Analyse / Darius Rochebin, l’homme qui n’avait pas une sexualité «irréprochable»
Darius Rochebin est mis en cause par une grande enquête parue fin 2020 dans Le Temps. D. Rochebin au Palais des Nations à Genève, en juin 2012. © UN Geneva
Le présent article se base sur les faits rapportés par l’enquête du Temps du 31 octobre révélant des situations de mobbing et de harcèlement sexuel à la RTS. L’ancien présentateur vedette du TJ, aujourd’hui mis en retrait de l’antenne de la chaîne française LCI, y est cité. Nous questionnons ici le bien-fondé de la publication de son nom, eu égard au préjudice social encouru à partir d’accusations et de reproches dont le caractère pénal n’apparaît pas clairement, ou qui ne semblent pas participer directement d’un système de pouvoir dévoyé, tel que décrit dans l’article du quotidien romand.
Il y a deux affaires dans l’enquête du Temps intitulée «La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence», parue le 31 octobre. La première concerne des hommes dont l’identité n’est pas révélée, accusés de mobbing et de harcèlement sexuel envers des subalternes femmes. Toutes choses constitutives, comprend-on, d’un système de pouvoir dévoyé. La deuxième implique Darius Rochebin, ancien présentateur vedette du TJ, parti cet été sur la chaîne française LCI. L’«affaire Rochebin». Vu le statut de star du personnage, elle semble centrale, alors qu’elle n’apparaît pas comme telle au regard des faits rapportés.
Cette affaire Rochebin, ou sous-affaire, contient elle-même deux volets distincts. L’un de ces volets renvoie aux «propos salaces» et «gestes déplacés» prêtés à Darius Rochebin dans le cadre stricto sensu de son travail au sein de la «Tour» durant les vingt-cinq ans qu’il y a passés.
L’autre volet, celui qui, sans doute davantage que le précédent, vaut à l’intéressé une mise en retrait de l’antenne de LCI, touche à sa vie sexuelle, sa qualité de journaliste de la RTS étant cependant engagée.
Pressions morales et sexuelles
Revenons à la première affaire, celle faisant état de pressions morales et sexuelles érigées en principe de management par quelques-uns à la RTS. Fallait-il y mêler Darius Rochebin? Les faits, tels qu’exposés dans l’article, font pencher la réponse plutôt du côté du «non». S’agissant des propos et gestes attribués à l’ex-présentateur de la première chaîne romande, la proportionnalité – notion à la fois objective et subjective – qui justifierait la publication de son nom en vertu d’un intérêt public ne nous paraît pas atteinte.
Ce qu’on lui reproche, des gestes inappropriés, dont l’enquête du Temps laisse à penser qu’ils furent plus rares que fréquents en vingt-cinq ans de carrière, pour inacceptables et fautifs qu’ils soient, ne semblent pas participer d’une entreprise de harcèlement renforcée par une position hiérarchique dominante, mais plutôt, déjà, d’une forme de mal-être chez l’intéressé. Le mal-être n’est pas une excuse, surtout dans les affaires dites de mœurs où les victimes sont les abusés, non les abuseurs, mais ce côté grand gaillard un peu gauche qu’on ressent chez lui sur la base des faits décrits, peut être tenu pour le coup central, et par là même, en ce domaine, faire du sujet un loser, un pauvre gars bien plus qu’un winner ou un prédateur qu’on craint.
Un baiser forcé ou une main posée d’autorité sur des parties génitales, en un quart de siècle de vie professionnelle, actes dont l’une ou l’autre personne ainsi agressée aura peut-être rendu la pareille à leur auteur, ne constituent pas, à notre sens, un «acte d’accusation» suffisamment épais qui permettrait de penser que Darius Rochebin était un harceleur et qui autoriserait par la même occasion que son nom soit cité à ce stade. L’enquête menée actuellement à l’intérieur de la RTS apportera peut-être d’autres révélations compromettantes à son sujet. Ou pas.
Sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme nous regarde?
Venons-en au second volet de l’affaire Rochebin, probablement le plus sensible et le plus dommageable en terme de réputation. Il y est question de relations ou de tentatives de relations avec de jeunes hommes, dont un adolescent de 17 ans, en réalité 16, l’individu se vieillissant d’une année auprès du journaliste. Le lecteur soupçonne d’emblée un abus de pouvoir, une emprise d’adulte sur des personnes dans la vingtaine ou moins, désireux de rencontrer une figure importante de la RTS, qui sait, leur idole, avec en arrière-fond un intérêt divergeant selon les parties, tel qu’on peut comprendre les choses à la lecture de l’article: percer dans le métier dans un cas, obtenir une faveur sexuelle dans l’autre.
Ces rencontres ou fausses rencontres s’accompagnent de stratagèmes de «drague» mêlés de fantasmes, du recours à de faux profils Facebook. Bref, et toujours en se fondant sur l’enquête du Temps, le lecteur se dit: voilà un notable médiatique qui essaie de se faire des petits jeunes. C’est possible, mais ces jeunes gens sont majeurs civilement ou sexuellement aux yeux de la loi.
Le cadre étant posé, sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme, que cette part nous regarde, nous, lecteurs et citoyens?
Il n’est nullement question de minimiser le malaise, voire le traumatisme qu’ont pu ressentir et que ressentent peut-être encore tout ou partie des jeunes hommes approchés par l’ex-présentateur de la RTS, et dans un scénario «à l’ancienne», le père de l’un d’eux aurait pu rendre une visite se voulant dissuasive à la star.
Ces agissements (drague, faux comptes Facebook, rencontres ambiguës au café ou sur le lieu de travail), légaux mais qui paraîtront immoraux à certains, justifient-ils que le nom de leur auteur soit dévoilé dans la presse? La proportionnalité est-elle atteinte? Il nous semble que non.
Pourquoi? Parce qu’il faut mettre ces «révélations» en balance avec les conséquences encourues, qui ne peuvent être que gravement préjudiciables pour le mis en cause. A fortiori dans le contexte post-#Metoo, celui de la libération de la parole, souvent synonyme de déchéance sociale, celle-ci devant compenser dans de nombreux cas un jugement pénal impossible à rendre en raison de la prescription de faits imputés, généralement graves.
L'intérêt public
Dans le cas de Darius Rochebin, la proportionnalité constituant l’intérêt public est d’autant moins patente, que ses agissements présumés, dans leur ensemble, ne tombent a priori pas – en l’état des informations connues – sous le coup de la loi, à l’exception des «gestes déplacés» définis en droit comme des agression sexuelles, gestes qui toutefois ne semblent pas avoir eu pour moteur et finalité un système de pouvoir harceleur par ailleurs dénoncé.
Chez Darius Rochebin, il n’est question ni d’inceste, ni de pédophilie, ni de viol. Certes, le chef d’abus de position d’autorité (comme dans le cas d’un professeur vis-à-vis de son élève sexuellement majeur mais civilement mineur) pourrait être théoriquement envisagé au vu de ses contacts, principalement virtuels, sans que cela débouche sur une relation à proprement parler, avec un adolescent de 16 ans. Mais s’agit-il là d’un rapport d’autorité, si oui, ancré dans un cadre professionnel? Notons qu’aucune plainte n’a jusqu’ici été déposée, ou alors elle est inconnue du public. L’absence de plainte n’est pas un critère en soi suffisant pour refuser de s’interroger sur la nature de la conduite du journaliste avec de jeunes gens. Mais cette interrogation doit-elle être traduite publiquement? Dans l’affirmative, avec cette profusion de détails? Notons encore que le ministère public genevois, autant que nous le sachions, n’a pour l’heure pas poursuivi.
Lire aussi: Les dessous peu reluisants de la RTS/SSR
Le paradoxe, dans l’ensemble des affaires rassemblées dans l’enquête du Temps, tient à ce que la personne ayant le plus à perdre en terme de réputation est Darius Rochebin. Celle dont le comportement général, au vu des faits relatés, se rapporte pourtant le moins à l’entreprise de mobbing et de harcèlement sexuel telle que décrite au sein de la RTS. Il se pourrait donc que le journaliste, du fait même de son statut médiatique, de l’«amour» que des téléspectateurs lui portaient, ait à payer plus lourdement que d’anciens collègues de travail harceleurs et mobbeurs présumés. Pour la raison que sa vie sexuelle a été exposée comme dans ses moindres recoins.
Nous sommes au cœur du sujet «Rochebin». Le luxe de détails fournis sur ses goûts sexuels, ses travaux d’approche, ses fantasmes présumés, ce qui relève en principe de la plus haute intimité en régime démocratique et aussi longtemps que la loi n’est pas enfreinte, pèsent pour beaucoup dans la réprobation tacite pesant sur un homme, évincé pour l’heure temporairement de l’antenne de LCI, qui s’accorde le temps de voir la suite… Sous quel jour apparaît désormais Darius Rochebin aux yeux des plus prompts à juger? Sous celui d’un «pervers», d’un «gros dégueulasse», d’un «homo refoulé»… D’un «pédo» pour les plus expéditifs, parce qu’il serait trop vieux pour coucher avec des petits jeunes, même majeurs. C’est sa prétendue «déviance» qu’il paie aujourd’hui d’une disgrâce.
«Outé» malgré lui
Un bon pédé est un pédé rangé, et surtout assumé, aurait-on tendance à comprendre entre les lignes. A notre connaissance, les associations LGBT n’ont pas volé au secours de Darius Rochebin. Cet hétéro «à la ville» est pourtant «outé» dans l’enquête, même si tout le monde paraît-il dans le landerneau savait, «pour Darius». Mais l’époque, côté LGBT, est en quête d’égalité des droits, partant, de respectabilité. En soi une bonne chose. Sauf que pour beaucoup encore, et les LGBT le savent au premier chef, cela reste difficile d’être gay ou lesbienne, même entouré de l’affection de ses proches. La «fierté» est aussi, parfois, ce surjeu masquant une identité qui ne va pas de soi.
Il ne faudrait pas, parce que le cas «Darius» entrerait dans cette soi-disant «zone grise», celle des rapports entre individus séparés par une grande différence d’âge, qu’il ne bénéficie pas de l’attention bienveillante – et pour peu qu’on demeure dans le cadre de la loi – d’associations dont la mission est de soutenir les gays, lesbiennes et transgenres face à la mauvaise humeur publique. Les «histoires» d’adultes avec de jeunes gens sexuellement majeurs ne peuvent pas toujours être aussi géniales que dans le film Call Me By Your Name.
Retournons la perspective: et si c’était précisément en raison du caractère «glauque» de la «story Rochebin», glauque mais dans les limites de la loi jusqu’à preuve du contraire, qu’il aurait fallu taire le nom du journaliste, chercher à le protéger, lui, quoiqu’on pense de son «commerce amoureux» dont il n’apparaît pas qu’il fut très heureux? Bien sûr, on se dit que cela n’était pas durable, qu’il en allait de la réputation de la chaîne, de celle de Darius Rochebin lui-même et du bien-être de jeunes hommes pouvant mal vivre des rapports de ce type. La RTS aurait peut-être dû mettre son collaborateur en demeure de cesser des relations impliquant peu ou prou la chaîne.
«Il n’a pas été à la hauteur.»
