Actuel / Les veuves indiennes
En Inde, les veuves sont soumises à un traitement particulier de la part de la société, très traditionnelle. Stephan Engler a rencontré quelques unes d'entre elles, qui ont choisi de s'isoler ensemble dans un village auto-géré. © Stephan Engler
© Stephan Engler
En Inde principalement dans les zones rurales, certaines coutumes d’un autre temps perdurent. Dans les villages, la vie des femmes bascule quand leur mari meurt, mais aussi quand il quitte le foyer conjugal définitivement pour d’autres raisons. La stigmatisation des veuves est profondément ancrée dans la religion hindoue: si une femme est pure et fidèle, elle saura protéger son époux de la mort et le gardera. Généralement c’est la belle-famille qui rend la femme responsable de tous les malheurs et lui donne son statut de veuve. C’est un immense fardeau à porter, car elles doivent toujours s’habiller de blanc (la couleur du deuil en Inde), ne peuvent plus se remarier ni assister aux fêtes et à la célébration de la naissance d’un enfant, de peur qu’elles n’apportent le "mauvais œil".
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Selon Sue qui vient du monde de l’urbanisme et du transport, la réalisation de Sea Bubbles est aboutie, mais pour avoir un impact réel sur la transition énergétique il fallait s’attaquer au transport de masse. Selon une étude réalisée en Suisse, 96% des émissions de CO<sub>2</sub> sont dues aux entreprises de transport professionnelles, en comparaison la navigation de plaisance ne représente que 4% des émissions.</p> <h3>Le défi du transport à faible empreinte écologique</h3> <p>Le transport rapide par bateau («<em>fast ferry market</em>»), avec son ADN de rapidité et d’efficacité, peut s’inscrire dans le processus de la transition énergétique. De plus, le transport de masse est très intéressant pour les navettes avec des hydrofoils. 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Anders Bringdal possède cinq titres de champion du monde de planche à voile, Ricardo Bencatel a travaillé sur des systèmes de contrôle automatique de foil sur des voiliers de compétition pour deux équipes de la prestigieuse America’s Cup, Luna Rossa et Oracle Team USA.</p> <p>Mais rien n’aurait pu se faire sans le financement d’investisseurs privés qui ont été séduits par ce projet et qui ont permis la création du prototype. Un autre soutien de choix est le Canton du Valais avec sa fondation The Ark qui soutient l’innovation et favorise le développement de nouvelles technologies.</p> <p>La coque est construite au Portugal, il est prévu, à l’avenir, d’y construire toutes les coques de ce projet. Tous les autres matériaux et pièces sont dans la mesure du possible <em>Swiss made</em> ainsi que, bien sûr, la recherche et le développement. Dans cette démarche responsable il est important lors des commandes de construire au plus près du client afin de minimiser l’impact écologique et pour des questions de logistique des transports.</p> <p>Les circuits courts à toutes les échelles sont privilégiés afin d’être le plus vertueux possible dans la réalisation. La vision de l’entreprise se veut globale et pas seulement opérationnelle. Pour cela l’équipe fondatrice est entourée d’une douzaine de personnes avec des compétences diverses, pour l'architecture navale, l'analyse de la performance hydrodynamique des coques, la recherche de l'équilibre... S'y associent des ingénieurs en motorisation et en électronique, une équipe marketing et commerciale, ainsi que des spécialistes de la certification du bateau pour les transports publics. Le prototype qui navigue actuellement est la plus petite des unités. Le Mobyfly 10 (10 mètres) est certifié aujourd’hui pour une capacité de 12 passagers. 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En termes d’énergie par passager, cet hydrofoil est plus efficace qu’un vélo électrique, seule la bicyclette traditionnelle fait mieux! Enfin, point très important pour l’opérateur, le coût de la maintenance est divisé par quatre, voire par cinq, par rapport à un bateau thermique.</p> <h3>Musique d'avenir</h3> <p>La victoire de MobyFly au prestigieux concours japonais Hack Osaka 2022 Startup Technology, ainsi que le prix des navires commerciaux lors de la cinquième édition des Foiling Week Awards en 2022, a permis à l’entreprise de gagner en visibilité et en reconnaissance. Plusieurs pays sont d'ores et déjà intéressés par l’acquisition de bateaux dans les années à venir: Malte, la Grèce, la Norvège, l’Italie, la France (et la Polynésie française), le Portugal et le Japon.</p> <p>Sur les trois modèles développés, les livraisons prioritaires concernent la petite unité de 10 mètres jusqu’en 2025, les modèles plus grands de 20 et 30 mètres sont planifiés pour plus tard. Grâce à la qualité du concept s'adaptant aux impératifs à la fois technologiques et écologiques, Mobyfly va sans doute contribuer à modifier le transport par bateau.