Actuel / Venu de Chine, le crédit social se répand en Europe
© Lena Ebener
On le disait dystopique, on le contemplait effarés dans la fiction «Black Mirror» en 2016, il est pourtant devenu réalité en Chine en 2020, et fait des petits rapidement. Le premier né est italien. Le second pourrait-il être suisse?
Le crédit social a pénétré l’Europe, il fait une petite percée au nord-est de l’Italie, à 380 kilomètres du Simplon, plus précisément en Emilie-Romagne à Bologne, ville de 394'374 habitants surnommée «la Rossa» (la Rouge) pour ses tuiles en terre cuite, vantées dans les guides touristiques, mais aussi en référence au communisme, dont elle était le bastion durant un demi-siècle.
De quoi parle-t-on?
Le crédit social était testé dans certaines provinces de Chine depuis 2013. Il faut croire que cet essai a été jugé concluant puisque depuis 2020, il est appliqué dans l’ensemble du pays, soumettant 1,4 milliards d’individus à la première dictature numérique au monde. Les habitants se voient attribuer une note en fonction de leurs actions. Moins une personne a de points, moins elle a de droits.
Pour ce faire une veille internet est réalisée, la géolocalisation utilisée, la délation généralisée encouragée. Quelque 600 millions de caméras intelligentes, capables de reconnaître les visages malgré le port du masque, ont été installées, contre 176 millions en 2016. Cette nouvelle version du totalitarisme s’est accélérée avec la pandémie. Des caméras thermiques permettent même de débusquer les personnes fiévreuses. Elles sont embarquées sur les casques des policiers et dans les transports publics. L’arsenal du gouvernement ne semble pas vouloir s’arrêter là, même des drones sont utilisés. A court terme, ce sont 2,76 milliards de caméras qui sont envisagées. L’objectif d’ici 2030, pour le gouvernement chinois, n’est pas seulement de renforcer sa sécurité intérieure, c'est aussi de devenir le leader mondial de l’intelligence artificielle.
Comment?
Au début, en Chine, le crédit social n’a pas non plus été déployé partout. Il était très disparate dans la forme, mais globalement il s’agissait d’être valorisé, mis en avant, si on était un citoyen modèle. Pour certains, être affiché en grand sur les panneaux de la ville constituait une fierté. Aujourd’hui, il faut regarder le documentaire «Tous surveillés: 7 milliards de suspects», pourtant réalisé avant la pandémie, pour mesurer l’ampleur du phénomène. «Les mauvais citoyens sont expulsés hors des villes, leurs visages défilent sur des panneaux lumineux pour les humilier. Dans certaines provinces les autorités leur ont attribué une sonnerie de téléphone particulière – "la personne que vous essayez de joindre a été mal notée par le tribunal, merci de l’inciter à se responsabiliser et de l’aider à respecter la loi". Aujourd’hui, plus de 20 millions de citoyens chinois seraient placés sur liste noire.»
Dès la rentrée 2022, voici ce qui attend les Bolonais: Le Smart citizen wallet. Dans le journal Corriere di Bologna, le conseiller pour l’agenda numérique Massimo Bugani explique que l’idée s’apparente au mécanisme d’une collecte de points de supermarché. «Les citoyens seront reconnus s’ils trient leurs déchets, s’ils utilisent les transports en commun, s’ils gèrent bien l’énergie, s’ils ne prennent pas de sanctions de la part de l’autorité municipale, s’ils sont actifs avec la carte culture.» Naturellement, c’est sur la base du volontariat. Pour le moment, c’est seulement à titre expérimental, et ne donne que des avantages à celui qui accepte de participer.
Pourquoi?
Voici des passages du documentaire mentionné précédemment.
«L’éducation est nécessaire, le système de crédit social est le meilleur moyen de gérer efficacement une société. Avec cela on peut non seulement contrôler les risques financiers, bancaires, mais aussi rétablir l’éducation morale, l’honnêteté, les comportements vertueux. La résolution des problèmes par le crédit social, ce n’est pas l’envoi en prison quand on a enfreint les lois, c’est le regard du reste de la société qui trouve que votre attitude n’est pas bonne», explique Lin Junyue, chercheur membre de l’Académie des sciences sociales et théoricien du crédit social. Et d’ajouter: «Je pense qu’on a mis en place une bonne méthode technologique et j’espère vraiment que nous arriverons à l’exporter à un pays capitaliste. Je trouve que la France devrait vite adopter notre système de crédit social, pour régler les mouvements sociaux. Il n’y aurait jamais eu les gilets jaunes, on aurait détecté ça avant qu’ils agissent».
Selon ce chercheur, le Cambodge, le Sri Lanka, le Chili et la Pologne seraient intéressés par ce système. Progressivement, le Big Brother chinois s’exporte. La Chine développe actuellement un immense plan d’investissement de mille milliards de dollars afin de renforcer ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Grâce à ce projet baptisé Les nouvelles routes de la soie numériques par Xi Jinping, 60 à 80 pays devraient pouvoir bénéficier des technologies de surveillance chinoise.
Et en Suisse?
La situation a en tout cas attiré l’attention d’un avocat genevois, Maître Yacine Rezki. Il définit le crédit social comme étant «un courant de pensée juridique qui voudrait qu’on puisse ôter aux individus leur libre arbitre avec des incitations qui auraient pour but de normer les comportements humains, en impliquant par essence une surveillance de masse.»
Selon lui, la circulation routière serait un bon point de départ. Il prend l’exemple de la boite noire sur les véhicules. La presse en a récemment parlé, les nouvelles voitures mises sur le marché dès juillet 2022 seront équipées d’un enregistreur de données d’accident, comme celui présent dans les avions. Tout y sera enregistré, l’accélération, la vitesse, le freinage, l’usage des clignotants. Pour Maître Rezki, «on pourrait tracer tous les comportements, et attribuer à chaque conducteur des récompenses ou des sanctions».
En Suisse, est-ce que notre Constitution permettrait une telle dérive? Pour Yacine Rezki, la réponse est oui. «On peut tout à fait imaginer qu’une loi fédérale puisse aller à l’encontre de certains principes constitutionnels. C’était une volonté du législateur de dire qu’il n’incombe pas aux juges de déterminer si une loi est contraire à la Constitution ou non, on fait confiance au parlement et au peuple qui sont les gardes fous.»
Cela nous conduit à une situation déjà observée dans le contexte pandémique, si nous votons pour l’application de lois contraires à la Constitution, alors nous ne sommes plus ses garants, nous autorisons sa violation.
Certains affirment malgré tout que le crédit social est impossible en démocratie. Reste à savoir quelle définition nous donnons à ce mot. Pour l’avocat genevois, le crédit social n’est pas impossible en démocratie si on la réduit au fait de pouvoir voter. «Si par contre on admet que la démocratie est le droit au libre arbitre, à la souveraineté personnelle, un contre-pouvoir réel, la transparence et la possibilité de revenir en arrière sur certains processus, alors non ça n’est pas compatible».
