Centre de recherche et d’archivage de Penthaz. © Roger Frei. OFCL
A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/1852', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1852, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire du cinéma', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'subtitle' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Emmanuel Deonna</strong></p> <p style="text-align: center;"><strong>Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale</strong></p> <hr /> <p>Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard <em>Lettre à Freddy Buache</em> (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, <em>Charles Mort ou Vif </em>d’Alain Tanner (1969), <em>Le Grand Soir</em> de Francis Reusser (1976) et <em>Grauzone </em>de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996364_fredimurerleopard2019_2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Fredi M. Murer - Pardo a la Carriera, Locarno 2019. <small>© Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini</small></h4> <p><strong>BPLT:</strong><strong> Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films <em>Charles Mort ou Vif </em>(1969) d’Alain Tanner, <em>Le Grand soir </em>(1976) de Francis Reusser et <em>Grauzone</em> (1979) de Fredi M. Murer? </strong></p> <p>F.M: <em>Charles mort ou vif</em> est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise<em></em>, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui apparaissent plus que pertinentes cinquante ans plus tard. Un autre moment fort du film est celui où il est question des résultats de la votation sur le droit de vote des femmes. A cette époque, il s’agissait de «science-fiction» car l’octroi du vote aux femmes n’avait pas encore eu lieu! Pour arriver à conserver l’original, il était indispensable d’effectuer un travail de restauration. A l’époque, le 16mm était gonflé en 35mm. Les copies sont charbonneuses, avec une perte de netteté due à leur duplication.</p> <p><em>Charles Mort ou Vif</em> a été l’une des premières sélections suisses au Festival de Cannes où il a été présenté à la Semaine de la critique. Il a remporté la même année, en 1969, le Léopard d’Or à Locarno. Ce fut la première récompense dans sa patrie pour Alain Tanner. A l’époque, le Festival était dirigé par Freddy Buache et Sandro Bianconi. C’est l’expression du nouveau cinéma suisse naissant. On y trouve Jean-Luc Bideau et Francis Reusser dans des rôles d’infirmiers imbuvables. Quant à Francis Reusser, nous avons présenté cette année <em>Le Grand Soir.</em> Reusser a fait Mai 68. Il a réalisé des cinés-tract. Il le dit volontiers, il était Mao-spontex. Reusser présentait pour sa part son film <em>Vive la mort </em>à la Semaine des réalisateurs de Cannes qui venait d’éclore en même temps que Tanner présentait <em>Charles Mort ou Vif</em> à la Semaine de la critique.</p> <p>Huit ans plus tard, Francis Reusser tourne avec <em>Le Grand Soir</em> un film-réflexion à propos de ce qu’a été 68 et de ses désillusions. C’est un film charnière absolument passionnant et remarquable. <em>Charles mort ou vif </em>et <em>Le Grand Soir</em> sont deux films sur 68. Ils sont l’expression du même mouvement initial, mais vu d’une façon un peu différente.</p> <p>En miroir de <em>Charles mort ou vif,</em> <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer est un film prophétique. Il s’agit d’une préfiguration de l’affaire des fiches. On ne connaissait pourtant pas encore l’ampleur du contrôle mené par la Confédération sur ses propres citoyens. C’est une critique extrêmement forte de la société répressive du contrôle d’alors. Le film montre cette idée de révolte qui va aboutir au mouvement <em>Züri Brennt</em> dans les années suivantes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996491_olgapiazza_grauzone_fredim.murer.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Olga Piazza dans <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer. <small>© Collection Cinémathèque suisse</small></h4> <p>Les individus se sentent dans cette zone grise de contrôle absolu, dans laquelle ils n’ont pas le droit à la liberté, à la culture, à l’amour. Cependant, on connaît plutôt Fredi M. Murer pour son lien à la nature. <em>Höhenfeuer,</em> son chef-d’œuvre, a marqué les esprits. Parce qu’il a réalisé aussi <em>Wir Bergler sind nicht schuld dass wir eigentlich da sind</em>, <em>Grüneberg</em> ou <em>Vollmond</em> qui sont tous des films liés à la nature et à la réflexion écologique. On oublie ainsi que Murer est un des plus puissants cinéastes de l’enfermement urbain, à l’instar de <em>Grauzone</em> qui est un chef-d’œuvre absolu.</p> <p><strong>Les nouveaux cinéastes suisses manifestaient beaucoup de courage et d’indépendance d’esprit, car ils évoluaient dans un contexte culturel et commercial, suisse et international, peu favorable. </strong></p> <p>Ce nouveau cinéma suisse naît en effet d’une volonté de liberté extrêmement grande. Cependant, il ne faut pas confondre la Suisse allemande et la Suisse romande. Suisse allemands et Suisse romands se sont alliés pour qu’on aboutisse à la première loi sur le cinéma, adoptée par la Confédération en 1963. Les Alémaniques et les Romands se parlaient. Freddy Buache était là pour les aider et les accompagner. <em>Les Apprentis </em>de Tanner, présenté en 1964 pour le pavillon suisse, est produit par deux Alémaniques, Reni Martens et Walter Marti. Mais il n’empêche que les conditions ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de la Sarine. Les cinéastes alémaniques travaillent dans une totale révolte et indépendance par rapport à un establishment qui est beaucoup plus dur du côté de Zurich que du côté romand. En Suisse alémanique, il y a une industrie du cinéma, avec la Praesens Film, la Gloria Film, etc. Or, les nouveaux cinéastes alémaniques veulent faire un cinéma totalement indépendant, libre. Ils y parviennent notamment via le documentaire d’Alexandre Seiler, <em>Siamo Italiani, </em>qui évoque l’émigration italienne en Suisse et le travail des saisonniers.</p> <p>Il n’y a pas de cinéma à l’époque en Suisse romande. Les romands, à l’instar de Tanner, Soutter et Goretta, travaillent eux pour la télévision, Ils créent leur cinéma en alternant documentaires et fictions autonomes réalisés avec le soutien de la télévision. Le Groupe 5 se fonde grâce à un financement garanti par la télévision romande de 50'000 francs par film. Cela ne va pas être le cas en Suisse alémanique. Là-bas, les nouveaux cinéastes sont vus comme des dangers publics. Contrairement à Tanner, Goretta et Reusser qui seront célébrés par exemple à Cannes, le nouveau cinéma alémanique aura de la peine à s’affirmer à l’international. L’Exposition nationale de 1964 va être un déclencheur de créativité. <em>Les Apprentis </em>de Tanner y sera montré. On pouvait y voir aussi la fameuse installation/projection des films d’Henri Brandt,<em> La Suisse s’interroge</em>. Un progressisme des salles et du public se fait jour plus rapidement en Suisse romande qu’en Suisse allemande. En Suisse italienne, le Festival de Locarno détient le monopole. Il vit sa révolution en 1967 quand Freddy Buache et Sandro Bianconi reprennent la direction. On y présente une programmation pointue des nouvelles vagues du monde entier. Quant aux cinéastes tessinois, ils n’existent presque pas à ce moment-là. Renato Berta a travaillé en Suisse, en Allemagne et en Italie. D’origine alémanique, mais vivant au Tessin, Villi Hermann est le premier Tessinois qui remporte un Léopard d’argent en 1977 avec son film <em>San Gottardo</em>. Présenté dans sa version restaurée par la Cinémathèque suisse il y a deux ans à Locarno, ce film traite de l’exploitation des deux tunnels du Gothard, le ferroviaire de 1900 et le routier d’aujourd’hui.</p> <p><strong>Sur quel terreau artistique et intellectuel a émergé l’œuvre de Fredi M. Murer?</strong></p> <p>Une très grande créativité régnait au niveau alémanique dans les années 1960. Murer est un des cinéastes les plus intéressants car il était aussi l’un des plus expérimentaux. Il a cherché à se démarquer du cinéma dominant de l’époque américain et alémanique. Ce dernier était représenté par le Heimat Film, avec ses déclinaisons bucoliques comme <em>Uli der Knecht, Uli der Pächter, Heidi, Heidi und Peter </em>de Franz Schnyder, Les nouveaux cinéastes alémaniques voulaient s’extraire de ce modèle. On se référait à la Suisse de l’accueil du mouvement Dada, au ferment culturel de l’entre-deux-guerres. Ce dernier s’était effrité, car les artistes étaient repartis aux Etats-Unis ou étaient parfois même retournés en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. D’un autre côté, il y avait les 'artistes intérieurs'. Ces personnes ont été rejetées ou internées de force, comme Armand Schulthess et Adolf Wölfli. Ils ont fini dans des asiles et ils ont été filmés, que ce soit par Fredi M. Murer ou par d’autres, comme Hans-Ulrich Schlumpf. Un des films très emblématiques pour la période est <em>Vision of a blind man</em> de Fredi M. Murer. Il a été filmé dans la ville de Zurich uniquement au son. L’idée était de montrer la ville telle qu’on la perçoit si on l’écoute sans la voir.</p> <p>Alexandre J. Seiler, Reni Mertens, Walter Marti et Jürg Hassler ont réalisé des films en marge. Mais ils vont trouver plus tard d’autres débouchés. Les Romands, eux, pouvaient réaliser des films dans des conditions meilleures, non seulement parce qu’ils travaillent à la télévision, mais parce qu’ils utilisent son matériel. Cette interaction entre le cinéma et le petit écran a eu une influence créative très importante. Les Alémaniques étaient, pour ainsi dire, dans un ghetto qui les empêchait de montrer des films. Dans ce contexte, il est très important d’évoquer le Festival du film de Soleure, qui démarre en 1966. Les Journées cinématographiques donnèrent une visibilité à des films expérimentaux de Suisse alémanique invisibles jusqu’alors. Elles ont joué un rôle essentiel de ciment de la profession.</p> <p><strong>Revenons au travail de Murer. Une nostalgie de l’enfance anime-t-elle son œuvre? Peut-on la comparer avec celle des cinéastes romands du Groupe 5?</strong></p> <p>Murer explore la ville. En même temps, il va très vite aussi interroger des montagnards. Il va faire ce grand écart que très peu de gens ont effectué, car les cinéastes de la nouvelle vague sont foncièrement des cinéastes urbains. Leur perception est celle de la ville déshumanisée.</p> <p>Cependant, Murer ne regarde pas les paysans comme les regarde, par exemple, la cinéaste Jacqueline Veuve. Ses héros sont comme des personnages de légende: mythiques, qui vont au-delà de leur identité contextuelle. Sa caméra ouvre à quelque chose d’universel. Il n’enferme pas ses personnages dans un cadre ethnographique trop restreint. Je rapprocherais Murer d’un cinéaste comme Jean Rouch, à l’instar de l’esprit qui prévaut dans les fiction-documentaires que ce dernier a construit avec ses camarades africains.</p> <p>Quant à la nostalgie pour l’enfance, elle s’affirme chez Murer après <em>Hohenfeuer. </em>En effet, dans ce dernier, le rapport à l'enfance est pénible et compliqué<em>. Vitus</em> et <em>Vollmond</em> sont cependant certainement des expressions d’un retour à l’enfance. <em>Vollmond </em>affirme que ce sont les enfants qui vont sauver le monde de son autodestruction. Par rapport aux cinéastes du Groupe 5, il va plus loin. Alain Tanner est très politique. Beaucoup de choses passent chez lui par le langage. Il travaille et se pose des questions ici et maintenant. Il n’utilise pas une vision de type dystopique comme Murer pour arriver à ses fins. Ensuite, il y a une dimension poétique et ironique dans le cinéma de Claude Goretta, comme cela peut être le cas dans son film <em>L’invitation</em>. Mais Goretta s’est plutôt tourné vers le passé pour parler d’aujourd’hui. Soutter, lui, s’intéresse à la psychologie et au présent. Son cinéma est très poétique. Il s’interroge aussi sur les voies de la création cinématographique. Le seul cinéaste du Groupe 5 vraiment comparable à Murer est Jean-Louis Roy. Ce dernier est le seul à réaliser un film d’espionnage totalement déjanté, <em>L’inconnu de Shandigor, </em>avec Serge Gainsbourg comme acteur<em>. </em>Et surtout avec <em>Black Out</em>, l’histoire de ce couple d’un certain âge qui, par peur de ce monde qui est train de s’écrouler autour d’eux, décide de se barricader à l’intérieur de sa villa de la banlieue genevoise. A l’instar de Roy, Murer exploite le registre du fantastique. Son sketch de <em>Swissmade</em> est une vraie petite science-fiction. <em>Grauzone</em> a été programmé par le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFF). Ce film est unique dans le paysage du cinéma suisse. Murer arrive, à partir du quotidien, à créer une mythologie autour de ses figures. En cela, ses films sont intemporels. Il est le seul cinéaste suisse à avoir approché de façon évidente le genre fantastique. Cela le rend vraiment unique, y compris au sein de ses camarades alémaniques (Markus Imhoof, Thomas Körfer, etc).</p> <hr /> <h2><strong>La mission du centre de recherche et d’archivage de Penthaz</strong></h2> <p>Inauguré officiellement le 6 septembre prochain, le centre de Penthaz est le premier bâtiment construit entièrement avec de l’argent de la Confédération destiné au cinéma en Suisse. Cinéastes, chercheurs, étudiants et toutes les personnes intéressées pourront ainsi accéder à la mémoire du cinéma suisse et du cinéma en Suisse. «Notre travail de conservation et de restauration est effectué avec l’aide, notamment, de Memoriav, de la RTS et de la SRF. Il concerne à la fois des films inconnus, des films d’entreprise, des films de commande ou encore d’autres films provenant d’archives privées, du Ciné-Journal suisse ou liés à des événements de l’histoire suisse, comme par exemple le premier film sur la Fête des Vignerons qui date de 1905», explique Frédéric Maire. La Cinémathèque suisse conserve l’un des dix plus grands patrimoines d’archives cinématographiques au monde avec la National Film Registry de la Library of Congress, le Gosfilmofond de Moscou, le British Film Institute à Londres, la Cinémathèque royale de Bruxelles, la Cineteca nazionale à Rome, etc. «L’activité débordante de Freddy Buache, son fondateur, et de ses collaborateurs explique que les archives se sont très vites enrichies de dons de cinéastes amis, de cinémathèques sœurs comme la Cinémathèque française. En plus de ces dons, il y a eu également des dépôts de distributeurs. Nous conservons non seulement des films mais aussi des affiches, des dossiers de presse, des correspondances de cinéastes, des scénarios et d’autres documents d’archives et même des objets comme, par exemple, une partie des marionnettes et des décors de <em>Ma vie de Courgette»</em>, conclut Frédéric Maire.