Actuel / Ombres et lumières du système médical cubain
Des médecins cubains arrivent en Afrique du Sud pour prêter main forte aux équipes médicales contre le coronavirus. © Government of South Africa
Cuba, critiqué pour ses entorses aux libertés et à la démocratie, possède un système médical efficace, performant et égalitaire, venu notamment au secours de l'Italie fin mars. Explications de la chercheuse Chloé Maurel, publiée par The Conversation.
Chloé Maurel, Chercheuse associée à l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (Ecole Normale Supérieure, CNRS, Université Paris 1), École normale supérieure – PSL
Le 22 mars 2020, 52 soignants cubains ont débarqué à l’aéroport de Milan pour venir en aide aux Italiens face à l’épidémie de coronavirus. Les médecins cubains sont aujourd’hui déployés dans 38 pays pour combattre le Covid-19. Mais comment cette petite île tropicale, pauvre et soumise depuis des décennies à un sévère blocus américain parvient-elle à se montrer si performante dans le domaine médical ?
Un système de santé égalitaire et gratuit
Tout commence en 1959, lors de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, qui met fin à la dictature pro-américaine corrompue de Fulgencio Batista et instaure progressivement un régime communiste. La santé est érigée en priorité. Fidel Castro et son camarade Ernesto « Che » Guevara, qui est médecin de formation, nationalisent les entreprises pharmaceutiques et mettent en place un système de santé publique gratuit pour tous, comme le proclamera quelques années plus tard la Constitution cubaine de 1976. En vertu de ce principe, Cuba consacre chaque année plus de 11 % de son PIB à la santé, se plaçant parmi les premiers pays du monde selon cet indicateur. Du fait de cette politique volontariste, l’île bénéficie d’un très bon taux de médecins par rapport à sa population : 8,19 pour 1 000 habitants, soit le premier rang mondial, en augmentation de 695 % en 54 ans. En outre, la formation médicale est gratuite à Cuba, comme les soins médicaux.
Les médecins cubains sur tous les fronts dans le monde
Malgré le sévère embargo américain auquel l’île est soumise depuis l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, Cuba a déployé, dès les années 1960, une politique d’internationalisme médical dont profitent notamment les rebelles d’Angola et du Mozambique qui cherchent à mettre fin à la domination coloniale du Portugal salazariste. En 1975-1976, avec l’« opération Carlota » (du nom d’une esclave noire qui avait mené une insurrection à Cuba en 1843), plus de 30 000 conseillers cubains débarquent en Angola pour soutenir la lutte pour l’indépendance. L’aide cubaine est à la fois militaire et médicale.
En 1981, Castro lance le Plan Frente biologico (« Plan Front biologique ») qui aboutit à la création du Centre de génie génétique et de biotechnologie, consacré à la fabrication de médicaments bon marché destinés à Cuba mais aussi à près de 50 pays du monde.
Les médecins cubains sont sur tous les fronts, même les plus dangereux: en 1986, ils sont envoyés à Tchernobyl à la suite de l’accident nucléaire et, au mépris du danger radioactif, soignent plus de 26 000 personnes, notamment des enfants.
En 1999, Cuba crée sur son sol l’« École latino-américaine de médecine » (ELAM), qui forme chaque année des milliers d’étudiants en médecine issus de toute l’Amérique latine.
En 2003, les médecins cubains, qui ont élaboré un nouveau médicament, l’interféron alfa-2b, pour lutter contre la dengue, l’hépatite et certains cancers, le partagent avec la Chine à travers un transfert de technologie. L’entreprise cubano-chinoise ChangHeber est créée dans ce but. Ce médicament est aujourd’hui utilisé contre le Covid-19.
L’aide médicale cubaine est par ailleurs très active en direction des pays d’Amérique latine partageant les mêmes orientations idéologiques, comme le Vénézuela ou le Nicaragua. D’ailleurs, en 2011, le président vénézuélien Hugo Chavez, mort à 58 ans en 2013, s’est rendu à Cuba pour y faire soigner son cancer, selon le conseil de son allié Fidel Castro.
