Média indocile – nouvelle formule
Nicolas Depraz
Nicolas Depraz
Nicolas Depraz est diplômé en géographie et animateur à Radio Libre, partenaire de Bon Pour La Tête.
Derniers articles
Warning (2): count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4067, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les limites et possibilités de l’hydrogène comme vecteur d’énergie', 'subtitle' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'content' => '<p>Premièrement, il est important de faire un point technique pour savoir de quoi nous parlons. L’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant dans l’univers. Comme l’électricité, il pourrait donc jouer le rôle de vecteur énergétique dans notre système économique. Quand il est question d’hydrogène comme vecteur énergétique, nous parlons de dihydrogène (H<sub>2</sub>), sous forme de gaz. S’il existe quelques poches d’hydrogène dans la nature, la grande majorité de l’hydrogène consommé sur Terre est créé par des processus industriels, plus ou moins polluants selon les méthodes. Ce qui nous intéresse dans le cadre de cet article et du futur énergétique de la Suisse et potentiellement du monde, c’est ce qu’on appelle l’hydrogène «vert», qui est produit à partir de l’électrolyse de l’eau, procédé qui demande une grande quantité d’électricité. Si cette électrolyse est effectuée avec de l’électricité décarbonée (énergies renouvelables intermittentes, nucléaire ou hydroélectricité par exemple), nous pouvons parler d’hydrogène décarboné ou «vert». A l’heure actuelle, ce type d’hydrogène représente moins de 5% de la production mondiale, car cette technique est encore beaucoup plus coûteuse que le reformatage du gaz naturel, qui reste la méthode la plus commune et rentable pour produire de l’hydrogène actuellement<strong><sup>1</sup></strong>.</p> <p>A quoi pourrait servir l’hydrogène dans notre approvisionnement énergétique? L’hydrogène peut, dans l’absolu, être utilisé en remplacement du gaz naturel et être utile dans de nombreux domaines industriels, que ce soit comme matière première ou vecteur d’énergie<strong><sup>2</sup></strong>. Mais c’est son utilisation comme carburant qui nous intéresse le plus. En effet, si pour la petite mobilité individuelle (vélo électrique, moto, petite voiture citadine), les batteries représentent une solution envisageable à large échelle, ce n’est pas le cas pour la mobilité «lourde» comme les camionnettes, les camions et les grosses voitures (Cf. <a href="https://bonpourlatete.com/analyse/pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique" target="_blank" rel="noopener">mon article du 21 octobre 2022</a> sur la voiture électrique). L’énergie hydrogène pourrait être très utile pour remplacer le diesel pour ce type de transport, notamment dans les pays qui ne possèdent pas de source d’hydrocarbures, comme la Suisse par exemple. L’hydrogène comme carburant n’émet que de la vapeur d’eau et représente donc un carburant totalement écologique, pour autant qu’il soit produit avec des énergies décarbonées. En Suisse, l’entreprise de grande distribution Migros devrait lancer cette année ses premiers projets tests de <a href="https://corporate.migros.ch/fr/Magazine/2020/camions-hydrogene.html" target="_blank" rel="noopener">camions de livraison électriques propulsés à l’aide d’hydrogène</a> (l’hydrogène génère de l’électricité qui est utilisée par le moteur du véhicule pour fonctionner).</p> <p>Autre point intéressant: la généralisation de l’utilisation de l’hydrogène permettrait de stocker les excès des installations électriques intermittentes comme le solaire ou l’éolien par exemple. En effet, nous avons besoin de beaucoup moins d’énergie en été par rapport à l’hiver, or c’est en cette saison que nos panneaux solaires produisent le plus. Comme l’électricité ne se stocke pas ou très mal, il est intéressant d’avoir la possibilité de la transformer en hydrogène pour l'utiliser à un autre moment.</p> <p>Cependant, la démocratisation de l’hydrogène dans notre mix énergétique est limitée par plusieurs problèmes techniques et économiques. Premièrement, il y a la problématique du stockage. En effet, l’hydrogène étant le gaz le plus léger de l’univers, il faut soit le liquéfier, soit le mettre sous très haute pression pour pouvoir le distribuer, le transporter et l’entreposer correctement. Tous ces processus sont très énergivores, et donc peu idéaux en période de frugalité énergétique. L’hydrogène est également un gaz très inflammable et présente de gros risques dans le domaine de la mobilité où les accidents peuvent être fréquents. Enfin, il y a la question du rendement. En effet, nous l’avons dit plus haut, pour produire de l’hydrogène vert, il faut transformer de l’énergie renouvelable (ou décarbonée) en gaz (dihydrogène) via l’électrolyse de l’eau, pour ensuite le restituer sous forme d’énergie lors de l’utilisation. Toutes ces transformations et ces étapes provoquent des pertes et certaines institutions, comme l’agence de la transition écologique en France, <a href="https://www.connaissancedesenergies.org/rendement-de-la-chaine-hydrogene-cas-du-power-h2-power-220218" target="_blank" rel="noopener">estiment ces dernières à plus de 70%!</a> Difficile d’être rentable via ce mode de production à l’heure actuelle, à moins que le nucléaire de 4ème génération ou la fusion ne débarquent rapidement dans notre mix énergétique, ce qui semble peu probable.</p> <p>Pour résoudre ces problèmes et limitations autour de l’hydrogène, de nombreux programmes ont été lancés dans le monde et les investissements augmentent à la faveur de la répétition des crises énergétiques et climatiques. Plusieurs entreprises essaient de démocratiser leur solution sur le marché de l’énergie. L’un des projets les plus avancés et prometteurs en Suisse se trouve au bord du lac Léman, siège de la start-up Neology. L’idée de cette jeune entreprise est de conserver l’hydrogène sous forme d’ammoniac (NH<sub>3</sub>), ce qui est beaucoup plus sûr et économique pour le stockage, le transport, etc., et de le «craquer» pour le transformer en hydrogène au moment de l’utilisation, dans un moteur par exemple. Si cette solution vous intéresse, vous pouvez écouter sur Radiolibre.ch l’épisode de mon podcast «Durabilité: et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?» consacré à l’hydrogène comme vecteur énergétique, avec comme invité Aris Maroonian, fondateur de la start-up Neology, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/la-revolution-hydrogene-dans-lenergie-aris-maroonian-neology/" target="_blank" rel="noopener">via ce lien</a>.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Article sur l’hydrogène dans la transition énergétique sur <a href="https://blog.romande-energie.ch/fr/comprendre-l-energie/152-hydrogene-transition-energetique" target="_blank" rel="noopener">le blog de romande énergie.</a></h4> <h4><sup>2</sup>«Hydrogène, le nouveau pétrole», Thierry Lepercq, Editions du Cherche-Midi, 2019.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-limites-et-possibilites-de-l-hydrogene-comme-vecteur-d-energie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 565, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 App\View\Helper\PosterHelper::getPosterRatio() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 29 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 57 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4067, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les limites et possibilités de l’hydrogène comme vecteur d’énergie', 'subtitle' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'content' => '<p>Premièrement, il est important de faire un point technique pour savoir de quoi nous parlons. L’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant dans l’univers. Comme l’électricité, il pourrait donc jouer le rôle de vecteur énergétique dans notre système économique. Quand il est question d’hydrogène comme vecteur énergétique, nous parlons de dihydrogène (H<sub>2</sub>), sous forme de gaz. S’il existe quelques poches d’hydrogène dans la nature, la grande majorité de l’hydrogène consommé sur Terre est créé par des processus industriels, plus ou moins polluants selon les méthodes. Ce qui nous intéresse dans le cadre de cet article et du futur énergétique de la Suisse et potentiellement du monde, c’est ce qu’on appelle l’hydrogène «vert», qui est produit à partir de l’électrolyse de l’eau, procédé qui demande une grande quantité d’électricité. Si cette électrolyse est effectuée avec de l’électricité décarbonée (énergies renouvelables intermittentes, nucléaire ou hydroélectricité par exemple), nous pouvons parler d’hydrogène décarboné ou «vert». A l’heure actuelle, ce type d’hydrogène représente moins de 5% de la production mondiale, car cette technique est encore beaucoup plus coûteuse que le reformatage du gaz naturel, qui reste la méthode la plus commune et rentable pour produire de l’hydrogène actuellement<strong><sup>1</sup></strong>.</p> <p>A quoi pourrait servir l’hydrogène dans notre approvisionnement énergétique? L’hydrogène peut, dans l’absolu, être utilisé en remplacement du gaz naturel et être utile dans de nombreux domaines industriels, que ce soit comme matière première ou vecteur d’énergie<strong><sup>2</sup></strong>. Mais c’est son utilisation comme carburant qui nous intéresse le plus. En effet, si pour la petite mobilité individuelle (vélo électrique, moto, petite voiture citadine), les batteries représentent une solution envisageable à large échelle, ce n’est pas le cas pour la mobilité «lourde» comme les camionnettes, les camions et les grosses voitures (Cf. <a href="https://bonpourlatete.com/analyse/pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique" target="_blank" rel="noopener">mon article du 21 octobre 2022</a> sur la voiture électrique). L’énergie hydrogène pourrait être très utile pour remplacer le diesel pour ce type de transport, notamment dans les pays qui ne possèdent pas de source d’hydrocarbures, comme la Suisse par exemple. L’hydrogène comme carburant n’émet que de la vapeur d’eau et représente donc un carburant totalement écologique, pour autant qu’il soit produit avec des énergies décarbonées. En Suisse, l’entreprise de grande distribution Migros devrait lancer cette année ses premiers projets tests de <a href="https://corporate.migros.ch/fr/Magazine/2020/camions-hydrogene.html" target="_blank" rel="noopener">camions de livraison électriques propulsés à l’aide d’hydrogène</a> (l’hydrogène génère de l’électricité qui est utilisée par le moteur du véhicule pour fonctionner).</p> <p>Autre point intéressant: la généralisation de l’utilisation de l’hydrogène permettrait de stocker les excès des installations électriques intermittentes comme le solaire ou l’éolien par exemple. En effet, nous avons besoin de beaucoup moins d’énergie en été par rapport à l’hiver, or c’est en cette saison que nos panneaux solaires produisent le plus. Comme l’électricité ne se stocke pas ou très mal, il est intéressant d’avoir la possibilité de la transformer en hydrogène pour l'utiliser à un autre moment.</p> <p>Cependant, la démocratisation de l’hydrogène dans notre mix énergétique est limitée par plusieurs problèmes techniques et économiques. Premièrement, il y a la problématique du stockage. En effet, l’hydrogène étant le gaz le plus léger de l’univers, il faut soit le liquéfier, soit le mettre sous très haute pression pour pouvoir le distribuer, le transporter et l’entreposer correctement. Tous ces processus sont très énergivores, et donc peu idéaux en période de frugalité énergétique. L’hydrogène est également un gaz très inflammable et présente de gros risques dans le domaine de la mobilité où les accidents peuvent être fréquents. Enfin, il y a la question du rendement. En effet, nous l’avons dit plus haut, pour produire de l’hydrogène vert, il faut transformer de l’énergie renouvelable (ou décarbonée) en gaz (dihydrogène) via l’électrolyse de l’eau, pour ensuite le restituer sous forme d’énergie lors de l’utilisation. Toutes ces transformations et ces étapes provoquent des pertes et certaines institutions, comme l’agence de la transition écologique en France, <a href="https://www.connaissancedesenergies.org/rendement-de-la-chaine-hydrogene-cas-du-power-h2-power-220218" target="_blank" rel="noopener">estiment ces dernières à plus de 70%!</a> Difficile d’être rentable via ce mode de production à l’heure actuelle, à moins que le nucléaire de 4ème génération ou la fusion ne débarquent rapidement dans notre mix énergétique, ce qui semble peu probable.</p> <p>Pour résoudre ces problèmes et limitations autour de l’hydrogène, de nombreux programmes ont été lancés dans le monde et les investissements augmentent à la faveur de la répétition des crises énergétiques et climatiques. Plusieurs entreprises essaient de démocratiser leur solution sur le marché de l’énergie. L’un des projets les plus avancés et prometteurs en Suisse se trouve au bord du lac Léman, siège de la start-up Neology. L’idée de cette jeune entreprise est de conserver l’hydrogène sous forme d’ammoniac (NH<sub>3</sub>), ce qui est beaucoup plus sûr et économique pour le stockage, le transport, etc., et de le «craquer» pour le transformer en hydrogène au moment de l’utilisation, dans un moteur par exemple. Si cette solution vous intéresse, vous pouvez écouter sur Radiolibre.ch l’épisode de mon podcast «Durabilité: et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?» consacré à l’hydrogène comme vecteur énergétique, avec comme invité Aris Maroonian, fondateur de la start-up Neology, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/la-revolution-hydrogene-dans-lenergie-aris-maroonian-neology/" target="_blank" rel="noopener">via ce lien</a>.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Article sur l’hydrogène dans la transition énergétique sur <a href="https://blog.romande-energie.ch/fr/comprendre-l-energie/152-hydrogene-transition-energetique" target="_blank" rel="noopener">le blog de romande énergie.</a></h4> <h4><sup>2</sup>«Hydrogène, le nouveau pétrole», Thierry Lepercq, Editions du Cherche-Midi, 2019.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-limites-et-possibilites-de-l-hydrogene-comme-vecteur-d-energie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 565, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4067, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les limites et possibilités de l’hydrogène comme vecteur d’énergie', 'subtitle' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.', 'content' => '<p>Premièrement, il est important de faire un point technique pour savoir de quoi nous parlons. L’hydrogène est l’élément chimique le plus abondant dans l’univers. Comme l’électricité, il pourrait donc jouer le rôle de vecteur énergétique dans notre système économique. Quand il est question d’hydrogène comme vecteur énergétique, nous parlons de dihydrogène (H<sub>2</sub>), sous forme de gaz. S’il existe quelques poches d’hydrogène dans la nature, la grande majorité de l’hydrogène consommé sur Terre est créé par des processus industriels, plus ou moins polluants selon les méthodes. Ce qui nous intéresse dans le cadre de cet article et du futur énergétique de la Suisse et potentiellement du monde, c’est ce qu’on appelle l’hydrogène «vert», qui est produit à partir de l’électrolyse de l’eau, procédé qui demande une grande quantité d’électricité. Si cette électrolyse est effectuée avec de l’électricité décarbonée (énergies renouvelables intermittentes, nucléaire ou hydroélectricité par exemple), nous pouvons parler d’hydrogène décarboné ou «vert». A l’heure actuelle, ce type d’hydrogène représente moins de 5% de la production mondiale, car cette technique est encore beaucoup plus coûteuse que le reformatage du gaz naturel, qui reste la méthode la plus commune et rentable pour produire de l’hydrogène actuellement<strong><sup>1</sup></strong>.</p> <p>A quoi pourrait servir l’hydrogène dans notre approvisionnement énergétique? L’hydrogène peut, dans l’absolu, être utilisé en remplacement du gaz naturel et être utile dans de nombreux domaines industriels, que ce soit comme matière première ou vecteur d’énergie<strong><sup>2</sup></strong>. Mais c’est son utilisation comme carburant qui nous intéresse le plus. En effet, si pour la petite mobilité individuelle (vélo électrique, moto, petite voiture citadine), les batteries représentent une solution envisageable à large échelle, ce n’est pas le cas pour la mobilité «lourde» comme les camionnettes, les camions et les grosses voitures (Cf. <a href="https://bonpourlatete.com/analyse/pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique" target="_blank" rel="noopener">mon article du 21 octobre 2022</a> sur la voiture électrique). L’énergie hydrogène pourrait être très utile pour remplacer le diesel pour ce type de transport, notamment dans les pays qui ne possèdent pas de source d’hydrocarbures, comme la Suisse par exemple. L’hydrogène comme carburant n’émet que de la vapeur d’eau et représente donc un carburant totalement écologique, pour autant qu’il soit produit avec des énergies décarbonées. En Suisse, l’entreprise de grande distribution Migros devrait lancer cette année ses premiers projets tests de <a href="https://corporate.migros.ch/fr/Magazine/2020/camions-hydrogene.html" target="_blank" rel="noopener">camions de livraison électriques propulsés à l’aide d’hydrogène</a> (l’hydrogène génère de l’électricité qui est utilisée par le moteur du véhicule pour fonctionner).</p> <p>Autre point intéressant: la généralisation de l’utilisation de l’hydrogène permettrait de stocker les excès des installations électriques intermittentes comme le solaire ou l’éolien par exemple. En effet, nous avons besoin de beaucoup moins d’énergie en été par rapport à l’hiver, or c’est en cette saison que nos panneaux solaires produisent le plus. Comme l’électricité ne se stocke pas ou très mal, il est intéressant d’avoir la possibilité de la transformer en hydrogène pour l'utiliser à un autre moment.</p> <p>Cependant, la démocratisation de l’hydrogène dans notre mix énergétique est limitée par plusieurs problèmes techniques et économiques. Premièrement, il y a la problématique du stockage. En effet, l’hydrogène étant le gaz le plus léger de l’univers, il faut soit le liquéfier, soit le mettre sous très haute pression pour pouvoir le distribuer, le transporter et l’entreposer correctement. Tous ces processus sont très énergivores, et donc peu idéaux en période de frugalité énergétique. L’hydrogène est également un gaz très inflammable et présente de gros risques dans le domaine de la mobilité où les accidents peuvent être fréquents. Enfin, il y a la question du rendement. En effet, nous l’avons dit plus haut, pour produire de l’hydrogène vert, il faut transformer de l’énergie renouvelable (ou décarbonée) en gaz (dihydrogène) via l’électrolyse de l’eau, pour ensuite le restituer sous forme d’énergie lors de l’utilisation. Toutes ces transformations et ces étapes provoquent des pertes et certaines institutions, comme l’agence de la transition écologique en France, <a href="https://www.connaissancedesenergies.org/rendement-de-la-chaine-hydrogene-cas-du-power-h2-power-220218" target="_blank" rel="noopener">estiment ces dernières à plus de 70%!</a> Difficile d’être rentable via ce mode de production à l’heure actuelle, à moins que le nucléaire de 4ème génération ou la fusion ne débarquent rapidement dans notre mix énergétique, ce qui semble peu probable.</p> <p>Pour résoudre ces problèmes et limitations autour de l’hydrogène, de nombreux programmes ont été lancés dans le monde et les investissements augmentent à la faveur de la répétition des crises énergétiques et climatiques. Plusieurs entreprises essaient de démocratiser leur solution sur le marché de l’énergie. L’un des projets les plus avancés et prometteurs en Suisse se trouve au bord du lac Léman, siège de la start-up Neology. L’idée de cette jeune entreprise est de conserver l’hydrogène sous forme d’ammoniac (NH<sub>3</sub>), ce qui est beaucoup plus sûr et économique pour le stockage, le transport, etc., et de le «craquer» pour le transformer en hydrogène au moment de l’utilisation, dans un moteur par exemple. Si cette solution vous intéresse, vous pouvez écouter sur Radiolibre.ch l’épisode de mon podcast «Durabilité: et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?» consacré à l’hydrogène comme vecteur énergétique, avec comme invité Aris Maroonian, fondateur de la start-up Neology, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/la-revolution-hydrogene-dans-lenergie-aris-maroonian-neology/" target="_blank" rel="noopener">via ce lien</a>.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Article sur l’hydrogène dans la transition énergétique sur <a href="https://blog.romande-energie.ch/fr/comprendre-l-energie/152-hydrogene-transition-energetique" target="_blank" rel="noopener">le blog de romande énergie.</a></h4> <h4><sup>2</sup>«Hydrogène, le nouveau pétrole», Thierry Lepercq, Editions du Cherche-Midi, 2019.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'les-limites-et-possibilites-de-l-hydrogene-comme-vecteur-d-energie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 565, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / Les limites et possibilités de l’hydrogène comme vecteur d’énergie
Alors que les crises et tensions énergétiques se multiplient, la recherche de solutions et d’alternatives au pétrole ou au gaz bat son plein. L’hydrogène est souvent évoqué. S’il offre beaucoup d’avantages comme vecteur énergétique, il est aussi soumis à des nombreux défis et problématiques qui rendent difficile sa généralisation actuellement. Décryptage.
