Actuel / La mondialisation, cette coupable idéale
La mondialisation, le bouc émissaire un peu facile de la pandémie de Covid-19. Capture d'écran du trafic aérien en temps réel sur Flightradar, le 26 avril à 15 heures.
Certains semblent avoir trouvé le bouc émissaire idéal pour lui faire supporter la responsabilité de la situation actuelle: la mondialisation. Les humains auraient péché par leur volonté d’ouvrir leurs nations au commerce mondial. Pourtant, une analyse un tant soit peu sérieuse donne tort à cette accusation simpliste. Les échanges internationaux, le flux des capitaux, la recherche intercontinentale favorisent la santé de façon manifeste. Là où l’on peut être critique, c’est sur la capacité d’anticipation de nos pays, en termes de stockage de matériel sanitaire par exemple. Gare, donc, au recours à plus d’Etat et moins d’ouverture: s’il peut faire partie de la solution, l’Etat est avant tout une partie du problème.
Non seulement il doit nous être possible de critiquer certains choix gouvernementaux, dans l’esprit d’un débat ouvert et démocratique, mais nous devons aussi avoir la possibilité de critiquer certaines critiques. Et pour cause, que n’entend-on pas depuis quelques semaines. Le néocapitalisme est responsable de la pénurie de matériel sanitaire, il faut renforcer le pouvoir de l’Etat et si possible fermer le pays sur lui-même, l’épidémie permet de revenir aux fondamentaux, il faut rompre avec le libre-échange… Dans les colonnes du Temps, le philosophe-politicien Dominique Bourg ose présenter l’actualité coronavirale comme un avertissement de la nature, un appel de la déesse Gaia à plus de mesure, plus de long-terme, plus de circuits courts. Ben voyons, comme dirait l’autre!
Quelques faits. D’abord, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les voyages internationaux tendent à immuniser les individus face à des épidémies graves plutôt que de les y exposer, comme l’explique, sources à l’appui, Vincent Geloso, professeur au King’s University College. Aussi, enrichissement de l’humanité rime avec accroissement du bien-être général: il suffit de penser à la qualité de l’alimentation, à l’efficacité des soins et des services médicaux. Enfin, c’est encore plus évident, la connexion généralisée et le concurrence encouragent la recherche et l’innovation dans tous les domaines, notamment celui de la santé. Il semblerait bien que face à ces réalités qui méritent d’être rappelées, les accusations faciles – dont fait partie le procès de la mondialisation – témoignent de quelque chose de profondément enfoui dans notre temps: le manque de modestie.
«Enfermer la réalité dans nos systèmes»
«La mondialisation est sans doute en cause, commente Alain Finkielkraut dans le Figaro, mais la peste asiatique s’est répandue en Europe au Moyen Age. Cessons donc de faire les malins et de vouloir enfermer la réalité dans nos systèmes.» Toute époque a malheureusement tendance à se considérer tellement originale par rapport à celles qu’ils l’ont précédée. Le commerce n’a pas attendu l’ouverture de l’économie pour être à l’œuvre par-delà les frontières. Ni les épidémies pour se propager. Cessons de voir la patte de l’homme dans ces événements qui, justement, sont dus à quelque chose qui nous dépasse. Ceux qui prétendent s’attaquer à l’emprise de l’humain sur la nature ne voient pas qu’ils sont en fait les plus technicistes de tous, en affirmant que la crise actuelle est le fait de la mondialisation ou du capitalisme. Du reste, même les plus réactionnaires sont d’accord pour dire que s’il y a bien une chose que la modernité a améliorée, c’est la médecine.