Dans l’enquête du Temps, un seul jugement de valeur. On le trouve dans l’éditorial du 31 octobre. «Le Romand, est-il écrit à propos de Darius Rochebin, est connu loin à la ronde pour sa réussite professionnelle et incarne encore aujourd’hui, dans l’esprit de certains téléspectateurs, la RTS en Suisse et à l’étranger. Ce statut lui donne de grandes responsabilités: il fait figure de modèle pour la profession et le grand public. Il n’a pas été à la hauteur.»
C’est donc et uniquement parce qu’il n’aurait pas été à la hauteur d’un devoir corrélé à son statut de star modèle que son nom devait être cité. Cette phrase sonne étrangement. Depuis quand une vedette du petit écran ou une personne en vue se doit d’avoir une sexualité irréprochable? A partir de quelle position sociale et de quel comportement sexuel demeurant légal encourt-on des reproches pouvant faire l’objet de révélations publiques?
Le 3 janvier, jour marquant son entrée en fonction, Madeleine von Holzen, la nouvelle rédactrice en chef du Temps, semblait prendre la mesure du danger de l’époque, où coupables confirmés et présumés innocents passent sans distinction à la trappe. Elle écrivait: «A l’heure de la "culture de l’annulation", conduisant certaines personnes à s’effacer sous l’effet de meute sur les réseaux sociaux, le débat est devenu difficile. A-t-on le droit de ne pas être d’accord? Quelles sont les limites de la prise de parole à contre-courant?»
Beaucoup demandent des têtes. Beaucoup en veulent à l’élite. Une élite en crise, où les places sont devenues chères faute de croissance, une élite qui passe pour un repère de pédocriminels aux yeux des plus remontés. Alors l’«élite», qu’elle soit de gauche ou de droite, autrement dit et en principe la garante de nos libertés fondamentales, se résout de temps à autre à sacrifier l’un des siens pour calmer le «peuple». Quand les faits incriminés tombent sous le coup de la loi, la chose ne se discute pas. Quand le caractère pénal des reproches n’apparaît pas clairement, quand un doute surgit sur le bien-fondé de la divulgation d’un nom, c’est plus problématique.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/2781', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2781, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / AFFAIRE(S) RTS', 'title' => 'Darius Rochebin, l’homme qui n’avait pas une sexualité «irréprochable»', 'subtitle' => 'Le présent article se base sur les faits rapportés par l’enquête du Temps du 31 octobre révélant des situations de mobbing et de harcèlement sexuel à la RTS. L’ancien présentateur vedette du TJ, aujourd’hui mis en retrait de l’antenne de la chaîne française LCI, y est cité. Nous questionnons ici le bien-fondé de la publication de son nom, eu égard au préjudice social encouru à partir d’accusations et de reproches dont le caractère pénal n’apparaît pas clairement, ou qui ne semblent pas participer directement d’un système de pouvoir dévoyé, tel que décrit dans l’article du quotidien romand. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Il y a deux affaires dans l’enquête du <i>Temps</i> intitulée «La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence», parue le 31 octobre. La première concerne des hommes dont l’identité n’est pas révélée, accusés de mobbing et de harcèlement sexuel envers des subalternes femmes. Toutes choses constitutives, comprend-on, d’un système de pouvoir dévoyé. La deuxième implique Darius Rochebin, ancien présentateur vedette du TJ, parti cet été sur la chaîne française LCI. L’«affaire Rochebin». Vu le statut de star du personnage, elle semble centrale, alors qu’elle n’apparaît pas comme telle au regard des faits rapportés.</p> <p>Cette affaire Rochebin, ou sous-affaire, contient elle-même deux volets distincts. L’un de ces volets renvoie aux «propos salaces» et «gestes déplacés» prêtés à Darius Rochebin dans le cadre <i>stricto sensu</i> de son travail au sein de la «Tour» durant les vingt-cinq ans qu’il y a passés.</p> <p>L’autre volet, celui qui, sans doute davantage que le précédent, vaut à l’intéressé une mise en retrait de l’antenne de LCI, touche à sa vie sexuelle, sa qualité de journaliste de la RTS étant cependant engagée.</p> <h3>Pressions morales et sexuelles</h3> <p>Revenons à la première affaire, celle faisant état de pressions morales et sexuelles érigées en principe de management par quelques-uns à la RTS. Fallait-il y mêler Darius Rochebin? Les faits, tels qu’exposés dans l’article, font pencher la réponse plutôt du côté du «non». S’agissant des propos et gestes attribués à l’ex-présentateur de la première chaîne romande, la proportionnalité – notion à la fois objective et subjective – qui justifierait la publication de son nom en vertu d’un intérêt public ne nous paraît pas atteinte.</p> <p>Ce qu’on lui reproche, des gestes inappropriés, dont l’enquête du <i>Temps</i> laisse à penser qu’ils furent plus rares que fréquents en vingt-cinq ans de carrière, pour inacceptables et fautifs qu’ils soient, ne semblent pas participer d’une entreprise de harcèlement renforcée par une position hiérarchique dominante, mais plutôt, déjà, d’une forme de mal-être chez l’intéressé. Le mal-être n’est pas une excuse, surtout dans les affaires dites de mœurs où les victimes sont les abusés, non les abuseurs, mais ce côté grand gaillard un peu gauche qu’on ressent chez lui sur la base des faits décrits, peut être tenu pour le coup central, et par là même, en ce domaine, faire du sujet un loser, un pauvre gars bien plus qu’un winner ou un prédateur qu’on craint.</p> <p>Un baiser forcé ou une main posée d’autorité sur des parties génitales, en un quart de siècle de vie professionnelle, actes dont l’une ou l’autre personne ainsi agressée aura peut-être rendu la pareille à leur auteur, ne constituent pas, à notre sens, un «acte d’accusation» suffisamment épais qui permettrait de penser que Darius Rochebin était un harceleur et qui autoriserait par la même occasion que son nom soit cité à ce stade. L’enquête menée actuellement à l’intérieur de la RTS apportera peut-être d’autres révélations compromettantes à son sujet. Ou pas.</p> <h3>Sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme nous regarde?</h3> <p>Venons-en au second volet de l’affaire Rochebin, probablement le plus sensible et le plus dommageable en terme de réputation. Il y est question de relations ou de tentatives de relations avec de jeunes hommes, dont un adolescent de 17 ans, en réalité 16, l’individu se vieillissant d’une année auprès du journaliste. Le lecteur soupçonne d’emblée un abus de pouvoir, une emprise d’adulte sur des personnes dans la vingtaine ou moins, désireux de rencontrer une figure importante de la RTS, qui sait, leur idole, avec en arrière-fond un intérêt divergeant selon les parties, tel qu’on peut comprendre les choses à la lecture de l’article: percer dans le métier dans un cas, obtenir une faveur sexuelle dans l’autre.</p> <p>Ces rencontres ou fausses rencontres s’accompagnent de stratagèmes de «drague» mêlés de fantasmes, du recours à de faux profils Facebook. Bref, et toujours en se fondant sur l’enquête du <i>Temps</i>, le lecteur se dit: voilà un notable médiatique qui essaie de se faire des petits jeunes. C’est possible, mais ces jeunes gens sont majeurs civilement ou sexuellement aux yeux de la loi.</p> <p>Le cadre étant posé, sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme, que cette part nous regarde, nous, lecteurs et citoyens?</p> <p>Il n’est nullement question de minimiser le malaise, voire le traumatisme qu’ont pu ressentir et que ressentent peut-être encore tout ou partie des jeunes hommes approchés par l’ex-présentateur de la RTS, et dans un scénario «à l’ancienne», le père de l’un d’eux aurait pu rendre une visite se voulant dissuasive à la star.</p> <p>Ces agissements (drague, faux comptes Facebook, rencontres ambiguës au café ou sur le lieu de travail), légaux mais qui paraîtront immoraux à certains, justifient-ils que le nom de leur auteur soit dévoilé dans la presse? La proportionnalité est-elle atteinte? Il nous semble que non.</p> <p>Pourquoi? Parce qu’il faut mettre ces «révélations» en balance avec les conséquences encourues, qui ne peuvent être que gravement préjudiciables pour le mis en cause. A fortiori dans le contexte post-#Metoo, celui de la libération de la parole, souvent synonyme de déchéance sociale, celle-ci devant compenser dans de nombreux cas un jugement pénal impossible à rendre en raison de la prescription de faits imputés, généralement graves.</p> <h3>L'intérêt public</h3> <p>Dans le cas de Darius Rochebin, la proportionnalité constituant l’intérêt public est d’autant moins patente, que ses agissements présumés, dans leur ensemble, ne tombent <i>a priori</i> pas – en l’état des informations connues – sous le coup de la loi, à l’exception des «gestes déplacés» définis en droit comme des agression sexuelles, gestes qui toutefois ne semblent pas avoir eu pour moteur et finalité un système de pouvoir harceleur par ailleurs dénoncé.</p> <p>Chez Darius Rochebin, il n’est question ni d’inceste, ni de pédophilie, ni de viol. Certes, le chef d’abus de position d’autorité (comme dans le cas d’un professeur vis-à-vis de son élève sexuellement majeur mais civilement mineur) pourrait être théoriquement envisagé au vu de ses contacts, principalement virtuels, sans que cela débouche sur une relation à proprement parler, avec un adolescent de 16 ans. Mais s’agit-il là d’un rapport d’autorité, si oui, ancré dans un cadre professionnel? Notons qu’aucune plainte n’a jusqu’ici été déposée, ou alors elle est inconnue du public. L’absence de plainte n’est pas un critère en soi suffisant pour refuser de s’interroger sur la nature de la conduite du journaliste avec de jeunes gens. Mais cette interrogation doit-elle être traduite publiquement? Dans l’affirmative, avec cette profusion de détails? Notons encore que le ministère public genevois, autant que nous le sachions, n’a pour l’heure pas poursuivi.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <a href="https://bonpourlatete.com/analyses/les-dessous-peu-reluisants-de-la-rts-ssr" target="_blank" rel="noopener"><em>Les dessous peu reluisants de la RTS/SSR</em></a></p> <hr /> <p>Le paradoxe, dans l’ensemble des affaires rassemblées dans l’enquête du <i>Temps</i>, tient à ce que la personne ayant le plus à perdre en terme de réputation est Darius Rochebin. Celle dont le comportement général, au vu des faits relatés, se rapporte pourtant le moins à l’entreprise de mobbing et de harcèlement sexuel telle que décrite au sein de la RTS. Il se pourrait donc que le journaliste, du fait même de son statut médiatique, de l’«amour» que des téléspectateurs lui portaient, ait à payer plus lourdement que d’anciens collègues de travail harceleurs et mobbeurs présumés. Pour la raison que sa vie sexuelle a été exposée comme dans ses moindres recoins.