Ambiance matinale au Lac des Taillères. © Toutes les photos sont de Stephan Engler
Sur la route le Bois de l’Halle, en direction de La Brévine.
Le village de La Brévine et son temple.
Dissipation des brumes matinales.
La Chaux: un nom omniprésent.
Le Lac des Taillères.
Le Sentier des Bornes.
Ferme et centre culturel du Grand-Cachot.
Les vaches se sentent chez elles ici.
Des champs, des fermes et un ciel immense.
Située dans les montagnes neuchâteloises, la vallée de La Brévine est constituée d’un plateau d’environ 20 km de long sur 2 à 3 km de large. Peuplée d’environ 1400 habitants, elle est surtout connue pour les records de froid mesurés dans la commune de La Brévine. Deux autres communes se trouvent aussi dans la vallée: La Chaux-du-Milieu et Le Cerneux-Péquignot. Visite estivale.
Dès le début du XIVe siècle, les comtes de Neuchâtel encouragèrent leurs sujets à s’implanter dans la vallée de La Brévine, avec à la clef divers avantages financiers, comme l’affranchissement des redevances et de la mainmorte. Grâce à ces mesures attractives, les futurs colons disposaient de leurs biens de manière assez libre et pouvaient les transmettre à leurs héritiers. Pour les autorités, une population dense dans cette zone frontalière était un gage de sécurité. Mais malgré les avantages, la rigueur du climat et les voies de communications peu développées découragèrent un grand nombre de candidats. Avant cet essai d’installation, La Brévine fut exploitée par quelques paysans du Val-de-Travers voisin, notamment pour la coupe de bois, et ceci depuis la moitié du XIIIe siècle. Le vallon de La Brévine est alors appelé Chaux-des-Taillères ou Chaux d’Etaillières. Ensuite, l’arrivée de Huguenots fuyant France lui fait connaître un certain essor. En 1604, un temple est construit au hameau de la Brevena (de abrevena qui signifie abreuvoir), ce qui a pour conséquence de faire prévaloir le nom actuel dès le milieu du XVIIe siècle; aujourd’hui encore une fontaine figure sur les armoiries de la commune. Une autre date historique marquante est le 1er mars 1848, quand la Révolution neuchâteloise renversa la monarchie et que les Bréviniers s'opposèrent à l'ordre nouveau. Avec leurs voisins, ils créèrent la petite Vendée neuchâteloise, occupèrent Le Locle puis furent battus et s'exilèrent momentanément à Morteau. Le roi de Prusse céda finalement ses droits sur Neuchâtel le 26 mai 1857 en signant un traité à Paris. L'année suivante, l'ex-principauté se donna une constitution républicaine et La Brévine perdit sa mairie et ses douze juges.
En route pour la Vallée
Il y a longtemps que nous étions intrigués par cette localité de 630 habitants souvent citée en hiver pour son froid intense alors qu’elle se situe à une altitude de 1046 mètres seulement. Pour nous y rendre, nous avons choisi la route pittoresque depuis Couvet. Cette route secondaire nous amène avec ses nombreuses courbes entre prairie et forêt vers les hauteurs du lieu-dit Les Sagnettes. Un peu plus haut débute le chemin pédestre pour la Glacière de Montlési, phénomène naturel local. Eh oui, même en été il y a de la glace ici! Ensuite, la route descend lentement entre plusieurs fermes éparses. Quelques lacets plus tard, nous apercevons enfin la vallée, le clocher de La Brévine entouré par les maisons du village. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous voici au centre du village. Tout y est concentré: la boulangerie, l’église, l’administration communale, l’épicerie et l’Hôtel-de-Ville. Seul la boucherie et la fromagerie dérogent à cette règle et se trouvent légèrement en retrait. C’est le paradis du petit commerce, il n’existe pas de grandes surfaces dans la région. Dans la vallée de La Brévine, contrairement à trop d’autres endroits, les circuits courts et le manger local sont toujours de mise.
Dans la salle à manger de l’Hôtel-de-Ville, Jean-Maurice Gasser, instigateur du Sentier des Bornes, nous attend. Passionné par l’histoire de sa commune, il nous parle de son nouveau projet concernant Michel Hollard, résistant de la Seconde guerre mondiale. C’est l’homme qui a sauvé Londres grâce aux informations passées par la frontière franco-suisse de La Brévine, laquelle se situe à quelques centaines de mètres du village. Ce courageux ingénieur en mécanique oublié par l’histoire a fondé, dès 1941, le réseau de renseignement «Agi» afin de surveiller les mouvements de l’armée allemande en France. Lors de ses nombreux voyages clandestins, il a apporté des informations cruciales à l’ambassade d’Angleterre à Berne. La plus importante d’entre elles étant sans doute l’emplacement en Normandie des rampes de lancement des missiles dirigés vers la capitale britannique, les tristement célèbres V1. Grâce à cette information ceux-ci ont pu être détruits par les Alliés.