Nicolas Depraz
B Article réservé aux abonnés
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4019, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '«Avatar 2», un film hors du temps', 'subtitle' => 'Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. S’il est encore un peu tôt pour dire si cette suite dépassera les sommets atteints par l’original au niveau commercial, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un film hors du temps, que ce soit au niveau de sa conception, de sa durée et du contexte hollywoodien actuel. Explications. ', 'subtitle_edition' => 'Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. S’il est encore un peu tôt pour dire si cette suite dépassera les sommets atteints par l’original au niveau commercial, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un film hors du temps, que ce soit au niveau de sa conception, de sa durée et du contexte hollywoodien actuel. Explications. ', 'content' => '<p>Treize ans, voilà le temps qui séparent les deux premiers films <em>Avatar</em>, soit une éternité pour les fans les plus assidus de la franchise crée par le réalisateur à succès canadien, James Cameron (<em>Titanic</em>, <em>Terminator</em>, <em>Aliens</em>). Aucune production cinématographique grand public n’avait suscité une aussi longue attente depuis <em>Star Wars</em>, puisqu’il y a 16 ans entre la fin de la trilogie originale (1983) et le premier épisode de la «prélogie» (1999). Et les attentes étaient grandes puisque James Cameron avait annoncé très tôt son souhait de produire de nombreuses suites à <em>Avatar</em> après le succès gigantesque de ce dernier dans les salles obscures en 2009. Après de nombreux reports et des effets d’annonces pour le moins chaotiques, la série des quatre suites d’<em>Avatar</em> est enfin lancée et devrait se poursuivre jusqu’en 2028 si tout va bien, à coup d’une sortie tous les deux ans. Si le succès semble pour le moment être au rendez-vous pour cette suite, il est rare aujourd’hui qu’un réalisateur ou producteur de cinéma puisse se permettre de prendre autant de temps dans la conception d’un film. A l’heure de la production et consommation en masse de séries et franchises cinématographiques (Marvel, DC, Star Wars, etc.) et de la compétition acharnée entre les plateformes pour le temps de cerveau disponible des spectateurs, voir un réalisateur prendre plus d’une décennie pour travailler son histoire, ses personnages et améliorer les technologies cinématographiques à disposition (car <em>Avatar 1</em> et <em>2</em> sont avant tout des prouesses technologiques) est une sorte d’OVNI dans le paysage Hollywoodien actuel. A vrai dire, seuls deux ou trois réalisateurs sont capables aujourd’hui de s’offrir un tel luxe en terme de temporalité à Hollywood et James Cameron en fait partie. Il aurait été aisé de céder à la facilité en produisant des suites à la pelle dans un univers si étendu qu’est celui d’Avatar et de surfer immédiatement sur le succès générationnel du premier film, mais une autre direction a été choisie et qui démontre que cela est possible (même si ce n’est pas donné à tout le monde évidemment).</p> <h3>Un film de 3h12</h3> <p>Mais si <em>Avatar, la voie de l’eau</em> est un projet hors du temps, ce n’est pas seulement de par sa conception, c’est aussi dans son contenu. Pour commencer, le film dure 3h12 et prend son temps pour présenter ses nouveaux personnages et le nouvel environnement dans lequel vont évoluer les protagonistes. Si quelques passages au début et à la fin du film sont plus rapidement expédiés (car il a fallu faire des choix au montage on l’imagine), ce film prends un temps d’exposition très rare pour une super production hollywoodienne moderne. Plus marquant encore, James Cameron assume les positions prises dans le premier film en allant encore plus loin dans son message écologiste, «animaliste», anticolonialiste et anticapitaliste consumériste sans limite. Pourtant, le monde culturel occidental n’est plus le même depuis 2009, au sein duquel les discours aseptisés et lisses sont devenus la norme. Si certains messages sont assénés parfois avec un manque de subtilité évidents, comme par exemple la dénonciation de la chasse à la baleine, Cameron a le mérite d’assumer ses convictions. Plus étonnants encore, <em>Avatar</em> échappe, pour l’instant encore, aux ravages de l’idéologie woke, très en vogue actuellement à Hollywood, en témoigne les scandales entourant la série <em>Les Anneaux de pouvoir</em> sortie en 2022 sur la plateforme Amazon Prime. Dans <em>Avatar 2</em>, point d’ode au véganisme (les Navi’s chassent des animaux de Pandora pour s’en nourrir), point de mise en avant des communautés LGBTQ etc. ou de féminisme exacerbés (les personnages féminins sont mis en avant tout autant que les hommes dans le film et ne sont pas unilatéralement bons, on en trouve dans les deux camps).</p> <p>C’est triste à dire, mais nous en sommes arrivés à un point où il faut relever ce fait dans une production culturelle occidentale. Et c’est ce qui en fait un film «hors du temps». Loin du contexte culturel, politique, commercial ou financier du Hollywood d’aujourd’hui, James Cameron a produit un film grand public avec un message engagé, avec l’ambition de résister aux affres du temps et de marquer l’histoire de la science-fiction. Est-ce qu’<em>Avatar 2</em> est un film parfait? Absolument pas. Répond-il aux attentes des fans et du public? C’est aux concernés qu’il faut le demander. Cependant, si vous avez aimé le premier <em>Avatar</em>, il y a de fortes chances pour que vous soyez satisfaits par ce second opus. Mais il ne fait aucun doute qu’<em>Avatar</em> est une licence qui marquera son époque, et pas seulement par les chiffres que la saga génère, mais également par l’ambition qu’il y a derrière et la temporalité particulière liée à ce projet. Chacun se fera son avis et des scandales plus ou moins médiatisés ne manqueront pas d’éclater autour de la production ou des différents messages du film, c’est un des mauvais côtés malheureux des réseaux sociaux actuels. Mais il est rafraîchissant dans un paysage médiatique et audiovisuel grand public parfois si coercitif de mettre en avant des projets qui sortent de l’ordinaire et qui pensent et conçoivent hors des présupposés et impératifs de leur époque.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672839799_avatar2lavoiedeleaufr1petit.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="176" height="235" /><br />«Avatar: la voie de l’eau», de James Cameron, 3h12</h4> <h4><a href="https://www.cineman.ch/fr/film/2015/Avatar2/seances.html#movie-detail-nav" target="_blank" rel="noopener">Les salles où voir le film</a></h4> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/598NnroP42s" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'avatar-2-un-film-hors-du-temps', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 401, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4019, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => '«Avatar 2», un film hors du temps', 'subtitle' => 'Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. S’il est encore un peu tôt pour dire si cette suite dépassera les sommets atteints par l’original au niveau commercial, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un film hors du temps, que ce soit au niveau de sa conception, de sa durée et du contexte hollywoodien actuel. Explications. ', 'subtitle_edition' => 'Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. S’il est encore un peu tôt pour dire si cette suite dépassera les sommets atteints par l’original au niveau commercial, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un film hors du temps, que ce soit au niveau de sa conception, de sa durée et du contexte hollywoodien actuel. Explications. ', 'content' => '<p>Treize ans, voilà le temps qui séparent les deux premiers films <em>Avatar</em>, soit une éternité pour les fans les plus assidus de la franchise crée par le réalisateur à succès canadien, James Cameron (<em>Titanic</em>, <em>Terminator</em>, <em>Aliens</em>). Aucune production cinématographique grand public n’avait suscité une aussi longue attente depuis <em>Star Wars</em>, puisqu’il y a 16 ans entre la fin de la trilogie originale (1983) et le premier épisode de la «prélogie» (1999). Et les attentes étaient grandes puisque James Cameron avait annoncé très tôt son souhait de produire de nombreuses suites à <em>Avatar</em> après le succès gigantesque de ce dernier dans les salles obscures en 2009. Après de nombreux reports et des effets d’annonces pour le moins chaotiques, la série des quatre suites d’<em>Avatar</em> est enfin lancée et devrait se poursuivre jusqu’en 2028 si tout va bien, à coup d’une sortie tous les deux ans. Si le succès semble pour le moment être au rendez-vous pour cette suite, il est rare aujourd’hui qu’un réalisateur ou producteur de cinéma puisse se permettre de prendre autant de temps dans la conception d’un film. A l’heure de la production et consommation en masse de séries et franchises cinématographiques (Marvel, DC, Star Wars, etc.) et de la compétition acharnée entre les plateformes pour le temps de cerveau disponible des spectateurs, voir un réalisateur prendre plus d’une décennie pour travailler son histoire, ses personnages et améliorer les technologies cinématographiques à disposition (car <em>Avatar 1</em> et <em>2</em> sont avant tout des prouesses technologiques) est une sorte d’OVNI dans le paysage Hollywoodien actuel. A vrai dire, seuls deux ou trois réalisateurs sont capables aujourd’hui de s’offrir un tel luxe en terme de temporalité à Hollywood et James Cameron en fait partie. Il aurait été aisé de céder à la facilité en produisant des suites à la pelle dans un univers si étendu qu’est celui d’Avatar et de surfer immédiatement sur le succès générationnel du premier film, mais une autre direction a été choisie et qui démontre que cela est possible (même si ce n’est pas donné à tout le monde évidemment).</p> <h3>Un film de 3h12</h3> <p>Mais si <em>Avatar, la voie de l’eau</em> est un projet hors du temps, ce n’est pas seulement de par sa conception, c’est aussi dans son contenu. Pour commencer, le film dure 3h12 et prend son temps pour présenter ses nouveaux personnages et le nouvel environnement dans lequel vont évoluer les protagonistes. Si quelques passages au début et à la fin du film sont plus rapidement expédiés (car il a fallu faire des choix au montage on l’imagine), ce film prends un temps d’exposition très rare pour une super production hollywoodienne moderne. Plus marquant encore, James Cameron assume les positions prises dans le premier film en allant encore plus loin dans son message écologiste, «animaliste», anticolonialiste et anticapitaliste consumériste sans limite. Pourtant, le monde culturel occidental n’est plus le même depuis 2009, au sein duquel les discours aseptisés et lisses sont devenus la norme. Si certains messages sont assénés parfois avec un manque de subtilité évidents, comme par exemple la dénonciation de la chasse à la baleine, Cameron a le mérite d’assumer ses convictions. Plus étonnants encore, <em>Avatar</em> échappe, pour l’instant encore, aux ravages de l’idéologie woke, très en vogue actuellement à Hollywood, en témoigne les scandales entourant la série <em>Les Anneaux de pouvoir</em> sortie en 2022 sur la plateforme Amazon Prime. Dans <em>Avatar 2</em>, point d’ode au véganisme (les Navi’s chassent des animaux de Pandora pour s’en nourrir), point de mise en avant des communautés LGBTQ etc. ou de féminisme exacerbés (les personnages féminins sont mis en avant tout autant que les hommes dans le film et ne sont pas unilatéralement bons, on en trouve dans les deux camps).</p> <p>C’est triste à dire, mais nous en sommes arrivés à un point où il faut relever ce fait dans une production culturelle occidentale. Et c’est ce qui en fait un film «hors du temps». Loin du contexte culturel, politique, commercial ou financier du Hollywood d’aujourd’hui, James Cameron a produit un film grand public avec un message engagé, avec l’ambition de résister aux affres du temps et de marquer l’histoire de la science-fiction. Est-ce qu’<em>Avatar 2</em> est un film parfait? Absolument pas. Répond-il aux attentes des fans et du public? C’est aux concernés qu’il faut le demander. Cependant, si vous avez aimé le premier <em>Avatar</em>, il y a de fortes chances pour que vous soyez satisfaits par ce second opus. Mais il ne fait aucun doute qu’<em>Avatar</em> est une licence qui marquera son époque, et pas seulement par les chiffres que la saga génère, mais également par l’ambition qu’il y a derrière et la temporalité particulière liée à ce projet. Chacun se fera son avis et des scandales plus ou moins médiatisés ne manqueront pas d’éclater autour de la production ou des différents messages du film, c’est un des mauvais côtés malheureux des réseaux sociaux actuels. Mais il est rafraîchissant dans un paysage médiatique et audiovisuel grand public parfois si coercitif de mettre en avant des projets qui sortent de l’ordinaire et qui pensent et conçoivent hors des présupposés et impératifs de leur époque.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1672839799_avatar2lavoiedeleaufr1petit.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="176" height="235" /><br />«Avatar: la voie de l’eau», de James Cameron, 3h12</h4> <h4><a href="https://www.cineman.ch/fr/film/2015/Avatar2/seances.html#movie-detail-nav" target="_blank" rel="noopener">Les salles où voir le film</a></h4> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/598NnroP42s" title="YouTube video player" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'avatar-2-un-film-hors-du-temps', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 401, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Culture / «Avatar 2», un film hors du temps
Treize ans après le succès historique du premier opus, la licence Avatar revient sur le grand écran avec «Avatar, la voie de l’eau» sorti le 14 décembre dernier au cinéma. S’il est encore un peu tôt pour dire si cette suite dépassera les sommets atteints par l’original au niveau commercial, nous pouvons d’ores et déjà dire que c’est un film hors du temps, que ce soit au niveau de sa conception, de sa durée et du contexte hollywoodien actuel. Explications.