</p> <hr /> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'restaurer-un-patrimoine-visionnaire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1871, 'homepage_order' => (int) 2128, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/1852' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1852, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire du cinéma', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'subtitle' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Emmanuel Deonna</strong></p> <p style="text-align: center;"><strong>Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale</strong></p> <hr /> <p>Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard <em>Lettre à Freddy Buache</em> (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, <em>Charles Mort ou Vif </em>d’Alain Tanner (1969), <em>Le Grand Soir</em> de Francis Reusser (1976) et <em>Grauzone </em>de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996364_fredimurerleopard2019_2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Fredi M. Murer - Pardo a la Carriera, Locarno 2019. <small>© Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini</small></h4> <p><strong>BPLT:</strong><strong> Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films <em>Charles Mort ou Vif </em>(1969) d’Alain Tanner, <em>Le Grand soir </em>(1976) de Francis Reusser et <em>Grauzone</em> (1979) de Fredi M. Murer? </strong></p> <p>F.M: <em>Charles mort ou vif</em> est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise<em></em>, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui apparaissent plus que pertinentes cinquante ans plus tard. Un autre moment fort du film est celui où il est question des résultats de la votation sur le droit de vote des femmes. A cette époque, il s’agissait de «science-fiction» car l’octroi du vote aux femmes n’avait pas encore eu lieu! Pour arriver à conserver l’original, il était indispensable d’effectuer un travail de restauration. A l’époque, le 16mm était gonflé en 35mm. Les copies sont charbonneuses, avec une perte de netteté due à leur duplication.</p> <p><em>Charles Mort ou Vif</em> a été l’une des premières sélections suisses au Festival de Cannes où il a été présenté à la Semaine de la critique. Il a remporté la même année, en 1969, le Léopard d’Or à Locarno. Ce fut la première récompense dans sa patrie pour Alain Tanner. A l’époque, le Festival était dirigé par Freddy Buache et Sandro Bianconi. C’est l’expression du nouveau cinéma suisse naissant. On y trouve Jean-Luc Bideau et Francis Reusser dans des rôles d’infirmiers imbuvables. Quant à Francis Reusser, nous avons présenté cette année <em>Le Grand Soir.</em> Reusser a fait Mai 68. Il a réalisé des cinés-tract. Il le dit volontiers, il était Mao-spontex. Reusser présentait pour sa part son film <em>Vive la mort </em>à la Semaine des réalisateurs de Cannes qui venait d’éclore en même temps que Tanner présentait <em>Charles Mort ou Vif</em> à la Semaine de la critique.</p> <p>Huit ans plus tard, Francis Reusser tourne avec <em>Le Grand Soir</em> un film-réflexion à propos de ce qu’a été 68 et de ses désillusions. C’est un film charnière absolument passionnant et remarquable. <em>Charles mort ou vif </em>et <em>Le Grand Soir</em> sont deux films sur 68. Ils sont l’expression du même mouvement initial, mais vu d’une façon un peu différente.</p> <p>En miroir de <em>Charles mort ou vif,</em> <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer est un film prophétique. Il s’agit d’une préfiguration de l’affaire des fiches. On ne connaissait pourtant pas encore l’ampleur du contrôle mené par la Confédération sur ses propres citoyens. C’est une critique extrêmement forte de la société répressive du contrôle d’alors. Le film montre cette idée de révolte qui va aboutir au mouvement <em>Züri Brennt</em> dans les années suivantes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996491_olgapiazza_grauzone_fredim.murer.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Olga Piazza dans <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer. <small>© Collection Cinémathèque suisse</small></h4> <p>Les individus se sentent dans cette zone grise de contrôle absolu, dans laquelle ils n’ont pas le droit à la liberté, à la culture, à l’amour. Cependant, on connaît plutôt Fredi M. Murer pour son lien à la nature. <em>Höhenfeuer,</em> son chef-d’œuvre, a marqué les esprits. Parce qu’il a réalisé aussi <em>Wir Bergler sind nicht schuld dass wir eigentlich da sind</em>, <em>Grüneberg</em> ou <em>Vollmond</em> qui sont tous des films liés à la nature et à la réflexion écologique. On oublie ainsi que Murer est un des plus puissants cinéastes de l’enfermement urbain, à l’instar de <em>Grauzone</em> qui est un chef-d’œuvre absolu.</p> <p><strong>Les nouveaux cinéastes suisses manifestaient beaucoup de courage et d’indépendance d’esprit, car ils évoluaient dans un contexte culturel et commercial, suisse et international, peu favorable. </strong></p> <p>Ce nouveau cinéma suisse naît en effet d’une volonté de liberté extrêmement grande. Cependant, il ne faut pas confondre la Suisse allemande et la Suisse romande. Suisse allemands et Suisse romands se sont alliés pour qu’on aboutisse à la première loi sur le cinéma, adoptée par la Confédération en 1963. Les Alémaniques et les Romands se parlaient. Freddy Buache était là pour les aider et les accompagner. <em>Les Apprentis </em>de Tanner, présenté en 1964 pour le pavillon suisse, est produit par deux Alémaniques, Reni Martens et Walter Marti. Mais il n’empêche que les conditions ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de la Sarine. Les cinéastes alémaniques travaillent dans une totale révolte et indépendance par rapport à un establishment qui est beaucoup plus dur du côté de Zurich que du côté romand. En Suisse alémanique, il y a une industrie du cinéma, avec la Praesens Film, la Gloria Film, etc. Or, les nouveaux cinéastes alémaniques veulent faire un cinéma totalement indépendant, libre. Ils y parviennent notamment via le documentaire d’Alexandre Seiler, <em>Siamo Italiani, </em>qui évoque l’émigration italienne en Suisse et le travail des saisonniers.</p> <p>Il n’y a pas de cinéma à l’époque en Suisse romande. Les romands, à l’instar de Tanner, Soutter et Goretta, travaillent eux pour la télévision, Ils créent leur cinéma en alternant documentaires et fictions autonomes réalisés avec le soutien de la télévision. Le Groupe 5 se fonde grâce à un financement garanti par la télévision romande de 50'000 francs par film. Cela ne va pas être le cas en Suisse alémanique. Là-bas, les nouveaux cinéastes sont vus comme des dangers publics. Contrairement à Tanner, Goretta et Reusser qui seront célébrés par exemple à Cannes, le nouveau cinéma alémanique aura de la peine à s’affirmer à l’international. L’Exposition nationale de 1964 va être un déclencheur de créativité. <em>Les Apprentis </em>de Tanner y sera montré. On pouvait y voir aussi la fameuse installation/projection des films d’Henri Brandt,<em> La Suisse s’interroge</em>. Un progressisme des salles et du public se fait jour plus rapidement en Suisse romande qu’en Suisse allemande. En Suisse italienne, le Festival de Locarno détient le monopole. Il vit sa révolution en 1967 quand Freddy Buache et Sandro Bianconi reprennent la direction. On y présente une programmation pointue des nouvelles vagues du monde entier. Quant aux cinéastes tessinois, ils n’existent presque pas à ce moment-là. Renato Berta a travaillé en Suisse, en Allemagne et en Italie. D’origine alémanique, mais vivant au Tessin, Villi Hermann est le premier Tessinois qui remporte un Léopard d’argent en 1977 avec son film <em>San Gottardo</em>. Présenté dans sa version restaurée par la Cinémathèque suisse il y a deux ans à Locarno, ce film traite de l’exploitation des deux tunnels du Gothard, le ferroviaire de 1900 et le routier d’aujourd’hui.</p> <p><strong>Sur quel terreau artistique et intellectuel a émergé l’œuvre de Fredi M. Murer?</strong></p> <p>Une très grande créativité régnait au niveau alémanique dans les années 1960. Murer est un des cinéastes les plus intéressants car il était aussi l’un des plus expérimentaux. Il a cherché à se démarquer du cinéma dominant de l’époque américain et alémanique. Ce dernier était représenté par le Heimat Film, avec ses déclinaisons bucoliques comme <em>Uli der Knecht, Uli der Pächter, Heidi, Heidi und Peter </em>de Franz Schnyder, Les nouveaux cinéastes alémaniques voulaient s’extraire de ce modèle. On se référait à la Suisse de l’accueil du mouvement Dada, au ferment culturel de l’entre-deux-guerres. Ce dernier s’était effrité, car les artistes étaient repartis aux Etats-Unis ou étaient parfois même retournés en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. D’un autre côté, il y avait les 'artistes intérieurs'. Ces personnes ont été rejetées ou internées de force, comme Armand Schulthess et Adolf Wölfli. Ils ont fini dans des asiles et ils ont été filmés, que ce soit par Fredi M. Murer ou par d’autres, comme Hans-Ulrich Schlumpf. Un des films très emblématiques pour la période est <em>Vision of a blind man</em> de Fredi M. Murer. Il a été filmé dans la ville de Zurich uniquement au son. L’idée était de montrer la ville telle qu’on la perçoit si on l’écoute sans la voir.</p> <p>Alexandre J. Seiler, Reni Mertens, Walter Marti et Jürg Hassler ont réalisé des films en marge. Mais ils vont trouver plus tard d’autres débouchés. Les Romands, eux, pouvaient réaliser des films dans des conditions meilleures, non seulement parce qu’ils travaillent à la télévision, mais parce qu’ils utilisent son matériel. Cette interaction entre le cinéma et le petit écran a eu une influence créative très importante. Les Alémaniques étaient, pour ainsi dire, dans un ghetto qui les empêchait de montrer des films. Dans ce contexte, il est très important d’évoquer le Festival du film de Soleure, qui démarre en 1966. Les Journées cinématographiques donnèrent une visibilité à des films expérimentaux de Suisse alémanique invisibles jusqu’alors. Elles ont joué un rôle essentiel de ciment de la profession.</p> <p><strong>Revenons au travail de Murer. Une nostalgie de l’enfance anime-t-elle son œuvre? Peut-on la comparer avec celle des cinéastes romands du Groupe 5?</strong></p> <p>Murer explore la ville. En même temps, il va très vite aussi interroger des montagnards. Il va faire ce grand écart que très peu de gens ont effectué, car les cinéastes de la nouvelle vague sont foncièrement des cinéastes urbains. Leur perception est celle de la ville déshumanisée.</p> <p>Cependant, Murer ne regarde pas les paysans comme les regarde, par exemple, la cinéaste Jacqueline Veuve. Ses héros sont comme des personnages de légende: mythiques, qui vont au-delà de leur identité contextuelle. Sa caméra ouvre à quelque chose d’universel. Il n’enferme pas ses personnages dans un cadre ethnographique trop restreint. Je rapprocherais Murer d’un cinéaste comme Jean Rouch, à l’instar de l’esprit qui prévaut dans les fiction-documentaires que ce dernier a construit avec ses camarades africains.</p> <p>Quant à la nostalgie pour l’enfance, elle s’affirme chez Murer après <em>Hohenfeuer. </em>En effet, dans ce dernier, le rapport à l'enfance est pénible et compliqué<em>. Vitus</em> et <em>Vollmond</em> sont cependant certainement des expressions d’un retour à l’enfance. <em>Vollmond </em>affirme que ce sont les enfants qui vont sauver le monde de son autodestruction. Par rapport aux cinéastes du Groupe 5, il va plus loin. Alain Tanner est très politique. Beaucoup de choses passent chez lui par le langage. Il travaille et se pose des questions ici et maintenant. Il n’utilise pas une vision de type dystopique comme Murer pour arriver à ses fins. Ensuite, il y a une dimension poétique et ironique dans le cinéma de Claude Goretta, comme cela peut être le cas dans son film <em>L’invitation</em>. Mais Goretta s’est plutôt tourné vers le passé pour parler d’aujourd’hui. Soutter, lui, s’intéresse à la psychologie et au présent. Son cinéma est très poétique. Il s’interroge aussi sur les voies de la création cinématographique. Le seul cinéaste du Groupe 5 vraiment comparable à Murer est Jean-Louis Roy. Ce dernier est le seul à réaliser un film d’espionnage totalement déjanté, <em>L’inconnu de Shandigor, </em>avec Serge Gainsbourg comme acteur<em>. </em>Et surtout avec <em>Black Out</em>, l’histoire de ce couple d’un certain âge qui, par peur de ce monde qui est train de s’écrouler autour d’eux, décide de se barricader à l’intérieur de sa villa de la banlieue genevoise. A l’instar de Roy, Murer exploite le registre du fantastique. Son sketch de <em>Swissmade</em> est une vraie petite science-fiction. <em>Grauzone</em> a été programmé par le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFF). Ce film est unique dans le paysage du cinéma suisse. Murer arrive, à partir du quotidien, à créer une mythologie autour de ses figures. En cela, ses films sont intemporels. Il est le seul cinéaste suisse à avoir approché de façon évidente le genre fantastique. Cela le rend vraiment unique, y compris au sein de ses camarades alémaniques (Markus Imhoof, Thomas Körfer, etc).</p> <hr /> <h2><strong>La mission du centre de recherche et d’archivage de Penthaz</strong></h2> <p>Inauguré officiellement le 6 septembre prochain, le centre de Penthaz est le premier bâtiment construit entièrement avec de l’argent de la Confédération destiné au cinéma en Suisse. Cinéastes, chercheurs, étudiants et toutes les personnes intéressées pourront ainsi accéder à la mémoire du cinéma suisse et du cinéma en Suisse. «Notre travail de conservation et de restauration est effectué avec l’aide, notamment, de Memoriav, de la RTS et de la SRF. Il concerne à la fois des films inconnus, des films d’entreprise, des films de commande ou encore d’autres films provenant d’archives privées, du Ciné-Journal suisse ou liés à des événements de l’histoire suisse, comme par exemple le premier film sur la Fête des Vignerons qui date de 1905», explique Frédéric Maire. La Cinémathèque suisse conserve l’un des dix plus grands patrimoines d’archives cinématographiques au monde avec la National Film Registry de la Library of Congress, le Gosfilmofond de Moscou, le British Film Institute à Londres, la Cinémathèque royale de Bruxelles, la Cineteca nazionale à Rome, etc. «L’activité débordante de Freddy Buache, son fondateur, et de ses collaborateurs explique que les archives se sont très vites enrichies de dons de cinéastes amis, de cinémathèques sœurs comme la Cinémathèque française. En plus de ces dons, il y a eu également des dépôts de distributeurs. Nous conservons non seulement des films mais aussi des affiches, des dossiers de presse, des correspondances de cinéastes, des scénarios et d’autres documents d’archives et même des objets comme, par exemple, une partie des marionnettes et des décors de <em>Ma vie de Courgette»</em>, conclut Frédéric Maire.