Des dérives déjà existantes
Stéphane Werly, préposé cantonal à la protection des données du canton de Genève, voit des similitudes avec le système de récompense dans le domaine de la santé. «Depuis quelques années, sur la base du volontariat, des montres connectées sont proposées par des compagnies d’assurance maladie en échange de rabais. Le problème de ces montres c’est que les données vont sur le cloud et, potentiellement, n’importe qui pourrait voir que vous faites de la course à pied 3 fois par semaine ou au contraire que vous n’avez pas fait vos 2'000 pas par jour et que vous avez pris 2 kilos.»
Alexis Pfefferle, avocat de formation, actif dans le domaine de la sécurité numérique, rédigeait en 2018 un article très intéressant intitulé «La montre connectée, reine des espionnes». Selon lui, le fait que vous courriez 10 km par jour n’a aucun intérêt, les obligations de l’assurance de base restent les mêmes. Ce qui a de la valeur provient du GPS. «Les métadonnées de géolocalisation en continu sont une mine insoupçonnée d’informations très personnelles.»
Questionné sur les observations de Maître Rezki, Stéphane Werly confirme certaines craintes. «C’est vrai qu’on a déjà vu une forme de crédit social avec le certificat Covid. A la différence de ce dernier, le Conseil fédéral ne pourrait pas édicter des règles de droit sous la forme d’une ordonnance pour instaurer le crédit social. Seule une loi, soumise au référendum facultatif, pourrait le permettre. Mais cela me paraît peu probable que nous arrivions à une situation comme en Chine, on est quand même dans un autre régime et, il faudrait une base légale claire. Par exemple, est-ce que ceux qui fument pourraient encore acheter des cigarettes? Et si j’ai une dette hypothécaire importante, est-ce bon ou serais-je ostracisé? Sinon ce serait le début de l’arbitraire et, effectivement, le risque de tomber dans le système chinois.»
Sous l’angle de la protection des données, le préposé constate une augmentation des dérives. «Malheureusement, on entend souvent les gens dire: Je n’ai rien à me reprocher, donc vous pouvez prendre toutes les données que vous voulez. Il y a une énorme augmentation des caméras partout. Néanmoins, il y a des règles à respecter, la pose de la caméra doit être justifiée, on doit notamment vous prévenir que vous êtes filmé, dans le cadre des écoles, le système de vidéosurveillance ne doit pas tourner pendant les cours.»
Cheval de Troie
«D’abord, il faut la paix et la stabilité, que chacun vive bien. Et après seulement, on réfléchira aux droits de l’homme», selon le théoricien du crédit social. En Suisse, avons-nous trop longtemps vécu au sommet de la pyramide de Maslow, trop déconnectés de la réalité des besoins physiologiques pour être conscients du vent qui tourne? Si on ne connaît que la liberté, est-on capable d’identifier à temps une restriction de nos droits? Sommes-nous prêts à accepter toutes les technologies, nous faire offrir des chevaux de Troie? Avec le développement du digital wallet résolu à s’imposer partout, et les autres services proposés par les licornes chinoises (en économie, désigne une startup dans les nouvelles technologies, valorisée à au moins un milliard de dollars), ne sommes-nous pas en train de franchir la ligne rouge? N’est-ce pas le moment où les sirènes retentissent pour nous réveiller? Si nous vivons en démocratie, il n’est pas trop tard pour stopper la machine, à moins que ça aussi, ne soit qu’une chimère de plus.
Pour aller plus loin: trois questions à Me Yacine Rezki
Est-ce que la Suisse aurait le choix si l’Union européenne venait à instaurer le crédit social de façon généralisée?
Comme la Suisse fait partie d’un ensemble géopolitique, il serait possible qu’elle soit contrainte de le reprendre d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs on le voit, les boîtes noires dans les véhicules, c’est une règle de l’Union européenne que la Suisse reprend, on s’est aligné.
Va-t-on y être soumis d'une autre manière?
L’Etat chinois prévoit d’imposer une forme de crédit social aux sociétés étrangères qui souhaitent collaborer avec elle, ce qui fait que les entreprises occidentales vont être sensibilisées à ce mécanisme.
Qu'est-ce qui vous inquiète là-dedans?
Ce nouveau courant de penser le droit pourrait se décliner à tous les domaines. On ne sanctionne plus mais on incite. Or la sanction est très encadrée, il y a des droits procéduraux et des mécanismes de protection. Partons du principe qu’il n’y a plus que des récompenses et que tout le monde peut les obtenir, cela devient la norme et, ne pas l’obtenir devient une sanction. Avec la loi Covid, on a bien vu que le fait de pouvoir aller au restaurant était présenté comme une récompense. Mais quand les récompenses deviennent ce qui autrefois était un droit, alors cela est problématique.
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Dans certaines provinces les autorités leur ont attribué une sonnerie de téléphone particulière – "la personne que vous essayez de joindre a été mal notée par le tribunal, merci de l’inciter à se responsabiliser et de l’aider à respecter la loi". Aujourd’hui, plus de 20 millions de citoyens chinois seraient placés sur liste noire.»</p> <p>Dès la rentrée 2022, voici ce qui attend les Bolonais: Le Smart citizen wallet. Dans le journal <em><a href="https://corrieredibologna.corriere.it/bologna/politica/22_marzo_29/bologna-patente-digitale-cittadini-virtuosi-punti-premi-un-app-tutti-servizi-5a861258-af3a-11ec-9372-638361423a51.shtml">Corriere di Bologna</a></em>, le conseiller pour l’agenda numérique Massimo Bugani explique que l’idée s’apparente au mécanisme d’une collecte de points de supermarché. «Les citoyens seront reconnus s’ils trient leurs déchets, s’ils utilisent les transports en commun, s’ils gèrent bien l’énergie, s’ils ne prennent pas de sanctions de la part de l’autorité municipale, s’ils sont actifs avec la carte culture.» Naturellement, c’est sur la base du volontariat. Pour le moment, c’est seulement à titre expérimental, et ne donne que des avantages à celui qui accepte de participer. </p> <h3>Pourquoi?</h3> <p>Voici des passages du documentaire mentionné précédemment.</p> <p>«L’éducation est nécessaire, le système de crédit social est le meilleur moyen de gérer efficacement une société. Avec cela on peut non seulement contrôler les risques financiers, bancaires, mais aussi rétablir l’éducation morale, l’honnêteté, les comportements vertueux. La résolution des problèmes par le crédit social, ce n’est pas l’envoi en prison quand on a enfreint les lois, c’est le regard du reste de la société qui trouve que votre attitude n’est pas bonne», explique Lin Junyue, chercheur membre de l’Académie des sciences sociales et théoricien du crédit social. Et d’ajouter: «Je pense qu’on a mis en place une bonne méthode technologique et j’espère vraiment que nous arriverons à l’exporter à un pays capitaliste. Je trouve que la France devrait vite adopter notre système de crédit social, pour régler les mouvements sociaux. Il n’y aurait jamais eu les gilets jaunes, on aurait détecté ça avant qu’ils agissent».