Nicolas Depraz
B Article réservé aux abonnés
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3978, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qui est vraiment responsable de l’éco-anxiété?', 'subtitle' => 'L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?', 'subtitle_edition' => 'L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?', 'content' => '<p>Pour commencer, il est important de faire une précision: en l'état actuel des connaissances de la médecine et de la psychiatrie, l’éco-anxiété <a href="https://presse.inserm.fr/leco-anxiete-une-maladie-mentale-vraiment-2/44466/">n’est pas reconnue</a> comme une maladie. Cela signifie qu’il y a bien une construction sociale ou un quelconque phénomène de déconstruction ou de perturbation dans la société expliquant le développement de ce trouble mental. D’après les dernières recherches et statistiques effectuées dans le monde occidental, l’éco-anxiété touche particulièrement les jeunes, même si les chiffres exacts sont difficiles à estimer, tant le phénomène est structurel, social et diffus dans la population. Le professeur Tobias Brosch l’explique dans <a href="https://www.efficience21.ch/article/%2525ABleco-anxiete-est-devenue-un-phenomene-social%2525BB/36">un entretien</a> donné au site efficience21. L’éco-anxiété est donc un phénomène construit, produit de son époque et qui fait des ravages psychologiques dans une partie de la population occidentale avec des symptômes qui vont de la dépression à la paralysie sociale, en passant par la colère, la révolte ou le fait de se priver d’avoir des enfants, non pas par envie personnelle, mais par crainte de l’avenir et sentiment de ne pas pouvoir transmettre un monde meilleur à ses descendants.</p> <p>Ce phénomène est aujourd’hui devenu un véritable enjeu de santé publique et surtout de société, tant il peut peser sur tous les aspects de la vie courante (carrière professionnelle, vie de famille, espérances et projets d’avenir, etc.) Si l'inquiétude quant à la qualité de notre environnement pour les années à venir peut servir de multiplicateur motivationnel pour les citoyens sensibles à cette problématique, elle peut aussi servir le contrôle social de la population dans une période de crises systémiques et de troubles sociaux économiques. L’exemple de la crise Covid en est une parfaite illustration: la peur et l’anxiété peuvent être de fabuleux alliés pour conditionner une partie de la population à adopter des comportements allant dans le sens de la concorde civile, du soutien aux pouvoirs en place et de la soumission aux ordres dans les cas les plus extrêmes. </p> <p>Mais comment l’éco-anxiété s’est-elle propagée dans nos sociétés? Inutile de formuler une quelconque théorie complotiste derrière ce phénomène, il y a une explication à la fois relativement simple et parfaitement logique qui explique la diffusion de ce trouble: l’incohérence (ou l’inconséquence dirons-nous) des autorités au pouvoir ces dernières décennies. </p> <p>En effet, depuis de nombreuses années maintenant, les discours alarmistes concernant l’état de la planète sont devenus de plus en plus nombreux et relayés massivement dans les médias, particulièrement dans la sphère occidentale. La disparition de la biodiversité, les événements climatiques extrêmes, la pollution des océans, la fonte des glaciers… les exemples d’images, articles, reportages, annonces politiques, programmes de sensibilisation scolaires sont légions aujourd’hui et plus personne ou presque dans nos sociétés ultra-connectées n’ignore l'existence des problématiques environnementales. Un sentiment de catastrophisme permanent est distillé dans les médias, parfois de manière justifiée, d’autres fois moins. Le fait est que la population des pays dits «développés» est de plus en plus sensible aux problématiques écologiques, notamment par l’influence des médias.</p> <p>D’un autre côté, une certaine frange des militants «écologiques» et des autorités font culpabiliser la population pour son absence d’efforts. Mais les individus sont également conscients que tout ne peut pas passer par eux et qu’une partie des solutions est dans les mains des autorités. Et que s’est-il passé de ce côté? Si l’on regarde bien, malgré quelques améliorations marginales, pas grand-chose. Pour preuve: aucune remise en cause du libre-échange, de la poursuite effrénée d’un modèle économique basé sur la consommation et la possession de biens, particulièrement pour les classes les plus privilégiées, promotion du modèle consumériste, exploitation de plus en plus intensive des ressources, etc. Cette incohérence entre le discours ambiant alarmiste sur les questions écologiques et l’inertie, voire la fuite en avant, de nos sociétés sur ces enjeux est à la base de cette massification de l’éco-anxiété chez les citoyens. On ne peut pas d’un côté expliquer aux citoyens la gravité et l’urgence des questions environnementales, leur dire qu’ils en sont en partie responsables, et de l’autre promouvoir la continuité d’un système qui est précisément à l'origine de la dégradation de l'environnement. L’incohérence et l’inconséquence des élites provoquent le découragement, la colère et l’impuissance.</p> <p>Dès lors que le constat est posé, comment se prémunir contre l’éco-anxiété? Premièrement, il faut se déculpabiliser, ce qui ne veut pas dire être irresponsable. S’il est important, surtout en période de crise, de savoir adopter un comportement éco-responsable, il faut bien se dire que ce n’est pas de sa faute ni celle de sa famille ou ses amis si le monde est dans cet état, que les causes sont multifactorielles et systémiques. En revanche, les responsabilités existent et il est important de bien les identifier et de demander des comptes suivant la situation. Il est également important de savoir prendre de la distance par rapport aux discours dominants des médias traditionnels sur ces questions et de diversifier ses sources d’informations.</p> <hr /> <h4>Pour aller plus loin sur ces thématiques et notamment certaines solutions qui sont mises en place au niveau thérapeutique, vous pouvez écouter l’interview du psychologue Grégory Dessart sur Radiolibre.ch, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/le-cabinet-de-psychologues-en-plein-air-gregory-dessart-walk2talk/" target="_blank" rel="noopener">disponible en libre écoute</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qui-est-vraiment-responsable-de-l-eco-anxiete', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 384, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3978, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Qui est vraiment responsable de l’éco-anxiété?', 'subtitle' => 'L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?', 'subtitle_edition' => 'L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?', 'content' => '<p>Pour commencer, il est important de faire une précision: en l'état actuel des connaissances de la médecine et de la psychiatrie, l’éco-anxiété <a href="https://presse.inserm.fr/leco-anxiete-une-maladie-mentale-vraiment-2/44466/">n’est pas reconnue</a> comme une maladie. Cela signifie qu’il y a bien une construction sociale ou un quelconque phénomène de déconstruction ou de perturbation dans la société expliquant le développement de ce trouble mental. D’après les dernières recherches et statistiques effectuées dans le monde occidental, l’éco-anxiété touche particulièrement les jeunes, même si les chiffres exacts sont difficiles à estimer, tant le phénomène est structurel, social et diffus dans la population. Le professeur Tobias Brosch l’explique dans <a href="https://www.efficience21.ch/article/%2525ABleco-anxiete-est-devenue-un-phenomene-social%2525BB/36">un entretien</a> donné au site efficience21. L’éco-anxiété est donc un phénomène construit, produit de son époque et qui fait des ravages psychologiques dans une partie de la population occidentale avec des symptômes qui vont de la dépression à la paralysie sociale, en passant par la colère, la révolte ou le fait de se priver d’avoir des enfants, non pas par envie personnelle, mais par crainte de l’avenir et sentiment de ne pas pouvoir transmettre un monde meilleur à ses descendants.</p> <p>Ce phénomène est aujourd’hui devenu un véritable enjeu de santé publique et surtout de société, tant il peut peser sur tous les aspects de la vie courante (carrière professionnelle, vie de famille, espérances et projets d’avenir, etc.) Si l'inquiétude quant à la qualité de notre environnement pour les années à venir peut servir de multiplicateur motivationnel pour les citoyens sensibles à cette problématique, elle peut aussi servir le contrôle social de la population dans une période de crises systémiques et de troubles sociaux économiques. L’exemple de la crise Covid en est une parfaite illustration: la peur et l’anxiété peuvent être de fabuleux alliés pour conditionner une partie de la population à adopter des comportements allant dans le sens de la concorde civile, du soutien aux pouvoirs en place et de la soumission aux ordres dans les cas les plus extrêmes. </p> <p>Mais comment l’éco-anxiété s’est-elle propagée dans nos sociétés? Inutile de formuler une quelconque théorie complotiste derrière ce phénomène, il y a une explication à la fois relativement simple et parfaitement logique qui explique la diffusion de ce trouble: l’incohérence (ou l’inconséquence dirons-nous) des autorités au pouvoir ces dernières décennies. </p> <p>En effet, depuis de nombreuses années maintenant, les discours alarmistes concernant l’état de la planète sont devenus de plus en plus nombreux et relayés massivement dans les médias, particulièrement dans la sphère occidentale. La disparition de la biodiversité, les événements climatiques extrêmes, la pollution des océans, la fonte des glaciers… les exemples d’images, articles, reportages, annonces politiques, programmes de sensibilisation scolaires sont légions aujourd’hui et plus personne ou presque dans nos sociétés ultra-connectées n’ignore l'existence des problématiques environnementales. Un sentiment de catastrophisme permanent est distillé dans les médias, parfois de manière justifiée, d’autres fois moins. Le fait est que la population des pays dits «développés» est de plus en plus sensible aux problématiques écologiques, notamment par l’influence des médias.</p> <p>D’un autre côté, une certaine frange des militants «écologiques» et des autorités font culpabiliser la population pour son absence d’efforts. Mais les individus sont également conscients que tout ne peut pas passer par eux et qu’une partie des solutions est dans les mains des autorités. Et que s’est-il passé de ce côté? Si l’on regarde bien, malgré quelques améliorations marginales, pas grand-chose. Pour preuve: aucune remise en cause du libre-échange, de la poursuite effrénée d’un modèle économique basé sur la consommation et la possession de biens, particulièrement pour les classes les plus privilégiées, promotion du modèle consumériste, exploitation de plus en plus intensive des ressources, etc. Cette incohérence entre le discours ambiant alarmiste sur les questions écologiques et l’inertie, voire la fuite en avant, de nos sociétés sur ces enjeux est à la base de cette massification de l’éco-anxiété chez les citoyens. On ne peut pas d’un côté expliquer aux citoyens la gravité et l’urgence des questions environnementales, leur dire qu’ils en sont en partie responsables, et de l’autre promouvoir la continuité d’un système qui est précisément à l'origine de la dégradation de l'environnement. L’incohérence et l’inconséquence des élites provoquent le découragement, la colère et l’impuissance.</p> <p>Dès lors que le constat est posé, comment se prémunir contre l’éco-anxiété? Premièrement, il faut se déculpabiliser, ce qui ne veut pas dire être irresponsable. S’il est important, surtout en période de crise, de savoir adopter un comportement éco-responsable, il faut bien se dire que ce n’est pas de sa faute ni celle de sa famille ou ses amis si le monde est dans cet état, que les causes sont multifactorielles et systémiques. En revanche, les responsabilités existent et il est important de bien les identifier et de demander des comptes suivant la situation. Il est également important de savoir prendre de la distance par rapport aux discours dominants des médias traditionnels sur ces questions et de diversifier ses sources d’informations.</p> <hr /> <h4>Pour aller plus loin sur ces thématiques et notamment certaines solutions qui sont mises en place au niveau thérapeutique, vous pouvez écouter l’interview du psychologue Grégory Dessart sur Radiolibre.ch, <a href="https://radiolibre.ch/podcast/le-cabinet-de-psychologues-en-plein-air-gregory-dessart-walk2talk/" target="_blank" rel="noopener">disponible en libre écoute</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'qui-est-vraiment-responsable-de-l-eco-anxiete', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 384, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / Qui est vraiment responsable de l’éco-anxiété?
L’éco-anxiété fait aujourd’hui partie du vocabulaire courant en Occident. Ce trouble psychique fait de plus en plus de ravages dans populations qui se sentent impuissantes, déprimées, tristes voire en colère par rapport aux crises écologiques (réchauffement climatique, disparition de la biodiversité, pollutions, etc.). Comment ce sentiment négatif, ce trouble psychologique, s’implante-t-il toujours plus solidement?