Les médecins cubains se sont également engagés en 2014 en Afrique pour combattre l’épidémie d’Ebola. En 2005 a été créée la « brigade Henry-Reeves » (du nom d’un général cubain de l’armée de libération nationale lors de la première guerre d’indépendance cubaine au XIXe siècle), contingent de médecins spécialisés dans la lutte contre les désastres sanitaires et les épidémies. Elle est notamment intervenue au Pakistan après le tremblement de terre d’octobre 2005 et en Haïti après le séisme de 2010.
En avril 2020, des médecins cubains se préparent à soigner des malades du coronavirus dans les îles voisines de Guadeloupe et Martinique. Pour le médecin martiniquais Michel Nédan, président de l’Association Martinique-Cuba (AMC), « Cuba a valeur d’exemple, avec quelque 150 hôpitaux, plus de 95 000 médecins actifs et plus de 85 000 infirmiers. Les Cubains ont développé des polycliniques. En fait, à Cuba, la santé est une culture au même titre que l’éducation et c’est gratuit pour tout le monde ».
Un système fortement critiqué par les démocraties libérales
La médecine cubaine, si elle est mondialement admirée, est cependant sous le feu des critiques, comme l’ensemble du système cubain. Ainsi, en 2019, une ONG espagnole, « Prisoners Defenders », a dénoncé les conditions de travail des médecins cubains lors de leurs missions à l’étranger et déposé une plainte à la Cour pénale internationale contre Cuba pour « esclavage ». Dans Le Point, la journaliste Claire Meynial estime que « la plupart des médecins gagnent à peine une cinquantaine de dollars par mois à Cuba, et beaucoup, plongés dans la misère, acceptent les missions par nécessité ».
Les critiques visant le système médical cubain pointent aussi l’idée que l’internationalisme médical de La Havane serait un moyen pour le régime d’étendre son influence idéologique dans le monde et de faire des profits financiers. Il est vrai que, « en 2018, l’exportation de services médicaux a rapporté quelque 6,3 milliards de dollars à Cuba, loin devant le tourisme ».
Plus largement, les démocraties libérales critiquent l’absence de libertés et de démocratie à Cuba. Depuis l’arrivée au pouvoir en 1959 de Fidel Castro, il n’y a pas eu d’alternance, le « Líder máximo » exerçant un pouvoir personnel et réprimant sévèrement les opposants jusqu’à sa mort en novembre 2016 (il était en réalité très affaibli depuis 2006). La relève a ensuite été assurée par son frère Raúl, qui lui non plus n’a jamais été désigné par le suffrage universel.
