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Actuel / Les Américains mènent le bal du gaz jusqu’en Méditerranée


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Le monde a les yeux rivés sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Il se passe pourtant, dans l’ombre, des manœuvres entre Etats qui peuvent être lourdes de menaces. Ainsi, le différend libano-israélien sur les frontières maritimes tourne mal. Un point chaud car les eaux revendiquées par les deux parties sont riches en gaz et en pétrole. Les Israéliens ont déjà commencé les extractions avec des compagnies américaines. Et la médiation des Etats-Unis, convenue il y a une dizaine d’années, n’arrange pas les choses.



Le Liban a émis successivement deux revendications des eaux territoriales. L’une, dite minimale, porte sur une zone de 860 km2, l’autre, plus récente sur 1'430 km2 de plus, soit un total de 2'290 km2. Des discussions indirectes ont eu lieu entre les deux pays, sans succès mais sans rupture, l’un fort de sa puissance militaire et politique, l’autre affaibli par une crise économique effroyable et des divisions profondes à sa tête.

Le président américain a envoyé un nouvel émissaire, un proche, pour trouver une issue: Amos Hochstein, né en Israël où il est très bien vu. Un «médiateur» qui s’aligne sans surprises sur les positions israéliennes. Devant les divergences, il eut la curieuse idée de proposer aux deux parties d’exploiter conjointement une partie de ces eaux richissimes et de s’en partager les fruits. Cela fit hurler les Libanais, pour une question de souveraineté et aussi par crainte de se retrouver les dindons de la farce. Le Hezbollah, la bête noire d’Israël, puissant acteur à Beyrouth, qui ne s’était pas emparé du sujet jusque-là, s’est jeté dans la bataille avec des mots très durs: «Ils nous disent... il se peut que vous deviez partager le champ de gaz avec les Israéliens... Nous préférons laisser le gaz enfoui sous l'eau jusqu'au jour où nous pourrons empêcher les Israéliens de toucher une seule goutte de nos eaux.»

Du coup, les négociations discrètes entre les principaux concernés, qui malgré tout laissaient entrevoir un accord, se trouvent bloquées. Avec un risque d’escalade du conflit. Et au grand regret… des Egyptiens qui espèrent recevoir du gaz de cette provenance, prêts même à en réeexporter vers l’UE. Qui en aurait bien besoin par les temps qui courent.

Mais les Européens, totalement dépassés, ne regardent plus de ce côté. Ils ont été mis hors-jeu par l’alliance entre les pays arabes et Israël, dressée contre l’Iran, sous l’impulsion des Etats-Unis. L’empire américain mène le bal dans cette région à hauts risques, comme partout où il le peut. Mais attention, non sans résistances tout autour de la planète. 

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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

4 Commentaires

@Chan clear 22.04.2022 | 10h06

«C’est avec beaucoup d’intérêt que je lis vos informations, parfois on ne sait plus que «  penser » de tout ça , tous les regards sont rivés vers l’Ukraine , Je me souviens toujours de cette phrase que les anciens disaient : Il faut apprendre à lire. Entre les lignes :)) , pas facile …..Cordialement»


@simone 22.04.2022 | 16h31

«Merci de cet article fort intéressant.
Comme dirait l'autre: "Il y a de l'eau dans le gaz!"
Suzette Sandoz»


@Chuck50 22.04.2022 | 18h42

«La raison de l'opposition des états-uniens contre Nordstream 2 et les Ukrainiens payent le prix.»


@vladm 09.05.2022 | 15h47

«Dommage de ne pas avoir précisé : Avec la crise climatique, ne ferait-on pas infiniment mieux de le laisser là où il est, c'est à dire bien tranquillement pour encore quelques millions d'années dans les roches sous la mer ?
C'est bien le paradoxe de notre monde, dopé à l'énergie : tout les pays ont approuvé les accords de Paris pour réduire les émissions de CO2, mais dès que l'on trouve du gaz ou du pétrole, on se dépêche de l'exploiter. Ceci sans se gêner de le piquer à son voisin, puisque justement les gisements trouvés récemment, se trouvent pour leur grande majorité dans des zones difficiles d'accès ou dont la propriété est mal définie...
La vraie réponse n'est sûrement pas de savoir qui va l'exploiter, mais bien qui aura le courage de décider de ne pas le faire.»


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