Nicolas Depraz
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3915, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’industrie européenne sacrifiée sur l’autel des intérêts atlantistes', 'subtitle' => 'Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que cette situation chaotique en Ukraine continue? Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que la guerre continue? Décryptage.', 'content' => '<p>Bien entendu, les premières victimes du conflit en Ukraine sont les populations ukrainiennes, qui non contentes de risquer leurs vies, voient leurs infrastructures et industries détruites. Et si les Russes paient également un lourd tribut en termes de vies humaines et d’infrastructures, il apparaît que l’une des principales victimes collatérales de ce conflit et des sanctions prises contre la Russie, c’est le tissu industriel européen. Pourquoi?</p> <p>Pour bien comprendre, il faut décortiquer le succès économique et industriel allemand depuis deux décennies. L’Allemagne est la première économie de la zone euro et surtout la principale dans le secteur industriel. Elle dégage historiquement un bénéfice très élevé sur ses exportations (automobiles, machines-outils, pièces détachées, produits chimiques). Ce succès s’explique par une production considérée de haute qualité et compétitive sur le marché international grâce à trois grands facteurs:</p> <ol> <li>Une monnaie (l’Euro) <a href="https://www.rfi.fr/fr/europe/20220928-les-industries-allemandes-tent%25C3%25A9s-par-une-fuite-dans-le-sud-des-%25C3%25A9tats-unis">sous-évaluée</a> par rapport à la productivité allemande;</li> <li>Une main-d’œuvre <a href="https://www.rfi.fr/fr/europe/20220928-les-industries-allemandes-tent%25C3%25A9s-par-une-fuite-dans-le-sud-des-%25C3%25A9tats-unis">peu chère</a> à disposition grâce à l’intégration des pays d’Europe de l’Est dans le marché commun et Schengen et aux réformes Schröder, dites «Hartz», sur le marché du travail en Allemagne au début des années 2000;</li> <li>Une énergie abondante et bon marché livrée par les gazoducs venant de Russie, qui permettent une alimentation en électricité et en gaz naturel stable de l’industrie allemande.</li> </ol> <p>Or, en raison du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant directement la Russie à l’Allemagne, ainsi que des sanctions économiques prises contre la Russie, la troisième clé de la réussite industrielle allemande est très fortement remise en question. De plus, avant 2014 et les événements de la place Maïdan à Kyiv, la Russie était un partenaire économique privilégié des Allemands, ce qui a fortement diminué avec la montée des tensions puis du conflit en Ukraine. La question qui se pose donc est: qui a intérêt à réduire voire détruire une partie de l’appareil productif allemand et donc européen (car beaucoup de PME européennes sont des fournisseurs des grandes entreprises allemandes, y compris des Suisses)?</p> <p>Avant de désigner des coupables en dehors du continent européen, il faut d’abord dire que l’Europe (donc l’Allemagne) s’est sabordée toute seule, à la fois en détruisant à petit feu le parc électronucléaire européen au profit des énergies renouvelables couplées à des centrales à gaz ou au charbon pour gérer l’intermittence, tout en corrélant le prix du gaz au prix de l’électricité dans l’Union européenne afin d’éviter que la France ne soit trop compétitive grâce à son parc électronucléaire de deuxième génération construit à la fin des années 70, puis en appliquant des sanctions économiques précisément contre le principal fournisseur de gaz naturel à l’Europe.</p> <p>Mais dans tout conflit il y a malheureusement des profiteurs de guerre, ceux qui exploitent (ou provoquent parfois) les difficultés des autres pour s’enrichir ou obtenir un avantage. Et plus la crise durera, plus les avantages obtenus seront substantiels. Or, il apparaît que les Etats-Unis sont parmi les principaux bénéficiaires de la guerre en Ukraine et des problématiques énergétiques et économiques européennes.</p> <p>Premièrement, ils pourront vendre une partie de leur GNL (Gaz Naturel Liquéfié) obtenu par la fragmentation hydraulique (gaz de schiste), un processus très polluant lors de l’extraction et également du transport par bateau, puisqu’il faut liquéfier le gaz pour le transport, puis le regazéifier lors de la livraison.</p> <p>Deuxièmement, ils accélèrent un processus de réindustrialisation, débuté après la crise des <em>subprimes</em> puis poursuivi sous la présidence Trump, puisqu’ils récupèrent (ou vont récupérer) à la fois des parts de marché détenues par des entreprises européennes, mais également des entrepreneurs qui vont investir ou délocaliser leur appareil productif en Amérique du Nord (Canada et USA). En effet, en faisant valoir une politique très favorable aux entreprises et à l’investissement de capitaux et profitant d’une énergie abondante et peu chère pour le moment grâce à l’exploitation massive du gaz de schiste, les Etats-Unis se positionnent comme un territoire privilégié pour les investisseurs étrangers et particulièrement européens. Aubaine pour un pays menacé de déclassement économique par la Chine depuis l’entrée de cette dernière dans l’OMC en 2001.</p> <p>Troisièmement, le complexe militaro-industriel, très influent à Washington et sur les marchés américains, retrouve avec le conflit en Ukraine un débouché pour ses produits après la fin des opérations en Afghanistan. Il ne faut jamais oublier que les Etats-Unis sont <a href="https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/2021-5-plus-gros-marchands-armes">les premiers producteurs d’armes</a> dans le monde (39% de parts de marché en 2021), secteur qui représente des centaines de milliers d’emplois sur le territoire américain. Lockheed Martin à lui seul représentait plus de 146’000 emplois en 2018. En fournissant massivement des armes et du matériel aux Ukrainiens, ils s’assurent non seulement que le conflit s’éternise au maximum mais aussi des clients captifs pour l’industrie américaine, car, en plus de l’Ukraine, cela incitera également les autres pays de la région qui ont peur de la menace russe à s’équiper en matériel de défense américain et ainsi assurer des commandes et de l’activité pour le complexe militaro-industriel américain.</p> <p>Entre les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2, ainsi que le récent attentat sur le pont de Crimée, il n’est pas interdit de penser que les Anglo-américains seraient à la manœuvre afin de faire courir le conflit le plus possible en Ukraine et de faire pourrir une situation avantageuse pour eux; de saboter en amont tout processus de cessez-le-feu et de négociation, qui selon Romain Bessonnet, spécialiste de la Russie et du monde russe, était en préparation en Turquie entre les Ukrainiens et les Russes avant l’escalade de cet automne. Ce conflit aura également permis de mettre en lumière les incohérences et la fragilité du modèle d’approvisionnement européen, qui va devoir se remettre profondément en question s’il souhaite se reconstruire et tenir dans la durée face aux aléas et enjeux du XXIème siècle.</p> <hr /> <h4>Lire aussi: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyse/europe-le-risque-du-grand-declassement" target="_blank" rel="noopener">Europe: le risque du grand déclassement</a></em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-industrie-europeenne-sacrifiee-sur-l-autel-des-interets-atlantistes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 373, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3915, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’industrie européenne sacrifiée sur l’autel des intérêts atlantistes', 'subtitle' => 'Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que cette situation chaotique en Ukraine continue? Décryptage.', 'subtitle_edition' => 'Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que la guerre continue? Décryptage.', 'content' => '<p>Bien entendu, les premières victimes du conflit en Ukraine sont les populations ukrainiennes, qui non contentes de risquer leurs vies, voient leurs infrastructures et industries détruites. Et si les Russes paient également un lourd tribut en termes de vies humaines et d’infrastructures, il apparaît que l’une des principales victimes collatérales de ce conflit et des sanctions prises contre la Russie, c’est le tissu industriel européen. Pourquoi?</p> <p>Pour bien comprendre, il faut décortiquer le succès économique et industriel allemand depuis deux décennies. L’Allemagne est la première économie de la zone euro et surtout la principale dans le secteur industriel. Elle dégage historiquement un bénéfice très élevé sur ses exportations (automobiles, machines-outils, pièces détachées, produits chimiques). Ce succès s’explique par une production considérée de haute qualité et compétitive sur le marché international grâce à trois grands facteurs:</p> <ol> <li>Une monnaie (l’Euro) <a href="https://www.rfi.fr/fr/europe/20220928-les-industries-allemandes-tent%25C3%25A9s-par-une-fuite-dans-le-sud-des-%25C3%25A9tats-unis">sous-évaluée</a> par rapport à la productivité allemande;</li> <li>Une main-d’œuvre <a href="https://www.rfi.fr/fr/europe/20220928-les-industries-allemandes-tent%25C3%25A9s-par-une-fuite-dans-le-sud-des-%25C3%25A9tats-unis">peu chère</a> à disposition grâce à l’intégration des pays d’Europe de l’Est dans le marché commun et Schengen et aux réformes Schröder, dites «Hartz», sur le marché du travail en Allemagne au début des années 2000;</li> <li>Une énergie abondante et bon marché livrée par les gazoducs venant de Russie, qui permettent une alimentation en électricité et en gaz naturel stable de l’industrie allemande.</li> </ol> <p>Or, en raison du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant directement la Russie à l’Allemagne, ainsi que des sanctions économiques prises contre la Russie, la troisième clé de la réussite industrielle allemande est très fortement remise en question. De plus, avant 2014 et les événements de la place Maïdan à Kyiv, la Russie était un partenaire économique privilégié des Allemands, ce qui a fortement diminué avec la montée des tensions puis du conflit en Ukraine. La question qui se pose donc est: qui a intérêt à réduire voire détruire une partie de l’appareil productif allemand et donc européen (car beaucoup de PME européennes sont des fournisseurs des grandes entreprises allemandes, y compris des Suisses)?</p> <p>Avant de désigner des coupables en dehors du continent européen, il faut d’abord dire que l’Europe (donc l’Allemagne) s’est sabordée toute seule, à la fois en détruisant à petit feu le parc électronucléaire européen au profit des énergies renouvelables couplées à des centrales à gaz ou au charbon pour gérer l’intermittence, tout en corrélant le prix du gaz au prix de l’électricité dans l’Union européenne afin d’éviter que la France ne soit trop compétitive grâce à son parc électronucléaire de deuxième génération construit à la fin des années 70, puis en appliquant des sanctions économiques précisément contre le principal fournisseur de gaz naturel à l’Europe.</p> <p>Mais dans tout conflit il y a malheureusement des profiteurs de guerre, ceux qui exploitent (ou provoquent parfois) les difficultés des autres pour s’enrichir ou obtenir un avantage. Et plus la crise durera, plus les avantages obtenus seront substantiels. Or, il apparaît que les Etats-Unis sont parmi les principaux bénéficiaires de la guerre en Ukraine et des problématiques énergétiques et économiques européennes.</p> <p>Premièrement, ils pourront vendre une partie de leur GNL (Gaz Naturel Liquéfié) obtenu par la fragmentation hydraulique (gaz de schiste), un processus très polluant lors de l’extraction et également du transport par bateau, puisqu’il faut liquéfier le gaz pour le transport, puis le regazéifier lors de la livraison.</p> <p>Deuxièmement, ils accélèrent un processus de réindustrialisation, débuté après la crise des <em>subprimes</em> puis poursuivi sous la présidence Trump, puisqu’ils récupèrent (ou vont récupérer) à la fois des parts de marché détenues par des entreprises européennes, mais également des entrepreneurs qui vont investir ou délocaliser leur appareil productif en Amérique du Nord (Canada et USA). En effet, en faisant valoir une politique très favorable aux entreprises et à l’investissement de capitaux et profitant d’une énergie abondante et peu chère pour le moment grâce à l’exploitation massive du gaz de schiste, les Etats-Unis se positionnent comme un territoire privilégié pour les investisseurs étrangers et particulièrement européens. Aubaine pour un pays menacé de déclassement économique par la Chine depuis l’entrée de cette dernière dans l’OMC en 2001.</p> <p>Troisièmement, le complexe militaro-industriel, très influent à Washington et sur les marchés américains, retrouve avec le conflit en Ukraine un débouché pour ses produits après la fin des opérations en Afghanistan. Il ne faut jamais oublier que les Etats-Unis sont <a href="https://www.amnesty.fr/controle-des-armes/actualites/2021-5-plus-gros-marchands-armes">les premiers producteurs d’armes</a> dans le monde (39% de parts de marché en 2021), secteur qui représente des centaines de milliers d’emplois sur le territoire américain. Lockheed Martin à lui seul représentait plus de 146’000 emplois en 2018. En fournissant massivement des armes et du matériel aux Ukrainiens, ils s’assurent non seulement que le conflit s’éternise au maximum mais aussi des clients captifs pour l’industrie américaine, car, en plus de l’Ukraine, cela incitera également les autres pays de la région qui ont peur de la menace russe à s’équiper en matériel de défense américain et ainsi assurer des commandes et de l’activité pour le complexe militaro-industriel américain.</p> <p>Entre les sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2, ainsi que le récent attentat sur le pont de Crimée, il n’est pas interdit de penser que les Anglo-américains seraient à la manœuvre afin de faire courir le conflit le plus possible en Ukraine et de faire pourrir une situation avantageuse pour eux; de saboter en amont tout processus de cessez-le-feu et de négociation, qui selon Romain Bessonnet, spécialiste de la Russie et du monde russe, était en préparation en Turquie entre les Ukrainiens et les Russes avant l’escalade de cet automne. Ce conflit aura également permis de mettre en lumière les incohérences et la fragilité du modèle d’approvisionnement européen, qui va devoir se remettre profondément en question s’il souhaite se reconstruire et tenir dans la durée face aux aléas et enjeux du XXIème siècle.</p> <hr /> <h4>Lire aussi: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyse/europe-le-risque-du-grand-declassement" target="_blank" rel="noopener">Europe: le risque du grand déclassement</a></em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-industrie-europeenne-sacrifiee-sur-l-autel-des-interets-atlantistes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 373, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / L’industrie européenne sacrifiée sur l’autel des intérêts atlantistes
Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine et des sanctions du bloc occidental, force est de constater que les grands perdants de toute cette affaire sont les Européens, qui ont vu leurs factures énergétiques exploser, particulièrement dans les pays qui dépendent du prix du gaz pour leur industrie. Après presque 2 ans de perturbations à cause de la crise sanitaire, voilà un deuxième coup très dur. Mais qu’en est-il des gagnants, ceux qui ont un intérêt objectif à ce que la guerre continue? Décryptage.
Nicolas Depraz
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3873, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pourquoi la voiture électrique est une absurdité écologique', 'subtitle' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique, avec en figure de proue la voiture électrique, est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques tout à fait concrètes, qui rendent son utilisation et sa production passablement nocives sur le plan humain et environnemental. Analyse.', 'subtitle_edition' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques.', 'content' => '<p>Le premier élément à prendre en compte quand on s’intéresse au bilan et à l’impact de la voiture électrique, c’est le besoin en métaux. Comme l’expliquent très bien des spécialistes de la production minière, des métaux et de la mobilité tels que Philippe Bihouix, Aurore Stéphant ou Laurent Castagniède, la voiture électrique est une grande consommatrice de métaux, notamment de métaux rares, pour sa batterie. Or, l’appellation «métaux rares» ne vient pas de nulle part. Elle ne signifie pas que ces métaux ne se trouvent que dans quelques endroits sur la planète. On en trouve partout ou presque (voir le livre <em>La guerre des métaux rares</em> de Guillaume Pitron, Les Liens qui Libèrent, 2018). Mais cela signifie qu’ils sont en si petites quantités dans la croûte terrestre qu’il faut déployer des quantités monstrueuses d’énergie, d’eau et de solvants pour pouvoir les exploiter et les extraire du sol. A titre de comparaison, il faut plusieurs kilos de lithium, de cobalt, de manganèse ou de nickel pour fabriquer une voiture électrique de petite taille, alors qu’il n'en faut que quelques grammes pour un téléphone ou ordinateur portable<strong><sup>1</sup></strong>. Déjà que la production minière de ce type de métaux est un vrai problème humain et environnemental dans certaines régions du monde, imaginez l’effet rebond titanesque si toute l’humanité ne roulait plus qu’à l’électrique!</p> <p>Les voitures traditionnelles consomment-elles également des métaux? Oui, bien entendu et de plus en plus avec l’ajout de fonctions numériques, mais forcément moins que les véhicules électriques, précisément à cause de la batterie.</p> <p>Autre problème, la répartition de ces métaux (cobalt, lithium, manganèse, nickel) est encore plus réduite que celle du pétrole. Les meilleurs gisements, les plus rentables et facilement exploitables, ne se trouvent qu’à quelques endroits de la planète. Imaginez les conséquences géopolitiques, diplomatiques et stratégiques si une majorité de l’humanité devenait dépendante d’une ressource encore plus critique que le pétrole… Cependant, le principal problème écologique des voitures électriques se situe dans les processus de transformations.</p> <p>En effet, pour construire les batteries et les différents éléments de ces voitures, il faut créer de nouvelles usines, qui utilisent beaucoup d’électricité, souvent carbonée (la Chine par exemple est encore principalement alimentée en électricité par des centrales à charbon). Idem pour l’Allemagne dont l’industrie automobile fonctionne en très grande partie grâce au gaz naturel. En voulant substituer le parc de voitures traditionnelles par de l’électrique, on crée de nouveaux besoins énergivores dans une situation de plus en plus tendue en raison de l’inflation, des effets de la pandémie, de la guerre en Ukraine, etc.</p> <p>Au moment de son arrivée sur le marché, la voiture électrique est donc beaucoup plus polluante que la voiture traditionnelle<strong><sup>2</sup></strong>. Certes, mais se rattrape-t-elle à l’usage? Et bien pas forcément. En effet, pour recharger une voiture électrique, il faut la brancher au réseau. Or pour cela, il faut non seulement créer du courant supplémentaire sur le réseau, mais également mettre en place l’infrastructure nécessaire, comme les bornes de recharge, des câbles, des transformateurs, etc. Tout cela demande des ressources et des métaux, comme le cuivre par exemple, déjà dans un état particulièrement critique sur notre planète. Et au vu de la situation et des risques actuels sur le réseau électrique en Europe, sérieusement menacé par les coupures cet hiver, augmenter la demande via la démocratisation des véhicules électriques ne paraît pas être la meilleure des idées.