Actuel / Comment Nestlé et compagnie tirent profit de l’exploitation de l’eau
Il y a quelques années encore, 60 tonnes de poissons étaient élevées en pisciculture à Volvic, mais aujourd'hui, l'eau manque pour cela. © Capture d'écran
Les multinationales, Nestlé et Danone en tête, puisent dans les ressources, de plus en plus limitées, en eau potable, et les riverains finissent par se retrouver à sec. Un documentaire de la ZDF fait le point sur la situation à Vittel et Volvic, où les relations entre acteurs économiques et locaux sont tendues.
Par Andres Eberhard, publié sur Infosperber.ch le 21 août 2022 et traduit par nos soins
Depuis des années, Nestlé fait l’objet de critiques à Vittel. Il en va de même pour Danone à Volvic. Les deux groupes sont très critiqués pour gagner des millions en vendant de l'eau embouteillée, tandis que la population manque lentement mais sûrement d’eau potable. Infosperber a rapporté à plusieurs reprises les scandales ayant eu lieu en France. Un documentaire montre maintenant comment ces entreprises agissent. Au premier abord, elles affirment chercher sérieusement des solutions, puis agissent en coulisses, motivées par de froids calculs, toujours soucieuses de leur propre intérêt. Dans le but de vendre de l'eau minérale. Greenwashing par excellence.
Dans le film, Aurore Chaigneau, professeure de droit parisienne, résume: «Les eaux de Nestlé se présentent comme les gardiens des ressources en eau. Mais d'un point de vue juridique, ces acteurs ne sont que des utilisateurs. Retenons qu'ils ne sont là que pour vendre de l'eau embouteillée. Cette entreprise n'a qu'un seul but: tirer profit de l'exploitation de l'eau.»
Cette clarification est nécessaire. Le documentaire donne auparavant le point de vue de l'entreprise sur cette question, et donne un aperçu des conflits d'intérêts au sein des acteurs locaux. En effet, une équation trop rapide entre les objectifs économiques et écologiques est imposée. Il y a quelques années encore, Nestlé employait environ 1'300 personnes à Vittel, contre 900 au moment du tournage en 2021. Cette tendance à la baisse devrait s'accentuer après l'annonce par l'entreprise, début 2022, qu'elle retirerait l'eau Vittel du marché allemand.
Dans ce contexte, on imagine aisément les discussions au sein de la Commission locale de l'eau, lorsque l'eau s'est raréfie dans les Vosges il y a quelques années. Que faire? Fermer le robinet à Nestlé et mettre ainsi en danger des emplois, peut-être même ceux d’amis, de maris et de femmes de la moitié du village? Ou pomper de l'eau potable des villages voisins via un pipeline à plusieurs millions d'euros? La Commission de l'eau a opté pour ce dernier. Mais plus tard, il est apparu que sa présidente était mariée à un manager de Nestlé qui dirigeait l’association La Vigie de l’eau. Celui-ci, à son tour, prétend travailler avec objectivité, mais est largement financé par Nestlé. Sous pression, la Commission de l'eau a finalement annulé la décision et le projet de pipeline. La question de savoir si cela aura des conséquences juridiques pour Nestlé reste ouverte. Comme c’est souvent le cas dans de telles situations, il est difficile de prouver si Nestlé s’est rendue coupable de prise illégale d'intérêts, comme l’en accusent les critiques de la société.
«Nous prélevons plus d'eau qu'il ne s'en forme»
Aurore Chaigneau, qui s'est rendue à Vittel en 2020 pour des recherches, estime que de tels conflits d'intérêts sont compréhensibles au sein de la population locale. C'est pourquoi elle plaide pour que l'Etat intervienne et crée une base juridique: «Il ne s'agit pas de blâmer la population locale. Nous devons simplement nous assurer que nous pensons aussi à la préservation de l'eau, et pas seulement à sa consommation. Jusqu'à présent, le droit français ne prévoit guère une telle chose.» Ou, en termes plus évidents, on ne peut pas laisser le destin de la planète aux mains d'entreprises qui poursuivent des objectifs complètement différents, même sous couvert de préoccupations écologiques.
A Vittel, la critique de l’action de Nestlé s’est accrue au fil des ans. En plus des questions de ressources, les centaines de camions qui sillonnent la vallée des Vosges irritent les riverains. Une initiative citoyenne s'est formée pour une répartition plus équitable de l'eau. Le problème ne nie même plus Nestlé elle-même: le niveau des eaux souterraines diminue dangereusement depuis des décennies. «Nous prélevons plus d’eau qu’il ne se forme», déclare un employé de Nestlé avec une étonnante franchise dans le film. «Le fait que le niveau diminue n'est pas nouveau.» Le groupe a également indiqué qu'il réduisait volontairement les prélèvements d'environ 50% et qu'il envisageait également d'attribuer des fonds à la régénération des écosystèmes. La baisse du niveau des eaux souterraines devrait ainsi être stoppée d'ici 2027. Les critiques estiment que c'est trop tard.