Aussi fondées que puissent être ces critiques, il n’en demeure pas moins que le système médical cubain est efficace (l’espérance de vie à Cuba dépasse désormais celle des États-Unis), performant et égalitaire. Les systèmes de santé des démocraties libérales comme la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis, en revanche, souffrent depuis des années de coupes budgétaires et d’une privatisation rampante qui nuisent à leurs capacités. Ainsi, par plusieurs aspects, le système cubain peut sans doute constituer une source d’inspiration pour les pays occidentaux.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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L’aide cubaine est à la fois militaire et médicale.</p> <p>En 1981, Castro lance le <a href="https://books.google.fr/books?id=3LOqDAAAQBAJ&pg=PA62&dq=frente+biologico+cuba&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiNk5-Ln4jpAhWBxYUKHbneBbEQ6AEIMjAB#v=onepage&q=frente%20biologico%20cuba&f=false">Plan Frente biologico</a> (« Plan Front biologique ») qui aboutit à la création du <a href="http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=4088">Centre de génie génétique et de biotechnologie</a>, consacré à la fabrication de médicaments bon marché destinés à Cuba mais aussi à près de 50 pays du monde.</p> <p>Les médecins cubains sont sur tous les fronts, même les plus dangereux: en 1986, ils sont envoyés à Tchernobyl à la suite de l’accident nucléaire et, au mépris du danger radioactif, <a href="https://www.theguardian.com/environment/2019/jun/16/cuba-generosity-after-chernobyl">soignent plus de 26 000 personnes</a>, notamment des enfants.</p> <p>En 1999, Cuba crée sur son sol l’<a href="https://instituciones.sld.cu/elam/">« École latino-américaine de médecine »</a> (ELAM), qui forme chaque année des milliers d’étudiants en médecine issus de toute l’Amérique latine.</p> <p>En 2003, les médecins cubains, qui ont élaboré un <a href="https://www.courrierinternational.com/article/medecine-cuba-et-au-venezuela-le-pari-de-linterferon-contre-le-coronavirus">nouveau médicament, l’interféron alfa-2b</a>, pour lutter contre la dengue, l’hépatite et certains cancers, le partagent avec la Chine à travers un transfert de technologie. 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L’aide cubaine est à la fois militaire et médicale.</p> <p>En 1981, Castro lance le <a href="https://books.google.fr/books?id=3LOqDAAAQBAJ&pg=PA62&dq=frente+biologico+cuba&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiNk5-Ln4jpAhWBxYUKHbneBbEQ6AEIMjAB#v=onepage&q=frente%20biologico%20cuba&f=false">Plan Frente biologico</a> (« Plan Front biologique ») qui aboutit à la création du <a href="http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=4088">Centre de génie génétique et de biotechnologie</a>, consacré à la fabrication de médicaments bon marché destinés à Cuba mais aussi à près de 50 pays du monde.</p> <p>Les médecins cubains sont sur tous les fronts, même les plus dangereux: en 1986, ils sont envoyés à Tchernobyl à la suite de l’accident nucléaire et, au mépris du danger radioactif, <a href="https://www.theguardian.com/environment/2019/jun/16/cuba-generosity-after-chernobyl">soignent plus de 26 000 personnes</a>, notamment des enfants.</p> <p>En 1999, Cuba crée sur son sol l’<a href="https://instituciones.sld.cu/elam/">« École latino-américaine de médecine »</a> (ELAM), qui forme chaque année des milliers d’étudiants en médecine issus de toute l’Amérique latine.</p> <p>En 2003, les médecins cubains, qui ont élaboré un <a href="https://www.courrierinternational.com/article/medecine-cuba-et-au-venezuela-le-pari-de-linterferon-contre-le-coronavirus">nouveau médicament, l’interféron alfa-2b</a>, pour lutter contre la dengue, l’hépatite et certains cancers, le partagent avec la Chine à travers un transfert de technologie. L’entreprise cubano-chinoise ChangHeber est créée dans ce but. <a href="http://outremers360.com/sciences/covid-2019-un-medicament-cubain-parmi-les-solutions-de-traitement-du-coronavirus-en-chine/">Ce médicament est aujourd’hui utilisé contre le Covid-19</a>.