</p> <hr /> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'restaurer-un-patrimoine-visionnaire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1871, 'homepage_order' => (int) 2128, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4837, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Migros: le trou dans les finances est pire qu’on l’a dit', 'subtitle' => 'Sur son site «Inside Paradeplatz», le journaliste spécialisé Lukas Hässig revient sur les annonces de Migros. Le résultat annuel légèrement positif n’est dû qu’à ceux, florissants, de sa filiale bancaire. Sans cela, la perte nette serait de 138 millions. ', 'subtitle_edition' => 'Sur son site «Inside Paradeplatz», le journaliste spécialisé Lukas Hässig revient sur les annonces de Migros. Le résultat annuel légèrement positif n’est dû qu’à ceux, florissants, de sa filiale bancaire. Sans cela, la perte nette serait de 138 millions. ', 'content' => '<p>A l’origine de ce trou dans les finances du géant orange, pour une grande part, les sommes folles consacrées à l’informatisation de l’entreprise. Deux projets de gestion des données, dits «One» et «Eiger» mobilisent depuis plusieurs années une armée d’informaticiens qui semble pourtant patauger: ces systèmes ne fonctionnent toujours pas à satisfaction. Notamment celui qui doit centraliser la structure du supermarché géant. Migros a ainsi perdu 80 millions de francs dans cette galère. </p> <p>«"One" est la même tragédie que "Eiger", entend-on. Ils y travaillent depuis 7 ans maintenant, mais à part les coûts effroyables, on ne peut pas compter grand-chose.»</p> <hr /> <h4><a href="https://insideparadeplatz.ch/2024/03/27/ohne-bank-schreibt-die-migros-128-millionen-verlust/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'migros-le-trou-pire-qu-on-l-a-dit', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 6, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4836, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le géant des mers est genevois', 'subtitle' => 'Dans «l'Agefi», Xavier Comtesse et Philippe Labouchère évoquent le succès peu connu d’une entreprise familiale établie à Genève: MSC (Mediterraneau Shopping Company). Devenu le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs (16 millions en 2022).', 'subtitle_edition' => 'Dans «l'Agefi», Xavier Comtesse et Philippe Labouchère évoquent le succès peu connu d’une entreprise familiale établie à Genève: MSC (Mediterraneau Shopping Company). Devenu le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs (16 millions en 2022).', 'content' => '<p>«Un exploit pour une société suisse sans accès à la mer!» Domaine autrefois dominé par la Grande-Bretagne. Chiffre d’affaires estimé à 83 milliards de francs, dont 35 de bénéfices. Des records ont été atteints durant la pandémie de Covid-19 et les chiffres se maintiennent depuis. On apprend qu'en 2022 l'entreprise a transporté presque 16 millions de conteneurs. Ce qui fait de MSC le propriétaire de la plus grande flotte du monde.</p> <p>Les données sont approximatives car MSC n’est pas cotée en bourse. Elle est dirigée par la famille italienne Aponte, établie au bout du lac depuis 1978. Et qui dit entreprise familiale dit pas d'obligation de transparence pour les données les plus sensibles et les chiffres. Pas d'actionnaires étrangers non plus. Tout se passe et se décide en famille.</p> <p>Avec de grandes ambitions. Et, ces dernières années, d’ambitieuses diversifications: participation financière au réseau ferroviaire italien Italo, au port de Hambourg, un service de transport aérien (MSC Cargo). Sur le continent africain aussi, avec le rachat des opérations de l'entreprise Bolloré. Et même, c’est plus inattendu, le rachat de Mediclinic, groupe privé international de santé, que vient de rejoindre l’ancien directeur des Hôpitaux universitaires de Genève, Bernard Levrat.</p> <hr /> <h4><a href="https://agefi.com/actualites/opinions/msc-un-geant-des-mers-qui-a-son-port-dattache-a-geneve" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-geant-des-mers-est-genevois', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 8, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4829, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Célébrer les fleurs de cerisier, ou la poésie de l'impermanence', 'subtitle' => 'Le hanami (« regarder les fleurs »), désigne la coutume traditionnelle japonaise qui consiste à apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier, qui fleurissent entre fin mars et début avril, marquant officiellement l’arrivée du printemps.', 'subtitle_edition' => 'Le hanami (« regarder les fleurs »), désigne la coutume traditionnelle japonaise qui consiste à apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier, qui fleurissent entre fin mars et début avril, marquant officiellement l’arrivée du printemps.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><span><a href="https://theconversation.com/profiles/malgorzata-gosia-k-citko-duplantis-1515126"><strong>Małgorzata (Gosia) K. Citko-DuPlantis</strong></a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-tennessee-688">University of Tennessee</a></em></span></p> <hr /> <p>Chaque année, de nombreuses personnes dans tout le Japon se rassemblent sous les cerisiers dans les parcs et les jardins pour un pique-nique de printemps afin de regarder les fleurs tomber tout en discutant avec leurs compagnons autour de boissons et d’en-cas de saison.</p> <p>Les fleurs sont toutefois éphémères et tombent généralement au bout d’une semaine. En effet, le <em>sakura</em>, nom donné au cerisier en japonais, est un <a href="https://www.google.com/books/edition/Mizue_Sawano_The_Art_of_the_Cherry_Tree/nHf8lxLOYsUC?hl=en">symbole de l’impermanence</a> reconnu au Japon et ailleurs.</p> <p>Divers festivals sont régulièrement organisés partout dans le monde pour célébrer cette floraison.</p> <p>En tant que <a href="https://wlc.utk.edu/?people=malgorzata-k-citko-duplantis">spécialiste de la littérature et de la culture japonaises prémodernes</a>, j’ai été initiée très tôt à la coutume d’admirer les cerisiers en fleurs. Il s’agit d’un rituel ancien qui a été célébré et décrit au Japon pendant des siècles et qui continue d’être un élément indispensable pour accueillir le printemps. Aux États-Unis, la tradition du <em>hanami</em> a commencé avec la plantation des premiers cerisiers à Washington DC en 1912 en tant que <a href="https://www.nps.gov/subjects/cherryblossom/history-of-the-cherry-trees.htm">cadeau d’amitié du Japon</a>.</p> <h3>Poésie sur la nature</h3> <p>La coutume d’observer les arbres en fleurs au printemps est arrivée au Japon en provenance du continent asiatique. L’observation des pruniers en fleurs, souvent au clair de lune, comme symbole de <a href="https://www.archwaypublishing.com/en/bookstore/bookdetails/799255-The-Plum-Blossom-of-Luojia-Mountain">force, vitalité et fin de l’hiver</a> était pratiquée en Chine depuis l’antiquité. Elle a été adoptée au Japon au cours du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>On trouve des exemples poétiques de pruniers en fleurs, ou <em>ume</em> en japonais, dans le <a href="https://www.kokugakuin.ac.jp/assets/uploads/2021/03/KJS2-2Oishi.pdf">« Man’yōshū »</a>, ou « recueil de dix mille feuilles », le plus ancien recueil de poésie japonaise, qui date du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>Wiebke Denecke, <a href="https://lit.mit.edu/denecke/">spécialiste des littératures d’Asie orientale</a>, explique que les poètes japonais classiques <a href="https://www.jstor.org/stable/25066837">écrivaient des poèmes sur les fleurs de prunier lorsqu’elles étaient en saison</a>. Leurs compositions ont façonné la poésie de cour japonaise, ou <em>waka</em>, qui est enracinée dans la nature et son cycle saisonnier constant.</p> <p>Cependant, c’est le <em>sakura</em>, et non le prunier, qui occupe une place particulière dans la culture japonaise. Les anthologies impériales de <em>waka</em> compilées au Japon entre 905 et 1439 de l’ère chrétienne contiennent généralement plus de poèmes printaniers composés sur les cerisiers en fleurs que sur les pruniers en fleurs.</p> <h3>Au cœur de la composition des <em>waka</em></h3> <p><a href="https://www.penguinrandomhouse.com/books/558474/the-sakura-obsession-by-naoko-abe/">La première exposition de cerisiers en fleurs</a> a été organisée par l’empereur Saga en 812 de l’ère chrétienne et est rapidement devenue un événement régulier à la cour impériale, souvent accompagné de musique, de nourriture et d’écriture de poèmes.</p> <p>Les cerisiers en fleurs sont devenus l’un des sujets habituels de composition des <em>waka</em>. En fait, j’ai commencé à étudier la poésie japonaise grâce à un poème sur le thème du <em>sakura</em> écrit par une poétesse classique, Izumi Shikibu, dont on pense qu’elle a activement composé des <em>waka</em> vers l’an 1000 de notre ère. Le poème est préfacé par la <a href="http://www.misawa-ac.jp/drama/daihon/genji/bunken/zoku.html">mémoire de son auteur</a>. Ce poème parle de son ancien amant qui souhaite revoir les cerisiers en fleurs avant qu’ils ne tombent.</p> <blockquote> <p>tō o koyo<br />saku to miru ma ni<br />chirinu beshi<br />tsuyu to hana to no<br />naka zo yo no naka</p> <p>Viens vite !<br />À peine commencent-elles à s’ouvrir<br />qu’elles doivent tomber.<br />Notre monde réside<br />dans la rosée au sommet des fleurs de cerisier.</p> </blockquote> <p>Ce poème n’est pas l’exemple le plus célèbre de <em>waka</em> sur les cerisiers en fleurs dans la poésie japonaise prémoderne, mais il contient des couches d’imagerie traditionnelle symbolisant l’impermanence. Il souligne qu’une fois écloses, les fleurs de cerisier sont destinées à tomber. Assister à leur chute est l’objectif même du <em>hanami</em>.</p> <p>La rosée est généralement interprétée comme un <a href="https://www.jstor.org/stable/2385169">symbole de larmes</a> dans le waka, mais elle peut également être lue de manière plus érotique comme une référence à d’autres <a href="https://uhpress.hawaii.edu/title/mapping-courtship-and-kinship-in-classical-japan-the-tale-of-genji-and-its-predecessors/">fluides corporels</a>. Une telle interprétation révèle que le poème est une allusion à une relation amoureuse, qui est aussi fragile que la rosée qui s’évapore sur les fleurs de cerisier qui tombent bientôt ; elle ne dure pas longtemps, il faut donc l’apprécier tant qu’elle existe.</p> <h4 style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/579998/original/file-20240305-18-vujctw.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Un arbre japonais en fleurs chargé de grappes de fleurs roses dans un jardin" /><em><span>Au Japon, les cerisiers en fleurs symbolisent l’impermanence ». zoomable=</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/25228175@N08/4549363374">Elvin/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/">CC BY-NC</a></span></em></h4> <p>Le poème peut également être interprété de manière plus générale : La rosée est un symbole de la vie humaine, et la chute des cerisiers en fleurs une métaphore de la mort.</p> <h3>Militarisé par l’Empire du Japon</h3> <p>La notion de chute des fleurs de cerisier a été utilisée par <a href="https://www.bloomsbury.com/us/imperial-japan-and-defeat-in-the-second-world-war-9781350246799/">l’Empire du Japon</a>, un État historique qui a existé de la restauration meiji en 1868 jusqu’à la promulgation de la Constitution du Japon en 1947. L’empire est connu pour la <a href="https://www.bloomsbury.com/uk/japanese-taiwan-9781472576743/">colonisation de Taïwan</a> et l’<a href="https://www.peterlang.com/document/1049131">annexion de la Corée</a> afin d’étendre ses territoires.</p> <p><a href="https://kokubunken.repo.nii.ac.jp/records/4747">Sasaki Nobutsuna</a>, un érudit des classiques japonais ayant des liens étroits avec la cour impériale, était un partisan de l’idéologie nationaliste de l’empire. En 1894, il a composé un long poème, <a href="https://dl.ndl.go.jp/pid/873478/1/10">« Shina seibatsu no uta »</a>, ou « Le chant de la conquête des Chinois », pour coïncider avec la première guerre sino-japonaise, qui a duré de 1894 à 1895. Le poème compare la chute des fleurs de cerisier au sacrifice des soldats japonais qui <a href="https://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/K/bo3656741.html">tombent au combat pour leur pays et leur empereur</a>.</p> <h3>La marchandisation de la saison</h3> <p>Dans le Japon contemporain, les cerisiers en fleurs sont célébrés par de nombreux membres de la société, et pas seulement par la cour impériale. Fleurissant autour du <a href="https://www.nbcbayarea.com/news/national-international/lunar-new-year-2024-how-to-celebrated/3447961/">Nouvel An lunaire</a> célébré dans le Japon prémoderne depuis des siècles, elles symbolisent les nouveaux départs dans tous les domaines de la vie.</p> <p>À l’époque contemporaine, les vendeurs ont transformé les cerisiers en fleurs en vendant du <a href="https://stories.starbucks.com/asia/stories/2024/sakura-season-starts-at-starbucks-japan-on-thursday-february-15/">thé, café</a>, de la <a href="https://japantoday.com/category/features/food/haagen-dazs-releases-two-new-seasonal-flavors">crème glacée</a>, des <a href="https://www.oenon.jp/news/2020/0205-1.html">boissons</a> ou des <a href="https://www.fujingaho.jp/gourmet/sweets/g43015580/fujingahonootoriyose-sakura-sweets20240215/">biscuits</a> aromatisés au <em>sakura</em>, transformant ainsi l’image de l’arbre en fleurs en une marque saisonnière. Les <a href="https://sakura.weathermap.jp/en.php">prévisions météorologiques</a> suivent la floraison des cerisiers pour s’assurer que tout le monde a une chance de participer à l’ancien rituel de l’observation.</p> <p>L’obsession des cerisiers en fleurs peut sembler triviale, mais le <em>hanami</em> rassemble les gens à une époque où la plupart des communications se font virtuellement et à distance, réunissant des membres de la famille, des amis, des collègues de travail et parfois même des étrangers, comme cela m’est arrivé lorsque je vivais au Japon.</p> <p>L’observation des <em>sakura</em> témoigne également de la relation unique que le Japon moderne entretient avec sa propre histoire. En même temps, cela nous rappelle que l’impermanence est peut-être la seule constante de la vie.</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Deux rangées de grands arbres avec des grappes de fleurs roses de part et d’autre d’une allée" /></a><em><span>Les cerisiers, avec leurs jolies fleurs, sont arrivés à Washington D.C. comme un cadeau du Japon.</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/dannyfowler/4469426717">Danny Navarro/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></em></h4> <p>Aujourd’hui, les cerisiers en fleurs sont célébrés au printemps <a href="https://localadventurer.com/places-to-see-cherry-blossoms-in-the-world/">partout dans le monde</a>, encourageant l’appréciation de l’impermanence par l’observation de la nature.<img src="https://counter.theconversation.com/content/225513/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/malgorzata-gosia-k-citko-duplantis-1515126">Małgorzata (Gosia) K. Citko-DuPlantis</a>, Assistant Professor in Japanese Literature and Culture, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-tennessee-688">University of Tennessee</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-l-impermanence', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 20, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4823, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Dérapage de la RTS?', 'subtitle' => 'Après l'émission «Les Beaux Parleurs» du 17 mars dernier, la RTS a exprimé des «regrets» pour les propos «outranciers» du chroniqueur Slobodan Despot, tenus à propos des pays baltes. Notre lectrice Myriam Demierre s'interroge: où s'arrête donc la liberté d'expression? Et que nous dit cet incident médiatique de la mission de service public dévolue à la RTS? ', 'subtitle_edition' => 'Après l'émission «Les Beaux Parleurs» du 17 mars dernier, la RTS a exprimé des «regrets» pour les propos «outranciers» du chroniqueur Slobodan Despot, tenus à propos des pays baltes. Notre lectrice Myriam Demierre s'interroge: où s'arrête donc la liberté d'expression? Et que nous dit cet incident médiatique de la mission de service public dévolue à la RTS? ', 'content' => '<p>L'émission «Les Beaux Parleurs» est, selon la RTS, «un talk show, spectacle de paroles: trois chroniqueurs et un humoriste revisitent l'actualité de la semaine écoulée sur le ton d'une dispute intelligente et spirituelle.» Bien…</p> <p>La RTS connaît très précisément le positionnement de Slobodan Despot sur la plupart des sujets qui peuvent être abordés dans cette émission et c’est précisément la raison pour laquelle elle a choisi d’en faire l’un de ses chroniqueurs. Pour respecter la «pluralité d’opinion» que lui impose sa charte.