Actuel / Sénégal: des Africains se mobilisent contre les dangers de l’émigration clandestine
En 2017, 3000 Sénégalais ont été rapatriés par l’OIM, le plus souvent au départ de la Libye.
© 2018 Bon pour la tête / Yves Magat
«C’est la perte de mon fils unique en mer qui m’a rendue sensible à la question de l’émigration irrégulière. Je ne veux pas que cette expérience arrive à d’autres femmes». Yayi Bayam Diouf est une Sénégalaise débordante d’énergie mais elle garde sur son visage la douleur ressentie lorsqu’en 2006 son fils de 27 ans, Alioune, disparaît avec 80 autres migrants en tentant la traversée vers les îles espagnoles des Canaries. Après cette tragédie, elle décide de créer le Collectif des femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine (COFLEC). Avec une énergie et un charisme impressionnants, Yayi Bayam Diouf agit d’abord au niveau de son village de Thiaroye-sur-Mer près de Dakar puis dans tout le Sénégal. Ses deux objectifs: formation et information. Son action lui a valu l’an dernier la médaille d’or du Crans Montana Forum.
Yayi Bayam Diouf: «Il y a beaucoup d’opportunités pour pouvoir rester au pays.» © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat
«Maman Yayi» me reçoit dans une cour transformée en lieu de formation pour une vingtaine de femmes toutes impeccablement équipées d’une blouse bleu foncé et d’une sorte de capuchon de la même couleur. Je pense d’abord à une formation de personnel de santé mais je découvre vite qu’il s’agit d’un atelier pour apprendre le séchage du poisson et des fruits de mer. Sur de grandes tables, des caisses de poissons recouverts d’un voile contre les mouches sont en phase de séchage. Le débit de Yayi Bayam Diouf en wolof s’accélère, ponctué de signes d’approbation des stagiaires. Elle-même est une spécialiste en la matière. «Aujourd’hui, me dit-elle, c’est une formation de femmes pour la transformation de produits halieutiques. Si les mamans ont un meilleur revenu, leurs fils seront moins incités à émigrer.»
Formation au séchage des poissons. © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat
Une des participantes confirme: «Lorsqu’un jeune homme se lève le matin pour déjeuner et doit demander de l’argent à sa mère en difficulté, il finit par prendre la pirogue pour l’Europe.» Yayi Bayam Diouf ne se fait guère d’illusions sur l’aide des pouvoirs publics et préfère agir à la base: «Former les femmes c’est normalement le rôle de l’état. Mais il faut que je fasse d’abord quelque chose moi-même comme citoyenne respectée et responsable avant d’interpeller l’état. Si on reste du 1er janvier au 31 décembre à regarder ce que fait le gouvernement on n’arrivera pas à s’en sortir».
«Si les moyens que l’Union européenne a mis dans Frontex allaient à des programmes de développement et des centres de formation, les jeunes pourraient rester au pays.»
Et Yayi Bayam Diouf applique aussi son crédo aux jeunes directement concernés. Elle organise des réunions et cherche à leur redonner confiance: «Ils sont l’avenir parce que nous sommes un pays très jeune qui doit être construit par cette jeunesse avec l’aide de nos ressources naturelles. S’ils ont accès à de la formation et de l’information ils comprendront qu’il y a beaucoup d’opportunités pour pouvoir rester au pays et vivre dignement.»
Le Sénégal est un pays très jeune. © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat
«Mais on a un problème avec l’Union européenne, ajoute Yayi Bayam Diouf, avec cette police Frontex1 , qui vient ici mettre des milliards pour dire: 'Ne bougez pas!' L’homme est né libre. Il doit circuler librement. Je ne dis pas que tout le monde doit aller en Europe mais je demande à l’Union Européenne de construire des ponts et non des murs pour qu’ensemble on puisse se voir, se parler et communiquer sur ces questions de migration.» Yayi Bayam Diouf finit presque par s’emporter: «Si les moyens que l’Union européenne a mis dans Frontex allaient à des programmes de développement et des centres de formation, les jeunes pourraient rester au pays.»
Le rêve de l’Eldorado européen
Dans ses actions de sensibilisation, Yayi Bayam Diouf s’efforce aussi de démonter le rêve qui hante tellement de jeunes Africains: «On nous a toujours fait miroiter l’Europe comme un Eldorado. On nous dit que le bien-être c’est en Europe, le high tech c’est en Europe. Moi j’y vais régulièrement. Je vois les migrants dans des casernes, douze personnes dans une chambrette, mal éclairée, humide, entassés comme des sardines. Ils font la course avec la police, et sont stressés dans le travail. J’aborde cette thématique avec les jeunes, pour qu’ils prennent confiance en eux.»
La confiance en soi, c’est aussi dans ce sens qu’agit l’ONG des Clubs Eden actifs dans toute la région de Dakar avec le soutien de Terre des Hommes (Suisse). Cette structure parascolaire regroupe près de quatre mille enfants et adolescents. Avec des activités gratuites elle agit par le renforcement scolaire, la solidarité, la participation des enfants aux décisions et la connaissance de leurs droits. «L’émigration clandestine a toujours été une de nos préoccupations», explique Abdoul Wahab Guèye, président du réseau des éducateurs de l’ONG. «Les jeunes sans emploi finissent par ne plus compter dans leur famille. Ils n’ont plus droit à la parole. C’est cette pression qui les pousse à se rebeller et dire: il faut que je réussisse. Il faut les aider à croire en eux-mêmes pour qu’ils sachent qu’ils peuvent relever le défi et qu’il est important que les Africains prennent leur destin en mains.»