</p> <p>Selon ce chercheur, le Cambodge, le Sri Lanka, le Chili et la Pologne seraient intéressés par ce système. Progressivement, le Big Brother chinois s’exporte. La Chine développe actuellement un immense plan d’investissement de mille milliards de dollars afin de renforcer ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Grâce à ce projet baptisé <i>Les nouvelles routes de la soie numériques</i> par Xi Jinping, 60 à 80 pays devraient pouvoir bénéficier des technologies de surveillance chinoise.</p> <h3>Et en Suisse?</h3> <p>La situation a en tout cas attiré l’attention d’un avocat genevois, Maître Yacine Rezki. Il définit le crédit social comme étant «un courant de pensée juridique qui voudrait qu’on puisse ôter aux individus leur libre arbitre avec des incitations qui auraient pour but de normer les comportements humains, en impliquant par essence une surveillance de masse.» </p> <p>Selon lui, la circulation routière serait un bon point de départ. Il prend l’exemple de la boite noire sur les véhicules. <a href="https://www.20min.ch/fr/story/une-boite-noire-dans-chaque-nouvelle-voiture-286293285965">La presse en a récemment parlé</a>, les nouvelles voitures mises sur le marché dès juillet 2022 seront équipées d’un enregistreur de données d’accident, comme celui présent dans les avions. Tout y sera enregistré, l’accélération, la vitesse, le freinage, l’usage des clignotants. Pour Maître Rezki, «on pourrait tracer tous les comportements, et attribuer à chaque conducteur des récompenses ou des sanctions».</p> <p>En Suisse, est-ce que notre Constitution permettrait une telle dérive? Pour Yacine Rezki, la réponse est oui. «On peut tout à fait imaginer qu’une loi fédérale puisse aller à l’encontre de certains principes constitutionnels. C’était une volonté du législateur de dire qu’il n’incombe pas aux juges de déterminer si une loi est contraire à la Constitution ou non, on fait confiance au parlement et au peuple qui sont les gardes fous.» </p> <p>Cela nous conduit à une situation déjà observée dans le contexte pandémique, si nous votons pour l’application de lois contraires à la Constitution, alors nous ne sommes plus ses garants, nous autorisons sa violation.</p> <p>Certains affirment malgré tout que le crédit social est impossible en démocratie. Reste à savoir quelle définition nous donnons à ce mot. Pour l’avocat genevois, le crédit social n’est pas impossible en démocratie si on la réduit au fait de pouvoir voter. «Si par contre on admet que la démocratie est le droit au libre arbitre, à la souveraineté personnelle, un contre-pouvoir réel, la transparence et la possibilité de revenir en arrière sur certains processus, alors non ça n’est pas compatible». </p> <h3>Des dérives déjà existantes</h3> <p>Stéphane Werly, préposé cantonal à la protection des données du canton de Genève, voit des similitudes avec le système de récompense dans le domaine de la santé. «Depuis quelques années, sur la base du volontariat, des montres connectées sont proposées par des compagnies d’assurance maladie en échange de rabais. Le problème de ces montres c’est que les données vont sur le cloud et, potentiellement, n’importe qui pourrait voir que vous faites de la course à pied 3 fois par semaine ou au contraire que vous n’avez pas fait vos 2'000 pas par jour et que vous avez pris 2 kilos.» </p> <p>Alexis Pfefferle, avocat de formation, actif dans le domaine de la sécurité numérique, rédigeait en 2018 un article très intéressant intitulé «<a href="https://blogs.letemps.ch/alexis-pfefferle/2018/06/13/la-montre-connectee-reine-des-espionnes/">La montre connectée, reine des espionnes</a>». Selon lui, le fait que vous courriez 10 km par jour n’a aucun intérêt, les obligations de l’assurance de base restent les mêmes. Ce qui a de la valeur provient du GPS. «Les métadonnées de géolocalisation en continu sont une mine insoupçonnée d’informations très personnelles.»</p> <p>Questionné sur les observations de Maître Rezki, Stéphane Werly confirme certaines craintes. «C’est vrai qu’on a déjà vu une forme de crédit social avec le certificat Covid. A la différence de ce dernier, le Conseil fédéral ne pourrait pas édicter des règles de droit sous la forme d’une ordonnance pour instaurer le crédit social. Seule une loi, soumise au référendum facultatif, pourrait le permettre. Mais cela me paraît peu probable que nous arrivions à une situation comme en Chine, on est quand même dans un autre régime et, il faudrait une base légale claire. Par exemple, est-ce que ceux qui fument pourraient encore acheter des cigarettes? Et si j’ai une dette hypothécaire importante, est-ce bon ou serais-je ostracisé? Sinon ce serait le début de l’arbitraire et, effectivement, le risque de tomber dans le système chinois.» </p> <p>Sous l’angle de la protection des données, le préposé constate une augmentation des dérives. «Malheureusement, on entend souvent les gens dire: Je n’ai rien à me reprocher, donc vous pouvez prendre toutes les données que vous voulez. Il y a une énorme augmentation des caméras partout. Néanmoins, il y a des règles à respecter, la pose de la caméra doit être justifiée, on doit notamment vous prévenir que vous êtes filmé, dans le cadre des écoles, le système de vidéosurveillance ne doit pas tourner pendant les cours.»</p> <h3>Cheval de Troie</h3> <p>«D’abord, il faut la paix et la stabilité, que chacun vive bien. Et après seulement, on réfléchira aux droits de l’homme», selon le théoricien du crédit social. En Suisse, avons-nous trop longtemps vécu au sommet de la pyramide de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyramide_des_besoins">Maslow</a>, trop déconnectés de la réalité des besoins physiologiques pour être conscients du vent qui tourne? Si on ne connaît que la liberté, est-on capable d’identifier à temps une restriction de nos droits? Sommes-nous prêts à accepter toutes les technologies, nous faire offrir des chevaux de Troie? Avec le développement du <a href="https://www.thalesgroup.com/fr/europe/france/dis/gouvernement/identite/digital-id-wallet">digital wallet</a> résolu à s’imposer partout, et les autres services proposés par les licornes chinoises (en économie, désigne une startup dans les nouvelles technologies, valorisée à au moins un milliard de dollars), ne sommes-nous pas en train de franchir la ligne rouge? N’est-ce pas le moment où les sirènes retentissent pour nous réveiller? Si nous vivons en démocratie, il n’est pas trop tard pour stopper la machine, à moins que ça aussi, ne soit qu’une chimère de plus.</p> <hr /> <h3>Pour aller plus loin: trois questions à Me Yacine Rezki</h3> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1652338895_491_3_original.png" class="img-responsive img-fluid center " width="273" height="167" /></p> <p><strong>Est-ce que la Suisse aurait le choix si l’Union européenne venait à instaurer le crédit social de façon généralisée?