Culture / On se la raconte comme jamais
Moulins à vent à Campo de Criptana (La Mancha, Espagne). © Lourdes Cardenal - CC BY-SA 3.0
Sélectionné au Prix du Làc 2023, «Le Comte foudroyé», premier roman du Montreusien Francisco Arenas Farauste, nous emmène dans l'Andalousie de la fin du XIXème, début du XXème, sur les traces d'un comte qui n'est pas sans évoquer Don Quichotte. Entretien.
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Après avoir critiqué ce livre, j’ai été mis au défi d’en écrire un meilleur.</p> <p><strong>Votre roman a pour thème principal la perception de la réalité. Les appareils de télécommunication ont-ils amplifié le phénomène que vous illustrez dans ce récit ou l’être humain a-t-il de tout temps vécu dans un monde d’illusion?</strong></p> <p>Il a toujours vécu selon le principe de l’illusion vitale de Nietzsche qui trouve le monde tellement moche qu’on est obligé de l’embellir, mais les télécoms ont amplifié le phénomène. 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Il m’est finalement apparu que les autres personnages étaient plus intéressants en creux. Parce que c’est clairement autour d’un personnage que je construis ma narration pour un roman: en l’occurrence autour de Noah, dit le puceron, avec la problématique du mensonge et de la prison. La nouvelle en revanche s’articule plutôt autour d’une thématique, parce qu’on a moins de temps pour développer les personnages. Il faut les rendre très clairs en peu de lignes.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui vous a inspiré l’envie de parler de la situation des proches de délinquants?</strong></p> <p>Une émission à la radio où Viviane Schekter de la fondation REPR (Relai Enfant Parents Romands) parlait des familles de détenus. La prison m’intéresse depuis longtemps, mais je n’avais jamais pensé à ce que la détention pouvait impliquer pour les familles. J’ai ensuite été bénévole pour Repère pendant des années au Bois-Mermet. 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Les proches sont au premier front pour encaisser les jugements. Mais à la fondation Repère, j’ai aussi rencontré des gens très à l’aise avec l’idée d’avoir un proche derrière les barreaux, et très décomplexés.</p> <p><strong>Votre narratrice a parfois l’air plus adulte que ses parents. Est-elle parentalisée ou est-ce juste une impression due au fait que le lecteur n’a que son point de vue?</strong></p> <p>Un peu des deux. Quand j’avais encore trois points de vue, j’essayais de montrer comment chacun pense avoir raison. C’est intéressant de chercher l’angle d’interprétation à partir duquel les gens estiment faire ce qu’il faut. Oriane a ce rôle de grande sœur réconfortante.</p> <p><strong>Vous décrivez un lien très fort et très touchant entre la grande sœur et son petit frère. Est-ce que les circonstances les amènent à mettre de côté les disputes habituelles au sein d’une fratrie?</strong></p> <p>Non, je pense que leur relation serait la même en d’autres circonstances. Cet amour très fort et cet agacement ultime existent avant l’incarcération du père. S’y ajoutent ensuite l’inquiétude et le besoin de protéger le petit frère. Oriane en veut à ses parents de devoir porter leur mensonge.</p> <p><strong>Votre narratrice est gardienne de foot dans une équipe mixte: le prétexte pour ajouter une petite touche féministe à votre livre?</strong></p> <p>Oui clairement. Je me suis demandée ce qu’on faisait à cet âge comme activité extrascolaire. J’ai voulu choisir quelque chose d’éloigné de mes propres activités pour éviter qu’Oriane ne devienne une sorte d’alter ego. C’était un bon moyen de prendre de la distance.</p> <p><strong>Comment avez-vous réussi à restituer de façon aussi convaincante les tics de langage, l’attitude très entière propre à l’adolescence, mais aussi une forme de mal-être, de crainte du jugement sans doute exacerbée par ce qu’elle vit?