La 17ème étape du Tour de France 2016, entre Berne et Finhaut Emosson. © Filip Bossuyt CC BY 2.0
Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?
Ces dernières années, à chaque fois que le Tour de France passe en territoire étranger, c’est un événement, une fête populaire. Dernier exemple en date, le Grand Départ du côté du Danemark pour cette 109ème édition. Des centaines de milliers de personnes au bord des routes lors de chaque étape et un succès considérable pour les organisateurs. Car ne nous y trompons pas, le Tour de France n’est pas une course cycliste comme les autres. Recevoir le Tour de France dans sa région pour une ou deux étapes, c’est comme avoir les Jeux Olympiques le temps d’un week-end en terme d’exposition médiatique! Rendez-vous compte: des images retransmises dans plus de 190 pays dans le monde, des centaines de médias nationaux et internationaux, des milliers de journalistes, des dizaines de millions de vues sur les réseaux sociaux, des hélicoptères qui filment la région pendant des heures, des images des principaux monuments ou ouvrages d’art, etc.
En terme de publicité à ciel ouvert, difficile de faire mieux que le Tour de France et cela, les organisateurs et les responsables du tourisme des différentes régions l’ont très bien compris. Ce week-end, même si ses sportifs ne brillent pas, la Suisse sera au centre de l’attention médiatique et sportive du monde à l’occasion des deux étapes qui passent par nos régions. La Vallée de Joux, Lausanne comme capitale olympique, Aigle et le siège de l’UCI, le château de Chillon, la Riviera, les vignobles en terrasse du Lavaux, la Gruyère, le Pays d’Enhaut et le Val d’Illiez seront mis en avant dans le monde entier si la météo est au rendez-vous. Une carte de visite exceptionnelle pour une bonne partie de la Romandie, qui peut s’attendre à des retombées économiques substantielles dans le secteur touristique à court et moyen termes.
Cependant, tout cela a un prix et l’entreprise ASO, qui organise le Tour de France, se rentabilise en faisant payer relativement cher aux villes de départ et d’arrivée leur présence sur le parcours. Plus de 65’000 euros pour un départ d’étape, plus de 120’000 pour une arrivée, plus de 160’000 pour être ville départ et arrivée. Tout cela sans compter ce qu’il faut investir dans la logistique d’organisation de l’épreuve phare du mois de juillet. Sécurité, nettoyage, aménagement de la signalisation routière, implantation du village-départ, réfection des routes, locations, etc. Tout cela représente un budget qui, en temps de difficultés économiques, peut faire réfléchir et gronder une partie des élus et représentants municipaux. D’autant plus qu’il n’y pas le droit à l’erreur! En effet, les villes et régions se bousculent chez ASO pour avoir la chance d’accueillir le Tour de France et si l’organisation n’est pas au top, difficile d’imaginer l’organisateur vouloir revenir rapidement dans une province étrangère au territoire tricolore pour y faire passer une ou plusieurs étapes. Pour preuve, bien qu’étant un pays frontalier d’avec la France et possédant un terrain propice à la pratique du cyclisme, il n’y a eu que 33 villes départs et arrivées d’étapes en Suisse depuis 1947 et le premier Tour d’après Seconde guerre mondiale. La dernière fois, c’était en 2016 pour une arrivée spectaculaire en haut du barrage d’Emosson vers Finhaut. Il semble d’ailleurs qu’ASO apprécie de plus en plus la Suisse pour y organiser des étapes car la fréquence des apparitions du Tour en Suisse a sensiblement augmenté depuis la fin des années 2000 (rien entre 2001 et 2008 puis 4 passages entre 2009 et 2022).
Ne boudons donc pas notre plaisir de voir notre région profiter de l’exposition exceptionnelle qu’offre le passage du Tour de France. Nul besoin d’être fan de sport et encore moins de cyclisme pour profiter d’un événement populaire et «gratuit» (en dehors de l’investissement public pour l’organisation). Même si les temps ont changé, le cyclisme reste un sport très populaire et qui peut être pratiqué par une grande majorité de la population, chacun à son niveau. Et c’est également l’occasion de mettre en valeur, au bord des routes et au village-départ, les spécificités de notre région et de notre mode de vie. A chacun qui souhaite aller au bord des routes encourager les coureurs de se comporter le mieux possible afin que la course et l’image de notre pays restent immaculées après le passage des coureurs et offrir la meilleure vitrine sportive et culturelle possible.
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Si cette solution vous intéresse, vous pouvez écouter sur Radiolibre.ch l’épisode de mon podcast «Durabilité: et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?» consacré à l’hydrogène comme vecteur énergétique, avec comme invité Aris Maroonian, fondateur de la start-up Neology, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/la-revolution-hydrogene-dans-lenergie-aris-maroonian-neology/" target="_blank" rel="noopener">via ce lien</a>.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Article sur l’hydrogène dans la transition énergétique sur <a href="https://blog.romande-energie.ch/fr/comprendre-l-energie/152-hydrogene-transition-energetique" target="_blank" rel="noopener">le blog de romande énergie.</a></h4> <h4><sup>2</sup>«Hydrogène, le nouveau pétrole», Thierry Lepercq, Editions du Cherche-Midi, 2019.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-limites-et-possibilites-de-l-hydrogene-comme-vecteur-d-energie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 570, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4019, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '«Avatar 2», un film hors du temps', 'subtitle' => 'Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. 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', 'content' => '<p>Treize ans, voilà le temps qui séparent les deux premiers films <em>Avatar</em>, soit une éternité pour les fans les plus assidus de la franchise crée par le réalisateur à succès canadien, James Cameron (<em>Titanic</em>, <em>Terminator</em>, <em>Aliens</em>). Aucune production cinématographique grand public n’avait suscité une aussi longue attente depuis <em>Star Wars</em>, puisqu’il y a 16 ans entre la fin de la trilogie originale (1983) et le premier épisode de la «prélogie» (1999). Et les attentes étaient grandes puisque James Cameron avait annoncé très tôt son souhait de produire de nombreuses suites à <em>Avatar</em> après le succès gigantesque de ce dernier dans les salles obscures en 2009. Après de nombreux reports et des effets d’annonces pour le moins chaotiques, la série des quatre suites d’<em>Avatar</em> est enfin lancée et devrait se poursuivre jusqu’en 2028 si tout va bien, à coup d’une sortie tous les deux ans. Si le succès semble pour le moment être au rendez-vous pour cette suite, il est rare aujourd’hui qu’un réalisateur ou producteur de cinéma puisse se permettre de prendre autant de temps dans la conception d’un film. A l’heure de la production et consommation en masse de séries et franchises cinématographiques (Marvel, DC, Star Wars, etc.) et de la compétition acharnée entre les plateformes pour le temps de cerveau disponible des spectateurs, voir un réalisateur prendre plus d’une décennie pour travailler son histoire, ses personnages et améliorer les technologies cinématographiques à disposition (car <em>Avatar 1</em> et <em>2</em> sont avant tout des prouesses technologiques) est une sorte d’OVNI dans le paysage Hollywoodien actuel. A vrai dire, seuls deux ou trois réalisateurs sont capables aujourd’hui de s’offrir un tel luxe en terme de temporalité à Hollywood et James Cameron en fait partie. Il aurait été aisé de céder à la facilité en produisant des suites à la pelle dans un univers si étendu qu’est celui d’Avatar et de surfer immédiatement sur le succès générationnel du premier film, mais une autre direction a été choisie et qui démontre que cela est possible (même si ce n’est pas donné à tout le monde évidemment).</p> <h3>Un film de 3h12</h3> <p>Mais si <em>Avatar, la voie de l’eau</em> est un projet hors du temps, ce n’est pas seulement de par sa conception, c’est aussi dans son contenu. Pour commencer, le film dure 3h12 et prend son temps pour présenter ses nouveaux personnages et le nouvel environnement dans lequel vont évoluer les protagonistes. Si quelques passages au début et à la fin du film sont plus rapidement expédiés (car il a fallu faire des choix au montage on l’imagine), ce film prends un temps d’exposition très rare pour une super production hollywoodienne moderne. Plus marquant encore, James Cameron assume les positions prises dans le premier film en allant encore plus loin dans son message écologiste, «animaliste», anticolonialiste et anticapitaliste consumériste sans limite. Pourtant, le monde culturel occidental n’est plus le même depuis 2009, au sein duquel les discours aseptisés et lisses sont devenus la norme. Si certains messages sont assénés parfois avec un manque de subtilité évidents, comme par exemple la dénonciation de la chasse à la baleine, Cameron a le mérite d’assumer ses convictions. Plus étonnants encore, <em>Avatar</em> échappe, pour l’instant encore, aux ravages de l’idéologie woke, très en vogue actuellement à Hollywood, en témoigne les scandales entourant la série <em>Les Anneaux de pouvoir</em> sortie en 2022 sur la plateforme Amazon Prime. 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Cependant, si vous avez aimé le premier <em>Avatar</em>, il y a de fortes chances pour que vous soyez satisfaits par ce second opus. Mais il ne fait aucun doute qu’<em>Avatar</em> est une licence qui marquera son époque, et pas seulement par les chiffres que la saga génère, mais également par l’ambition qu’il y a derrière et la temporalité particulière liée à ce projet. Chacun se fera son avis et des scandales plus ou moins médiatisés ne manqueront pas d’éclater autour de la production ou des différents messages du film, c’est un des mauvais côtés malheureux des réseaux sociaux actuels. 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Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?', 'content' => '<p>Pour commencer, il est important de faire une précision: en l'état actuel des connaissances de la médecine et de la psychiatrie, l’éco-anxiété <a href="https://presse.inserm.fr/leco-anxiete-une-maladie-mentale-vraiment-2/44466/">n’est pas reconnue</a> comme une maladie. Cela signifie qu’il y a bien une construction sociale ou un quelconque phénomène de déconstruction ou de perturbation dans la société expliquant le développement de ce trouble mental. D’après les dernières recherches et statistiques effectuées dans le monde occidental, l’éco-anxiété touche particulièrement les jeunes, même si les chiffres exacts sont difficiles à estimer, tant le phénomène est structurel, social et diffus dans la population. Le professeur Tobias Brosch l’explique dans <a href="https://www.efficience21.ch/article/%2525ABleco-anxiete-est-devenue-un-phenomene-social%2525BB/36">un entretien</a> donné au site efficience21. L’éco-anxiété est donc un phénomène construit, produit de son époque et qui fait des ravages psychologiques dans une partie de la population occidentale avec des symptômes qui vont de la dépression à la paralysie sociale, en passant par la colère, la révolte ou le fait de se priver d’avoir des enfants, non pas par envie personnelle, mais par crainte de l’avenir et sentiment de ne pas pouvoir transmettre un monde meilleur à ses descendants.</p> <p>Ce phénomène est aujourd’hui devenu un véritable enjeu de santé publique et surtout de société, tant il peut peser sur tous les aspects de la vie courante (carrière professionnelle, vie de famille, espérances et projets d’avenir, etc.) Si l'inquiétude quant à la qualité de notre environnement pour les années à venir peut servir de multiplicateur motivationnel pour les citoyens sensibles à cette problématique, elle peut aussi servir le contrôle social de la population dans une période de crises systémiques et de troubles sociaux économiques. L’exemple de la crise Covid en est une parfaite illustration: la peur et l’anxiété peuvent être de fabuleux alliés pour conditionner une partie de la population à adopter des comportements allant dans le sens de la concorde civile, du soutien aux pouvoirs en place et de la soumission aux ordres dans les cas les plus extrêmes. </p> <p>Mais comment l’éco-anxiété s’est-elle propagée dans nos sociétés? Inutile de formuler une quelconque théorie complotiste derrière ce phénomène, il y a une explication à la fois relativement simple et parfaitement logique qui explique la diffusion de ce trouble: l’incohérence (ou l’inconséquence dirons-nous) des autorités au pouvoir ces dernières décennies. </p> <p>En effet, depuis de nombreuses années maintenant, les discours alarmistes concernant l’état de la planète sont devenus de plus en plus nombreux et relayés massivement dans les médias, particulièrement dans la sphère occidentale. La disparition de la biodiversité, les événements climatiques extrêmes, la pollution des océans, la fonte des glaciers… les exemples d’images, articles, reportages, annonces politiques, programmes de sensibilisation scolaires sont légions aujourd’hui et plus personne ou presque dans nos sociétés ultra-connectées n’ignore l'existence des problématiques environnementales. Un sentiment de catastrophisme permanent est distillé dans les médias, parfois de manière justifiée, d’autres fois moins. Le fait est que la population des pays dits «développés» est de plus en plus sensible aux problématiques écologiques, notamment par l’influence des médias.</p> <p>D’un autre côté, une certaine frange des militants «écologiques» et des autorités font culpabiliser la population pour son absence d’efforts. Mais les individus sont également conscients que tout ne peut pas passer par eux et qu’une partie des solutions est dans les mains des autorités. Et que s’est-il passé de ce côté? 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Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que cette situation chaotique en Ukraine continue? Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que la guerre continue? Décryptage.', 'content' => '<p>Bien entendu, les premières victimes du conflit en Ukraine sont les populations ukrainiennes, qui non contentes de risquer leurs vies, voient leurs infrastructures et industries détruites. Et si les Russes paient également un lourd tribut en termes de vies humaines et d’infrastructures, il apparaît que l’une des principales victimes collatérales de ce conflit et des sanctions prises contre la Russie, c’est le tissu industriel européen. Pourquoi?</p> <p>Pour bien comprendre, il faut décortiquer le succès économique et industriel allemand depuis deux décennies. L’Allemagne est la première économie de la zone euro et surtout la principale dans le secteur industriel. Elle dégage historiquement un bénéfice très élevé sur ses exportations (automobiles, machines-outils, pièces détachées, produits chimiques). 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