</strong></p> <p>Comme la Suisse fait partie d’un ensemble géopolitique, il serait possible qu’elle soit contrainte de le reprendre d’une manière ou d’une autre. D’ailleurs on le voit, les boîtes noires dans les véhicules, c’est une règle de l’Union européenne que la Suisse reprend, on s’est aligné.</p> <p><strong>Va-t-on y être soumis d'une autre manière?</strong></p> <p>L’Etat chinois prévoit d’imposer une forme de crédit social aux sociétés étrangères qui souhaitent collaborer avec elle, ce qui fait que les entreprises occidentales vont être sensibilisées à ce mécanisme.</p> <p><strong>Qu'est-ce qui vous inquiète là-dedans?</strong></p> <p>Ce nouveau courant de penser le droit pourrait se décliner à tous les domaines. On ne sanctionne plus mais on incite. Or la sanction est très encadrée, il y a des droits procéduraux et des mécanismes de protection. Partons du principe qu’il n’y a plus que des récompenses et que tout le monde peut les obtenir, cela devient la norme et, ne pas l’obtenir devient une sanction. Avec la loi Covid, on a bien vu que le fait de pouvoir aller au restaurant était présenté comme une récompense. 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Le point fort de cette exposition, c’est de réussir à donner vie à ces destins brisés, à leur donner un visage, une histoire.</p> <p><a href="https://titanicexpo.ch/">L’exposition</a> nous fait revivre le voyage inaugural du Titanic – depuis Southampton en Angleterre, jusqu’à quelque part dans l’Atlantique nord où il a sombré (à quelques 2'900km de New-York, sa destination) – avec une véritable capacité immersive grâce à ses décors impressionnants. Elle nous permet également de nous rapprocher de notre histoire. Pour des raisons que nous allons explorer dans cet article, près de 4'200 émigrés quittèrent la Suisse pour les Etats-Unis en 1912, dont 400 sur les navires de la White Star Line, propriétaire/armateur du Titanic et de ses «bateaux jumeaux». Pour concurrencer les ports français, les compagnies britanniques cassaient les prix. Certains Suisses choisirent donc de partir de l’Angleterre. C’est ainsi que 28 ressortissants suisses se trouvaient à bord du Titanic, dont neuf membres de l’équipage, huit passagers de 1ère classe, deux de 2e classe, et neuf de 3e classe. Ils venaient d’Aarwangen, Altdorf, Aquila, Bâle, Brissago, Bubikon, Couvet, Fleurier, Inwil, Langnau, Osco, Poschiavo et Reigoldswil.</p> <h3>Précarité suisse et émigration</h3> <p>On a tendance à oublier que la Suisse, entre le XVIème et le début du XIXème siècle, était considérée comme l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Dans le Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS), on peut lire que «jusqu’à l’apparition des modes de production industriels, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, le niveau de vie de la grande majorité de la population dépassait de peu le minimum vital, voire ne l’atteignait pas.» La Suisse préindustrielle était marquée par l’extrême pauvreté, des famines, et la mortalité infantile. Tout cela poussait ses habitants encore valides à émigrer.</p> <p>Dès le début du XXème siècle le niveau de vie en Suisse augmenta globalement, en même temps que les inégalités tant régionales que sociales. Après 1945, il connut une forte hausse, accompagnée d'une amélioration des salaires et de l’accès aux biens de consommation, comme les machines à laver et les voitures. La société de consommation réduisit les écarts de niveau de vie entre classes sociales et régions. De plus, l'Etat-providence permit aux groupes historiquement désavantagés, notamment les retraités, de profiter d'une qualité de vie améliorée.</p> <h3>Politique démographique</h3> <p>Jusqu'à l’après-guerre, l’émigration est une composante essentielle de l’histoire démographique de la Suisse. Alors que pour certains il s'agit de diffuser le christianisme, de trouver des débouchés commerciaux, pour d'autres, c'est l'espoir de bâtir une vie meilleure. D’ailleurs, dans de nombreuses régions, les autorités allèrent jusqu’à forcer les familles pauvres à émigrer.</p> <p>Même si l’Amérique du Nord était la destination principale des émigrés suisses (près de 90% d’entre eux) – à l’instar de ceux qui ont embarqué sur le Titanic – l’Amérique du Sud constituait aussi une destination de choix, de gré ou de force. Comme l'illustre l’exemple intéressant de Nova Friburgo, une ville au Brésil fondée en 1819 par des colons suisses, principalement originaires du canton de Fribourg. </p> <p>Les colons suisses de Nova Friburgo ont été poussés à partir en raison de crises agricoles, d'un manque de terres disponibles et, dans certains cas, de tensions sociales dues aux réformes économiques et politiques de l’époque. Dans son article du DHS, l’historienne Anne-Lise Head-König nous explique que: «Les attitudes des autorités cantonales ont été très variées selon les régions et les périodes, couvrant un large spectre allant de l'émigration tacitement tolérée à l'interdit; de l'intervention positive de l'Etat avec aide à l'émigration à l'expulsion forcée des pauvres que certains cantons appliquaient à grande échelle, parfois sous forme de déportation. Le cumul d'un certain nombre de dysfonctionnements et d'abus dans la politique émigratoire et dans celle des agences d'émigration a eu pour effet la création d'un article constitutionnel en 1874, qui a donné au gouvernement fédéral la compétence d'intervenir en cas de nécessité et d'une loi fédérale en 1880 qui a confié la surveillance des agences d'émigration à la Confédération.»</p> <h3>Est-ce que les choses ont vraiment changé?</h3> <p>Après une période prospère où le niveau de vie a augmenté, où la Suisse est devenue un pays de Cocagne attirant de nombreux étrangers, ne va-t-elle pas redevenir un pays dont on part? La Suisse ne serait-elle pas devenue <a href="https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/economie-et-politique/la-pauvrete/">une prison dorée</a> dont l’éclat s’estompe sous le poids de l’impôt et des taxes? Si cette charge devait conduire à un exode massif, il concernerait cette classe moyenne qui ne peut plus faire face à la pression à laquelle elle est soumise, laissant dans le pays uniquement ceux qui dépendent de l’Etat-providence et les plus riches, qui se retrouveraient seuls à payer pour les autres. Pendant combien de temps encore la Suisse sauvegardera-t-elle ses prestations sociales alors qu’elles ont tendance à être supprimées? Selon de récents <a href="https://www.rts.ch/info/dialogue/2024/article/un-tiers-des-suissesses-et-des-suisses-trouvent-leur-situation-financiere-difficile-28672638.html" target="_blank" rel="noopener">sondages</a>, un tiers des Suisses estiment que leur situation financière est difficile. Certains retraités finissent leurs jours dans des pays plus abordables. Malgré cela, <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/le-conseil-federal-veut-economiser-3-6-milliards-en-2027-notamment-au-detriment-du-social-28637489.html">le Conseil fédéral a décidé d’économiser</a> au détriment du social. <a href="https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/les-rentes-des-veufs-et-veuves-bientot-reduites-aux-25-ans-de-leur-plus-jeune-enfant-28671764.html">Les rentes de veufs et de veuves seront bientôt supprimées</a> (sauf en cas d’enfants à charge), le survivant n’ayant plus qu’à solliciter, en cas de difficulté, les prestations complémentaires (opaques, invasives et donc inaccessibles pour la plupart des personnes âgées qui finissent par renoncer à en faire la demande). Mais les plus jeunes aussi sont concernés: la Confédération a récemment décidé de se désengager du financement des crèches.