Média indocile – nouvelle formule
Stephan Engler
Stephan Engler
Photographe et auteur, Stephan Engler vit au bord du lac Léman. Il travaille dans la publicité, réalise des reportages et des portraits. Ses thèmes de prédilection: les hommes et leur environnement.
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Reportage / «La Capricieuse», histoire d'une reconversion agricole
Confrontés à la concurrence implacable des grandes surfaces, aux nombreuses contraintes ainsi qu’aux investissements de plus en plus lourds à assumer, les agriculteurs doivent relever bien des défis pour se projeter dans l’avenir. Pour en savoir plus, nous sommes allés rencontrer sur le terrain Nicolas Crottaz, éleveur de chèvres et fromager à Prévonloup.
Stephan Engler
B Article réservé aux abonnés
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De plus les engrais étant hors de portée de la majorité des bourses les apports éventuels sont d’origine naturelle et locale. Il est aussi intéressant de constater que certaines plantations de thé ou de cannelle par exemple fonctionnent depuis toujours en culture naturelle 100% bio. La nature ayant repris ses droits, les théiers ou les canneliers poussent au milieu de plantes diverses. Pour certains agriculteurs, ce choix a été délibéré, pour d’autres une obligation. Car comme mentionné précédemment, les engrais sont tellement chers qu’ils sont souvent inaccessibles. Donc, certaines exploitations ont toujours été et restent bio. Aujourd’hui, les produits de ces exploitations respectueuses de l’environnement se vendent bien plus cher que ceux issus des cultures conventionnelles. Cela compense, en tout cas partiellement, leur rendement moins important.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714651581_13.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Nelson dans son jardin de Mirissa avec son arbre à curry, les feuilles assaisonnent un grand nombre de plats typiques. © S.E.</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'sri-lanka-une-autre-approche-de-l-agriculture', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 649, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 15, 'person_id' => (int) 5950, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Reportage / Sri Lanka: une autre approche de l'agriculture
En Europe ainsi qu’en Suisse les agriculteurs font part de leurs difficultés et de leurs mécontentements. Mais qu’en est-il ailleurs dans d’autres pays? Reportage au Sri Lanka, pour un autre regard.
Stephan Engler
B Article réservé aux abonnés
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Enfin, point très important pour l’opérateur, le coût de la maintenance est divisé par quatre, voire par cinq, par rapport à un bateau thermique.</p> <h3>Musique d'avenir</h3> <p>La victoire de MobyFly au prestigieux concours japonais Hack Osaka 2022 Startup Technology, ainsi que le prix des navires commerciaux lors de la cinquième édition des Foiling Week Awards en 2022, a permis à l’entreprise de gagner en visibilité et en reconnaissance. Plusieurs pays sont d'ores et déjà intéressés par l’acquisition de bateaux dans les années à venir: Malte, la Grèce, la Norvège, l’Italie, la France (et la Polynésie française), le Portugal et le Japon.</p> <p>Sur les trois modèles développés, les livraisons prioritaires concernent la petite unité de 10 mètres jusqu’en 2025, les modèles plus grands de 20 et 30 mètres sont planifiés pour plus tard. 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Actuel / Un bateau électrique testé sur le Léman
Mobyfly, un prototype révolutionnaire, est actuellement en phase de test en conditions réelles sur le lac Léman. Ses nombreux atouts tels que sa motorisation entièrement électrique, sa technologie de pointe avec ses foils rétractables ainsi que son design épuré ne laissent pas indifférent. Ses concepteurs entendent œuvrer à la transition énergétique.
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Actuel / SDF, les chemins de la solitude
En marchant en ville dans la rue ou dans certains lieux un peu à l’écart nous avons tous déjà croisé un SDF. Leurs quotidiens sont l’opposé de notre mode de vie sédentaire. Et que dire de ces garanties qui nous semblent acquises pour toujours, comme un chez-soi sécurisé et l’assurance de bénéficier d’une aide dans toutes sortes de situations?
Stephan Engler
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Actuel / Ecoresponsables? Mon œil!
En Suisse depuis longtemps les autorités demandent aux citoyens de trier leurs déchets. Plus récemment elles en appellent à «l’écoresponsabilité». Ces consignes sont généralement bien comprises et suivies par une grande partie de la population. Mais d’importantes entreprises ont plus de peine à entrer dans le jeu. Malgré leurs professions de foi.