</p> <p>D'ailleurs, puisque la RTS semble avoir oublié pour quel poste elle a engagé Slobodan Despot, peut-être est-il bon de rappeler ce qu'est un chroniqueur (selon Wikipedia): «<em>A la différence du critique, le chroniqueur jouit d'une grande liberté. Il peut exprimer son opinion personnelle au cours de son travail et parler à la première personne</em>.»</p> <p>En l'occurrence, Slobodan Despot a énuméré des faits avérés, qui sont facilement vérifiables par toute personne faisant preuve d’un soupçon d’honnêteté intellectuelle. Ces faits étant exposés, il en a tiré des conclusions personnelles, avec lesquelles on peut être d’accord ou pas. C’est bien là l’essence d’un «talk-show» (puisque la RTS préfère présenter ses émissions en utilisant des termes anglophones plutôt que le terme, sans doute ringard, de débat). Slobodan Despot semble donc bel et bien avoir accompli comme il se doit le travail pour lequel le paie la RTS. Mais puisque la RTS estime nécessaire d’exprimer des «regrets» pour les «propos outranciers» tenus par Slobodan Despot, quelques questions s’imposent:</p> <p><strong>1.</strong> Pourquoi, si les propos n’y sont pas si libres que ça, l'émission «Les Beaux Parleurs» est-elle toujours présentée comme un «talk show» sur le site de la RTS?</p> <p><strong>2.</strong> Si la RTS juge bon d’exprimer ses «regrets» pour des «propos outranciers», il est à supposer que sa charte a été enfreinte par Slobodan Despot. Dans ce cas, il serait bon de spécifier aux <a href="https://www.24heures.ch/la-rts-regrette-les-propos-outranciers-de-slobodan-despot-739244121528" target="_blank" rel="noopener">lecteurs de <em>24 Heures</em></a> quels passages plus précisément. La charte de la RTS dit notamment ceci: «une responsabilité particulière dans la recherche de la vérité, l’impartialité, la pluralité et le respect de la personne.» En décrivant des éléments factuels, Slobodan Depot a fait preuve de recherche de la vérité. Il représente l’un des éléments nécessaires à la pluralité d’opinion censément chère à la RTS et n’a manqué de respect envers personne au travers de ses propos. Où est donc le problème? De quelle liberté d’expression et de quelle pluralité d’opinion la RTS se targue-t-elle exactement, si elle «regrette» des propos tenus par l’un de ses chroniqueurs?</p> <p><strong>3.</strong> De par sa «responsabilité particulière dans la recherche de la vérité», pourquoi la RTS n’a-t-elle pas spécifié aux journalistes de <em>24 Heures</em> que Slobodan Despot a décrit des événements factuels et avérés en donnant les sources y relatives?</p> <p><strong>4.</strong> S la RTS «regrette» les propos «outranciers» de Slobodan Despot, pourquoi n’a-t-elle pas fait de même lorsque Coline de Senarclens a déclaré dans cette même émission, le 25 février dernier, que «la binarité homme femme, c’est une idéologie (…) et anti-scientifique.» Cette déclaration pourrait être considérée comme un manque de respect envers l’immense majorité des Suisses romands qui ont encore le culot de penser qu’ils sont des hommes ou des femmes parce qu’ils sont nés hommes ou femmes. Certaines des personnes visées (notamment les 23'000 parents ayant signé la pétition du Collectif Parents) ont potentiellement pu se sentir agressées par ces propos. Elles n’en ont pas fait toute une histoire car elles savent que «Les Beaux Parleurs» est une émission de débat et que la liberté d’expression est (pardon, devrait être) l’un des piliers de toute démocratie qui se respecte.</p> <p><strong>5.</strong> Comment la RTS peut-elle justifier qu’elle remplit toujours son mandat de service public si elle décide de manière aléatoire (ou partiale?) de s’excuser pour certains propos, prétendument d’extrême droite, alors qu’elle ne s’excuse pas pour certains propos semblant relever de l’extrême gauche? Qui, au sein de la RTS, décide du moment auquel il faut ou non exprimer des «regrets»? Sur la base de quels critères?</p> <p><strong>6.</strong> Pourquoi exprimer des «regrets» pour des propos pouvant très éventuellement et en cherchant vraiment très très loin, heurter des citoyens des pays baltes uniquement? La RTS serait-elle donc un service public des pays baltes? Dans ce cas, pourquoi Serafe n’envoie-t-elle pas sa facture aux citoyens des pays baltes?</p> <p>Le peuple suisse va voter prochainement sur la question d’une baisse de la redevance. Nombre de citoyens ne se sentent plus représentés par le «service public». La RTS ferait bien d’y penser avant de se lancer précipitamment dans des «regrets» hors de propos, qui ne peuvent qu’attiser un manque de confiance grandissant au sein de la population.</p> <p>De plus, s'il est besoin de le rappeler, la liberté d'opinion est un droit fondamental garanti par l'article 16 de la Constitution. Une opinion ne devrait donc en aucun cas constituer un quelconque «dérapage» dans une démocratie digne de ce nom. Le battage médiatique fait autour des propos d'un chroniqueur interroge donc sur l'état de cette démocratie.</p> <p>Toute cette histoire est une non-affaire, qui me rappelle tristement deux autres non-affaires arrivées il y a pile trois ans et ressemblant en de nombreux points à celle-ci: quelqu’un a été payé pour effectuer un travail précis. Il accomplit ce travail selon les termes du contrat. Qu’on le laisse faire ce travail. Point final.</p> <h4 style="text-align: right;"><em>Myriam Demierre</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'derapage-de-la-rts', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 112, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 7, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 5925, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Centre de recherche Penthaz.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 8433209, 'md5' => '19fb0b747d8652a0569e83b2bacd5aab', 'width' => (int) 6656, 'height' => (int) 4992, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Centre de recherche et d’archivage de Penthaz.', 'author' => '', 'copyright' => '© Roger Frei. OFCL', 'path' => '1566997179_centrederecherchepenthaz.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.' $title = 'Honorer un patrimoine visionnaire' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 375, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'culture', 'slug' => 'culture', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
Emmanuel Deonna
Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale
Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard Lettre à Freddy Buache (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, Charles Mort ou Vif d’Alain Tanner (1969), Le Grand Soir de Francis Reusser (1976) et Grauzone de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.
Fredi M. Murer - Pardo a la Carriera, Locarno 2019. © Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini
BPLT: Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films Charles Mort ou Vif (1969) d’Alain Tanner, Le Grand soir (1976) de Francis Reusser et Grauzone (1979) de Fredi M. Murer?
F.M: Charles mort ou vif est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui apparaissent plus que pertinentes cinquante ans plus tard. Un autre moment fort du film est celui où il est question des résultats de la votation sur le droit de vote des femmes. A cette époque, il s’agissait de «science-fiction» car l’octroi du vote aux femmes n’avait pas encore eu lieu! Pour arriver à conserver l’original, il était indispensable d’effectuer un travail de restauration. A l’époque, le 16mm était gonflé en 35mm. Les copies sont charbonneuses, avec une perte de netteté due à leur duplication.
Charles Mort ou Vif a été l’une des premières sélections suisses au Festival de Cannes où il a été présenté à la Semaine de la critique. Il a remporté la même année, en 1969, le Léopard d’Or à Locarno. Ce fut la première récompense dans sa patrie pour Alain Tanner. A l’époque, le Festival était dirigé par Freddy Buache et Sandro Bianconi. C’est l’expression du nouveau cinéma suisse naissant. On y trouve Jean-Luc Bideau et Francis Reusser dans des rôles d’infirmiers imbuvables. Quant à Francis Reusser, nous avons présenté cette année Le Grand Soir. Reusser a fait Mai 68. Il a réalisé des cinés-tract. Il le dit volontiers, il était Mao-spontex. Reusser présentait pour sa part son film Vive la mort à la Semaine des réalisateurs de Cannes qui venait d’éclore en même temps que Tanner présentait Charles Mort ou Vif à la Semaine de la critique.
Huit ans plus tard, Francis Reusser tourne avec Le Grand Soir un film-réflexion à propos de ce qu’a été 68 et de ses désillusions. C’est un film charnière absolument passionnant et remarquable. Charles mort ou vif et Le Grand Soir sont deux films sur 68. Ils sont l’expression du même mouvement initial, mais vu d’une façon un peu différente.
En miroir de Charles mort ou vif, Grauzone de Fredi M. Murer est un film prophétique. Il s’agit d’une préfiguration de l’affaire des fiches. On ne connaissait pourtant pas encore l’ampleur du contrôle mené par la Confédération sur ses propres citoyens. C’est une critique extrêmement forte de la société répressive du contrôle d’alors. Le film montre cette idée de révolte qui va aboutir au mouvement Züri Brennt dans les années suivantes.
Olga Piazza dans Grauzone de Fredi M. Murer. © Collection Cinémathèque suisse
Les individus se sentent dans cette zone grise de contrôle absolu, dans laquelle ils n’ont pas le droit à la liberté, à la culture, à l’amour. Cependant, on connaît plutôt Fredi M. Murer pour son lien à la nature. Höhenfeuer, son chef-d’œuvre, a marqué les esprits. Parce qu’il a réalisé aussi Wir Bergler sind nicht schuld dass wir eigentlich da sind, Grüneberg ou Vollmond qui sont tous des films liés à la nature et à la réflexion écologique. On oublie ainsi que Murer est un des plus puissants cinéastes de l’enfermement urbain, à l’instar de Grauzone qui est un chef-d’œuvre absolu.
Les nouveaux cinéastes suisses manifestaient beaucoup de courage et d’indépendance d’esprit, car ils évoluaient dans un contexte culturel et commercial, suisse et international, peu favorable.
Ce nouveau cinéma suisse naît en effet d’une volonté de liberté extrêmement grande. Cependant, il ne faut pas confondre la Suisse allemande et la Suisse romande. Suisse allemands et Suisse romands se sont alliés pour qu’on aboutisse à la première loi sur le cinéma, adoptée par la Confédération en 1963. Les Alémaniques et les Romands se parlaient. Freddy Buache était là pour les aider et les accompagner. Les Apprentis de Tanner, présenté en 1964 pour le pavillon suisse, est produit par deux Alémaniques, Reni Martens et Walter Marti. Mais il n’empêche que les conditions ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de la Sarine. Les cinéastes alémaniques travaillent dans une totale révolte et indépendance par rapport à un establishment qui est beaucoup plus dur du côté de Zurich que du côté romand. En Suisse alémanique, il y a une industrie du cinéma, avec la Praesens Film, la Gloria Film, etc. Or, les nouveaux cinéastes alémaniques veulent faire un cinéma totalement indépendant, libre. Ils y parviennent notamment via le documentaire d’Alexandre Seiler, Siamo Italiani, qui évoque l’émigration italienne en Suisse et le travail des saisonniers.
Il n’y a pas de cinéma à l’époque en Suisse romande. Les romands, à l’instar de Tanner, Soutter et Goretta, travaillent eux pour la télévision, Ils créent leur cinéma en alternant documentaires et fictions autonomes réalisés avec le soutien de la télévision. Le Groupe 5 se fonde grâce à un financement garanti par la télévision romande de 50'000 francs par film. Cela ne va pas être le cas en Suisse alémanique. Là-bas, les nouveaux cinéastes sont vus comme des dangers publics. Contrairement à Tanner, Goretta et Reusser qui seront célébrés par exemple à Cannes, le nouveau cinéma alémanique aura de la peine à s’affirmer à l’international. L’Exposition nationale de 1964 va être un déclencheur de créativité. Les Apprentis de Tanner y sera montré. On pouvait y voir aussi la fameuse installation/projection des films d’Henri Brandt, La Suisse s’interroge. Un progressisme des salles et du public se fait jour plus rapidement en Suisse romande qu’en Suisse allemande. En Suisse italienne, le Festival de Locarno détient le monopole. Il vit sa révolution en 1967 quand Freddy Buache et Sandro Bianconi reprennent la direction. On y présente une programmation pointue des nouvelles vagues du monde entier. Quant aux cinéastes tessinois, ils n’existent presque pas à ce moment-là. Renato Berta a travaillé en Suisse, en Allemagne et en Italie. D’origine alémanique, mais vivant au Tessin, Villi Hermann est le premier Tessinois qui remporte un Léopard d’argent en 1977 avec son film San Gottardo. Présenté dans sa version restaurée par la Cinémathèque suisse il y a deux ans à Locarno, ce film traite de l’exploitation des deux tunnels du Gothard, le ferroviaire de 1900 et le routier d’aujourd’hui.
Sur quel terreau artistique et intellectuel a émergé l’œuvre de Fredi M. Murer?
Une très grande créativité régnait au niveau alémanique dans les années 1960. Murer est un des cinéastes les plus intéressants car il était aussi l’un des plus expérimentaux. Il a cherché à se démarquer du cinéma dominant de l’époque américain et alémanique. Ce dernier était représenté par le Heimat Film, avec ses déclinaisons bucoliques comme Uli der Knecht, Uli der Pächter, Heidi, Heidi und Peter de Franz Schnyder, Les nouveaux cinéastes alémaniques voulaient s’extraire de ce modèle. On se référait à la Suisse de l’accueil du mouvement Dada, au ferment culturel de l’entre-deux-guerres. Ce dernier s’était effrité, car les artistes étaient repartis aux Etats-Unis ou étaient parfois même retournés en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. D’un autre côté, il y avait les 'artistes intérieurs'. Ces personnes ont été rejetées ou internées de force, comme Armand Schulthess et Adolf Wölfli. Ils ont fini dans des asiles et ils ont été filmés, que ce soit par Fredi M. Murer ou par d’autres, comme Hans-Ulrich Schlumpf. Un des films très emblématiques pour la période est Vision of a blind man de Fredi M. Murer. Il a été filmé dans la ville de Zurich uniquement au son. L’idée était de montrer la ville telle qu’on la perçoit si on l’écoute sans la voir.