Personne ne surveille Danone
Ce que le manque d’eau signifie pour la population est clairement visible à Volvic, où le groupe Danone prélève de l’eau, la met en bouteille et la vend ensuite en France et dans la moitié de l’Europe: les ruisseaux produisent de moins en moins d’eau. La plus ancienne pisciculture d'Europe a dû cesser son exploitation. Les autorités ont appelé à économiser de l'eau en raison de la baisse du niveau des nappes souterraines et ont révoqué les permis de construire déjà délivrés en raison du manque d'eau pour les habitants supplémentaires.
Et Danone? Selon les critiques, le groupe a augmenté les prélèvements d'eau en ces temps difficiles. L'entreprise affirme avoir au contraire «réduit la consommation d'eau depuis 2018 en tant qu'acteur responsable». Les captages seraient inférieurs de 19% à la quantité autorisée. Qui a raison? Le principal problème dans ce cas est l'absence de données indépendantes. En effet, Danone lui-même a été encouragé par les autorités à collecter des données sur la question de savoir si ses propres prélèvements d'eau nuisent à l'écosystème. En d'autres termes, Danone se contrôle lui-même. Ici aussi, on se frotte les yeux sur la bonne foi des autorités vis-à-vis des multinationales.
Des journalistes de Die Zeit, qui ont enquêté sur ces sujets, préconisent pourtant une surveillance étroite de ces multinationales. Ils ont rendu publique une étude scientifique que Danone avait elle-même commandée en 2012. Celle-ci démontre que les pompages ont une influence durable sur le niveau des eaux souterraines. Mais Danone a pu garder ce rapport secret pendant longtemps, car le groupe l'avait financé lui-même – jusqu'à ce qu'il soit divulgué.
Aujourd'hui, tout porte à croire que la baisse du niveau de la nappe phréatique de Volvic a certes des causes naturelles, mais que Danone aggrave pour le moins le problème par ses prélèvements d'eau. Danone se défend toujours d'être responsable des conséquences de la pénurie d'eau – ce qui n'est pas étonnant puisqu'il est également en litige avec un pisciculteur. Malgré tout, le groupe a trouvé un accord avec les autorités après la diffusion du film. Les prélèvements d'eau doivent être réduits de 10%, puis de 20% à partir de 2025.
Coca Cola annule ses projets d'expansion dans le nord de l'Allemagne
Ce qui se passe à Vittel et Volvic se passe en de nombreux autres endroits dans le monde. On se souvient du documentaire suisse Bottled Life de 2012, qui critiquait le business de l'eau potable organisé par Nestlé. Le nouveau documentaire allemand financé par la chaîne de télévision ZDF aborde également le cas de Lüneburg, dans le nord de l'Allemagne, où Coca Cola voulait installer un troisième puits pour la production d'eau, mais a annulé le projet après de vives protestations de la population.
Pour les experts, il est clair que le changement climatique va aggraver le problème de la diminution des ressources en eau. En conséquence, une plus grande implication de l'Etat est attendue. «Le problème, c'est que les conséquences du changement climatique ne sont pas encore ancrées dans la législation», explique Marianne Temmesfeld du mouvement citoyen de Lüneburg. Elle demande un moratoire sur les lois sur l'eau. «Mettre notre eau en bouteille et la transporter à travers le monde, tout le monde sait que cela n'a aucun sens.»
La professeure française Aurore Chaigneau estime elle aussi qu'une plus grande influence de l'Etat est la bonne réponse pour garantir les ressources en eau à long terme. «Dans la loi, l'eau est toujours traitée en relation avec la propriété foncière. Le sol était au centre de l'attention du législateur. Aujourd'hui, nous sommes conscients que l'eau est une ressource à part entière», dit-elle.
Le mot de la fin du documentaire revient à l'ancienne ministre française de l'Environnement Corinne Lepage, qui représente en tant qu'avocate un pisciculteur en procès avec Danone: «A priori, l'eau n'appartient à personne. Il est possible de partager l'eau, de la privatiser. Mais l'eau reste un bien commun. Le droit à l'eau est un droit humain, comme le droit à l'air pour respirer».