</p> <p>L’aide médicale cubaine est par ailleurs très active en direction des pays d’Amérique latine partageant les mêmes orientations idéologiques, comme le <a href="https://www.franceculture.fr/societe/avec-la-crise-sanitaire-cuba-exporte-plus-que-jamais-ses-medecins">Vénézuela ou le Nicaragua</a>. D’ailleurs, en 2011, le président vénézuélien <a href="https://www.lefigaro.fr/international/2011/07/16/01003-20110716ARTFIG00352-hugo-chavez-doit-retourner-se-soigner-a-cuba.php">Hugo Chavez, mort à 58 ans en 2013, s’est rendu à Cuba pour y faire soigner son cancer, selon le conseil de son allié Fidel Castro</a>.</p> <p>Les médecins cubains se sont également engagés en 2014 en Afrique pour combattre l’épidémie d’Ebola. En 2005 a été créée la <a href="https://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=2063">« brigade Henry-Reeves »</a> (du nom d’un général cubain de l’armée de libération nationale lors de la première guerre d’indépendance cubaine au XIX<sup>e</sup> siècle), contingent de médecins spécialisés dans la lutte contre les désastres sanitaires et les épidémies. Elle est notamment intervenue <a href="https://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=2063">au Pakistan après le tremblement de terre d’octobre 2005 </a>et en <a href="https://canada-haiti.ca/node/343">Haïti après le séisme de 2010</a>.</p> <p>En avril 2020, des médecins cubains se préparent à <a href="https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/coronavirus-medecine-cubaine-au-chevet-du-reste-du-monde-817276.html">soigner des malades du coronavirus dans les îles voisines de Guadeloupe et Martinique</a>. Pour le médecin martiniquais Michel Nédan, président de l’Association Martinique-Cuba (AMC), « Cuba a valeur d’exemple, avec quelque 150 hôpitaux, plus de 95 000 médecins actifs et plus de 85 000 infirmiers. Les Cubains ont développé des polycliniques. En fait, <a href="https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/coronavirus-medecine-cubaine-au-chevet-du-reste-du-monde-817276.html">à Cuba, la santé est une culture au même titre que l’éducation et c’est gratuit pour tout le monde</a> ».</p> <h3>Un système fortement critiqué par les démocraties libérales</h3> <p>La médecine cubaine, si elle est mondialement admirée, est cependant sous le feu des critiques, comme l’ensemble du système cubain. Ainsi, en 2019, une <a href="https://www.prisonersdefenders.org/category/cuban-prisoners-defenders">ONG espagnole, « Prisoners Defenders »</a>, a dénoncé les conditions de travail des médecins cubains lors de leurs missions à l’étranger et <a href="https://www.lefigaro.fr/international/les-medecins-cubains-au-coeur-d-une-affaire-d-esclavagisme-20190516">déposé une plainte à la Cour pénale internationale contre Cuba pour « esclavage »</a>. Dans <a href="https://www.lepoint.fr/politique/coronavirus-cuba-la-victoire-en-soignant-02-04-2020-2369896_20.php"><em>Le Point</em></a>, la journaliste Claire Meynial estime que « la plupart des médecins gagnent à peine une cinquantaine de dollars par mois à Cuba, et beaucoup, plongés dans la misère, acceptent les missions par nécessité ».</p> <p>Les critiques visant le système médical cubain pointent aussi l’idée que l’internationalisme médical de La Havane serait un moyen pour le régime d’étendre son influence idéologique dans le monde et de faire des profits financiers. Il est vrai que, « en 2018, l’exportation de services médicaux a rapporté quelque <a href="https://www.lepoint.fr/politique/coronavirus-cuba-la-victoire-en-soignant-02-04-2020-2369896_20.php">6,3 milliards de dollars à Cuba</a>, loin devant le tourisme ».</p> <p>Plus largement, les démocraties libérales critiquent l’absence de libertés et de démocratie à Cuba. Depuis l’arrivée au pouvoir en 1959 de Fidel Castro, il n’y a pas eu d’alternance, le « Líder máximo » exerçant un pouvoir personnel et réprimant sévèrement les opposants jusqu’à sa mort en novembre 2016 (il était en réalité très affaibli depuis 2006). La relève a ensuite été assurée par son frère Raúl, qui lui non plus n’a jamais été désigné par le suffrage universel.</p> <figure style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/330344/original/file-20200424-163126-16qu5sz.