Alexandre J. Seiler, Reni Mertens, Walter Marti et Jürg Hassler ont réalisé des films en marge. Mais ils vont trouver plus tard d’autres débouchés. Les Romands, eux, pouvaient réaliser des films dans des conditions meilleures, non seulement parce qu’ils travaillent à la télévision, mais parce qu’ils utilisent son matériel. Cette interaction entre le cinéma et le petit écran a eu une influence créative très importante. Les Alémaniques étaient, pour ainsi dire, dans un ghetto qui les empêchait de montrer des films. Dans ce contexte, il est très important d’évoquer le Festival du film de Soleure, qui démarre en 1966. Les Journées cinématographiques donnèrent une visibilité à des films expérimentaux de Suisse alémanique invisibles jusqu’alors. Elles ont joué un rôle essentiel de ciment de la profession.
Revenons au travail de Murer. Une nostalgie de l’enfance anime-t-elle son œuvre? Peut-on la comparer avec celle des cinéastes romands du Groupe 5?
Murer explore la ville. En même temps, il va très vite aussi interroger des montagnards. Il va faire ce grand écart que très peu de gens ont effectué, car les cinéastes de la nouvelle vague sont foncièrement des cinéastes urbains. Leur perception est celle de la ville déshumanisée.
Cependant, Murer ne regarde pas les paysans comme les regarde, par exemple, la cinéaste Jacqueline Veuve. Ses héros sont comme des personnages de légende: mythiques, qui vont au-delà de leur identité contextuelle. Sa caméra ouvre à quelque chose d’universel. Il n’enferme pas ses personnages dans un cadre ethnographique trop restreint. Je rapprocherais Murer d’un cinéaste comme Jean Rouch, à l’instar de l’esprit qui prévaut dans les fiction-documentaires que ce dernier a construit avec ses camarades africains.
Quant à la nostalgie pour l’enfance, elle s’affirme chez Murer après Hohenfeuer. En effet, dans ce dernier, le rapport à l'enfance est pénible et compliqué. Vitus et Vollmond sont cependant certainement des expressions d’un retour à l’enfance. Vollmond affirme que ce sont les enfants qui vont sauver le monde de son autodestruction. Par rapport aux cinéastes du Groupe 5, il va plus loin. Alain Tanner est très politique. Beaucoup de choses passent chez lui par le langage. Il travaille et se pose des questions ici et maintenant. Il n’utilise pas une vision de type dystopique comme Murer pour arriver à ses fins. Ensuite, il y a une dimension poétique et ironique dans le cinéma de Claude Goretta, comme cela peut être le cas dans son film L’invitation. Mais Goretta s’est plutôt tourné vers le passé pour parler d’aujourd’hui. Soutter, lui, s’intéresse à la psychologie et au présent. Son cinéma est très poétique. Il s’interroge aussi sur les voies de la création cinématographique. Le seul cinéaste du Groupe 5 vraiment comparable à Murer est Jean-Louis Roy. Ce dernier est le seul à réaliser un film d’espionnage totalement déjanté, L’inconnu de Shandigor, avec Serge Gainsbourg comme acteur. Et surtout avec Black Out, l’histoire de ce couple d’un certain âge qui, par peur de ce monde qui est train de s’écrouler autour d’eux, décide de se barricader à l’intérieur de sa villa de la banlieue genevoise. A l’instar de Roy, Murer exploite le registre du fantastique. Son sketch de Swissmade est une vraie petite science-fiction. Grauzone a été programmé par le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFF). Ce film est unique dans le paysage du cinéma suisse. Murer arrive, à partir du quotidien, à créer une mythologie autour de ses figures. En cela, ses films sont intemporels. Il est le seul cinéaste suisse à avoir approché de façon évidente le genre fantastique. Cela le rend vraiment unique, y compris au sein de ses camarades alémaniques (Markus Imhoof, Thomas Körfer, etc).
La mission du centre de recherche et d’archivage de Penthaz
Inauguré officiellement le 6 septembre prochain, le centre de Penthaz est le premier bâtiment construit entièrement avec de l’argent de la Confédération destiné au cinéma en Suisse. Cinéastes, chercheurs, étudiants et toutes les personnes intéressées pourront ainsi accéder à la mémoire du cinéma suisse et du cinéma en Suisse. «Notre travail de conservation et de restauration est effectué avec l’aide, notamment, de Memoriav, de la RTS et de la SRF. Il concerne à la fois des films inconnus, des films d’entreprise, des films de commande ou encore d’autres films provenant d’archives privées, du Ciné-Journal suisse ou liés à des événements de l’histoire suisse, comme par exemple le premier film sur la Fête des Vignerons qui date de 1905», explique Frédéric Maire. La Cinémathèque suisse conserve l’un des dix plus grands patrimoines d’archives cinématographiques au monde avec la National Film Registry de la Library of Congress, le Gosfilmofond de Moscou, le British Film Institute à Londres, la Cinémathèque royale de Bruxelles, la Cineteca nazionale à Rome, etc. «L’activité débordante de Freddy Buache, son fondateur, et de ses collaborateurs explique que les archives se sont très vites enrichies de dons de cinéastes amis, de cinémathèques sœurs comme la Cinémathèque française. En plus de ces dons, il y a eu également des dépôts de distributeurs. Nous conservons non seulement des films mais aussi des affiches, des dossiers de presse, des correspondances de cinéastes, des scénarios et d’autres documents d’archives et même des objets comme, par exemple, une partie des marionnettes et des décors de Ma vie de Courgette», conclut Frédéric Maire.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => 'https://dev.bonpourlatete.com/like/1852', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1852, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire du cinéma', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'subtitle' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Emmanuel Deonna</strong></p> <p style="text-align: center;"><strong>Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale</strong></p> <hr /> <p>Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard <em>Lettre à Freddy Buache</em> (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, <em>Charles Mort ou Vif </em>d’Alain Tanner (1969), <em>Le Grand Soir</em> de Francis Reusser (1976) et <em>Grauzone </em>de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996364_fredimurerleopard2019_2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Fredi M. Murer - Pardo a la Carriera, Locarno 2019. <small>© Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini</small></h4> <p><strong>BPLT:</strong><strong> Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films <em>Charles Mort ou Vif </em>(1969) d’Alain Tanner, <em>Le Grand soir </em>(1976) de Francis Reusser et <em>Grauzone</em> (1979) de Fredi M. Murer? </strong></p> <p>F.M: <em>Charles mort ou vif</em> est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise<em></em>, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui apparaissent plus que pertinentes cinquante ans plus tard. Un autre moment fort du film est celui où il est question des résultats de la votation sur le droit de vote des femmes. A cette époque, il s’agissait de «science-fiction» car l’octroi du vote aux femmes n’avait pas encore eu lieu! Pour arriver à conserver l’original, il était indispensable d’effectuer un travail de restauration. A l’époque, le 16mm était gonflé en 35mm. Les copies sont charbonneuses, avec une perte de netteté due à leur duplication.</p> <p><em>Charles Mort ou Vif</em> a été l’une des premières sélections suisses au Festival de Cannes où il a été présenté à la Semaine de la critique. Il a remporté la même année, en 1969, le Léopard d’Or à Locarno. Ce fut la première récompense dans sa patrie pour Alain Tanner. A l’époque, le Festival était dirigé par Freddy Buache et Sandro Bianconi. C’est l’expression du nouveau cinéma suisse naissant. On y trouve Jean-Luc Bideau et Francis Reusser dans des rôles d’infirmiers imbuvables. Quant à Francis Reusser, nous avons présenté cette année <em>Le Grand Soir.</em> Reusser a fait Mai 68. Il a réalisé des cinés-tract. Il le dit volontiers, il était Mao-spontex. Reusser présentait pour sa part son film <em>Vive la mort </em>à la Semaine des réalisateurs de Cannes qui venait d’éclore en même temps que Tanner présentait <em>Charles Mort ou Vif</em> à la Semaine de la critique.</p> <p>Huit ans plus tard, Francis Reusser tourne avec <em>Le Grand Soir</em> un film-réflexion à propos de ce qu’a été 68 et de ses désillusions. C’est un film charnière absolument passionnant et remarquable. <em>Charles mort ou vif </em>et <em>Le Grand Soir</em> sont deux films sur 68. Ils sont l’expression du même mouvement initial, mais vu d’une façon un peu différente.</p> <p>En miroir de <em>Charles mort ou vif,</em> <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer est un film prophétique. Il s’agit d’une préfiguration de l’affaire des fiches. On ne connaissait pourtant pas encore l’ampleur du contrôle mené par la Confédération sur ses propres citoyens. C’est une critique extrêmement forte de la société répressive du contrôle d’alors. Le film montre cette idée de révolte qui va aboutir au mouvement <em>Züri Brennt</em> dans les années suivantes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996491_olgapiazza_grauzone_fredim.murer.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Olga Piazza dans <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer. <small>© Collection Cinémathèque suisse</small></h4> <p>Les individus se sentent dans cette zone grise de contrôle absolu, dans laquelle ils n’ont pas le droit à la liberté, à la culture, à l’amour. Cependant, on connaît plutôt Fredi M. Murer pour son lien à la nature. <em>Höhenfeuer,</em> son chef-d’œuvre, a marqué les esprits. Parce qu’il a réalisé aussi <em>Wir Bergler sind nicht schuld dass wir eigentlich da sind</em>, <em>Grüneberg</em> ou <em>Vollmond</em> qui sont tous des films liés à la nature et à la réflexion écologique. On oublie ainsi que Murer est un des plus puissants cinéastes de l’enfermement urbain, à l’instar de <em>Grauzone</em> qui est un chef-d’œuvre absolu.</p> <p><strong>Les nouveaux cinéastes suisses manifestaient beaucoup de courage et d’indépendance d’esprit, car ils évoluaient dans un contexte culturel et commercial, suisse et international, peu favorable. </strong></p> <p>Ce nouveau cinéma suisse naît en effet d’une volonté de liberté extrêmement grande. Cependant, il ne faut pas confondre la Suisse allemande et la Suisse romande. Suisse allemands et Suisse romands se sont alliés pour qu’on aboutisse à la première loi sur le cinéma, adoptée par la Confédération en 1963. Les Alémaniques et les Romands se parlaient. Freddy Buache était là pour les aider et les accompagner. <em>Les Apprentis </em>de Tanner, présenté en 1964 pour le pavillon suisse, est produit par deux Alémaniques, Reni Martens et Walter Marti. Mais il n’empêche que les conditions ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de la Sarine. Les cinéastes alémaniques travaillent dans une totale révolte et indépendance par rapport à un establishment qui est beaucoup plus dur du côté de Zurich que du côté romand. En Suisse alémanique, il y a une industrie du cinéma, avec la Praesens Film, la Gloria Film, etc. Or, les nouveaux cinéastes alémaniques veulent faire un cinéma totalement indépendant, libre. Ils y parviennent notamment via le documentaire d’Alexandre Seiler, <em>Siamo Italiani, </em>qui évoque l’émigration italienne en Suisse et le travail des saisonniers.</p> <p>Il n’y a pas de cinéma à l’époque en Suisse romande. Les romands, à l’instar de Tanner, Soutter et Goretta, travaillent eux pour la télévision, Ils créent leur cinéma en alternant documentaires et fictions autonomes réalisés avec le soutien de la télévision. Le Groupe 5 se fonde grâce à un financement garanti par la télévision romande de 50'000 francs par film. Cela ne va pas être le cas en Suisse alémanique. Là-bas, les nouveaux cinéastes sont vus comme des dangers publics. Contrairement à Tanner, Goretta et Reusser qui seront célébrés par exemple à Cannes, le nouveau cinéma alémanique aura de la peine à s’affirmer à l’international. L’Exposition nationale de 1964 va être un déclencheur de créativité. <em>Les Apprentis </em>de Tanner y sera montré. On pouvait y voir aussi la fameuse installation/projection des films d’Henri Brandt,<em> La Suisse s’interroge</em>. Un progressisme des salles et du public se fait jour plus rapidement en Suisse romande qu’en Suisse allemande. En Suisse italienne, le Festival de Locarno détient le monopole. Il vit sa révolution en 1967 quand Freddy Buache et Sandro Bianconi reprennent la direction. On y présente une programmation pointue des nouvelles vagues du monde entier. Quant aux cinéastes tessinois, ils n’existent presque pas à ce moment-là. Renato Berta a travaillé en Suisse, en Allemagne et en Italie. D’origine alémanique, mais vivant au Tessin, Villi Hermann est le premier Tessinois qui remporte un Léopard d’argent en 1977 avec son film <em>San Gottardo</em>. Présenté dans sa version restaurée par la Cinémathèque suisse il y a deux ans à Locarno, ce film traite de l’exploitation des deux tunnels du Gothard, le ferroviaire de 1900 et le routier d’aujourd’hui.</p> <p><strong>Sur quel terreau artistique et intellectuel a émergé l’œuvre de Fredi M. Murer?</strong></p> <p>Une très grande créativité régnait au niveau alémanique dans les années 1960. Murer est un des cinéastes les plus intéressants car il était aussi l’un des plus expérimentaux. Il a cherché à se démarquer du cinéma dominant de l’époque américain et alémanique. Ce dernier était représenté par le Heimat Film, avec ses déclinaisons bucoliques comme <em>Uli der Knecht, Uli der Pächter, Heidi, Heidi und Peter </em>de Franz Schnyder, Les nouveaux cinéastes alémaniques voulaient s’extraire de ce modèle. On se référait à la Suisse de l’accueil du mouvement Dada, au ferment culturel de l’entre-deux-guerres. Ce dernier s’était effrité, car les artistes étaient repartis aux Etats-Unis ou étaient parfois même retournés en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. D’un autre côté, il y avait les 'artistes intérieurs'. Ces personnes ont été rejetées ou internées de force, comme Armand Schulthess et Adolf Wölfli. Ils ont fini dans des asiles et ils ont été filmés, que ce soit par Fredi M. Murer ou par d’autres, comme Hans-Ulrich Schlumpf. Un des films très emblématiques pour la période est <em>Vision of a blind man</em> de Fredi M. Murer. Il a été filmé dans la ville de Zurich uniquement au son. L’idée était de montrer la ville telle qu’on la perçoit si on l’écoute sans la voir.</p> <p>Alexandre J. Seiler, Reni Mertens, Walter Marti et Jürg Hassler ont réalisé des films en marge. Mais ils vont trouver plus tard d’autres débouchés. Les Romands, eux, pouvaient réaliser des films dans des conditions meilleures, non seulement parce qu’ils travaillent à la télévision, mais parce qu’ils utilisent son matériel. Cette interaction entre le cinéma et le petit écran a eu une influence créative très importante. Les Alémaniques étaient, pour ainsi dire, dans un ghetto qui les empêchait de montrer des films. Dans ce contexte, il est très important d’évoquer le Festival du film de Soleure, qui démarre en 1966. Les Journées cinématographiques donnèrent une visibilité à des films expérimentaux de Suisse alémanique invisibles jusqu’alors. Elles ont joué un rôle essentiel de ciment de la profession.