</p> <p>Ce qui est intéressant, c’est que même à l’époque où la Suisse connaissait une importante émigration, elle connaissait aussi de l’immigration. Tandis que des Suisses partaient pour l’agriculture (ou le mercenariat bien souvent, mais qui n’a volontairement pas été abordé dans cet article, étant généralement une émigration temporaire), des étrangers, notamment italiens, affluaient pour répondre à la demande dans les usines, les mines et les chantiers de construction. Ce besoin s’est accentué après la Seconde Guerre mondiale, lorsque la croissance économique suisse nécessitait plus de main-d’œuvre.</p> <h3>Faisons un bref comparatif afin de bien comprendre</h3> <p>Passé: pauvreté et migration économique</p> <ul> <li>Emigration de Suisse: historiquement, les Suisses partaient pour fuir la pauvreté, surtout les agriculteurs face à un manque de terres et de perspectives économiques. Partir était souvent une nécessité pour survivre.</li> <li>Immigration en Suisse: malgré la pauvreté en Suisse, le pays attirait des travailleurs pour des emplois industriels ou de construction, où des étrangers, principalement Italiens, trouvaient des opportunités non disponibles chez eux.</li> </ul> <p>Aujourd'hui: niveau de vie élevé mais tensions économiques de plus en plus fortes</p> <ul> <li>Immigration actuelle: la Suisse attire de nombreux immigrés pour son niveau de vie, ses opportunités économiques et son système social protecteur, qui inclut des aides importantes pour les plus démunis. Actuellement, les étrangers représentent 25% de la population du pays, soit 2,3 millions.</li> <li>Emigration actuelle: bien que beaucoup moins fréquente, l'émigration des Suisses aujourd'hui (environ quelques 813'400 ressortissants Suisses sont établis à l’étranger) n'est plus liée à la pauvreté mais plutôt aux désavantages fiscaux, au coût de la vie élevé, ou pour trouver un meilleur équilibre travail/vie personnelle.</li> </ul> <p>Profils ayant un intérêt à rester ou à partir</p> <ul> <li>A rester: les personnes bénéficiant des aides sociales, en particulier les familles à bas revenus ou les migrants recevant un soutien. De plus, les professions bien rémunérées et spécialisées trouvent en Suisse des opportunités importantes.</li> <li>A partir: la classe moyenne, qui subit la pression fiscale sans contrepartie d’aide sociale et dont les loyers et assurances augmentent alors que les salaires stagnent. Les «working poors» qui peinent à joindre les deux bouts malgré de longues heures de travail pourraient gagner en pouvoir d’achat dans des pays moins coûteux, parfois simplement en s’établissant de l’autre côté de la frontière.</li> </ul> <h3>Conclusion</h3> <p>La Suisse, autrefois synonyme d’eldorado pour les travailleurs suisses et étrangers, pourrait voir, dans un futur proche, sa classe moyenne chercher des perspectives plus favorables ailleurs.</p> <p>N’assisterait-on pas à un recommencement? Les Suisses cherchent à l’étranger de meilleures conditions de vie, tandis que des étrangers viennent en Suisse également pour y trouver de meilleures perspectives.</p> <p>En attendant, on peut toujours s’échapper, le temps d’une exposition, à bord du Titanic qui reste à quai en tout sécurité à Beaulieu, jusqu’au 26 janvier 2025.</p> <p>En espérant, pour nous tous, un avenir plus radieux que celui de ses passagers…</p> <hr /> <h4>Sources: </h4> <h4>François Höpflinger: "Niveau de vie", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 19.02.2015, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015994/2015-02-19/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>Anne-Lise Head-König: "Emigration", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 15.10.2007. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007988/2007-10-15/, consulté le 28.10.2024.</h4> <h4>François Höpflinger: "Politique démographique", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 21.05.2010, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007987/2010-05-21/, consulté le 23.10.2024.</h4> <h4>Marc Perrenoud: "Colonies suisses", in: <i>Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)</i>, version du 13.10.2011. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/007989/2011-10-13/, consulté le 28.10.2024.</h4>', 'content_edition' => 'Pour certains, le Titanic représente le souvenir d’un vieux cours d’histoire; pour la plupart, c’est surtout le film de James Cameron. Dans celui-ci, Jack et Rose sont des personnages fictifs inventés pour les besoins narratifs du scénario. 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Mais quelle est cette colère qui gronde et a-t-on raison de s’inquiéter de l’ampleur du phénomène «drag»?</p> <p>Vincent David, alias Tralala Lita, qui se livre à ces performances pour le jeune public, a été interrogé par la <em><a href="https://www.tdg.ch/drag-queen-et-conteuse-pour-enfant-un-artiste-suisse-explique-la-demarche-742326925595">Tribune de Genève</a></em> en mai dernier. Il déclare que «la mission principale de cette animation est de promouvoir de manière inclusive et ludique la lecture auprès des enfants. Nous abordons des questions liées à l’inclusion et à la différence avec des personnages touchés par ces thématiques. Comme l’histoire d’une fille plus grande que les autres». Vincent David dit comprendre «qu’on ne puisse pas mettre tout le monde d’accord», mais «qu’il faut venir voir de quoi il s’agit concrètement.» Qu’en est-il réellement? J’ai assisté à un événement de ce type au MEG.</p> <h3>Iel était une fois</h3> <p>Normalement, qu’attend-on d’un conteur? Une belle voix, une parfaite diction, un sens du récit, la capacité de mettre de l’emphase par moments… Bref, si la lecture de l’histoire du soir est à la portée de tous les parents lettrés, nous attendions une certaine qualité quand le conte fait l’objet de médiation culturelle. Une exigence à conjuguer à l’imparfait, car il faut croire qu’en 2023, l’intérêt ne se mesure pas à la déclamation, mais à la transformation.</p> <p>Oubliez les «Il était une fois une belle princesse qui rêvait de rencontrer le prince charmant», bienvenue à «Iel était une fois» des contes et légendes degenréex. Voici la présentation sur le site du musée. «<em>Iel était une fois… un pays flamboyant près d’un lac qu’on appelle Léman. Une contrée où vivaient en harmonie orgresses, sorcièrex, fées et sirènex dans un joyeux sabbat! 