Genève sans aucune opposition au Musée d’Ethnographie (MEG). Mais depuis peu, après s’être étendues à d’autres villes comme Martigny ou Epalinges, ces lectures ne sont plus si encensées, elles commencent à diviser. Aux Etats-Unis, les «Drag Queen Story Hour» sont maintenant interdites dans certaines régions. Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»?</p> <p>Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la <em><a href="https://www.tdg.ch/drag-queen-et-conteuse-pour-enfant-un-artiste-suisse-explique-la-demarche-742326925595">Tribune de Genève</a></em> en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. 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Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.</p> <p>Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «<em>Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! Sortilèges, chaudrons fumants et dents de lait ne sont pas des fables et des sornettes mais bien des histoires vraies ment vraies d’un nouveau folklore vivant, en chair en os et en paillettes</em>». La description de l’événement est pour le moins troublante, j’ai eu la curiosité de voir à quoi cela pouvait bien ressembler. J’ai donc assisté aux «Histoires vagues de la sirène et du sirein du lac léman» [sic].</p> <p>Les enfants étaient nombreux à boire les paroles de deux créatures étranges, affublées d’encombrantes queues de poisson et allongées sur ce qui ressemble à des brancards. Ces créatures? Des drag queens, ou plutôt un drag queen et une drag king à moins que ce ne soit l’inverse au niveau des pronoms, je m’y perds. En décodé cela nous donne un homme déguisé en femme sirène et une femme déguisée en homme «sirein» comme ils disent. </p> <p>Et c’est parti pour des «iels» et des «tous.x.tes» à tout va. Tout a commencé par l’histoire de <a href="https://kaleidoscope.quebec/lenfant-de-fourrure-de-plumes-decailles-de-feuilles-de-paillettes/">Miu Lan</a>, un enfant pas comme les autres qui peut se transformer au gré de ses envies et de son imagination. Au moment d’entrer à l’école, un défi se présente: être une fille ou un garçon, un oiseau ou un poisson, une fleur ou une étoile filante? Pourquoi faudrait-il choisir? Là, les conteurs.x.euses commentent: «Ce n’est pas très sympa que les autres enfants demandent à Miu Lan ce qu’iel est». Miu Lan a de la fourrure, des plumes, des écailles, des feuilles et des paillettes, mais personne ne l’invite à jouer. Heureusement iel retrouve du réconfort à la maison auprès de sa mère qui lui chante «tout ce dont tu rêves tu peux le devenir». A la fin, les enfants hostiles finissent par reconnaitre qu’ils étaient simplement jaloux de cet être qui peut devenir ce qu’il veut, c’est la conclusion, le message qu’on veut nous faire passer. Cet album est présenté comme s’adressant aux enfants non-binaires. Il introduit l’usage des pronoms «neutres». </p> <p>Le second conte lu est «<a href="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/julian-est-sirene">Julian est une sirène</a>», l’histoire d’un garçon de couleur qui s’identifie en tant que sirène. Au début sa grand-mère Mamita a de la peine à le reconnaître en tant que tel, mais une fois qu’elle le voit paré de ses plus beaux atours, elle finit par reconnaître qui il est, et partir main dans la main avec lui pour participer à une parade. </p> <p>Mais pourquoi les parents ont-ils amené leurs enfants à cet événement? Pour éveiller l’esprit de leurs bambins à l’ouverture et la tolérance. Leur motivation était de «faire savoir aux enfants que ça existe et que si un jour ils doivent se poser des questions, ils pourront se sentir légitimes de le faire. Si les adultes trouvent ça bizarre pour le moment, c’est une question de génération et d’éducation. Mais en le visibilisant, tout le monde trouvera ces questions de genre normales» m’a-t-on répondu. Par contre, impossible d’avoir de réponses du musée. Pourquoi organisent-ils cela? La médiatrice semblait bien inquiète de ma présence de journaliste non-annoncée. 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Elles ont été bien accueillies à la bibliothèque municipale de Vevey depuis 2022, et se sont également tenues à Genève sans aucune opposition au Musée d’Ethnographie (MEG). Mais depuis peu, après s’être étendues à d’autres villes comme Martigny ou Epalinges, ces lectures ne sont plus si encensées, elles commencent à diviser. Aux Etats-Unis, les «Drag Queen Story Hour» sont maintenant interdites dans certaines régions. Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»?</p> <p>Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la <em><a href="https://www.tdg.ch/drag-queen-et-conteuse-pour-enfant-un-artiste-suisse-explique-la-demarche-742326925595">Tribune de Genève</a></em> en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. Nous abordons des questions liées à l’inclusion et à la différence avec des personnages touchés par ces thématiques. Comme l’histoire d’une fille plus grande que les autres». Vincent David dit comprendre «qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord», mais «qu’il faut venir voir de quoi il s’agit concrètement.» Qu’en est-il réellement? J’ai assisté à un événement de ce type au MEG.</p> <h3>Iel était une fois</h3> <p>Normalement, qu’attend-on d’un conteur? Une belle voix, une parfaite diction, un sens du récit, la capacité de mettre de l’emphase par moments… Bref, si la lecture de l’histoire du soir est à la portée de tous les parents lettrés, nous attendions une certaine qualité quand le conte fait l’objet de médiation culturelle. Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.</p> <p>Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «<em>Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! Sortilèges, chaudrons fumants et dents de lait ne sont pas des fables et des sornettes mais bien des histoires vraies ment vraies d’un nouveau folklore vivant, en chair en os et en paillettes</em>». La description de l’événement est pour le moins troublante, j’ai eu la curiosité de voir à quoi cela pouvait bien ressembler. J’ai donc assisté aux «Histoires vagues de la sirène et du sirein du lac léman» [sic].</p> <p>Les enfants étaient nombreux à boire les paroles de deux créatures étranges, affublées d’encombrantes queues de poisson et allongées sur ce qui ressemble à des brancards. Ces créatures? Des drag queens, ou plutôt un drag queen et une drag king à moins que ce ne soit l’inverse au niveau des pronoms, je m’y perds. En décodé cela nous donne un homme déguisé en femme sirène et une femme déguisée en homme «sirein» comme ils disent. </p> <p>Et c’est parti pour des «iels» et des «tous.x.tes» à tout va. Tout a commencé par l’histoire de <a href="https://kaleidoscope.quebec/lenfant-de-fourrure-de-plumes-decailles-de-feuilles-de-paillettes/">Miu Lan</a>, un enfant pas comme les autres qui peut se transformer au gré de ses envies et de son imagination. Au moment d’entrer à l’école, un défi se présente: être une fille ou un garçon, un oiseau ou un poisson, une fleur ou une étoile filante? Pourquoi faudrait-il choisir? Là, les conteurs.x.euses commentent: «Ce n’est pas très sympa que les autres enfants demandent à Miu Lan ce qu’iel est». Miu Lan a de la fourrure, des plumes, des écailles, des feuilles et des paillettes, mais personne ne l’invite à jouer. Heureusement iel retrouve du réconfort à la maison auprès de sa mère qui lui chante «tout ce dont tu rêves tu peux le devenir». A la fin, les enfants hostiles finissent par reconnaitre qu’ils étaient simplement jaloux de cet être qui peut devenir ce qu’il veut, c’est la conclusion, le message qu’on veut nous faire passer. Cet album est présenté comme s’adressant aux enfants non-binaires. Il introduit l’usage des pronoms «neutres». </p> <p>Le second conte lu est «<a href="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/julian-est-sirene">Julian est une sirène</a>», l’histoire d’un garçon de couleur qui s’identifie en tant que sirène. Au début sa grand-mère Mamita a de la peine à le reconnaître en tant que tel, mais une fois qu’elle le voit paré de ses plus beaux atours, elle finit par reconnaître qui il est, et partir main dans la main avec lui pour participer à une parade. </p> <p>Mais pourquoi les parents ont-ils amené leurs enfants à cet événement? Pour éveiller l’esprit de leurs bambins à l’ouverture et la tolérance. Leur motivation était de «faire savoir aux enfants que ça existe et que si un jour ils doivent se poser des questions, ils pourront se sentir légitimes de le faire. Si les adultes trouvent ça bizarre pour le moment, c’est une question de génération et d’éducation. Mais en le visibilisant, tout le monde trouvera ces questions de genre normales» m’a-t-on répondu. Par contre, impossible d’avoir de réponses du musée. Pourquoi organisent-ils cela? La médiatrice semblait bien inquiète de ma présence de journaliste non-annoncée. Elle s’est contentée de dire que le MEG appartient à la Ville de Genève et qu’ils ne font que suivre leur recommandation. J’ai néanmoins été orientée vers une chargée de communication qui n’a jamais répondu à mes questions.</p> <p>Maintenant que le décor de ce conte sans fées est planté, il nous reste à explorer les raisons de la popularisation de ces séances animées par des créatures qui jusqu’ici ne sortaient que la nuit. </p> <p>Autrefois, les drag queens se produisaient uniquement dans les cabarets, devant des spectateurs majeurs. En 2023, pourquoi s’attaquer aux mineurs? Quelle est la quête de ces croque-mitaines de la pensée? </p> <h3>De quoi s'agit-il?</h3> <p>Le concept des «Drag Queen Story Hour» a été pensé à l’automne 2015 à San Francisco par Michelle Tea, auteure américaine s’intéressant en particulier à la culture queer, au féminisme et à la prostitution. Mais savez-vous ce qu’est la culture queer? Le mot signifie étrange/bizarre, et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genre. C’était une injure homophobe avant que des militants homosexuels américains ne se l’approprient pour se désigner eux-mêmes au début des années 1990. La théorie queer est si compliquée à comprendre qu’ils ont sans doute raison, pour avoir une chance de la saisir, mieux vaut l’embrasser très tôt en initiant les enfants.</p> <p>Mais ces lectures, qui se présentent comme des événements familiaux destinés à promouvoir la lecture, la tolérance et l’inclusion, inquiètent de plus en plus de parents à travers le monde. C’est le cas en Suisse: le Collectif Parents, en date du 24 mars 2023, a adressé <a href="https://collectifparents.ch/wp-content/uploads/2023/03/lettre-Collectif-Parents-Suisse.pdf">un courrier</a> à la Syndique du Mont-sur-Lausanne, avant la venue de la drag queen Tralala Lita à la Médiathèque du Mont le 29 mars. Cette lettre revient notamment sur les origines du mouvement queer, pour expliquer le but qui sous-tend ces lectures.</p> <p>Il faut dire que le message des mouvements derrière ces événements se veut rassurant, il est alors difficile pour les autorités et les parents de savoir comment se positionner. Face aux parents qui éprouvent une méfiance instinctive à l’égard d’hommes adultes déguisés en femmes caricaturales et sexualisées, qui abordent des questions de genre avec leurs enfants, <a href="https://www.tdg.ch/un-homme-en-robe-ca-ne-fait-pas-toujours-peur-746857973373">les critiques sont vives</a>. Certains n’hésitent pas à dépeindre ces parents inquiets comme des <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qqJFidPmm40">complotistes</a> antisystème, les mêmes que ceux qui se soulevaient contre les mesures sanitaires durant la pandémie. 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Le but de la performance drag queen, suivant les thèmes de Gayle Rubin et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_Butler">Judith Butler</a>, est d’oblitérer les conceptions stables du genre, et de <a href="https://hal.science/hal-03311375">réhabiliter le bas de la hiérarchie</a> sexuelle par l’élévation du marginal. La performance joue sur la distinction entre l’anatomie de l’interprète et le genre qui est interprété.</p> <p>Gayle Rubin est une militante lesbienne qui a beaucoup fréquenté les milieux dits «cuir», du bondage, du fisting et du sado-masochisme en général dans le San Francisco des années 1970. 