</p> <p><strong>Revenons au travail de Murer. Une nostalgie de l’enfance anime-t-elle son œuvre? Peut-on la comparer avec celle des cinéastes romands du Groupe 5?</strong></p> <p>Murer explore la ville. En même temps, il va très vite aussi interroger des montagnards. Il va faire ce grand écart que très peu de gens ont effectué, car les cinéastes de la nouvelle vague sont foncièrement des cinéastes urbains. Leur perception est celle de la ville déshumanisée.</p> <p>Cependant, Murer ne regarde pas les paysans comme les regarde, par exemple, la cinéaste Jacqueline Veuve. Ses héros sont comme des personnages de légende: mythiques, qui vont au-delà de leur identité contextuelle. Sa caméra ouvre à quelque chose d’universel. Il n’enferme pas ses personnages dans un cadre ethnographique trop restreint. Je rapprocherais Murer d’un cinéaste comme Jean Rouch, à l’instar de l’esprit qui prévaut dans les fiction-documentaires que ce dernier a construit avec ses camarades africains.</p> <p>Quant à la nostalgie pour l’enfance, elle s’affirme chez Murer après <em>Hohenfeuer. </em>En effet, dans ce dernier, le rapport à l'enfance est pénible et compliqué<em>. Vitus</em> et <em>Vollmond</em> sont cependant certainement des expressions d’un retour à l’enfance. <em>Vollmond </em>affirme que ce sont les enfants qui vont sauver le monde de son autodestruction. Par rapport aux cinéastes du Groupe 5, il va plus loin. Alain Tanner est très politique. Beaucoup de choses passent chez lui par le langage. Il travaille et se pose des questions ici et maintenant. Il n’utilise pas une vision de type dystopique comme Murer pour arriver à ses fins. Ensuite, il y a une dimension poétique et ironique dans le cinéma de Claude Goretta, comme cela peut être le cas dans son film <em>L’invitation</em>. Mais Goretta s’est plutôt tourné vers le passé pour parler d’aujourd’hui. Soutter, lui, s’intéresse à la psychologie et au présent. Son cinéma est très poétique. Il s’interroge aussi sur les voies de la création cinématographique. Le seul cinéaste du Groupe 5 vraiment comparable à Murer est Jean-Louis Roy. Ce dernier est le seul à réaliser un film d’espionnage totalement déjanté, <em>L’inconnu de Shandigor, </em>avec Serge Gainsbourg comme acteur<em>. </em>Et surtout avec <em>Black Out</em>, l’histoire de ce couple d’un certain âge qui, par peur de ce monde qui est train de s’écrouler autour d’eux, décide de se barricader à l’intérieur de sa villa de la banlieue genevoise. A l’instar de Roy, Murer exploite le registre du fantastique. Son sketch de <em>Swissmade</em> est une vraie petite science-fiction. <em>Grauzone</em> a été programmé par le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFF). Ce film est unique dans le paysage du cinéma suisse. Murer arrive, à partir du quotidien, à créer une mythologie autour de ses figures. En cela, ses films sont intemporels. Il est le seul cinéaste suisse à avoir approché de façon évidente le genre fantastique. Cela le rend vraiment unique, y compris au sein de ses camarades alémaniques (Markus Imhoof, Thomas Körfer, etc).</p> <hr /> <h2><strong>La mission du centre de recherche et d’archivage de Penthaz</strong></h2> <p>Inauguré officiellement le 6 septembre prochain, le centre de Penthaz est le premier bâtiment construit entièrement avec de l’argent de la Confédération destiné au cinéma en Suisse. Cinéastes, chercheurs, étudiants et toutes les personnes intéressées pourront ainsi accéder à la mémoire du cinéma suisse et du cinéma en Suisse. «Notre travail de conservation et de restauration est effectué avec l’aide, notamment, de Memoriav, de la RTS et de la SRF. Il concerne à la fois des films inconnus, des films d’entreprise, des films de commande ou encore d’autres films provenant d’archives privées, du Ciné-Journal suisse ou liés à des événements de l’histoire suisse, comme par exemple le premier film sur la Fête des Vignerons qui date de 1905», explique Frédéric Maire. La Cinémathèque suisse conserve l’un des dix plus grands patrimoines d’archives cinématographiques au monde avec la National Film Registry de la Library of Congress, le Gosfilmofond de Moscou, le British Film Institute à Londres, la Cinémathèque royale de Bruxelles, la Cineteca nazionale à Rome, etc. «L’activité débordante de Freddy Buache, son fondateur, et de ses collaborateurs explique que les archives se sont très vites enrichies de dons de cinéastes amis, de cinémathèques sœurs comme la Cinémathèque française. En plus de ces dons, il y a eu également des dépôts de distributeurs. Nous conservons non seulement des films mais aussi des affiches, des dossiers de presse, des correspondances de cinéastes, des scénarios et d’autres documents d’archives et même des objets comme, par exemple, une partie des marionnettes et des décors de <em>Ma vie de Courgette»</em>, conclut Frédéric Maire.</p> <hr /> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'restaurer-un-patrimoine-visionnaire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1871, 'homepage_order' => (int) 2128, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Bon pour la tête', 'description' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = 'https://dev.bonpourlatete.com/like/1852' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1852, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'CULTURE / Histoire du cinéma', 'title' => 'Honorer un patrimoine visionnaire', 'subtitle' => 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Emmanuel Deonna</strong></p> <p style="text-align: center;"><strong>Chercheur en sciences sociales, journaliste indépendant et Président de la Commission Migration, intégration et Genève internationale</strong></p> <hr /> <p>Le Festival du film de Locarno a rendu hommage au fondateur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, historien et critique de cinéma mondialement connu, disparu très récemment, par la projection sur la Piazza Grande du court-métrage de Jean-Luc Godard <em>Lettre à Freddy Buache</em> (1982). Trois versions restaurées de classiques du nouveau cinéma suisse, <em>Charles Mort ou Vif </em>d’Alain Tanner (1969), <em>Le Grand Soir</em> de Francis Reusser (1976) et <em>Grauzone </em>de Fredi M. Murer (1979) ont aussi été présentées par la Cinémathèque suisse durant le Festival. Enfin, Fredi M. Murer y a reçu un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion d’évoquer avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, quelques œuvres emblématiques du nouveau cinéma suisse ainsi que les missions de son institution à l’heure où l’on inaugure le nouveau centre de recherche et d’archivage de Penthaz.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996364_fredimurerleopard2019_2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Fredi M. Murer - Pardo a la Carriera, Locarno 2019. <small>© Locarno Film Festival/Massimo Pedrazzini</small></h4> <p><strong>BPLT:</strong><strong> Pouvez-vous nous expliquer l’importance des films <em>Charles Mort ou Vif </em>(1969) d’Alain Tanner, <em>Le Grand soir </em>(1976) de Francis Reusser et <em>Grauzone</em> (1979) de Fredi M. Murer? </strong></p> <p>F.M: <em>Charles mort ou vif</em> est un film d’une grande modernité. Pendant sa projection locarnaise<em></em>, une partie du public a applaudi une tirade de François Simon sur des questions écologiques qui apparaissent plus que pertinentes cinquante ans plus tard. Un autre moment fort du film est celui où il est question des résultats de la votation sur le droit de vote des femmes. A cette époque, il s’agissait de «science-fiction» car l’octroi du vote aux femmes n’avait pas encore eu lieu! Pour arriver à conserver l’original, il était indispensable d’effectuer un travail de restauration. A l’époque, le 16mm était gonflé en 35mm. Les copies sont charbonneuses, avec une perte de netteté due à leur duplication.</p> <p><em>Charles Mort ou Vif</em> a été l’une des premières sélections suisses au Festival de Cannes où il a été présenté à la Semaine de la critique. Il a remporté la même année, en 1969, le Léopard d’Or à Locarno. Ce fut la première récompense dans sa patrie pour Alain Tanner. A l’époque, le Festival était dirigé par Freddy Buache et Sandro Bianconi. C’est l’expression du nouveau cinéma suisse naissant. On y trouve Jean-Luc Bideau et Francis Reusser dans des rôles d’infirmiers imbuvables. Quant à Francis Reusser, nous avons présenté cette année <em>Le Grand Soir.</em> Reusser a fait Mai 68. Il a réalisé des cinés-tract. Il le dit volontiers, il était Mao-spontex. Reusser présentait pour sa part son film <em>Vive la mort </em>à la Semaine des réalisateurs de Cannes qui venait d’éclore en même temps que Tanner présentait <em>Charles Mort ou Vif</em> à la Semaine de la critique.</p> <p>Huit ans plus tard, Francis Reusser tourne avec <em>Le Grand Soir</em> un film-réflexion à propos de ce qu’a été 68 et de ses désillusions. C’est un film charnière absolument passionnant et remarquable. <em>Charles mort ou vif </em>et <em>Le Grand Soir</em> sont deux films sur 68. Ils sont l’expression du même mouvement initial, mais vu d’une façon un peu différente.</p> <p>En miroir de <em>Charles mort ou vif,</em> <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer est un film prophétique. Il s’agit d’une préfiguration de l’affaire des fiches. On ne connaissait pourtant pas encore l’ampleur du contrôle mené par la Confédération sur ses propres citoyens. C’est une critique extrêmement forte de la société répressive du contrôle d’alors. Le film montre cette idée de révolte qui va aboutir au mouvement <em>Züri Brennt</em> dans les années suivantes.</p> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1566996491_olgapiazza_grauzone_fredim.murer.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></h4> <h4 style="text-align: center;">Olga Piazza dans <em>Grauzone</em> de Fredi M. Murer. <small>© Collection Cinémathèque suisse</small></h4> <p>Les individus se sentent dans cette zone grise de contrôle absolu, dans laquelle ils n’ont pas le droit à la liberté, à la culture, à l’amour. Cependant, on connaît plutôt Fredi M. Murer pour son lien à la nature. <em>Höhenfeuer,</em> son chef-d’œuvre, a marqué les esprits. Parce qu’il a réalisé aussi <em>Wir Bergler sind nicht schuld dass wir eigentlich da sind</em>, <em>Grüneberg</em> ou <em>Vollmond</em> qui sont tous des films liés à la nature et à la réflexion écologique. On oublie ainsi que Murer est un des plus puissants cinéastes de l’enfermement urbain, à l’instar de <em>Grauzone</em> qui est un chef-d’œuvre absolu.</p> <p><strong>Les nouveaux cinéastes suisses manifestaient beaucoup de courage et d’indépendance d’esprit, car ils évoluaient dans un contexte culturel et commercial, suisse et international, peu favorable. </strong></p> <p>Ce nouveau cinéma suisse naît en effet d’une volonté de liberté extrêmement grande. Cependant, il ne faut pas confondre la Suisse allemande et la Suisse romande. Suisse allemands et Suisse romands se sont alliés pour qu’on aboutisse à la première loi sur le cinéma, adoptée par la Confédération en 1963. Les Alémaniques et les Romands se parlaient. Freddy Buache était là pour les aider et les accompagner. <em>Les Apprentis </em>de Tanner, présenté en 1964 pour le pavillon suisse, est produit par deux Alémaniques, Reni Martens et Walter Marti. Mais il n’empêche que les conditions ne sont pas les mêmes d’un côté et de l’autre de la Sarine. Les cinéastes alémaniques travaillent dans une totale révolte et indépendance par rapport à un establishment qui est beaucoup plus dur du côté de Zurich que du côté romand. En Suisse alémanique, il y a une industrie du cinéma, avec la Praesens Film, la Gloria Film, etc. Or, les nouveaux cinéastes alémaniques veulent faire un cinéma totalement indépendant, libre. Ils y parviennent notamment via le documentaire d’Alexandre Seiler, <em>Siamo Italiani, </em>qui évoque l’émigration italienne en Suisse et le travail des saisonniers.</p> <p>Il n’y a pas de cinéma à l’époque en Suisse romande. Les romands, à l’instar de Tanner, Soutter et Goretta, travaillent eux pour la télévision, Ils créent leur cinéma en alternant documentaires et fictions autonomes réalisés avec le soutien de la télévision. Le Groupe 5 se fonde grâce à un financement garanti par la télévision romande de 50'000 francs par film. Cela ne va pas être le cas en Suisse alémanique. Là-bas, les nouveaux cinéastes sont vus comme des dangers publics. Contrairement à Tanner, Goretta et Reusser qui seront célébrés par exemple à Cannes, le nouveau cinéma alémanique aura de la peine à s’affirmer à l’international. L’Exposition nationale de 1964 va être un déclencheur de créativité. <em>Les Apprentis </em>de Tanner y sera montré. On pouvait y voir aussi la fameuse installation/projection des films d’Henri Brandt,<em> La Suisse s’interroge</em>. Un progressisme des salles et du public se fait jour plus rapidement en Suisse romande qu’en Suisse allemande. En Suisse italienne, le Festival de Locarno détient le monopole. Il vit sa révolution en 1967 quand Freddy Buache et Sandro Bianconi reprennent la direction. On y présente une programmation pointue des nouvelles vagues du monde entier. Quant aux cinéastes tessinois, ils n’existent presque pas à ce moment-là. Renato Berta a travaillé en Suisse, en Allemagne et en Italie. D’origine alémanique, mais vivant au Tessin, Villi Hermann est le premier Tessinois qui remporte un Léopard d’argent en 1977 avec son film <em>San Gottardo</em>. Présenté dans sa version restaurée par la Cinémathèque suisse il y a deux ans à Locarno, ce film traite de l’exploitation des deux tunnels du Gothard, le ferroviaire de 1900 et le routier d’aujourd’hui.</p> <p><strong>Sur quel terreau artistique et intellectuel a émergé l’œuvre de Fredi M. Murer?</strong></p> <p>Une très grande créativité régnait au niveau alémanique dans les années 1960. Murer est un des cinéastes les plus intéressants car il était aussi l’un des plus expérimentaux. Il a cherché à se démarquer du cinéma dominant de l’époque américain et alémanique. Ce dernier était représenté par le Heimat Film, avec ses déclinaisons bucoliques comme <em>Uli der Knecht, Uli der Pächter, Heidi, Heidi und Peter </em>de Franz Schnyder, Les nouveaux cinéastes alémaniques voulaient s’extraire de ce modèle. On se référait à la Suisse de l’accueil du mouvement Dada, au ferment culturel de l’entre-deux-guerres. Ce dernier s’était effrité, car les artistes étaient repartis aux Etats-Unis ou étaient parfois même retournés en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. D’un autre côté, il y avait les 'artistes intérieurs'. Ces personnes ont été rejetées ou internées de force, comme Armand Schulthess et Adolf Wölfli. Ils ont fini dans des asiles et ils ont été filmés, que ce soit par Fredi M. Murer ou par d’autres, comme Hans-Ulrich Schlumpf. Un des films très emblématiques pour la période est <em>Vision of a blind man</em> de Fredi M. Murer. Il a été filmé dans la ville de Zurich uniquement au son. L’idée était de montrer la ville telle qu’on la perçoit si on l’écoute sans la voir.