Actuel / Pourquoi les jeunes générations se contre-fichent du défi européen?
Pascal Couchepin le 28 novembre à Berne. © DR
La journée du Mouvement européen suisse, samedi 28 novembre à Berne, a connu de grands moments. Avec un discours, musclé et chargé de références historiques, l’ex-conseiller fédéral Pascal Couchepin exige du gouvernement une relance immédiate des négociations entre la Suisse et l’Union européenne. Le public était nombreux… mais avec une forte dominante de cheveux gris et blancs. Le fait que les générations montantes témoignent peu d’intérêt pour la question est plus que préoccupant. La plupart des jeunes gens, on le constate dans nos entourages, ne sont «ni pour ni contre», mais indifférents.
Les raisons? La réalité de la construction européenne, quoi qu’on en pense, est largement ignorée. Les médias en parlent peu au-delà du piteux feuilleton diplomatique CH-UE. Les ténors des partis, lorsqu’ils l’évoquent, préfèrent le plus souvent le «bashing». Dans tous les camps. On parle ici et là de l’UE comme «une construction bancale». «Si tel était le cas, elle se serait effondrée depuis longtemps. Or, elle existe depuis 70 ans, ayant survécu à toutes ses crises», rappelle Couchepin. Il se souvient qu’il a fallu aussi des siècles pour que la Confédération helvétique trouve une forme viable, au-delà des différences et des tensions entre cantons et régions, entre langues et religions.
Les jeunes Suisses sont pourtant d’ores et déjà touchés par l’impasse actuelle. Ils ne participent plus aux programmes d’échanges d’étudiants et d’apprentis (Erasmus) qui avaient pourtant connu un réel succès lors de leurs lancements auxquels nous étions associés. Anecdote: les responsables européens de l’opération ont tenu une réunion… en Turquie, car celle-ci est encore «membre candidat». Le Liechtenstein y était convié en tant que membre de l’EEE. Pas la Suisse. Il est vrai qu’avec de l’argent, les étudiants helvétiques trouvent encore d’innombrables universités prêtes à les accueillir à travers le monde. Et l’Etat donne alors un coup de pouce. Mais cette exclusion reste pénalisante pour beaucoup. Quant aux plus avancés des jeunes universitaires, ils n’ont pas à se réjouir de voir les instituts de recherche coupés de la reconnaissance et du financement du vaste réseau «Horizon Europe». Même si la Confédération lâche quelques centaines de milliers de francs pour compenser le trou.
On en vient là au sentiment diffus, quasiment général: la Suisse est si riche, si performante, si sûre d’elle, qu’elle peut se passer des autres, qu’elle est indispensable aux autres, que d’autres puissances, les Etats-Unis, la Chine, lui tendent les bras. Leurres grossiers évidemment. Là encore Couchepin trouve les mots: «il faut éviter le langage de la grenouille qui se voulait plus grosse que le bœuf». De rappeler que la moitié de nos exportations vont vers l’UE, alors que celles de l’UE vers la Suisse ne représentent que 10%. Nul besoin de faire la liste des secteurs touchés par l’érosion en cours des accords en bout de course. Ne pas voir qu’à terme, si le dossier continue de pourrir, l’emploi sera touché, c’est s’enferrer dans les illusions euphoriques. Celui des jeunes le sera aussi.
Leur situation est aujourd’hui, grosso modo, fort bonne. Lorsqu’ils tardent à empoigner un job, parfois par choix plus que par nécessité, les parents, d’une génération comblée, sont là pour les soutenir. Ce phénomène, qui connaît certes des exceptions, tend à amortir les chocs, tant mieux, mais aussi à s’éloigner de la réalité dans sa dimension la plus crue. Les emplois se raréfient dans l’industrie, dans les services en raison de la digitalisation… tous les signaux ne sont pas au vert. On s’arrache sans doute les informaticiens mais tout le monde n’est pas champion en maths. Le secteur public continue d’embaucher à tour de bras mais l’économie n’a pas forcément à s’en réjouir. Il est vrai aussi qu’hôtels et restaurants, ces temps-ci, manquent de bras. Mais tiens, tiens, cela ne tente guère nos chers enfants et petits-enfants.
L’indifférence des jeunes Suisses peut s’expliquer aussi par les lacunes de l’enseignement. L’histoire du XXème siècle occupe généralement peu de place dans les programmes. La construction européenne encore moins. Les enseignants ont le plus souvent tendance à éviter les sujets controversés. Les dernières décennies vécues par la Suisse passent à la trappe. Quant aux réseaux sociaux si prisés, de Tik Tok à Instagram, ils sont peu connus pour dépasser le vacarme immédiat!