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Tout a commencé par l’histoire de <a href="https://kaleidoscope.quebec/lenfant-de-fourrure-de-plumes-decailles-de-feuilles-de-paillettes/">Miu Lan</a>, un enfant pas comme les autres qui peut se transformer au gré de ses envies et de son imagination. Au moment d’entrer à l’école, un défi se présente: être une fille ou un garçon, un oiseau ou un poisson, une fleur ou une étoile filante? Pourquoi faudrait-il choisir? Là, les conteurs.x.euses commentent: «Ce n’est pas très sympa que les autres enfants demandent à Miu Lan ce qu’iel est». Miu Lan a de la fourrure, des plumes, des écailles, des feuilles et des paillettes, mais personne ne l’invite à jouer. Heureusement iel retrouve du réconfort à la maison auprès de sa mère qui lui chante «tout ce dont tu rêves tu peux le devenir». A la fin, les enfants hostiles finissent par reconnaitre qu’ils étaient simplement jaloux de cet être qui peut devenir ce qu’il veut, c’est la conclusion, le message qu’on veut nous faire passer. Cet album est présenté comme s’adressant aux enfants non-binaires. Il introduit l’usage des pronoms «neutres». </p> <p>Le second conte lu est «<a href="https://www.ecoledesloisirs.fr/livre/julian-est-sirene">Julian est une sirène</a>», l’histoire d’un garçon de couleur qui s’identifie en tant que sirène. Au début sa grand-mère Mamita a de la peine à le reconnaître en tant que tel, mais une fois qu’elle le voit paré de ses plus beaux atours, elle finit par reconnaître qui il est, et partir main dans la main avec lui pour participer à une parade. </p> <p>Mais pourquoi les parents ont-ils amené leurs enfants à cet événement? Pour éveiller l’esprit de leurs bambins à l’ouverture et la tolérance. Leur motivation était de «faire savoir aux enfants que ça existe et que si un jour ils doivent se poser des questions, ils pourront se sentir légitimes de le faire. Si les adultes trouvent ça bizarre pour le moment, c’est une question de génération et d’éducation. Mais en le visibilisant, tout le monde trouvera ces questions de genre normales» m’a-t-on répondu. Par contre, impossible d’avoir de réponses du musée. Pourquoi organisent-ils cela? La médiatrice semblait bien inquiète de ma présence de journaliste non-annoncée. Elle s’est contentée de dire que le MEG appartient à la Ville de Genève et qu’ils ne font que suivre leur recommandation. J’ai néanmoins été orientée vers une chargée de communication qui n’a jamais répondu à mes questions.</p> <p>Maintenant que le décor de ce conte sans fées est planté, il nous reste à explorer les raisons de la popularisation de ces séances animées par des créatures qui jusqu’ici ne sortaient que la nuit. </p> <p>Autrefois, les drag queens se produisaient uniquement dans les cabarets, devant des spectateurs majeurs. En 2023, pourquoi s’attaquer aux mineurs? Quelle est la quête de ces croque-mitaines de la pensée? </p> <h3>De quoi s'agit-il?</h3> <p>Le concept des «Drag Queen Story Hour» a été pensé à l’automne 2015 à San Francisco par Michelle Tea, auteure américaine s’intéressant en particulier à la culture queer, au féminisme et à la prostitution. Mais savez-vous ce qu’est la culture queer? Le mot signifie étrange/bizarre, et désigne l’ensemble des minorités sexuelles et de genre. C’était une injure homophobe avant que des militants homosexuels américains ne se l’approprient pour se désigner eux-mêmes au début des années 1990. La théorie queer est si compliquée à comprendre qu’ils ont sans doute raison, pour avoir une chance de la saisir, mieux vaut l’embrasser très tôt en initiant les enfants.</p> <p>Mais ces lectures, qui se présentent comme des événements familiaux destinés à promouvoir la lecture, la tolérance et l’inclusion, inquiètent de plus en plus de parents à travers le monde. C’est le cas en Suisse: le Collectif Parents, en date du 24 mars 2023, a adressé <a href="https://collectifparents.ch/wp-content/uploads/2023/03/lettre-Collectif-Parents-Suisse.pdf">un courrier</a> à la Syndique du Mont-sur-Lausanne, avant la venue de la drag queen Tralala Lita à la Médiathèque du Mont le 29 mars. Cette lettre revient notamment sur les origines du mouvement queer, pour expliquer le but qui sous-tend ces lectures.</p> <p>Il faut dire que le message des mouvements derrière ces événements se veut rassurant, il est alors difficile pour les autorités et les parents de savoir comment se positionner. Face aux parents qui éprouvent une méfiance instinctive à l’égard d’hommes adultes déguisés en femmes caricaturales et sexualisées, qui abordent des questions de genre avec leurs enfants, <a href="https://www.tdg.ch/un-homme-en-robe-ca-ne-fait-pas-toujours-peur-746857973373">les critiques sont vives</a>. Certains n’hésitent pas à dépeindre ces parents inquiets comme des <a href="https://www.youtube.com/watch?v=qqJFidPmm40">complotistes</a> antisystème, les mêmes que ceux qui se soulevaient contre les mesures sanitaires durant la pandémie. Depuis quelques années, c’est devenu le moyen efficace de discréditer un adversaire lorsqu’on est à court d’arguments – le comparer à un personnage détesté ou risible, le procédé rhétorique de la <i>reductio ad Hitlerum</i> est maintenant de toutes les causes. Ce sophisme, tantôt brandi pour se moquer des conservateurs chrétiens, tantôt de l’extrême-droite, tantôt des soi-disant «complotistes», voire des trois à la fois comme ici, lorsqu’on cherche à expliquer pourquoi certains s’opposent à ces lectures «innocentes». Mieux vaut donc comprendre la politique sexuelle qui se cache derrière les paillettes et les sequins.</p> <h3>Un peu d'histoire</h3> <p><a href="https://www.city-journal.org/article/the-real-story-behind-drag-queen-story-hour">Pour comprendre</a> les «Drag Queen Story Hour», il faut remonter aux débuts de l’art du travestissement et au premier drag queen connu, un ancien esclave du nom de William Dorsey Swann, condamné en 1896 pour avoir tenu une maison close aux Etats-Unis. Du point de vue de la politique sexuelle moderne, Swann est présenté comme un homme qui s’est libéré de l’esclavage, puis d’une culture sexuelle répressive, malgré les efforts des oppresseurs, des puritains et de la police. C’est en 1969 que le mouvement drag est devenu une forme de résistance et de révolution. Le but de la performance drag queen, suivant les thèmes de Gayle Rubin et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Judith_Butler">Judith Butler</a>, est d’oblitérer les conceptions stables du genre, et de <a href="https://hal.science/hal-03311375">réhabiliter le bas de la hiérarchie</a> sexuelle par l’élévation du marginal. La performance joue sur la distinction entre l’anatomie de l’interprète et le genre qui est interprété.