</p> <p>Alexandre J. Seiler, Reni Mertens, Walter Marti et Jürg Hassler ont réalisé des films en marge. Mais ils vont trouver plus tard d’autres débouchés. Les Romands, eux, pouvaient réaliser des films dans des conditions meilleures, non seulement parce qu’ils travaillent à la télévision, mais parce qu’ils utilisent son matériel. Cette interaction entre le cinéma et le petit écran a eu une influence créative très importante. Les Alémaniques étaient, pour ainsi dire, dans un ghetto qui les empêchait de montrer des films. Dans ce contexte, il est très important d’évoquer le Festival du film de Soleure, qui démarre en 1966. Les Journées cinématographiques donnèrent une visibilité à des films expérimentaux de Suisse alémanique invisibles jusqu’alors. Elles ont joué un rôle essentiel de ciment de la profession.</p> <p><strong>Revenons au travail de Murer. Une nostalgie de l’enfance anime-t-elle son œuvre? Peut-on la comparer avec celle des cinéastes romands du Groupe 5?</strong></p> <p>Murer explore la ville. En même temps, il va très vite aussi interroger des montagnards. Il va faire ce grand écart que très peu de gens ont effectué, car les cinéastes de la nouvelle vague sont foncièrement des cinéastes urbains. Leur perception est celle de la ville déshumanisée.</p> <p>Cependant, Murer ne regarde pas les paysans comme les regarde, par exemple, la cinéaste Jacqueline Veuve. Ses héros sont comme des personnages de légende: mythiques, qui vont au-delà de leur identité contextuelle. Sa caméra ouvre à quelque chose d’universel. Il n’enferme pas ses personnages dans un cadre ethnographique trop restreint. Je rapprocherais Murer d’un cinéaste comme Jean Rouch, à l’instar de l’esprit qui prévaut dans les fiction-documentaires que ce dernier a construit avec ses camarades africains.</p> <p>Quant à la nostalgie pour l’enfance, elle s’affirme chez Murer après <em>Hohenfeuer. </em>En effet, dans ce dernier, le rapport à l'enfance est pénible et compliqué<em>. Vitus</em> et <em>Vollmond</em> sont cependant certainement des expressions d’un retour à l’enfance. <em>Vollmond </em>affirme que ce sont les enfants qui vont sauver le monde de son autodestruction. Par rapport aux cinéastes du Groupe 5, il va plus loin. Alain Tanner est très politique. Beaucoup de choses passent chez lui par le langage. Il travaille et se pose des questions ici et maintenant. Il n’utilise pas une vision de type dystopique comme Murer pour arriver à ses fins. Ensuite, il y a une dimension poétique et ironique dans le cinéma de Claude Goretta, comme cela peut être le cas dans son film <em>L’invitation</em>. Mais Goretta s’est plutôt tourné vers le passé pour parler d’aujourd’hui. Soutter, lui, s’intéresse à la psychologie et au présent. Son cinéma est très poétique. Il s’interroge aussi sur les voies de la création cinématographique. Le seul cinéaste du Groupe 5 vraiment comparable à Murer est Jean-Louis Roy. Ce dernier est le seul à réaliser un film d’espionnage totalement déjanté, <em>L’inconnu de Shandigor, </em>avec Serge Gainsbourg comme acteur<em>. </em>Et surtout avec <em>Black Out</em>, l’histoire de ce couple d’un certain âge qui, par peur de ce monde qui est train de s’écrouler autour d’eux, décide de se barricader à l’intérieur de sa villa de la banlieue genevoise. A l’instar de Roy, Murer exploite le registre du fantastique. Son sketch de <em>Swissmade</em> est une vraie petite science-fiction. <em>Grauzone</em> a été programmé par le Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFF). Ce film est unique dans le paysage du cinéma suisse. Murer arrive, à partir du quotidien, à créer une mythologie autour de ses figures. En cela, ses films sont intemporels. Il est le seul cinéaste suisse à avoir approché de façon évidente le genre fantastique. Cela le rend vraiment unique, y compris au sein de ses camarades alémaniques (Markus Imhoof, Thomas Körfer, etc).</p> <hr /> <h2><strong>La mission du centre de recherche et d’archivage de Penthaz</strong></h2> <p>Inauguré officiellement le 6 septembre prochain, le centre de Penthaz est le premier bâtiment construit entièrement avec de l’argent de la Confédération destiné au cinéma en Suisse. Cinéastes, chercheurs, étudiants et toutes les personnes intéressées pourront ainsi accéder à la mémoire du cinéma suisse et du cinéma en Suisse. «Notre travail de conservation et de restauration est effectué avec l’aide, notamment, de Memoriav, de la RTS et de la SRF. Il concerne à la fois des films inconnus, des films d’entreprise, des films de commande ou encore d’autres films provenant d’archives privées, du Ciné-Journal suisse ou liés à des événements de l’histoire suisse, comme par exemple le premier film sur la Fête des Vignerons qui date de 1905», explique Frédéric Maire. La Cinémathèque suisse conserve l’un des dix plus grands patrimoines d’archives cinématographiques au monde avec la National Film Registry de la Library of Congress, le Gosfilmofond de Moscou, le British Film Institute à Londres, la Cinémathèque royale de Bruxelles, la Cineteca nazionale à Rome, etc. «L’activité débordante de Freddy Buache, son fondateur, et de ses collaborateurs explique que les archives se sont très vites enrichies de dons de cinéastes amis, de cinémathèques sœurs comme la Cinémathèque française. En plus de ces dons, il y a eu également des dépôts de distributeurs. Nous conservons non seulement des films mais aussi des affiches, des dossiers de presse, des correspondances de cinéastes, des scénarios et d’autres documents d’archives et même des objets comme, par exemple, une partie des marionnettes et des décors de <em>Ma vie de Courgette»</em>, conclut Frédéric Maire.</p> <hr /> <p> </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'restaurer-un-patrimoine-visionnaire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 628, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1871, 'homepage_order' => (int) 2128, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4837, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Migros: le trou dans les finances est pire qu’on l’a dit', 'subtitle' => 'Sur son site «Inside Paradeplatz», le journaliste spécialisé Lukas Hässig revient sur les annonces de Migros. Le résultat annuel légèrement positif n’est dû qu’à ceux, florissants, de sa filiale bancaire. Sans cela, la perte nette serait de 138 millions. ', 'subtitle_edition' => 'Sur son site «Inside Paradeplatz», le journaliste spécialisé Lukas Hässig revient sur les annonces de Migros. Le résultat annuel légèrement positif n’est dû qu’à ceux, florissants, de sa filiale bancaire. Sans cela, la perte nette serait de 138 millions. ', 'content' => '<p>A l’origine de ce trou dans les finances du géant orange, pour une grande part, les sommes folles consacrées à l’informatisation de l’entreprise. Deux projets de gestion des données, dits «One» et «Eiger» mobilisent depuis plusieurs années une armée d’informaticiens qui semble pourtant patauger: ces systèmes ne fonctionnent toujours pas à satisfaction. Notamment celui qui doit centraliser la structure du supermarché géant. Migros a ainsi perdu 80 millions de francs dans cette galère. </p> <p>«"One" est la même tragédie que "Eiger", entend-on. Ils y travaillent depuis 7 ans maintenant, mais à part les coûts effroyables, on ne peut pas compter grand-chose.»</p> <hr /> <h4><a href="https://insideparadeplatz.ch/2024/03/27/ohne-bank-schreibt-die-migros-128-millionen-verlust/" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'migros-le-trou-pire-qu-on-l-a-dit', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 6, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4836, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le géant des mers est genevois', 'subtitle' => 'Dans «l'Agefi», Xavier Comtesse et Philippe Labouchère évoquent le succès peu connu d’une entreprise familiale établie à Genève: MSC (Mediterraneau Shopping Company). Devenu le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs (16 millions en 2022).', 'subtitle_edition' => 'Dans «l'Agefi», Xavier Comtesse et Philippe Labouchère évoquent le succès peu connu d’une entreprise familiale établie à Genève: MSC (Mediterraneau Shopping Company). Devenu le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs (16 millions en 2022).', 'content' => '<p>«Un exploit pour une société suisse sans accès à la mer!» Domaine autrefois dominé par la Grande-Bretagne. Chiffre d’affaires estimé à 83 milliards de francs, dont 35 de bénéfices. Des records ont été atteints durant la pandémie de Covid-19 et les chiffres se maintiennent depuis. On apprend qu'en 2022 l'entreprise a transporté presque 16 millions de conteneurs. Ce qui fait de MSC le propriétaire de la plus grande flotte du monde.</p> <p>Les données sont approximatives car MSC n’est pas cotée en bourse. Elle est dirigée par la famille italienne Aponte, établie au bout du lac depuis 1978. Et qui dit entreprise familiale dit pas d'obligation de transparence pour les données les plus sensibles et les chiffres. Pas d'actionnaires étrangers non plus. Tout se passe et se décide en famille.</p> <p>Avec de grandes ambitions. Et, ces dernières années, d’ambitieuses diversifications: participation financière au réseau ferroviaire italien Italo, au port de Hambourg, un service de transport aérien (MSC Cargo). Sur le continent africain aussi, avec le rachat des opérations de l'entreprise Bolloré. Et même, c’est plus inattendu, le rachat de Mediclinic, groupe privé international de santé, que vient de rejoindre l’ancien directeur des Hôpitaux universitaires de Genève, Bernard Levrat.</p> <hr /> <h4><a href="https://agefi.com/actualites/opinions/msc-un-geant-des-mers-qui-a-son-port-dattache-a-geneve" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article original</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'le-geant-des-mers-est-genevois', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 8, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4829, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Célébrer les fleurs de cerisier, ou la poésie de l'impermanence', 'subtitle' => 'Le hanami (« regarder les fleurs »), désigne la coutume traditionnelle japonaise qui consiste à apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier, qui fleurissent entre fin mars et début avril, marquant officiellement l’arrivée du printemps.', 'subtitle_edition' => 'Le hanami (« regarder les fleurs »), désigne la coutume traditionnelle japonaise qui consiste à apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier, qui fleurissent entre fin mars et début avril, marquant officiellement l’arrivée du printemps.', 'content' => '<p style="text-align: center;"><span><a href="https://theconversation.com/profiles/malgorzata-gosia-k-citko-duplantis-1515126"><strong>Małgorzata (Gosia) K. Citko-DuPlantis</strong></a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-tennessee-688">University of Tennessee</a></em></span></p> <hr /> <p>Chaque année, de nombreuses personnes dans tout le Japon se rassemblent sous les cerisiers dans les parcs et les jardins pour un pique-nique de printemps afin de regarder les fleurs tomber tout en discutant avec leurs compagnons autour de boissons et d’en-cas de saison.</p> <p>Les fleurs sont toutefois éphémères et tombent généralement au bout d’une semaine. En effet, le <em>sakura</em>, nom donné au cerisier en japonais, est un <a href="https://www.google.com/books/edition/Mizue_Sawano_The_Art_of_the_Cherry_Tree/nHf8lxLOYsUC?hl=en">symbole de l’impermanence</a> reconnu au Japon et ailleurs.</p> <p>Divers festivals sont régulièrement organisés partout dans le monde pour célébrer cette floraison.</p> <p>En tant que <a href="https://wlc.utk.edu/?people=malgorzata-k-citko-duplantis">spécialiste de la littérature et de la culture japonaises prémodernes</a>, j’ai été initiée très tôt à la coutume d’admirer les cerisiers en fleurs. Il s’agit d’un rituel ancien qui a été célébré et décrit au Japon pendant des siècles et qui continue d’être un élément indispensable pour accueillir le printemps. Aux États-Unis, la tradition du <em>hanami</em> a commencé avec la plantation des premiers cerisiers à Washington DC en 1912 en tant que <a href="https://www.nps.gov/subjects/cherryblossom/history-of-the-cherry-trees.htm">cadeau d’amitié du Japon</a>.</p> <h3>Poésie sur la nature</h3> <p>La coutume d’observer les arbres en fleurs au printemps est arrivée au Japon en provenance du continent asiatique. L’observation des pruniers en fleurs, souvent au clair de lune, comme symbole de <a href="https://www.archwaypublishing.com/en/bookstore/bookdetails/799255-The-Plum-Blossom-of-Luojia-Mountain">force, vitalité et fin de l’hiver</a> était pratiquée en Chine depuis l’antiquité. Elle a été adoptée au Japon au cours du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>On trouve des exemples poétiques de pruniers en fleurs, ou <em>ume</em> en japonais, dans le <a href="https://www.kokugakuin.ac.jp/assets/uploads/2021/03/KJS2-2Oishi.pdf">« Man’yōshū »</a>, ou « recueil de dix mille feuilles », le plus ancien recueil de poésie japonaise, qui date du VIII<sup>e</sup> siècle.</p> <p>Wiebke Denecke, <a href="https://lit.mit.edu/denecke/">spécialiste des littératures d’Asie orientale</a>, explique que les poètes japonais classiques <a href="https://www.jstor.org/stable/25066837">écrivaient des poèmes sur les fleurs de prunier lorsqu’elles étaient en saison</a>. Leurs compositions ont façonné la poésie de cour japonaise, ou <em>waka</em>, qui est enracinée dans la nature et son cycle saisonnier constant.</p> <p>Cependant, c’est le <em>sakura</em>, et non le prunier, qui occupe une place particulière dans la culture japonaise. Les anthologies impériales de <em>waka</em> compilées au Japon entre 905 et 1439 de l’ère chrétienne contiennent généralement plus de poèmes printaniers composés sur les cerisiers en fleurs que sur les pruniers en fleurs.</p> <h3>Au cœur de la composition des <em>waka</em></h3> <p><a href="https://www.penguinrandomhouse.com/books/558474/the-sakura-obsession-by-naoko-abe/">La première exposition de cerisiers en fleurs</a> a été organisée par l’empereur Saga en 812 de l’ère chrétienne et est rapidement devenue un événement régulier à la cour impériale, souvent accompagné de musique, de nourriture et d’écriture de poèmes.</p> <p>Les cerisiers en fleurs sont devenus l’un des sujets habituels de composition des <em>waka</em>. En fait, j’ai commencé à étudier la poésie japonaise grâce à un poème sur le thème du <em>sakura</em> écrit par une poétesse classique, Izumi Shikibu, dont on pense qu’elle a activement composé des <em>waka</em> vers l’an 1000 de notre ère. Le poème est préfacé par la <a href="http://www.misawa-ac.jp/drama/daihon/genji/bunken/zoku.html">mémoire de son auteur</a>. Ce poème parle de son ancien amant qui souhaite revoir les cerisiers en fleurs avant qu’ils ne tombent.