Stephan Engler
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Selon lui, le lac ainsi que les marais des hautes vallées neuchâteloises sont sis sur de la molasse du Tertiaire et des placages morainiques du Quaternaire qui forment une couverture imperméable empêchant les infiltrations dans le sol. En se retirant, les langues glaciaires qui recouvraient les hautes vallées laissèrent de nombreux petits plans d’eau, dont la plupart furent peu à peu comblés par la végétation; le lac des Taillères, placé lui sur une dépression plus marquée, subsista.</p> <p>Etant donné le faible dénivelé de la vallée de la Brévine (entre 1035 et 1055 mètres) l’écoulement du lac se fait par un emposieu situé sur la rive sud. L’eau s’engouffre dans cette faille et s’écoule par un vaste réseau de fissures et de cavités. Mêlée aux eaux d’infiltrations, elle émerge à nouveau, après un long parcours souterrain de 6,5 km, 250 mètres plus bas, en amont de Saint-Sulpice, et donne naissance à l’Areuse.</p> <h3><strong>Le Sentier des Bornes</strong></h3> <p>De retour à La Brévine, nous partons en direction de la frontière française située à une centaines de mètres de là par un chemin pédestre vers la forêt toute proche. C’est ici également qu’est située la Bonne Fontaine, source d’eau ferrugineuse. D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté aux environ de 1665. La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Cette eau n'était pas seulement bue sur place, elle s'exportait également dans des bouteilles pas trop remplies et bien «goudronnées». En effet, le gaz contenu dans l'eau faisait souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que La Brévine en expédiait. Mais l’attractivité s’amoindrit lorsque les médecins envoyèrent leurs malades dans les Alpes, au détriment de la source de La Brévine. En conséquence, au début du XXe siècle, personne, sinon par curiosité, n'en buvait.</p> <p>Mais revenons à notre sentier frontalier. Après une courte montée nous découvrons les premières bornes ainsi qu’un panneau indicateur. Des informations précises sont notées sur celui-ci concernant les marchandises autorisées par la douane lors du passage de cette symbolique frontière. Le voyage dans le temps par le Sentier des Bornes dure un peu plus de deux heures, il suit le tracé de la frontière franco-suisse qui sépare les deux pays depuis 1766.</p> <h3><strong>D’une ferme typique en lieu culturel </strong></h3> <p>Située en contre-bas de la route qui relie La Brévine et La Chaux-du-Milieu, une magnifique ferme neuchâteloise a été transformée en lieu culturel. La première mention de cette bâtisse date de 1503. Ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons et dentellières. La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot-de-Vent la quitta en 1954. Le bâtiment fut alors vendu pour servir pendant quelques temps de logement de vacances. Mais le manque d’entretien et l’hiver ont eu raison de son toit en 1963, et il était voué à la démolition. Heureusement, un instituteur de Neuchâtel, Pierre von Allmen, comprit son importance patrimoniale et architecturale. Avec un groupe de personnes partageant les mêmes valeurs, il entreprit de sauver la ferme. Une fondation fut créée ayant pour but la conservation du bâtiment, son ouverture au public et la création d’un centre artistique et culturel. Pendant une trentaine d’années, de nombreux artistes ont exposé ici, dont Paul Klee, Manessier, Picasso, Lermite, mais aussi des artistes et artisans régionaux. Une dernière exposition collective a eu lieu en 1995, puis le décès du plus ardent défenseur de la ferme, Pierre von Allmen, a eu raison de la fondation. C’est en 2002 qu’un groupe d’habitants de la région s’employa à faire revivre le lieu grâce à différents soutiens et à la création d’une nouvelle fondation. Depuis, les activités culturelles se poursuivent dans ce lieu d’exception.</p> <p>L’histoire du Grand-Cachot résume bien l’état d’esprit de la vallée, la fierté des habitants quand ils en parlent, ce patrimoine vivant entouré d’une nature préservée.</p> <hr /> <h4><em><a href="https://www.grand-cachot.ch/" target="_blank" rel="noopener">Le Grand-Cachot</a></em></h4> <h4><em><a href="https://www.j3l.ch/fr/Z10814/vallee-de-la-brevine" target="_blank" rel="noopener"><strong>Pour en savoir plus et découvrir la vallée de La Brévine </strong></a></em></h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'la-brevine-un-patrimoine-vivant-au-coeur-d-une-nature-preservee', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 1239, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 11, 'person_id' => (int) 5950, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 9 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Histoire / La Brévine, un patrimoine vivant au cœur d’une nature préservée
Située dans les montagnes neuchâteloises, la vallée de La Brévine est constituée d’un plateau d’environ 20 km de long sur 2 à 3 km de large. Peuplée d’environ 1400 habitants, elle est surtout connue pour les records de froid mesurés dans la commune de La Brévine. Visite estivale.