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Pour lui, les lois sur l’âge du consentement, la religion et la famille sont un rempart contre la liberté sexuelle, un vecteur d’oppression qui doit disparaitre.</p> <h3>Plus récemment</h3> <p>Certains drag queens ont visibilisé le mouvement, comme RuPaul, et relégué l’idéologie à l’arrière-plan en présentant la performance drag comme <a href="https://www.tdg.ch/le-retour-en-grace-de-la-drag-queen-199399155450">un amusement glamour</a> au travers d’une émission de téléréalité permettant son incursion dans la culture <em>mainstream</em>. Si les projets des théoriciens queer d’avant-garde ont échoué, l’utilisation de cette nouvelle popularité en y associant les droits LGBT et la tolérance a permis l’organisation de ces nouveaux événements «familiaux».</p> <p>La figure-clé entre le mouvement queer et les lectures de contes par des drag queens est Harris Kornstein, professeur d’université queer et drag queen à ses heures sous le nom de Lil Miss Hot Mess. Il a organisé certaines des premières lectures dans des bibliothèques américaines et siège au conseil d’administration de Drag Queen Story Hour, l’organisation à but non lucratif fondée par Michelle Tea, qui a gagné, petit à petit, l’ensemble des Etats-Unis.</p> <p>Harris Kornstein est le co-auteur du manifeste <i>Drag Pedagogy: The playful Practrice of Queer Imagination in Early Childhood</i> («La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance»), avec Harper Keenan, autre théoricien queer. L’ouvrage cite Foucault et Butler et propose une nouvelle méthode d’enseignement afin de stimuler «l’imagination queer» et apprendre aux enfants «comment vivre de manière queer». Dans cette «pédagogie» drag queen, le fait de travailler 40 heures par semaine et de fonder une famille est une norme bourgeoise oppressive hétérosexuelle et capitaliste qui doit être déconstruite et subvertie. On comprend que pour Kornstein et Keenan, il s’agit d’un projet intellectuel et politique dans lequel des drag queens et des activistes sapent les notions traditionnelles de sexualité en suscitant des désirs transgressifs chez les jeunes enfants. Ils déclarent d’ailleurs que lorsque les drag queens montent sur scène, leur tâche est de perturber le «binaire entre la féminité et la masculinité» et si on ose l’expression, ensemencer la salle avec des thèmes transgressifs en matière de genre afin de briser «le futur reproductif de la famille nucléaire et du mariage monogame».</p> <p>Les lectures de contes par des drag queens n’ont donc de familial que le public visé, en invitant les parents et leurs enfants. Mais le mot «famille» tel qu’utilisé par ces idéologues a un tout autre sens. C’est un code queer, il évoque l’identification avec d’autres queers, et cherche, ici, à faciliter la transition de l’enfant vers une famille choisie, en s’émancipant des dictats normatifs de leurs parents. Ils cherchent à remplacer la famille biologique par la famille idéologique.</p> <p>L'image d'Epinal du fier ouvrier marxiste tel que dépeint par le réalisme socialiste (mais encore «genré») avait quitté la scène historique côté jardin. Le voilà qui revient néanmoins côté «queer», dégenré et dérangé. Mais l'objectif ne semble pas avoir changé: déconstruire pour reconstruire un être nouveau, sans attributs, liquide et transformable, qui a soif de jouissance et de divertissement. Ainsi, ironie ultime de l’histoire: le marxisme de 2023 est un consumérisme militant. Mais tout ceci est une autre histoire qui pourrait commencer par un «iel sera une fois».</p> <hr /> <h4>Avertissement: Si la curiosité est présente dès le plus jeune âge, la nourrir de ce genre de contes ne devrait s’adresser qu’à un public averti. Mieux vaut se renseigner avant d’y emmener ses enfants. <a href="https://www.youtube.com/watch?v=edRW5oRhPMk">Des vidéos existent</a>, pour se faire une idée tant de <a href="https://www.youtube.com/watch?v=nJZdE0rK5Lg">l’impact visuel</a> que peut avoir une lecture faite par un drag queen, que du <a href="https://www.youtube.com/watch?v=CPTJoP9NVmU">choix des contes</a>.</h4> <hr /> <p> </p>', 'content_edition' => 'Des lectures de contes par des drag queens ont eu lieu dans des villes de Suisse romande. Elles ont été bien accueillies à la bibliothèque municipale de Vevey depuis 2022, et se sont également tenues à Genève sans aucune opposition au Musée d’Ethnographie (MEG). Mais depuis peu, après s’être étendues à d’autres villes comme Martigny ou Epalinges, ces lectures ne sont plus si encensées, elles commencent à diviser. Aux Etats-Unis, les «Drag Queen Story Hour» sont maintenant interdites dans certaines régions. Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»? Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la Tribune de Genève en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. Nous abordons des questions liées à l’inclusion et à la différence avec des personnages touchés par ces thématiques. Comme l’histoire d’une fille plus grande que les autres». Vincent David dit comprendre «qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord», mais «qu’il faut venir voir de quoi il s’agit concrètement.» Qu’en est-il réellement? 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Actuel / Drag queen pour enfant: une performance dans l’air du temps
On en entend de plus en plus parler, après avoir conquis les Etats-Unis, les «Drag Story Hour» sont arrivées en Suisse et divisent. Le phénomène est-il aussi inoffensif qu’il se présente?
Lena Rey
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Actuel / Pour ne froisser personne, la police change de formule
Au revoir les «Madame» et «Monsieur», la police genevoise adopte un «Bonjour» neutre afin de s’adapter aux changements de la société. Ce point n’est qu’un aspect d’une évolution plus globale amorcée par l’institution.
Lena Rey
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Je ne m’identifierais jamais à ceux qui utilisent le terme de "merdias" et qui pensent que tous les journalistes sont corrompus. Mais quand un journal comme <em>Le Temps</em> se permet <a href="https://www.letemps.ch/suisse/retour-normalite-passe-loi-covid">d’exprimer ouvertement sa position</a> sur une votation comme il l’a fait avec la loi Covid, il y a quelque chose qui ne va pas.»</p> <p>Wouter s’interroge sur ce qu’est une démocratie où les médias se permettent de se placer en juge de ce qui est bien ou non. «J’ai suspendu mes abonnements, également celui à la <em>Tribune de Genève</em> et à <em>Heidi.news</em> et cela me manque, j’aime apprendre et ouvrir mon horizon, être bouleversé dans mes certitudes. Je leur ai même écrit pour leur signifier ma déception, c’est mon seul pouvoir, ils sont privés, ils font ce qu’ils veulent. Mais la RTS est publique, elle est censée défendre tout le monde. Je n’ai pas déposé plainte pour démontrer que je détiens une vérité alternative, mais dans une démarche citoyenne. Je suis pour la RTS en fait. Tout ce que j’attendais dans la phase de médiation, c’était une remise en question de leur part. S’ils n’avaient pas fait preuve de tant d’arrogance et de mépris, je ne serais même pas allé plus loin. Je me dis que cela peut constituer un moyen de les faire avancer.» </p> <p>Le 28 juin, il a partagé sa victoire sur <a href="https://www.linkedin.com/posts/wouter-van-der-lelij-169abbb8_je-viens-de-remporter-la-plainte-citoyenne-activity-6947662211716632576-jA5x?utm_source=linkedin_share&utm_medium=member_desktop_web">LinkedIn</a>, trois jours plus tard, il avait déjà reçu 1'726 likes et 237 commentaires encenseurs. Indéniablement, il fédère. «Je ne cherche pas à créer un quelconque mouvement ou gonfler mon ego. 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A vrai dire il n’en a aucune idée. «Je crois seulement que c’est un chiffre tout à fait plausible. La propagande médiatique inédite en faveur du "oui" à la loi Covid a choqué un grand nombre de personnes. Tient-on compte des 38% de la population qui a malgré tout voté "non" – est-il satisfait du traitement des informations lui? Au-delà du chiffre exact, il est étonnant que la RTS refuse d’admettre que tout le monde ne trouve pas sa couverture fantastique, même après cette décision de l’AIEP» argue Wouter van der Lelij. </p> <p>Tout homme d’affaires y verrait un marché à prendre, une opportunité de lancer son propre média. Alors bien sûr il y a pensé. «Je n’arrive pas à savoir si c’est ma mission, je ne prétends pas pouvoir faire mieux, c’est un métier. D’ailleurs je suis tellement émotionnel que je ne suis pas sûr d’avoir le recul suffisant» reconnait-il humblement. </p> <h3>La RTS est-elle intouchable?</h3> <p>Presque. L’AIEP ne représente que le volet administratif, celui qui essaie de corriger sans sanctionner. En comparaison, le volet pénal est celui qui punit, et le civil permet d’obtenir réparation. Jusqu’en 2015 l’AIEP avait la possibilité d’infliger une amende, mais cette possibilité n’a jamais été utilisée. En septembre, la RTS devrait recevoir les considérants de la part de l’AIEP, elle aura alors 30 jours pour décider de faire recours au Tribunal Fédéral. Ensuite, elle peut même aller jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour dénoncer une atteinte à sa liberté d’expression, elle l’a déjà fait. Si elle accepte simplement la décision, elle devra informer la commission des mesures qu’elle va prendre en l’interne, pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus. C’est tout. Théoriquement, le <a href="https://www.impressum.ch/fileadmin/user_upload/Dateien/GAV_CCT/Reglement_carte_presse.pdf">règlement de la carte</a> de presse suisse, permet, selon l’article 14, la radiation du registre en cas de violation grave ou répétée de la <a href="https://presserat.ch/wp-content/uploads/2017/08/Meilensteine_fr.pdf">Déclaration des devoirs</a> et des droits du journaliste. Mais là aussi, ce serait du jamais-vu. </p> <h3>On a les médias qu'on mérite</h3> <p>Consciemment ou inconsciemment, nous avons tendance à jouer aux victimes. Pourtant, le monde n’a pas besoin de plus de victimes, ni d’un messie et de ses suiveurs. Ceux qui placent Wouter van der Lelij sur un piédestal se trompent, il ne souhaite pas être un guide, il préfère d’ailleurs laisser cette histoire de plainte derrière lui. En fait, le monde a besoin de plus de gens qui ont une vision.</p> <p>«Les pensées mènent aux sentiments, qui mènent aux actions, qui mènent aux résultats» selon l’homme d’affaires T. Harv Eker, auteur de l’ouvrage <em><a href="https://www.payot.ch/Detail/les_secrets_dun_esprit_millionnaire-t_harv_eker-9782922405415">Les secrets d’un esprit Millionnaire</a></em> et dont le sous-titre est «Maîtrisez le jeu intérieur de la richesse». Quel rapport entre la richesse et le sujet qui nous intéresse ici? Le lien est à chercher du côté de l’enrichissement, il n’est pas forcément matériel, il peut aussi être simplement personnel, intellectuel. «Concentrez votre temps et votre énergie à la création de ce que vous voulez. Concentrez votre temps et votre énergie à penser et agir en allant continuellement de l’avant vers votre but» conseille T. Harv Eker. Si nous voulons un meilleur traitement de l’information, concentrons-nous sur les solutions, pas sur les problèmes. Ce sur quoi on se concentre prend de l’ampleur. Si on consacre de l’énergie à critiquer les médias, on ne fera que diviser un peu plus les camps: les «complotistes» versus «les journalistes». La planète a deux pôles mais elle ne se limite pas à ça, il y a bien des mers et des terres au milieu et il n’y a aucun intérêt à polariser ses habitants. De plus, l’énergie est contagieuse, elle peut se transmettre positivement ou infecter les gens. La pensée négative est le Covid de l’esprit. Au lieu de nous donner de la fièvre, elle nous pousse à nous plaindre. Au lieu de tousser, nous dénigrons. Au lieu d’être fatigués, nous sommes frustrés. Hélas contre ce fléau, personne n’a encore trouvé de vaccin. </p>', 'content_edition' => 'L’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) est une commission extraparlementaire de la Confédération. Elle existe depuis 1984 mais reste encore relativement peu connue du public, même si, depuis quelques mois, les Romands sont de plus en plus nombreux à y avoir recours pour dénoncer un traitement de l’information qu’ils estiment parfois trompeur ou partisan. 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Nous constatons au contraire qu’en situation de crise, le service public rassemble une plus grande frange de la population autour de ses émissions d’information. Les sondages et études effectués chaque année sur notre légitimité et la crédibilité en matière d’information montrent que le public nous accorde toujours une grande confiance. Par exemple, le Digital news report 2022 de Reuters Institute, qui vient de paraître, affiche que seulement 10% de la population ne fait pas confiance à RTS info.» </p> <p>Il n’empêche que si on calcule le 10% de quelque 2 millions de Romands, ça fait bien 200'000 déçus. </p> <h3>L'homme derrière la plainte</h3> <p>C’est Wouter van der Lelij qui, après des hésitations, a décidé de déposer plainte. Peu après les premières mesures sanitaires discriminant une partie des citoyens, cet entrepreneur genevois s’est exprimé sur LinkedIn et, y a généré une forte adhésion. «J’adorais la presse avant. Je ne m’identifierais jamais à ceux qui utilisent le terme de "merdias" et qui pensent que tous les journalistes sont corrompus. Mais quand un journal comme <em>Le Temps</em> se permet <a href="https://www.letemps.ch/suisse/retour-normalite-passe-loi-covid">d’exprimer ouvertement sa position</a> sur une votation comme il l’a fait avec la loi Covid, il y a quelque chose qui ne va pas.»</p> <p>Wouter s’interroge sur ce qu’est une démocratie où les médias se permettent de se placer en juge de ce qui est bien ou non. «J’ai suspendu mes abonnements, également celui à la <em>Tribune de Genève</em> et à <em>Heidi.news</em> et cela me manque, j’aime apprendre et ouvrir mon horizon, être bouleversé dans mes certitudes. Je leur ai même écrit pour leur signifier ma déception, c’est mon seul pouvoir, ils sont privés, ils font ce qu’ils veulent. Mais la RTS est publique, elle est censée défendre tout le monde. 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Je ne souhaite surtout pas me placer en victime, trop de gens – dans lesquels on retrouve notamment ceux qu’on appelle complotistes – le font par rapport à cette crise, ce n’est pas la solution. Ils sont convaincus de détenir le savoir, et moi j’ai de la peine avec les gens qui sont incapables de se remettre en question, cela est valable pour les deux camps. La vraie question est de savoir ce qu’on a appris de tout ça.» Wouter en retire de grandes questions philosophiques sur la vie. Il se fiche de la pluralité scientifique, il veut simplement un débat sociétal et, qu’on se demande si on a vraiment envie de continuer à vivre dans la peur. «Même si la maladie était cinq fois plus létale, veut-on vraiment laisser nos aînés mourir seuls dans les EMS?»</p> <p>Mais lui qui se questionne et ne détient pas de vérité absolue, comment peut-il prétendre que des centaines de milliers de personnes pensent comme lui? A vrai dire il n’en a aucune idée. «Je crois seulement que c’est un chiffre tout à fait plausible. La propagande médiatique inédite en faveur du "oui" à la loi Covid a choqué un grand nombre de personnes. Tient-on compte des 38% de la population qui a malgré tout voté "non" – est-il satisfait du traitement des informations lui? Au-delà du chiffre exact, il est étonnant que la RTS refuse d’admettre que tout le monde ne trouve pas sa couverture fantastique, même après cette décision de l’AIEP» argue Wouter van der Lelij. </p> <p>Tout homme d’affaires y verrait un marché à prendre, une opportunité de lancer son propre média. Alors bien sûr il y a pensé. «Je n’arrive pas à savoir si c’est ma mission, je ne prétends pas pouvoir faire mieux, c’est un métier. D’ailleurs je suis tellement émotionnel que je ne suis pas sûr d’avoir le recul suffisant» reconnait-il humblement. </p> <h3>La RTS est-elle intouchable?</h3> <p>Presque. L’AIEP ne représente que le volet administratif, celui qui essaie de corriger sans sanctionner. En comparaison, le volet pénal est celui qui punit, et le civil permet d’obtenir réparation. Jusqu’en 2015 l’AIEP avait la possibilité d’infliger une amende, mais cette possibilité n’a jamais été utilisée. En septembre, la RTS devrait recevoir les considérants de la part de l’AIEP, elle aura alors 30 jours pour décider de faire recours au Tribunal Fédéral. Ensuite, elle peut même aller jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour dénoncer une atteinte à sa liberté d’expression, elle l’a déjà fait. Si elle accepte simplement la décision, elle devra informer la commission des mesures qu’elle va prendre en l’interne, pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus. C’est tout. Théoriquement, le <a href="https://www.impressum.ch/fileadmin/user_upload/Dateien/GAV_CCT/Reglement_carte_presse.pdf">règlement de la carte</a> de presse suisse, permet, selon l’article 14, la radiation du registre en cas de violation grave ou répétée de la <a href="https://presserat.ch/wp-content/uploads/2017/08/Meilensteine_fr.pdf">Déclaration des devoirs</a> et des droits du journaliste. Mais là aussi, ce serait du jamais-vu. </p> <h3>On a les médias qu'on mérite</h3> <p>Consciemment ou inconsciemment, nous avons tendance à jouer aux victimes. Pourtant, le monde n’a pas besoin de plus de victimes, ni d’un messie et de ses suiveurs. Ceux qui placent Wouter van der Lelij sur un piédestal se trompent, il ne souhaite pas être un guide, il préfère d’ailleurs laisser cette histoire de plainte derrière lui. En fait, le monde a besoin de plus de gens qui ont une vision.</p> <p>«Les pensées mènent aux sentiments, qui mènent aux actions, qui mènent aux résultats» selon l’homme d’affaires T. Harv Eker, auteur de l’ouvrage <em><a href="https://www.payot.ch/Detail/les_secrets_dun_esprit_millionnaire-t_harv_eker-9782922405415">Les secrets d’un esprit Millionnaire</a></em> et dont le sous-titre est «Maîtrisez le jeu intérieur de la richesse». Quel rapport entre la richesse et le sujet qui nous intéresse ici? Le lien est à chercher du côté de l’enrichissement, il n’est pas forcément matériel, il peut aussi être simplement personnel, intellectuel. «Concentrez votre temps et votre énergie à la création de ce que vous voulez. Concentrez votre temps et votre énergie à penser et agir en allant continuellement de l’avant vers votre but» conseille T. Harv Eker. Si nous voulons un meilleur traitement de l’information, concentrons-nous sur les solutions, pas sur les problèmes. Ce sur quoi on se concentre prend de l’ampleur. Si on consacre de l’énergie à critiquer les médias, on ne fera que diviser un peu plus les camps: les «complotistes» versus «les journalistes». La planète a deux pôles mais elle ne se limite pas à ça, il y a bien des mers et des terres au milieu et il n’y a aucun intérêt à polariser ses habitants. De plus, l’énergie est contagieuse, elle peut se transmettre positivement ou infecter les gens. La pensée négative est le Covid de l’esprit. Au lieu de nous donner de la fièvre, elle nous pousse à nous plaindre. Au lieu de tousser, nous dénigrons. Au lieu d’être fatigués, nous sommes frustrés. Hélas contre ce fléau, personne n’a encore trouvé de vaccin. </p>', 'content_edition' => 'L’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) est une commission extraparlementaire de la Confédération. Elle existe depuis 1984 mais reste encore relativement peu connue du public, même si, depuis quelques mois, les Romands sont de plus en plus nombreux à y avoir recours pour dénoncer un traitement de l’information qu’ils estiment parfois trompeur ou partisan. 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Actuel / Loi Covid et pluralité: la RTS épinglée
Une plainte a récemment été admise par l’AIEP contre un reportage de la RTS. La pluralité des opinions n’a pas été respectée. Quel poids a vraiment cette décision?
Lena Rey
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Mais en dehors de la projection de protection subjective que constituent les abris dans nos esprits, sommes-nous si bien préparés face aux menaces? </p> <p>Pour répondre aux questions qu’une grande partie que la population se pose sur les répercutions que la guerre peut avoir sur notre pays, le Conseiller fédéral Guy Parmelin a répondu à l’invitation de l’UDC Genève qui organisait le 18 mai 2022, un débat public sur la pénurie d’électricité, la sécurité alimentaire, le pouvoir d’achat et la neutralité. Il n’y a qu’en Suisse qu’après la partie plus formelle – type conférence de presse – on peut boire un verre de blanc et manger une raclette avec un Conseiller fédéral.</p> <h3>Approvisionnement énergétique</h3> <p>Guy Parmelin a tout d’abord été interpellé sur le risque de pénurie d’électricité. «La Suisse a la chance de posséder des barrages et actuellement encore, des centrales nucléaires. Cela étant, tout est interconnecté en Europe, les pénuries comme les surplus saisonniers. 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Sur ce point particulier, le Conseil fédéral a une mission importante: il doit veiller à assurer suffisamment tôt, sur les marchés internationaux, la disponibilité des moyens de production que sont les fertilisants et les engrais, et à sécuriser les importations d’huiles, voire de céréales.» </p> <p>Le Conseiller fédéral reconnaît que «nous importons beaucoup d’Allemagne, de France, du Canada et des Etats-Unis, c’est une vulnérabilité en cas de restriction très forte sur les marchés internationaux, parce que nous ne sommes pas un client régulier. Les pays exportateurs vont servir en priorité les pays avec lesquels ils ont des relations commerciales suivies. S’il devait y avoir une fermeture des frontières, ou l’impossibilité d’importer certains produits, nous devrions changer nos comportements alimentaires. Par exemple, au lieu de produire des céréales fourragères ou du maïs pour le bétail ou la volaille, il faudrait se diriger vers une diminution de la consommation de viande et produire en lieu et place, des calories végétales.» </p> <p>Un constat partagé sur certains points par Loïc Bardet, directeur d’AGORA, l’organisation faîtière de l’agriculture romande. «Même si on a un fort potentiel économique, on reste un pays qui représente un petit volume de marché. De plus, nous n’avons pas d’accès maritime, alors dans le cas d’une forte pénurie qui concernerait les pays voisins, les marchandises que nous importons pourraient intéresser les pays de transit. On pourrait dire que c’est une politique de fiction mais on a eu l’exemple avec les masques au début du Covid, ils avaient été retenus quelques temps en Allemagne, ce n’est qu’après des négociations qu’ils avaient été débloqués. Pourtant, c’était un objet moins important que la nourriture.» Mais Loïc Bardet siège avec voix consultative au comité de l’Union suisse des paysans (USP) qui est en désaccord avec certaines décisions fédérales. «La Suisse n’a jamais été un pays autarcique, il n’y a qu’au niveau de la production animale que nous sommes auto-suffisants. L’une des solutions évoquées par Guy Parmelin, qui consiste à réduire la consommation de viande, on la retrouve dans les milieux écologiques. Mais cette préconisation de privilégier les végétaux est en contradiction avec la récente approbation du premier <a href="https://www.blw.admin.ch/blw/fr/home/politik/agrarpolitik/parlamentarischeinitiative.html">train d’ordonnances</a> pour une eau portable propre et une agriculture plus durable par le Conseil fédéral.» </p> <p>Sa mise en œuvre, à savoir «réduire le risque de l’utilisation de pesticides» est critiquée par le comité de l’USP. Ils ont d’ailleurs adressé une <a href="https://www.sbv-usp.ch/fr/decisions-incomprehensibles-du-conseil-federal/">lettre ouverte</a> au Conseil fédéral, dénonçant des mesures qui vont affaiblir considérablement la production alimentaire indigène. Ils mettent notamment en avant le fait que ces décisions sont d’autant moins compréhensibles compte tenu de la guerre en Ukraine et des difficultés qui en découlent pour l’approvisionnement alimentaire international. Le problème, c’est notamment «la conversion de 3,5% des meilleures terres arables en surfaces de <a href="http://www.bff-spb.ch/">promotions de la biodiversité (SPB)</a>. Ce qui priverait la production alimentaire de 10'000 hectares alors que 19% de la surface agricole utile est déjà exploitée comme SPB.» Loïc Bardet s’étonne effectivement de telles décisions alors que nous sommes «potentiellement dans une situation d’urgence».</p> <p>La nouvelle qui peut rassurer, c’est que Guy Parmelin a précisé que de toute façon, nous avons un système de stocks obligatoires. «C’est l’économie privée qui gère ces stocks qui couvrent, selon les denrées alimentaires, 4 à 5 mois de besoins. Le cas échéant, c’est la Confédération, sur demande et après analyse, qui ordonne leur libération sous la surveillance de l’Office fédéral de l’approvisionnement économique. 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C’est pourquoi ils nous recommandent de consommer <a href="https://ww2.sig-ge.ch/particuliers/demarches-et-factures/consommation-facturation/eco-bonus-electricite/conseils">moins</a> et mieux.</p> <h3>Solutions</h3> <p>Le parlement a proposé de réduire la TVA sur l’essence, d’octroyer des chèques spécifiques de manière ciblée ou des prestations complémentaires pour viser les personnes à faibles revenus. «Mais tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il serait prématuré et contreproductif de prendre des mesures aujourd’hui déjà. Nul ne sait comment cette crise va évoluer. L’efficacité d’une mesure dépend de trois facteurs: elle doit être ciblée, limitée dans le temps et déployer ses effets rapidement.»</p> <p>On accuse souvent les médias de catastrophisme dès qu’un article s’intéresse aux menaces, comme ceux sur les <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/12910503-quatre-cantons-romands-sousdotes-en-abris-de-protection-civile.html">places d’abri</a>. Mais j’espère tout de même qu’il reste possible d’être informatif sans être alarmiste. En tout cas ne voyez pas, dans ce qui précède, une racoleuse volonté de vous affoler. Un formateur dans le domaine de la sécurité m’a appris un jour que «mieux vaut vivre parano que mourir étonné». Je pourrais aussi citer Leonard de Vinci, connu également pour son art militaire: «ne pas prévoir, c’est déjà gémir». </p> <p>A chacun de faire sa propre analyse des risques, trouver le bon dosage entre fatalisme et survivalisme. L’impuissance est l’un des sentiments les plus pénibles à éprouver, engendrant peur, colère puis ressentiment. Mieux vaut se concentrer sur ce que nous pouvons maîtriser et transformer ces éléments négatifs en énergie motrice. 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Pour répondre aux questions qu’une grande partie que la population se pose sur les répercutions que la guerre peut avoir sur notre pays, le Conseiller fédéral Guy Parmelin a répondu à l’invitation de l’UDC Genève qui organisait le 18 mai 2022, un débat public sur la pénurie d’électricité, la sécurité alimentaire, le pouvoir d’achat et la neutralité. Il n’y a qu’en Suisse qu’après la partie plus formelle – type conférence de presse – on peut boire un verre de blanc et manger une raclette avec un Conseiller fédéral. Guy Parmelin a tout d’abord été interpellé sur le risque de pénurie d’électricité. «La Suisse a la chance de posséder des barrages et actuellement encore, des centrales nucléaires. Cela étant, tout est interconnecté en Europe, les pénuries comme les surplus saisonniers. Du côté du pétrole et du gaz, nous sommes à 100% dépendants de l’étranger. 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Actuel / Pénuries, faut-il en faire un fromage?
Bonne nouvelle, nous sommes autosuffisants en raclette et en côtelettes. Ce ne sera certainement pas au goût de certains Verts du bout du lac, mais c’est bien le seul domaine où la Suisse ne risque pas d’être frappée de pénurie.
Lena Rey
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Il définit le crédit social comme étant «un courant de pensée juridique qui voudrait qu’on puisse ôter aux individus leur libre arbitre avec des incitations qui auraient pour but de normer les comportements humains, en impliquant par essence une surveillance de masse.» </p> <p>Selon lui, la circulation routière serait un bon point de départ. Il prend l’exemple de la boite noire sur les véhicules. <a href="https://www.20min.ch/fr/story/une-boite-noire-dans-chaque-nouvelle-voiture-286293285965">La presse en a récemment parlé</a>, les nouvelles voitures mises sur le marché dès juillet 2022 seront équipées d’un enregistreur de données d’accident, comme celui présent dans les avions. Tout y sera enregistré, l’accélération, la vitesse, le freinage, l’usage des clignotants. Pour Maître Rezki, «on pourrait tracer tous les comportements, et attribuer à chaque conducteur des récompenses ou des sanctions».</p> <p>En Suisse, est-ce que notre Constitution permettrait une telle dérive? Pour Yacine Rezki, la réponse est oui. «On peut tout à fait imaginer qu’une loi fédérale puisse aller à l’encontre de certains principes constitutionnels. C’était une volonté du législateur de dire qu’il n’incombe pas aux juges de déterminer si une loi est contraire à la Constitution ou non, on fait confiance au parlement et au peuple qui sont les gardes fous.» </p> <p>Cela nous conduit à une situation déjà observée dans le contexte pandémique, si nous votons pour l’application de lois contraires à la Constitution, alors nous ne sommes plus ses garants, nous autorisons sa violation.</p> <p>Certains affirment malgré tout que le crédit social est impossible en démocratie. Reste à savoir quelle définition nous donnons à ce mot. Pour l’avocat genevois, le crédit social n’est pas impossible en démocratie si on la réduit au fait de pouvoir voter. «Si par contre on admet que la démocratie est le droit au libre arbitre, à la souveraineté personnelle, un contre-pouvoir réel, la transparence et la possibilité de revenir en arrière sur certains processus, alors non ça n’est pas compatible». </p> <h3>Des dérives déjà existantes</h3> <p>Stéphane Werly, préposé cantonal à la protection des données du canton de Genève, voit des similitudes avec le système de récompense dans le domaine de la santé. «Depuis quelques années, sur la base du volontariat, des montres connectées sont proposées par des compagnies d’assurance maladie en échange de rabais. Le problème de ces montres c’est que les données vont sur le cloud et, potentiellement, n’importe qui pourrait voir que vous faites de la course à pied 3 fois par semaine ou au contraire que vous n’avez pas fait vos 2'000 pas par jour et que vous avez pris 2 kilos.» </p> <p>Alexis Pfefferle, avocat de formation, actif dans le domaine de la sécurité numérique, rédigeait en 2018 un article très intéressant intitulé «<a href="https://blogs.letemps.ch/alexis-pfefferle/2018/06/13/la-montre-connectee-reine-des-espionnes/">La montre connectée, reine des espionnes</a>». Selon lui, le fait que vous courriez 10 km par jour n’a aucun intérêt, les obligations de l’assurance de base restent les mêmes. Ce qui a de la valeur provient du GPS. «Les métadonnées de géolocalisation en continu sont une mine insoupçonnée d’informations très personnelles.»</p> <p>Questionné sur les observations de Maître Rezki, Stéphane Werly confirme certaines craintes. «C’est vrai qu’on a déjà vu une forme de crédit social avec le certificat Covid. A la différence de ce dernier, le Conseil fédéral ne pourrait pas édicter des règles de droit sous la forme d’une ordonnance pour instaurer le crédit social. Seule une loi, soumise au référendum facultatif, pourrait le permettre. Mais cela me paraît peu probable que nous arrivions à une situation comme en Chine, on est quand même dans un autre régime et, il faudrait une base légale claire. Par exemple, est-ce que ceux qui fument pourraient encore acheter des cigarettes? Et si j’ai une dette hypothécaire importante, est-ce bon ou serais-je ostracisé? 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En Suisse, avons-nous trop longtemps vécu au sommet de la pyramide de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins">Maslow</a>, trop déconnectés de la réalité des besoins physiologiques pour être conscients du vent qui tourne? Si on ne connaît que la liberté, est-on capable d’identifier à temps une restriction de nos droits? Sommes-nous prêts à accepter toutes les technologies, nous faire offrir des chevaux de Troie? Avec le développement du <a href="https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/digital-id-wallet">digital wallet</a> résolu à s’imposer partout, et les autres services proposés par les licornes chinoises (en économie, désigne une startup dans les nouvelles technologies, valorisée à au moins un milliard de dollars), ne sommes-nous pas en train de franchir la ligne rouge? N’est-ce pas le moment où les sirènes retentissent pour nous réveiller? Si nous vivons en démocratie, il n’est pas trop tard pour stopper la machine, à moins que ça aussi, ne soit qu’une chimère de plus.</p> <hr /> <h3>Pour aller plus loin: trois questions à Me Yacine Rezki</h3> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1652338895_491_3_original.png" class="img-responsive img-fluid center " width="273" height="167" /></p> <p><strong>Est-ce que la Suisse aurait le choix si l’Union européenne venait à instaurer le crédit social de façon généralisée?</strong></p> <p>Comme la Suisse fait partie d’un ensemble géopolitique, il serait possible qu’elle soit contrainte de le reprendre d’une manière ou d’une autre. 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Je trouve que la France devrait vite adopter notre système de crédit social, pour régler les mouvements sociaux. Il n’y aurait jamais eu les gilets jaunes, on aurait détecté ça avant qu’ils agissent».</p> <p>Selon ce chercheur, le Cambodge, le Sri Lanka, le Chili et la Pologne seraient intéressés par ce système. Progressivement, le Big Brother chinois s’exporte. La Chine développe actuellement un immense plan d’investissement de mille milliards de dollars afin de renforcer ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Grâce à ce projet baptisé <i>Les nouvelles routes de la soie numériques</i> par Xi Jinping, 60 à 80 pays devraient pouvoir bénéficier des technologies de surveillance chinoise.</p> <h3>Et en Suisse?</h3> <p>La situation a en tout cas attiré l’attention d’un avocat genevois, Maître Yacine Rezki. Il définit le crédit social comme étant «un courant de pensée juridique qui voudrait qu’on puisse ôter aux individus leur libre arbitre avec des incitations qui auraient pour but de normer les comportements humains, en impliquant par essence une surveillance de masse.» </p> <p>Selon lui, la circulation routière serait un bon point de départ. Il prend l’exemple de la boite noire sur les véhicules. <a href="https://www.20min.ch/fr/story/une-boite-noire-dans-chaque-nouvelle-voiture-286293285965">La presse en a récemment parlé</a>, les nouvelles voitures mises sur le marché dès juillet 2022 seront équipées d’un enregistreur de données d’accident, comme celui présent dans les avions. Tout y sera enregistré, l’accélération, la vitesse, le freinage, l’usage des clignotants. Pour Maître Rezki, «on pourrait tracer tous les comportements, et attribuer à chaque conducteur des récompenses ou des sanctions».</p> <p>En Suisse, est-ce que notre Constitution permettrait une telle dérive? Pour Yacine Rezki, la réponse est oui. «On peut tout à fait imaginer qu’une loi fédérale puisse aller à l’encontre de certains principes constitutionnels. C’était une volonté du législateur de dire qu’il n’incombe pas aux juges de déterminer si une loi est contraire à la Constitution ou non, on fait confiance au parlement et au peuple qui sont les gardes fous.» </p> <p>Cela nous conduit à une situation déjà observée dans le contexte pandémique, si nous votons pour l’application de lois contraires à la Constitution, alors nous ne sommes plus ses garants, nous autorisons sa violation.</p> <p>Certains affirment malgré tout que le crédit social est impossible en démocratie. Reste à savoir quelle définition nous donnons à ce mot. Pour l’avocat genevois, le crédit social n’est pas impossible en démocratie si on la réduit au fait de pouvoir voter. «Si par contre on admet que la démocratie est le droit au libre arbitre, à la souveraineté personnelle, un contre-pouvoir réel, la transparence et la possibilité de revenir en arrière sur certains processus, alors non ça n’est pas compatible». </p> <h3>Des dérives déjà existantes</h3> <p>Stéphane Werly, préposé cantonal à la protection des données du canton de Genève, voit des similitudes avec le système de récompense dans le domaine de la santé. «Depuis quelques années, sur la base du volontariat, des montres connectées sont proposées par des compagnies d’assurance maladie en échange de rabais. Le problème de ces montres c’est que les données vont sur le cloud et, potentiellement, n’importe qui pourrait voir que vous faites de la course à pied 3 fois par semaine ou au contraire que vous n’avez pas fait vos 2'000 pas par jour et que vous avez pris 2 kilos.» </p> <p>Alexis Pfefferle, avocat de formation, actif dans le domaine de la sécurité numérique, rédigeait en 2018 un article très intéressant intitulé «<a href="https://blogs.letemps.ch/alexis-pfefferle/2018/06/13/la-montre-connectee-reine-des-espionnes/">La montre connectée, reine des espionnes</a>». Selon lui, le fait que vous courriez 10 km par jour n’a aucun intérêt, les obligations de l’assurance de base restent les mêmes. Ce qui a de la valeur provient du GPS. «Les métadonnées de géolocalisation en continu sont une mine insoupçonnée d’informations très personnelles.»</p> <p>Questionné sur les observations de Maître Rezki, Stéphane Werly confirme certaines craintes. «C’est vrai qu’on a déjà vu une forme de crédit social avec le certificat Covid. A la différence de ce dernier, le Conseil fédéral ne pourrait pas édicter des règles de droit sous la forme d’une ordonnance pour instaurer le crédit social. Seule une loi, soumise au référendum facultatif, pourrait le permettre. Mais cela me paraît peu probable que nous arrivions à une situation comme en Chine, on est quand même dans un autre régime et, il faudrait une base légale claire. Par exemple, est-ce que ceux qui fument pourraient encore acheter des cigarettes? Et si j’ai une dette hypothécaire importante, est-ce bon ou serais-je ostracisé? Sinon ce serait le début de l’arbitraire et, effectivement, le risque de tomber dans le système chinois.» </p> <p>Sous l’angle de la protection des données, le préposé constate une augmentation des dérives. «Malheureusement, on entend souvent les gens dire: Je n’ai rien à me reprocher, donc vous pouvez prendre toutes les données que vous voulez. Il y a une énorme augmentation des caméras partout. Néanmoins, il y a des règles à respecter, la pose de la caméra doit être justifiée, on doit notamment vous prévenir que vous êtes filmé, dans le cadre des écoles, le système de vidéosurveillance ne doit pas tourner pendant les cours.»</p> <h3>Cheval de Troie</h3> <p>«D’abord, il faut la paix et la stabilité, que chacun vive bien. Et après seulement, on réfléchira aux droits de l’homme», selon le théoricien du crédit social. En Suisse, avons-nous trop longtemps vécu au sommet de la pyramide de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins">Maslow</a>, trop déconnectés de la réalité des besoins physiologiques pour être conscients du vent qui tourne? Si on ne connaît que la liberté, est-on capable d’identifier à temps une restriction de nos droits? Sommes-nous prêts à accepter toutes les technologies, nous faire offrir des chevaux de Troie? Avec le développement du <a href="https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/digital-id-wallet">digital wallet</a> résolu à s’imposer partout, et les autres services proposés par les licornes chinoises (en économie, désigne une startup dans les nouvelles technologies, valorisée à au moins un milliard de dollars), ne sommes-nous pas en train de franchir la ligne rouge? N’est-ce pas le moment où les sirènes retentissent pour nous réveiller? Si nous vivons en démocratie, il n’est pas trop tard pour stopper la machine, à moins que ça aussi, ne soit qu’une chimère de plus.</p> <hr /> <h3>Pour aller plus loin: trois questions à Me Yacine Rezki</h3> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1652338895_491_3_original.png" class="img-responsive img-fluid center " width="273" height="167" /></p> <p><strong>Est-ce que la Suisse aurait le choix si l’Union européenne venait à instaurer le crédit social de façon généralisée?</strong></p> <p>Comme la Suisse fait partie d’un ensemble géopolitique, il serait possible qu’elle soit contrainte de le reprendre d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs on le voit, les boîtes noires dans les véhicules, c’est une règle de l’Union européenne que la Suisse reprend, on s’est aligné.</p> <p><strong>Va-t-on y être soumis d'une autre manière?</strong></p> <p>L’Etat chinois prévoit d’imposer une forme de crédit social aux sociétés étrangères qui souhaitent collaborer avec elle, ce qui fait que les entreprises occidentales vont être sensibilisées à ce mécanisme.</p> <p><strong>Qu'est-ce qui vous inquiète là-dedans?</strong></p> <p>Ce nouveau courant de penser le droit pourrait se décliner à tous les domaines. On ne sanctionne plus mais on incite. Or la sanction est très encadrée, il y a des droits procéduraux et des mécanismes de protection. Partons du principe qu’il n’y a plus que des récompenses et que tout le monde peut les obtenir, cela devient la norme et, ne pas l’obtenir devient une sanction. Avec la loi Covid, on a bien vu que le fait de pouvoir aller au restaurant était présenté comme une récompense. 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Cette nouvelle version du totalitarisme s’est accélérée avec la pandémie. Des caméras thermiques permettent même de débusquer les personnes fiévreuses. Elles sont embarquées sur les casques des policiers et dans les transports publics. L’arsenal du gouvernement ne semble pas vouloir s’arrêter là, même des drones sont utilisés. A court terme, ce sont 2,76 milliards de caméras qui sont envisagées. 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Actuel / Venu de Chine, le crédit social se répand en Europe
On le disait dystopique, on le contemplait effarés dans la fiction «Black Mirror» en 2016, il est pourtant devenu réalité en Chine en 2020, et fait des petits rapidement. Le premier né est italien. Le second pourrait-il être suisse?
Lena Rey
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Ce constat amène une citation du livre dont il sera question dans cet article: «On acquiert ainsi l’impression que la civilisation est quelque chose d’imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s’approprier les moyens de puissance et de coercition.» (Sigmund Freud, L’Avenir d’une illusion)</p> <p>Alors s’il n’existe plus rien d’autre que le droit à l’autodétermination, étant donné que ce texte ne peut pas me dire ce qu’il est, puisque les mots qui le constituent viennent de moi, je le laisserai se définir lui-même. Dans ce cas, ceci n’est pas un article. Je vais simplement vous partager un vendredi soir surréaliste qui m’a marquée, ainsi que tous ceux qui l’ont vécu, voici mon récit.</p> <p>Nous sommes le vendredi 29 avril 2022, il est 19h et des poussières. Le Centre de psychanalyse de Suisse romande accueille ses membres pour une conférence publique dans les murs de l’Uni Bastions à Genève – qui précisons-le, n’était nullement liée à l’organisation. <a href="https://www.unige.ch/lejournal/vie-unige/en-bref/diplomes/">L’Université</a> a d’ailleurs déclaré à des confrères, s’engager contre la transphobie par différentes actions. Nous avons en tête celle, récente, de supprimer l’indication «Monsieur» ou «Madame» sur les diplômes délivrés dès 2023, même pour ceux – majoritaires – qui ne se sentent pas offensés par cette formule d’appel. </p> <p>Tout le monde est donc installé, les derniers soucis techniques pour la retransmission sur Zoom sont en train d’être réglés, quand un groupe de militants et d’étudiants entre dans la salle en criant: «Cette conférence n’aura pas lieu, vous pouvez rentrer chez vous.»</p> <h3>Petit florilège de leur discours au mégaphone</h3> <p>«La transidentité n’est pas une maladie ou un nouveau virus qui se repend à travers TikTok et Instagram et les réseaux sociaux comme vous le dites. C’est une réalité sociale dont la complexité est entravée par un système de santé centré sur des normes binaires, blanches et hétérosexuelles, qui ne se préoccupent pas des besoins des personnes concernées, qui tentent de se questionner, de vous questionner sur vos discours et pratiques cliniques transphobes binaires et paternalistes. Les pratiques psychiatriques, psychanalytiques nous heurtent, nous font douter de notre existence et nous poussent dans nos retranchements psychologiques les plus douloureux. Souvenez-vous que les suicides de nos adeptes trans sont des meurtres accomplis dans le silence le plus total. Meurtres exercés par le système médical, juridique, économique et policier, qui entretient notre exclusion. Les enfants transgenres et non binaires ne sont pas des impostures, il est temps d’écouter les enfants transgenres et les soutenir dans leur parcours.»</p> <p>Quand Céline Masson essaie de discuter, invite même les crieurs à prendre part au débat, la réponse est «Non, parce que votre psychanalyse elle tue, votre transphobie elle tue.» Suivi par une sorte de litanie disant: «Et vos enfants seront comme nous», avant de scander à l’unisson «PSYS, TRANSPHOBES, ASSASSINS!»</p> <p>A quoi ressemblait le militant d’hier? Celui de mai 68 par exemple. Car ceux d’aujourd’hui sont pour le moins curieux. Ils sont investis de la mission d’imposer à autrui leurs convictions. Leurs croyances, leurs valeurs sont-elles supérieures aux autres? N’est-ce pas leur piètre affirmation d’eux qui les enferme dans un dogme boiteux? Car même dans la bienpensante Convention européenne des droits de l’homme, le prosélytisme ne correspond pas à un droit indérogeable. Il est possible d’émettre des restrictions à ce droit. «<a href="https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/1974/2151_2151_2151/fr">La liberté de manifester sa religion ou ses convictions</a> ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.»</p> <p>La religion de ces gentils manifestants s’est octroyé des droits moralisateurs qui violent même la sacro-sainte liberté. Quoi qu’il en soit, le dialogue est resté fermé, les voies de leur seigneur sont impénétrables. </p> <p>Plusieurs personnes ont tenté de discuter, j’en fais partie. Vu que les protestataires se plaignaient notamment de ne jamais avoir l’occasion de s’exprimer, malgré les nombreux films, articles et autres vitrines à leur cause, je me suis présentée comme journaliste. Ignorée par tous, j’ai réussi à interpeller une personne que je ne vais pas me risquer à mégenrer. </p> <h3>Drôle de dialogue</h3> <p>Lena: - Pourquoi vous ne voulez pas discuter?</p> <p>Personne 1: - Parce qu’on ne veut pas parler avec des transphobes!</p> <p>Lena: - Vous considérez les psychanalystes comme étant transphobes, mais moi je suis journaliste. </p> <p>Personne 1: - Vous êtes venue assister à la conférence alors c’est pareil. </p> <p>Lena: - Vous interrompez une conférence, on vous offre l’occasion de vous exprimer, pourquoi rester fermés?</p> <p>Personne 1: - On a déjà dit tout ce qu’on avait à dire, vous avez entendu notre discours.</p> <p>Lena: - Oui mais crier dans un mégaphone n’est pas le meilleur moyen de livrer un message clair, les idées passent mieux quand on parle calmement.</p> <p>Là, la personne commence à me frapper le bras en me défiant du regard.</p> <p>Lena: - Je t’énerve? Tu veux me frapper? Alors vas-y, mais je ne crois pas que cela va servir ta cause. </p> <p>Personne 1: - De quel droit tu viens te mettre là au milieu de nous? Tu l’as cherché. </p> <p>Ils ont en tout cas réussi à faire déplacer l’ensemble des participants, en pleine <a href="https://anousdejouer.ch/Critical-Mass-Geneve">Critical Mass</a>, pour assister à la conférence dans d’exigus locaux privés. </p> <h3>Pourquoi cet ouvrage est-il hérétique aux yeux du C.R.A.Q?</h3> <p>Ceux qui ont bloqué la tenue de la conférence à l’université de Genève, c’est le <a href="https://craq.ch/">C.R.A.Q.</a> (Collectif Radical d’Action Queer), «un collectif militant basé à Genève en non-mixité transpédégouinebi.» Le livre qui fait tant couler d’encre, c’est celui des psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson, <a href="https://www.editions-observatoire.com/content/La_fabrique_de_l%25E2%2580%2599enfant_transgenre"><em>La fabrique de l’enfant-transgenre</em>,</a> dont le sous-titre est «Comment protéger les mineurs d’un scandale sanitaire?» Les activistes jugent son contenu transphobe. «Un mot détourné de son sens qui ne veut plus dire grand-chose» selon les deux femmes. «On ne peut pas avoir la phobie des gens.» </p> <p>Leur livre porte sur l’augmentation des demandes de changement de sexe chez les enfants et les adolescents. Le facteur de multiplication se situe entre x10 et x40 depuis une dizaine d’années. «C’est ce phénomène qui nous interpelle et non les choix des adultes transgenres appelés auparavant transsexuels: ils ont toujours existé de façon très minoritaire et, pas plus que d’autres minorités, ne doivent faire l’objet de discriminations. Que ces personnes aient "droit à l’indifférence", c’est-à-dire le droit de vivre de façon banalisée, voilà qui est incontestable: c’est un impératif moral de toute société démocratique.» </p> <h3>Téméraires mais pas courageux</h3> <p>J’ai pensé que l’étrange petit échange précédemment retranscrit dans cet article était dû à l’effet de groupe. Mais plus tard dans la soirée, j’ai eu l’occasion d’invalider cette théorie. Dans le tram, j’ai croisé deux autres personnes qui avaient pris part à la manifestation. Pour l’une d’elles, je n’avais aucun doute, son look était reconnaissable. Je suis allée leur parler.</p> <p>Lena: - C’est vous qui êtes intervenus à l’Uni Bastions avant?</p> <p>Pas de réponse.</p> <p>Lena: - Je vous reconnais, vous êtes venus bloquer la conférence.</p> <p>Personne 2: - Je ne vois pas de quoi vous parlez.</p> <p>Lena: - Attendez, j’ai une photo. C’est bien vous là?! </p> <p>Personne 2: - Non c’est pas moi. </p> <p>Où est le courage des opinions? On entame des actions qu’on n’assume pas derrière? On voudrait changer le monde mais on n’ose pas se confronter aux grands méchants adultes?</p> <p>Je peux comprendre, car savoir qui on est, s’accepter, s’aimer, s’affirmer, ça prend du temps et, c’est peut-être par là qu’il faudrait commencer avant de s’autodéterminer, au risque sinon de se réveiller un matin, avec une nageoire de dauphin sur le dos comme Gerald Broflovski. (Personnage de la série animée South Park qui a, sur un coup de tête, subi une <a href="https://www.southpark.de/en/video-clips/hhwbaj/south-park-transpecies">dolphinoplastie</a>. <a href="https://www.southpark.de/en/video-clips/rr8kam/south-park-garrison-goes-wild" target="_blank" rel="noopener">Saison 9 – épisode 1).</a></p> <p>Comme l’a dit le pédiatre Donald Winnicott «La vie est elle-même une thérapie qui a du sens.»</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-vendredi-soir-a-geneve-et-ceci-pourrait-ne-pas-etre-un-article', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 631, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 13151, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Ce constat amène une citation du livre dont il sera question dans cet article: «On acquiert ainsi l’impression que la civilisation est quelque chose d’imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s’approprier les moyens de puissance et de coercition.» (Sigmund Freud, L’Avenir d’une illusion)</p> <p>Alors s’il n’existe plus rien d’autre que le droit à l’autodétermination, étant donné que ce texte ne peut pas me dire ce qu’il est, puisque les mots qui le constituent viennent de moi, je le laisserai se définir lui-même. Dans ce cas, ceci n’est pas un article. Je vais simplement vous partager un vendredi soir surréaliste qui m’a marquée, ainsi que tous ceux qui l’ont vécu, voici mon récit.</p> <p>Nous sommes le vendredi 29 avril 2022, il est 19h et des poussières. Le Centre de psychanalyse de Suisse romande accueille ses membres pour une conférence publique dans les murs de l’Uni Bastions à Genève – qui précisons-le, n’était nullement liée à l’organisation. <a href="https://www.unige.ch/lejournal/vie-unige/en-bref/diplomes/">L’Université</a> a d’ailleurs déclaré à des confrères, s’engager contre la transphobie par différentes actions. Nous avons en tête celle, récente, de supprimer l’indication «Monsieur» ou «Madame» sur les diplômes délivrés dès 2023, même pour ceux – majoritaires – qui ne se sentent pas offensés par cette formule d’appel. </p> <p>Tout le monde est donc installé, les derniers soucis techniques pour la retransmission sur Zoom sont en train d’être réglés, quand un groupe de militants et d’étudiants entre dans la salle en criant: «Cette conférence n’aura pas lieu, vous pouvez rentrer chez vous.»</p> <h3>Petit florilège de leur discours au mégaphone</h3> <p>«La transidentité n’est pas une maladie ou un nouveau virus qui se repend à travers TikTok et Instagram et les réseaux sociaux comme vous le dites. C’est une réalité sociale dont la complexité est entravée par un système de santé centré sur des normes binaires, blanches et hétérosexuelles, qui ne se préoccupent pas des besoins des personnes concernées, qui tentent de se questionner, de vous questionner sur vos discours et pratiques cliniques transphobes binaires et paternalistes. Les pratiques psychiatriques, psychanalytiques nous heurtent, nous font douter de notre existence et nous poussent dans nos retranchements psychologiques les plus douloureux. Souvenez-vous que les suicides de nos adeptes trans sont des meurtres accomplis dans le silence le plus total. Meurtres exercés par le système médical, juridique, économique et policier, qui entretient notre exclusion. Les enfants transgenres et non binaires ne sont pas des impostures, il est temps d’écouter les enfants transgenres et les soutenir dans leur parcours.»</p> <p>Quand Céline Masson essaie de discuter, invite même les crieurs à prendre part au débat, la réponse est «Non, parce que votre psychanalyse elle tue, votre transphobie elle tue.» Suivi par une sorte de litanie disant: «Et vos enfants seront comme nous», avant de scander à l’unisson «PSYS, TRANSPHOBES, ASSASSINS!»</p> <p>A quoi ressemblait le militant d’hier? Celui de mai 68 par exemple. Car ceux d’aujourd’hui sont pour le moins curieux. Ils sont investis de la mission d’imposer à autrui leurs convictions. Leurs croyances, leurs valeurs sont-elles supérieures aux autres? N’est-ce pas leur piètre affirmation d’eux qui les enferme dans un dogme boiteux? Car même dans la bienpensante Convention européenne des droits de l’homme, le prosélytisme ne correspond pas à un droit indérogeable. Il est possible d’émettre des restrictions à ce droit. «<a href="https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/1974/2151_2151_2151/fr">La liberté de manifester sa religion ou ses convictions</a> ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.»</p> <p>La religion de ces gentils manifestants s’est octroyé des droits moralisateurs qui violent même la sacro-sainte liberté. Quoi qu’il en soit, le dialogue est resté fermé, les voies de leur seigneur sont impénétrables. </p> <p>Plusieurs personnes ont tenté de discuter, j’en fais partie. Vu que les protestataires se plaignaient notamment de ne jamais avoir l’occasion de s’exprimer, malgré les nombreux films, articles et autres vitrines à leur cause, je me suis présentée comme journaliste. Ignorée par tous, j’ai réussi à interpeller une personne que je ne vais pas me risquer à mégenrer. </p> <h3>Drôle de dialogue</h3> <p>Lena: - Pourquoi vous ne voulez pas discuter?</p> <p>Personne 1: - Parce qu’on ne veut pas parler avec des transphobes!</p> <p>Lena: - Vous considérez les psychanalystes comme étant transphobes, mais moi je suis journaliste. </p> <p>Personne 1: - Vous êtes venue assister à la conférence alors c’est pareil. </p> <p>Lena: - Vous interrompez une conférence, on vous offre l’occasion de vous exprimer, pourquoi rester fermés?</p> <p>Personne 1: - On a déjà dit tout ce qu’on avait à dire, vous avez entendu notre discours.</p> <p>Lena: - Oui mais crier dans un mégaphone n’est pas le meilleur moyen de livrer un message clair, les idées passent mieux quand on parle calmement.</p> <p>Là, la personne commence à me frapper le bras en me défiant du regard.</p> <p>Lena: - Je t’énerve? Tu veux me frapper? Alors vas-y, mais je ne crois pas que cela va servir ta cause. </p> <p>Personne 1: - De quel droit tu viens te mettre là au milieu de nous? Tu l’as cherché. </p> <p>Ils ont en tout cas réussi à faire déplacer l’ensemble des participants, en pleine <a href="https://anousdejouer.ch/Critical-Mass-Geneve">Critical Mass</a>, pour assister à la conférence dans d’exigus locaux privés. </p> <h3>Pourquoi cet ouvrage est-il hérétique aux yeux du C.R.A.Q?</h3> <p>Ceux qui ont bloqué la tenue de la conférence à l’université de Genève, c’est le <a href="https://craq.ch/">C.R.A.Q.</a> (Collectif Radical d’Action Queer), «un collectif militant basé à Genève en non-mixité transpédégouinebi.» Le livre qui fait tant couler d’encre, c’est celui des psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson, <a href="https://www.editions-observatoire.com/content/La_fabrique_de_l%25E2%2580%2599enfant_transgenre"><em>La fabrique de l’enfant-transgenre</em>,</a> dont le sous-titre est «Comment protéger les mineurs d’un scandale sanitaire?» Les activistes jugent son contenu transphobe. «Un mot détourné de son sens qui ne veut plus dire grand-chose» selon les deux femmes. «On ne peut pas avoir la phobie des gens.» </p> <p>Leur livre porte sur l’augmentation des demandes de changement de sexe chez les enfants et les adolescents. Le facteur de multiplication se situe entre x10 et x40 depuis une dizaine d’années. «C’est ce phénomène qui nous interpelle et non les choix des adultes transgenres appelés auparavant transsexuels: ils ont toujours existé de façon très minoritaire et, pas plus que d’autres minorités, ne doivent faire l’objet de discriminations. Que ces personnes aient "droit à l’indifférence", c’est-à-dire le droit de vivre de façon banalisée, voilà qui est incontestable: c’est un impératif moral de toute société démocratique.» </p> <h3>Téméraires mais pas courageux</h3> <p>J’ai pensé que l’étrange petit échange précédemment retranscrit dans cet article était dû à l’effet de groupe. Mais plus tard dans la soirée, j’ai eu l’occasion d’invalider cette théorie. Dans le tram, j’ai croisé deux autres personnes qui avaient pris part à la manifestation. Pour l’une d’elles, je n’avais aucun doute, son look était reconnaissable. Je suis allée leur parler.</p> <p>Lena: - C’est vous qui êtes intervenus à l’Uni Bastions avant?</p> <p>Pas de réponse.</p> <p>Lena: - Je vous reconnais, vous êtes venus bloquer la conférence.</p> <p>Personne 2: - Je ne vois pas de quoi vous parlez.</p> <p>Lena: - Attendez, j’ai une photo. C’est bien vous là?! </p> <p>Personne 2: - Non c’est pas moi. </p> <p>Où est le courage des opinions? On entame des actions qu’on n’assume pas derrière? On voudrait changer le monde mais on n’ose pas se confronter aux grands méchants adultes?</p> <p>Je peux comprendre, car savoir qui on est, s’accepter, s’aimer, s’affirmer, ça prend du temps et, c’est peut-être par là qu’il faudrait commencer avant de s’autodéterminer, au risque sinon de se réveiller un matin, avec une nageoire de dauphin sur le dos comme Gerald Broflovski. (Personnage de la série animée South Park qui a, sur un coup de tête, subi une <a href="https://www.southpark.de/en/video-clips/hhwbaj/south-park-transpecies">dolphinoplastie</a>. <a href="https://www.southpark.de/en/video-clips/rr8kam/south-park-garrison-goes-wild" target="_blank" rel="noopener">Saison 9 – épisode 1).</a></p> <p>Comme l’a dit le pédiatre Donald Winnicott «La vie est elle-même une thérapie qui a du sens.»</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-vendredi-soir-a-geneve-et-ceci-pourrait-ne-pas-etre-un-article', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 631, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 13151, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / Un vendredi soir à Genève... et ceci pourrait ne pas être un article
Les auteures d’un livre jugé «transphobe» ont essayé de donner une conférence sur «La fabrique de l’enfant-transgenre» répondant à l’invitation du Centre de psychanalyse de Suisse romande. C’était sans compter sur les activistes.
Lena Rey
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Ils étaient princes charmants, chevaliers servants, ils sont devenus chiens galeux, indésirables libidineux.</p> <p>Certaines vont jusqu’à vouloir les émasculer, revendiquant l’usage substitutif d’un sex toy, plutôt que jouir des joyaux de l’ennemi. Le «compagnon» made in China est non violent lui au moins. Pourtant, je doute qu’on puisse ressentir la même tendresse dans les piles d’un vibromasseur, que celle dont peuvent nous honorer les élans du cœur d’un joli couillu. Ces viriles héroïnes préfèrent envisager le recours à la banque du sperme que s’encombrer d’un buveur de bière qui a la claque facile les soirs de foot. </p> <p>L’or blanc d’un donneur est comparable à l’argent numérique, dématérialisé donc virtuel, sans visage, sans odeur. Au bout du bout, c’est comme un bâtonnet de poisson, on ne sait même plus ce que c’est, mais au moins on peut le consommer sans mauvaise conscience. Est-ce vraiment la société dont nous voulons?</p> <p>Oui, siffler une femme dans la rue n’est pas au sommet de la délicatesse mais, en fin de compte, nous ne sommes que des animaux pensants qui, à force de vouloir réinventer la roue, ne font que tourner dedans et brasser de l’air. Si on continue ainsi, la peine-menace en réponse à un compliment dans la rue sera bientôt la prison.</p> <p>Si j’étais un homme aujourd’hui, je serais pantois. Je me verrais refuser des places au sein d’une direction, d’un conseil d’administration en raison de mon chromosome Y, mais je trouverais encore le moyen de légitimer cette préférence féminine. Je ferais mon possible pour une répartition équitable des tâches à la maison, malgré quoi, ma femme resterait toujours insatisfaite. Je me dirais moi-même féministe, progressiste. Mais il y a des limites et nous les avons allègrement dépassées. </p> <p>Je suis une femme et je regarde médusée une société qui se déchire sur de faux problèmes. Je suis une femme et ce simple fait me confère le «droit» de dire tout haut ce que beaucoup d’hommes pensent tout bas. «Mon sexe ne fait pas de moi un agresseur, mon sexe ne fait pas de moi un misogyne. Je suis un fils, je suis un mari, je suis un père, j’aime les femmes, je les respecte. J’ai mon propre référentiel oui, ce qui fait que peut-être je ne saisis pas toujours toutes les difficultés que les femmes rencontrent. Mais je ne me définis pas par mon seul sexe ou ma seule orientation sexuelle, je fais partie d’un ensemble et je ne comprends pas cet acharnement.» Les hommes et les femmes sont complémentaires. S’ils l’oublient, s’égo-centrent, ne font plus preuve d’empathie, ils se déclarent la guerre.</p> <h3>L'œuf ou la poule</h3> <p>Qu’est-ce qui a donné vie à ces mécanismes? <b></b>Qui était là en premier, l’œuf ou la poule? Corrélation ne signifie pas causalité, l’exemple des trottoirs mouillés et du parapluie l’illustre bien. Les deux sont corrélés, mais l’un ne cause pas l’autre. Ce sont deux conséquences d’un troisième facteur qui est la pluie. </p> <p>Le psychologue genevois Adrien Bauer, a accepté d’apporter son éclairage sur les origines subconscientes de ce phénomène. «<i>Le masculinisme est ancien. Dans les années 70, on observait déjà des regroupements d’hommes déboussolés par la rapidité du déploiement du féminisme. Le masculinisme n’est donc pas une réponse au wokisme mais un mouvement synergique au féminisme. De base, le féminisme s’exprime pour mettre en valeur la femme, et le masculinisme pour mettre en valeur l’homme. L’un et l’autre peuvent s’élever en synergie. Fatalement, des mouvements dérivant de ces deux courants ont adopté une démarche inverse.</i>» </p> <p>Une origine que semble confirmer l’auteur Françoise Niel Aubin, pour qui «<i>la raison d’être du masculinisme n’a jamais été autre que de réagir contre le féminisme, il est d’ailleurs apparu juste après lui, certains hommes considérant alors que le féminisme n’avait pas lieu d’être, et qu’il constituait alors, comme ils le pensent encore aujourd’hui, une atteinte vis-à-vis de leur statut d’homme, et plus précisément, vis-à-vis de leur virilité</i>». D’ailleurs, dans son ouvrage <em><a href="https://editions-sydney-laurent.fr/livre/le-masculinisme/">Masculinisme</a></em> elle cherche à lutter contre le déni des uns et des autres, pas pour nourrir l’opposition mais au contraire, ériger des passerelles entre nous et, nous accepter avec nos différences. </p> <p>Je suis allée plus loin dans la discussion avec Adrien Bauer qui, dans sa pratique, observe de plus en plus d’hommes qui ne trouvent pas leur place dans la société. «<i>Ils manquent de repères et ne savent pas être des hommes, ont peur de s’affirmer, peur d’être accusés à tort (#metoo, #balancetonporc). Leurs compagnes ne les voient pas comme des hommes mais comme de grands adolescents dont elles doivent s’occuper et qu’elles traitent de machos. </i><i></i><i>Ils sont, pour certains, victimes de violences psychologiques, verbales, physiques (</i><a href="https://www.24heures.ch/les-hommes-ont-ete-davantage-victimes-de-violences-domestiques-379599721252"><i>en augmentation depuis la pandémie</i></a><i>) et n’osent pas réagir pour des questions de fierté masculine, honte, peur des représailles des "social justice warrior". De nos jours, la plupart des hommes adhèrent au féminisme, c'est-à-dire qu’ils reconnaissent son existence, son utilité et ses revendications fondamentales comme l’égalité des sexes, l’égalité salariale, l’égalité des chances. Quand ils sont pris à partie par des accusations wokistes ou féministes, leur système de la peur peut s'activer. Ils se sentent alors menacés d’être inadaptés pour la société et donc rejetés. Personne ne leur a enseigné la posture adéquate pour s’adapter. Cette peur peut les amener à se défendre, ce qui va confirmer le stéréotype de l’homme violent</i>» observe le psychologue. </p> <h3>Un cercle vicieux</h3> <p>On est loin du cercle vertueux précédemment évoqué, on dérive même vers des radicalisations dangereuses des deux côtés. «<i>Le mouvement incel (</i><a href="https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-genre/incels-hoteps-mgtow-pua-masculinistes-comment-parlent/"><i>involuntary celibate</i></a><i>)</i> <i>s’en prend aux femmes mais également aux hommes qui ont du succès avec les femmes (dits normies dans leur jargon). Et le mouvement néo-féministe s’en prend aux hommes mais également à certaines femmes qui ne se reconnaissent pas là-dedans. Ce qui est paradoxal c’est que pour être féministe, la femme peut être amenée à exploiter d’autres femmes. Elle n’a pas le temps de garder les enfants, faire le ménage, la lessive. Elle confie ces tâches à d’autres personnes qui, si elles sont des femmes, n’ont plus le temps de se permettre d’être féministes.</i>» ajoute le thérapeute. </p> <p>Il m’importe de ne pas céder au néo-féminisme dont les postulats sont notamment que «<i>la nature n’existe pas, les différences entre les hommes et les femmes sont des différences artificielles qui sont à la fois causes et conséquences de l’oppression des femmes</i>» et que «<i>le féminisme est bénéfique aux femmes et les antiféministes sont nécessairement contre elles</i>» comme le décrit très bien Julien Rochedy dans son livre <em><a href="https://www.femmeapart.com/2022/03/05/lamour-et-la-guerre-repondre-aux-feministes-julien-rochedy/#:~:text=%25E2%2580%259CPremier%2520postulat%2520du%2520f%25C3%25A9minisme%2520id%25C3%25A9ologique,%25C3%25A0%2520voir%2520avec%2520la%2520nature.">L’amour et la guerre – répondre aux féministes</a></em>. </p> <p>Néanmoins, il m’importe aussi de remercier celles grâce à qui je peux voter aujourd’hui, notamment l’Union suisse des ouvrières, qui est la première association à avoir demandé le droit de vote en 1893. La vision de l’époque était que «<i>c’est en assurant le bien-être de la famille et en contribuant au sens moral de la communauté que les femmes légitiment leur participation dans un espace public dominé par les hommes</i>» peut-on apprendre en visitant l’exposition temporaire «<a href="http://www.chateau-morges.ch/expositions/le-sexe-faible/">Le sexe faible?</a>» au Château de Morges.</p> <p>Entre les groupements féministes, incel, woke, LGBT, le trait commun c’est l’invention d’un jargon propre à leur cause. Nous sommes au cœur d’une guerre intestine, dans l’un des sillons de la guerre de l’information, au même titre que les fake news à l’ère de la communication. Dans cette société où on prend les mots comme on prenait les armes, on se bat contre un ennemi intime «phallusé». On agite un drapeau pour détourner l’attention de ce qui est vraiment important. On voit à l’œuvre la stratégie du «Diviser pour mieux régner» mais à qui profite le crime? Pour répondre à cette question, il faudrait bien plus que trois volets. Si tout passe par les mots et qu’on en invente des nouveaux, utilisons les mêmes outils, mais faits d’estime, de bienveillance et d’unité. La force de la femme n’est pas son bellicisme, on gagnerait bien plus à régner par la douceur.</p> <p>Dans le canton de Vaud, sur sept conseillers d’Etat, cinq sont des femmes. Une majorité réitérée aux dernières élections. Ce ne sont pas les hommes qui ont empêché les femmes de devenir maçon, carreleur, storiste, en réalité elles n’ont aucune autre limite que celle qu’elles se fixent. C’est bien plus facile de devenir enseignante, journaliste, et crier «haro sur le baudet», scander dans la rue que le patriarcat nous brime!</p> <p>Si aujourd’hui, je ne suis pas PDG d’une grande entreprise, c’est soit parce que jusqu’ici je ne l’ai pas voulu, soit à cause de croyances limitantes. Cessons de rendre la société responsable de nos échecs.</p> <p>Il est utopique de penser qu’on peut dominer une majorité par une coalition de minorités qui ne défendent pas les mêmes intérêts. D’ailleurs les femmes ne sont pas une minorité, elles représentent la moitié de la société. A elles, à nous, d’occuper dignement cette place, sans céder à l’obsession victimaire ou à la haine. </p> <p>Finalement la femme est un macho comme les autres, et il faut commencer par se mettre au clair avec soi-même avant de prétendre changer le monde.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'triptyque-autour-de-la-place-du-il-en-terrain-hostile-volet-3', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 677, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13151, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Ils étaient princes charmants, chevaliers servants, ils sont devenus chiens galeux, indésirables libidineux.</p> <p>Certaines vont jusqu’à vouloir les émasculer, revendiquant l’usage substitutif d’un sex toy, plutôt que jouir des joyaux de l’ennemi. Le «compagnon» made in China est non violent lui au moins. Pourtant, je doute qu’on puisse ressentir la même tendresse dans les piles d’un vibromasseur, que celle dont peuvent nous honorer les élans du cœur d’un joli couillu. Ces viriles héroïnes préfèrent envisager le recours à la banque du sperme que s’encombrer d’un buveur de bière qui a la claque facile les soirs de foot. </p> <p>L’or blanc d’un donneur est comparable à l’argent numérique, dématérialisé donc virtuel, sans visage, sans odeur. Au bout du bout, c’est comme un bâtonnet de poisson, on ne sait même plus ce que c’est, mais au moins on peut le consommer sans mauvaise conscience. Est-ce vraiment la société dont nous voulons?</p> <p>Oui, siffler une femme dans la rue n’est pas au sommet de la délicatesse mais, en fin de compte, nous ne sommes que des animaux pensants qui, à force de vouloir réinventer la roue, ne font que tourner dedans et brasser de l’air. Si on continue ainsi, la peine-menace en réponse à un compliment dans la rue sera bientôt la prison.</p> <p>Si j’étais un homme aujourd’hui, je serais pantois. Je me verrais refuser des places au sein d’une direction, d’un conseil d’administration en raison de mon chromosome Y, mais je trouverais encore le moyen de légitimer cette préférence féminine. Je ferais mon possible pour une répartition équitable des tâches à la maison, malgré quoi, ma femme resterait toujours insatisfaite. Je me dirais moi-même féministe, progressiste. Mais il y a des limites et nous les avons allègrement dépassées. </p> <p>Je suis une femme et je regarde médusée une société qui se déchire sur de faux problèmes. Je suis une femme et ce simple fait me confère le «droit» de dire tout haut ce que beaucoup d’hommes pensent tout bas. «Mon sexe ne fait pas de moi un agresseur, mon sexe ne fait pas de moi un misogyne. Je suis un fils, je suis un mari, je suis un père, j’aime les femmes, je les respecte. J’ai mon propre référentiel oui, ce qui fait que peut-être je ne saisis pas toujours toutes les difficultés que les femmes rencontrent. Mais je ne me définis pas par mon seul sexe ou ma seule orientation sexuelle, je fais partie d’un ensemble et je ne comprends pas cet acharnement.» Les hommes et les femmes sont complémentaires. S’ils l’oublient, s’égo-centrent, ne font plus preuve d’empathie, ils se déclarent la guerre.</p> <h3>L'œuf ou la poule</h3> <p>Qu’est-ce qui a donné vie à ces mécanismes? <b></b>Qui était là en premier, l’œuf ou la poule? Corrélation ne signifie pas causalité, l’exemple des trottoirs mouillés et du parapluie l’illustre bien. Les deux sont corrélés, mais l’un ne cause pas l’autre. Ce sont deux conséquences d’un troisième facteur qui est la pluie. </p> <p>Le psychologue genevois Adrien Bauer, a accepté d’apporter son éclairage sur les origines subconscientes de ce phénomène. «<i>Le masculinisme est ancien. Dans les années 70, on observait déjà des regroupements d’hommes déboussolés par la rapidité du déploiement du féminisme. Le masculinisme n’est donc pas une réponse au wokisme mais un mouvement synergique au féminisme. De base, le féminisme s’exprime pour mettre en valeur la femme, et le masculinisme pour mettre en valeur l’homme. L’un et l’autre peuvent s’élever en synergie. Fatalement, des mouvements dérivant de ces deux courants ont adopté une démarche inverse.</i>» </p> <p>Une origine que semble confirmer l’auteur Françoise Niel Aubin, pour qui «<i>la raison d’être du masculinisme n’a jamais été autre que de réagir contre le féminisme, il est d’ailleurs apparu juste après lui, certains hommes considérant alors que le féminisme n’avait pas lieu d’être, et qu’il constituait alors, comme ils le pensent encore aujourd’hui, une atteinte vis-à-vis de leur statut d’homme, et plus précisément, vis-à-vis de leur virilité</i>». D’ailleurs, dans son ouvrage <em><a href="https://editions-sydney-laurent.fr/livre/le-masculinisme/">Masculinisme</a></em> elle cherche à lutter contre le déni des uns et des autres, pas pour nourrir l’opposition mais au contraire, ériger des passerelles entre nous et, nous accepter avec nos différences. </p> <p>Je suis allée plus loin dans la discussion avec Adrien Bauer qui, dans sa pratique, observe de plus en plus d’hommes qui ne trouvent pas leur place dans la société. «<i>Ils manquent de repères et ne savent pas être des hommes, ont peur de s’affirmer, peur d’être accusés à tort (#metoo, #balancetonporc). Leurs compagnes ne les voient pas comme des hommes mais comme de grands adolescents dont elles doivent s’occuper et qu’elles traitent de machos. </i><i></i><i>Ils sont, pour certains, victimes de violences psychologiques, verbales, physiques (</i><a href="https://www.24heures.ch/les-hommes-ont-ete-davantage-victimes-de-violences-domestiques-379599721252"><i>en augmentation depuis la pandémie</i></a><i>) et n’osent pas réagir pour des questions de fierté masculine, honte, peur des représailles des "social justice warrior". De nos jours, la plupart des hommes adhèrent au féminisme, c'est-à-dire qu’ils reconnaissent son existence, son utilité et ses revendications fondamentales comme l’égalité des sexes, l’égalité salariale, l’égalité des chances. Quand ils sont pris à partie par des accusations wokistes ou féministes, leur système de la peur peut s'activer. Ils se sentent alors menacés d’être inadaptés pour la société et donc rejetés. Personne ne leur a enseigné la posture adéquate pour s’adapter. Cette peur peut les amener à se défendre, ce qui va confirmer le stéréotype de l’homme violent</i>» observe le psychologue. </p> <h3>Un cercle vicieux</h3> <p>On est loin du cercle vertueux précédemment évoqué, on dérive même vers des radicalisations dangereuses des deux côtés. «<i>Le mouvement incel (</i><a href="https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/usages-par-genre/incels-hoteps-mgtow-pua-masculinistes-comment-parlent/"><i>involuntary celibate</i></a><i>)</i> <i>s’en prend aux femmes mais également aux hommes qui ont du succès avec les femmes (dits normies dans leur jargon). Et le mouvement néo-féministe s’en prend aux hommes mais également à certaines femmes qui ne se reconnaissent pas là-dedans. Ce qui est paradoxal c’est que pour être féministe, la femme peut être amenée à exploiter d’autres femmes. Elle n’a pas le temps de garder les enfants, faire le ménage, la lessive. Elle confie ces tâches à d’autres personnes qui, si elles sont des femmes, n’ont plus le temps de se permettre d’être féministes.</i>» ajoute le thérapeute. </p> <p>Il m’importe de ne pas céder au néo-féminisme dont les postulats sont notamment que «<i>la nature n’existe pas, les différences entre les hommes et les femmes sont des différences artificielles qui sont à la fois causes et conséquences de l’oppression des femmes</i>» et que «<i>le féminisme est bénéfique aux femmes et les antiféministes sont nécessairement contre elles</i>» comme le décrit très bien Julien Rochedy dans son livre <em><a href="https://www.femmeapart.com/2022/03/05/lamour-et-la-guerre-repondre-aux-feministes-julien-rochedy/#:~:text=%25E2%2580%259CPremier%2520postulat%2520du%2520f%25C3%25A9minisme%2520id%25C3%25A9ologique,%25C3%25A0%2520voir%2520avec%2520la%2520nature.">L’amour et la guerre – répondre aux féministes</a></em>. </p> <p>Néanmoins, il m’importe aussi de remercier celles grâce à qui je peux voter aujourd’hui, notamment l’Union suisse des ouvrières, qui est la première association à avoir demandé le droit de vote en 1893. La vision de l’époque était que «<i>c’est en assurant le bien-être de la famille et en contribuant au sens moral de la communauté que les femmes légitiment leur participation dans un espace public dominé par les hommes</i>» peut-on apprendre en visitant l’exposition temporaire «<a href="http://www.chateau-morges.ch/expositions/le-sexe-faible/">Le sexe faible?</a>» au Château de Morges.</p> <p>Entre les groupements féministes, incel, woke, LGBT, le trait commun c’est l’invention d’un jargon propre à leur cause. Nous sommes au cœur d’une guerre intestine, dans l’un des sillons de la guerre de l’information, au même titre que les fake news à l’ère de la communication. Dans cette société où on prend les mots comme on prenait les armes, on se bat contre un ennemi intime «phallusé». On agite un drapeau pour détourner l’attention de ce qui est vraiment important. On voit à l’œuvre la stratégie du «Diviser pour mieux régner» mais à qui profite le crime? Pour répondre à cette question, il faudrait bien plus que trois volets. Si tout passe par les mots et qu’on en invente des nouveaux, utilisons les mêmes outils, mais faits d’estime, de bienveillance et d’unité. La force de la femme n’est pas son bellicisme, on gagnerait bien plus à régner par la douceur.</p> <p>Dans le canton de Vaud, sur sept conseillers d’Etat, cinq sont des femmes. Une majorité réitérée aux dernières élections. Ce ne sont pas les hommes qui ont empêché les femmes de devenir maçon, carreleur, storiste, en réalité elles n’ont aucune autre limite que celle qu’elles se fixent. C’est bien plus facile de devenir enseignante, journaliste, et crier «haro sur le baudet», scander dans la rue que le patriarcat nous brime!</p> <p>Si aujourd’hui, je ne suis pas PDG d’une grande entreprise, c’est soit parce que jusqu’ici je ne l’ai pas voulu, soit à cause de croyances limitantes. Cessons de rendre la société responsable de nos échecs.</p> <p>Il est utopique de penser qu’on peut dominer une majorité par une coalition de minorités qui ne défendent pas les mêmes intérêts. D’ailleurs les femmes ne sont pas une minorité, elles représentent la moitié de la société. A elles, à nous, d’occuper dignement cette place, sans céder à l’obsession victimaire ou à la haine. </p> <p>Finalement la femme est un macho comme les autres, et il faut commencer par se mettre au clair avec soi-même avant de prétendre changer le monde.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'triptyque-autour-de-la-place-du-il-en-terrain-hostile-volet-3', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 677, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13151, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Analyse / Triptyque autour de la place du «il» en terrain hostile - Volet 3
Le masculinisme, une réponse du sexe charmant au wokisme dominant – ainsi s’intitule le 3ème volet de cette exploration sur la condition de l’homme aujourd’hui. Si le féminisme est né du patriarcat, le masculinisme est-il une réponse d’opposition faite aux femmes, ou un réflexe de survie face au raz-de-marée woke?
Lena Rey