</p> <p>Nous sommes au cœur du sujet «Rochebin». Le luxe de détails fournis sur ses goûts sexuels, ses travaux d’approche, ses fantasmes présumés, ce qui relève en principe de la plus haute intimité en régime démocratique et aussi longtemps que la loi n’est pas enfreinte, pèsent pour beaucoup dans la réprobation tacite pesant sur un homme, évincé pour l’heure temporairement de l’antenne de LCI, qui s’accorde le temps de voir la suite… Sous quel jour apparaît désormais Darius Rochebin aux yeux des plus prompts à juger? Sous celui d’un «pervers», d’un «gros dégueulasse», d’un «homo refoulé»… D’un «pédo» pour les plus expéditifs, parce qu’il serait trop vieux pour coucher avec des petits jeunes, même majeurs. C’est sa prétendue «déviance» qu’il paie aujourd’hui d’une disgrâce. </p> <h3>«Outé» malgré lui</h3> <p>Un bon pédé est un pédé rangé, et surtout assumé, aurait-on tendance à comprendre entre les lignes. A notre connaissance, les associations LGBT n’ont pas volé au secours de Darius Rochebin. Cet hétéro «à la ville» est pourtant «outé» dans l’enquête, même si tout le monde paraît-il dans le landerneau savait, «pour Darius». Mais l’époque, côté LGBT, est en quête d’égalité des droits, partant, de respectabilité. En soi une bonne chose. Sauf que pour beaucoup encore, et les LGBT le savent au premier chef, cela reste difficile d’être gay ou lesbienne, même entouré de l’affection de ses proches. La «fierté» est aussi, parfois, ce surjeu masquant une identité qui ne va pas de soi.</p> <p>Il ne faudrait pas, parce que le cas «Darius» entrerait dans cette soi-disant «zone grise», celle des rapports entre individus séparés par une grande différence d’âge, qu’il ne bénéficie pas de l’attention bienveillante – et pour peu qu’on demeure dans le cadre de la loi – d’associations dont la mission est de soutenir les gays, lesbiennes et transgenres face à la mauvaise humeur publique. Les «histoires» d’adultes avec de jeunes gens sexuellement majeurs ne peuvent pas toujours être aussi géniales que dans le film <em>Call Me By Your Name</em>.</p> <p>Retournons la perspective: et si c’était précisément en raison du caractère «glauque» de la «story Rochebin», glauque mais dans les limites de la loi jusqu’à preuve du contraire, qu’il aurait fallu taire le nom du journaliste, chercher à le protéger, lui, quoiqu’on pense de son «commerce amoureux» dont il n’apparaît pas qu’il fut très heureux? Bien sûr, on se dit que cela n’était pas durable, qu’il en allait de la réputation de la chaîne, de celle de Darius Rochebin lui-même et du bien-être de jeunes hommes pouvant mal vivre des rapports de ce type. La RTS aurait peut-être dû mettre son collaborateur en demeure de cesser des relations impliquant peu ou prou la chaîne.</p> <h3>«Il n’a pas été à la hauteur.»</h3> <p>Dans l’enquête du <i>Temps</i>, un seul jugement de valeur. On le trouve dans l’éditorial du 31 octobre. «Le Romand, est-il écrit à propos de Darius Rochebin, est connu loin à la ronde pour sa réussite professionnelle et incarne encore aujourd’hui, dans l’esprit de certains téléspectateurs, la RTS en Suisse et à l’étranger. Ce statut lui donne de grandes responsabilités: il fait figure de modèle pour la profession et le grand public. Il n’a pas été à la hauteur.»</p> <p>C’est donc et uniquement parce qu’il n’aurait pas été<em> à la hauteur</em> d’un devoir corrélé à son statut de star modèle que son nom devait être cité. Cette phrase sonne étrangement. Depuis quand une vedette du petit écran ou une personne en vue se doit d’avoir une sexualité irréprochable? A partir de quelle position sociale et de quel comportement sexuel demeurant légal encourt-on des reproches pouvant faire l’objet de révélations publiques?</p> <p>Le 3 janvier, jour marquant son entrée en fonction, Madeleine von Holzen, la nouvelle rédactrice en chef du <i>Temps</i>, semblait prendre la mesure du danger de l’époque, où coupables confirmés et présumés innocents passent sans distinction à la trappe. Elle écrivait: «A l’heure de la "culture de l’annulation", conduisant certaines personnes à s’effacer sous l’effet de meute sur les réseaux sociaux, le débat est devenu difficile. A-t-on le droit de ne pas être d’accord? Quelles sont les limites de la prise de parole à contre-courant?»</p> <p>Beaucoup demandent des têtes. Beaucoup en veulent à l’élite. Une élite en crise, où les places sont devenues chères faute de croissance, une élite qui passe pour un repère de pédocriminels aux yeux des plus remontés. Alors l’«élite», qu’elle soit de gauche ou de droite, autrement dit et en principe la garante de nos libertés fondamentales, se résout de temps à autre à sacrifier l’un des siens pour calmer le «peuple». Quand les faits incriminés tombent sous le coup de la loi, la chose ne se discute pas. Quand le caractère pénal des reproches n’apparaît pas clairement, quand un doute surgit sur le bien-fondé de la divulgation d’un nom, c’est plus problématique.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'darius-r-l-homme-qui-n-avait-pas-une-sexualite-irreprochable', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 830, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 3024, 'homepage_order' => (int) 3024, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Antoine Menusier', 'description' => 'Le présent article se base sur les faits rapportés par l’enquête du Temps du 31 octobre révélant des situations de mobbing et de harcèlement sexuel à la RTS. L’ancien présentateur vedette du TJ, aujourd’hui mis en retrait de l’antenne de la chaîne française LCI, y est cité. Nous questionnons ici le bien-fondé de la publication de son nom, eu égard au préjudice social encouru à partir d’accusations et de reproches dont le caractère pénal n’apparaît pas clairement, ou qui ne semblent pas participer directement d’un système de pouvoir dévoyé, tel que décrit dans l’article du quotidien romand. ', 'title' => 'Darius Rochebin, l’homme qui n’avait pas une sexualité «irréprochable»', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/2781' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2781, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / AFFAIRE(S) RTS', 'title' => 'Darius Rochebin, l’homme qui n’avait pas une sexualité «irréprochable»', 'subtitle' => 'Le présent article se base sur les faits rapportés par l’enquête du Temps du 31 octobre révélant des situations de mobbing et de harcèlement sexuel à la RTS. L’ancien présentateur vedette du TJ, aujourd’hui mis en retrait de l’antenne de la chaîne française LCI, y est cité. Nous questionnons ici le bien-fondé de la publication de son nom, eu égard au préjudice social encouru à partir d’accusations et de reproches dont le caractère pénal n’apparaît pas clairement, ou qui ne semblent pas participer directement d’un système de pouvoir dévoyé, tel que décrit dans l’article du quotidien romand. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Il y a deux affaires dans l’enquête du <i>Temps</i> intitulée «La RTS, Darius Rochebin et la loi du silence», parue le 31 octobre. La première concerne des hommes dont l’identité n’est pas révélée, accusés de mobbing et de harcèlement sexuel envers des subalternes femmes. Toutes choses constitutives, comprend-on, d’un système de pouvoir dévoyé. La deuxième implique Darius Rochebin, ancien présentateur vedette du TJ, parti cet été sur la chaîne française LCI. L’«affaire Rochebin». Vu le statut de star du personnage, elle semble centrale, alors qu’elle n’apparaît pas comme telle au regard des faits rapportés.</p> <p>Cette affaire Rochebin, ou sous-affaire, contient elle-même deux volets distincts. L’un de ces volets renvoie aux «propos salaces» et «gestes déplacés» prêtés à Darius Rochebin dans le cadre <i>stricto sensu</i> de son travail au sein de la «Tour» durant les vingt-cinq ans qu’il y a passés.</p> <p>L’autre volet, celui qui, sans doute davantage que le précédent, vaut à l’intéressé une mise en retrait de l’antenne de LCI, touche à sa vie sexuelle, sa qualité de journaliste de la RTS étant cependant engagée.</p> <h3>Pressions morales et sexuelles</h3> <p>Revenons à la première affaire, celle faisant état de pressions morales et sexuelles érigées en principe de management par quelques-uns à la RTS. Fallait-il y mêler Darius Rochebin? Les faits, tels qu’exposés dans l’article, font pencher la réponse plutôt du côté du «non». S’agissant des propos et gestes attribués à l’ex-présentateur de la première chaîne romande, la proportionnalité – notion à la fois objective et subjective – qui justifierait la publication de son nom en vertu d’un intérêt public ne nous paraît pas atteinte.</p> <p>Ce qu’on lui reproche, des gestes inappropriés, dont l’enquête du <i>Temps</i> laisse à penser qu’ils furent plus rares que fréquents en vingt-cinq ans de carrière, pour inacceptables et fautifs qu’ils soient, ne semblent pas participer d’une entreprise de harcèlement renforcée par une position hiérarchique dominante, mais plutôt, déjà, d’une forme de mal-être chez l’intéressé. Le mal-être n’est pas une excuse, surtout dans les affaires dites de mœurs où les victimes sont les abusés, non les abuseurs, mais ce côté grand gaillard un peu gauche qu’on ressent chez lui sur la base des faits décrits, peut être tenu pour le coup central, et par là même, en ce domaine, faire du sujet un loser, un pauvre gars bien plus qu’un winner ou un prédateur qu’on craint.</p> <p>Un baiser forcé ou une main posée d’autorité sur des parties génitales, en un quart de siècle de vie professionnelle, actes dont l’une ou l’autre personne ainsi agressée aura peut-être rendu la pareille à leur auteur, ne constituent pas, à notre sens, un «acte d’accusation» suffisamment épais qui permettrait de penser que Darius Rochebin était un harceleur et qui autoriserait par la même occasion que son nom soit cité à ce stade. L’enquête menée actuellement à l’intérieur de la RTS apportera peut-être d’autres révélations compromettantes à son sujet. Ou pas.</p> <h3>Sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme nous regarde?</h3> <p>Venons-en au second volet de l’affaire Rochebin, probablement le plus sensible et le plus dommageable en terme de réputation. Il y est question de relations ou de tentatives de relations avec de jeunes hommes, dont un adolescent de 17 ans, en réalité 16, l’individu se vieillissant d’une année auprès du journaliste. Le lecteur soupçonne d’emblée un abus de pouvoir, une emprise d’adulte sur des personnes dans la vingtaine ou moins, désireux de rencontrer une figure importante de la RTS, qui sait, leur idole, avec en arrière-fond un intérêt divergeant selon les parties, tel qu’on peut comprendre les choses à la lecture de l’article: percer dans le métier dans un cas, obtenir une faveur sexuelle dans l’autre.</p> <p>Ces rencontres ou fausses rencontres s’accompagnent de stratagèmes de «drague» mêlés de fantasmes, du recours à de faux profils Facebook. Bref, et toujours en se fondant sur l’enquête du <i>Temps</i>, le lecteur se dit: voilà un notable médiatique qui essaie de se faire des petits jeunes. C’est possible, mais ces jeunes gens sont majeurs civilement ou sexuellement aux yeux de la loi.</p> <p>Le cadre étant posé, sommes-nous sûrs que cette part de la vie d’un homme, que cette part nous regarde, nous, lecteurs et citoyens?</p> <p>Il n’est nullement question de minimiser le malaise, voire le traumatisme qu’ont pu ressentir et que ressentent peut-être encore tout ou partie des jeunes hommes approchés par l’ex-présentateur de la RTS, et dans un scénario «à l’ancienne», le père de l’un d’eux aurait pu rendre une visite se voulant dissuasive à la star.</p> <p>Ces agissements (drague, faux comptes Facebook, rencontres ambiguës au café ou sur le lieu de travail), légaux mais qui paraîtront immoraux à certains, justifient-ils que le nom de leur auteur soit dévoilé dans la presse? La proportionnalité est-elle atteinte? Il nous semble que non.</p> <p>Pourquoi? Parce qu’il faut mettre ces «révélations» en balance avec les conséquences encourues, qui ne peuvent être que gravement préjudiciables pour le mis en cause. A fortiori dans le contexte post-#Metoo, celui de la libération de la parole, souvent synonyme de déchéance sociale, celle-ci devant compenser dans de nombreux cas un jugement pénal impossible à rendre en raison de la prescription de faits imputés, généralement graves.