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="" /> <figcaption><span>Une citoyenne cubaine regarde, le 14 août 2006, une vidéo diffusée par la télévision publique cubaine, montrant le leader cubain Fidel Castro se remettant d’une opération dans son lit d’hôpital à La Havane avec son homologue vénézuélien Hugo Chavez à son chevet.</span> <span><span>Adalberto Roque/AFP</span></span></figcaption> </figure> <p>Aussi fondées que puissent être ces critiques, il n’en demeure pas moins que le système médical cubain est efficace (<a href="https://www.worldometers.info/demographics/life-expectancy/">l’espérance de vie à Cuba dépasse désormais celle des États-Unis</a>), performant et égalitaire. Les systèmes de santé des démocraties libérales comme la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis, en revanche, souffrent depuis des années de coupes budgétaires et d’une privatisation rampante qui <a href="https://www.cairn.info/revue-de-l-ires-2017-1-page-111.htm">nuisent à leurs capacités</a>. Ainsi, par plusieurs aspects, le système cubain peut sans doute constituer une source d’inspiration pour les pays occidentaux.<img src="https://counter.theconversation.com/content/136930/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/ombres-et-lumieres-du-systeme-medical-cubain-136930">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'ombres-et-lumieres-du-systeme-medical-cubain', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 381, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2294, 'homepage_order' => (int) 2534, 'original_url' => 'https://theconversation.com/ombres-et-lumieres-du-systeme-medical-cubain-136930?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2027%20avril%202020%20-%201605415388&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20Fran', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5228, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'L’IA à la radio? 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Le programme d'économies prévoit des coupes de plus de 1,7 milliard dans les dépenses sociales – entre autres dans les crèches et l'AVS.</p> <p>Il est également prévu d'économiser 1,4 milliard dans les dépenses consacrées aux transports, à la formation et à la recherche ainsi qu'à la politique climatique. Ces coupes sont supportables et nécessaires pour éviter que la dette publique n'augmente encore. C'est la seule façon pour la Confédération de rester capable de réagir lors d'une éventuelle nouvelle crise de l'ampleur de celle de la pandémie de Covid, sans avoir à procéder à des coupes douloureuses dans l'urgence.</p> <p>Mais la Confédération pourrait également atteindre cet objectif en augmentant les impôts. Cela entraînerait également des coupes et des suppressions. Toutefois, ce ne sont pas les dépenses publiques, mais les dépenses privées qui devraient être réduites à hauteur de 4,5 milliards, et chaque contribuable pourrait décider lui-même de ce à quoi il ou elle veut renoncer. Si la commission d'experts a envisagé cette alternative – ce que peu d'éléments permettent d'affirmer –, elle aurait dû se demander dans quel domaine on dépense le plus d'argent pour ce à quoi on pourrait aisément renoncer. Chez les particuliers ou dans le secteur public?</p> <h3>Le dispensable dans les dépenses privées</h3> <p>La réponse est facile à trouver. Il suffit de faire du shopping à Zurich ou d'ouvrir n'importe quel journal et de lire à quoi les riches dépensent leur argent. 2'400 francs par mois pour un box à chevaux, environ 100 millions de francs pour la résidence principale ou secondaire de Federer avec son hangar à bateaux au bord du lac de Zurich, 10'000 francs pour une bouteille de champagne dans un night-club exclusif.</p> <p>En comparaison, les «gaspillages» d'argent public découverts par la commission d'experts sont, au mieux, des broutilles. La Suisse est certes encore relativement bien dotée en biens publics, mais s'il y a un vrai gaspillage, c'est surtout dans les dépenses privées.