Stephan Engler
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Le dernier sultan, Adriantsouli, cède Mayotte à la France le 25 avril 1841 contre une rente viagère de 1000 piastres. </p> <p>La prise de possession par la France fut effectuée par le commandant Pierre Passot, 3000 personnes habitent alors l’île. C’est en tant que commandant supérieur de Mayotte qu’il promulgue l’abolition de l’esclavage par l’ordonnance du roi Louis-Philippe le 1er juillet 1847. </p> <p>Les Grandes Comores deviennent alors protectorat français avant d’être déclarées colonie française en 1912 et TOM (territoire d’outre-mer) en 1946. Lors de l’autonomie de l’archipel 10 ans plus tard la population de Mayotte s’inquiètent de revivre des périodes sombres. Des Mahoraises tel que Zena M’Dere ou Mariama Combo «Mouchoula» se battent au péril de leur vie pendant 30 ans pour un ancrage définitif au sein de la République française. Enfin, en 1976 lors du référendum pour l’indépendance des Comores, Mayotte choisit seule de rester française. Un bon choix, si l'on en croit l'agitation régnant aux Comores, qui subiront 19 coups d'Etat en 24 années d'indépendance. </p> <p>Pour l’île au lagon, les statuts se succèdent: Collectivité Territoriale de la République Française en 1976, puis en 2000, Collectivité Départementale. La départementalisation était prévue pour fin mars 2011 avec l’élection de la première Assemblée Départementale de Mayotte. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, les conseillers fraîchement élus n’ont pas pu s’entendre et la ministre de l’Outre-Mer n’est pas arrivée à temps… Finalement, c’est le 3 avril 2011 que s’est déroulée la première<sup> </sup>séance du premier Conseil Départemental de Mayotte, son nouveau statut a pu être acté officiellement ce jour-là.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947929_16.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Femmes portant le M’sindzano, le maquillage traditionnel, à la pêche. © Stephan Engler</em></h4> <h3>Qu’en pensaient les insulaires en 2011? </h3> <p>Pour Moussa, propriétaire d’un magasin de produits de première nécessité dans le sud-ouest de l’île, «<em>cette départementalisation est une bonne chose, car Mayotte, a été maltraitée par les îles voisines, et a toujours voulu rester française. Notre qualité de vie et notre liberté vont augmenter. Cela nous permettra d’aller de l’avant, même si administrativement les problèmes seront nombreux. Sur le plan politique, cela va être très difficile aussi. Un chantier de fou! Il y aura également des problèmes de cadastre. Et puis, qui payera à la place de ceux qui ne pourront pas le faire? Comment les gens vont-ils être informés de tous ces changements? Cela dit, Mayotte ne veut pas de la misère des Comores. La départementalisation, ce n’est pas pour l’argent, mais pour éviter la misère.</em>»</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947988_12.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Panneau d’une auto-école. © Stephan Engler</em></h4> <p>Yvonne, tenancière d’une épicerie doublée d’un tea-room dans le nord, se réjouit, bien qu’elle ne soit pas directement concernée: «<em>Il n’y aura plus de polygamie! Au niveau scolaire, ce sera beaucoup mieux, tant sur le plan de la qualité d’enseignement que de l’uniformisation. 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Et puis, le fait d’être Français est le seul moyen de lutter contre les clandestins…</em>» </p> <p>D’autres parlent d’un assainissement de l’île, de l’accès aux fonds européens ou d’un développement pour un tourisme responsable. </p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947216_2.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La capitale Mamoudzou, une barge et le port. © Stephan Engler</em></h4> <h3>Tour d’horizon 10 ans après</h3> <p>En septembre 2011 déjà, une partie de la population a manifesté dans la rue «contre la vie chère» à Mamoudzou la capitale, car des problèmes déjà récurrents avant la départementalisation n’ont jamais été réglés. Les Mahorais réclamaient le blocage des prix des produits de première nécessité. Il faut savoir que de 2007 à 2011, le coût de la vie a augmenté de 60% à Mayotte — contre «seulement» 15% à La Réunion. Le conflit s’est considérablement durci et a paralysé l’île pendant trois mois, avec à la clef une grève générale, des barrages et des actes de vandalisme. Le 20 décembre 2011, l'intersyndicale et le patronat signent un accord pour mettre fin au conflit. Le texte porte sur la baisse des prix de 11 produits de consommation courante.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616948081_7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Une vendeuse de chaussures sur le marché. © Stephan Engler</em></h4> <p>Mais ce n’était que le début et de nombreux conflits suivirent, avec leur lot de manifestation et de grèves principalement dans les secteurs de l’éducation nationale et du milieu hospitalier. </p> <p>Pourtant tout avait bien commencé, la population était enthousiaste et pleine d’espoir. Mais il y a toujours trop d’inégalité sociales et économiques par rapport aux autres départements. A Mayotte le PIB par habitant est de 9.400 euros alors qu’en France métropolitaine il est de 33.400 euros, pourtant les prix augmentent comme partout ailleurs. De nombreux secteurs sont en difficulté, comme la santé, l’éducation nationale, la gestion de l’eau potable... Le chômage explose: en 2019 il était de 22% (contre 7,9% en métropole)! La population souffre et la crise sanitaire n’arrange rien. </p> <h3>Paris décide pour Mamoudzou</h3> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947337_5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La forêt, une ressource importante. © Stephan Engler</em></h4> <p>C’est le choc des cultures. A Mayotte, depuis des siècles, les insulaires s’appuyaient sur l’autorité et la justice <em>cadiale</em> (un cadi est un juge musulman avec plusieurs casquettes et des fonctions civiles, judiciaires et religieuses). En devenant un département français, l’île savait qu’elle signait la fin de l’autorité des cadis, en tout cas comme juges de paix. Pourtant, étant donnés les nombreux problèmes de violence et d’incivilité, les autorités françaises comptent faire appel à ces derniers pour apaiser la situation. Les habitants, en particulier les jeunes désœuvrés, sont-ils toujours prêts à accorder du crédit à une autorité religieuse? </p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947429_17.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La prière le vendredi dans une mosquée. © Stephan Engler</em></h4> <p>L’identité particulière de Mayotte réside aussi dans son patrimoine comme à Tsingoni avec son mihrab datant de 1538, ce qui en fait la plus vielle mosquée de France. Les coutumes ancestrales telle que la pêche au djarifa (avec une toile), le debba, danse réservée aux femmes, le M’sindzano, maquillage traditionnel et écran naturel contre le soleil, la gastronomie mahoraise riches en saveurs que l’on peut déguster chez les fameuses mama brochettis (restaurant locaux) est bien loin du coq au vin. Et n’oublions pas les fastueux mariages qui sont indissociables de l’identité mahoraise.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947468_13.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des femmes réunies lors d’un mariage à Passamainty. © Stephan Engler</em></h4> <p><em><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947650_14.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></em></p> <h4><em>Les mariés dans leur chambre. © Stephan Engler</em></h4> <p>A part la langue française les insulaires ont peu de points communs avec les Français de la Métropole. Voici quelques exemples parmi tant d’autres: depuis quelques années seulement les rues ont des noms et les maisons sont numérotées, quant au cadastre il n’existait pas... Aussi se pose cette question: comment administre-t-on, de la métropole, un territoire distant de 8000 kilomètres?</p> <p>Les Mahorais interrogés en 2011 avaient raison, l’application des lois et de l’administration est un vrai casse-tête. Les 256'518 habitants (la population est estimée à plus de 300'000 avec les clandestins) soulèvent plus de points négatifs que positifs et se demandent si la France désire réellement développer leur île. </p> <p>Le problème de l’insécurité, malgré les efforts fournis, n’est toujours pas résolu aujourd’hui. Celle-ci est liée en grande partie à l’immigration, et ce problème n’est pas nouveau. Des milliers de migrants clandestins chaque année arrivent de l’île comorienne d’Anjouan. Ils traversent les 70 kilomètres qui séparent les îles à leurs risques et périls dans leurs frêles esquifs nommé kwassa kwassa (canots de pêche rapides), dans l’espoir d’une vie meilleure. En février 2021, la Police aux Frontières a effectué 1'860 reconduites à la frontière. Même si Mayotte n’est pas riche, le revenu aux Comores est neuf fois inférieur! Pour les 9'600 (chiffre de 2018) naissances annuelles au CHM (Centre Hospitalier de Mamoudzou) environ 70% sont attribuables à des femmes en situation irrégulière, cela fait de la maternité de Mamoudzou la plus grande d’Europe.</p> <p>Pourquoi, connaissant tous ces éléments, Paris a-t-il appuyé la départementalisation? Deux atouts de taille ont sûrement fait pencher la balance: la découverte d'un gisement gazier géant au large du Mozambique, à quelques heures de mer de Mayotte, et le fait que la départementalisation entraîne l’augmentation de la surface des ZEE (zones économiques exclusives ultramarines) françaises. Mayotte bénéficie d’un territoire maritime conséquent avec ses 74'000 kilomètres carrés de zone de pêche. Il faut savoir que la France avec son littoral, et grâce à ses départements et collectivités d’outre-mer, est la deuxième puissance maritime du monde derrière les Etats-Unis. </p> <h3>Perspectives et croissance </h3> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947696_10.