</p> <h3>L'intérêt public</h3> <p>Dans le cas de Darius Rochebin, la proportionnalité constituant l’intérêt public est d’autant moins patente, que ses agissements présumés, dans leur ensemble, ne tombent <i>a priori</i> pas – en l’état des informations connues – sous le coup de la loi, à l’exception des «gestes déplacés» définis en droit comme des agression sexuelles, gestes qui toutefois ne semblent pas avoir eu pour moteur et finalité un système de pouvoir harceleur par ailleurs dénoncé.</p> <p>Chez Darius Rochebin, il n’est question ni d’inceste, ni de pédophilie, ni de viol. Certes, le chef d’abus de position d’autorité (comme dans le cas d’un professeur vis-à-vis de son élève sexuellement majeur mais civilement mineur) pourrait être théoriquement envisagé au vu de ses contacts, principalement virtuels, sans que cela débouche sur une relation à proprement parler, avec un adolescent de 16 ans. Mais s’agit-il là d’un rapport d’autorité, si oui, ancré dans un cadre professionnel? Notons qu’aucune plainte n’a jusqu’ici été déposée, ou alors elle est inconnue du public. L’absence de plainte n’est pas un critère en soi suffisant pour refuser de s’interroger sur la nature de la conduite du journaliste avec de jeunes gens. Mais cette interrogation doit-elle être traduite publiquement? Dans l’affirmative, avec cette profusion de détails? Notons encore que le ministère public genevois, autant que nous le sachions, n’a pour l’heure pas poursuivi.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <a href="https://bonpourlatete.com/analyses/les-dessous-peu-reluisants-de-la-rts-ssr" target="_blank" rel="noopener"><em>Les dessous peu reluisants de la RTS/SSR</em></a></p> <hr /> <p>Le paradoxe, dans l’ensemble des affaires rassemblées dans l’enquête du <i>Temps</i>, tient à ce que la personne ayant le plus à perdre en terme de réputation est Darius Rochebin. Celle dont le comportement général, au vu des faits relatés, se rapporte pourtant le moins à l’entreprise de mobbing et de harcèlement sexuel telle que décrite au sein de la RTS. Il se pourrait donc que le journaliste, du fait même de son statut médiatique, de l’«amour» que des téléspectateurs lui portaient, ait à payer plus lourdement que d’anciens collègues de travail harceleurs et mobbeurs présumés. Pour la raison que sa vie sexuelle a été exposée comme dans ses moindres recoins.</p> <p>Nous sommes au cœur du sujet «Rochebin». Le luxe de détails fournis sur ses goûts sexuels, ses travaux d’approche, ses fantasmes présumés, ce qui relève en principe de la plus haute intimité en régime démocratique et aussi longtemps que la loi n’est pas enfreinte, pèsent pour beaucoup dans la réprobation tacite pesant sur un homme, évincé pour l’heure temporairement de l’antenne de LCI, qui s’accorde le temps de voir la suite… Sous quel jour apparaît désormais Darius Rochebin aux yeux des plus prompts à juger? Sous celui d’un «pervers», d’un «gros dégueulasse», d’un «homo refoulé»… D’un «pédo» pour les plus expéditifs, parce qu’il serait trop vieux pour coucher avec des petits jeunes, même majeurs. C’est sa prétendue «déviance» qu’il paie aujourd’hui d’une disgrâce. </p> <h3>«Outé» malgré lui</h3> <p>Un bon pédé est un pédé rangé, et surtout assumé, aurait-on tendance à comprendre entre les lignes. A notre connaissance, les associations LGBT n’ont pas volé au secours de Darius Rochebin. Cet hétéro «à la ville» est pourtant «outé» dans l’enquête, même si tout le monde paraît-il dans le landerneau savait, «pour Darius». Mais l’époque, côté LGBT, est en quête d’égalité des droits, partant, de respectabilité. En soi une bonne chose. Sauf que pour beaucoup encore, et les LGBT le savent au premier chef, cela reste difficile d’être gay ou lesbienne, même entouré de l’affection de ses proches. La «fierté» est aussi, parfois, ce surjeu masquant une identité qui ne va pas de soi.</p> <p>Il ne faudrait pas, parce que le cas «Darius» entrerait dans cette soi-disant «zone grise», celle des rapports entre individus séparés par une grande différence d’âge, qu’il ne bénéficie pas de l’attention bienveillante – et pour peu qu’on demeure dans le cadre de la loi – d’associations dont la mission est de soutenir les gays, lesbiennes et transgenres face à la mauvaise humeur publique. Les «histoires» d’adultes avec de jeunes gens sexuellement majeurs ne peuvent pas toujours être aussi géniales que dans le film <em>Call Me By Your Name</em>.</p> <p>Retournons la perspective: et si c’était précisément en raison du caractère «glauque» de la «story Rochebin», glauque mais dans les limites de la loi jusqu’à preuve du contraire, qu’il aurait fallu taire le nom du journaliste, chercher à le protéger, lui, quoiqu’on pense de son «commerce amoureux» dont il n’apparaît pas qu’il fut très heureux? Bien sûr, on se dit que cela n’était pas durable, qu’il en allait de la réputation de la chaîne, de celle de Darius Rochebin lui-même et du bien-être de jeunes hommes pouvant mal vivre des rapports de ce type. La RTS aurait peut-être dû mettre son collaborateur en demeure de cesser des relations impliquant peu ou prou la chaîne.</p> <h3>«Il n’a pas été à la hauteur.»</h3> <p>Dans l’enquête du <i>Temps</i>, un seul jugement de valeur. On le trouve dans l’éditorial du 31 octobre. «Le Romand, est-il écrit à propos de Darius Rochebin, est connu loin à la ronde pour sa réussite professionnelle et incarne encore aujourd’hui, dans l’esprit de certains téléspectateurs, la RTS en Suisse et à l’étranger. Ce statut lui donne de grandes responsabilités: il fait figure de modèle pour la profession et le grand public. Il n’a pas été à la hauteur.»</p> <p>C’est donc et uniquement parce qu’il n’aurait pas été<em> à la hauteur</em> d’un devoir corrélé à son statut de star modèle que son nom devait être cité. Cette phrase sonne étrangement. Depuis quand une vedette du petit écran ou une personne en vue se doit d’avoir une sexualité irréprochable? A partir de quelle position sociale et de quel comportement sexuel demeurant légal encourt-on des reproches pouvant faire l’objet de révélations publiques?</p> <p>Le 3 janvier, jour marquant son entrée en fonction, Madeleine von Holzen, la nouvelle rédactrice en chef du <i>Temps</i>, semblait prendre la mesure du danger de l’époque, où coupables confirmés et présumés innocents passent sans distinction à la trappe. Elle écrivait: «A l’heure de la "culture de l’annulation", conduisant certaines personnes à s’effacer sous l’effet de meute sur les réseaux sociaux, le débat est devenu difficile. A-t-on le droit de ne pas être d’accord? Quelles sont les limites de la prise de parole à contre-courant?»</p> <p>Beaucoup demandent des têtes. Beaucoup en veulent à l’élite. Une élite en crise, où les places sont devenues chères faute de croissance, une élite qui passe pour un repère de pédocriminels aux yeux des plus remontés. Alors l’«élite», qu’elle soit de gauche ou de droite, autrement dit et en principe la garante de nos libertés fondamentales, se résout de temps à autre à sacrifier l’un des siens pour calmer le «peuple». Quand les faits incriminés tombent sous le coup de la loi, la chose ne se discute pas. Quand le caractère pénal des reproches n’apparaît pas clairement, quand un doute surgit sur le bien-fondé de la divulgation d’un nom, c’est plus problématique.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'darius-r-l-homme-qui-n-avait-pas-une-sexualite-irreprochable', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 830, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 3024, 'homepage_order' => (int) 3024, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3918, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'En finir avec Hanouna, mais après?', 'subtitle' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'subtitle_edition' => 'Gros clash jeudi soir dans «Touche pas à mon poste!», sur C8. Un député a allumé le milliardaire Vincent Bolloré, le patron de la chaîne. La gauche radicale, à l’origine de l’esclandre et un brin Tartuffe, doit-elle encore aller dans cette émission, dont Cyril Hanouna, son animateur, paraît faire peu de cas des institutions démocratiques? Derrière le dilemme, un enjeu politique et sécuritaire.', 'content' => '<p>«Mon chéri», «abruti», «t’es une merde». Jeudi, comme souvent dans ce rendez-vous formaté pour le buzz, il s’est passé <a href="https://twitter.com/LeDevBreton/status/1590817814059044864?s=20&t=4TWr6vsi3CFKbFwoMHZdVw" target="_blank" rel="noopener">quelque chose de fort</a> sur le plateau de «Touche pas à mon poste!», l’émission animée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8 du groupe Bolloré – le nom à l’origine du clash de jeudi soir. Pour La France insoumise (LFI), ce parti de la gauche radicale siégeant à l’Assemblée nationale, un dilemme à présent se pose: faut-il encore aller à TPMP, là où bat le cœur de la France antisystème, où les électorats lepénistes et mélenchonistes s’invectivent, mais surtout, se parlent comme nulle part ailleurs?</p> <p>Que s’est-il passé de si grave ou plutôt de si révélateur? Alors que le débat portait sur l’accueil par la France de 234 migrants se trouvant à bord du bateau Ocean Viking, le jeune député LFI Louis Boyard, qui fut autrefois chroniqueur rétribué à TPMP, a mis les pieds dans son ancienne gamelle en parlant d’un procès menaçant «Bolloré» pour déforestation au Cameroun. Vincent Bolloré est ce milliardaire français propriétaire du groupe Canal, un catholique breton qu’on dit hanté par la crainte du «grand remplacement», ce concept d’extrême droite repris par son poulain Eric Zemmour lors de la dernière campagne présidentielle.</p> <p>Fidèle à son style «wesh-embrouille», où les différends se règlent en <em>battles</em> de tchatche, Cyril Hanouna a aussitôt mis un coup de pression au député Boyard, façon «qu’est-ce t’as dit?»: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré, ici?», lui a-t-il lâché quand apparaissaient au même moment les résultats d’un sondage-téléspectateurs indiquant une proportion de 80% se prononçant contre l’accueil des 234 migrants et de 20% se disant pour.</p> <p>En sweat-capuche, Hanouna, tout à son personnage de caïd de la street chic rappelant au p’tit merdeux le respect dû au patron, le vrai, insiste alors: «Tu sais que t’es dans le groupe Bolloré?... Qu’est-ce que tu viens foutre ici, alors?... Bolloré t’a donné de l’argent, t’étais chroniqueur ici…»</p> <p>Boyard, qui avait visiblement préparé son coup, la joue grands principes: «Attends, Cyril, est-ce que tu es en train de me dire que je n’ai pas le droit de dire que Bolloré, il a un procès avec cent cinquante Camerounais parce qu’il a déforesté?» La suite: le député-LFI-ex-chroniqueur-TPMP, ne s’énervant pas, devant pressentir qu’il sortira gagnant de la <em>battle</em>, se prévaut de sa qualité de député. Hanouna piétine l’argument, estimant que Boyard, comme d’autres de son parti, doit son élection à TPMP. Après avoir donné du «mon chéri» à Boyard, il le traite d’«abruti» et de «merde», chacun accusant l’autre d’avoir fait monter l’extrême droite – le grand tabou de la politique française.</p> <p>Quelle suite LFI, plus largement la Nupes, la coalition de gauche à l’Assemblée nationale, donnera-t-elle à cet incident? Continuera-t-elle d’aller sur le plateau de TPMP? Qui, d’Hanouna ou de la gauche radicale, a-t-il le plus besoin de l’autre? Sans LFI, formation aux accents populistes, TPMP perdrait sa caution de gauche, risquant alors de ne plus réunir que des «anti-tout», souvent l’antichambre d’un parti de l’ordre. Mais en renonçant à ce forum, La France insoumise se priverait d’un lieu où elle peut porter des coups à «Macron», ce qui lui rapporte des voix. Ne plus se montrer dans «Touche pas à mon poste!» pourrait être interprété comme l’aveu qu’on appartient au «système», à cette «élite» qu’on prétend combattre.