Départ hors de question
De nombreux adolescents actifs dans les activités des Clubs Eden sont particulièrement brillants. Leur origine sociale est souvent très modeste. J’en rencontre plusieurs dans le quartier populaire de Guédiawaye. Ils ont entre quinze et seize ans, l’âge de beaucoup d’Africains qui prennent le dangereux chemin de l’Europe. Mais pour mes interlocuteurs, partir est hors de question. Minyan Diouf considère l’émigration illégale comme un fléau: «Je conseille plutôt aux jeunes de se contenter de ce qu’ils ont ici.» Mohamed Fadel Sall se montre plus compréhensif: «Ces jeunes quittent l’Afrique à cause de la pauvreté et le besoin de sortir du pays, de faire autre chose, de réussir leur vie et d’aider leur famille. Mais il faut que les gouvernements prennent des dispositions pour éliminer ce phénomène, ajoute-t-il. En construisant des entreprises pour que les jeunes puissent y travailler, pour qu’ils se sentent mieux dans leur pays.»
Mohamed, 15 ans: «Il faut que les gouvernements prennent des dispositions.» © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat
Sorna Guèye, une jeune fille membre elle aussi des «experts» des Clubs Eden, est plus catégorique: «Les jeunes Africains qui risquent leur vie pour aller en Europe n’ont pas pris la bonne décision. Ils disent qu’ils n’ont pas d’avenir ici mais ce n’est pas vrai. Il y a des gens qui naissent ici, qui grandissent ici et qui réussissent leur vie ici. C’est l’objectif qui a de l’importance. S’ils n’ont pas d’objectif dans la vie ils ne peuvent rien faire. On peut rester chez nous, développer notre Afrique; c’est ça le plus important. Ayons confiance en nous: on peut le faire! »
Des paroles optimistes dans un pays où 200'000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail avec la plupart du temps un niveau d’éducation catastrophique, conséquence d’un système scolaire sénégalais en déliquescence. Mais il est vrai que si les jeunes candidats au départ reprenaient confiance en eux-mêmes et dans leurs gouvernements, ils auraient probablement moins tendance à se lancer sur la galère de l’émigration clandestine vers l’Europe.
Quelques chiffres
Selon l’OIM, 12'705 migrants sont arrivés en Europe du 1er janvier au 18 novembre 2018. Plus de 2000 seraient morts en Méditerranée pendant cette période. Sans compter ceux qui ont péri dans le désert ou dans l’enfer libyen.
En 2017, 3000 Sénégalais ont été rapatriés par l’OIM, le plus souvent au départ de la Libye.
En 2006, à l’apogée de la traversée vers les Canaries depuis la Mauritanie, 31'000 Africains sont parvenus à Tenerife sur des «cayucos», dont une moitié de Sénégalais. Pendant cette même année, 7000 migrants seraient morts sur ce trajet, dont environ 1000 Sénégalais. Cette traversée a ensuite été presque totalement abandonnée après des accords de rapatriements signés par l’Espagne avec le Sénégal, la Mauritanie et plusieurs autres pays africains. Actuellement, les exactions commises en Libye contre les migrants et le durcissement du passage entre l’Italie et la France, ont ranimé un timide flux de migrants vers l’archipels espagnol directement du Sénégal. La traversée est beaucoup plus longue que depuis la Mauritanie ou le Maroc et donc encore plus dangereuse.