</strong></p> <p>C’est venu très naturellement. J’avais beaucoup travaillé la voix de Noah: dans tous les ateliers d’écriture, j’essayais de faire parler un enfant. J’ai construit Oriane par antithèse en m’inspirant de la façon de parler des gens qui m’entourent. J’avais vingt-et-un ans à l’époque, j’étais encore assez proche de l’adolescence. J’ai aussi pris soin d’éviter un vocabulaire trop précisément daté. J’y ai plus réfléchi comme un souffle que comme une langue.</p> <p><strong>Et la logorrhée de l’enfant?</strong></p> <p>C’est comme une pelote qu’on déroule et qui part dans tous les sens sans jamais se censurer.</p> <p><strong>Pourquoi avoir choisi de fondre les dialogues dans la narration?</strong></p> <p>Les dialogues ont eu beaucoup de formes différentes. Dans les premières versions, j’étais dans cette idée de flux de pensée rendue sous forme de monoblocs avec des dialogues juste marqués par des tirets. Ensuite j’ai quand même ajouté des retours à la ligne, mais comme Oriane a de la peine à dire tout ce qu’elle pense, je trouvais intéressant de maintenant le flou entre dialogue et pensée, pour que le lecteur puisse se demander si elle l’a réellement dit ou juste pensé et si elle a été entendue. Ce qu’elle dit s’inscrit dans une continuité par rapport à son flux de pensée.</p> <p><strong>L’histoire se déroule dans un milieu social très modeste: est-ce que la précarité économique excuse en partie le dérapage du père?</strong></p> <p>Je ne pense pas qu’elle l’excuse, mais elle l’explique. J’avais quand même envie qu’il y ait d’autres solutions, par exemple solliciter l’aide de la grand-mère. Mais les alternatives sont maigres. Maintenant que j’ai travaillé comme assistance sociale, je développerais ces problématiques autrement. Je pourrais imaginer un texte centré sur Léonore (la mère) qui montre la complexité du système social.</p> <p><strong>Y a-t-il là aussi une volonté militante de votre part, montrer par exemple que la pauvreté se transmet d’une génération à l’autre, puisque la fille exclut d’emblée la voie des études?</strong></p> <p>J’ai montré par petites touches que la situation économique cloisonne toute la famille, mais les enfants pourraient en pâtir beaucoup plus. Léonore fait parapluie et préserve sa fille. Je voulais creuser la manière dont un parent doit jongler pour faire face aux besoins de base des enfants et la frustration de devoir le priver. </p> <p><strong>L’art en général, le théâtre en l’occurrence a-t-il un effet rédempteur?</strong></p> <p>Oui, c’est là que Léonore retrouve une place et une famille. Je pense que le théâtre est un outil de résilience, d’ailleurs, je viens de terminer une pièce qui réunit sur scène des migrants et des Fribourgeois dans l’idée qu’on peut avoir des histoires de vie très différentes et se retrouver autour d’un projet qui crée du lien. </p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1721306618_eh_231ecouvmarilourytz_md1200x2000.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="200" height="333" /></p> <h4>«Quand papa est tombé malade», Marilou Rytz, Editions de l’Hèbe, 288 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'quand-papa-deale-et-maman-ment', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 108, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5018, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Un tableau sociologique qui se déguste avec bonheur', 'subtitle' => 'L’autrice genevoise Marie Beer excelle dans l'art de camper des personnages hauts en couleur et de jouer sur les contrastes. 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Cet ouvrage paru chez 5 sens Editions surprend aussi bien par l'intrigue que par la manière dont les histoires se rejoignent. Une intéressante réappropriation de ce thème intemporel, agrémentée de réflexions instructives sur la langue, comme l'étymologie du mot bagnard, dans un style agréable et un peu désuet où le subjonctif imparfait s’intègre naturellement.
Sabine Dormond: Dans votre biographie, vous mentionnez en premier lieu vos origines espagnoles. Est-ce que vous avez voulu leur rendre hommage à travers ce premier roman?