</p> <p>Dans le même temps, en participant à cette émission, LFI sait qu’elle contribue à saper la confiance dans les institutions démocratiques, dont on a vu jeudi soir le peu de cas qu’en faisait Cyril Hanouna en insultant le député Boyard. Il y a deux semaines, toujours à la barre de TPMP, Hanouna appelait à la tenue d’un procès expéditif, assortie d’une «perpétuité immédiate» pour la meurtrière présumée de la petite Lola. Tartuffe dans l’affaire, LFI est bel et bien confrontée à un dilemme, à moins que l’ambiguïté ne lui siée davantage que la clarté.</p> <p>Mais surtout, TPMP, qui remplit, quoi qu’on en pense, une fonction tribunitienne en offrant un exutoire aux passions de toutes sortes, peut-elle être supprimée? Sa disparition provoquerait-elle des troubles? Bolloré et sa créature Hanouna disposent là d’un certain pouvoir et d’une certaine responsabilité.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'en-finir-avec-hanouna-mais-apres', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 549, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2892, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / France', 'title' => 'L’islamisme n’existe pas, il n’y a pas eu d’attentats', 'subtitle' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'subtitle_edition' => 'Loi confortant les principes républicains, actuellement débattue en France; rapport Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie: quand la qualification des actes est enjeu de pouvoir, accessoirement de paix.', 'content' => '<p>Le 20 janvier, l’historien français Benjamin Stora a remis au président Emmanuel Macron un rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Né en 1950 à Constantine, issu de la communauté juive algérienne, partie avec les pieds-noirs à l’indépendance en 1962, Stora était investi d’une mission réconciliatrice par le président de la République. A la fin de son travail, l’historien émet une série de préconisations. Et l’on entre alors dans le vif du sujet: l’action.</p> <p>La première de ces préconisations, qui rappelle la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, l’Instance Vérité et Dignité en Tunisie, est la constitution d’une «Commission "Mémoires et vérité" chargée d’impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions de mémoires». La <em>vérité</em>. Pas de réconciliation sans vérité sur les exactions passées, croit-on.</p> <p>Mais la vérité n’est pas seulement question de faits, elle intéresse aussi le sens. Or deux sens ne peuvent cohabiter. Pas d’en-même-temps possible: la douleur d’un camp ne peut valoir celle de l’autre. Celle de l’Allemand de la Seconde Guerre mondiale ne vaut pas celle de l’Allié. On touche probablement ici à la limite du rapport Stora: le colon ne peut pas faire valoir sa douleur au même titre que le colonisé. Sinon, toute la hiérarchie, établie selon une échelle de valeurs qui accorde au colonisé la légitimité de sa révolte, est rebattue. Et pourtant, se dit-on, il faut tendre vers la reconnaissance des souffrances de part et d’autre, pour pouvoir la faire, cette réconciliation. Comme c’est compliqué…</p> <h3>Les choses ont un sens que la paix peut ignorer</h3> <p>Seul le sens permet d’y voir clair. Mais le problème du sens, qui dit qui avait raison, qui avait tort, c’est qu’il ne permet pas toujours de refermer les plaies, puisque personne ne veut être en tort, ou avoir tous les torts. Le cas franco-algérien renvoie à la spécificité de la guerre d’Algérie, plus sensible sur un plan mémoriel que les guerres franco-allemandes.</p> <p>La guerre d’Algérie, combat décolonial, lutte pour la libération, fut probablement moins une guerre classique entre deux nations qu’une guerre civile à l’intérieur d’un même territoire. Opposant deux populations d’inégal statut, certes, et ce n’est pas rien, mais ayant toute deux un caractère civil. De là, sans doute, le refus, longtemps, de nommer par le terme de guerre ce qui était appelé sous le nom d’événements.</p> <p>C’est pourquoi la vérité (qui la dit? selon quels critères?) peut être, aussi, parfois, l’ennemi de la réconciliation, celle-ci étant par nature toujours un peu artificielle. Disons que l’intérêt de la paix l’emporte à un moment donné sur l’intérêt de la guerre, surtout dans une configuration de conflit civil.</p> <h3>Les pieds dans le plat</h3> <p>Très vite apparaît la nécessité de l’amnistie, pour étouffer des braises dont chacun a cependant conscience qu’elle ne seront jamais tout à fait éteintes. Ce fut vrai après une relative brève période d’épuration en France en 1944-45. Vrai entre la France et l’Algérie à l’indépendance en 1962. Vrai encore en 1999, lorsque le président algérien Abdelaziz Bouteflika fit voter la loi dite de concorde civile, qui mit fin par un plébiscite à la guerre civile.</p> <p>Cela nous amène à la France d’aujourd’hui, celle, d’après, espérons-le, les attentats islamistes. Attentats? Islamistes? D’emblée, les pieds dans le plat. La somme de «ce qui est arrivé en France ces dernières années» pèse son poids de non-dits. Cette situation présente des similitudes avec les conflits évoqués plus haut. Mais elle a comme quelque chose d’inextricable. Ce n’est pas encourageant.</p> <h3>Quand le bourreau redevient l'égal de la victime</h3> <p>Alors, quelles similitudes entre l’après-attentats et ces précédents après-guerres? La première de toutes, la plus importante: la nécessité de l’amnistie, avons-nous vu, par quoi on cesse de juger ceux qu’on sait coupables, par quoi on passe à autre chose. Comme la victime, le bourreau doit pouvoir reprendre une vie normale. Sauf que toute amnistie suppose un vainqueur reconnu comme tel, autrement dit un juste faisant offrande de son pardon au vaincu. L’amnistie, qui comporte une part d’amnésie volontaire, permet le retour à la paix dans des sociétés qui se sont entredéchirées.</p> <p>Toute la difficulté en France – on le voit avec les polémiques entourant l’adoption en cours de la loi confortant le respect des principes républicains, initialement intitulée contre le séparatisme islamiste – tient dans l’énoncé et dans le sens attribué à des faits qui ont ensanglanté la métropole comme jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.</p> <h3>Déni de réalité</h3> <p>Dire ce qui s’est passé contient un enjeu de pouvoir politique et culturel pour le présent et pour l’avenir. Il y a là un rapport de force, d’autant plus à l’œuvre que la qualification de ces attentats n’est pas claire pour tous, ou doit rester équivoque, manière de manœuvre dilatoire. On est alors proche du déni de réalité. Laquelle? Oui, on peut jouer longtemps sur les mots.</p> <p>La meilleure façon de tirer un trait sur cette période serait effectivement de dire que l’islamisme n’existe pas et que par conséquent il n’y a pas eu d’attentats, tout attentat ayant une motivation idéologique. Il y aurait eu une sorte d’explosion de violence spontanée.</p> <h3>Désigner une idéologie, c'est désigner des idéologues</h3> <p>Retenir la qualification d’attentats, qui plus est islamistes, ce qu’ils ont bel et bien été, c’est désigner une idéologie. L’idéologie islamiste, donc: soit un projet de conquête civilisationnelle dirigé contre l’Occident jugé décadent et en bout de course. Toute la littérature djihadiste, s’inspirant de l’islamisme, est faite de cela.</p> <p>Désigner une idéologie potentiellement violente, c’est désigner des idéologues et des compagnons de route. C’est vouloir occuper le pouvoir à leur place, là où on pense qu’ils l’occupent, dans certaines parties de l’université, par exemple. C’est désigner un problème: «l’islamo-gauchisme», soit une convergence plus ou moins solide entre matérialisme et religion en vue de renverser l’ordre bourgeois, lequel s’oppose à la fois à l’égalité et à une saine vision de l’existence – notons que le fidèle musulman n’érigeant pas sa religion en cause politique, et cela fait du monde, n’a que faire de ces sollicitations révolutionnaires.</p> <h3>La France insoumise visée et visant à son tour</h3> <p>Sur la défensive, se sentant visée par une entreprise épuratrice post-islamiste, par quoi il s’agit d’empêcher, du moins de s’opposer frontalement aux conditions de production de l’islamisme, la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon refuse de faire la différence entre islamisme et islam, accuse le gouvernement de persécution envers les musulmans. Comme si l’islamisme n’existait pas ou n’avait pas existé, en France et ailleurs, comme si – autre façon de hiérarchiser la donne historique – les coupables de ce qu’il faut quand même bien appeler des attentats, n’étaient pas à chercher parmi des musulmans, population opprimée, mais chez leurs oppresseurs, autrement dit dans l’Occident capitaliste, colon un jour, colon toujours…</p> <h3>La poursuite de la guerre d'Algérie</h3> <p>On retrouve ici la matière du rapport Stora sur les conséquences de la guerre d’Algérie. En quoi on pourrait affirmer que les attentats islamistes qui ont frappé la France ces dernières années sont en partie, en partie seulement, la poursuite d’une guerre d’Algérie qui n’a pas réellement pris fin. Tout comme la guerre civile algérienne des années 90 fut avant cela la poursuite, déjà, de cette même guerre, dont le terme fut sanctionné davantage par une forme d’armistice que par une paix durable.</p> <p>Les morts de Samuel Paty, le professeur égorgé l’an dernier, celle du commandant de gendarmerie Beltrame, en 2018, sont des morts encombrantes. Les maires, plutôt de droite, qui veulent donner leurs noms à des places et des rues, en inscrivant sous leurs patronymes: «Victimes du terrorisme islamiste», désignent implicitement une idéologie ennemie. Non pas extérieure à la France mais présente en France.</p> <p>Cette désignation un peu lourde de sens, c’est le cas de le dire, ne contribue pas à la recherche de la paix, dont l’oubli est l’une des composantes, pourrait-on penser. Mais «en face», là où tout est social et colonial, on ne baisse pas pavillon. La déconstruction du modèle occidental et capitaliste – visé par l’islamisme revanchard – doit se poursuivre. On y revient: ce ne sont pas des attentats commis par des dominés racisés poussés à ces extrémités regrettables par des dominants racistes qui empêcheront la réalisation de cet objectif…</p> <p>La France n’est pas en paix. </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'l-islamisme-n-existe-pas-il-n-y-a-pas-eu-d-attentats', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 599, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2847, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / VOTATION 7 MARS', 'title' => 'Vote massif aux frontières contre le voile intégral', 'subtitle' => 'Dimanche dernier, les communes romandes limitrophes de la France ont dans leur grande majorité fortement accepté l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Pourquoi? On a tenté de répondre à cette question. Indice: l’image, pas terrible, du «voisin français». ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>«C’est la petite Gilberte, Gilberte de Courgenay…» La Mob, c’était mieux avant. Il y avait alors de vraies frontières. Pas comme aujourd’hui avec Schengen qui les a toutes effacées, ce qui est bien pratique aussi, il faut le dire. Mais parfois une votation – ou une pandémie – suffit à les rétablir. C’est ce qui s’est passé dimanche avec la «burqa», l’initiative interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public, acceptée à 51,2% par le peuple. Un score relativement modeste qui cache de fortes disparités. Sans le vote des métropoles, favorables au non, le texte aurait été approuvé bien plus largement. En Suisse romande, les communes frontalières de la France ont plébiscité le oui. Qu’est-ce que cela révèle de ce vote, à cet endroit bien précis, celui des limites géographiques et politiques d’un pays, en sa partie francophone?</p> <p>A Courgenay, dans cette Ajoie s’enfonçant tel un saillant dans les départements français du Doubs et du Territoire de Belfort, 65,4% des habitants ont voté en faveur de l’initiative soutenue par l’UDC et une partie de la gauche (<a href="https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20210307/initiative-populaire-oui-a-l-interdiction-de-se-dissimuler-le-visage.html" target="_blank" rel="noopener">cliquez ici</a> pour avoir accès à la carte interactive). Un score de cinq points supérieur à la moyenne cantonale jurassienne, 60,7% de oui, la plus élevée des dix-neuf cantons qui ont approuvé le texte.</p> <p>Des trois districts du canton du Jura, celui de Porrentruy, qui épouse la carte de l’Ajoie, dont la particularité est d’avoir avec la France le double de frontière qu’il n’en a avec la Suisse, affiche le plus haut taux d’acceptation, 64,7%. A la pointe du saillant, Bure, la commune qui héberge la place d’armes du même nom, se hisse à la première place du district avec 76% de oui. Mais c’est dans le district de Delémont que le record est atteint: la petite localité d’Ederswiler, frontalière avec le Haut-Rhin, a accordé 82,93% de ses votes au oui à l’initiative.</p> <p>Que comprendre de ce «vote des frontières», massif dans le canton du Jura, massif encore dans les cantons de Neuchâtel et de Vaud, marqué également dans le canton de Genève, pour un texte combattant un phénomène, le voile intégral, sans doute inexistant dans ces contrées et rarissime à l’échelle de la Suisse?</p> <p>Avant d’en venir aux hypothèses, continuons sur notre sentier des douaniers. Dans le canton de Neuchâtel, le district du Val-de-Travers produit les plus hauts scores. La «palme» revient à La Côte-aux-Fées avec 74,5% de oui. Aux Verrières, commune limitrophe de Pontarlier, sous-préfecture du Doubs, le taux d’acceptation est de 67,6%.</p> <p>Dans le canton de Vaud, la Vallée-de-Joux, comme le district de Porrentruy dans le canton du Jura, plébiscite le oui: 64,2% au Chenit, 68,5% à L’Abbaye, moins au Lieu, 55,7% quand même. Dans le district de Nyon, moins reculé, les moyennes des communes frontalières sont plus basses d’environ 10 points, s’établissant autour de 54%. La Rippe, qui rejette l’initiative avec 52% des voix, fait une notable exception dans cette partie vaudoise unanimement contre le voile intégral.</p> <p>Le canton de Genève, maintenant. Canton-ville avec arrière-pays campagnard. La plupart des communes frontalières approuvent le texte. Spécialement celles de l’extrême sud-ouest, qui, comme l’Ajoie dans le canton du Jura, forment un saillant dans les départements français de l’Ain et de la Haute-Savoie. Bardonnex, localité munie d’un important poste-frontière, détient semble-t-il le record cantonal avec 57% de oui. A part la commune de Genève proprement dite (44,8% de oui) et de certaines localités en direction du canton de Vaud, peut-être un peu plus bourgeoises que le reste du canton de Genève, toutes les autres ou presque acceptent l’initiative.</p> <p>Le Valais, en partie frontalier avec la France, a voté oui à 58,3%, deuxième taux le plus élevé en Suisse romande derrière le Jura. La commune limitrophe de Saint-Gingolph, à la pointe sud-est du lac Léman, détient avec 70,5% des voix l’un des plus hauts scores du canton.</p> <p>Alors, pourquoi ce oui franc et souvent massif des communes frontalières à l’initiative dite anti-«burqa»? Notons au passage que de nombreuses localités de l’«intérieur» de la Suisse romande, spécialement dans la Broye, l’ont également fortement approuvée.</p> <p>Alors, est-ce par «islamophobie»? Ce terme, dont l’islam politique est féru, a plusieurs acceptions. C’est son problème comme sa force. Il englobe et confond la critique, la crainte et le rejet de l’islam. Mais on peut penser que le «vote des frontières» à l’initiative qui nous occupe renferme une part de crainte, voire de rejet de la religion musulmane, en tous les cas de ses formes apparaissant comme radicales ou intolérantes.</p> <p>Notre hypothèse, elle, est qu’il faut envisager ce vote frontalier romand comme le résultat d’une association d’idées: niqab=islam, islam=danger, danger=France. Cet enchaînement peut certainement valoir aussi, selon des modalités propres, avec d’autres pays limitrophes de la Suisse – la chose est frappante dans le canton de Saint-Gall, qui fait face à l’Autriche, visée le 12 novembre par un attentat djihadiste à Vienne.</p> <p>Ne nous cachons pas la réalité: nombreux sont les Suisses à avoir de la France une image cauchemardesque, ou du moins dégradée. Pour rien au monde, ils ne voudraient être français, ni connaître ce que la France, singulièrement cette «France voisine» – proche mais tenue à distance comme tout voisin – connaît: le chômage, la délinquance, un rapport exacerbé à l’islam, globalement, des problèmes paraissant insolubles.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/islamisme-france-suisse-le-vrai-sujet-qui-fache" target="_blank" rel="noopener">Islamisme France-Suisse: le vrai sujet qui fâche</a></em></p> <hr /> <p>Les communes romandes frontalières, spécialement celles de fort passage, spécialement celles situées en zones rurales, spécialement enfin celles qui n’ont pas avec la France de «barrière naturelle» – une rivière, un fort dénivelé forestier ou montagneux –, s’estiment aux premières loges d’un danger réel, exagéré ou fantasmé dont elles entendent se prémunir. Les habitants de ces localités se considèrent vulnérables, ils voient dans la frontière une protection contre des périls, le rôle même d’une frontière.</p> <p>Deux épisodes de délinquance remontant à l’été dernier renforcent cette hypothèse: l’un a touché la «<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/la-suisse-c-est-un-autre-monde-faut-dire-la-verite" target="_blank" rel="noopener">piscine de Porrentruy</a>», en Ajoie, lorsque des «racailles» (terme chargé de sous-entendus) venues de quartiers sensibles de France voisine ont commis des incivilités dans l’enceinte du bassin bruntrutain; <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/neuchatel-veut-que-l-algerie-reprenne-ses-delinquants-sans-papiers" target="_blank" rel="noopener">un autre</a> a fait grimper les chiffres de la délinquance semble-t-il comme rarement sur le littoral neuchâtelois, lorsque des mineurs ou jeunes majeurs isolés essentiellement originaires du Maghreb, certains d’entre eux étant en réalité originaires de France, ont commis des rapines.</p> <p>Les urnes électorales sont en quelque sorte nos lieux d’aisance démocratiques. S’y déversent nos peurs, nos inquiétudes, qui peuvent être fondées, tout ce «ça» refoulé en temps normal et qui trouve là, dans l’intimité de l’isoloir, une occasion de s’exprimer. La démocratie directe absorbe et évacue les passions.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'vote-massif-aux-frontieres-contre-le-voile-integral', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 577, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24483, 'homepage_order' => (int) 3083, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2844, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / POLEMIQUE', 'title' => 'Les femmes aussi font de la politique, vous savez…', 'subtitle' => 'Réponse à Gabriel Bender, sociologue et écrivain.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Dans <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-sexe-du-sexisme" target="_blank" rel="noopener">une réplique</a> à un article que j’ai écrit pour le site de l’hebdomadaire français <i>Marianne</i>, paru le 2 mars, intitulé «<a href="https://www.marianne.net/societe/medias/revolution-feministe-intersectionnelle-en-cours-a-la-tele-suisse" target="_blank" rel="noopener">Révolution féministe intersectionnelle en cours à la télé suisse</a>», Gabriel Bender, sociologue et écrivain, s’empresse de défendre l’action politique entreprise par des femmes de la RTS suite aux révélations du <i>Temps</i> sur des faits de harcèlement présumés.</p> <p>Si j’étais une femme, je pourrais voir dans cet empressement une forme de <i>mansplaining</i>, cette habitude qu’ont certains hommes d’expliquer sur un ton docte à des femmes ce qu’elles sont tenues de comprendre. Un <i>mansplaining</i> en mode solidaire, bien sûr. Je serais même tenté d’y voir un peu plus que cela: un <i>manembracing</i> virant au <i>manembarrassing</i>. Autrement dit: une défense à ce point appuyée qu’elle en devient gênante.</p> <p>Gabriel Bender a le zèle du converti. Du converti au féminisme. C’est l’impression qu’il donne. Comme s’il devait montrer, à lui-même et au monde, qu’il est du bon côté. Celui des dominés, en l’occurrence des dominées. Militantisme et sociologie – sa discipline – ne font plus qu’un dans un certain nombre de domaines de recherche. En première année de «socio», on apprenait pourtant à distinguer le discours de l’acteur de celui de l’observateur.</p> <p>Ce précieux conseil, qui permet d’entretenir la veille démocratique, ne semble plus partagé par tous les observateurs des phénomènes de société. La prose «féministe» de Gabriel Bender rend compte d’une confusion des statuts certainement volontaire. Chez lui, les termes du combat paraissent ne pas devoir être discutés, celui de patriarcat, par exemple. Or ce n’est pas parce que le patriarcat existe en tant que phénomène historique que le mot n’est pas utilisé dans la période actuelle comme une ressource discursive mise au service d’un intérêt.</p> <p>Contrairement à quelques-uns éprouvant le besoin d’exposer leur vertu, je n’ai pas pour habitude de dire dans un texte ce que je pense profondément. Parce que je me dis qu’un individu, au hasard, un lecteur, une lectrice, peut parfaitement faire crédit à un autre individu de son appartenance à la bonne part de l’humanité même si ce dernier dévie, autrement dit s’accorde le droit de questionner des tendances. Le fait de dévier, de pouvoir le faire, est gage de bonne santé démocratique. Cela ne veut pas dire qu’on est en droit d’imposer son point de vue aux autres. Bref, le débat est un acquis précieux, et cette réponse à Gabriel Bender y participe.</p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi</strong>: <em><a href="https://bonpourlatete.com/analyses/mise-au-pas-du-patriarcat-a-la-rts" target="_blank" rel="noopener">Mise au pas du patriarcat à la RTS</a></em></p> <hr /> <p>Alors, qu’est-ce que je pense du harcèlement? Comme la plupart des gens, je pense que c’est intolérable. Je pense aussi que la «drague» en entreprise, lourde ou légère, est une mauvaise chose. Je dénonce le machisme et la beauferie. Je me souviens, mais là on part sur #metoogay, de trois journalistes causant politique avant une échéance électorale: l’un d’eux avait usé du mot «pédoque» pour évoquer un élu romand. C’était moche, j’avais envie de l’insulter. Tout ça pour dire que je suis heureux qu’une certaine tenue comportementale et verbale – «un homme ça s’empêche», merci Albert Camus – devienne la règle. Ce changement, on le doit aux féministes. Voilà pour ce que je pense.