</p> <blockquote> <p>tō o koyo<br />saku to miru ma ni<br />chirinu beshi<br />tsuyu to hana to no<br />naka zo yo no naka</p> <p>Viens vite !<br />À peine commencent-elles à s’ouvrir<br />qu’elles doivent tomber.<br />Notre monde réside<br />dans la rosée au sommet des fleurs de cerisier.</p> </blockquote> <p>Ce poème n’est pas l’exemple le plus célèbre de <em>waka</em> sur les cerisiers en fleurs dans la poésie japonaise prémoderne, mais il contient des couches d’imagerie traditionnelle symbolisant l’impermanence. Il souligne qu’une fois écloses, les fleurs de cerisier sont destinées à tomber. Assister à leur chute est l’objectif même du <em>hanami</em>.</p> <p>La rosée est généralement interprétée comme un <a href="https://www.jstor.org/stable/2385169">symbole de larmes</a> dans le waka, mais elle peut également être lue de manière plus érotique comme une référence à d’autres <a href="https://uhpress.hawaii.edu/title/mapping-courtship-and-kinship-in-classical-japan-the-tale-of-genji-and-its-predecessors/">fluides corporels</a>. Une telle interprétation révèle que le poème est une allusion à une relation amoureuse, qui est aussi fragile que la rosée qui s’évapore sur les fleurs de cerisier qui tombent bientôt ; elle ne dure pas longtemps, il faut donc l’apprécier tant qu’elle existe.</p> <h4 style="text-align: center;"><img src="https://images.theconversation.com/files/579998/original/file-20240305-18-vujctw.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Un arbre japonais en fleurs chargé de grappes de fleurs roses dans un jardin" /><em><span>Au Japon, les cerisiers en fleurs symbolisent l’impermanence ». zoomable=</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/25228175@N08/4549363374">Elvin/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/">CC BY-NC</a></span></em></h4> <p>Le poème peut également être interprété de manière plus générale : La rosée est un symbole de la vie humaine, et la chute des cerisiers en fleurs une métaphore de la mort.</p> <h3>Militarisé par l’Empire du Japon</h3> <p>La notion de chute des fleurs de cerisier a été utilisée par <a href="https://www.bloomsbury.com/us/imperial-japan-and-defeat-in-the-second-world-war-9781350246799/">l’Empire du Japon</a>, un État historique qui a existé de la restauration meiji en 1868 jusqu’à la promulgation de la Constitution du Japon en 1947. L’empire est connu pour la <a href="https://www.bloomsbury.com/uk/japanese-taiwan-9781472576743/">colonisation de Taïwan</a> et l’<a href="https://www.peterlang.com/document/1049131">annexion de la Corée</a> afin d’étendre ses territoires.</p> <p><a href="https://kokubunken.repo.nii.ac.jp/records/4747">Sasaki Nobutsuna</a>, un érudit des classiques japonais ayant des liens étroits avec la cour impériale, était un partisan de l’idéologie nationaliste de l’empire. En 1894, il a composé un long poème, <a href="https://dl.ndl.go.jp/pid/873478/1/10">« Shina seibatsu no uta »</a>, ou « Le chant de la conquête des Chinois », pour coïncider avec la première guerre sino-japonaise, qui a duré de 1894 à 1895. Le poème compare la chute des fleurs de cerisier au sacrifice des soldats japonais qui <a href="https://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/K/bo3656741.html">tombent au combat pour leur pays et leur empereur</a>.</p> <h3>La marchandisation de la saison</h3> <p>Dans le Japon contemporain, les cerisiers en fleurs sont célébrés par de nombreux membres de la société, et pas seulement par la cour impériale. Fleurissant autour du <a href="https://www.nbcbayarea.com/news/national-international/lunar-new-year-2024-how-to-celebrated/3447961/">Nouvel An lunaire</a> célébré dans le Japon prémoderne depuis des siècles, elles symbolisent les nouveaux départs dans tous les domaines de la vie.</p> <p>À l’époque contemporaine, les vendeurs ont transformé les cerisiers en fleurs en vendant du <a href="https://stories.starbucks.com/asia/stories/2024/sakura-season-starts-at-starbucks-japan-on-thursday-february-15/">thé, café</a>, de la <a href="https://japantoday.com/category/features/food/haagen-dazs-releases-two-new-seasonal-flavors">crème glacée</a>, des <a href="https://www.oenon.jp/news/2020/0205-1.html">boissons</a> ou des <a href="https://www.fujingaho.jp/gourmet/sweets/g43015580/fujingahonootoriyose-sakura-sweets20240215/">biscuits</a> aromatisés au <em>sakura</em>, transformant ainsi l’image de l’arbre en fleurs en une marque saisonnière. Les <a href="https://sakura.weathermap.jp/en.php">prévisions météorologiques</a> suivent la floraison des cerisiers pour s’assurer que tout le monde a une chance de participer à l’ancien rituel de l’observation.</p> <p>L’obsession des cerisiers en fleurs peut sembler triviale, mais le <em>hanami</em> rassemble les gens à une époque où la plupart des communications se font virtuellement et à distance, réunissant des membres de la famille, des amis, des collègues de travail et parfois même des étrangers, comme cela m’est arrivé lorsque je vivais au Japon.</p> <p>L’observation des <em>sakura</em> témoigne également de la relation unique que le Japon moderne entretient avec sa propre histoire. En même temps, cela nous rappelle que l’impermanence est peut-être la seule constante de la vie.</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/580005/original/file-20240305-23810-vdbysn.jpg?ixlib=rb-1.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="Deux rangées de grands arbres avec des grappes de fleurs roses de part et d’autre d’une allée" /></a><em><span>Les cerisiers, avec leurs jolies fleurs, sont arrivés à Washington D.C. comme un cadeau du Japon.</span> <span><a href="https://www.flickr.com/photos/dannyfowler/4469426717">Danny Navarro/Flickr</a>, <a href="http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/">CC BY-SA</a></span></em></h4> <p>Aujourd’hui, les cerisiers en fleurs sont célébrés au printemps <a href="https://localadventurer.com/places-to-see-cherry-blossoms-in-the-world/">partout dans le monde</a>, encourageant l’appréciation de l’impermanence par l’observation de la nature.<img src="https://counter.theconversation.com/content/225513/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/malgorzata-gosia-k-citko-duplantis-1515126">Małgorzata (Gosia) K. Citko-DuPlantis</a>, Assistant Professor in Japanese Literature and Culture, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/university-of-tennessee-688">University of Tennessee</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. Lire l’<a href="https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513">article original</a>.</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-l-impermanence', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 20, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/celebrer-les-fleurs-de-cerisier-ou-la-poesie-de-limpermanence-225513', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4823, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Dérapage de la RTS?', 'subtitle' => 'Après l'émission «Les Beaux Parleurs» du 17 mars dernier, la RTS a exprimé des «regrets» pour les propos «outranciers» du chroniqueur Slobodan Despot, tenus à propos des pays baltes. Notre lectrice Myriam Demierre s'interroge: où s'arrête donc la liberté d'expression? Et que nous dit cet incident médiatique de la mission de service public dévolue à la RTS? ', 'subtitle_edition' => 'Après l'émission «Les Beaux Parleurs» du 17 mars dernier, la RTS a exprimé des «regrets» pour les propos «outranciers» du chroniqueur Slobodan Despot, tenus à propos des pays baltes. Notre lectrice Myriam Demierre s'interroge: où s'arrête donc la liberté d'expression? Et que nous dit cet incident médiatique de la mission de service public dévolue à la RTS? ', 'content' => '<p>L'émission «Les Beaux Parleurs» est, selon la RTS, «un talk show, spectacle de paroles: trois chroniqueurs et un humoriste revisitent l'actualité de la semaine écoulée sur le ton d'une dispute intelligente et spirituelle.» Bien…</p> <p>La RTS connaît très précisément le positionnement de Slobodan Despot sur la plupart des sujets qui peuvent être abordés dans cette émission et c’est précisément la raison pour laquelle elle a choisi d’en faire l’un de ses chroniqueurs. Pour respecter la «pluralité d’opinion» que lui impose sa charte.</p> <p>D'ailleurs, puisque la RTS semble avoir oublié pour quel poste elle a engagé Slobodan Despot, peut-être est-il bon de rappeler ce qu'est un chroniqueur (selon Wikipedia): «<em>A la différence du critique, le chroniqueur jouit d'une grande liberté. Il peut exprimer son opinion personnelle au cours de son travail et parler à la première personne</em>.»</p> <p>En l'occurrence, Slobodan Despot a énuméré des faits avérés, qui sont facilement vérifiables par toute personne faisant preuve d’un soupçon d’honnêteté intellectuelle. Ces faits étant exposés, il en a tiré des conclusions personnelles, avec lesquelles on peut être d’accord ou pas. C’est bien là l’essence d’un «talk-show» (puisque la RTS préfère présenter ses émissions en utilisant des termes anglophones plutôt que le terme, sans doute ringard, de débat). Slobodan Despot semble donc bel et bien avoir accompli comme il se doit le travail pour lequel le paie la RTS. Mais puisque la RTS estime nécessaire d’exprimer des «regrets» pour les «propos outranciers» tenus par Slobodan Despot, quelques questions s’imposent:</p> <p><strong>1.</strong> Pourquoi, si les propos n’y sont pas si libres que ça, l'émission «Les Beaux Parleurs» est-elle toujours présentée comme un «talk show» sur le site de la RTS?</p> <p><strong>2.</strong> Si la RTS juge bon d’exprimer ses «regrets» pour des «propos outranciers», il est à supposer que sa charte a été enfreinte par Slobodan Despot. Dans ce cas, il serait bon de spécifier aux <a href="https://www.24heures.ch/la-rts-regrette-les-propos-outranciers-de-slobodan-despot-739244121528" target="_blank" rel="noopener">lecteurs de <em>24 Heures</em></a> quels passages plus précisément. La charte de la RTS dit notamment ceci: «une responsabilité particulière dans la recherche de la vérité, l’impartialité, la pluralité et le respect de la personne.» En décrivant des éléments factuels, Slobodan Depot a fait preuve de recherche de la vérité. Il représente l’un des éléments nécessaires à la pluralité d’opinion censément chère à la RTS et n’a manqué de respect envers personne au travers de ses propos. Où est donc le problème? De quelle liberté d’expression et de quelle pluralité d’opinion la RTS se targue-t-elle exactement, si elle «regrette» des propos tenus par l’un de ses chroniqueurs?</p> <p><strong>3.</strong> De par sa «responsabilité particulière dans la recherche de la vérité», pourquoi la RTS n’a-t-elle pas spécifié aux journalistes de <em>24 Heures</em> que Slobodan Despot a décrit des événements factuels et avérés en donnant les sources y relatives?</p> <p><strong>4.</strong> S la RTS «regrette» les propos «outranciers» de Slobodan Despot, pourquoi n’a-t-elle pas fait de même lorsque Coline de Senarclens a déclaré dans cette même émission, le 25 février dernier, que «la binarité homme femme, c’est une idéologie (…) et anti-scientifique.» Cette déclaration pourrait être considérée comme un manque de respect envers l’immense majorité des Suisses romands qui ont encore le culot de penser qu’ils sont des hommes ou des femmes parce qu’ils sont nés hommes ou femmes. Certaines des personnes visées (notamment les 23'000 parents ayant signé la pétition du Collectif Parents) ont potentiellement pu se sentir agressées par ces propos. Elles n’en ont pas fait toute une histoire car elles savent que «Les Beaux Parleurs» est une émission de débat et que la liberté d’expression est (pardon, devrait être) l’un des piliers de toute démocratie qui se respecte.</p> <p><strong>5.</strong> Comment la RTS peut-elle justifier qu’elle remplit toujours son mandat de service public si elle décide de manière aléatoire (ou partiale?) de s’excuser pour certains propos, prétendument d’extrême droite, alors qu’elle ne s’excuse pas pour certains propos semblant relever de l’extrême gauche? Qui, au sein de la RTS, décide du moment auquel il faut ou non exprimer des «regrets»? Sur la base de quels critères?</p> <p><strong>6.</strong> Pourquoi exprimer des «regrets» pour des propos pouvant très éventuellement et en cherchant vraiment très très loin, heurter des citoyens des pays baltes uniquement? La RTS serait-elle donc un service public des pays baltes? Dans ce cas, pourquoi Serafe n’envoie-t-elle pas sa facture aux citoyens des pays baltes?</p> <p>Le peuple suisse va voter prochainement sur la question d’une baisse de la redevance. Nombre de citoyens ne se sentent plus représentés par le «service public». La RTS ferait bien d’y penser avant de se lancer précipitamment dans des «regrets» hors de propos, qui ne peuvent qu’attiser un manque de confiance grandissant au sein de la population.</p> <p>De plus, s'il est besoin de le rappeler, la liberté d'opinion est un droit fondamental garanti par l'article 16 de la Constitution. Une opinion ne devrait donc en aucun cas constituer un quelconque «dérapage» dans une démocratie digne de ce nom. Le battage médiatique fait autour des propos d'un chroniqueur interroge donc sur l'état de cette démocratie.</p> <p>Toute cette histoire est une non-affaire, qui me rappelle tristement deux autres non-affaires arrivées il y a pile trois ans et ressemblant en de nombreux points à celle-ci: quelqu’un a été payé pour effectuer un travail précis. Il accomplit ce travail selon les termes du contrat. Qu’on le laisse faire ce travail. Point final.</p> <h4 style="text-align: right;"><em>Myriam Demierre</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'derapage-de-la-rts', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 112, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 7, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 5925, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Centre de recherche Penthaz.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 8433209, 'md5' => '19fb0b747d8652a0569e83b2bacd5aab', 'width' => (int) 6656, 'height' => (int) 4992, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Centre de recherche et d’archivage de Penthaz.', 'author' => '', 'copyright' => '© Roger Frei. OFCL', 'path' => '1566997179_centrederecherchepenthaz.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Bon pour la tête' $description = 'A l'occasion de l'inauguration du centre de recherche et d'archivage cinématographique de Penthaz, qui aura lieu les 6 et 7 septembre prochains, Bon pour la tête s'est entretenu avec Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque suisse, qui livre ses analyses entre deux sauts dans le temps.' $title = 'Honorer un patrimoine visionnaire' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 375, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'culture', 'slug' => 'culture', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire