Actuel / Le flegme trompeur de la Suisse
La Suisse va devoir prendre ses responsabilités dans la crise migratoire. © DR
Jamais la controverse entre Européens n’a été aussi vive. La question de la migration s’enflamme à la veille d’une importante réunion des 28. Entre Paris, Rome, Berlin, Madrid, Athènes et Budapest, on s’envoie des flèches… tout en disant de chercher une position commune dont, pour l’heure, on n’entrevoit pas les contours. Et la Suisse? Elle ne dit rien sur le sujet. Elle a le nez collé sur le proche accord institutionnel avec l’UE, elle pinaille sur les mesures d’accompagnement à la liberté de circulation des personnes. Sans voir ce qui va se passer. Les accords de Dublin (qui prévoient que les demandes d’asile soient déposées dans le premier pays abordé) et les accords de Schengen (moins de contrôles aux frontières) vont être révisés. C’est inéluctable, d’autant plus qu’en réalité, ils ne sont pas vraiment appliqués aujourd’hui. Or, nous en sommes signataires. Alors quoi, on se tait?
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Le demi-siècle passé depuis lors y a été remarquablement apaisé et démocratique. Rejetant les extrêmes de droite et de gauche, l’électorat a alterné ses préférences entre le centre-droit et le centre-gauche, applaudi aussi l’entrée dans l’Union européenne dont les soutiens ont permis au pays de se moderniser. Trains, routes, équipements publics… le Portugal a basculé dans une ère nouvelle, heureuse. Il est vrai qu’en mars dernier, le jeune parti dit d’extrême droite, en tout cas libéral et conservateur, a obtenu 18% des voix. Il ne se nourrit pas de quelque nostalgie salazariste mais d’une addition de mécontentements. Comme ailleurs autour de l’immigration – les Brésiliens affluent! –, autour des lourdeurs bureaucratiques, autour des frustrations sociales. Il faut dire que les dernières années ont été dures. En 2020, l’Etat outrepassait toutes les limites de l’endettement. 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Pour leurs racines familiales, si importantes dans cette culture, pour des raisons économiques aussi, ils préfèrent passer leur retraite dans leur pays. Leurs enfants restant souvent dans l’ancrage helvétique. Ces vagues successives d’immigration – Jean-Jacques Fontaine l’évoque bien – sont diverses: au début, des gens très modestes, beaucoup analphabètes, venant surtout du nord, aujourd’hui de plus en plus qualifiés, en quête d’emplois bien rémunérés qu’ils ne trouvent pas chez eux. </span></p> <p><span>Ce large pan de la population suisse, trop ignoré parce que ne posant aucune difficulté, témoigne ici aussi du bon sens, de l’ardeur au travail, de la lucidité que relèvent les connaisseurs du Portugal. C’est à eux aussi que nous devrions adresser nos hommages. 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A quand un passage à l'action?
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Précédemment dans Bon pour la tête
Sabine Gisiger: «C'est un film qui parle de nos représentations mentales» – Norbert Creutz
La ruée des Européens vers les côtes nord-africaines – Bon pour la tête
Entrez en matière, avec les accords de Dublin – Joséphine Le Maire
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Ainsi donc la Suisse suspend son aide, comme les Etats-Unis, alors que des proches alliés d’Israël, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, après avoir interrompu leurs versements au moment des premières accusations israéliennes, les ont repris ensuite. Et pour cause. La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
5 Commentaires
@Lagom 25.06.2018 | 17h51
«Cher Monsieur Pilet, vous cédez à la facilité dans votre article, alors que des solutions complexes doivent être mis en place en Afrique, pour inverser le phénomène de l'immigration et pour ne pas gonfler davantage les rangs de l'UDC chez nous. Le bio-top et les sous-sols africains sont bien plus riches qu'en Europe. Au lieu de "stocker" les arrivants (pardon pour l'usage de ce terme) il convient de créer les conditions pour un retour massif de tous ces malheureux pour qu'ils puissent vivre dignement dans leurs terres. Si l'Europe pouvait accueillir tous les malheurs du monde le regretté Michel Rocard l'aurait deviné.»
@Giangros 26.06.2018 | 11h43
«Bonjour, j’ai aimé cette politique fiction peut-être pour bientôt ! Amitiés.
C. Bazzanella »
@JeanPaul80 26.06.2018 | 16h14
«La toute première question à se poser est de savoir pourquoi les migrants migrent. Ensuite, il s'agit d'apporter le plus d'aide possible sur place, contrôlée par les pays participant à ce soutien. Pour avoir traversé les pays d'Afrique en long et en large, je me suis aperçu des possibilités énormes qui existent sur place, avec pour corollaire les empois que l'on peut y créer avec un peu d'intelligence et de persévérance. Cela sous-entend une aide sérieuse à la formation et des salaires décents, permettant de vivre correctement dans les pays africains. Quant aux emplois, l'Afrique manque de beaucoup d'infrastructures et d'entreprises viables. C'est dans ces domaines qu'il faudrait agir, non pas en envoyant de l'argent, mais en participant physiquement à la création d'entreprises, pour éviter une corruption endémique. Si l'on agit dans le bon sens, il sera sans doute possible de freiner l'émigration incontrôlée, qui envoie vers l'Europe bon nombre de profiteurs, sans parler de la religion qui bloque souvent les cerveaux et empêche les migrants de trouver leur place dans notre société. Nous ne devrions accueillir que des réfugiés fuyant les conflits et renvoyer les inutiles, sans état d'âme. »
@JoelSutter 28.06.2018 | 12h06
«L'UE et la Suisse pourrait aussi, en parallèle, supprimer l'obligation aux compagnies aériennes de réembarquer un passager sans visa: celà permettra de court-circuiter les passeurs et résoudrait le problème de la Grèce et de l'Italie, puisque les candidats migrants iront directement dans le pays visé. »
@marenostrum 04.07.2018 | 14h56
«@JeanPaul80 ... renvoyer "les inutiles" ! vous n'avez pas peur des mots et surtout vous ne craingnez pas qu'ils se retournent contre vous un jour !
@yvoire ... je comprends votre commentaire, en effet, si l'on donnait un coup d'oeil aux raisons de ces migrations :
- pour des raisons politiques, les ressources du continent africain engendre manipulation et corruption de ces pays par les multinationales et marchands de matières premières, avec l'aide des états occidentaus, sans parler des ventes d'armes.
- pour des raisons économiques, avec les mêmes causes que ci-dessus, le continent africain est exploité et leurs ressources soumises aux conditions occidentales. Nos états sont conscient que le développement de l'Afrique est un problème : écologique et surtout s'ils avaient la maîtrise de ces dernières ce seraient à nos dépends.
La planète est dans un tel état d'incohérence que l'on peut sans risques décréter l'incompétence de nos gouvernance qui ne font plus de politique depuis longtemps et en sont réduite à faire de gestion, entre autre à soutenir un système financier compliqué, insensé et inconscient des dégât qu'il est en train de produire. mais on sait que les hommes ne sont pas doué pour anticiper, c'est au pied du mur qu'ils réagiront, avec des drames humains ... cette fois-ci, il sera peut-être trop tard ! 30 ans que l'on parle environnement (dans le sens large du terme) et en dehors des déclarations d'intention, rien de bien efficace ! La défaite des politiques, des états et des marchés, incapable de véritablement donner un cape ! et on s'acharne à sur des migrants comme s'ils étaient le problème. Si les populations ne prennent pas le pouvoir en exigeant d'être entendues dans les objectifs généraux en soumettant tous les autres agents ... nous iront droit vers des drames comme on en a déjà connus. Grave, douloureux, inhumains et destructeurs. Nos gouvernants ne pourront pas dire qu'il ne savaient pas l'urgence des mesures à prendre sur tout les plans. Ce ne sont pas mes propos qui sont extrême, c'est le laxisme de ces derniers qui le sont ! Continuons à traiter ces problème comme ils l'on été ces 30 dernières années et la vie de nos enfants et petit enfants sera terrible. Je ne crois pas être spécialement pessimiste, juste réaliste.»