</p> <p>Maintenant, ce que je comprends. C’est plus pudique et de mon point de vue, plus intéressant, même si je peux parfaitement concevoir la nécessité et l’intérêt de récits à la première personne. Mon article sur le site de <i>Marianne</i> ne porte pas sur les faits présumés de harcèlement révélés par <i>Le Temps</i>. Je renvoie d’ailleurs dès le premier paragraphe à l’enquête du quotidien romand datée du 29 octobre. Il me semble que beaucoup, en France aussi, savent de quoi il retourne avec cette «Tour».</p> <p>Non, l’angle de mon article porte sur une action politique, menée essentiellement par des femmes, lesquelles exercent une pression dans un rapport de force en vue de l’obtention d’un résultat. On dirait que cette approche universelle a rendu Gabriel Bender tout drôle. Que comprendre en creux de ses arguments à lui? 1) Qu’un combat mené par des femmes se doit d’être protégé, parce que tout combat féminin serait empreint de fragilité. 2) Que des femmes sont au fond incapables de tactique, qu’elles sont toujours «entières», comme si parler de manœuvre à leur sujet, c’était implicitement en référer aux vieux schémas de ruse, de rouerie, voire de sorcellerie associés aux femmes durant des siècles.</p> <p>Mais on est de son temps ou on ne l’est pas. Il s’agit bien pour des femmes de la RTS, et pour des hommes avec elles, de tirer parti, c’est-à-dire avantage d’une situation à l’origine défavorable. C’est ce qui s’appelle faire de la politique. Mais encore une fois, tout combat politique conduit par des femmes devrait-il être assimilé seulement à du «militantisme», notion contenant en elle un statut de dominé, et par-là échapper à la critique ordinaire? Ne serait-ce pas là jouer sur les «deux tableaux», celui de la victime à qui réparation est due et celui du citoyen à qui tout revient une fois la victoire acquise? Aussi je propose qu’on laisse la démocratie trancher sur les reformes sociétales voulues par le «collectif du 14 juin». Et que le droit remplisse son office pour les cas de harcèlement et mobbing présumés.</p> <p>Il y a de la mauvaise foi dans le texte de Gabriel Bender. A tout le moins des imprécisions. J’en veux pour preuve ce passage où il comprend de travers ce qui est pourtant clair: personne, parmi les salariés de la RTS, ne pousse, contrairement à ce qu’il affirme, la femme que je cite anonymement à produire un «faux témoignage», soit des accusations de harcèlement qu’elle n’aurait pas subi. J’écris qu’elle n’a pas suivi des collègues qui l’incitaient à témoigner, non de quelque chose dont ils auraient été convaincus de l’existence la concernant, mais de faits dont ils pouvaient penser qu’elle avait été victime, comme d’autres. La personne citée ne dénie d’ailleurs aucunement le droit aux femmes ayant vécu un traumatisme d’en avoir fait part à la «ligne d’écoute» mise en place par la direction de la RTS.</p> <p>A l’avenir, débattons d’idées.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-femmes-aussi-font-de-la-politique-vous-savez', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 582, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 24480, 'homepage_order' => (int) 3087, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 830, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 7801, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => '7176907349_c386e0c4ca_o.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 123599, 'md5' => 'e9061683b46f0f49aee5d6f313e4f9f3', 'width' => (int) 1280, 'height' => (int) 852, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Darius Rochebin est mis en cause par une grande enquête parue fin 2020 dans Le Temps.', 'author' => '', 'copyright' => 'D. Rochebin au Palais des Nations à Genève, en juin 2012. © UN Geneva', 'path' => '1611769320_7176907349_c386e0c4ca_o.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3604, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Voici un sujet extrêmement épineux auquel vous vous êtes attelé avec rigueur et intelligence. Il fallait du courage, en cette époque où le débat est bien souvent le cruel absent des médias, pour rappeler que dans un État de droit, le doute profite à l'accusé et que la présomption d'innocence, jusqu'à un procès en bonne et due forme est un droit précieux si on ne veut pas revenir au lynchage public. C'est un lynchage public, précisément, auquel nous avons assisté concernant D.R.. Et c'est contre ce procédé cher aux réseaux sociaux qu'il faut mettre en garde. Chacun a droit à un procès avant d'être déclaré coupable. Et ce procès doit déterminer si la loi a été enfreinte, pas les moeurs bien pensantes. ', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 12386, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3607, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour cette analyse, et le retour à une délicatesse "de fond" où les nuances et points clé du droit permettent clairement d'invoquer une retenue à la vindicte populiste et à la pulsion de lynchage et de tri anti-barbare que l'enquête se donne le droit d'opérer en divulguant le nom si précocément, d'une personnalité qui a été très généreuse dans ses fonctions professionnelles à l'écran.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3379, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3608, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci pour cette analyse, et le retour à une délicatesse "de fond" où les nuances et points clé du droit permettent clairement d'invoquer une retenue à la vindicte populiste et à la pulsion de lynchage et de tri anti-barbare que l'enquête se donne le droit d'opérer en divulguant le nom si précocément, d'une personnalité qui a été très généreuse dans ses fonctions professionnelles à l'écran.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3379, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3609, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Tout à fait d'accord avec votre fine analyse! J'avais d'ailleurs hésité en lisant cet article dans le Temps à annuler mon abonnement ! Merci pour votre apport rééquilibrant. Même si il est clair que l'on ne doit pas permettre à qui que ce soit d'utiliser sa notoriété ou son pouvoir pour satisfaire ses propres désirs, cette "mise en pâture" publique à laquelle on a assisté est choquante!Beaucoup de lecteurs du Temps y ont réagi d'ailleurs! Shabnam Christiane Dutruy ', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3451, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3612, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci à toutes et à tous pour vos commentaires. Cordialement.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 808, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3614, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je pense que l'article est trop long, au delà de 2 pages (3 mn de lecture?), il convient d'avertir le lecteur sur le temps nécessaire pour le lire. ', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3722, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3618, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'L'article du Temps était une abjection qui puait le règlement de comptes. Détruire un homme en le livrant à la vindicte publique alors qu'on n'a strictement rien contre lui de pénalement répréhensible, c'est vraiment inacceptable et digne d'un tabloïd, pas d'un journal de ce niveau ou qui se veut tel. Votre article remet un peu les choses à leur place (même si je le trouve hélas encore plein de sous-entendus et de connotations moralisantes), et je vous en remercie. De grâce, n'écoutez pas les commentaires du type de celui qui le juge trop long : il est si agréable de lire un article qui va un peu au fond des choses au lieu des "formats zapping" habituels !...', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 2329, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3621, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Merci d'avoir si intelligemment mis le doigt sur ce qui avait provoqué le malaise que nous avions ressenti en lisant l'article du Temps.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 6639, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3622, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => '"Je rejoins parfaitement les réflexions d'Elissa qui a su - en six lignes remarquables - traduire le détestable trouble que de très nombreux lecteurs/internautes et ++ ont ressenti depuis octobre dernier ; et c'est un très bon menuisier qui en a fait cette première synthèse: toute notre gratitude à lui, en espérant vivement que la fin publique et officielle de ce mauvais feuilleton intervienne le plus rapidement possible." ', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 2956, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3632, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Moi,par contre,et même si je vous donne pas tort dans la "logique" de votre analyse,et au délà des motivations de mettre en exergue le nom de cette vedette,je suis sûr,rien que mon avis,que si ce n'etait pas le cas et son nom était aussi caché,AUJOURD'HUI,A L'INSTAR DE CE QUI ARRIVE DANS CE PAYS OÙ TOUT SE CACHE,TOUT EST TABOU,OÙ LE NOUVELLES DU GRAND BANDITISME,DE GRANDE CORRUPTION SI JAMAIS SORTENT AU GRAND JOUR C'EST PARCE QUE LE MONDE,LE NEW YORK TIMES,LE GARDIAN,ETC DENONCENT LE "AFFAIRES" SI NOMBREUX DE LA SUISSE MODELE,je susi sûr,je répète qu'aujourd'hui la RTS DU SILENCE COUPABLE N'AURAIT BOUGÉ PAS UN MILIMETRE. Donc,la nouvelle est proportionnelle à l'aureola du protagoniste.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3828, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3636, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Statistiquement, il fallait un commentaire tel celui de "volovron", tout empreint des théories conspirationnistes habituelles. On aura compris que je me joins aux félicitations à l'auteur de l'article, vrai journaliste au sens où je l'entends, mesuré, équilibré, avec pourtant une conviction affirmée: celle de "l'injustice médiatique" par rapport à la justice démocratique.', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 2308, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3637, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Bonne analyse du "cas D. R." par rapport au battage médiatique exagéré à son sujet. En revanche, dans le volet des transgressions nombreuses à la Tour RTS (une culture maison pratiquée par certain(e)s?), la possibilité de raconter et d'exprimer les effets délétères générés par les méfaits subis par le personnel était salutaire. Ces prises de pouvoir devaient être dénoncées pour faire place à la réflexion sur des rapports de travail plus sains et plus respectueux, loin d'un angélisme hypocrite. ', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 3778, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 3684, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je ne suis pas certaine d'avoir lu le même article/enquête que vous, M. Menusier. Vous ne parlez que des "hommes" qui auraient été victimes d'une sexualité qui ne serait pas "irréprochable" aux yeux de certains avec une foule de réflexions somme toutes assez intéressantes.... mais quid du reste des témoignages ? celui des femmes en l'occurrence ? Si je suis votre logique ne serait pas que "pédé" mais "bi" ..... Autre question, qui me paraît au fond la plus importante dans tout ça : Est-ce que ces actes ne tombent réellement pas sous le coup de la loi ? Pour tous ceux qui ne semblent pas avoir lu l'entier de l'article/enquête, je pose juste ça là, pour info (ou pour