</p> <p>On peut aussi aborder la question de manière systématique. Le revenu total des ménages s'élève à environ 560 milliards de francs, dont au moins 360 milliards reviennent aux 40% les plus riches. Si ces derniers devaient payer à eux seuls les 4,5 milliards, leur revenu diminuerait de 1,25%. En contrepartie, ils ne devraient renoncer à rien. Ils devraient simplement réduire leur taux d'épargne de 36 à 34% de leur revenu brut.</p> <p>Même à l'âge de la retraite, les 40% les plus aisés pourraient encore mettre de côté un bon dixième de leur revenu. En bas de l'échelle des revenus, un couple avec enfants perd rapidement un dixième ou plus de son revenu disponible, déjà modeste, lorsque les subventions publiques pour les crèches sont réduites. 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Loin de correspondre aux stéréotypes du violeur marginal, malade et/ou étranger, les coaccusés du procès de Mazan se distinguent paradoxalement par leur <a href="https://www.la-croix.com/france/au-proces-des-viols-de-mazan-des-accuses-a-la-banalite-derangeante-20241007">« banalité dérangeante »</a>. Pour tenter d’élucider cette apparente <a href="https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/10/au-proces-pelicot-l-enigme-d-une-personnalite-a-double-facette_6310285_3224.html">« énigme »</a>, universitaires, militantes et journalistes invoquent notamment l’influence de la « domination masculine » sur les comportements et fantasmes de viol de certains hommes.</p> <p>Introduite dès les années 1970 dans les <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/ne_nous_liberez_pas_on_s_en_charge-9782348055614">milieux scientifique et féministe</a>, cette notion permet de comprendre la permanence des inégalités entre les sexes et les genres, fondée sur l’assignation à des rôles présentés comme <em>essentiellement</em> féminins ou masculins. En se focalisant sur la façon dont les relations entre les hommes et les femmes sont culturellement façonnées par le patriarcat, de nombreux contenus journalistiques défendent aujourd’hui une approche sociologique du sujet, jusqu’alors <a href="https://revue.surlejournalisme.com/slj/article/view/611">globalement discréditée</a> au sein des rédactions en raison du stigmate militant associé.</p> <p>Le recours de plus en plus fréquent à ce concept sociologique pour expliquer les causes du viol résulte d’un long processus discontinu et inachevé de désindividualisation et de déprivatisation du sujet, observé dans le cadre de ma thèse en science politique. À travers cette enquête, j’ai souhaité étudier et expliquer l’évolution des représentations relayées par la presse écrite imprimée française sur le crime sexuel. 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L’écho médiatique à l’époque reçu par ces deux dossiers tient tout autant à l’implication de personnalités publiques qu’à la croyance socialement partagée dans l’anormalité pathologique des violeurs. Pas plus frustrés que déséquilibrés, Luc Tangorre comme les éducateurs du Coral, n’auraient, de l’avis général, pas de raison valable d’agresser sexuellement autrui.</p> <p>La médiatisation du viol au début des années 1980 se caractérise ainsi par un double mouvement d’invisibilisation et de négation du problème, les journalistes ne s’y intéressant le plus souvent que pour contester la plausibilité de témoignages perçus comme calomnieux.</p> <p>La couverture du sujet au cours de la décennie 1990 renforce l’idée selon laquelle les violeurs seraient atteints d’un handicap psychique et/ou physique, les différenciant par essence des autres membres de la société. La résonance internationale de l’arrestation en 1996 de Marc Dutroux en Belgique conduit les rédactions françaises à examiner les dispositifs médicaux visant à évaluer et contenir <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/03/04/on-peut-soigner-avec-succes-les-delinquants-sexuels_3765849_1819218.html">« la dangerosité criminologique »</a> des auteurs d’infraction sexuelle. L’intentionnalité du passage à l’acte est par la même occasion remise en cause par l’éventuel manque de lucidité dont pourraient souffrir ces hommes « malades », <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/03/29/apres-ses-aveux-guy-georges-tente-d-expliquer-les-pulsions-qui-l-ont-conduit-a-tuer-dans-ces-moments-la-je-suis-sans-pitie-voila_167550_1819218.html">incapables de maîtriser leurs « pulsions »</a>.