</p> <p>Enfin, la voiture électrique pose également des problèmes au niveau des libertés individuelles. Imaginez qu’en période de crise énergétique et de pénuries, un «pass énergétique», un rationnement si vous préférez, soit mis en place sur l’électricité. Il est alors possible que vous ne puissiez plus recharger votre véhicule à certains moments de la journée, qu’importe le prix du Kwh. Et avec tout le numérique à l’intérieur des nouveaux véhicules, il est aussi possible d’imaginer que votre nombre de kilomètres autorisés soit plafonné et que votre véhicule s’arrête tout simplement au bout d’un certain temps, qu’importe l’état de charge de la batterie. Ces scénarios sont tout à fait plausibles et vont directement à l’encontre de la liberté de mouvement.</p> <p>Mais pourquoi donc ce mode de transport a-t-il été tant promu et défendu ces dernières années, notamment en Suisse via le documentaire «A contresens» de Marc Muller et Jonas Schneiter? Sans rentrer dans la polémique, il faut simplement observer que l’Occident a voulu s’acheter une conscience «écologique» pour maintenir son mode de vie (surconsommation, mobilité individuelle, etc.). Il a fallu pour cela externaliser en Chine ou en Afrique les conséquences désastreuses de celui-ci (travail des enfants, pollution des eaux, de l’air...) Marketing et lobbyisme ont été mobilisés pour faire passer l’idée que la transition énergétique est «verte», efficace, et passe par le renouvellement du parc automobile.</p> <p>Pour conclure, il est vrai que la surconsommation de dérivés du pétrole, ressource qui n’est pas produite en Suisse, est un problème, à la fois écologique, économique (balance commerciale) et stratégique. L’indépendance énergétique de la Suisse ne se fera pas sans une sortie progressive de la dépendance au pétrole, notamment dans la motorisation. Cependant, la voiture électrique, en plus de ne pas être une solution durable et satisfaisante, crée d’autres problèmes, parfois plus difficiles à surmonter que ceux des hydrocarbures.</p> <p>Pourtant, des alternatives existent et pourraient être beaucoup plus soutenues et financées par les constructeurs et les politiques. Premièrement, la sobriété et la rationalité dans les déplacements, afin de ne pas gâcher l’énergie, ressource de plus en plus rare de nos jours, en grande partie à cause de l’imprévoyance de nos dirigeants. Ensuite, la possibilité de créer d’autres types de carburants pour la motorisation, comme le pétrole bleu (fabriqué à partir d’algues qui captent le CO<sub>2</sub> et sont raffinées) ou les véhicules à hydrogène. Ce ne sont pas les solutions qui manquent, mais la volonté politique et économique permettant de les diffuser au sein de la société. Espérons que la crise énergétique actuelle et à venir servira de leçon à l’Occident dans ce domaine.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Voir <a href="https://www.youtube.com/watch?v=xx3PsG2mr-Y" target="_blank" rel="noopener">l’interview d’Aurore Stéphant</a> sur la chaîne «Thinkeview» à partir de 1h12’37.</h4> <h4><sup>2</sup>Voir <a href="https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2017-1/articles/vers-un-avenir-electrique" target="_blank" rel="noopener">le rapport de l’agence européenne sur l’environnement</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 789, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 App\View\Helper\PosterHelper::getPosterRatio() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 29 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 57 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3873, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pourquoi la voiture électrique est une absurdité écologique', 'subtitle' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique, avec en figure de proue la voiture électrique, est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques tout à fait concrètes, qui rendent son utilisation et sa production passablement nocives sur le plan humain et environnemental. Analyse.', 'subtitle_edition' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques.', 'content' => '<p>Le premier élément à prendre en compte quand on s’intéresse au bilan et à l’impact de la voiture électrique, c’est le besoin en métaux. Comme l’expliquent très bien des spécialistes de la production minière, des métaux et de la mobilité tels que Philippe Bihouix, Aurore Stéphant ou Laurent Castagniède, la voiture électrique est une grande consommatrice de métaux, notamment de métaux rares, pour sa batterie. Or, l’appellation «métaux rares» ne vient pas de nulle part. Elle ne signifie pas que ces métaux ne se trouvent que dans quelques endroits sur la planète. On en trouve partout ou presque (voir le livre <em>La guerre des métaux rares</em> de Guillaume Pitron, Les Liens qui Libèrent, 2018). Mais cela signifie qu’ils sont en si petites quantités dans la croûte terrestre qu’il faut déployer des quantités monstrueuses d’énergie, d’eau et de solvants pour pouvoir les exploiter et les extraire du sol. A titre de comparaison, il faut plusieurs kilos de lithium, de cobalt, de manganèse ou de nickel pour fabriquer une voiture électrique de petite taille, alors qu’il n'en faut que quelques grammes pour un téléphone ou ordinateur portable<strong><sup>1</sup></strong>. Déjà que la production minière de ce type de métaux est un vrai problème humain et environnemental dans certaines régions du monde, imaginez l’effet rebond titanesque si toute l’humanité ne roulait plus qu’à l’électrique!</p> <p>Les voitures traditionnelles consomment-elles également des métaux? Oui, bien entendu et de plus en plus avec l’ajout de fonctions numériques, mais forcément moins que les véhicules électriques, précisément à cause de la batterie.</p> <p>Autre problème, la répartition de ces métaux (cobalt, lithium, manganèse, nickel) est encore plus réduite que celle du pétrole. Les meilleurs gisements, les plus rentables et facilement exploitables, ne se trouvent qu’à quelques endroits de la planète. Imaginez les conséquences géopolitiques, diplomatiques et stratégiques si une majorité de l’humanité devenait dépendante d’une ressource encore plus critique que le pétrole… Cependant, le principal problème écologique des voitures électriques se situe dans les processus de transformations.</p> <p>En effet, pour construire les batteries et les différents éléments de ces voitures, il faut créer de nouvelles usines, qui utilisent beaucoup d’électricité, souvent carbonée (la Chine par exemple est encore principalement alimentée en électricité par des centrales à charbon). Idem pour l’Allemagne dont l’industrie automobile fonctionne en très grande partie grâce au gaz naturel. En voulant substituer le parc de voitures traditionnelles par de l’électrique, on crée de nouveaux besoins énergivores dans une situation de plus en plus tendue en raison de l’inflation, des effets de la pandémie, de la guerre en Ukraine, etc.</p> <p>Au moment de son arrivée sur le marché, la voiture électrique est donc beaucoup plus polluante que la voiture traditionnelle<strong><sup>2</sup></strong>. Certes, mais se rattrape-t-elle à l’usage? Et bien pas forcément. En effet, pour recharger une voiture électrique, il faut la brancher au réseau. Or pour cela, il faut non seulement créer du courant supplémentaire sur le réseau, mais également mettre en place l’infrastructure nécessaire, comme les bornes de recharge, des câbles, des transformateurs, etc. Tout cela demande des ressources et des métaux, comme le cuivre par exemple, déjà dans un état particulièrement critique sur notre planète. Et au vu de la situation et des risques actuels sur le réseau électrique en Europe, sérieusement menacé par les coupures cet hiver, augmenter la demande via la démocratisation des véhicules électriques ne paraît pas être la meilleure des idées.</p> <p>Enfin, la voiture électrique pose également des problèmes au niveau des libertés individuelles. Imaginez qu’en période de crise énergétique et de pénuries, un «pass énergétique», un rationnement si vous préférez, soit mis en place sur l’électricité. Il est alors possible que vous ne puissiez plus recharger votre véhicule à certains moments de la journée, qu’importe le prix du Kwh. Et avec tout le numérique à l’intérieur des nouveaux véhicules, il est aussi possible d’imaginer que votre nombre de kilomètres autorisés soit plafonné et que votre véhicule s’arrête tout simplement au bout d’un certain temps, qu’importe l’état de charge de la batterie. Ces scénarios sont tout à fait plausibles et vont directement à l’encontre de la liberté de mouvement.</p> <p>Mais pourquoi donc ce mode de transport a-t-il été tant promu et défendu ces dernières années, notamment en Suisse via le documentaire «A contresens» de Marc Muller et Jonas Schneiter? Sans rentrer dans la polémique, il faut simplement observer que l’Occident a voulu s’acheter une conscience «écologique» pour maintenir son mode de vie (surconsommation, mobilité individuelle, etc.). Il a fallu pour cela externaliser en Chine ou en Afrique les conséquences désastreuses de celui-ci (travail des enfants, pollution des eaux, de l’air...) Marketing et lobbyisme ont été mobilisés pour faire passer l’idée que la transition énergétique est «verte», efficace, et passe par le renouvellement du parc automobile.</p> <p>Pour conclure, il est vrai que la surconsommation de dérivés du pétrole, ressource qui n’est pas produite en Suisse, est un problème, à la fois écologique, économique (balance commerciale) et stratégique. L’indépendance énergétique de la Suisse ne se fera pas sans une sortie progressive de la dépendance au pétrole, notamment dans la motorisation. Cependant, la voiture électrique, en plus de ne pas être une solution durable et satisfaisante, crée d’autres problèmes, parfois plus difficiles à surmonter que ceux des hydrocarbures.</p> <p>Pourtant, des alternatives existent et pourraient être beaucoup plus soutenues et financées par les constructeurs et les politiques. Premièrement, la sobriété et la rationalité dans les déplacements, afin de ne pas gâcher l’énergie, ressource de plus en plus rare de nos jours, en grande partie à cause de l’imprévoyance de nos dirigeants. Ensuite, la possibilité de créer d’autres types de carburants pour la motorisation, comme le pétrole bleu (fabriqué à partir d’algues qui captent le CO<sub>2</sub> et sont raffinées) ou les véhicules à hydrogène. Ce ne sont pas les solutions qui manquent, mais la volonté politique et économique permettant de les diffuser au sein de la société. Espérons que la crise énergétique actuelle et à venir servira de leçon à l’Occident dans ce domaine.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Voir <a href="https://www.youtube.com/watch?v=xx3PsG2mr-Y" target="_blank" rel="noopener">l’interview d’Aurore Stéphant</a> sur la chaîne «Thinkeview» à partir de 1h12’37.</h4> <h4><sup>2</sup>Voir <a href="https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2017-1/articles/vers-un-avenir-electrique" target="_blank" rel="noopener">le rapport de l’agence européenne sur l’environnement</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 789, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3873, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Pourquoi la voiture électrique est une absurdité écologique', 'subtitle' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique, avec en figure de proue la voiture électrique, est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques tout à fait concrètes, qui rendent son utilisation et sa production passablement nocives sur le plan humain et environnemental. Analyse.', 'subtitle_edition' => 'Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques.', 'content' => '<p>Le premier élément à prendre en compte quand on s’intéresse au bilan et à l’impact de la voiture électrique, c’est le besoin en métaux. Comme l’expliquent très bien des spécialistes de la production minière, des métaux et de la mobilité tels que Philippe Bihouix, Aurore Stéphant ou Laurent Castagniède, la voiture électrique est une grande consommatrice de métaux, notamment de métaux rares, pour sa batterie. Or, l’appellation «métaux rares» ne vient pas de nulle part. Elle ne signifie pas que ces métaux ne se trouvent que dans quelques endroits sur la planète. On en trouve partout ou presque (voir le livre <em>La guerre des métaux rares</em> de Guillaume Pitron, Les Liens qui Libèrent, 2018). Mais cela signifie qu’ils sont en si petites quantités dans la croûte terrestre qu’il faut déployer des quantités monstrueuses d’énergie, d’eau et de solvants pour pouvoir les exploiter et les extraire du sol. A titre de comparaison, il faut plusieurs kilos de lithium, de cobalt, de manganèse ou de nickel pour fabriquer une voiture électrique de petite taille, alors qu’il n'en faut que quelques grammes pour un téléphone ou ordinateur portable<strong><sup>1</sup></strong>. Déjà que la production minière de ce type de métaux est un vrai problème humain et environnemental dans certaines régions du monde, imaginez l’effet rebond titanesque si toute l’humanité ne roulait plus qu’à l’électrique!</p> <p>Les voitures traditionnelles consomment-elles également des métaux? Oui, bien entendu et de plus en plus avec l’ajout de fonctions numériques, mais forcément moins que les véhicules électriques, précisément à cause de la batterie.</p> <p>Autre problème, la répartition de ces métaux (cobalt, lithium, manganèse, nickel) est encore plus réduite que celle du pétrole. Les meilleurs gisements, les plus rentables et facilement exploitables, ne se trouvent qu’à quelques endroits de la planète. Imaginez les conséquences géopolitiques, diplomatiques et stratégiques si une majorité de l’humanité devenait dépendante d’une ressource encore plus critique que le pétrole… Cependant, le principal problème écologique des voitures électriques se situe dans les processus de transformations.</p> <p>En effet, pour construire les batteries et les différents éléments de ces voitures, il faut créer de nouvelles usines, qui utilisent beaucoup d’électricité, souvent carbonée (la Chine par exemple est encore principalement alimentée en électricité par des centrales à charbon). Idem pour l’Allemagne dont l’industrie automobile fonctionne en très grande partie grâce au gaz naturel. En voulant substituer le parc de voitures traditionnelles par de l’électrique, on crée de nouveaux besoins énergivores dans une situation de plus en plus tendue en raison de l’inflation, des effets de la pandémie, de la guerre en Ukraine, etc.</p> <p>Au moment de son arrivée sur le marché, la voiture électrique est donc beaucoup plus polluante que la voiture traditionnelle<strong><sup>2</sup></strong>. Certes, mais se rattrape-t-elle à l’usage? Et bien pas forcément. En effet, pour recharger une voiture électrique, il faut la brancher au réseau. Or pour cela, il faut non seulement créer du courant supplémentaire sur le réseau, mais également mettre en place l’infrastructure nécessaire, comme les bornes de recharge, des câbles, des transformateurs, etc. Tout cela demande des ressources et des métaux, comme le cuivre par exemple, déjà dans un état particulièrement critique sur notre planète. Et au vu de la situation et des risques actuels sur le réseau électrique en Europe, sérieusement menacé par les coupures cet hiver, augmenter la demande via la démocratisation des véhicules électriques ne paraît pas être la meilleure des idées.</p> <p>Enfin, la voiture électrique pose également des problèmes au niveau des libertés individuelles. Imaginez qu’en période de crise énergétique et de pénuries, un «pass énergétique», un rationnement si vous préférez, soit mis en place sur l’électricité. Il est alors possible que vous ne puissiez plus recharger votre véhicule à certains moments de la journée, qu’importe le prix du Kwh. Et avec tout le numérique à l’intérieur des nouveaux véhicules, il est aussi possible d’imaginer que votre nombre de kilomètres autorisés soit plafonné et que votre véhicule s’arrête tout simplement au bout d’un certain temps, qu’importe l’état de charge de la batterie. Ces scénarios sont tout à fait plausibles et vont directement à l’encontre de la liberté de mouvement.</p> <p>Mais pourquoi donc ce mode de transport a-t-il été tant promu et défendu ces dernières années, notamment en Suisse via le documentaire «A contresens» de Marc Muller et Jonas Schneiter? Sans rentrer dans la polémique, il faut simplement observer que l’Occident a voulu s’acheter une conscience «écologique» pour maintenir son mode de vie (surconsommation, mobilité individuelle, etc.). Il a fallu pour cela externaliser en Chine ou en Afrique les conséquences désastreuses de celui-ci (travail des enfants, pollution des eaux, de l’air...) Marketing et lobbyisme ont été mobilisés pour faire passer l’idée que la transition énergétique est «verte», efficace, et passe par le renouvellement du parc automobile.</p> <p>Pour conclure, il est vrai que la surconsommation de dérivés du pétrole, ressource qui n’est pas produite en Suisse, est un problème, à la fois écologique, économique (balance commerciale) et stratégique. L’indépendance énergétique de la Suisse ne se fera pas sans une sortie progressive de la dépendance au pétrole, notamment dans la motorisation. Cependant, la voiture électrique, en plus de ne pas être une solution durable et satisfaisante, crée d’autres problèmes, parfois plus difficiles à surmonter que ceux des hydrocarbures.</p> <p>Pourtant, des alternatives existent et pourraient être beaucoup plus soutenues et financées par les constructeurs et les politiques. Premièrement, la sobriété et la rationalité dans les déplacements, afin de ne pas gâcher l’énergie, ressource de plus en plus rare de nos jours, en grande partie à cause de l’imprévoyance de nos dirigeants. Ensuite, la possibilité de créer d’autres types de carburants pour la motorisation, comme le pétrole bleu (fabriqué à partir d’algues qui captent le CO<sub>2</sub> et sont raffinées) ou les véhicules à hydrogène. Ce ne sont pas les solutions qui manquent, mais la volonté politique et économique permettant de les diffuser au sein de la société. Espérons que la crise énergétique actuelle et à venir servira de leçon à l’Occident dans ce domaine.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Voir <a href="https://www.youtube.com/watch?v=xx3PsG2mr-Y" target="_blank" rel="noopener">l’interview d’Aurore Stéphant</a> sur la chaîne «Thinkeview» à partir de 1h12’37.</h4> <h4><sup>2</sup>Voir <a href="https://www.eea.europa.eu/fr/signaux/signaux-2017-1/articles/vers-un-avenir-electrique" target="_blank" rel="noopener">le rapport de l’agence européenne sur l’environnement</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'pourquoi-la-voiture-electrique-est-une-absurdite-ecologique', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 789, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / Pourquoi la voiture électrique est une absurdité écologique
Depuis plusieurs années maintenant, la mobilité individuelle électrique est devenue l’une des mesures phares des différents pouvoirs en faveur de la transition énergétique en Occident. Pourtant, la voiture électrique, si elle ne consomme pas directement de l’essence pour avancer, est au centre de nombreuses problématiques écologiques, sociales et géopolitiques.
Nicolas Depraz
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3800, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Suisse, Taïwan et le réduit national', 'subtitle' => 'C’est peu dire que les tensions sont vives en ce moment en mer de Chine. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relaient des informations autour d’un déploiement de flotte américaine en Asie, l’installation de lance-missiles sur des îles japonaises ou encore le déroulement d’exercices militaires chinois autour de Taïwan. La «poudrière asiatique» comme on l’appelle est plus susceptible d’exploser que jamais et la Chine est très attentive aux événements se déroulant en ce moment en Ukraine. Voyant la faiblesse manifeste des Etats-Unis et du camp occidental face à l’opération russe en Ukraine, les Chinois seraient tentés de profiter de cette fenêtre pour remettre définitivement la main sur Taïwan, de manière diplomatique ou par la force. Et c’est dans ce contexte qu’il est intéressant de se pencher sur la stratégie de défense de ce qui est encore considéré aujourd’hui comme «la République de Chine» en opposition à «la République Populaire de Chine» qui est la Chine «continentale». Curieusement, bien que le contexte historique soit très différent, Taïwan s’inspire en partie pour sa stratégie de défense d’un concept bien connu en Suisse depuis la deuxième guerre mondiale, le réduit national. Décryptage. ', 'subtitle_edition' => 'C’est peu dire que les tensions sont vives en ce moment en mer de Chine. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relaient des informations autour d’un déploiement de flotte américaine en Asie, l’installation de lance-missiles sur des îles japonaises ou encore le déroulement d’exercices militaires chinois autour de Taïwan. La «poudrière asiatique» comme on l’appelle est plus susceptible d’exploser que jamais et la Chine est très attentive aux événements se déroulant en ce moment en Ukraine. Voyant la faiblesse manifeste des Etats-Unis et du camp occidental face à l’opération russe en Ukraine, les Chinois seraient tentés de profiter de cette fenêtre pour remettre définitivement la main sur Taïwan, de manière diplomatique ou par la force. Et c’est dans ce contexte qu’il est intéressant de se pencher sur la stratégie de défense de ce qui est encore considéré aujourd’hui comme «la République de Chine» en opposition à «la République Populaire de Chine» qui est la Chine «continentale». Curieusement, bien que le contexte historique soit très différent, Taïwan s’inspire en partie pour sa stratégie de défense d’un concept bien connu en Suisse depuis la deuxième guerre mondiale, le réduit national. Décryptage. ', 'content' => '<p>Mettons les choses au clair immédiatement: il y a 80 ans d’écart entre la Seconde guerre mondiale et l’ère actuelle. En d’autres termes, les technologies, les opinions publiques, la diplomatie, la circulation de l’information ou encore l’aménagement du territoire diffèrent énormément entre les deux contextes. Les comparaisons vont forcément être limitées par ces facteurs et il faut noter que les gouvernements et sociologies de ces peuples n’ont rien à voir. Pas question donc, de comparer la Chine actuelle à l’Allemagne nazie ou encore Taïwan à la Suisse des années 1940 car cela serait factuellement faux. Une fois cet élément posé, comparons ce qui est comparable afin de se rendre compte des similarités conceptuelles qui existent entre la préparation actuelle de Taïwan et la défense de la Confédération organisée par le général Guisan en 1940.</p> <p>Premièrement, il s’agit de conflits asymétriques. En effet, la Chine, tout comme l’Allemagne de 1940, est beaucoup plus puissante que son voisin, que ce soit au niveau du nombre d’hommes que du matériel. Ne pouvant se battre à armes égales, la Suisse et Taïwan sont contraints de mettre sur pied la stratégie de défense la plus dissuasive possible pour éviter le combat frontal. Les Taïwanais appellent cela «la stratégie du porc-épic». Cette image illustrant parfaitement la mentalité taïwanaise actuelle n’est pas sans rappeler le discours de l’état-major helvétique aux officiers supérieurs du Reich au moment des négociations de juin 1940<strong><sup>1</sup></strong>. </p> <p>Pour résumer très grossièrement, la Suisse a tenu la position suivante face à l’Allemagne: oui, vous êtes plus forts et vous réussirez sûrement à occuper en grande partie le plateau suisse ainsi que les plus grandes villes du pays. Mais 1) vous ne tiendrez jamais tout le territoire à cause du réduit national (on y reviendra plus tard) et 2) la dépense d’hommes, de matériel et d’énergie sera tellement grande qu’elle n’en vaut pas le coup par rapport à ce que vous pourriez y gagner et il est bien plus rentable pour vous que nous restions neutres et indépendants. </p> <p>Et c’est précisément ce qu’essaie de faire Taïwan en ce moment, rendre le rapport coût / bénéfice le plus insupportable possible pour la Chine.</p> <p>Concrètement, sur le plan opératif, que peut Taïwan pour parvenir à cet objectif stratégique, en plus de conclure des alliances qui, on l’a vu dernièrement, peuvent servir mais trouvent très vite leurs limites face à un pays aussi important sur la scène internationale que la Chine? D’ailleurs, mis à part l’héroïsme de certaines poches de résistance françaises qui continuaient à se battre en juin 1940, personne n’est venu au secours d’une Suisse menacée par le Reich, alors en pleine ascension et presque tout-puissant en Europe occidentale (la Grande-Bretagne exceptée). Il y a donc fort à parier que si invasion il y a, les Taïwanais, bien que soutenus par leurs alliés occidentaux, devront défendre leur île eux-mêmes. Il faut d’abord signaler que, comme en Suisse, les habitants de Taïwan sont très bien formés au maniement des armes et à la pratique d’opérations militaires. En effet, jusqu’en 2016, le service militaire était obligatoire pour tous les hommes taïwanais et il n’a été aboli officiellement que récemment au profit d’une armée de volontaires (même si dans les faits, le service est encore quasi-obligatoire, l’armée taïwanaise ayant des difficultés à remplir ses effectifs uniquement sur la base du volontariat).</p> <p>Ensuite, il y a cette fameuse tactique du «réduit national», bien connue des Suisses qui avaient prévu de se replier dans les Alpes et les zones du pays difficiles d’accès pour l’armée allemande afin d’y mener une guérilla sur un terrain plus favorable aux défenseurs. Peu de personnes le savent, mais une partie de l’île de Taïwan, essentiellement la façade orientale, est composée de collines et de forêts très prisées par les touristes et les résidents de l’île. D’après les rumeurs et déclarations propagées par l’état-major taïwanais, de nombreux bunkers et places fortes ont été aménagés dans ces collines pour servir de points durs en cas d’invasion.</p> <p>Les comparaisons entre les deux territoires, la Suisse et Taïwan, ne s’arrêtent pas là, car il y a aussi l’aspect amphibie. En effet, si la Suisse n’est pas entourée par la mer comme Taïwan, elle est bordée de rivières et de lacs qui servent de frontières naturelles et qu’il faut franchir pour entrer avec des chars sur le territoire. En juin 1940, le général Guisan avait menacé de faire sauter la plupart des ponts sur le Rhin en cas d’invasion de l’Allemagne, afin de rendre la traversée du fleuve la plus pénible possible pour les blindés allemands. Il en va de même pour Taïwan qui a miné une bonne partie de ses côtes et plages occidentales (celles qui font face à la Chine) dans l’unique but de ralentir au maximum la progression des navires de débarquement chinois.</p> <p>Enfin, il y a la dimension urbaine des combats. Si Taïwan est bien plus peuplé que ne l’était la Suisse de 1940, il est bon de noter que ce sont deux territoires relativement denses, si l’on considère uniquement le territoire «habitable» (environ 50% du territoire helvétique est inhabitable: lacs, glaciers, montagnes, etc.). De manière très prosaïque, il est bien plus facile pour un envahisseur de progresser sur de grandes plaines comme en Ukraine que dans des zones urbanisées, car la formation de poches de résistance y est bien plus aisée. Taïwan, comme la Suisse, compte donc sur son aménagement du territoire pour rendre la progression de troupes ennemies la plus lente et coûteuse en hommes et en matériel possible, d’autant plus si ledit envahisseur souhaite limiter les dégâts, sachant qu’il devra tout reconstruire par la suite en cas de réussite de l’opération d’invasion.</p> <p>Pour conclure, il est évident que la situation de Taïwan en cas d’invasion se rapproche beaucoup plus de la Suisse de 1940 que de l’Ukraine actuelle, que ce soit pour des raisons topographiques, stratégiques ou d’urbanisme. L’Ukraine, de par son territoire peu dense, très plat et facile d’accès, rend très difficile la mise en place des concepts de défense développés par la Suisse et qui lui ont permis en partie d’avorter une tentative d’invasion allemande à l’époque. Taïwan mise donc sur sa technologie et ses alliances d’un côté mais surtout sur son peuple, sa préparation et son territoire de l’autre afin de dissuader la Chine de commettre l’irréparable. Sans prendre parti dans ce conflit, il faut espérer que la «poudrière asiatique» n’explose jamais, car cela entraînerait, pour le monde entier, des répercussions économiques, sanitaires et humanitaires de nature sismique, bien plus néfastes et significatives que celles provoquées par l’opération russe en Ukraine. Pourquoi?</p> <p>D’abord, la Chine est, de loin, le plus grand transformateur de matières premières au monde et le premier exportateur de produits manufacturés, dont certains sont de première nécessité dans notre société (médicaments, alimentation, smartphones, ordinateurs, etc.). Imposer des sanctions à une telle puissance économique serait comme se tirer une balle dans chaque pied en termes de pouvoir d’achat ainsi que de circulation des marchandises à l'échelle mondiale. Ensuite, une opération militaire menée par la Chine à Taïwan causerait une perturbation majeure sur le marché des semi-conducteurs, élément souvent mésestimé mais pourtant crucial de l’économie actuelle. Or il se trouve que le premier producteur au monde de semi-conducteurs, c’est justement Taïwan, dont l’économie est spécialisée dans ce secteur. On y trouve les usines les plus avancées du monde dans la gravure au laser de ces circuits utilisés dans la plupart des appareils électroniques. Un embargo de la Chine sur Taïwan ou pire, des bombardements aériens massifs sur l’île créeraient immédiatement un choc économique qui peut, potentiellement, être le plus violent du siècle. Affaire à suivre donc...</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Lire à ce sujet l’excellent ouvrage d’Edouard Falletti, «L’encerclement de la Suisse» aux éditions Cabédita / collection Archives vivantes 2010.</h4>', 'content_edition' => 'Mettons les choses au clair immédiatement: il y a 80 ans d’écart entre la Seconde guerre mondiale et l’ère actuelle. En d’autres termes, les technologies, les opinions publiques, la diplomatie, la circulation de l’information ou encore l’aménagement du territoire diffèrent énormément entre les deux contextes. Les comparaisons vont forcément être limitées par ces facteurs et il faut noter que les gouvernements et sociologies de ces peuples n’ont rien à voir. Pas question donc, de comparer la Chine actuelle à l’Allemagne nazie ou encore Taïwan à la Suisse des années 1940 car cela serait factuellement faux. Une fois cet élément posé, comparons ce qui est comparable.', 'slug' => 'la-suisse-taiwan-et-le-reduit-national', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 466, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3800, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Suisse, Taïwan et le réduit national', 'subtitle' => 'C’est peu dire que les tensions sont vives en ce moment en mer de Chine. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relaient des informations autour d’un déploiement de flotte américaine en Asie, l’installation de lance-missiles sur des îles japonaises ou encore le déroulement d’exercices militaires chinois autour de Taïwan. La «poudrière asiatique» comme on l’appelle est plus susceptible d’exploser que jamais et la Chine est très attentive aux événements se déroulant en ce moment en Ukraine. Voyant la faiblesse manifeste des Etats-Unis et du camp occidental face à l’opération russe en Ukraine, les Chinois seraient tentés de profiter de cette fenêtre pour remettre définitivement la main sur Taïwan, de manière diplomatique ou par la force. Et c’est dans ce contexte qu’il est intéressant de se pencher sur la stratégie de défense de ce qui est encore considéré aujourd’hui comme «la République de Chine» en opposition à «la République Populaire de Chine» qui est la Chine «continentale». Curieusement, bien que le contexte historique soit très différent, Taïwan s’inspire en partie pour sa stratégie de défense d’un concept bien connu en Suisse depuis la deuxième guerre mondiale, le réduit national. Décryptage. ', 'subtitle_edition' => 'C’est peu dire que les tensions sont vives en ce moment en mer de Chine. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relaient des informations autour d’un déploiement de flotte américaine en Asie, l’installation de lance-missiles sur des îles japonaises ou encore le déroulement d’exercices militaires chinois autour de Taïwan. La «poudrière asiatique» comme on l’appelle est plus susceptible d’exploser que jamais et la Chine est très attentive aux événements se déroulant en ce moment en Ukraine. Voyant la faiblesse manifeste des Etats-Unis et du camp occidental face à l’opération russe en Ukraine, les Chinois seraient tentés de profiter de cette fenêtre pour remettre définitivement la main sur Taïwan, de manière diplomatique ou par la force. Et c’est dans ce contexte qu’il est intéressant de se pencher sur la stratégie de défense de ce qui est encore considéré aujourd’hui comme «la République de Chine» en opposition à «la République Populaire de Chine» qui est la Chine «continentale». Curieusement, bien que le contexte historique soit très différent, Taïwan s’inspire en partie pour sa stratégie de défense d’un concept bien connu en Suisse depuis la deuxième guerre mondiale, le réduit national. Décryptage. ', 'content' => '<p>Mettons les choses au clair immédiatement: il y a 80 ans d’écart entre la Seconde guerre mondiale et l’ère actuelle. En d’autres termes, les technologies, les opinions publiques, la diplomatie, la circulation de l’information ou encore l’aménagement du territoire diffèrent énormément entre les deux contextes. Les comparaisons vont forcément être limitées par ces facteurs et il faut noter que les gouvernements et sociologies de ces peuples n’ont rien à voir. Pas question donc, de comparer la Chine actuelle à l’Allemagne nazie ou encore Taïwan à la Suisse des années 1940 car cela serait factuellement faux. Une fois cet élément posé, comparons ce qui est comparable afin de se rendre compte des similarités conceptuelles qui existent entre la préparation actuelle de Taïwan et la défense de la Confédération organisée par le général Guisan en 1940.</p> <p>Premièrement, il s’agit de conflits asymétriques. En effet, la Chine, tout comme l’Allemagne de 1940, est beaucoup plus puissante que son voisin, que ce soit au niveau du nombre d’hommes que du matériel. Ne pouvant se battre à armes égales, la Suisse et Taïwan sont contraints de mettre sur pied la stratégie de défense la plus dissuasive possible pour éviter le combat frontal. Les Taïwanais appellent cela «la stratégie du porc-épic». Cette image illustrant parfaitement la mentalité taïwanaise actuelle n’est pas sans rappeler le discours de l’état-major helvétique aux officiers supérieurs du Reich au moment des négociations de juin 1940<strong><sup>1</sup></strong>. </p> <p>Pour résumer très grossièrement, la Suisse a tenu la position suivante face à l’Allemagne: oui, vous êtes plus forts et vous réussirez sûrement à occuper en grande partie le plateau suisse ainsi que les plus grandes villes du pays. Mais 1) vous ne tiendrez jamais tout le territoire à cause du réduit national (on y reviendra plus tard) et 2) la dépense d’hommes, de matériel et d’énergie sera tellement grande qu’elle n’en vaut pas le coup par rapport à ce que vous pourriez y gagner et il est bien plus rentable pour vous que nous restions neutres et indépendants. </p> <p>Et c’est précisément ce qu’essaie de faire Taïwan en ce moment, rendre le rapport coût / bénéfice le plus insupportable possible pour la Chine.</p> <p>Concrètement, sur le plan opératif, que peut Taïwan pour parvenir à cet objectif stratégique, en plus de conclure des alliances qui, on l’a vu dernièrement, peuvent servir mais trouvent très vite leurs limites face à un pays aussi important sur la scène internationale que la Chine? D’ailleurs, mis à part l’héroïsme de certaines poches de résistance françaises qui continuaient à se battre en juin 1940, personne n’est venu au secours d’une Suisse menacée par le Reich, alors en pleine ascension et presque tout-puissant en Europe occidentale (la Grande-Bretagne exceptée). Il y a donc fort à parier que si invasion il y a, les Taïwanais, bien que soutenus par leurs alliés occidentaux, devront défendre leur île eux-mêmes. Il faut d’abord signaler que, comme en Suisse, les habitants de Taïwan sont très bien formés au maniement des armes et à la pratique d’opérations militaires. En effet, jusqu’en 2016, le service militaire était obligatoire pour tous les hommes taïwanais et il n’a été aboli officiellement que récemment au profit d’une armée de volontaires (même si dans les faits, le service est encore quasi-obligatoire, l’armée taïwanaise ayant des difficultés à remplir ses effectifs uniquement sur la base du volontariat).