Francisco Arenas Farauste: J’ai un pied dans chaque culture et j’écris aussi en espagnol. Généralement, un premier roman est encore plus autobiographique que les autres. On a tendance à se raccrocher à ce qu’on connaît. Il m’a semblé que l’Andalousie, c’était plus évocateur que Lausanne: ça fait rêver et je la connais bien, puisque je suis de Séville.
Vous occupez actuellement un poste important chez Sunrise. Qu’est-ce qui amène un directeur des télécommunications à écrire et comment trouvez-vous le temps?
Tout est question de priorité dans la vie. Pour cette interview, je prends deux heures sans mettre mon travail en danger. Je vise un maximum d’efficacité pour dégager du temps. Ce roman, je l’ai écrit en quatre semaines. J’ai pris l’habitude d’écrire vite en répondant à des appels d’offre. Ce qui m’a amené à l’écriture, c’est la lecture d’un très mauvais roman. J’étais le conseiller littéraire de plusieurs amis. Après avoir critiqué ce livre, j’ai été mis au défi d’en écrire un meilleur.
Votre roman a pour thème principal la perception de la réalité. Les appareils de télécommunication ont-ils amplifié le phénomène que vous illustrez dans ce récit ou l’être humain a-t-il de tout temps vécu dans un monde d’illusion?
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Les grandes décisions de notre vie ne sont-elles pas toujours guidées par notre narratif personnel, l’histoire qu’on se raconte?
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Votre expérience de la vie d’écrivain correspond-elle à ce que vous aviez projeté?
Pas du tout, j’ai été frappé de voir à quel point le milieu littéraire est un petit monde: même des gens relativement connus font ce qu’ils peuvent pour promouvoir leur bouquin, tout en gagnant leur vie autrement. Je n’imaginais pas que les auteurs se préoccupaient autant du nombre d’exemplaires vendus. Et même les maisons d’édition vivotent, j’ai l’impression qu’on est des intermittents du spectacle.
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Vous situez votre intrigue en 1923. Comment vous êtes-vous documenté pour reconstituer l’époque, ses valeurs, la durée des déplacements, etc. sans commettre d’anachronismes?
Il y a les lecteurs qui vont tout vérifier et ceux qui se laissent emporter par l’histoire. Pour l’instant, personne ne m’a signalé d’erreur. Pourtant, je me suis contenté de vérifier trois points: si l’inox existait bien en 1923, si Gustav Eiffel était déjà mort en septembre de cette année (ce n’était pas le cas, j’ai dû rectifier un passage) et si les appels téléphoniques européens étaient possibles à cette époque. Pour le reste, je me suis fié à mes connaissances du contexte politique, avec Mussolini au pouvoir et le putsch de Primo de Rivera. Je suis quelqu’un qui lit pas mal.
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Dans Le Comte foudroyé, on sent bien le poids des conventions sociales. Sont-elles moins pesantes aujourd’hui ou est-ce juste une impression due au fait qu’on les a totalement intégrées?
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Vous avez un personnage très machiavélique qui a trouvé un moyen de gravir les échelons sociaux. Est-ce vraiment la soif de réussite qui l’anime ou plutôt une espèce de curiosité sociologique?
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Qu’est-ce que le Prix du Làc et comment votre livre s’est-il retrouvé dans cette sélection?
Aucune idée, je ne connais personne dans ce comité. C’est un festival assez récent qui se tient à Collonge-Bellerive. J’ai reçu sur Insta un message de la présidente qui me disait que j’avais été sélectionné. Ça a boosté les ventes de mon livre: comme le prix se base sur l’avis de 90 lecteurs, j’en ai vendu 90 ;-).