</p> <p>Gayle Rubin est une militante lesbienne qui a beaucoup fréquenté les milieux dits «cuir», du bondage, du fisting et du sado-masochisme en général dans le San Francisco des années 1970. Auteure, elle a cherché à réconcilier ses expériences de sexualité <em>underground</em> avec la société américaine en s’inspirant des travaux d’un des penseurs de la French Theory, Michel Foucault, sadomasochiste notoire qui, souvenons-nous, s’était joint à des dizaines d’autres intellectuels pour signer une pétition visant à légaliser les relations sexuelles entre adultes et enfants. Foucault se délectait de sexualité transgressive et estimait qu’«il se peut que l’enfant, avec sa propre sexualité, ait désiré cet adulte, qu’il ait même consenti, qu’il ait même fait le premier pas». Gayle Rubin s’est ainsi efforcée d’exposer la dynamique du pouvoir qui façonne et réprime l’expérience sexuelle humaine. Pour elle et les théoriciens queer qui lui ont succédé, le sexe et le genre sont malléables, la sexualité est politique et sa hiérarchie peut être démolie et reconstruite à leur image. Pour Rubin, «les sociétés occidentales modernes évaluent les actes sexuels selon un système hiérarchique de valeur. Les hétérosexuels mariés sont seuls au sommet de la pyramide». Il faudrait abolir les restrictions sur le comportement situé au bas de l’échelle morale, dont la pédophilie. Elle qualifie les craintes d’abus sexuels sur les enfants «d’hystérie érotique» dans son ouvrage <i>Thinking sex</i>, s’insurge contre les lois anti-pornographie infantile et plaide pour la légalisation et la normalisation du comportement de ceux «dont l’érotisme transgresse les frontières générationnelles». Patrick Califia, un homme transgenre qui a collaboré avec Rubin, affirmait que la société américaine a fait des pédophiles «les nouveaux communistes, les nouveaux nègres, les nouvelles sorcières». 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Il a organisé certaines des premières lectures dans des bibliothèques américaines et siège au conseil d’administration de Drag Queen Story Hour, l’organisation à but non lucratif fondée par Michelle Tea, qui a gagné, petit à petit, l’ensemble des Etats-Unis.</p> <p>Harris Kornstein est le co-auteur du manifeste <i>Drag Pedagogy: The playful Practrice of Queer Imagination in Early Childhood</i> («La pratique ludique de l’imagination queer dans la petite enfance»), avec Harper Keenan, autre théoricien queer. L’ouvrage cite Foucault et Butler et propose une nouvelle méthode d’enseignement afin de stimuler «l’imagination queer» et apprendre aux enfants «comment vivre de manière queer». Dans cette «pédagogie» drag queen, le fait de travailler 40 heures par semaine et de fonder une famille est une norme bourgeoise oppressive hétérosexuelle et capitaliste qui doit être déconstruite et subvertie. 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A ce titre, des interventions sont effectuées principalement avec l'aide de partenaires externes (DIALOGAI, 2ème observatoire, UMUS, etc) en lien avec certaines thématiques comme par exemple l'homophobie, la transidentité, le harcèlement de rue ou encore les personnes migrantes. 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Le Covid et le télétravail, le phénomène #metoo ou encore les questions environnementales sont autant de thèmes majeurs qui viennent s'immiscer, voire quelques fois interférer, dans une culture d'entreprise connue pour sa rigueur et sa discipline» constate le service des ressources humaines de la police, qui a mis sur pied un comité en charge des questions sur la Qualité de Vie au Travail (QVT) sur l’impulsion de son directeur des ressources humaines, suite à des réflexions après la Journée de Grève des femmes du 14 juin 2019. </p> <p>Une responsable QVT a été désignée, leur «Madame Inclusion et Diversité». Sur proposition de cette dernière, la direction de la police a récemment adopté un plan d'action qui aborde ces thématiques sur plusieurs axes intrinsèquement liés: la gestion du risque avec la lutte contre les discriminations et le harcèlement et la promotion de la différence.</p> <h3>La police manque-t-elle de diversité?</h3> <p>Vraisemblablement non. Le nombre de femmes a fortement augmenté, de sorte à tendre vers un meilleur équilibre des sexes. «La place de la femme dans la police est cependant un sujet beaucoup trop transversal pour ne l'aborder que sous quelques angles connus comme le temps partiel ou la maternité. De plus, reconnaître l'individu en tant que membre d'une catégorie spécifique (femme, senior, porteur de handicap, etc.) peut entraîner toute une série de stéréotypes dans lesquels il ne souhaite pas forcément s'identifier ou le réduire uniquement à ces caractéristiques personnelles» explique Joanna Matta, porte-parole de la police cantonale genevoise. «L'étiquette <i>"inclusion et diversité"</i> ne doit donc pas naître d'une liste de critères mesurables ou observables laissant présupposer qu'il reviendrait à classer chaque collaborateur ou collaboratrice dans une case prédéfinie pour se targuer de répondre aux critères de l'inclusion.»</p> <p>Quant à la diversité des origines, elle est déjà présente depuis de nombreuses années au sein de la police cantonale genevoise. Mais selon ses représentants, il ne faut pas rester sur ces acquis. «La police de demain doit principalement suivre l'évolution démographique de la population genevoise. 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Comme on peut l’imaginer et comme le confirme la porte-parole de la police cantonale genevoise Joanna Matta, «l’identité professionnelle est un marqueur très prononcé dans la police qui, lorsqu’il est corrélé à une actualité médiatique, a des impacts sur le climat institutionnel et le moral des troupes».</p> <p>Le personnel de la police est très exposé et confronté quotidiennement aux regards du public mais il s’habitue difficilement à être décrié et jugé par le citoyen et les médias. «Les attitudes et propos tenus envers le personnel de la police sont plus souvent emprunts de critiques que de valorisation et de reconnaissance. A la police, on ressent un sentiment d’incompréhension et un jugement réducteur et hâtif» ajoute la communicante.</p> <p>Néanmoins, les différentes affaires qui ont pu éclabousser la police récemment ne semblent pas avoir étiolé la confiance que la population lui porte. «Selon nos sondages, la police reste très respectée par la population genevoise. 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Sauf que si une majorité d’entre nous attend de la stabilité de nos corps constitués, certains leur reprochent un conservatisme désuet. Impossible de plaire à tout le monde. Entre attentes d’une population «progressiste» et de moins en moins respectueuse des institutions, et valeurs traditionnelles d’une profession qui fait partie des piliers de la protection de la population, pour les représentants des forces de l’ordre, il y a de quoi en perdre une cartouche.