Autre explication possible. La jeunesse, où l’individualisme ne domine pas forcément, aspire à des idéaux. On le voit avec son engouement pour l’écologie. Or l’Europe manque d’un narratif, d’un récit porteur de promesses. En Suisse, le discours dominant à son propos est au contraire celui du scepticisme. Il serait pourtant possible d’en déployer un autre. Sur l’entente entre les peuples, l’action commune et le débat serein entre les membres de la communauté. Plutôt que les chamailles nationalistes, telles celles qui s’enveniment entre la France et la Grande-Bretagne du Brexit.
Des jeunes intéressés par la politique, on en trouve partout et en nombre heureusement. Mais les thèmes en vogue, aussi importants soient-ils, finissent par éclipser les autres. Climat, genres… On finit par ne plus voir que cela. Il y a aussi celles et ceux qui décident tôt de faire le pas, d’entrer dans un parti. Mais là, chacun serine ses sujets favoris dont l’Europe ne fait guère partie.
Et en plus l’obsession sanitaire! Surcharge des hôpitaux, craint-on, mais évitons aussi celle de nos têtes. Juvéniles ou chenues.
Bref on n’est pas sorti de l’auberge renfermée, mais nous sommes néanmoins nombreux, jeunes ou pas, à pousser la porte afin de découvrir ce que mijotent les voisins, prêts à se mettre à la table avec eux. Combien? On ne le sait pas au juste puisque le Conseil fédéral a enterré l’accord-cadre sans débat parlementaire et, un comble, sans consultation populaire. Ce qui fait dire à Pascal Couchepin: «Le gouvernement n’est pas un institut de sondage, il doit poser la question au peuple». L’ambassadeur de l’Union européenne à Berne, Petros Mavromichalis, a renforcé le propos du tenace Valaisan avec ce mot: «il n’est pas acceptable que la Suisse soit un passager clandestin de l’UE». Et Tok, comme dit Claude-Inga Barbey à la fin de ses sketches.
PS: Si des parents poussent l’audace jusqu’à faire entrevoir l’Union européenne à leur progéniture, un conseil. Aller visiter le Parlement européen à Strasbourg. Les enfants, les ados y sont particulièrement bien accueillis. Des étudiants bien informés s’y trouvent prêts à donner les explications souhaitées...
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Syndicats et autorités politiques ont pourtant tout fait pour sauver l’entreprise historique, aux mains d’une multinationale qui compare avantages et inconvénients de chaque lieu de production. Ici, hauts salaires, franc fort et dans ce cas, retard technologique. Donc, départ. Chapeau aux travailleurs qui cherchaient des solutions, des innovations. Les voilà licenciés. Les messages de solidarité font du bien mais n’assurent pas leur avenir. Qu’ils puissent être aidés à rebondir.</span></p> <p><span>Est-ce à dire que notre pays est menacé de désindustrialisation comme il en est beaucoup question chez nos voisins? Gare aux réponses trop simples. Les faits. Face au secteur des services comptant les banques et les assurances, le tourisme, le commerce de gros et de détail, l'administration publique et les assurances sociales, qui pèse pour 75% du PIB, l’industrie résiste, avec environ 24% (contre moins de 14% en France!). L’agriculture pour 1 %. </span></p> <p><span>La grosse tranche du gâteau industriel, c’est évidemment les médicaments et les montres. Mais on aurait tort d’ignorer tout un tissu de plus petites entreprises qui fabriquent toutes sortes de produits technologiques performants. En dépit de tous les handicaps de la place. Sait-on par exemple que du Valais partent des pièces destinées à Mercedes, Jaguar, ou Ferrari? Se doute-t-on qu’une lame de scie sauteuse sur deux dans le monde est fabriquée à Sankt Niklaus (Saint-Nicolas), quelques kilomètres en aval de Zermatt. Ou qu’Airbus et Dassault se fournissent en tôles aéronautiques d’aluminium dans la région de Sierre?</span></p> <p><span>Ce canton est en pointe. En 2023, il était en tête des investissements industriels. <em>L’Agefi</em> fournit une explication: «C’est dans le Haut Valais que le boom économique est le plus visible. Le groupe pharmaceutique Lonza, dont le siège est à Bâle mais le site de production à Viège, y a investi plus d’un milliard de francs. Un nouveau complexe de production high-tech fournit des solutions adaptées pour le développement et la fabrication de nouveaux médicaments. Ce site et ses possibilités inédites dans la pharma ancrent Viège et le Valais au cœur des chaînes mondiales de création de valeur. Les investissements dans la recherche et la formation ont joué un rôle majeur pour le développement économique du canton. A la génération précédente, c’est la HES, la Haute école spécialisée, qui a formé des ingénieurs précieux pour alimenter une industrie en plein essor. Petit à petit tout un écosystème propice à l’émergence d’idées innovantes s’est installé en Valais. La Fondation The Ark favorise l’établissement et l’éclosion de start-ups dans les domaines de l’informatique, de l’énergie, des sciences de la vie et de l’environnement. 