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>L’aquaculture, aujourd’hui en liquidation judiciaire faute de soutien. © Stephan Engler</em></h4> <p>Le développement de Mayotte passe naturellement par l’océan et son lagon de 1'100 kilomètres carrés. Pour cela, il faut structurer les filières de la pêche, développer l’aquaculture, soutenir un tourisme responsable et les formations liées aux métiers de la mer. C’est un atout susceptible d’améliorer considérablement la qualité de vie et de créer des emplois sur l’île. Bien sûr, une volonté politique ainsi que des investissements privés et publics sont nécessaires.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947793_6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des pêcheuses de djarifa dans le lagon. © Stephan Engler</em></h4> <p>En ce qui concerne les Comores, le tourisme peut également améliorer la situation actuelle. D’ailleurs un projet de développement a été lancé en octobre 2020. Selon Karalyn Monteil, spécialiste du programme culture du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Est, «il y a une énorme possibilité de développer le tourisme durable aux Comores avec leurs riches patrimoines naturels et culturels. L’UNESCO est confiante qu’au travers de ce projet, les Comores seront mieux placées pour développer et gérer le tourisme dans le respect des orientations de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO».</p> <p>Le temps du dialogue est venu pour la France et l’Union des Comores, afin de construire une collaboration durable, car la plupart des problèmes de Mayotte sont régionaux et non pas locaux. </p> <p>Selon les Anciens, les piliers de la culture mahoraises sont l’homme, les croyances et l’accueil de l’autre. A Mayotte les gens sont attachés à la terre, à Anjouan ils sont plutôt navigateurs et à la Grande Comore éleveurs. Ces populations sont complémentaires et doivent coexister, aucune d’entre elles ne peut subvenir seule à ses besoins. Si l’une d’elles domine, l’équilibre est rompu.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947841_15.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Depuis la plage de l’Anse des Cocotiers, la ville de Sada. © Stephan Engler</em></h4> <p> </p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'mayotte-les-noces-d-etain', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 1017, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5950, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }
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Au fil du temps le nom changea en Kamar et Comores. </p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616948200_8.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Un des fameux debba à Bouéni. © Stephan Engler</em></h4> <p>Au XVI<sup>ème</sup> siècle se produit un grand changement, les migrants Chiraziens prennent le pouvoir et s’octroient le titre de sultan. Pendant plusieurs siècles, les îles subissent des guerres sans fin, ce qui vaudra à leurs dirigeants le surnom de «Sultans batailleurs». Les premiers Européens arrivèrent également pendant cette période trouble avec, dans l’ordre d’arrivée, les Portugais, les Hollandais, les Anglais et les Français. Au XVIII<sup>ème</sup> siècle la guerre régnait toujours à Mayotte avec d’incessantes incursions venant de l’île voisine d’Anjouan. Le dernier sultan, Adriantsouli, cède Mayotte à la France le 25 avril 1841 contre une rente viagère de 1000 piastres. </p> <p>La prise de possession par la France fut effectuée par le commandant Pierre Passot, 3000 personnes habitent alors l’île. C’est en tant que commandant supérieur de Mayotte qu’il promulgue l’abolition de l’esclavage par l’ordonnance du roi Louis-Philippe le 1er juillet 1847. </p> <p>Les Grandes Comores deviennent alors protectorat français avant d’être déclarées colonie française en 1912 et TOM (territoire d’outre-mer) en 1946. Lors de l’autonomie de l’archipel 10 ans plus tard la population de Mayotte s’inquiètent de revivre des périodes sombres. Des Mahoraises tel que Zena M’Dere ou Mariama Combo «Mouchoula» se battent au péril de leur vie pendant 30 ans pour un ancrage définitif au sein de la République française. Enfin, en 1976 lors du référendum pour l’indépendance des Comores, Mayotte choisit seule de rester française. Un bon choix, si l'on en croit l'agitation régnant aux Comores, qui subiront 19 coups d'Etat en 24 années d'indépendance. </p> <p>Pour l’île au lagon, les statuts se succèdent: Collectivité Territoriale de la République Française en 1976, puis en 2000, Collectivité Départementale. La départementalisation était prévue pour fin mars 2011 avec l’élection de la première Assemblée Départementale de Mayotte. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, les conseillers fraîchement élus n’ont pas pu s’entendre et la ministre de l’Outre-Mer n’est pas arrivée à temps… Finalement, c’est le 3 avril 2011 que s’est déroulée la première<sup> </sup>séance du premier Conseil Départemental de Mayotte, son nouveau statut a pu être acté officiellement ce jour-là.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947929_16.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Femmes portant le M’sindzano, le maquillage traditionnel, à la pêche. © Stephan Engler</em></h4> <h3>Qu’en pensaient les insulaires en 2011? </h3> <p>Pour Moussa, propriétaire d’un magasin de produits de première nécessité dans le sud-ouest de l’île, «<em>cette départementalisation est une bonne chose, car Mayotte, a été maltraitée par les îles voisines, et a toujours voulu rester française. Notre qualité de vie et notre liberté vont augmenter. Cela nous permettra d’aller de l’avant, même si administrativement les problèmes seront nombreux. Sur le plan politique, cela va être très difficile aussi. Un chantier de fou! Il y aura également des problèmes de cadastre. Et puis, qui payera à la place de ceux qui ne pourront pas le faire? Comment les gens vont-ils être informés de tous ces changements? Cela dit, Mayotte ne veut pas de la misère des Comores. La départementalisation, ce n’est pas pour l’argent, mais pour éviter la misère.</em>»</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947988_12.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Panneau d’une auto-école. © Stephan Engler</em></h4> <p>Yvonne, tenancière d’une épicerie doublée d’un tea-room dans le nord, se réjouit, bien qu’elle ne soit pas directement concernée: «<em>Il n’y aura plus de polygamie! Au niveau scolaire, ce sera beaucoup mieux, tant sur le plan de la qualité d’enseignement que de l’uniformisation. L’apprentissage d’un métier sera plus facile. Globalement, ce sera mieux pour les jeunes.</em>»</p> <p>Un instituteur croisé sur la côte orientale souligne, dans l’ordre, «<em>outre la suppression de la polygamie et l’amélioration de l’enseignement, cela nous permettra d’être des citoyens d’un grand pays. Mais que de complications en vue! Et puis, le fait d’être Français est le seul moyen de lutter contre les clandestins…</em>» </p> <p>D’autres parlent d’un assainissement de l’île, de l’accès aux fonds européens ou d’un développement pour un tourisme responsable. </p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947216_2.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La capitale Mamoudzou, une barge et le port. © Stephan Engler</em></h4> <h3>Tour d’horizon 10 ans après</h3> <p>En septembre 2011 déjà, une partie de la population a manifesté dans la rue «contre la vie chère» à Mamoudzou la capitale, car des problèmes déjà récurrents avant la départementalisation n’ont jamais été réglés. Les Mahorais réclamaient le blocage des prix des produits de première nécessité. Il faut savoir que de 2007 à 2011, le coût de la vie a augmenté de 60% à Mayotte — contre «seulement» 15% à La Réunion. Le conflit s’est considérablement durci et a paralysé l’île pendant trois mois, avec à la clef une grève générale, des barrages et des actes de vandalisme. Le 20 décembre 2011, l'intersyndicale et le patronat signent un accord pour mettre fin au conflit. Le texte porte sur la baisse des prix de 11 produits de consommation courante.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616948081_7.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Une vendeuse de chaussures sur le marché. © Stephan Engler</em></h4> <p>Mais ce n’était que le début et de nombreux conflits suivirent, avec leur lot de manifestation et de grèves principalement dans les secteurs de l’éducation nationale et du milieu hospitalier. </p> <p>Pourtant tout avait bien commencé, la population était enthousiaste et pleine d’espoir. Mais il y a toujours trop d’inégalité sociales et économiques par rapport aux autres départements. A Mayotte le PIB par habitant est de 9.400 euros alors qu’en France métropolitaine il est de 33.400 euros, pourtant les prix augmentent comme partout ailleurs. De nombreux secteurs sont en difficulté, comme la santé, l’éducation nationale, la gestion de l’eau potable... Le chômage explose: en 2019 il était de 22% (contre 7,9% en métropole)! La population souffre et la crise sanitaire n’arrange rien. </p> <h3>Paris décide pour Mamoudzou</h3> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947337_5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La forêt, une ressource importante. © Stephan Engler</em></h4> <p>C’est le choc des cultures. A Mayotte, depuis des siècles, les insulaires s’appuyaient sur l’autorité et la justice <em>cadiale</em> (un cadi est un juge musulman avec plusieurs casquettes et des fonctions civiles, judiciaires et religieuses). En devenant un département français, l’île savait qu’elle signait la fin de l’autorité des cadis, en tout cas comme juges de paix. Pourtant, étant donnés les nombreux problèmes de violence et d’incivilité, les autorités françaises comptent faire appel à ces derniers pour apaiser la situation. Les habitants, en particulier les jeunes désœuvrés, sont-ils toujours prêts à accorder du crédit à une autorité religieuse? </p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947429_17.