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1705437641_mby8.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Mobyfly et ses trois co-fondateurs, de gauche à droite: Ricardo Bencatel, directeur technique, Sue Putallaz, directrice générale et Anders Bringdal, directeur design. © S.E.</em></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'un-bateau-electrique-teste-sur-le-leman', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 95, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 5950, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4298, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'SDF, les chemins de la solitude', 'subtitle' => 'En marchant en ville dans la rue ou dans certains lieux un peu à l’écart nous avons tous déjà croisé un SDF. Leurs quotidiens sont l’opposé de notre mode de vie sédentaire. Nous qui sommes guidés par une multitude de repères tout au long de la journée. Et que dire de ces garanties qui nous semblent acquises pour toujours, comme un chez-soi sécurisé et l’assurance de bénéficier d’une aide dans toutes sortes de situations? Cela suscite bien des interrogations. Comment en est-il arrivé là? Quel est son parcours? Depuis combien de temps vit-il comme cela?', 'subtitle_edition' => 'En marchant en ville dans la rue ou dans certains lieux un peu à l’écart nous avons tous déjà croisé un SDF. Leurs quotidiens sont l’opposé de notre mode de vie sédentaire. Et que dire de ces garanties qui nous semblent acquises pour toujours, comme un chez-soi sécurisé et l’assurance de bénéficier d’une aide dans toutes sortes de situations?', 'content' => '<p>Sur le chemin pour la gare de Vevey, il y a quelques jours déjà, ma compagne a remarqué une personne qui dormait là. Le lendemain matin préoccupée par cette situation, elle prend quelques barres de céréales pour le SDF, je l’accompagne. </p> <p>Arrivé à l’esplanade de St Martin, les couleurs du matin sont magnifiques et la vue panoramique sur les montagnes est splendide. Pourtant la personne que nous cherchons n’a pas sa place sur ce cliché de carte postale. Assis sur un banc, un peu à l’écart, nous allons à sa rencontre. Après quelques mots échangés, ma compagne lui donne son petit-déjeuner et part prendre son train. Cela le touche beaucoup, son premier problème du matin est résolu.</p> <p>Je m’assieds à côté de lui pour en savoir plus. Mohamed a 58 ans et cela fait 6 ans qu’il est sans domicile fixe. Il est très calme et parle parfaitement le français. Pendant la conversation je remarque sa main toujours posée par sécurité sur ses modestes affaires à côté de lui. </p> <p>Son regard ne trompe pas, bien sûr il est cabossé par la vie, mais il paraît honnête et sobre. 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L’explication du personnel est la suivante: la carte d’accès en plastique actuelle au format carte de crédit ne sera bientôt plus valable, pourtant elle fonctionne très bien avec le même système de lecture électronique. Résultat, des milliers de cartes en plastique à la poubelle.</p> <p>C’est d’autant plus incompréhensible que lors d’une visite sur la page d’accueil du géant orange le développement durable est bien mis en avant et parait être une priorité pour l’entreprise. </p> <p>Autre exemple, un rasoir Philipps Multigroom Pro. Après plusieurs années d’utilisation il fonctionne toujours parfaitement, seule la batterie rechargeable doit être changée. Après quelques recherches pour trouver le service officiel de Phillips en Suisse, surprise, il n’y a pas d’accu de rechange, selon eux c’est un «Exchange-Produkt», autrement dit, si pendant la garantie ce produit tombe en panne un nouveau modèle est envoyé à l’acheteur et l’ancien mis à la poubelle ou plutôt «recyclé». 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Pour les autorités, une population dense dans cette zone frontalière était un gage de sécurité. Mais malgré les avantages, la rigueur du climat et les voies de communications peu développées découragèrent un grand nombre de candidats. Avant cet essai d’installation, La Brévine fut exploitée par quelques paysans du Val-de-Travers voisin, notamment pour la coupe de bois, et ceci depuis la moitié du XIIIe siècle. Le vallon de La Brévine est alors appelé Chaux-des-Taillères ou Chaux d’Etaillières. Ensuite, l’arrivée de Huguenots fuyant France lui fait connaître un certain essor. En 1604, un temple est construit au hameau de la Brevena (de <em>abrevena</em> qui signifie abreuvoir), ce qui a pour conséquence de faire prévaloir le nom actuel dès le milieu du XVIIe siècle; aujourd’hui encore une fontaine figure sur les armoiries de la commune. 