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Les critiques estiment que c'est trop tard.</p> <h3>Personne ne surveille Danone</h3> <p>Ce que le manque d’eau signifie pour la population est clairement visible à Volvic, où le groupe Danone prélève de l’eau, la met en bouteille et la vend ensuite en France et dans la moitié de l’Europe: les ruisseaux produisent de moins en moins d’eau. La plus ancienne pisciculture d'Europe a dû cesser son exploitation. Les autorités ont appelé à économiser de l'eau en raison de la baisse du niveau des nappes souterraines et ont révoqué les permis de construire déjà délivrés en raison du manque d'eau pour les habitants supplémentaires.</p> <p>Et Danone? Selon les critiques, le groupe a augmenté les prélèvements d'eau en ces temps difficiles. L'entreprise affirme avoir au contraire «réduit la consommation d'eau depuis 2018 en tant qu'acteur responsable». Les captages seraient inférieurs de 19% à la quantité autorisée. Qui a raison? Le principal problème dans ce cas est l'absence de données indépendantes. En effet, Danone lui-même a été encouragé par les autorités à collecter des données sur la question de savoir si ses propres prélèvements d'eau nuisent à l'écosystème. En d'autres termes, Danone se contrôle lui-même. Ici aussi, on se frotte les yeux sur la bonne foi des autorités vis-à-vis des multinationales.</p> <p>Des journalistes de <em>Die Zeit</em>, qui ont enquêté sur ces sujets, préconisent pourtant une surveillance étroite de ces multinationales. Ils ont rendu publique une étude scientifique que Danone avait elle-même commandée en 2012. Celle-ci démontre que les pompages ont une influence durable sur le niveau des eaux souterraines. Mais Danone a pu garder ce rapport secret pendant longtemps, car le groupe l'avait financé lui-même – jusqu'à ce qu'il soit divulgué.</p> <p>Aujourd'hui, tout porte à croire que la baisse du niveau de la nappe phréatique de Volvic a certes des causes naturelles, mais que Danone aggrave pour le moins le problème par ses prélèvements d'eau. Danone se défend toujours d'être responsable des conséquences de la pénurie d'eau – ce qui n'est pas étonnant puisqu'il est également en litige avec un pisciculteur. Malgré tout, le groupe a trouvé un accord avec les autorités après la diffusion du film. Les prélèvements d'eau doivent être réduits de 10%, puis de 20% à partir de 2025.</p> <h3>Coca Cola annule ses projets d'expansion dans le nord de l'Allemagne</h3> <p>Ce qui se passe à Vittel et Volvic se passe en de nombreux autres endroits dans le monde. On se souvient du documentaire suisse <em>Bottled Life</em> de 2012, qui critiquait le business de l'eau potable organisé par Nestlé. Le nouveau documentaire allemand financé par la chaîne de télévision ZDF aborde également le cas de Lüneburg, dans le nord de l'Allemagne, où Coca Cola voulait installer un troisième puits pour la production d'eau, mais a annulé le projet après de vives protestations de la population.</p> <p>Pour les experts, il est clair que le changement climatique va aggraver le problème de la diminution des ressources en eau. En conséquence, une plus grande implication de l'Etat est attendue. «Le problème, c'est que les conséquences du changement climatique ne sont pas encore ancrées dans la législation», explique Marianne Temmesfeld du mouvement citoyen de Lüneburg. Elle demande un moratoire sur les lois sur l'eau. «Mettre notre eau en bouteille et la transporter à travers le monde, tout le monde sait que cela n'a aucun sens.»</p> <p>La professeure française Aurore Chaigneau estime elle aussi qu'une plus grande influence de l'Etat est la bonne réponse pour garantir les ressources en eau à long terme. «Dans la loi, l'eau est toujours traitée en relation avec la propriété foncière. Le sol était au centre de l'attention du législateur. Aujourd'hui, nous sommes conscients que l'eau est une ressource à part entière», dit-elle.</p> <p>Le mot de la fin du documentaire revient à l'ancienne ministre française de l'Environnement Corinne Lepage, qui représente en tant qu'avocate un pisciculteur en procès avec Danone: «A priori, l'eau n'appartient à personne. Il est possible de partager l'eau, de la privatiser. Mais l'eau reste un bien commun. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». Ces Jeux à la russe se dérouleraient en été en Crimée et en hiver à Sotchi. Ils puiseraient leur légitimité dans les liens historiques plus ou moins confirmés de ces régions avec la Grèce antique. En 2007, pour obtenir les Jeux de Sotchi, Vladimir Poutine avait rappelé aux membres du CIO que « les Grecs anciens ont vécu près de Sotchi. J’ai vu le rocher près de Sotchi où, selon la légende, Prométhée était enchaîné. Prométhée qui a donné le feu aux hommes, le feu qui est finalement la flamme olympique ». Depuis, l’argument du mythe est souvent utilisé pour évoquer cette région russe, composée du Caucase et de la péninsule de Crimée. 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Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. 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Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. 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La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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Celui-ci protège le droit constitutionnel à une «écologie équilibrée et saine» et stipule que ce droit prévaut sur les activités humaines susceptibles de nuire à l'environnement.</p> <h3>Un recours porterait-il ses fruits?</h3> <p>Comme l'explique Aldrich Fitz Dy, avocat et consultant philippin interrogé par la revue <em>Science</em>, le gouvernement a désormais deux possibilités. Il peut soit faire appel, soit porter le jugement devant la Cour suprême. Selon Dy, la première solution est peu probable, la seconde prendrait au moins deux ans.</p> <p>Adrian Dubock, membre du Golden Rice Humanitarian Board, voit les choses différemment. Il s'attend à ce que le gouvernement philippin fasse appel auprès de la Cour: «Je suppose que l'appel sera couronné de succès», estime Dubock auprès de la plateforme scientifique <em>New Scientist</em>.</p> <p>Il reste à voir si l'interdiction actuelle de cultiver le riz doré peut encore être remise en question. 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