Dans les colonnes de Causeur, l’académicien refusant de prendre le parti de l’indignation a pointé du doigt un autre paradoxe: «On tient pour rien que ces serviteurs du capitalisme, comme les appelle Michel Onfray, aient choisi de figer l’économie pour sauver les vies des plus vulnérables et qu’ils n’aient aujourd’hui qu’une obsession: ne pas se trouver, à cause de l’engorgement des hôpitaux, dans la situation de faire le tri entre les malades1.» En effet, on ne peut pas dire tout et son contraire: d’un côté, que le système sert la mondialisation néolibérale et, de l’autre, que la mondialisation néolibérale fait passer l’économie avant d’autres critères plus importants, tels que la santé. Parce que, hélas pour les indignés du dimanche, c’est exactement le contraire que fait le système. Au prix de conséquences économiques majeures, les plus graves depuis l’après-guerre!
Plus d’Etat ou plus de résultats?
Est-ce à dire que la mondialisation doit échapper à toute critique? Evidemment que non. Il s’agit de discuter des normes qui doivent l’accompagner. L’idéologie libérale – pour faire simple – est souvent associée à la volonté de supprimer des règles. Or, il faut nuancer cette idée. La libéralisation de l’économie a signifié une ouverture du commerce, oui, mais avec des règles. Concernant la gestion de l’épidémie, c’est le manque de sérieux de nos Etats – suisse, y compris – qui peut être pointé du doigt. Pour prendre le seul exemple des masques, il était prévu, suite à l’expérience des précédentes épidémies, que la Suisse dispose d’un stock suffisamment important pour l’éventualité d’une crise. Or, l’Etat n’a pas assuré le contrôle du stockage avec sérieux2. Tout cela n’a rien à voir avec la question de savoir si ces masques sont fabriqués ici ou ailleurs. Ne cédons pas à la démagogie.
Ce qui s’est passé, c’est que nous avons vu tout le monde pris de court par cette crise. Si l’Etat fait bien sûr partie de la solution pour faire sortir le pays de la crise qu’il traverse, nous ne devrions pas pour autant avoir le réflexe de nous en remettre entièrement à lui. En effet, il faudra aussi compter sur la responsabilité individuelle, sur la solidarité (qui d’ailleurs dépasse toute attente et c’est tant mieux!), sur les initiatives de toutes sortes, de toutes parts, et tout simplement sur le travail. Oui, le travail. Notre travail. Certes, il n’est pas agréable de se dire qu’il faudra peut-être tirer un trait sur les vacances d’été, mais nous devrons tous nous retrousser les manches si nous voulons sortir de ce trou économique gigantesque. Contribuer chacun à sa façon à l’intelligence de l’activité humaine!
1 Alain Finkielkraut, « La bêtise des Intelligents », Causeur n° 78, avril 2020
2 Pierre Veya, « Une erreur grave », Le Matin Dimanche, 22 mars 2020
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Contribuer chacun à sa façon à l’intelligence de l’activité humaine!</p> <hr /> <h4><sup>1</sup> Alain Finkielkraut, <a href="https://www.causeur.fr/alain-finkielkraut-coronavirus-savoir-175150">« La bêtise des Intelligents »</a>, <i>Causeur</i> n° 78, avril 2020</h4> <h4><sup>2</sup> Pierre Veya, <a href="https://epaper.lematindimanche.ch/#article/200/Le%2520Matin%2520Dimanche/2020-03-22/13/110405998">« Une erreur grave »</a>, <i>Le Matin Dimanche</i>, 22 mars 2020</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-mondialisation-cette-coupable-ideale', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 507, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2289, 'homepage_order' => (int) 2529, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2374, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Jonas Follonier', 'description' => 'Certains semblent avoir trouvé le bouc émissaire idéal pour lui faire supporter la responsabilité de la situation actuelle: la mondialisation. 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Nous parlons de la censure d’opinions et de crachats au visage d’intellectuels français venus simplement présenter leur livre à un petit public curieux de se confronter à un avis nuancé sur les débats qui secouent actuellement la notion de genre. Les psychanalystes Céline Masson et Caroline Elliachef étaient venues le 29 avril parler de leurs critiques à l’égard de la médicalisation précoce des enfants qui désirent changer de sexe; le philosophe Eric Marty était quant à lui venu le 17 mai parler de la différence entre l’approche anglo-saxonne et l’approche européenne du genre dans l’histoire des idées. 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Le rectorat a négocié avec la faîtière d’étudiants un accord commun – incluant tous les étudiants et collaborateurs de l’université – portant sur la défense de valeurs fondamentales telles que la liberté académique, la liberté d’expression, le refus de la violence, etc. Mais le <a href="https://www.unige.ch/communication/communiques/2022/luniversite-et-ses-etudiant-es-reaffirment-les-valeurs-de-linstitution">communiqué de l’université</a> souffre d’une certaine ambiguïté:</p> <p>«Par cette déclaration commune, le rectorat et les étudiant-es replacent (…) le débat dans son contexte académique et souhaitent rappeler des principes essentiels: le respect dû aux personnes passant par la lutte contre toute forme de discrimination, notamment de genre, d’origine ou de classe; le refus de la violence sous toutes ses formes; le respect de la liberté académique dans la recherche et l’enseignement, <em>encadrée par les valeurs précitées</em><sup><strong>1</strong></sup>. 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Qui sont ces groupes désormais puissants dans les rapports de force idéologiques qui parcourent l’université et la société de manière générale (pour vous en convaincre, songez au fait qu’à Neuchâtel, les représentants des étudiants avaient réussi à ne faire comptabiliser que les réussites d’examens, et pas les échecs, en période de Covid)? Nous n’avons malheureusement pas réussi à contacter la CUAE, mais les informations à disposition de tous et les contacts pris auprès d’autres faîtières suffisent à répondre aux besoins de cet article.</p> <p>De manière générale, toutes les faîtières d’associations étudiantes nichées dans les universités romandes poursuivent les mêmes objectifs: mettre en réseau la communauté estudiantine, défendre ses intérêts auprès du rectorat et auprès du canton, favoriser l’égalité des chances, financer des événements ou des activités d’associations d’étudiants, etc. Bref, soutenir les étudiants.</p> <p>Pour être membre de la CUAE, il suffit de s’affilier à l’une des associations étudiantes de l’Université de Genève, qui elles-mêmes composent la CUAE. Une contribution de 5 CHF est alors prélevée dans les taxes universitaires que paient de toute manière les étudiants. Mais il est aussi possible de s’engager pour la CUAE à titre individuel. Par comparaison, «l’Association Générale des Etudiant·e·s de l’Université de Fribourg» (AGEF) vit grâce à une cotisation obligatoire de 20 CHF pour tout étudiant, dont une bonne partie repart dans les sections de la faîtière (une section par département ou faculté). C’est à peu près la même chose à Neuchâtel, où tous les étudiants sont <em>de facto</em> membres de la «Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s» (FEN) et paient ainsi une cotisation de 15 CHF, comprise dans la taxe d’étude. Si quelqu’un ne souhaite pas la payer, il doit démissionner par écrit de la faîtière.</p> <p>On part alors du principe que les faîtières en question doivent se sentir responsables de leur caractère représentatif vis-à-vis des étudiants qu’elles fédèrent. Mais pas besoin de trop gratter pour se rendre compte qu’il ne s’agit pas vraiment du genre de la maison. La CUAE se définit sur son site comme «association faîtière et syndicat des étudiant.e.x.s de l’Université de Genève, et leur porte-parole auprès des autorités universitaires et politiques». Déjà, même s’il s’agit d’une volonté des individus qui composent la CUAE, son statut de syndicat pose question, dans la mesure où il reflète une certaine culture politique: n’y a-t-il pas incompatibilité entre cette nature de syndicat (unique en Suisse parmi les universités) et le fait de devoir représenter les étudiants dans leur diversité (y compris politique, diversité qu’on oublie souvent)?