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Son industrie – étroitement liée à celle de la Suisse –, souffre du coût exorbitant de l’énergie depuis la rupture avec la Russie, de l’attraction des Etats-Unis où émigrent tant de ses entreprises, de la concurrence chinoise qui, avec ses voitures électriques, met à rude épreuve le secteur de l’automobile. La France s’embourbe dans les déficits et les tensions sociales. L’Italie et l’Espagne gardent le moral mais sont aussi surchargées de dettes publiques. Les pays dits de l’Est vont mieux et même bien, leurs économies sont devenues très performantes, dopées depuis leur entrée dans l’Union, très généreuse à leur égard, mais l’élan donne des signes de tassement. Enfin tous sont mis au défit technologique des Etats-Unis et de la Chine. </span></p> <p><span>Question: les Etats réunis à Bruxelles, dans la configuration qui sortira des urnes début juin, donneront-ils la priorité aux savoirs, au soutien des entreprises privées et parallèlement aux améliorations sociales? Ou leur politique dite verte conduira-t-elle à la décroissance? La concentration des efforts sur la course aux armements et l’aide à l’Ukraine, telle qu’elle est brandie aujourd’hui, peut aider certains secteurs industriels mais coûtera extrêmement cher. On articule à Bruxelles le chiffre de 100 milliards à cette fin d’ici 2029. Ce sera forcément au détriment d’autres attentes, dans les infrastructures, l’éducation, la recherche, la cohésion sociale. Sans compter que la transition écologique, nous assure-t-on, nécessitera en plus une pluie de milliards. Quelles priorités fixera le nouveau Parlement? Selon les choix, les retombées sur l’économie suisse seront différentes. Le surarmement de l’Europe ne nous rapporte quasiment rien, sa santé économique et sociale nous est bien plus bien profitable.</span></p> <p><span>Deuxième point. Le fonctionnement même de l’Union. Deux tendances s’affrontent. Les convaincus du projet savent qu’ils ne peuvent pas en faire un Etat fédéral, mais ils souhaitent renforcer les compétences du Conseil européen (réunion des chefs d’Etat), notamment en supprimant le droit de veto des nations, de la Commission, avec des tâches nouvelles, et celles, souhaitables, du Parlement. Ce surcroît d’autorité se justifierait à bien des égards pour unir les forces, renforcer l’élan collectif. Mais bien peu de dirigeants nationaux le préconisent. Parce qu’il va à l’encontre d’une tendance lourde, le regain du nationalisme. Plus de pouvoirs aux Etats, limiter ceux de l’Union. En finir avec les figures mégalomanes du style Van der Leyen à la tête. En réalité, déglinguer la machine de l’intérieur. On entend ces accents sur un large spectre. A droite, à droite de la droite et à gauche aussi, qui rêve de l’Europe sociale, parfois même de la fin du capitalisme. 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En décembre dernier, le Conseil européen et la Commission affichaient leur volonté d’aller vers l’admission à terme, sous conditions, de plusieurs pays ayant déjà le statut de candidats. Cinq dans les Balkans, trois à l’est du continent. Plus la Turquie en attente, plus ou moins convaincue, depuis vingt ans. Bel élan idéaliste ou délire géopolitique? Un bateau à 36 membres? Rien ne serait plus comme aujourd’hui. Bonne chance pour convaincre les citoyens et contribuables! Quant aux Suisses, liés par tant d’accords, notamment sur la liberté de circulation des personnes, si le projet aboutit, ils en auront des sueurs froides. Et pas un mot à dire puisque nous l’avons voulu ainsi.</span></p> <p><span>Profusion d’obstacles sur la route cependant. Le processus devrait commencer par l’est, avec l’Ukraine et la Moldavie. Bien que leurs frontières soient pour le moins mal définies et leurs sociétés pourries par la corruption, très loin encore des exigences posées. 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En second lieu, l’enseignement obligatoire relatif aux événements de la seconde moitié du vingtième siècle est totalement lacunaire. Cette absence de vécu et de transmission de savoir plonge notre jeunesse dans une totale ignorance de ce qu’ont été les guerres récentes en Europe et donc des dispositions morales et politiques qu’il faut prendre pour les éviter. Quand on voit en France certains jeunes applaudir ce faiseur de haine qu’est Zemmour, on a la parfaite illustration d’une inconscience politique de ce à quoi peut conduire la haine de l’autre érigée en système. En Suisse aussi, certains UDC radicalisés ont ce profil "zemmourien" et le parti tout entier s’emploie depuis trente ans à dénigrer l’UE ce qui contribue à détourner nos jeunes de l’Europe. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
9 Commentaires
@Richard Golay 03.12.2021 | 09h52
«Merci pour cet texte.