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La prière le vendredi dans une mosquée. © Stephan Engler</em></h4> <p>L’identité particulière de Mayotte réside aussi dans son patrimoine comme à Tsingoni avec son mihrab datant de 1538, ce qui en fait la plus vielle mosquée de France. Les coutumes ancestrales telle que la pêche au djarifa (avec une toile), le debba, danse réservée aux femmes, le M’sindzano, maquillage traditionnel et écran naturel contre le soleil, la gastronomie mahoraise riches en saveurs que l’on peut déguster chez les fameuses mama brochettis (restaurant locaux) est bien loin du coq au vin. Et n’oublions pas les fastueux mariages qui sont indissociables de l’identité mahoraise.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947468_13.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des femmes réunies lors d’un mariage à Passamainty. © Stephan Engler</em></h4> <p><em><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947650_14.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></em></p> <h4><em>Les mariés dans leur chambre. © Stephan Engler</em></h4> <p>A part la langue française les insulaires ont peu de points communs avec les Français de la Métropole. Voici quelques exemples parmi tant d’autres: depuis quelques années seulement les rues ont des noms et les maisons sont numérotées, quant au cadastre il n’existait pas... Aussi se pose cette question: comment administre-t-on, de la métropole, un territoire distant de 8000 kilomètres?</p> <p>Les Mahorais interrogés en 2011 avaient raison, l’application des lois et de l’administration est un vrai casse-tête. Les 256'518 habitants (la population est estimée à plus de 300'000 avec les clandestins) soulèvent plus de points négatifs que positifs et se demandent si la France désire réellement développer leur île. </p> <p>Le problème de l’insécurité, malgré les efforts fournis, n’est toujours pas résolu aujourd’hui. Celle-ci est liée en grande partie à l’immigration, et ce problème n’est pas nouveau. Des milliers de migrants clandestins chaque année arrivent de l’île comorienne d’Anjouan. Ils traversent les 70 kilomètres qui séparent les îles à leurs risques et périls dans leurs frêles esquifs nommé kwassa kwassa (canots de pêche rapides), dans l’espoir d’une vie meilleure. En février 2021, la Police aux Frontières a effectué 1'860 reconduites à la frontière. Même si Mayotte n’est pas riche, le revenu aux Comores est neuf fois inférieur! Pour les 9'600 (chiffre de 2018) naissances annuelles au CHM (Centre Hospitalier de Mamoudzou) environ 70% sont attribuables à des femmes en situation irrégulière, cela fait de la maternité de Mamoudzou la plus grande d’Europe.</p> <p>Pourquoi, connaissant tous ces éléments, Paris a-t-il appuyé la départementalisation? Deux atouts de taille ont sûrement fait pencher la balance: la découverte d'un gisement gazier géant au large du Mozambique, à quelques heures de mer de Mayotte, et le fait que la départementalisation entraîne l’augmentation de la surface des ZEE (zones économiques exclusives ultramarines) françaises. Mayotte bénéficie d’un territoire maritime conséquent avec ses 74'000 kilomètres carrés de zone de pêche. Il faut savoir que la France avec son littoral, et grâce à ses départements et collectivités d’outre-mer, est la deuxième puissance maritime du monde derrière les Etats-Unis. </p> <h3>Perspectives et croissance </h3> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947696_10.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>L’aquaculture, aujourd’hui en liquidation judiciaire faute de soutien. © Stephan Engler</em></h4> <p>Le développement de Mayotte passe naturellement par l’océan et son lagon de 1'100 kilomètres carrés. Pour cela, il faut structurer les filières de la pêche, développer l’aquaculture, soutenir un tourisme responsable et les formations liées aux métiers de la mer. C’est un atout susceptible d’améliorer considérablement la qualité de vie et de créer des emplois sur l’île. Bien sûr, une volonté politique ainsi que des investissements privés et publics sont nécessaires.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947793_6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des pêcheuses de djarifa dans le lagon. © Stephan Engler</em></h4> <p>En ce qui concerne les Comores, le tourisme peut également améliorer la situation actuelle. D’ailleurs un projet de développement a été lancé en octobre 2020. Selon Karalyn Monteil, spécialiste du programme culture du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Est, «il y a une énorme possibilité de développer le tourisme durable aux Comores avec leurs riches patrimoines naturels et culturels. L’UNESCO est confiante qu’au travers de ce projet, les Comores seront mieux placées pour développer et gérer le tourisme dans le respect des orientations de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO».</p> <p>Le temps du dialogue est venu pour la France et l’Union des Comores, afin de construire une collaboration durable, car la plupart des problèmes de Mayotte sont régionaux et non pas locaux. </p> <p>Selon les Anciens, les piliers de la culture mahoraises sont l’homme, les croyances et l’accueil de l’autre. A Mayotte les gens sont attachés à la terre, à Anjouan ils sont plutôt navigateurs et à la Grande Comore éleveurs. Ces populations sont complémentaires et doivent coexister, aucune d’entre elles ne peut subvenir seule à ses besoins. 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Actuel / Mayotte, les noces d’étain
Le 3 avril 2011, Mayotte, un archipel situé dans l'océan Indien entre le continent africain et Madagascar, est officiellement devenu le cent-unième département français et le cinquième d'outre-mer. Retour sur l'histoire mouvementée de l'archipel et sur l'état d'esprit de ses habitants.
Stephan Engler
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Le parcours depuis Nagapattinam, la capitale du district nous semble interminable sur cette route poussiéreuse au milieu de nul part. Des deux côtés, un paysage plat, sec, et monotone nous accompagne avec ses rares arbustes. Enfin, la voiture ralentit et nous arrivons aux portes du village des dalits (<em>intouchables</em>) comme les appellent les locaux. C’est ici que nous allons revoir les veuves indiennes.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1614430813_1.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Une habitante du village. © Stephan Engler</h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1614430864_9.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Certaines femmes ont fui leur région d'origine, seules avec leurs enfants. © Stephan Engler</h4> <p>Notre première rencontre avec cette communauté date d’il y a trois ans, nous sommes curieux de voir les changements et de retrouver ces femmes courageuses. Ce sont elles qui ont créé la première association locale de défense des veuves dans cette région. Elles nous accueillent chaleureusement dans leurs habits colorés et nous reconnaissent immédiatement. Il est vrai qu’il y a peu de visiteurs dans cet endroit isolé. 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Ce sont une vingtaine de femmes et quelques hommes qui se sont regroupés ici afin de vivre en paix et en sécurité. Cela limite les risques de représailles justifiées par des traditions sans pitié. Le village est toléré par les rares personnes qui connaissent son existence, peut-être que les mentalités changent lentement car malgré les réserves de certains, on ne peut que constater la réussite de cette formule. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1614430316_6.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Gomathi lors d’une réunion. © Stephan Engler</h4> <p>Pendant les échanges les veuves restent très discrètes sur leur douloureux passé, mais dans leurs regards nous pouvons imaginer leur lourd vécu. Une chose est sûre pour toutes ces femmes, elles sont arrivées ici, dans ce discret refuge, sans rien, certaines avec uniquement leurs enfants. Nous retrouvons une des charismatiques meneuses du groupe, l’énergique Gomathi. Elle vit depuis plusieurs années au village avec ses trois enfants, deux filles et un garçon. Sa façon de se tenir et de parler ne laisse aucun doute, elle est fière. Et il y a de quoi, c’est grâce à son travail sans relâche qu’elle a pu acquérir après notre première rencontre une vache qui vient de lui donner un veau. Cela a été uniquement possible grâce à l’octroi d’un microcrédit accordé par une organisation d’entraide locale. Nous sommes heureux de sa réussite, il est rare de rencontrer une femme avec un caractère et une volonté aussi forte, c’est un exemple de courage pour toute la communauté.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1614431004_3.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Les chèvres et leur gardienne. © Stephan Engler</h4> <p>Lors de la visite du village, peu de changement... peut-être quelques maisons de plus. 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Leur courage et volonté sont admirables, elles nous remémorent les luttes menées en Occident par nos mères et nos grand-mères pour leur liberté. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1614430371_8.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Danse dans la maison commune. © Stephan Engler</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'les-veuves-indiennes', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1070, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2838, 'homepage_order' => (int) 3078, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => 'Photos', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5950, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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En Inde principalement dans les zones rurales, certaines coutumes d’un autre temps perdurent. Dans les villages, la vie des femmes bascule quand leur
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