</p> <hr /><hr /> <h3>La réalité virtuelle pour lutter contre le harcèlement</h3> <p>Fin 2022, la police cantonale genevoise a adressé un <a href="https://www.blick.ch/fr/news/suisse/un-tiers-des-effectifs-sonde-au-sein-de-la-police-genevoise-le-harcelement-sexuel-est-frequent-id18147209.html">communiqué de presse aux médias</a>, largement relayé, au sujet du harcèlement en son sein. «En 2021, un sondage sur la question du harcèlement sexuel a été envoyé à tout le personnel de la police. 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Je ne m’identifierais jamais à ceux qui utilisent le terme de "merdias" et qui pensent que tous les journalistes sont corrompus. Mais quand un journal comme <em>Le Temps</em> se permet <a href="https://www.letemps.ch/suisse/retour-normalite-passe-loi-covid">d’exprimer ouvertement sa position</a> sur une votation comme il l’a fait avec la loi Covid, il y a quelque chose qui ne va pas.»</p> <p>Wouter s’interroge sur ce qu’est une démocratie où les médias se permettent de se placer en juge de ce qui est bien ou non. «J’ai suspendu mes abonnements, également celui à la <em>Tribune de Genève</em> et à <em>Heidi.news</em> et cela me manque, j’aime apprendre et ouvrir mon horizon, être bouleversé dans mes certitudes. Je leur ai même écrit pour leur signifier ma déception, c’est mon seul pouvoir, ils sont privés, ils font ce qu’ils veulent. Mais la RTS est publique, elle est censée défendre tout le monde. 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Je ne souhaite surtout pas me placer en victime, trop de gens – dans lesquels on retrouve notamment ceux qu’on appelle complotistes – le font par rapport à cette crise, ce n’est pas la solution. Ils sont convaincus de détenir le savoir, et moi j’ai de la peine avec les gens qui sont incapables de se remettre en question, cela est valable pour les deux camps. La vraie question est de savoir ce qu’on a appris de tout ça.» Wouter en retire de grandes questions philosophiques sur la vie. Il se fiche de la pluralité scientifique, il veut simplement un débat sociétal et, qu’on se demande si on a vraiment envie de continuer à vivre dans la peur. «Même si la maladie était cinq fois plus létale, veut-on vraiment laisser nos aînés mourir seuls dans les EMS?»</p> <p>Mais lui qui se questionne et ne détient pas de vérité absolue, comment peut-il prétendre que des centaines de milliers de personnes pensent comme lui? A vrai dire il n’en a aucune idée. «Je crois seulement que c’est un chiffre tout à fait plausible. La propagande médiatique inédite en faveur du "oui" à la loi Covid a choqué un grand nombre de personnes. Tient-on compte des 38% de la population qui a malgré tout voté "non" – est-il satisfait du traitement des informations lui? Au-delà du chiffre exact, il est étonnant que la RTS refuse d’admettre que tout le monde ne trouve pas sa couverture fantastique, même après cette décision de l’AIEP» argue Wouter van der Lelij. </p> <p>Tout homme d’affaires y verrait un marché à prendre, une opportunité de lancer son propre média. Alors bien sûr il y a pensé. «Je n’arrive pas à savoir si c’est ma mission, je ne prétends pas pouvoir faire mieux, c’est un métier. D’ailleurs je suis tellement émotionnel que je ne suis pas sûr d’avoir le recul suffisant» reconnait-il humblement. </p> <h3>La RTS est-elle intouchable?</h3> <p>Presque. L’AIEP ne représente que le volet administratif, celui qui essaie de corriger sans sanctionner. En comparaison, le volet pénal est celui qui punit, et le civil permet d’obtenir réparation. Jusqu’en 2015 l’AIEP avait la possibilité d’infliger une amende, mais cette possibilité n’a jamais été utilisée. En septembre, la RTS devrait recevoir les considérants de la part de l’AIEP, elle aura alors 30 jours pour décider de faire recours au Tribunal Fédéral. Ensuite, elle peut même aller jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour dénoncer une atteinte à sa liberté d’expression, elle l’a déjà fait. Si elle accepte simplement la décision, elle devra informer la commission des mesures qu’elle va prendre en l’interne, pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus. C’est tout. 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Harv Eker, auteur de l’ouvrage <em><a href="https://www.payot.ch/Detail/les_secrets_dun_esprit_millionnaire-t_harv_eker-9782922405415">Les secrets d’un esprit Millionnaire</a></em> et dont le sous-titre est «Maîtrisez le jeu intérieur de la richesse». Quel rapport entre la richesse et le sujet qui nous intéresse ici? Le lien est à chercher du côté de l’enrichissement, il n’est pas forcément matériel, il peut aussi être simplement personnel, intellectuel. «Concentrez votre temps et votre énergie à la création de ce que vous voulez. Concentrez votre temps et votre énergie à penser et agir en allant continuellement de l’avant vers votre but» conseille T. Harv Eker. Si nous voulons un meilleur traitement de l’information, concentrons-nous sur les solutions, pas sur les problèmes. Ce sur quoi on se concentre prend de l’ampleur. Si on consacre de l’énergie à critiquer les médias, on ne fera que diviser un peu plus les camps: les «complotistes» versus «les journalistes». 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@GeorgesJ 13.05.2022 | 06h33
«Le plan du WEF est en cours et ceux que certaines élites jugent comme complotistes en parlent depuis longtemps… et celui qui se nourrit quotidiennement de la propagande des médias au service de ces mêmes élites, est tellement endoctriné qu’il trouve cela ok car il dit ne rien avoir à cacher. Et une partie de la société est prête à trouver normal d’avoir des avantages et privilèges si j’obéis au « zexperts » qui soit dit en passant ne n’en sont pas vraiment. Les young leaders sont sélectionnés par le WEF et le nouveau Mondial qqch… seul le réveil des peuples saura changer le monde tél qu’il est rêvé par les élites…»
@Philemon 13.05.2022 | 17h13
«On peut ne rien avoir à cacher et ne rien avoir montrer non plus...»
@Boas Erez 15.05.2022 | 21h52
«L’article de Lena Ebener est un article qui (m’a) fait réfléchir. Deux jours après l'avoir lu, je me suis fait les réflexions suivantes. Je dirais qu’avec le certificat Covid nous avons déjà expérimenté une forme de crédit social, qui correspond à la définition donnée par Maître Rezki, rappelée dans l’article. Avec le certificat Covid le système de points est très simple. Il est binaire: on est bon citoyen si on a le certificat, on est mauvais citoyen si on ne l’a pas. Une autre réflexion concerne la relation public-privé. En Chine, l’Etat et les grandes entreprises du numérique sont plus proches que dans le monde occidental. En Occident la connivence entre collectivités publiques et entreprises du numérique croît constamment, et le contrôle exercé par les grandes entreprises privées du numérique est déjà très alarmant. Au fond, ces systèmes de crédit social instaurés par des pouvoirs publics, ne sont qu’un développement de ce qui s’est préparé à différentes échelles. Il n’y aura que la résistance des citoyens, qui pourra freiner leur diffusion.»