1 Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes
2 Organisation internationale pour les migrations. Agence de l’ONU basée à Genève.
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Yayi Bayam Diouf est une Sénégalaise débordante d’énergie mais elle garde sur son visage la douleur ressentie lorsqu’en 2006 son fils de 27 ans, Alioune, disparaît avec 80 autres migrants en tentant la traversée vers les îles espagnoles des Canaries. Après cette tragédie, elle décide de créer le Collectif des femmes pour la lutte contre l’émigration clandestine (COFLEC). Avec une énergie et un charisme impressionnants, Yayi Bayam Diouf agit d’abord au niveau de son village de Thiaroye-sur-Mer près de Dakar puis dans tout le Sénégal. Ses deux objectifs: formation et information. 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Sur de grandes tables, des caisses de poissons recouverts d’un voile contre les mouches sont en phase de séchage. Le débit de Yayi Bayam Diouf en wolof s’accélère, ponctué de signes d’approbation des stagiaires. Elle-même est une spécialiste en la matière. «Aujourd’hui, me dit-elle, c’est une formation de femmes pour la transformation de produits halieutiques. 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Mais il faut que je fasse d’abord quelque chose moi-même comme citoyenne respectée et responsable avant d’interpeller l’état. Si on reste du 1er janvier au 31 décembre à regarder ce que fait le gouvernement on n’arrivera pas à s’en sortir». </p><h3></h3><blockquote>«Si les moyens que l’Union européenne a mis dans Frontex allaient à des programmes de développement et des centres de formation, les jeunes pourraient rester au pays.» </blockquote><p>Et Yayi Bayam Diouf applique aussi son crédo aux jeunes directement concernés. Elle organise des réunions et cherche à leur redonner confiance: «Ils sont l’avenir parce que nous sommes un pays très jeune qui doit être construit par cette jeunesse avec l’aide de nos ressources naturelles. S’ils ont accès à de la formation et de l’information ils comprendront qu’il y a beaucoup d’opportunités pour pouvoir rester au pays et vivre dignement.» <br><br><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w800/1542889071_jeunesse2.jpg"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;"></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;">Le Sénégal est un pays très jeune. © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat<br><br></span></p><p></p><p>«Mais on a un problème avec l’Union européenne, ajoute Yayi Bayam Diouf, avec cette police Frontex<sup>1</sup> , qui vient ici mettre des milliards pour dire: 'Ne bougez pas!' L’homme est né libre. Il doit circuler librement. Je ne dis pas que tout le monde doit aller en Europe mais je demande à l’Union Européenne de construire des ponts et non des murs pour qu’ensemble on puisse se voir, se parler et communiquer sur ces questions de migration.» Yayi Bayam Diouf finit presque par s’emporter: «Si les moyens que l’Union européenne a mis dans Frontex allaient à des programmes de développement et des centres de formation, les jeunes pourraient rester au pays.» </p><h3>Le rêve de l’Eldorado européen </h3><p>Dans ses actions de sensibilisation, Yayi Bayam Diouf s’efforce aussi de démonter le rêve qui hante tellement de jeunes Africains: «On nous a toujours fait miroiter l’Europe comme un Eldorado. On nous dit que le bien-être c’est en Europe, le high tech c’est en Europe. Moi j’y vais régulièrement. Je vois les migrants dans des casernes, douze personnes dans une chambrette, mal éclairée, humide, entassés comme des sardines. Ils font la course avec la police, et sont stressés dans le travail. J’aborde cette thématique avec les jeunes, pour qu’ils prennent confiance en eux.» </p><p>La confiance en soi, c’est aussi dans ce sens qu’agit l’ONG des Clubs Eden actifs dans toute la région de Dakar avec le soutien de Terre des Hommes (Suisse). Cette structure parascolaire regroupe près de quatre mille enfants et adolescents. Avec des activités gratuites elle agit par le renforcement scolaire, la solidarité, la participation des enfants aux décisions et la connaissance de leurs droits. «L’émigration clandestine a toujours été une de nos préoccupations», explique Abdoul Wahab Guèye, président du réseau des éducateurs de l’ONG. «Les jeunes sans emploi finissent par ne plus compter dans leur famille. Ils n’ont plus droit à la parole. C’est cette pression qui les pousse à se rebeller et dire: il faut que je réussisse. Il faut les aider à croire en eux-mêmes pour qu’ils sachent qu’ils peuvent relever le défi et qu’il est important que les Africains prennent leur destin en mains.» </p><h3>Départ hors de question </h3><p>De nombreux adolescents actifs dans les activités des Clubs Eden sont particulièrement brillants. Leur origine sociale est souvent très modeste. J’en rencontre plusieurs dans le quartier populaire de Guédiawaye. Ils ont entre quinze et seize ans, l’âge de beaucoup d’Africains qui prennent le dangereux chemin de l’Europe. Mais pour mes interlocuteurs, partir est hors de question. Minyan Diouf considère l’émigration illégale comme un fléau: «Je conseille plutôt aux jeunes de se contenter de ce qu’ils ont ici.» Mohamed Fadel Sall se montre plus compréhensif: «Ces jeunes quittent l’Afrique à cause de la pauvreté et le besoin de sortir du pays, de faire autre chose, de réussir leur vie et d’aider leur famille. 