L'Union européenne doit se réformer vers un système plus démocratique (p.ex. où le parlement européen peut émettre des lois et que celles-ci soient soumises au référendum populaire facultatif).
Le déficit démocratique du système actuel, qui ne reflète à quelque part que celui des Etats eux-mêmes, est la raison du désintérêt non seulement des Suisses, mais de la part des peuples de l'UE également.»
@Eggi 03.12.2021 | 11h05
«Pour apprécier une situation, il faut se méfier des "entourages"; ainsi la conclusion péremptoire de Monsieur Pilet sur l'indifférence de la jeunesse face à l'Europe me semble nettement exagérée. Pour seul exemple: les milieux qui concoctent actuellement le lancement d'une initiative pour obliger le Conseil fédéral à soumettre la question européenne au peuple ne sont pas "à forte dominante de cheveux gris et blancs". Et un mot à Monsieur Golay: que signifie "un système plus démocratique" ou un "déficit démocratique"? Le fonctionnement de la démocratie est très divers, entre pays connaissant ce régime, entre démocratie directe et représentative, et le Parlement européen est en passe de recevoir la compétence de proposer des projets de loi (directive, en l'occurrence).»
@jacques 03.12.2021 | 14h03
«M. ou Mme Eggi, je souhaite que vous ayez raison. Il y a certes nombre de jeunes gens qui s'engagent pour le rapprochement avec l'UE. Il faut se méfier, vous avez raison, des conclusions "péremptoires" à partir des "entourages". Mais lorsque ceux-ci sont nombreux et variés, on peut néanmoins esquisser certains constats. Les miens ne sont pas rassurants. Raison de plus pour s'activer sur tous les fronts !»
@Gio 03.12.2021 | 17h17
«Difficile de parler d’Union Européenne alors qu’elle a montré son vrai visage pendant la pandémie : les frontières sont réapparues et la protection nationaliste n’a jamais été aussi forte. L’Union Européenne a un intérêt sur le plan financier et certainement pas humain. Les jeunes ne sont pas dupes et vont peut-être agir selon leurs codes, leurs priorités et balayer quelques rêves des parents.»
@hermes 03.12.2021 | 18h46
«Si les jeunes se contre-fichent du défi européen, ce n’est pas vraiment leur faute.
En premier lieu, ils n’ont pas connu la guerre et ceux et celles dans leur entourage qui l’ont connue sont en voie d’extinction. En second lieu, l’enseignement obligatoire relatif aux événements de la seconde moitié du vingtième siècle est totalement lacunaire. Cette absence de vécu et de transmission de savoir plonge notre jeunesse dans une totale ignorance de ce qu’ont été les guerres récentes en Europe et donc des dispositions morales et politiques qu’il faut prendre pour les éviter.
Quand on voit en France certains jeunes applaudir ce faiseur de haine qu’est Zemmour, on a la parfaite illustration d’une inconscience politique de ce à quoi peut conduire la haine de l’autre érigée en système. En Suisse aussi, certains UDC radicalisés ont ce profil "zemmourien" et le parti tout entier s’emploie depuis trente ans à dénigrer l’UE ce qui contribue à détourner nos jeunes de l’Europe.
Pour faire comprendre à mes enfants que la guerre en Europe est toujours possible et combien elle est dégueulasse, je les ai conduits à Berchtesgaden d’où un certain fou furieux répandait la terreur et en leur expliquant que l’UE est là aujourd’hui pour leur éviter la guerre. Depuis ce jour, ils ne regardent plus leur pays et l'Europe de la même manière.