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Je n’imaginais pas que les auteurs se préoccupaient autant du nombre d’exemplaires vendus. Et même les maisons d’édition vivotent, j’ai l’impression qu’on est des intermittents du spectacle.</p> <p><strong>Les rêves, l’imagination, sont-ils forcément un encombrement dont il faut essayer de se débarrasser ou présentent-ils aussi des avantages?</strong></p> <p>Ils ont forcément des avantages. Pour moi, ce sont des encombrements quand ils ne deviennent pas des buts. Si tu ne fais que rêver de partir, tu ne partiras jamais. Mon premier bouquin est l’histoire de quelqu’un qui vit dans l’illusion sans s’en apercevoir. Le deuxième met en scène quelqu’un qui s’en aperçoit et qui décide d’y rester. Nos plus beaux jours sont des mensonges.</p> <p><strong>Vous situez votre intrigue en 1923. Comment vous êtes-vous documenté pour reconstituer l’époque, ses valeurs, la durée des déplacements, etc. sans commettre d’anachronismes?</strong></p> <p>Il y a les lecteurs qui vont tout vérifier et ceux qui se laissent emporter par l’histoire. Pour l’instant, personne ne m’a signalé d’erreur. Pourtant, je me suis contenté de vérifier trois points: si l’inox existait bien en 1923, si Gustav Eiffel était déjà mort en septembre de cette année (ce n’était pas le cas, j’ai dû rectifier un passage) et si les appels téléphoniques européens étaient possibles à cette époque. Pour le reste, je me suis fié à mes connaissances du contexte politique, avec Mussolini au pouvoir et le putsch de Primo de Rivera. Je suis quelqu’un qui lit pas mal.</p> <p><strong>Aujourd’hui, il n’y a plus tellement de romans écrits au passé simple et subjonctif imparfait. Est-ce que l’usage de ces temps vous a aidé à reconstituer une époque?</strong></p> <p>Pour rendre l’histoire plus crédible, j’ai tenté au maximum d’écrire selon l’esprit de l’époque, à travers le choix du vocabulaire et l’usage de ces temps qui évoquent un conte.</p> <p><strong>Dans <i>Le Comte foudroyé</i>, on sent bien le poids des conventions sociales. Sont-elles moins pesantes aujourd’hui ou est-ce juste une impression due au fait qu’on les a totalement intégrées?</strong></p> <p>Je pense qu’il y a autant de conventions qu’avant, mais qu’elles ont parfois été inversées. Ainsi, la librairie Basta n’a pas voulu de moi pour une séance de dédicace, parce que je suis directeur. Si je m’étais présenté avec un t-shirt troué en étant au social, ils m’auraient accueilli. La présence sur les réseaux sociaux est une convention. Le féminisme est aussi en train d’en devenir une: bien que je n’aie jamais harcelé personne, je suis suspect d’office en tant qu’homme de 50 ans.</p> <p><strong>Vous avez un personnage très machiavélique qui a trouvé un moyen de gravir les échelons sociaux. Est-ce vraiment la soif de réussite qui l’anime ou plutôt une espèce de curiosité sociologique?</strong></p> <p>Les deux, ou plutôt une soif de revanche. Etienne est persuadé que les travers de la société vont l’aider à grimper. Il les observe très froidement. Chaque personne a un <i>hot button</i>, un besoin de compensation lié à ses failles. Il en va de même de la société et de ses macro-tendances. Si on est LGBTQIA+, ça nous confère un statut d’exception qui devient l’alibi.</p> <p><strong>Etienne se donne pour mission de répertorier les absurdités de son époque. Et vous, quelles sont celles qui vous frappent le plus parmi celles du XXIème siècle?</strong></p> <p>Pour moi, la plus grande absurdité est de faire croire à chaque individu qu’il est unique et important. Chacun nourrit cette illusion à travers les réseaux sociaux. Maintenant, on passe tous à la télé. Et on pense tous avoir quelque chose à apporter. Plus on en est persuadé, plus on a tendance à alimenter cette croyance, par exemple en s’inventant 97 genres différents. Pour se différencier, parce qu’on a l’illusion d’être intéressant. C’est devenu plus important d’avoir beaucoup de <i>followers</i> et de <i>like</i> que de faire la fierté de notre maman. On est dans le <i>personal branding</i>.</p> <p><strong>Qu’est-ce que le Prix du Làc et comment votre livre s’est-il retrouvé dans cette sélection?