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Il y a des gens qui naissent ici, qui grandissent ici et qui réussissent leur vie ici. C’est l’objectif qui a de l’importance. S’ils n’ont pas d’objectif dans la vie ils ne peuvent rien faire. On peut rester chez nous, développer notre Afrique; c’est ça le plus important. Ayons confiance en nous: on peut le faire! » </p><p>Des paroles optimistes dans un pays où 200'000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail avec la plupart du temps un niveau d’éducation catastrophique, conséquence d’un système scolaire sénégalais en déliquescence. Mais il est vrai que si les jeunes candidats au départ reprenaient confiance en eux-mêmes et dans leurs gouvernements, ils auraient probablement moins tendance à se lancer sur la galère de l’émigration clandestine vers l’Europe. </p><h3>Quelques chiffres </h3><p>Selon l’OIM, 12'705 migrants sont arrivés en Europe du 1er janvier au 18 novembre 2018. Plus de 2000 seraient morts en Méditerranée pendant cette période. Sans compter ceux qui ont péri dans le désert ou dans l’enfer libyen. </p><p>En 2017, 3000 Sénégalais ont été rapatriés par l’OIM, le plus souvent au départ de la Libye. </p><p>En 2006, à l’apogée de la traversée vers les Canaries depuis la Mauritanie, 31'000 Africains sont parvenus à Tenerife sur des «cayucos», dont une moitié de Sénégalais. Pendant cette même année, 7000 migrants seraient morts sur ce trajet, dont environ 1000 Sénégalais. Cette traversée a ensuite été presque totalement abandonnée après des accords de rapatriements signés par l’Espagne avec le Sénégal, la Mauritanie et plusieurs autres pays africains. Actuellement, les exactions commises en Libye contre les migrants et le durcissement du passage entre l’Italie et la France, ont ranimé un timide flux de migrants vers l’archipels espagnol directement du Sénégal. La traversée est beaucoup plus longue que depuis la Mauritanie ou le Maroc et donc encore plus dangereuse. </p><p></p><hr><p></p><h4><sup>1 </sup>Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes<br><sup>2</sup> Organisation internationale pour les migrations. 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Sur de grandes tables, des caisses de poissons recouverts d’un voile contre les mouches sont en phase de séchage. Le débit de Yayi Bayam Diouf en wolof s’accélère, ponctué de signes d’approbation des stagiaires. Elle-même est une spécialiste en la matière. «Aujourd’hui, me dit-elle, c’est une formation de femmes pour la transformation de produits halieutiques. 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S’ils ont accès à de la formation et de l’information ils comprendront qu’il y a beaucoup d’opportunités pour pouvoir rester au pays et vivre dignement.» <br><br><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w800/1542889071_jeunesse2.jpg"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;"></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;">Le Sénégal est un pays très jeune. © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat<br><br></span></p><p></p><p>«Mais on a un problème avec l’Union européenne, ajoute Yayi Bayam Diouf, avec cette police Frontex<sup>1</sup> , qui vient ici mettre des milliards pour dire: 'Ne bougez pas!' L’homme est né libre. Il doit circuler librement. Je ne dis pas que tout le monde doit aller en Europe mais je demande à l’Union Européenne de construire des ponts et non des murs pour qu’ensemble on puisse se voir, se parler et communiquer sur ces questions de migration.» Yayi Bayam Diouf finit presque par s’emporter: «Si les moyens que l’Union européenne a mis dans Frontex allaient à des programmes de développement et des centres de formation, les jeunes pourraient rester au pays.» </p><h3>Le rêve de l’Eldorado européen </h3><p>Dans ses actions de sensibilisation, Yayi Bayam Diouf s’efforce aussi de démonter le rêve qui hante tellement de jeunes Africains: «On nous a toujours fait miroiter l’Europe comme un Eldorado. On nous dit que le bien-être c’est en Europe, le high tech c’est en Europe. Moi j’y vais régulièrement. Je vois les migrants dans des casernes, douze personnes dans une chambrette, mal éclairée, humide, entassés comme des sardines. Ils font la course avec la police, et sont stressés dans le travail. J’aborde cette thématique avec les jeunes, pour qu’ils prennent confiance en eux.» </p><p>La confiance en soi, c’est aussi dans ce sens qu’agit l’ONG des Clubs Eden actifs dans toute la région de Dakar avec le soutien de Terre des Hommes (Suisse). Cette structure parascolaire regroupe près de quatre mille enfants et adolescents. Avec des activités gratuites elle agit par le renforcement scolaire, la solidarité, la participation des enfants aux décisions et la connaissance de leurs droits. «L’émigration clandestine a toujours été une de nos préoccupations», explique Abdoul Wahab Guèye, président du réseau des éducateurs de l’ONG. «Les jeunes sans emploi finissent par ne plus compter dans leur famille. Ils n’ont plus droit à la parole. C’est cette pression qui les pousse à se rebeller et dire: il faut que je réussisse. Il faut les aider à croire en eux-mêmes pour qu’ils sachent qu’ils peuvent relever le défi et qu’il est important que les Africains prennent leur destin en mains.» </p><h3>Départ hors de question </h3><p>De nombreux adolescents actifs dans les activités des Clubs Eden sont particulièrement brillants. Leur origine sociale est souvent très modeste. J’en rencontre plusieurs dans le quartier populaire de Guédiawaye. Ils ont entre quinze et seize ans, l’âge de beaucoup d’Africains qui prennent le dangereux chemin de l’Europe. Mais pour mes interlocuteurs, partir est hors de question. Minyan Diouf considère l’émigration illégale comme un fléau: «Je conseille plutôt aux jeunes de se contenter de ce qu’ils ont ici.» Mohamed Fadel Sall se montre plus compréhensif: «Ces jeunes quittent l’Afrique à cause de la pauvreté et le besoin de sortir du pays, de faire autre chose, de réussir leur vie et d’aider leur famille. Mais il faut que les gouvernements prennent des dispositions pour éliminer ce phénomène, ajoute-t-il. En construisant des entreprises pour que les jeunes puissent y travailler, pour qu’ils se sentent mieux dans leur pays.» <br><br><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w400/1542888498_mohamed.jpeg"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;"></span></p><p style="text-align: center;"><span style="color: inherit; font-family: "GT America Standard Regular"; font-size: 1.4rem;">Mohamed, 15 ans: «Il faut que les gouvernements prennent des dispositions.» © 2018 Bon pour la tête / Yves Magat<br><br></span></p><p></p><p>Sorna Guèye, une jeune fille membre elle aussi des «experts» des Clubs Eden, est plus catégorique: «Les jeunes Africains qui risquent leur vie pour aller en Europe n’ont pas pris la bonne décision. Ils disent qu’ils n’ont pas d’avenir ici mais ce n’est pas vrai. Il y a des gens qui naissent ici, qui grandissent ici et qui réussissent leur vie ici. C’est l’objectif qui a de l’importance. S’ils n’ont pas d’objectif dans la vie ils ne peuvent rien faire. On peut rester chez nous, développer notre Afrique; c’est ça le plus important. Ayons confiance en nous: on peut le faire! » </p><p>Des paroles optimistes dans un pays où 200'000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail avec la plupart du temps un niveau d’éducation catastrophique, conséquence d’un système scolaire sénégalais en déliquescence. Mais il est vrai que si les jeunes candidats au départ reprenaient confiance en eux-mêmes et dans leurs gouvernements, ils auraient probablement moins tendance à se lancer sur la galère de l’émigration clandestine vers l’Europe. </p><h3>Quelques chiffres </h3><p>Selon l’OIM, 12'705 migrants sont arrivés en Europe du 1er janvier au 18 novembre 2018. Plus de 2000 seraient morts en Méditerranée pendant cette période. Sans compter ceux qui ont péri dans le désert ou dans l’enfer libyen. </p><p>En 2017, 3000 Sénégalais ont été rapatriés par l’OIM, le plus souvent au départ de la Libye. </p><p>En 2006, à l’apogée de la traversée vers les Canaries depuis la Mauritanie, 31'000 Africains sont parvenus à Tenerife sur des «cayucos», dont une moitié de Sénégalais. Pendant cette même année, 7000 migrants seraient morts sur ce trajet, dont environ 1000 Sénégalais. Cette traversée a ensuite été presque totalement abandonnée après des accords de rapatriements signés par l’Espagne avec le Sénégal, la Mauritanie et plusieurs autres pays africains. Actuellement, les exactions commises en Libye contre les migrants et le durcissement du passage entre l’Italie et la France, ont ranimé un timide flux de migrants vers l’archipels espagnol directement du Sénégal. 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Je m’inclus modestement parmi ces derniers pour avoir couvert pour la RTS plusieurs événements antérieurs à cette crise. </p> <p>Flashback et premier acte: j’étais en Ossétie du Sud en 2008 lorsque le président géorgien Saakachvili a voulu récupérer militairement ce territoire. Ses habitants avaient été instrumentalisés, en même temps que ceux d’Abkhazie, par une indépendance orchestrée de Moscou à la chute de l’URSS. Le président géorgien espérait naïvement un soutien militaire occidental. Et comme les Ossètes détestent les Géorgiens pour des raisons que l’histoire et les grandes puissances leur ont imposées, ils ont cru brièvement à leur salut par la Russie. Tous les habitants de ce territoire que j’ai rencontrés se réjouissaient alors de leur nouveau passeport russe distribué largement. Pour eux, l’agresseur qui les bombardait était l’armée géorgienne. J’ai pu voir les tanks russes arriver à leur rescousse par le tunnel de Roki depuis l’Ossétie du Nord qui fait partie de la Fédération de Russie. On a donc tous fermé les yeux. Après tout, si les Ossètes du Sud veulent se réunifier avec les Ossètes du Nord au sein de la Russie…</p> <h3>Les «petits hommes verts» en Crimée</h3> <p>Deuxième acte: j’étais en Crimée en 2014 le jour de l’invasion par les «petits hommes verts». On appelait ainsi les soldats sans identification envoyés par Moscou. Mais les bidasses russes n’ont plus la discipline d’antan. Certains soldats avaient oublié de dévisser les plaques russes de leur véhicule… Il faut reconnaître que Sébastopol est une ville fondamentalement russe par son histoire et sa culture. Elle forme une division administrative à part. Quant à la majorité russe du reste de la Crimée, elle a accueilli avec satisfaction la réincorporation de la péninsule dans la Russie dont elle faisait partie jusqu’à son transfert en 1954 par Nikita Krouchtchev dans la république socialiste soviétique d’Ukraine.</p> <p>A l’époque, ce changement, commémorant un anniversaire historique, était sans importance puisque tout se passait au sein de l’URSS. Et les Russes de Crimée n’étaient pas mécontents de se débarrasser des vexations administratives que leur infligeait le gouvernement de Kiev. Quant aux Ukrainiens de Crimée, ils étaient eux-mêmes essentiellement russophones et n’ont guère réagi. Seuls les Tatars ont exprimé leurs craintes. Du coup leurs chaînes de télévision et radio de Bakhtchissaraï ont été aussitôt fermées par le nouveau pouvoir russe. A priori je continue de penser que la Crimée n’est pas plus ukrainienne que russe ou tatar. Néanmoins ce n’est pas aux chars de Poutine, ni à la parodie de référendum organisé en deux semaines, de décider de l’avenir de cette péninsule qui a vu le passage de plus de vingt-cinq peuples dans son histoire. Finalement l’Occident a condamné mollement.</p> <p>Troisième acte: le Donbass. Les difficultés économiques provoquées par le déclin des mines de charbon et l’indifférence du pouvoir central de Kiev ont pu être instrumentalisées facilement par Moscou. Même si le gouvernement ukrainien a commis de graves bévues, notamment en déclassant le statut de la langue russe, le problème n’est pas ethnique ou linguistique. Ici comme dans le reste du pays, un nombre infini de familles ont une double origine, russe et ukrainienne. Les affrontements sanglants qui s’y déroulent depuis 2014 ne sont qu’un moyen de plus du système Poutine pour faire pression sur un pays soupçonné de vouloir quitter la sphère d’influence russe. Les heurts violents avec l’armée ukrainienne ont pu donner l’impression qu’il y avait des torts des deux côtés. Et le gouvernement de Kiev a trainé les pieds pour accorder plus d’autonomie à cette région, comme le stipulaient les accords de Minsk de 2014 et 2015 que personne n’a respectés. Malaise et donc absence de réaction de l’Occident.</p> <p>On peut ajouter à tout cela la situation de la Transnistrie, cette bande de territoire, également autoproclamé indépendant au sein de la Moldavie, le long de la frontière ukrainienne (ce n’est pas un hasard). On y trouve évidemment des bases militaires russes. L’Occident s’en est désintéressé totalement, regardant cette affaire avec commisération, comme s’il s’agissait de la Syldavie de Tintin. La boucle est bouclée. 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La famine et la mort règnent dans de nombreuses régions mais les alpinistes soviétiques qui traversent en train l’URSS d’Ouest en Est avec leur matériel et une bonne dose d’endoctrinement n’en ont cure. </p> <p>Dans son passionnant ouvrage, <em>Alpinistes de Staline</em>, Cédric Gras se fait à la fois historien et romancier. L’exercice est parfois périlleux mais cet auteur français, russophile et alpiniste, s’en sort admirablement. Il commence par décrire l’<em>Unité 29</em>, chargée de conquérir ce qui a été identifié alors comme le plus haut sommet du pays, à plus de 7600 mètres d’altitude. Une poignée de jeunes alpinistes se rend donc dans le massif du Pamir, sur les marches de l’empire, au Tadjikistan, près des frontières de l’Afghanistan, de la Chine et du Tibet encore indépendant. Mais attention: pas de déviationnisme bourgeois dans le style des flegmatiques <em>sportsmen</em> anglais. Ici chacun est dûment identifié par son origine prolétarienne: mécanicien, ouvrier automobile, etc. Et bien sûr l’effort ne doit pas être gratuit: on en profite pour amener au sommet une station météo, des appareils de transmissions radio et… un buste de Joseph Staline. L’équipe est encadrée toutefois par un jeune homme au regard franc et à la profession moins prolétaire, le peintre-sculpteur sibérien Evgueni Abalakov, un homme qui deviendra avec son frère Vitali l’un des plus grands alpinistes soviétiques au travers de la <em>Société du tourisme prolétarien</em>.</p> <h3><strong>L’alpinisme: une mission d’Etat</strong></h3> <p>Evgueni est une force de la nature. Alors que ses compagnons sont épuisés par le froid (- 45° C) et l’altitude (plus de 7000 m.), il fait des allers et retours pour poser des cordes ou croquer sur un cahier des vues des sommets: le pic Guépéou (ancêtre du KGB…) ou le <em>Mur de l’Armée rouge des paysans et des ouvriers</em>. Chacune des expéditions de cette époque est une victoire humaine et politique dont on cache soigneusement les tragédies: engelures, avalanches, crevasses et infections ont leur compte de victimes mortelles. Le matériel est sommaire, même pour les standards de l’époque, mais les alpinistes font la une des journaux soviétiques. Leurs photos apparaissent en première page avec des visages blancs de crème lanoline, corde de chanvre à l’épaule, lunettes noires et lèvres gercées. Ils accomplissent un devoir, une mission d’Etat: «L’enjeu de l’ascension du pic Staline, c’était de remplacer Dieu par le marxisme, sur l’autel de la Terre»<em>,</em> écrit Cédric Gras. C’est ainsi que les sommets se succèdent: pic Staline, pic Lénine, pic du Communisme, pic Karl Marx…</p> <h3><strong>Un Suisse au pays des Soviets</strong></h3> <p>L’auteur a épluché les archives soviétiques et exploré sur place les terrains de conquête des alpinistes soviétiques de l’époque. Ces sommets étaient négligés par leurs confrères occidentaux, intéressés surtout par les Alpes et l’Himalaya. Avec de rares exceptions toutefois, celles de quelques Suisses. L’écrivaine Ella Maillart aurait aimé participer à l’une de ces ascensions, comme elle le mentionne dans <em>Des monts célestes aux sables rouges,</em> que cite Cédric Gras. Sans succès toutefois. Sa lucidité face au stalinisme la rendait probablement suspecte. Par contre le militant communiste soleurois Lorenz Saladin parvient à s’infiltrer dans le cercle très fermé des alpinistes soviétiques. Il devient un ami inséparable des deux frères Abalakov et de leurs compagnons de cordée. A ses talents de montagnard expérimenté, le Suisse en ajoute un autre précieux, il est un photographe hors-pair. Ses expéditions au pays des Soviets se succèdent: Caucase, Pamir, Altaï, Tien-Shan. Ses clichés, disparus pendant de nombreuses années, sont époustouflants et ne se limitent pas aux montagnes. Ils documentent abondamment les populations de ces régions asiatiques et sont visibles au <em>Musée alpin suisse</em> de Berne. Pour raconter au passage les aventures de l’alpiniste suisse, Cédric Gras s’inspire du livre de l’émouvante Annemarie Schwarzenbach : <em>Lorenz Saladin, ein Leben für die Berge</em>. Cette autre grande écrivaine voyageuse suisse avait été impressionnée par le Soleurois et avait cherché, autant que possible à son époque, à en retrouver le parcours, en se rendant même jusqu’à Moscou pour cela.</p> <p>Lorenz Saladin finit pourtant tragiquement. En 1936, il participe à une expédition délicate dans le Tien-Shan. C’est un massif très septentrional et en raison des difficultés administratives d’obtention de son visa, le départ de la colonne est retardé jusqu’à fin août. Trop tard car les conditions météorologiques sont alors cauchemardesques. Les accidents se succèdent lors de la descente du sommet du Khan Tengri. Vitali Abalakov et d’autres compagnons de cordée perdent plusieurs doigts des mains et des pieds. Il faut encore zigzaguer vingt kilomètres entre les crevasses et les moraines du glacier Inyltchek. Lorenz Saladin, malgré son équipement de qualité «suisse», subit lui aussi de graves engelures. Ses doigts sont noirs et puent la charogne. Vitali tente de le soigner en ouvrant au couteau les chairs mortes qu’il désinfecte avec le pétrole des lampes. Le 17 septembre 1936, l’alpiniste communiste suisse meurt dans d’atroces souffrances, probablement de septicémie.</p> <h3><strong>Victimes de la Grande Terreur</strong></h3> <p>Une année plus tard, inévitablement, le couperet de la <em>Grande Terreur</em> finit par tomber aussi sur les alpinistes soviétiques comme sur le reste de la société. Une purge du NKVD vise la prétendue <em>Organisation contre-révolutionnaire facho-terroriste des alpinistes et randonneurs</em>… Le 4 février 1938, Vitali Abalakov est arrêté chez lui à Moscou. 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C’est la journée de nettoyage des bisses, ces canaux d’irrigation centenaires qu’on appelle ici des Suonen. Il faut les dégager des branches et des pierres qui s’y sont accumulées pendant l’hiver. Le système de gestion des bisses au travers de «consortages» est le thème de la nouvelle exposition du <a href="https://www.musee-des-bisses.ch/" target="_blank" rel="noopener">Musée valaisan des Bisses</a>, dès le 24 avril à Ayent.</p> <p>Ici à Ausserberg, c’est maintenant la pause de midi. Chacun s’assied sur la pente face au soleil. Les installations industrielles de Lonza, loin en contrebas, sont bien visibles et permettent d’imaginer la production frénétique des vaccins contre le covid-19. Mais en altitude, on vit à un rythme hors du temps.</p> <p>«S’il n’y avait pas de bisses, Ausserberg n’existerait pas», me dit un des membres du groupe, en me tendant une tranche de viande séchée.</p> <h3><strong>On va «chercher l’eau»</strong></h3> <p>Les hommes sortent leur pain et un morceau de lard. On boit du thé chaud: ce n’est pas le Bas-Valais! Vient ensuite le moment symbolique. On dit alors qu’on va «chercher l’eau». En fait, deux hommes longent d’abord le canal en tunnel creusé en 1970 pour éviter un des passages très aériens du vieux bisse Niwärch. Ils atteignent en amont la prise d’eau encore enneigée puis ouvrent les vannes. En aval du tunnel, un autre groupe s’affaire de même sur un deuxième système de vannes. Ce n’est pas simple car les volants de manœuvre sont grippés par l’hiver. Un des préposés compte attentivement sur le pas de vis le nombre de filets à ne pas dépasser lorsque la vanne remonte et ouvre le passage de l’eau. 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Le troisième collier définit précisément la quantité d’eau à laquelle chaque membre du consortage a droit en fonction de ses prairies. Depuis les premiers documents du XVè siècle qui prouvent l’existence des bisses en Valais, le système a quand même passablement évolué, même s’il garde sa philosophie communautaire originelle. Aujourd’hui, l’intervention financière ou logistique des communes, voire du canton, est fréquente. Et le branchement des bisses sur des systèmes modernes d’arrosage est maintenant courant.</p> <p>A Ausserberg, il n’y a plus que vingt-cinq agriculteurs à temps partiel et une agricultrice à plein temps. Mais dans ce village, comme ailleurs dans le canton, tout le monde est attaché à ses bisses. On en dénombre actuellement 188 en Valais, totalisant 742 km. Tous ne sont toutefois pas fonctionnels pour l’agriculture. De nombreux bisses ont acquis une vocation touristique et sont longés par des sentiers de randonnée très fréquentés en été. 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Mais quand on est ensemble sur un même territoire, on est obligé de respecter son voisin car il y a une pression sociale.»</p> <p>Il affirme que le risque de dissension interne au sein d’un consortage est bien moindre que celui de conflits externes sur l’usage de l’eau avec d’autres agents économiques, comme le tourisme par exemple.</p> <p>Dans les sous-sols blindés des archives du Valais à Sion, l’archiviste cantonal Alain Dubois a une vision similaire. Il connaît bien les consortages des bisses dont il étudie depuis longtemps les «ratements», ces anciens contrats de gestion communautaires. «Le modèle d’affaires du consortage est un modèle d’avenir à travers les circuits courts qui se mettent en place. On l’a vu ces derniers mois avec la création d’épiceries au niveau local et d’associations qui gèrent des jardins communautaires. C’est un modèle qui va revenir en force et qui va permettre aux gens de se réapproprier leur propre communauté.»