Après cet interlude historique, c’est sur la terrasse du restaurant que nous rencontrons Luca Bonnet qui, à 24 ans, est déjà un passionné de sa région. Il nous apprend une autre anecdote concernant le Sentier des Bornes. Il y a des années, un paysan venant du lieu-dit Les Charmottes en France apportait son lait à la laiterie de La Brévine, ceci parce que c’était plus court pour lui que d’aller à la laiterie française. Aujourd’hui encore les activités rurales sont ici importantes: la vallée ne possède pas moins de six laiteries!
Ambiance matinale
Le lendemain matin, surprise! Une fine couche de brouillard stagne et enveloppe les maisons. Cela corrobore l’explication que nous avons eue hier soir concernant les froids hivernaux et le climat particulier de La Brévine. C’est la topographie qui fait que le brouillard et le froid s’accumulent et stagnent ici, n’ayant pas de sortie possible. Sur la façade de la maison communale, juste à côté de la fontaine, se trouve l’indicateur de température fixé il y a peu. Le record de froid de 1987, de -41,8 degrés, est bien entendu indiqué, mais aussi la température de Grono, un village grison (dans la partie italophone du canton). Celui-ci possède le record de la température la plus chaude de Suisse. Décidément, tout est une question de températures chez les Bréviniers.
Le lac des mystères
Il n’y a pas de problème d’orientation: à la sortie du village à gauche c’est la route vers le lac des Taillères, à droite Le Cerneux-Péquignot, après l’église c’est la direction de La Chaux-du-Milieu.
De nombreux lieux se nomment Chaux également de l’autre côté de la frontière. Selon les habitants, le mot calma, dérivé du bas latin, désigne probablement dans le Haut-Jura une large vallée dépouillée d’arbres.
Nous avons une pensée émue pour le facteur, car le code postal 2406 est partagé à la fois par les hameaux de La Châtagne, Le Brouillet, Les Taillères ainsi que par le village de La Brévine.
Après quelques minutes de route, nous arrivons au fameux lac des Taillères, si cher aux habitants de la vallée. Le parking est très apprécié des camping-cars de toutes sortes, du bus modifié des années 70 au luxueux véhicule aux plaques zurichoises.
Pour profiter pleinement de la quiétude du lieu, il faut suivre le chemin pédestre qui longe un côté du lac, et l’idéal est d’arriver tôt le matin. Une vraie sérénité se dégage de ce lieu quand les premiers rayons solaires passent au-dessus des crêtes et illuminent les alentours.
Selon une légende, le lac se serait formé en une seule nuit. «On dit qu’un samedi, pendant la nuit, les habitants des Taillères se réveillèrent en sursaut au bruit d’un craquement épouvantable. Lorsque le soleil éclaira la vallée de ses premiers feux, ils virent à deux ou trois pas de leurs habitations la forêt qui couvrait cette plaine renversée et une vaste nappe d’eau baigner ces arbres et leurs branches entrelacées.»
D’autres hypothèses ont vu le jour, mais c’est vers 1925 qu’un géologue apporta une explication rationnelle. Selon lui, le lac ainsi que les marais des hautes vallées neuchâteloises sont sis sur de la molasse du Tertiaire et des placages morainiques du Quaternaire qui forment une couverture imperméable empêchant les infiltrations dans le sol. En se retirant, les langues glaciaires qui recouvraient les hautes vallées laissèrent de nombreux petits plans d’eau, dont la plupart furent peu à peu comblés par la végétation; le lac des Taillères, placé lui sur une dépression plus marquée, subsista.
Etant donné le faible dénivelé de la vallée de la Brévine (entre 1035 et 1055 mètres) l’écoulement du lac se fait par un emposieu situé sur la rive sud. L’eau s’engouffre dans cette faille et s’écoule par un vaste réseau de fissures et de cavités. Mêlée aux eaux d’infiltrations, elle émerge à nouveau, après un long parcours souterrain de 6,5 km, 250 mètres plus bas, en amont de Saint-Sulpice, et donne naissance à l’Areuse.
Le Sentier des Bornes
De retour à La Brévine, nous partons en direction de la frontière française située à une centaines de mètres de là par un chemin pédestre vers la forêt toute proche. C’est ici également qu’est située la Bonne Fontaine, source d’eau ferrugineuse. D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté aux environ de 1665. La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Cette eau n'était pas seulement bue sur place, elle s'exportait également dans des bouteilles pas trop remplies et bien «goudronnées». En effet, le gaz contenu dans l'eau faisait souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que La Brévine en expédiait. Mais l’attractivité s’amoindrit lorsque les médecins envoyèrent leurs malades dans les Alpes, au détriment de la source de La Brévine. En conséquence, au début du XXe siècle, personne, sinon par curiosité, n'en buvait.
Mais revenons à notre sentier frontalier. Après une courte montée nous découvrons les premières bornes ainsi qu’un panneau indicateur. Des informations précises sont notées sur celui-ci concernant les marchandises autorisées par la douane lors du passage de cette symbolique frontière. Le voyage dans le temps par le Sentier des Bornes dure un peu plus de deux heures, il suit le tracé de la frontière franco-suisse qui sépare les deux pays depuis 1766.