</p> <p>Ensuite, il y a cette fameuse tactique du «réduit national», bien connue des Suisses qui avaient prévu de se replier dans les Alpes et les zones du pays difficiles d’accès pour l’armée allemande afin d’y mener une guérilla sur un terrain plus favorable aux défenseurs. Peu de personnes le savent, mais une partie de l’île de Taïwan, essentiellement la façade orientale, est composée de collines et de forêts très prisées par les touristes et les résidents de l’île. D’après les rumeurs et déclarations propagées par l’état-major taïwanais, de nombreux bunkers et places fortes ont été aménagés dans ces collines pour servir de points durs en cas d’invasion.</p> <p>Les comparaisons entre les deux territoires, la Suisse et Taïwan, ne s’arrêtent pas là, car il y a aussi l’aspect amphibie. En effet, si la Suisse n’est pas entourée par la mer comme Taïwan, elle est bordée de rivières et de lacs qui servent de frontières naturelles et qu’il faut franchir pour entrer avec des chars sur le territoire. En juin 1940, le général Guisan avait menacé de faire sauter la plupart des ponts sur le Rhin en cas d’invasion de l’Allemagne, afin de rendre la traversée du fleuve la plus pénible possible pour les blindés allemands. Il en va de même pour Taïwan qui a miné une bonne partie de ses côtes et plages occidentales (celles qui font face à la Chine) dans l’unique but de ralentir au maximum la progression des navires de débarquement chinois.</p> <p>Enfin, il y a la dimension urbaine des combats. Si Taïwan est bien plus peuplé que ne l’était la Suisse de 1940, il est bon de noter que ce sont deux territoires relativement denses, si l’on considère uniquement le territoire «habitable» (environ 50% du territoire helvétique est inhabitable: lacs, glaciers, montagnes, etc.). De manière très prosaïque, il est bien plus facile pour un envahisseur de progresser sur de grandes plaines comme en Ukraine que dans des zones urbanisées, car la formation de poches de résistance y est bien plus aisée. Taïwan, comme la Suisse, compte donc sur son aménagement du territoire pour rendre la progression de troupes ennemies la plus lente et coûteuse en hommes et en matériel possible, d’autant plus si ledit envahisseur souhaite limiter les dégâts, sachant qu’il devra tout reconstruire par la suite en cas de réussite de l’opération d’invasion.</p> <p>Pour conclure, il est évident que la situation de Taïwan en cas d’invasion se rapproche beaucoup plus de la Suisse de 1940 que de l’Ukraine actuelle, que ce soit pour des raisons topographiques, stratégiques ou d’urbanisme. L’Ukraine, de par son territoire peu dense, très plat et facile d’accès, rend très difficile la mise en place des concepts de défense développés par la Suisse et qui lui ont permis en partie d’avorter une tentative d’invasion allemande à l’époque. Taïwan mise donc sur sa technologie et ses alliances d’un côté mais surtout sur son peuple, sa préparation et son territoire de l’autre afin de dissuader la Chine de commettre l’irréparable. Sans prendre parti dans ce conflit, il faut espérer que la «poudrière asiatique» n’explose jamais, car cela entraînerait, pour le monde entier, des répercussions économiques, sanitaires et humanitaires de nature sismique, bien plus néfastes et significatives que celles provoquées par l’opération russe en Ukraine. Pourquoi?</p> <p>D’abord, la Chine est, de loin, le plus grand transformateur de matières premières au monde et le premier exportateur de produits manufacturés, dont certains sont de première nécessité dans notre société (médicaments, alimentation, smartphones, ordinateurs, etc.). Imposer des sanctions à une telle puissance économique serait comme se tirer une balle dans chaque pied en termes de pouvoir d’achat ainsi que de circulation des marchandises à l'échelle mondiale. Ensuite, une opération militaire menée par la Chine à Taïwan causerait une perturbation majeure sur le marché des semi-conducteurs, élément souvent mésestimé mais pourtant crucial de l’économie actuelle. Or il se trouve que le premier producteur au monde de semi-conducteurs, c’est justement Taïwan, dont l’économie est spécialisée dans ce secteur. On y trouve les usines les plus avancées du monde dans la gravure au laser de ces circuits utilisés dans la plupart des appareils électroniques. Un embargo de la Chine sur Taïwan ou pire, des bombardements aériens massifs sur l’île créeraient immédiatement un choc économique qui peut, potentiellement, être le plus violent du siècle. Affaire à suivre donc...</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Lire à ce sujet l’excellent ouvrage d’Edouard Falletti, «L’encerclement de la Suisse» aux éditions Cabédita / collection Archives vivantes 2010.</h4>', 'content_edition' => 'Mettons les choses au clair immédiatement: il y a 80 ans d’écart entre la Seconde guerre mondiale et l’ère actuelle. En d’autres termes, les technologies, les opinions publiques, la diplomatie, la circulation de l’information ou encore l’aménagement du territoire diffèrent énormément entre les deux contextes. Les comparaisons vont forcément être limitées par ces facteurs et il faut noter que les gouvernements et sociologies de ces peuples n’ont rien à voir. Pas question donc, de comparer la Chine actuelle à l’Allemagne nazie ou encore Taïwan à la Suisse des années 1940 car cela serait factuellement faux. Une fois cet élément posé, comparons ce qui est comparable.', 'slug' => 'la-suisse-taiwan-et-le-reduit-national', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 466, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / La Suisse, Taïwan et le réduit national
C’est peu dire que les tensions sont vives en ce moment en mer de Chine. Il ne se passe pas une semaine sans que les médias ne relaient des informations autour d’un déploiement de flotte américaine en Asie, l’installation de lance-missiles sur des îles japonaises ou encore le déroulement d’exercices militaires chinois autour de Taïwan. La «poudrière asiatique» comme on l’appelle est plus susceptible d’exploser que jamais et la Chine est très attentive aux événements se déroulant en ce moment en Ukraine. Voyant la faiblesse manifeste des Etats-Unis et du camp occidental face à l’opération russe en Ukraine, les Chinois seraient tentés de profiter de cette fenêtre pour remettre définitivement la main sur Taïwan, de manière diplomatique ou par la force. Et c’est dans ce contexte qu’il est intéressant de se pencher sur la stratégie de défense de ce qui est encore considéré aujourd’hui comme «la République de Chine» en opposition à «la République Populaire de Chine» qui est la Chine «continentale». Curieusement, bien que le contexte historique soit très différent, Taïwan s’inspire en partie pour sa stratégie de défense d’un concept bien connu en Suisse depuis la deuxième guerre mondiale, le réduit national. Décryptage.
Nicolas Depraz
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3696, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Crise au Sri Lanka: les conséquences de l’absence de production', 'subtitle' => 'Le samedi 9 juillet dernier, le président du Sri Lanka a été contraint de fuir et de démissionner devant la foule des manifestants, mouvement populaire largement soutenu dans l’opinion publique de ce pays d’environ 23 millions d’habitants, situé au sud du sous-continent indien. Au-delà des événements en cours actuellement, il paraît pertinent de s’intéresser aux causes qui ont conduit à ce soulèvement populaire, qui n’était pas le seul en gestation ces dernières semaines. Analyse.', 'subtitle_edition' => 'Le samedi 9 juillet dernier, le président du Sri Lanka a été contraint de fuir et de démissionner devant la foule des manifestants, mouvement populaire largement soutenu dans l’opinion publique de ce pays d’environ 23 millions d’habitants, situé au sud du sous-continent indien. Au-delà des événements en cours actuellement, il paraît pertinent de s’intéresser aux causes qui ont conduit à ce soulèvement populaire, qui n’était pas le seul en gestation ces dernières semaines. Analyse.', 'content' => '<p>Le cas d’étude que représente actuellement la situation au Sri Lanka coche toutes les cases d’une catastrophe économique annoncée. En effet, en misant essentiellement sur les secteurs du tourisme, des services et l’exportation de quelques produits manufacturés à faible valeur ajoutée dans la filière du textile et de l’habillement, le Sri Lanka s’est retrouvé dans une position économique particulièrement fragile. Si l’on rajoute au tableau un endettement chronique, lié au fait de devoir importer un grand nombre de ressources, notamment des produits énergétiques comme le pétrole, au prix fort, l'on se trouve dans une position où la moindre secousse systémique dans l’économie mondiale est susceptible de mettre en difficulté l’ensemble de la société de ce pays du sous-continent indien. Et là-dessus est arrivée la crise sanitaire. </p> <p>Pour un pays ultra-dépendant du tourisme pour engranger des devises étrangères permettant à la fois d’importer les ressources et produits nécessaires à faire tourner le pays, et de rembourser les différents emprunts contractés sur les marchés financiers, ce fut une véritable catastrophe. Du jour au lendemain, près de 80% de l’économie sri lankaise s’est retrouvée à l’arrêt. Plus de touristes, plus de réunions professionnelles et d’événements, ce couplé à une diminution drastique de la circulation des produits de consommation qui ne sont pas de première nécessité, ont plongé une grande partie de la population active dans la précarité – dans un pays qui connaissait déjà des problématiques monétaires. La crise inflationniste que nous connaissons depuis plusieurs semaines au niveau mondial a fini d’allumer la mèche d’une situation sociale explosive. </p> <p>Car la gestion en interne par les élites et les autorités politiques du pays n’a pas été non plus particulièrement appréciée par la population. Entre la concentration d'une grande partie du pouvoir économique et politique dans les mains de quelques familles, des affaires de corruption en pagaille et des pénuries régulières sur des produits de première nécessité (même avant la crise inflationniste actuelle), les raisons de se révolter pour la population sri lankaise ne manquaient pas. Car ne nous y trompons pas, la situation est par endroits dramatique pour ce type de pays. En effet, celui-ci ne produisant pas de pétrole, ni de produits manufacturés suffisamment côtés sur les marchés internationaux, les dettes et pénuries s’accumulent. Les coupures d’électricité sont fréquentes et il est difficile de pouvoir prendre une douche chaude. Deuxième effet <em>kiss cool</em>, la reprise du tourisme est rendue bien plus difficile par ces pénuries: les voyageurs étrangers sont hésitants à se rendre dans un pays incapable de remplir un certain nombre de standards en terme de tourisme international en cette première moitié d’année 2022. L’incapacité des élites à proposer des solutions aux problématiques actuelles a mis le feu aux poudres et explique la situation chaotique d'aujourd'hui. </p> <p>Cependant, il faut revenir aux racines du problème de la politique de développement d’un pays comme le Sri Lanka, qui n’est d’ailleurs par le seul en situation critique: la très faible qualité de l’appareil productif. Certes, cela aide d’avoir sur son territoire d'immenses ressources de minerais très demandés ou d’hydrocarbures. Ce ne sont pas les Etats du Golfe ou la Russie qui vont dire le contraire. Mais il n’est absolument pas nécessaire de posséder un sous-sol généreux d’un point de vue géologique pour développer une économie beaucoup plus résiliente et «anti-fragile». Des exemples se rapprochant de la situation du Sri Lanka, notamment dans l’espace asiatique, sont là pour le démontrer. Taiwan ou la Corée du Sud par exemple font partie des puissances économiques les plus développées aujourd’hui alors qu’ils ne possèdent pas de ressources naturelles particulièrement prisées ou stratégiques. Ils sont également situés en proche périphérie de «géants» économiques, la Chine et le Japon pour la Corée du Sud, la Chine pour Taiwan, l’Inde pour la Sri Lanka, et ils faisaient également partie des régions les moins développées il y a quelques décennies, ayant subi pareillement la guerre et la colonisation (la Corée du Sud était sous domination japonaise jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, tout comme le Sri Lanka, ancienne colonie britannique).</p> <p>La différence la plus déterminante entre le modèle de développement de la Corée du Sud et celui du Sri Lanka, c’est la production. Le Sri Lanka a développé une économie de service (tourisme, assurances, communications) et une agriculture basée sur quelques produits spécifiques demandés à l’exportation, comme le thé ou la noix de coco par exemple. La Corée du Sud a transformé son système productif pour le faire passer de la petite industrie textile à l’industrie lourde (années 1970), puis de l’industrie lourde à la haute technologie (années 1990 et 2000). Si cette explication peut sembler, à juste titre d’ailleurs, très résumée et forcément incomplète, elle démontre le problème structurel du modèle de développement d’un pays comme le Sri Lanka: l’absence de production interne ainsi qu’une extrême dépendance aux importations et à la fluidité des échanges internationaux. </p> <p>C’est également à cause de ces problèmes de fond que l’opposition politique au Sri Lanka reste en retrait des mouvements populaires, sachant parfaitement qu'elle ne pourrait pas faire grand-chose à court et moyen terme pour régler les nombreuses difficultés de la population et remporter ainsi la mise électorale.</p> <p>Avec une situation économique qui ne semble pas en état de s’améliorer sous peu et des tensions particulièrement vives sur certaines ressources stratégiques, il est probable que des pays relativement fragiles comme l'est le Sri Lanka connaissent de profonds troubles sociaux et politiques dans les semaines et mois à venir. L’évolution du conflit en Ukraine donnera également des indications quant à la durabilité des perturbations et pénuries à venir. Affaires à suivre. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'crise-au-sri-lanka-les-consequences-de-l-absence-de-production', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 654, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3696, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Crise au Sri Lanka: les conséquences de l’absence de production', 'subtitle' => 'Le samedi 9 juillet dernier, le président du Sri Lanka a été contraint de fuir et de démissionner devant la foule des manifestants, mouvement populaire largement soutenu dans l’opinion publique de ce pays d’environ 23 millions d’habitants, situé au sud du sous-continent indien. Au-delà des événements en cours actuellement, il paraît pertinent de s’intéresser aux causes qui ont conduit à ce soulèvement populaire, qui n’était pas le seul en gestation ces dernières semaines. Analyse.', 'subtitle_edition' => 'Le samedi 9 juillet dernier, le président du Sri Lanka a été contraint de fuir et de démissionner devant la foule des manifestants, mouvement populaire largement soutenu dans l’opinion publique de ce pays d’environ 23 millions d’habitants, situé au sud du sous-continent indien. Au-delà des événements en cours actuellement, il paraît pertinent de s’intéresser aux causes qui ont conduit à ce soulèvement populaire, qui n’était pas le seul en gestation ces dernières semaines. Analyse.', 'content' => '<p>Le cas d’étude que représente actuellement la situation au Sri Lanka coche toutes les cases d’une catastrophe économique annoncée. En effet, en misant essentiellement sur les secteurs du tourisme, des services et l’exportation de quelques produits manufacturés à faible valeur ajoutée dans la filière du textile et de l’habillement, le Sri Lanka s’est retrouvé dans une position économique particulièrement fragile. Si l’on rajoute au tableau un endettement chronique, lié au fait de devoir importer un grand nombre de ressources, notamment des produits énergétiques comme le pétrole, au prix fort, l'on se trouve dans une position où la moindre secousse systémique dans l’économie mondiale est susceptible de mettre en difficulté l’ensemble de la société de ce pays du sous-continent indien. Et là-dessus est arrivée la crise sanitaire. </p> <p>Pour un pays ultra-dépendant du tourisme pour engranger des devises étrangères permettant à la fois d’importer les ressources et produits nécessaires à faire tourner le pays, et de rembourser les différents emprunts contractés sur les marchés financiers, ce fut une véritable catastrophe. Du jour au lendemain, près de 80% de l’économie sri lankaise s’est retrouvée à l’arrêt. Plus de touristes, plus de réunions professionnelles et d’événements, ce couplé à une diminution drastique de la circulation des produits de consommation qui ne sont pas de première nécessité, ont plongé une grande partie de la population active dans la précarité – dans un pays qui connaissait déjà des problématiques monétaires. La crise inflationniste que nous connaissons depuis plusieurs semaines au niveau mondial a fini d’allumer la mèche d’une situation sociale explosive. </p> <p>Car la gestion en interne par les élites et les autorités politiques du pays n’a pas été non plus particulièrement appréciée par la population. Entre la concentration d'une grande partie du pouvoir économique et politique dans les mains de quelques familles, des affaires de corruption en pagaille et des pénuries régulières sur des produits de première nécessité (même avant la crise inflationniste actuelle), les raisons de se révolter pour la population sri lankaise ne manquaient pas. Car ne nous y trompons pas, la situation est par endroits dramatique pour ce type de pays. En effet, celui-ci ne produisant pas de pétrole, ni de produits manufacturés suffisamment côtés sur les marchés internationaux, les dettes et pénuries s’accumulent. Les coupures d’électricité sont fréquentes et il est difficile de pouvoir prendre une douche chaude. Deuxième effet <em>kiss cool</em>, la reprise du tourisme est rendue bien plus difficile par ces pénuries: les voyageurs étrangers sont hésitants à se rendre dans un pays incapable de remplir un certain nombre de standards en terme de tourisme international en cette première moitié d’année 2022. L’incapacité des élites à proposer des solutions aux problématiques actuelles a mis le feu aux poudres et explique la situation chaotique d'aujourd'hui. </p> <p>Cependant, il faut revenir aux racines du problème de la politique de développement d’un pays comme le Sri Lanka, qui n’est d’ailleurs par le seul en situation critique: la très faible qualité de l’appareil productif. Certes, cela aide d’avoir sur son territoire d'immenses ressources de minerais très demandés ou d’hydrocarbures. Ce ne sont pas les Etats du Golfe ou la Russie qui vont dire le contraire. Mais il n’est absolument pas nécessaire de posséder un sous-sol généreux d’un point de vue géologique pour développer une économie beaucoup plus résiliente et «anti-fragile». Des exemples se rapprochant de la situation du Sri Lanka, notamment dans l’espace asiatique, sont là pour le démontrer. Taiwan ou la Corée du Sud par exemple font partie des puissances économiques les plus développées aujourd’hui alors qu’ils ne possèdent pas de ressources naturelles particulièrement prisées ou stratégiques. Ils sont également situés en proche périphérie de «géants» économiques, la Chine et le Japon pour la Corée du Sud, la Chine pour Taiwan, l’Inde pour la Sri Lanka, et ils faisaient également partie des régions les moins développées il y a quelques décennies, ayant subi pareillement la guerre et la colonisation (la Corée du Sud était sous domination japonaise jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, tout comme le Sri Lanka, ancienne colonie britannique).</p> <p>La différence la plus déterminante entre le modèle de développement de la Corée du Sud et celui du Sri Lanka, c’est la production. Le Sri Lanka a développé une économie de service (tourisme, assurances, communications) et une agriculture basée sur quelques produits spécifiques demandés à l’exportation, comme le thé ou la noix de coco par exemple. La Corée du Sud a transformé son système productif pour le faire passer de la petite industrie textile à l’industrie lourde (années 1970), puis de l’industrie lourde à la haute technologie (années 1990 et 2000). Si cette explication peut sembler, à juste titre d’ailleurs, très résumée et forcément incomplète, elle démontre le problème structurel du modèle de développement d’un pays comme le Sri Lanka: l’absence de production interne ainsi qu’une extrême dépendance aux importations et à la fluidité des échanges internationaux. </p> <p>C’est également à cause de ces problèmes de fond que l’opposition politique au Sri Lanka reste en retrait des mouvements populaires, sachant parfaitement qu'elle ne pourrait pas faire grand-chose à court et moyen terme pour régler les nombreuses difficultés de la population et remporter ainsi la mise électorale.</p> <p>Avec une situation économique qui ne semble pas en état de s’améliorer sous peu et des tensions particulièrement vives sur certaines ressources stratégiques, il est probable que des pays relativement fragiles comme l'est le Sri Lanka connaissent de profonds troubles sociaux et politiques dans les semaines et mois à venir. L’évolution du conflit en Ukraine donnera également des indications quant à la durabilité des perturbations et pénuries à venir. Affaires à suivre. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'crise-au-sri-lanka-les-consequences-de-l-absence-de-production', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 654, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Analyse / Crise au Sri Lanka: les conséquences de l’absence de production
Le samedi 9 juillet dernier, le président du Sri Lanka a été contraint de fuir et de démissionner devant la foule des manifestants, mouvement populaire largement soutenu dans l’opinion publique de ce pays d’environ 23 millions d’habitants, situé au sud du sous-continent indien. Au-delà des événements en cours actuellement, il paraît pertinent de s’intéresser aux causes qui ont conduit à ce soulèvement populaire, qui n’était pas le seul en gestation ces dernières semaines. Analyse.
Nicolas Depraz
public function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3678, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le Tour de France de passage en Suisse, quel impact?', 'subtitle' => 'Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?', 'subtitle_edition' => 'Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?', 'content' => '<p>Ces dernières années, à chaque fois que le Tour de France passe en territoire étranger, c’est un événement, une fête populaire. Dernier exemple en date, le Grand Départ du côté du Danemark pour cette 109ème édition. Des centaines de milliers de personnes au bord des routes lors de chaque étape et un succès considérable pour les organisateurs. Car ne nous y trompons pas, le Tour de France n’est pas une course cycliste comme les autres. Recevoir le Tour de France dans sa région pour une ou deux étapes, c’est comme avoir les Jeux Olympiques le temps d’un week-end en terme d’exposition médiatique! Rendez-vous compte: des images retransmises dans plus de 190 pays dans le monde, des centaines de médias nationaux et internationaux, des milliers de journalistes, des dizaines de millions de vues sur les réseaux sociaux, des hélicoptères qui filment la région pendant des heures, des images des principaux monuments ou ouvrages d’art, etc. </p> <p>En terme de publicité à ciel ouvert, difficile de faire mieux que le Tour de France et cela, les organisateurs et les responsables du tourisme des différentes régions l’ont très bien compris. Ce week-end, même si ses sportifs ne brillent pas, la Suisse sera au centre de l’attention médiatique et sportive du monde à l’occasion des deux étapes qui passent par nos régions. La Vallée de Joux, Lausanne comme capitale olympique, Aigle et le siège de l’UCI, le château de Chillon, la Riviera, les vignobles en terrasse du Lavaux, la Gruyère, le Pays d’Enhaut et le Val d’Illiez seront mis en avant dans le monde entier si la météo est au rendez-vous. Une carte de visite exceptionnelle pour une bonne partie de la Romandie, qui peut s’attendre à des retombées économiques substantielles dans le secteur touristique à court et moyen termes.</p> <p>Cependant, tout cela a un prix et l’entreprise ASO, qui organise le Tour de France, se rentabilise en faisant payer relativement cher aux villes de départ et d’arrivée leur présence sur le parcours. Plus de 65’000 euros pour un départ d’étape, plus de 120’000 pour une arrivée, plus de 160’000 pour être ville départ et arrivée. Tout cela sans compter ce qu’il faut investir dans la logistique d’organisation de l’épreuve phare du mois de juillet. Sécurité, nettoyage, aménagement de la signalisation routière, implantation du village-départ, réfection des routes, locations, etc. Tout cela représente un budget qui, en temps de difficultés économiques, peut faire réfléchir et gronder une partie des élus et représentants municipaux. D’autant plus qu’il n’y pas le droit à l’erreur! En effet, les villes et régions se bousculent chez ASO pour avoir la chance d’accueillir le Tour de France et si l’organisation n’est pas au top, difficile d’imaginer l’organisateur vouloir revenir rapidement dans une province étrangère au territoire tricolore pour y faire passer une ou plusieurs étapes. Pour preuve, bien qu’étant un pays frontalier d’avec la France et possédant un terrain propice à la pratique du cyclisme, il n’y a eu que 33 villes départs et arrivées d’étapes en Suisse depuis 1947 et le premier Tour d’après Seconde guerre mondiale. La dernière fois, c’était en 2016 pour une arrivée spectaculaire en haut du barrage d’Emosson vers Finhaut. Il semble d’ailleurs qu’ASO apprécie de plus en plus la Suisse pour y organiser des étapes car la fréquence des apparitions du Tour en Suisse a sensiblement augmenté depuis la fin des années 2000 (rien entre 2001 et 2008 puis 4 passages entre 2009 et 2022). </p> <p>Ne boudons donc pas notre plaisir de voir notre région profiter de l’exposition exceptionnelle qu’offre le passage du Tour de France. Nul besoin d’être fan de sport et encore moins de cyclisme pour profiter d’un événement populaire et «gratuit» (en dehors de l’investissement public pour l’organisation). Même si les temps ont changé, le cyclisme reste un sport très populaire et qui peut être pratiqué par une grande majorité de la population, chacun à son niveau. Et c’est également l’occasion de mettre en valeur, au bord des routes et au village-départ, les spécificités de notre région et de notre mode de vie. A chacun qui souhaite aller au bord des routes encourager les coureurs de se comporter le mieux possible afin que la course et l’image de notre pays restent immaculées après le passage des coureurs et offrir la meilleure vitrine sportive et culturelle possible. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-tour-de-france-de-passage-en-suisse-quel-impact', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 429, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 3 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Warning (2): count() [<a href='https://secure.php.net/function.count'>function.count</a>]: Parameter must be an array or an object that implements Countable [APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21]Code Contextpublic function hasPoster($post){
return ($post->poster_attachment || count($post->attachment_images) > 0);
}
$post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3678, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le Tour de France de passage en Suisse, quel impact?', 'subtitle' => 'Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?', 'subtitle_edition' => 'Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?', 'content' => '<p>Ces dernières années, à chaque fois que le Tour de France passe en territoire étranger, c’est un événement, une fête populaire. Dernier exemple en date, le Grand Départ du côté du Danemark pour cette 109ème édition. Des centaines de milliers de personnes au bord des routes lors de chaque étape et un succès considérable pour les organisateurs. Car ne nous y trompons pas, le Tour de France n’est pas une course cycliste comme les autres. Recevoir le Tour de France dans sa région pour une ou deux étapes, c’est comme avoir les Jeux Olympiques le temps d’un week-end en terme d’exposition médiatique! Rendez-vous compte: des images retransmises dans plus de 190 pays dans le monde, des centaines de médias nationaux et internationaux, des milliers de journalistes, des dizaines de millions de vues sur les réseaux sociaux, des hélicoptères qui filment la région pendant des heures, des images des principaux monuments ou ouvrages d’art, etc. </p> <p>En terme de publicité à ciel ouvert, difficile de faire mieux que le Tour de France et cela, les organisateurs et les responsables du tourisme des différentes régions l’ont très bien compris. Ce week-end, même si ses sportifs ne brillent pas, la Suisse sera au centre de l’attention médiatique et sportive du monde à l’occasion des deux étapes qui passent par nos régions. La Vallée de Joux, Lausanne comme capitale olympique, Aigle et le siège de l’UCI, le château de Chillon, la Riviera, les vignobles en terrasse du Lavaux, la Gruyère, le Pays d’Enhaut et le Val d’Illiez seront mis en avant dans le monde entier si la météo est au rendez-vous. Une carte de visite exceptionnelle pour une bonne partie de la Romandie, qui peut s’attendre à des retombées économiques substantielles dans le secteur touristique à court et moyen termes.</p> <p>Cependant, tout cela a un prix et l’entreprise ASO, qui organise le Tour de France, se rentabilise en faisant payer relativement cher aux villes de départ et d’arrivée leur présence sur le parcours. Plus de 65’000 euros pour un départ d’étape, plus de 120’000 pour une arrivée, plus de 160’000 pour être ville départ et arrivée. Tout cela sans compter ce qu’il faut investir dans la logistique d’organisation de l’épreuve phare du mois de juillet. Sécurité, nettoyage, aménagement de la signalisation routière, implantation du village-départ, réfection des routes, locations, etc. Tout cela représente un budget qui, en temps de difficultés économiques, peut faire réfléchir et gronder une partie des élus et représentants municipaux. D’autant plus qu’il n’y pas le droit à l’erreur! En effet, les villes et régions se bousculent chez ASO pour avoir la chance d’accueillir le Tour de France et si l’organisation n’est pas au top, difficile d’imaginer l’organisateur vouloir revenir rapidement dans une province étrangère au territoire tricolore pour y faire passer une ou plusieurs étapes. Pour preuve, bien qu’étant un pays frontalier d’avec la France et possédant un terrain propice à la pratique du cyclisme, il n’y a eu que 33 villes départs et arrivées d’étapes en Suisse depuis 1947 et le premier Tour d’après Seconde guerre mondiale. La dernière fois, c’était en 2016 pour une arrivée spectaculaire en haut du barrage d’Emosson vers Finhaut. Il semble d’ailleurs qu’ASO apprécie de plus en plus la Suisse pour y organiser des étapes car la fréquence des apparitions du Tour en Suisse a sensiblement augmenté depuis la fin des années 2000 (rien entre 2001 et 2008 puis 4 passages entre 2009 et 2022). </p> <p>Ne boudons donc pas notre plaisir de voir notre région profiter de l’exposition exceptionnelle qu’offre le passage du Tour de France. Nul besoin d’être fan de sport et encore moins de cyclisme pour profiter d’un événement populaire et «gratuit» (en dehors de l’investissement public pour l’organisation). Même si les temps ont changé, le cyclisme reste un sport très populaire et qui peut être pratiqué par une grande majorité de la population, chacun à son niveau. Et c’est également l’occasion de mettre en valeur, au bord des routes et au village-départ, les spécificités de notre région et de notre mode de vie. A chacun qui souhaite aller au bord des routes encourager les coureurs de se comporter le mieux possible afin que la course et l’image de notre pays restent immaculées après le passage des coureurs et offrir la meilleure vitrine sportive et culturelle possible. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-tour-de-france-de-passage-en-suisse-quel-impact', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 429, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 13318, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? App\View\Helper\PosterHelper::hasPoster() - APP/View/Helper/PosterHelper.php, line 21 include - APP/Template/Element/Posts/default.ctp, line 4 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::_renderElement() - CORE/src/View/View.php, line 1879 Cake\View\View::element() - CORE/src/View/View.php, line 783 include - APP/Template/Posts/index.ctp, line 79 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 App\Controller\PersonsController::view() - APP/Controller/PersonsController.php, line 51 Cake\Controller\Controller::invokeAction() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 606 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 120 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256
Actuel / Le Tour de France de passage en Suisse, quel impact?
Ce week-end, le Tour de France fait escale en Suisse romande pour deux étapes consécutives, une arrivant à Lausanne ce samedi et l’autre partant depuis Aigle le lendemain. Au-delà de l’aspect «événement sportif» et fête populaire pour les habitants qui vont voir passer et accueillir la plus grande course cycliste du monde, quel est l’impact pour une région qui accueille pour quelques étapes le Tour de France?
Nicolas Depraz