</p> <h3>Revendications politiques «si ça concerne les étudiants»</h3> <p>En partant de cette interrogation, on peut tirer un fil logique pour questionner les types de revendications portées par la CUAE et par leurs émules romandes. Si les représentants de toutes les autres faîtières estudiantines nous ont déclaré qu’ils condamnaient les moyens violents utilisés par les manifestants genevois pour faire entendre leur cause, ils sont également unanimes sur la limite que leurs associations se fixent concernant leurs revendications politiques. En effet, toutes les faîtières se donnent la compétence de prendre publiquement position «quand le sujet concerne les étudiants». Voici comment par exemple Guillaume Haas détaille le cas de l’AGEF, qu’il co-préside:</p> <p>«Notre grande différence avec la CUAE (Genève) est que l’AGEF (Fribourg) est représentée à tous les niveaux de l’université de Fribourg. Et quand je dis à tous les niveaux, c’est à tous les niveaux: au Sénat, qui est l’organe suprême de l’université, mais aussi dans la moindre des petites commissions. L’UniFR est l’une des universités les plus démocratiques d’Europe. C’est ce qui explique que l’AGEF ait peu de coups d’éclat, contrairement à nos camarades de la CUAE. Je ne leur en fait pas le reproche: c’est leur seul moyen de se faire entendre. Sur le plan des idées politiques, j’observe qu’il y a des personnes de tous bords à l’AGEF. Il y a des sensibilités différentes qui s’expriment lors de discussions sur les budgets et l’allocation des fonds, par exemple. Mais l’AGEF est apolitique: nous ne fonctionnons pas avec un système de représentants par partis. On ne parle que de politique quand le sujet concerne les étudiants.»</p> <p>Or, cela devient plus difficile à appliquer dans des exemples concrets. C’est que cette ligne de conduite a priori juste et inoffensive est on ne peut plus floue. A partir de combien d’étudiants concernés une affaire est censée «concerner les étudiants»? Outre l’intégration des étudiants transgenres dans la forme des statuts de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES), les délégués de cette «faîtière des faîtières» ont par exemple traité d’une initiative populaire en assemblées des délégués, parce que la votation faisait courir un risque au programme ERASMUS, même si les étudiants n’étaient pas cités dans le texte. Rebelote avec la question de l’accord-cadre et HORIZON2020. Un ancien responsable de la FEN, la faîtière neuchâteloise, confie:</p> <p>«Peu de personnes s’engagent dans ces structures. Il y a eu des assemblées générales de la FEN où nous étions dix. 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Un fait psychologique simple: quand la Fédération des Associations d’Etudiant-e-s-x (Lausanne) convoque une assemblée «ouverte à tou-x-te-s», un étudiant qui trouve cette graphie laide, contestable sur le fond, ridicule ou les trois à la fois se dira peut-être que le comité n’est sans doute pas si ouvert que cela à tout le monde, du moins pas aux idées qu’il défendrait s’il venait y parler en toute honnêteté.</p> <p>C’est un fait et non un commentaire, ni même une analyse: une idéologie radicale de gauche identitaire suinte du vocabulaire, du propos et des actions de la CUAE, comme de bien d’autres associations, y compris, mais dans une moindre mesure, les faîtières d’étudiants des autres universités. 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Mais il est parfois utile de jeter un coup d’œil plus affuté sur les représentants que nous avons encore actuellement à Berne. Car la composition d’un législatif dit quelque chose de la sociologie politique d’un pays. Deux prismes sont choisis ici: la diversité d’idées parmi les élus de chaque parti ainsi que leur profil socio-professionnel. Deux entrées a priori indépendantes mais qui touchent néanmoins à un thème commun: le pluralisme, garant, selon beaucoup de théories, d’une certaine représentativité de la société dans sa diversité.</p> <h3>Le pluralisme des idées, un gros mot à gauche?</h3> <p>On parle toujours de «l’avis des partis» sur tel ou tel sujet. Certes, les diverses formations politiques, par les votes de leurs délégués lors des assemblées, adoptent des résolutions, des prises de position, etc. Mais on oublie souvent que les partis sont composés de personnes, dont les plus importantes politiquement, dans une démocratie représentative, sont les élus. 