</p> <h3>2000-2010 : le viol en héritage</h3> <p>À la fin des années 1990, les journaux se concentrent sur les nombreux scandales dits « pédophiles », affectant notamment l’Éducation nationale et l’Église catholique. Cherchant à identifier les causes de la sérialité de ces viols, nombre d’articles évaluent les conditions de travail et de vie des enseignants et des prêtres accusés : faiblesse des moyens alloués à l’École, ou encore <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/03/23/clerge-pedophile-et-celibat-du-pretre_4211546_1819218.html">célibat et isolement des ecclésiastiques</a> figurent parmi les hypothèses les plus fréquemment envisagées. Pour autant, si l’inaction des membres et dirigeants de ces deux institutions est <a href="https://www.liberation.fr/france/2001/02/16/eglise-et-ecole-les-grandes-muettes_354839/">vivement critiquée dans la presse</a>, seule la responsabilité individuelle des agresseurs permettrait d’expliquer leurs comportements. À l’École comme dans l’Église, des <a href="https://www.liberation.fr/france/2015/05/04/une-loi-contre-les-predateurs-a-l-ecole_1289582/">« prédateurs »</a> auraient profité de l’autorité conférée par leur fonction pour abuser de la confiance d’enfants vulnérables.</p> <p>Au tournant des années 2000, la couverture de viols commis par plusieurs individus issus d’un même groupe social amène les journalistes à sonder plus généralement l’influence des critères socio-démographiques sur la conduite des individus. C’est parce qu’ils évoluent au sein de milieux économiquement et culturellement défavorisés, qu’ils partagent des visions du monde et croyances similaires, que des parents et voisins précaires auraient incestué et prostitué leur progéniture (dossiers d’<a href="https://www.liberation.fr/societe/2002/01/11/pedophilie-le-quartier-de-l-horreur-a-outreau_389990/">Outreau</a> et d’<a href="https://www.leparisien.fr/faits-divers/violeurs-de-pere-en-fils-11-03-2005-2005770560.php">Angers</a>), ou que de jeunes hommes d’origine étrangère auraient <a href="https://www.lexpress.fr/societe/l-humiliation-des-filles_490400.html">violé en réunion des adolescentes de leur quartier</a>. S’opère dès lors une désindividualisation partielle du viol : bien qu’ils demeurent responsables devant la loi, les mis en cause auraient, aux yeux des journalistes, fatalement hérité de mœurs propres à leur environnement – distinctes, cependant, des normes socialement dominantes.</p> <h3>Depuis 2011 : femmes et enfants, victimes du mâle dominant</h3> <p>Il faut peu ou prou attendre les accusations visant <a href="https://shs.cairn.info/revue-raisons-politiques-2012-2-page-13">Dominique Strauss-Kahn</a> et <a href="https://www.lepoint.fr/politique/30-05-11-l-affaire-tron-revelatrice-du-machisme-francais-30-05-2011-1336618_20.php">Georges Tron</a> en mai 2011 pour que l’analyse en termes de rapports de genre soit proposée par certains journaux. <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/31/etre-une-femme-politique-c-est-pas-si-facile_739455/">La mobilisation d’élues</a> et de <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/21/quand-l-interview-politique-tourne-cour_737321/">femmes journalistes politiques</a> contraint les rédactions à s’emparer du <a href="https://www.lexpress.fr/informations/sexisme-en-politique-le-temps-de-la-revolte_1289875.html">sexisme en politique</a>. Le viol n’est dorénavant plus exclusivement appréhendé au prisme de la pathologie ou de l’appartenance communautaire, mais de <a href="https://www.liberation.fr/france/2011/05/17/ou-l-abus-de-pouvoir-caracterise_736198/">l’abus de pouvoir</a> – Dominique Strauss-Kahn étant accusé par une femme de ménage guinéenne ; Georges Tron, par deux anciennes employées municipales.