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Passionné par l’histoire de sa commune, il nous parle de son nouveau projet concernant Michel Hollard, résistant de la Seconde guerre mondiale. C’est l’homme qui a sauvé Londres grâce aux informations passées par la frontière franco-suisse de La Brévine, laquelle se situe à quelques centaines de mètres du village. Ce courageux ingénieur en mécanique oublié par l’histoire a fondé, dès 1941, le réseau de renseignement «Agi» afin de surveiller les mouvements de l’armée allemande en France. Lors de ses nombreux voyages clandestins, il a apporté des informations cruciales à l’ambassade d’Angleterre à Berne. La plus importante d’entre elles étant sans doute l’emplacement en Normandie des rampes de lancement des missiles dirigés vers la capitale britannique, les tristement célèbres V1. Grâce à cette information ceux-ci ont pu être détruits par les Alliés.</p> <p>Après cet interlude historique, c’est sur la terrasse du restaurant que nous rencontrons Luca Bonnet qui, à 24 ans, est déjà un passionné de sa région. Il nous apprend une autre anecdote concernant le Sentier des Bornes. Il y a des années, un paysan venant du lieu-dit Les Charmottes en France apportait son lait à la laiterie de La Brévine, ceci parce que c’était plus court pour lui que d’aller à la laiterie française. Aujourd’hui encore les activités rurales sont ici importantes: la vallée ne possède pas moins de six laiteries! </p> <h3><strong>Ambiance matinale </strong></h3> <p>Le lendemain matin, surprise! Une fine couche de brouillard stagne et enveloppe les maisons. Cela corrobore l’explication que nous avons eue hier soir concernant les froids hivernaux et le climat particulier de La Brévine. C’est la topographie qui fait que le brouillard et le froid s’accumulent et stagnent ici, n’ayant pas de sortie possible. Sur la façade de la maison communale, juste à côté de la fontaine, se trouve l’indicateur de température fixé il y a peu. Le record de froid de 1987, de -41,8 degrés, est bien entendu indiqué, mais aussi la température de Grono, un village grison (dans la partie italophone du canton). Celui-ci possède le record de la température la plus chaude de Suisse. Décidément, tout est une question de températures chez les Bréviniers.</p> <h3><strong>Le lac des mystères</strong></h3> <p>Il n’y a pas de problème d’orientation: à la sortie du village à gauche c’est la route vers le lac des Taillères, à droite Le Cerneux-Péquignot, après l’église c’est la direction de La Chaux-du-Milieu.</p> <p>De nombreux lieux se nomment Chaux également de l’autre côté de la frontière. 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D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté aux environ de 1665. La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Cette eau n'était pas seulement bue sur place, elle s'exportait également dans des bouteilles pas trop remplies et bien «goudronnées». En effet, le gaz contenu dans l'eau faisait souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que La Brévine en expédiait. Mais l’attractivité s’amoindrit lorsque les médecins envoyèrent leurs malades dans les Alpes, au détriment de la source de La Brévine. En conséquence, au début du XXe siècle, personne, sinon par curiosité, n'en buvait.</p> <p>Mais revenons à notre sentier frontalier. Après une courte montée nous découvrons les premières bornes ainsi qu’un panneau indicateur. Des informations précises sont notées sur celui-ci concernant les marchandises autorisées par la douane lors du passage de cette symbolique frontière. Le voyage dans le temps par le Sentier des Bornes dure un peu plus de deux heures, il suit le tracé de la frontière franco-suisse qui sépare les deux pays depuis 1766.</p> <h3><strong>D’une ferme typique en lieu culturel </strong></h3> <p>Située en contre-bas de la route qui relie La Brévine et La Chaux-du-Milieu, une magnifique ferme neuchâteloise a été transformée en lieu culturel. La première mention de cette bâtisse date de 1503. Ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons et dentellières. La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot-de-Vent la quitta en 1954. Le bâtiment fut alors vendu pour servir pendant quelques temps de logement de vacances. Mais le manque d’entretien et l’hiver ont eu raison de son toit en 1963, et il était voué à la démolition. Heureusement, un instituteur de Neuchâtel, Pierre von Allmen, comprit son importance patrimoniale et architecturale. 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Toujours dans le registre des coutumes et rituels c’est en 1829 que les colonisateurs britanniques abolirent la pratique du Sati (principalement en Inde du Nord) qui consistait à ce que la veuve suive son mari sur le bûcher.