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Mais il faut noter toutes les fois où la gauche, dans notre pays, place au premier plan de ses revendications l’égalité des chances, la dignité de chaque individu, le fait que chacun puisse et doive s’engager en politique ou dans un conseil d’administration, etc. Il y a donc un paradoxe évident entre la forte présence de ces thèmes au niveau de la posture de la gauche et la réalité des origines socio-professionnelles au niveau de ses représentants.</p> <p>Encore une fois, il n’a pas été question ici d’évaluer positivement ou négativement une homogénéité d’opinions ou de parcours. Mais de pointer des faits et de les mettre en perspective avec le langage de la gauche. Cette famille de pensée, incontournable dans la vie politique suisse, devrait davantage se pencher sur ses paradoxes. «C’est une des conditions pour que la social-démocratie, prise dans ses contradictions internes, ne subisse pas une dégringolade à la française – moins violente, mais quand même. 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Notre économie actuelle, basée sur la croissance et l’exploitation sans fin (infinie) des ressources naturelles (finies !), ainsi que nos modes de vie (dogme de la consommation, alimentation carnée…) sont responsables de la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénée. « Ce qui oblige les espèces qui y survivent de se rabattre sur les portions d'habitat réduites. Il en résulte une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l'homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers ». Ainsi dans la transmission de virus comme Ebola, Nipah, ou Marburg à l’humain, la déforestation a joué un rôle prépondérant. 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Mais pour un jeune universitaire, qui à mon sens devrait se débattre avec le fond des choses et sa complexité ... vous me donnez plutôt l’impression de participer au discours bipolaire classique avec une prise de parti très clair. Savez-vous qu'entre plus ou moins d'état, il existe énormément de nuances, de subtilités ? d'innovations possible ? d'émancipations nécessaire ? ... et avez-vous prit la mesures de l'époque que nous vivons ? ... je regrette de constater que vos propos pourraient être tenus par un membre du PLR sans autres modification, ce qui n'est pas un gage d'ambition pour l'avenir des pays et je m'en inquiète. Si j'étais votre professeur et que j'avais à noter vos bafouille ... je les noterais pas chère et aurais ajouté la note : ... trop superficiel et manque de recherche pattant ! peu certainement mieux faire ! 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
4 Commentaires
@willoft 27.04.2020 | 12h22
«La mondialisation tout comme le (manque) de masques ne sont évidemment que des boucs émissaires.
Mais il me semble voir une différence entre le Covid et la Durabilité (à laquelle vous ne semblez pas croire).
Dans le cas du Covid, on sauve les vieux au détriment de la jeunesse et du Sud.
Pour la durabilité, on sacrifie les jeunes et le Sud au bénéfice des vieux (dividendes, retraites et bla).
Vous l'aurez remarqué, il n'y a en fait pas une grande différence!
P.S. On compare le risque de l'économie à la situation de l'après-guerre, sans doute pour ne pas effrayer avec la crise de 1929»
@woody2222 27.04.2020 | 12h36
«
Bonjour et merci pour votre article.
Il me semble que vous balayez un peu vite les critiques du système néocapitaliste en les déformant quelque peu.
Premièrement, oui, « Le néocapitalisme est responsable de la pénurie de matériel sanitaire ». L’idéologie capitaliste est basée sur le profit et la rentabilité à court-terme. La survenance proche d’un virus était connue de tous (rapports de l’OMS, de l’OFSP, avertissements des épidémiologistes etc…). Malgré cela nous assistons depuis des années à un massacre des services hospitaliers, à un assèchement des ressources pour la recherche fondamentale et à une dévalorisation des métiers qui aujourd’hui (et hier) nous sauvent la vie. Tout cela, à cause de l’obsession de rentabilité et d’optimisation de l’argent public. De plus, la religion du court-termisme, amène les entreprises à rationaliser leurs coûts à l’extrême et à optimiser leur production jusqu’à délocaliser leur production à l’autre bout de la Terre.