</p> <p><a href="https://www.senat.fr/leg/ppl11-540.html">L’abrogation en 2012 de l’article 222-33 du code pénal</a> relatif au harcèlement sexuel, suivie par la <a href="https://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/he-t-es-bonne-quand-la-ville-de-paris-s-attaque-au-harcelement-de-rue-25-11-2016-6375684.php">campagne de sensibilisation au « harcèlement de rue »</a> en 2016, incitent la presse à traiter plus généralement du sexisme observé au sein de la société entière. L’ampleur prise en octobre 2017 par le mouvement #MeToo favorise par la suite l’imposition d’un cadrage universalisant du viol, conçu comme l’une des formes possibles des « violences faites aux femmes », aussi bien perpétrées dans le cadre professionnel, qu’amical ou encore familial.</p> <p>Parallèlement à l’attention prêtée à la cause des femmes, des personnalités publiques s’engagent à partir de la seconde moitié des années 2010 pour dénoncer la « pédocriminalité ». <a href="https://www.livredepoche.com/livre/la-consolation-9782253180067">Flavie Flament</a>, <a href="https://www.grasset.fr/livre/le-consentement-9782246822691/">Vanessa Springora</a>, <a href="https://www.seuil.com/ouvrage/la-familia-grande-camille-kouchner/9782021472660">Camille Kouchner</a>, <a href="https://www.lavoixdesarah.org/un-si-long-silence/">Sarah Abitbol</a>, ou plus récemment <a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/a-corps-ouvert/9782221274941">Vahina Giocante</a>, <a href="https://www.cnc.fr/series-tv/actualites/judith-godreche---icon-of-french-cinema-vient-dun-desir-creatif-autant-que-dune-necessite-vitale_2092280">Judith Godrèche</a>, <a href="https://www.denoel.fr/catalogue/dire-vrai/9782207182123">Isild Le Besco</a> racontent les violences respectivement imposées par un photographe réputé, un écrivain de renom, un beau-père, un entraîneur sportif, un père, ou encore un réalisateur de cinéma. En plus de poser la question des délais de prescription des viols sur mineurs, ces témoignages ont été l’occasion de réaffirmer la contrainte morale systématiquement exercée par les adultes sur les enfants, incapables de consentir sexuellement.</p> <h3>Incarner le viol au risque de le (re)singulariser ?</h3> <p>L’évolution du traitement médiatique du viol ces quarante dernières années se caractérise ainsi par un double mouvement discontinu et inachevé : de désindividualisation des causes du problème, les journalistes considérant dorénavant davantage la dimension sociale des violences sexuelles, jusqu’alors généralement traitées comme des « faits divers » épars ; de déprivatisation des circonstances, les rédactions nationales prêtant plus attention aux agressions commises dans le cadre dit « privé », qu’elles soient incestueuses ou conjugales.</p> <p>Ces transformations éditoriales coexistent néanmoins avec d’autres types de cadrage médiatique, qui tendent au contraire à souligner la particularité de chaque situation. L’intérêt accru depuis #MeToo pour les récits impliquant des personnalités publiques contribue à ce titre d’une certaine façon au maintien d’une lecture singularisante du problème, analysé à l’aune de la « puissance » accumulée par des hommes riches et célèbres, plutôt qu’en termes de domination masculine.</p> <p>L’actualité récente montre plus généralement combien la tentation d’imputer la responsabilité des violences sexuelles à un groupe d’individus spécifique demeure grande. Alors que nombre d’articles dénoncent depuis deux mois les inégalités fondées sur le sexe et le genre à la faveur du procès des viols de Mazan, les médias soulignent tous le caractère « hors normes » d’une « affaire » mêlant des accusés « à double facette » bien qu’« ordinaires ». 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/40-ans-de-traitement-mediatique-du-viol-du-fait-divers-au-proces-de-la-domination-masculine-240881">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => '40-ans-de-traitement-mediatique-du-viol-du-fait-divers-au-proces-de-la-domination-masculine', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 46, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5204, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Portugal: les médias publics au régime sec', 'subtitle' => 'Les journaux portugais, comme ailleurs, sont à la peine. 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