Dans les autres religions, les veuves sont aussi mentionnées, par exemple dans l'un des trois grands miracles attribués au XVIe siècle à Notre Dame de la Bonne Santé à Velankanni, proche de Nagapattinam. Celui-ci parle d’une pauvre veuve avec son enfant boiteux qui guérit grâce à l’intervention de la Vierge. Heureux, il se mit à courir jusqu'à la ville pour annoncer la bonne nouvelle et y rencontra un riche bienfaiteur. Avec l’aide de la population ils bâtirent une première petite chapelle. Rapidement, ce lieu devient un sanctuaire visité par de nombreux pèlerins de toute croyances confondues. Aujourd’hui la ville et un lieu de pèlerinage très célèbre au Tamil Nadu, il est surnommé «Lourdes de l’Orient».
De nos jours les veuves n’ont que deux choix possibles: rester dans leur village et mener une vie austère, ou partir sans rien pour espérer une vie meilleure.
Les enfants du village des veuves. © Stephan Engler
En fin d’après-midi sur la route au Sud de l’Inde, l’atmosphère est étouffante. Pendant ce mois de juillet, le thermomètre franchit allègrement la limite des 30 degrés. Nous sommes installés tant bien que mal toutes fenêtres ouvertes à l’arrière d’une Mahindra Bolero, une Jeep version indienne. Le parcours depuis Nagapattinam, la capitale du district nous semble interminable sur cette route poussiéreuse au milieu de nul part. Des deux côtés, un paysage plat, sec, et monotone nous accompagne avec ses rares arbustes. Enfin, la voiture ralentit et nous arrivons aux portes du village des dalits (intouchables) comme les appellent les locaux. C’est ici que nous allons revoir les veuves indiennes.
Une habitante du village. © Stephan Engler
Certaines femmes ont fui leur région d'origine, seules avec leurs enfants. © Stephan Engler
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Gomathi lors d’une réunion. © Stephan Engler
Pendant les échanges les veuves restent très discrètes sur leur douloureux passé, mais dans leurs regards nous pouvons imaginer leur lourd vécu. Une chose est sûre pour toutes ces femmes, elles sont arrivées ici, dans ce discret refuge, sans rien, certaines avec uniquement leurs enfants. Nous retrouvons une des charismatiques meneuses du groupe, l’énergique Gomathi. Elle vit depuis plusieurs années au village avec ses trois enfants, deux filles et un garçon. Sa façon de se tenir et de parler ne laisse aucun doute, elle est fière. Et il y a de quoi, c’est grâce à son travail sans relâche qu’elle a pu acquérir après notre première rencontre une vache qui vient de lui donner un veau. Cela a été uniquement possible grâce à l’octroi d’un microcrédit accordé par une organisation d’entraide locale. Nous sommes heureux de sa réussite, il est rare de rencontrer une femme avec un caractère et une volonté aussi forte, c’est un exemple de courage pour toute la communauté.
Les chèvres et leur gardienne. © Stephan Engler
Lors de la visite du village, peu de changement... peut-être quelques maisons de plus. Celui-ci est identique à beaucoup d’autres avec sa terre brûlée et ses quelques arbres, gage d’un peu d’ombre sous le soleil implacable. La communauté essaie de subvenir à ses besoins grâce à quelques cultures, des chèvres et bien sûr à la présence de l’indispensable puits.