mémoire) : Vous pouvez tourner tout cela dans tous les sens, ça reste non seulement dégueulasse (et c'est bien que ça se sache enfin!) et ça reste légalement punissable...... La vindicte populaire ? vraiment ? Ou déni lâche et complice de ceux qui n'ont pour horizon que leur propre nombril ? comme à l'époque où les "artistes" et le droit de cuissage sur tous les âges était acceptable et accepté ? beurk ! "Avant l’incident, Aurore, employée de la RTS depuis une dizaine d’années, n’avait eu que des contacts épisodiques et toujours strictement professionnels, avec Darius Rochebin. «On se croisait dans les couloirs, parfois dans des séances, on s’échangeait un ou deux e-mails par année», précise la quinquagénaire. Un soir de 2014, elle quitte son bureau pour se rendre à une réunion. «J’ai croisé Darius Rochebin qui sortait de l’ascenseur, raconte-t-elle. On a fait quelques pas ensemble dans un couloir vide en discutant du boulot. Subitement, il a pris mon visage dans ses mains et a essayé de m’embrasser. Je l’ai immédiatement repoussé. Il est parti de manière furtive, sans me regarder ni présenter d’excuses.» Sous le choc, Aurore arrive «décalquée» à sa séance. «J’étais interloquée par son comportement que je jugeais ahurissant et totalement déplacé. J’ai pris ça pour un coup de folie.» Par la suite, leurs rares échanges professionnels se sont déroulés comme si de rien n’était. «J’ai voulu oublier cet épisode, confie Aurore, qui n’a jamais averti sa hiérarchie. Si ça s’était répété, j’aurais sans doute réagi différemment.» Dessin original. Cecilia Bozzoli pour Le Temps Collaboratrice de la RTS, Clémence relate des faits analogues. Au cours de sa carrière, cette mère de famille côtoie régulièrement Darius Rochebin. Peu après le Nouvel An 2006, à quelques heures du journal télévisé, c’est l'effervescence en salle de maquillage. «Tout le monde s’embrassait et s’échangeait des vœux pour la nouvelle année», se souvient Clémence. Darius Rochebin est là, aux côtés d’autres collègues. «Il s’est approché de moi, je l’ai pris par l’épaule pour lui faire la bise, il a saisi ma main libre et l’a fermement posée sur ses parties génitales», raconte Clémence." Article complet : https://www.letemps.ch/suisse/rts-darius-rochebin-loi-silence', 'post_id' => (int) 2781, 'user_id' => (int) 12437, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Antoine Menusier' $description = 'Le présent article se base sur les faits rapportés par l’enquête du Temps du 31 octobre révélant des situations de mobbing et de harcèlement sexuel à la RTS. L’ancien présentateur vedette du TJ, aujourd’hui mis en retrait de l’antenne de la chaîne française LCI, y est cité. Nous questionnons ici le bien-fondé de la publication de son nom, eu égard au préjudice social encouru à partir d’accusations et de reproches dont le caractère pénal n’apparaît pas clairement, ou qui ne semblent pas participer directement d’un système de pouvoir dévoyé, tel que décrit dans l’article du quotidien romand. ' $title = 'Darius Rochebin, l’homme qui n’avait pas une sexualité «irréprochable»' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 411, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'télévision', 'slug' => 'television', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
13 Commentaires
@Elissa 01.02.2021 | 08h43
«Voici un sujet extrêmement épineux auquel vous vous êtes attelé avec rigueur et intelligence. Il fallait du courage, en cette époque où le débat est bien souvent le cruel absent des médias, pour rappeler que dans un État de droit, le doute profite à l'accusé et que la présomption d'innocence, jusqu'à un procès en bonne et due forme est un droit précieux si on ne veut pas revenir au lynchage public. C'est un lynchage public, précisément, auquel nous avons assisté concernant D.R.. Et c'est contre ce procédé cher aux réseaux sociaux qu'il faut mettre en garde. Chacun a droit à un procès avant d'être déclaré coupable. Et ce procès doit déterminer si la loi a été enfreinte, pas les moeurs bien pensantes. »
@voilavoila 01.02.2021 | 12h42
«Merci pour cette analyse, et le retour à une délicatesse "de fond" où les nuances et points clé du droit permettent clairement d'invoquer une retenue à la vindicte populiste et à la pulsion de lynchage et de tri anti-barbare que l'enquête se donne le droit d'opérer en divulguant le nom si précocément, d'une personnalité qui a été très généreuse dans ses fonctions professionnelles à l'écran.»
@voilavoila 01.02.2021 | 12h42
«Merci pour cette analyse, et le retour à une délicatesse "de fond" où les nuances et points clé du droit permettent clairement d'invoquer une retenue à la vindicte populiste et à la pulsion de lynchage et de tri anti-barbare que l'enquête se donne le droit d'opérer en divulguant le nom si précocément, d'une personnalité qui a été très généreuse dans ses fonctions professionnelles à l'écran.»
@shabnam 01.02.2021 | 13h47
«Tout à fait d'accord avec votre fine analyse! J'avais d'ailleurs hésité en lisant cet article dans le Temps à annuler mon abonnement ! Merci pour votre apport rééquilibrant. Même si il est clair que l'on ne doit pas permettre à qui que ce soit d'utiliser sa notoriété ou son pouvoir pour satisfaire ses propres désirs, cette "mise en pâture" publique à laquelle on a assisté est choquante!Beaucoup de lecteurs du Temps y ont réagi d'ailleurs! Shabnam Christiane Dutruy
»
@Menusier 02.02.2021 | 06h43
«Merci à toutes et à tous pour vos commentaires. Cordialement.»
@Lagom 02.02.2021 | 16h04
«Je pense que l'article est trop long, au delà de 2 pages (3 mn de lecture?), il convient d'avertir le lecteur sur le temps nécessaire pour le lire. »
@Elizabeth 03.02.2021 | 08h28
«L'article du Temps était une abjection qui puait le règlement de comptes. Détruire un homme en le livrant à la vindicte publique alors qu'on n'a strictement rien contre lui de pénalement répréhensible, c'est vraiment inacceptable et digne d'un tabloïd, pas d'un journal de ce niveau ou qui se veut tel.
Votre article remet un peu les choses à leur place (même si je le trouve hélas encore plein de sous-entendus et de connotations moralisantes), et je vous en remercie.
De grâce, n'écoutez pas les commentaires du type de celui qui le juge trop long : il est si agréable de lire un article qui va un peu au fond des choses au lieu des "formats zapping" habituels !...»
@Christode 03.02.2021 | 10h03
«Merci d'avoir si intelligemment mis le doigt sur ce qui avait provoqué le malaise que nous avions ressenti en lisant l'article du Temps.»
@Francis S. 03.02.2021 | 16h48
«"Je rejoins parfaitement les réflexions d'Elissa qui a su - en six lignes remarquables - traduire le détestable trouble que de très nombreux lecteurs/internautes et ++ ont ressenti depuis octobre dernier ; et c'est un très bon menuisier qui en a fait cette première synthèse: toute notre gratitude à lui, en espérant vivement que la fin publique et officielle de ce mauvais feuilleton intervienne le plus rapidement possible." »
@volovron 07.02.2021 | 15h53
«Moi,par contre,et même si je vous donne pas tort dans la "logique" de votre analyse,et au délà des motivations de mettre en exergue le nom de cette vedette,je suis sûr,rien que mon avis,que si ce n'etait pas le cas et son nom était aussi caché,AUJOURD'HUI,A L'INSTAR DE CE QUI ARRIVE DANS CE PAYS OÙ TOUT SE CACHE,TOUT EST TABOU,OÙ LE NOUVELLES DU GRAND BANDITISME,DE GRANDE CORRUPTION SI JAMAIS SORTENT AU GRAND JOUR C'EST PARCE QUE LE MONDE,LE NEW YORK TIMES,LE GARDIAN,ETC DENONCENT LE "AFFAIRES" SI NOMBREUX DE LA SUISSE MODELE,je susi sûr,je répète qu'aujourd'hui la RTS DU SILENCE COUPABLE N'AURAIT BOUGÉ PAS UN MILIMETRE.
Donc,la nouvelle est proportionnelle à l'aureola du protagoniste.»
@Eggi 07.02.2021 | 23h17
«Statistiquement, il fallait un commentaire tel celui de "volovron", tout empreint des théories conspirationnistes habituelles. On aura compris que je me joins aux félicitations à l'auteur de l'article, vrai journaliste au sens où je l'entends, mesuré, équilibré, avec pourtant une conviction affirmée: celle de "l'injustice médiatique" par rapport à la justice démocratique.»
@carcé 08.02.2021 | 11h38
«Bonne analyse du "cas D. R." par rapport au battage médiatique exagéré à son sujet.
En revanche, dans le volet des transgressions nombreuses à la Tour RTS (une culture maison pratiquée par certain(e)s?), la possibilité de raconter et d'exprimer les effets délétères générés par les méfaits subis par le personnel était salutaire. Ces prises de pouvoir devaient être dénoncées pour faire place à la réflexion sur des rapports de travail plus sains et plus respectueux, loin d'un angélisme hypocrite. »
@Clelia 19.02.2021 | 19h38
«Je ne suis pas certaine d'avoir lu le même article/enquête que vous, M. Menusier. Vous ne parlez que des "hommes" qui auraient été victimes d'une sexualité qui ne serait pas "irréprochable" aux yeux de certains avec une foule de réflexions somme toutes assez intéressantes.... mais quid du reste des témoignages ? celui des femmes en l'occurrence ? Si je suis votre logique ne serait pas que "pédé" mais "bi" ..... Autre question, qui me paraît au fond la plus importante dans tout ça : Est-ce que ces actes ne tombent réellement pas sous le coup de la loi ?
Pour tous ceux qui ne semblent pas avoir lu l'entier de l'article/enquête, je pose juste ça là, pour info (ou pour mémoire) : Vous pouvez tourner tout cela dans tous les sens, ça reste non seulement dégueulasse (et c'est bien que ça se sache enfin!) et ça reste légalement punissable...... La vindicte populaire ? vraiment ? Ou déni lâche et complice de ceux qui n'ont pour horizon que leur propre nombril ? comme à l'époque où les "artistes" et le droit de cuissage sur tous les âges était acceptable et accepté ? beurk !
"Avant l’incident, Aurore, employée de la RTS depuis une dizaine d’années, n’avait eu que des contacts épisodiques et toujours strictement professionnels, avec Darius Rochebin. «On se croisait dans les couloirs, parfois dans des séances, on s’échangeait un ou deux e-mails par année», précise la quinquagénaire. Un soir de 2014, elle quitte son bureau pour se rendre à une réunion. «J’ai croisé Darius Rochebin qui sortait de l’ascenseur, raconte-t-elle. On a fait quelques pas ensemble dans un couloir vide en discutant du boulot. Subitement, il a pris mon visage dans ses mains et a essayé de m’embrasser. Je l’ai immédiatement repoussé. Il est parti de manière furtive, sans me regarder ni présenter d’excuses.» Sous le choc, Aurore arrive «décalquée» à sa séance. «J’étais interloquée par son comportement que je jugeais ahurissant et totalement déplacé. J’ai pris ça pour un coup de folie.» Par la suite, leurs rares échanges professionnels se sont déroulés comme si de rien n’était. «J’ai voulu oublier cet épisode, confie Aurore, qui n’a jamais averti sa hiérarchie. Si ça s’était répété, j’aurais sans doute réagi différemment.»
Dessin original. Cecilia Bozzoli pour Le Temps
Collaboratrice de la RTS, Clémence relate des faits analogues. Au cours de sa carrière, cette mère de famille côtoie régulièrement Darius Rochebin. Peu après le Nouvel An 2006, à quelques heures du journal télévisé, c’est l'effervescence en salle de maquillage. «Tout le monde s’embrassait et s’échangeait des vœux pour la nouvelle année», se souvient Clémence. Darius Rochebin est là, aux côtés d’autres collègues. «Il s’est approché de moi, je l’ai pris par l’épaule pour lui faire la bise, il a saisi ma main libre et l’a fermement posée sur ses parties génitales», raconte Clémence."
Article complet : https://www.letemps.ch/suisse/rts-darius-rochebin-loi-silence»