»
@Roger R. 04.12.2021 | 09h27
«Vous avez entièrement raison Monsieur Pilet de rappeler la somme de travail et d’années qui a été nécessaire à la construction de l’Europe. La différence entre la construction hélvétique et européenne me semble de taille. En Suisse le peuple reste encore souverain (pour le moment) alors que l’UE est dirigée oligarchiquement par la commission européenne (enfin presque allemande) non élue et donc non légitime dans une démocratie. La civilisation européenne arrive à la fin de son histoire et les jeunes l’ont bien compris, sans doute préfèrent-ils s’affilier à une tribu (voir les ouvrages de Michel Maffesoli) ou à se regrouper par « causes à défendre » au détriment de la « nation »dont on fait tout aujourd’hui pour la tuer à petits feux afin de créer un état mondialiste. C’est aux jeunes de construire leur lendemain et faisons leur confiance au lieu de vouloir les convaincre à prolonger une civilisation en déclin.
Le brexit a démontré que l’on peut sortir de l’Europe sans dommage. Et pour « erasmus » je rappelle que les grandes universités se trouvent majoritairement en Angleterre, aux Etats-Unis et modestement en Suisse et donc hors de l’Europe. Sans compter le Canada et bien d’autres pays.
Etant de l’ancienne génération je me réjouis de voir une jeunesse prendre la relève et s’apercevoir des failles de la génération actuellement en place.
Tout n’est pas à déconstruire, loin de là, mais l’urgence d’un changement profond est plus que nécessaire. »
@Logonaute 05.12.2021 | 15h26
«Déficit démocratique total, doctrines mondialistes qui transpirent de la plupart des directives, clique d'entre-soi au plus haut niveau, attaque en règle contre tout sentiment identitaire traditionnel (national, religieux, sexuel, culturel, etc.). L'idée même d'identité présentée comme le mal absolu.
Bref, l'Union européenne telle qu'elle est devenue après Maastricht et Lisbonne ne donne pas envie à beaucoup de jeunes.»
@hermes 05.12.2021 | 15h58
«Je souhaite répondre à Roger R. d'arrêter d'énoncer des contre-vérités. Affirmer que le Brexit " a démontré que l'on peut sortir de l'Europe sans dommage" est tout simplement faux. Demandez aux Anglais que l'on rationne en biens alimentaires et pétroliers s'ils sont contents, parce que le gouvernement a chassé du RU la main d'oeuvre européenne au nom...du contrôle de l'immigration. Pénurie de main d'oeuvre pour conduire les camions, pour soigner les malades, pour cueillir les fruits et légumes, pour abattre les porcs, etc...Bien assis dans son fauteuil, Roger R peut continuer d'asséner des inexactitudes. Et pendant ce temps, Johnson qui n'est pas à un mensonge près, trouve intelligent de faire la guéguerre avec la France au sujet des permis de pêche dont la conséquence sera de pénaliser les pêcheurs des deux côtés de la Manche.
Voilà où conduit le nationalisme, alors libre à Roger R de penser que l'UE ne sert à rien mais je lui rétorque qu'elle sert au moins à minimer ce genre de comportements identitaires d'un autre siècle.»
@Ancetre 08.12.2021 | 10h51
«La plupart des enfants suisses sont élevés dans la croyance que nos façons de faire sont les meilleures dans tous les domaines et que malgré notre taille, 8,5 Mio d'habitants, nos succès nous autorisent à nous comporter comme une grande puissance. Or, pour les vraies grandes puissances, nous sommes un nain. Lorsque l'on voit comment la France a été traitée dans l'affaire des sous-marins pour l'Australie, on peut s'imaginer comment, un de ces jours, l'UE nous enverra paître (ce qui correspond bien à l'image que certains politiciens suisses aiment donner de notre pays). Il serait temps de nous rendre compte que la globalisation est une réalité et que, si nous continuons à nous comporter comme nous l'avons fait jusqu'ici, nous risquons tout simplement d'être mis de côté et recevoir la même considération que telle ou telle île du Pacifique !! Selon certaines sources, plusieurs organisations internationales et autres ONG, se demandent si elles ne veulent pas quitter Genève. Et le jour où elles seront parties, le reste du monde ne saura même plus ou se trouve la Suisse. Il est temps de revenir à plus de réalisme et de nous poser la question si ce qui a fait notre succès naguère, ne risque pas de nous aveugler demain et permettre à des amateurs sans préparation spécifique, d'entraîner notre pays dans une crise dont il pourrait ne pas se relever. Il est temps de nous remettre sérieusement en question, sans tabous ni préjugés et nous doter d'une gouvernance prenant en considération les transformations profondes que connaît l'humanité aujourd'hui plutôt que nous complaire dans la perpétuation d'un modèle qui a fait son temps. »