Tout cela, nous a mené vers un risque de services de santé débordés et à une pénurie de matériel médical. Ne restait donc plus qu’une solution, une mesure extrême (et évitable), le confinement.
Rendons à l’État les moyens de se débarrasser du dogme de la rentabilité à tout prix. Cela commence, à mon avis, par une réelle justice fiscale.
-> excellent article sur le sujet :
https://www.mediapart.fr/journal/france/030420/gerer-le-covid-19-pourquoi-l-etat-et-l-executif-ont-tout-oublie
https://www.liberation.fr/debats/2020/04/13/combien-d-hopitaux-non-finances-a-cause-des-strategies-fiscales-du-cac-40_1784855
https://www.mediapart.fr/journal/economie/140420/anne-laure-delatte-un-impot-sur-les-hauts-patrimoines-pour-assurer-la-justice-sociale?onglet=full
et évidemment : https://www.seuil.com/ouvrage/capital-et-ideologie-thomas-piketty/9782021338041
Ensuite, oui, les virus sont des avertissements de la nature. Notre économie actuelle, basée sur la croissance et l’exploitation sans fin (infinie) des ressources naturelles (finies !), ainsi que nos modes de vie (dogme de la consommation, alimentation carnée…) sont responsables de la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénée. « Ce qui oblige les espèces qui y survivent de se rabattre sur les portions d'habitat réduites. Il en résulte une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l'homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers ». Ainsi dans la transmission de virus comme Ebola, Nipah, ou Marburg à l’humain, la déforestation a joué un rôle prépondérant. Sans même aborder la question de l’élevage intensif et des marchés d’animaux vivants…
Références, études et pour aller plus loin :
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/SHAH/61547
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/04/04/coronavirus-la-degradation-de-la-biodiversite-en-question_6035591_1650684.html
Pour terminer, vous insinuez que, remettre en question la mondialisation dans son état actuel, c’est être contre les progrès de la médecine et contre la recherche et l’innovation. Ce raccourcit grossier semble oublier qu’il y a une multitude de façons de repenser la mondialisation sans tout jeter par-dessus bord. Un bon début, serait de s’attaquer aux délocalisations d’entreprises rentables motivées uniquement par le profit.
-> un bel exemple : https://lecourrier.ch/2020/03/29/oxygene-confisque/?fbclid=IwAR1dvzJU3TAQae6MVPkWg0JK1_AVDZo13qcMqZah1MtSFiJmZvNJfZl5fH0
»
@marenostrum 11.05.2020 | 10h57
«Cela fait quelques temps que je ne reviens sur BPLT que de temps à autres ... et je découvre vos articles qui me laissent perplexe ! ... je ne voudrais pas prendre l'argument de votre jeunesse, car je reste convaincu que vous avez fort à faire pour votre avenir. Mais pour un jeune universitaire, qui à mon sens devrait se débattre avec le fond des choses et sa complexité ... vous me donnez plutôt l’impression de participer au discours bipolaire classique avec une prise de parti très clair. Savez-vous qu'entre plus ou moins d'état, il existe énormément de nuances, de subtilités ? d'innovations possible ? d'émancipations nécessaire ? ... et avez-vous prit la mesures de l'époque que nous vivons ? ... je regrette de constater que vos propos pourraient être tenus par un membre du PLR sans autres modification, ce qui n'est pas un gage d'ambition pour l'avenir des pays et je m'en inquiète. Si j'étais votre professeur et que j'avais à noter vos bafouille ... je les noterais pas chère et aurais ajouté la note : ... trop superficiel et manque de recherche pattant ! peu certainement mieux faire ! »
@marenostrum 11.05.2020 | 11h00
«ps : songez simplement que tout le commerce international s’appuie sur le fret maritime et allez-voir comment se business se comporte ... une catastrophe ! je ne peux admettre que la jeunesse soit aussi aveugle dans ses analyses !!!»