Gomathi et son veau. © Stephan Engler
Le puits, indispensable à la vie au village. © Stephan Engler
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Une réunion dans la maison commune, où sont administrées les affaires du village. © Stephan Engler
Il est parfois indispensable pour les communautés alentour de se rencontrer de nuit, afin de rester discrets. © Stephan Engler
Après une réunion, nous avons eu le plaisir de voir ces femmes danser, ce qui étant donné leur statut serait tout simplement impossible dans leur lieu d’origine. Leur courage et volonté sont admirables, elles nous remémorent les luttes menées en Occident par nos mères et nos grand-mères pour leur liberté.
Danse dans la maison commune. © Stephan Engler
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Anders Bringdal possède cinq titres de champion du monde de planche à voile, Ricardo Bencatel a travaillé sur des systèmes de contrôle automatique de foil sur des voiliers de compétition pour deux équipes de la prestigieuse America’s Cup, Luna Rossa et Oracle Team USA.</p> <p>Mais rien n’aurait pu se faire sans le financement d’investisseurs privés qui ont été séduits par ce projet et qui ont permis la création du prototype. Un autre soutien de choix est le Canton du Valais avec sa fondation The Ark qui soutient l’innovation et favorise le développement de nouvelles technologies.</p> <p>La coque est construite au Portugal, il est prévu, à l’avenir, d’y construire toutes les coques de ce projet. Tous les autres matériaux et pièces sont dans la mesure du possible <em>Swiss made</em> ainsi que, bien sûr, la recherche et le développement. 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Leurs quotidiens sont l’opposé de notre mode de vie sédentaire. Nous qui sommes guidés par une multitude de repères tout au long de la journée. Et que dire de ces garanties qui nous semblent acquises pour toujours, comme un chez-soi sécurisé et l’assurance de bénéficier d’une aide dans toutes sortes de situations? Cela suscite bien des interrogations. Comment en est-il arrivé là? Quel est son parcours? Depuis combien de temps vit-il comme cela?', 'subtitle_edition' => 'En marchant en ville dans la rue ou dans certains lieux un peu à l’écart nous avons tous déjà croisé un SDF. Leurs quotidiens sont l’opposé de notre mode de vie sédentaire. Et que dire de ces garanties qui nous semblent acquises pour toujours, comme un chez-soi sécurisé et l’assurance de bénéficier d’une aide dans toutes sortes de situations?', 'content' => '<p>Sur le chemin pour la gare de Vevey, il y a quelques jours déjà, ma compagne a remarqué une personne qui dormait là. Le lendemain matin préoccupée par cette situation, elle prend quelques barres de céréales pour le SDF, je l’accompagne. </p> <p>Arrivé à l’esplanade de St Martin, les couleurs du matin sont magnifiques et la vue panoramique sur les montagnes est splendide. Pourtant la personne que nous cherchons n’a pas sa place sur ce cliché de carte postale. Assis sur un banc, un peu à l’écart, nous allons à sa rencontre. Après quelques mots échangés, ma compagne lui donne son petit-déjeuner et part prendre son train. Cela le touche beaucoup, son premier problème du matin est résolu.</p> <p>Je m’assieds à côté de lui pour en savoir plus. Mohamed a 58 ans et cela fait 6 ans qu’il est sans domicile fixe. Il est très calme et parle parfaitement le français. Pendant la conversation je remarque sa main toujours posée par sécurité sur ses modestes affaires à côté de lui. </p> <p>Son regard ne trompe pas, bien sûr il est cabossé par la vie, mais il paraît honnête et sobre. 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Celle-ci est mise à disposition par son employeur. A cette époque il est marié, a un garçon et possède sa propre voiture. Du jour au lendemain tout s’écroule, lors de son divorce, il part seul avec seulement quelques affaires dans son sac à dos.</p> <h3>Sur les routes d'Europe</h3> <p>Depuis ce jour-là, ses amis lui ont tourné le dos comme c’est trop souvent le cas, et cela juste au moment où il avait le plus besoin d’eux. Avec d’autres connaissances, il a tout simplement perdu le contact, car il n’habite plus la même région.</p> <p>Durant les six années suivantes il parcourt l’Italie, la France, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Pour lui c’est en Italie que les conditions de vie sont les plus dures, en raison de la situation économique, défavorable pour toute la population. </p> <p>Il m’apprend que partout pour un SDF, même dans les petites villes, existent des structures. Souvent ce sont des associations qui mettent à disposition des personnes dans le besoin des douches, une machine à laver ainsi que d’autres services. Le grand problème insoluble reste l’argent, car il faut se nourrir et se déplacer pour aller dans ces structures. Mais pour Mohamed, le plus dur est le stress de ne pas savoir s’il pourra manger à midi et le soir. Pendant ses déplacements, parfois, il trouve de petits boulots, mais tout au plus pour quelques semaines. Pas de quoi retrouver une stabilité.</p> <p>En Suisse, à plusieurs reprises, il a dormi à St Martin, le pasteur le connait bien et l’aide de différentes manières. Il apprécie beaucoup cette région car c’est un lieu calme et serein.</p> <h3>Enfin un toit</h3> <p>Aujourd’hui Mohamed est en attente d’une place chez Emmaüs, c’est prévu pour le 12 juin ou peut-être quelques jours avant car il est possible qu’un lit se libère. 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L’explication du personnel est la suivante: la carte d’accès en plastique actuelle au format carte de crédit ne sera bientôt plus valable, pourtant elle fonctionne très bien avec le même système de lecture électronique. Résultat, des milliers de cartes en plastique à la poubelle.</p> <p>C’est d’autant plus incompréhensible que lors d’une visite sur la page d’accueil du géant orange le développement durable est bien mis en avant et parait être une priorité pour l’entreprise. </p> <p>Autre exemple, un rasoir Philipps Multigroom Pro. Après plusieurs années d’utilisation il fonctionne toujours parfaitement, seule la batterie rechargeable doit être changée. Après quelques recherches pour trouver le service officiel de Phillips en Suisse, surprise, il n’y a pas d’accu de rechange, selon eux c’est un «Exchange-Produkt», autrement dit, si pendant la garantie ce produit tombe en panne un nouveau modèle est envoyé à l’acheteur et l’ancien mis à la poubelle ou plutôt «recyclé». 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Pour les autorités, une population dense dans cette zone frontalière était un gage de sécurité. Mais malgré les avantages, la rigueur du climat et les voies de communications peu développées découragèrent un grand nombre de candidats. Avant cet essai d’installation, La Brévine fut exploitée par quelques paysans du Val-de-Travers voisin, notamment pour la coupe de bois, et ceci depuis la moitié du XIIIe siècle. Le vallon de La Brévine est alors appelé Chaux-des-Taillères ou Chaux d’Etaillières. Ensuite, l’arrivée de Huguenots fuyant France lui fait connaître un certain essor. En 1604, un temple est construit au hameau de la Brevena (de <em>abrevena</em> qui signifie abreuvoir), ce qui a pour conséquence de faire prévaloir le nom actuel dès le milieu du XVIIe siècle; aujourd’hui encore une fontaine figure sur les armoiries de la commune. Une autre date historique marquante est le 1er mars 1848, quand la Révolution neuchâteloise renversa la monarchie et que les Bréviniers s'opposèrent à l'ordre nouveau. Avec leurs voisins, ils créèrent la petite Vendée neuchâteloise, occupèrent Le Locle puis furent battus et s'exilèrent momentanément à Morteau. Le roi de Prusse céda finalement ses droits sur Neuchâtel le 26 mai 1857 en signant un traité à Paris. L'année suivante, l'ex-principauté se donna une constitution républicaine et La Brévine perdit sa mairie et ses douze juges.</p> <h3>En route pour la Vallée</h3> <p>Il y a longtemps que nous étions intrigués par cette localité de 630 habitants souvent citée en hiver pour son froid intense alors qu’elle se situe à une altitude de 1046 mètres seulement. Pour nous y rendre, nous avons choisi la route pittoresque depuis Couvet. Cette route secondaire nous amène avec ses nombreuses courbes entre prairie et forêt vers les hauteurs du lieu-dit Les Sagnettes. Un peu plus haut débute le chemin pédestre pour la Glacière de Montlési, phénomène naturel local. Eh oui, même en été il y a de la glace ici! Ensuite, la route descend lentement entre plusieurs fermes éparses. Quelques lacets plus tard, nous apercevons enfin la vallée, le clocher de La Brévine entouré par les maisons du village. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous voici au centre du village. Tout y est concentré: la boulangerie, l’église, l’administration communale, l’épicerie et l’Hôtel-de-Ville. Seul la boucherie et la fromagerie dérogent à cette règle et se trouvent légèrement en retrait. C’est le paradis du petit commerce, il n’existe pas de grandes surfaces dans la région. Dans la vallée de La Brévine, contrairement à trop d’autres endroits, les circuits courts et le manger local sont toujours de mise.</p> <p>Dans la salle à manger de l’Hôtel-de-Ville, Jean-Maurice Gasser, instigateur du Sentier des Bornes, nous attend. Passionné par l’histoire de sa commune, il nous parle de son nouveau projet concernant Michel Hollard, résistant de la Seconde guerre mondiale. C’est l’homme qui a sauvé Londres grâce aux informations passées par la frontière franco-suisse de La Brévine, laquelle se situe à quelques centaines de mètres du village. Ce courageux ingénieur en mécanique oublié par l’histoire a fondé, dès 1941, le réseau de renseignement «Agi» afin de surveiller les mouvements de l’armée allemande en France. Lors de ses nombreux voyages clandestins, il a apporté des informations cruciales à l’ambassade d’Angleterre à Berne. La plus importante d’entre elles étant sans doute l’emplacement en Normandie des rampes de lancement des missiles dirigés vers la capitale britannique, les tristement célèbres V1. Grâce à cette information ceux-ci ont pu être détruits par les Alliés.</p> <p>Après cet interlude historique, c’est sur la terrasse du restaurant que nous rencontrons Luca Bonnet qui, à 24 ans, est déjà un passionné de sa région. Il nous apprend une autre anecdote concernant le Sentier des Bornes. Il y a des années, un paysan venant du lieu-dit Les Charmottes en France apportait son lait à la laiterie de La Brévine, ceci parce que c’était plus court pour lui que d’aller à la laiterie française. Aujourd’hui encore les activités rurales sont ici importantes: la vallée ne possède pas moins de six laiteries! </p> <h3><strong>Ambiance matinale </strong></h3> <p>Le lendemain matin, surprise! Une fine couche de brouillard stagne et enveloppe les maisons. Cela corrobore l’explication que nous avons eue hier soir concernant les froids hivernaux et le climat particulier de La Brévine. C’est la topographie qui fait que le brouillard et le froid s’accumulent et stagnent ici, n’ayant pas de sortie possible. Sur la façade de la maison communale, juste à côté de la fontaine, se trouve l’indicateur de température fixé il y a peu. Le record de froid de 1987, de -41,8 degrés, est bien entendu indiqué, mais aussi la température de Grono, un village grison (dans la partie italophone du canton). Celui-ci possède le record de la température la plus chaude de Suisse. Décidément, tout est une question de températures chez les Bréviniers.</p> <h3><strong>Le lac des mystères</strong></h3> <p>Il n’y a pas de problème d’orientation: à la sortie du village à gauche c’est la route vers le lac des Taillères, à droite Le Cerneux-Péquignot, après l’église c’est la direction de La Chaux-du-Milieu.</p> <p>De nombreux lieux se nomment Chaux également de l’autre côté de la frontière. Selon les habitants, le mot <em>calma,</em> dérivé du bas latin, désigne probablement dans le Haut-Jura une large vallée dépouillée d’arbres.</p> <p>Nous avons une pensée émue pour le facteur, car le code postal 2406 est partagé à la fois par les hameaux de La Châtagne, Le Brouillet, Les Taillères ainsi que par le village de La Brévine. </p> <p>Après quelques minutes de route, nous arrivons au fameux lac des Taillères, si cher aux habitants de la vallée. Le parking est très apprécié des camping-cars de toutes sortes, du bus modifié des années 70 au luxueux véhicule aux plaques zurichoises.</p> <p>Pour profiter pleinement de la quiétude du lieu, il faut suivre le chemin pédestre qui longe un côté du lac, et l’idéal est d’arriver tôt le matin. Une vraie sérénité se dégage de ce lieu quand les premiers rayons solaires passent au-dessus des crêtes et illuminent les alentours.</p> <p>Selon une légende, le lac se serait formé en une seule nuit. «On dit qu’un samedi, pendant la nuit, les habitants des Taillères se réveillèrent en sursaut au bruit d’un craquement épouvantable. Lorsque le soleil éclaira la vallée de ses premiers feux, ils virent à deux ou trois pas de leurs habitations la forêt qui couvrait cette plaine renversée et une vaste nappe d’eau baigner ces arbres et leurs branches entrelacées.» </p> <p>D’autres hypothèses ont vu le jour, mais c’est vers 1925 qu’un géologue apporta une explication rationnelle. Selon lui, le lac ainsi que les marais des hautes vallées neuchâteloises sont sis sur de la molasse du Tertiaire et des placages morainiques du Quaternaire qui forment une couverture imperméable empêchant les infiltrations dans le sol. En se retirant, les langues glaciaires qui recouvraient les hautes vallées laissèrent de nombreux petits plans d’eau, dont la plupart furent peu à peu comblés par la végétation; le lac des Taillères, placé lui sur une dépression plus marquée, subsista.</p> <p>Etant donné le faible dénivelé de la vallée de la Brévine (entre 1035 et 1055 mètres) l’écoulement du lac se fait par un emposieu situé sur la rive sud. L’eau s’engouffre dans cette faille et s’écoule par un vaste réseau de fissures et de cavités. Mêlée aux eaux d’infiltrations, elle émerge à nouveau, après un long parcours souterrain de 6,5 km, 250 mètres plus bas, en amont de Saint-Sulpice, et donne naissance à l’Areuse.</p> <h3><strong>Le Sentier des Bornes</strong></h3> <p>De retour à La Brévine, nous partons en direction de la frontière française située à une centaines de mètres de là par un chemin pédestre vers la forêt toute proche. C’est ici également qu’est située la Bonne Fontaine, source d’eau ferrugineuse. D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté aux environ de 1665. La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Cette eau n'était pas seulement bue sur place, elle s'exportait également dans des bouteilles pas trop remplies et bien «goudronnées». En effet, le gaz contenu dans l'eau faisait souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que La Brévine en expédiait. Mais l’attractivité s’amoindrit lorsque les médecins envoyèrent leurs malades dans les Alpes, au détriment de la source de La Brévine. En conséquence, au début du XXe siècle, personne, sinon par curiosité, n'en buvait.</p> <p>Mais revenons à notre sentier frontalier. Après une courte montée nous découvrons les premières bornes ainsi qu’un panneau indicateur. Des informations précises sont notées sur celui-ci concernant les marchandises autorisées par la douane lors du passage de cette symbolique frontière. Le voyage dans le temps par le Sentier des Bornes dure un peu plus de deux heures, il suit le tracé de la frontière franco-suisse qui sépare les deux pays depuis 1766.</p> <h3><strong>D’une ferme typique en lieu culturel </strong></h3> <p>Située en contre-bas de la route qui relie La Brévine et La Chaux-du-Milieu, une magnifique ferme neuchâteloise a été transformée en lieu culturel. La première mention de cette bâtisse date de 1503. Ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons et dentellières. La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot-de-Vent la quitta en 1954. Le bâtiment fut alors vendu pour servir pendant quelques temps de logement de vacances. Mais le manque d’entretien et l’hiver ont eu raison de son toit en 1963, et il était voué à la démolition. Heureusement, un instituteur de Neuchâtel, Pierre von Allmen, comprit son importance patrimoniale et architecturale. Avec un groupe de personnes partageant les mêmes valeurs, il entreprit de sauver la ferme. Une fondation fut créée ayant pour but la conservation du bâtiment, son ouverture au public et la création d’un centre artistique et culturel. Pendant une trentaine d’années, de nombreux artistes ont exposé ici, dont Paul Klee, Manessier, Picasso, Lermite, mais aussi des artistes et artisans régionaux. Une dernière exposition collective a eu lieu en 1995, puis le décès du plus ardent défenseur de la ferme, Pierre von Allmen, a eu raison de la fondation. C’est en 2002 qu’un groupe d’habitants de la région s’employa à faire revivre le lieu grâce à différents soutiens et à la création d’une nouvelle fondation. 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1 Commentaire
@bonpourmoi 21.03.2021 | 18h53
«Magnifique reportage..»