</p> <h3><strong>Bisses et fonte des glaciers</strong></h3> <p>L’avenir des bisses est aussi étroitement lié à celui du climat. En montagne, où tout le monde voit de ses yeux la fonte des glaciers, on se demande comment les bisses vont vivre les changements qui nous attendent. «Le réchauffement climatique est un grave problème et un souci pour notre avenir, estime le Président d’Ausserberg. Avec la fonte des glaciers qui alimentent nos bisses, il faudra concevoir un système d’endiguement pour contrôler la distribution de l’eau.»</p> <p>Le système des bisses est en effet directement dépendant des glaciers qui sont depuis toujours de gigantesques réservoirs en hiver. Ils libèrent ensuite de l’eau de fonte pendant l’été, justement lorsque les coteaux ont besoin d’être irrigués en raison de leur sécheresse extrême. «A l’avenir, explique Gaëtan Morard, il y aura toujours autant d’eau mais sous une autre forme. On aura en hiver plus de pluie et moins de neige. La répartition saisonnière de l’eau va se modifier, avec des sécheresses plus intenses en été et des événements extrêmes plus fréquents.»</p> <p>Si le système des bisses parvient à s’adapter aux changements, comme il l’a fait jusqu’à présent, il représenterait alors non seulement un modèle intéressant d’organisation économique communautaire locale mais aussi un moyen de limiter les dégâts climatiques en régions de montagne. 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Les jeunes rescapés racontent leur histoire avec l’aide d’un interprète bénévole. Comme tant d’autres en ce moment, ils ont fui l’Afghanistan, où la guerre est sans fin entre l’armée gouvernementale, les islamistes talibans et de nombreuses factions rivales politico-maffieuses. Malheureusement, dans la violence de la traversée d’une autre frontière, entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie, ils ont perdu de vue leurs parents et ont décidé de continuer sans eux. Parmi les migrants qui arrivent ces derniers mois ici à Briançon, les nombreuses histoires de violences perpétrées par les gardes-frontières croates font froid dans le dos.</p> <p>Le réseau solidaire organise rapidement une prise en charge des trois adolescents afin de les amener à Paris où des amis de leur famille devraient les recevoir. 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Quand on ne veut pas accueillir les gens, ça se passe mal, continue Philippe Wyon de son habituel ton posé, plus proche du guide montagnard que du militant. Mais ici à Briançon, il n’y a jamais eu de problème. Ce n’est pas Calais, on est sur du flux, les exilés n’ont aucun désir de rester, alors que Calais, c’est une impasse.»</p> <p>Le maire de Briançon est aussi président de la Communauté de communes et donc doté d’un pouvoir important. Membre du parti Les Républicains, il a battu au second tour des élections législatives en juin dernier son prédécesseur à la suite d’une division des listes de gauche. Elles ont refusé de fusionner et n’ont pas fait le poids face à la liste unique de droite.</p> <h3><strong>Image touristique menacée</strong></h3> <p>L’attitude du maire est incompréhensible pour beaucoup de monde et on se demande si ce n’est pas juste un coup d’esbroufe pour rallier les sympathies d’extrême-droite et propulser sa carrière. La fermeture du refuge ne faisait même pas partie de son programme électoral. La ville de Briançon est reliée par télécabine à Serre Chevalier. C’est une station de ski en hiver et une base de randonnée en été. Une bonne partie de son électorat travaille dans le commerce et le tourisme, des Briançonnais qui n’ont pas du tout envie de voir ternir l’image de leur ville par des familles de migrants dormant dans la rue ou la gare de départ de la télécabine.</p> <p>La menace du maire a déclenché de vives réactions à travers toute la France, emmenées par les plus importantes associations humanitaires du pays: Abbé Pierre, Emmaüs, Médecins du Monde. Une pétition de protestation a recueilli en quelques semaines plus de 37 000 signatures à la tête desquelles se trouvent celles de Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, ainsi que du sociologue Edgar Morin.</p> <p>La trêve hivernale qui commence le 1<sup>er</sup> novembre devrait, selon la règle, empêcher de mettre à la rue les personnes hébergées, mais ce n’est qu’un répit. Les membres du collectif qui gère le refuge espèrent en profiter pour faire passer à la mairie une proposition de commission qui étudierait des solutions pour remplacer l’actuel bâtiment vétuste car c’est une ancienne caserne des CRS totalement inappropriée à ses fonctions actuelles. En attendant il reste à savoir qui va payer la facture du fuel pour le chauffage qui était jusqu’à présent prise en charge par la mairie. 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Ce récit de vie, sous forme d’abécédaire à la première personne, raconte les discriminations dont sont victimes les handicapés en Afrique. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
1 Commentaire
@Lagom 23.11.2018 | 14h18
«L'extrême droite européenne adore les arrivées massives des africains qui leur servent de publicité gratuite. Un agent de nettoyage dans un hôtel sénégalais m'avait dit qu'il avait 4 femmes et 17 enfants.
Cette immigration est le danger no. 1 de la démocratie occidentale. »