</strong></p> <p>Aucune idée, je ne connais personne dans ce comité. C’est un festival assez récent qui se tient à Collonge-Bellerive. J’ai reçu sur Insta un message de la présidente qui me disait que j’avais été sélectionné. Ça a boosté les ventes de mon livre: comme le prix se base sur l’avis de 90 lecteurs, j’en ai vendu 90 ;-).</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1680784704_lecomtefoudroye.jpg" class="img-responsive img-fluid left " width="266" height="266" /></h4> <h4>«Le Comte foudroyé»,<i></i>Francisco Arenas Farauste, 5 sens Editions, 130 pages.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'on-se-la-raconte-comme-jamais', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 401, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 2859, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Edition) {} ], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5129, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Et si tout n’était qu’apparence?', 'subtitle' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'subtitle_edition' => '«Nos plus beaux jours sont des mensonges», Francisco Arenas Farauste, Editions 5 sens, 116 pages.', 'content' => '<p>Avec<i> Nos plus beaux jours sont des mensonges</i> paru aux éditions 5 sens en août 2023, le romancier Francisco Arenas Farauste, actuel président de l’Association vaudoise des écrivains, revient sur le thème de l’illusion. 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Il m’est finalement apparu que les autres personnages étaient plus intéressants en creux. Parce que c’est clairement autour d’un personnage que je construis ma narration pour un roman: en l’occurrence autour de Noah, dit le puceron, avec la problématique du mensonge et de la prison. La nouvelle en revanche s’articule plutôt autour d’une thématique, parce qu’on a moins de temps pour développer les personnages. Il faut les rendre très clairs en peu de lignes.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui vous a inspiré l’envie de parler de la situation des proches de délinquants?</strong></p> <p>Une émission à la radio où Viviane Schekter de la fondation REPR (Relai Enfant Parents Romands) parlait des familles de détenus. La prison m’intéresse depuis longtemps, mais je n’avais jamais pensé à ce que la détention pouvait impliquer pour les familles. J’ai ensuite été bénévole pour Repère pendant des années au Bois-Mermet. 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J’avais beaucoup travaillé la voix de Noah: dans tous les ateliers d’écriture, j’essayais de faire parler un enfant. J’ai construit Oriane par antithèse en m’inspirant de la façon de parler des gens qui m’entourent. J’avais vingt-et-un ans à l’époque, j’étais encore assez proche de l’adolescence. J’ai aussi pris soin d’éviter un vocabulaire trop précisément daté. J’y ai plus réfléchi comme un souffle que comme une langue.</p> <p><strong>Et la logorrhée de l’enfant?</strong></p> <p>C’est comme une pelote qu’on déroule et qui part dans tous les sens sans jamais se censurer.</p> <p><strong>Pourquoi avoir choisi de fondre les dialogues dans la narration?</strong></p> <p>Les dialogues ont eu beaucoup de formes différentes. Dans les premières versions, j’étais dans cette idée de flux de pensée rendue sous forme de monoblocs avec des dialogues juste marqués par des tirets. Ensuite j’ai quand même ajouté des retours à la ligne, mais comme Oriane a de la peine à dire tout ce qu’elle pense, je trouvais intéressant de maintenant le flou entre dialogue et pensée, pour que le lecteur puisse se demander si elle l’a réellement dit ou juste pensé et si elle a été entendue. Ce qu’elle dit s’inscrit dans une continuité par rapport à son flux de pensée.</p> <p><strong>L’histoire se déroule dans un milieu social très modeste: est-ce que la précarité économique excuse en partie le dérapage du père?</strong></p> <p>Je ne pense pas qu’elle l’excuse, mais elle l’explique. J’avais quand même envie qu’il y ait d’autres solutions, par exemple solliciter l’aide de la grand-mère. Mais les alternatives sont maigres. Maintenant que j’ai travaillé comme assistance sociale, je développerais ces problématiques autrement. 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