D’une ferme typique en lieu culturel
Située en contre-bas de la route qui relie La Brévine et La Chaux-du-Milieu, une magnifique ferme neuchâteloise a été transformée en lieu culturel. La première mention de cette bâtisse date de 1503. Ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons et dentellières. La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot-de-Vent la quitta en 1954. Le bâtiment fut alors vendu pour servir pendant quelques temps de logement de vacances. Mais le manque d’entretien et l’hiver ont eu raison de son toit en 1963, et il était voué à la démolition. Heureusement, un instituteur de Neuchâtel, Pierre von Allmen, comprit son importance patrimoniale et architecturale. Avec un groupe de personnes partageant les mêmes valeurs, il entreprit de sauver la ferme. Une fondation fut créée ayant pour but la conservation du bâtiment, son ouverture au public et la création d’un centre artistique et culturel. Pendant une trentaine d’années, de nombreux artistes ont exposé ici, dont Paul Klee, Manessier, Picasso, Lermite, mais aussi des artistes et artisans régionaux. Une dernière exposition collective a eu lieu en 1995, puis le décès du plus ardent défenseur de la ferme, Pierre von Allmen, a eu raison de la fondation. C’est en 2002 qu’un groupe d’habitants de la région s’employa à faire revivre le lieu grâce à différents soutiens et à la création d’une nouvelle fondation. Depuis, les activités culturelles se poursuivent dans ce lieu d’exception.
L’histoire du Grand-Cachot résume bien l’état d’esprit de la vallée, la fierté des habitants quand ils en parlent, ce patrimoine vivant entouré d’une nature préservée.
Le Grand-Cachot
Pour en savoir plus et découvrir la vallée de La Brévine
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Pour les autorités, une population dense dans cette zone frontalière était un gage de sécurité. Mais malgré les avantages, la rigueur du climat et les voies de communications peu développées découragèrent un grand nombre de candidats. Avant cet essai d’installation, La Brévine fut exploitée par quelques paysans du Val-de-Travers voisin, notamment pour la coupe de bois, et ceci depuis la moitié du XIIIe siècle. Le vallon de La Brévine est alors appelé Chaux-des-Taillères ou Chaux d’Etaillières. Ensuite, l’arrivée de Huguenots fuyant France lui fait connaître un certain essor. En 1604, un temple est construit au hameau de la Brevena (de <em>abrevena</em> qui signifie abreuvoir), ce qui a pour conséquence de faire prévaloir le nom actuel dès le milieu du XVIIe siècle; aujourd’hui encore une fontaine figure sur les armoiries de la commune. Une autre date historique marquante est le 1er mars 1848, quand la Révolution neuchâteloise renversa la monarchie et que les Bréviniers s'opposèrent à l'ordre nouveau. Avec leurs voisins, ils créèrent la petite Vendée neuchâteloise, occupèrent Le Locle puis furent battus et s'exilèrent momentanément à Morteau. Le roi de Prusse céda finalement ses droits sur Neuchâtel le 26 mai 1857 en signant un traité à Paris. L'année suivante, l'ex-principauté se donna une constitution républicaine et La Brévine perdit sa mairie et ses douze juges.</p> <h3>En route pour la Vallée</h3> <p>Il y a longtemps que nous étions intrigués par cette localité de 630 habitants souvent citée en hiver pour son froid intense alors qu’elle se situe à une altitude de 1046 mètres seulement. Pour nous y rendre, nous avons choisi la route pittoresque depuis Couvet. Cette route secondaire nous amène avec ses nombreuses courbes entre prairie et forêt vers les hauteurs du lieu-dit Les Sagnettes. Un peu plus haut débute le chemin pédestre pour la Glacière de Montlési, phénomène naturel local. Eh oui, même en été il y a de la glace ici! Ensuite, la route descend lentement entre plusieurs fermes éparses. Quelques lacets plus tard, nous apercevons enfin la vallée, le clocher de La Brévine entouré par les maisons du village. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous voici au centre du village. Tout y est concentré: la boulangerie, l’église, l’administration communale, l’épicerie et l’Hôtel-de-Ville. Seul la boucherie et la fromagerie dérogent à cette règle et se trouvent légèrement en retrait. C’est le paradis du petit commerce, il n’existe pas de grandes surfaces dans la région. Dans la vallée de La Brévine, contrairement à trop d’autres endroits, les circuits courts et le manger local sont toujours de mise.</p> <p>Dans la salle à manger de l’Hôtel-de-Ville, Jean-Maurice Gasser, instigateur du Sentier des Bornes, nous attend. Passionné par l’histoire de sa commune, il nous parle de son nouveau projet concernant Michel Hollard, résistant de la Seconde guerre mondiale. C’est l’homme qui a sauvé Londres grâce aux informations passées par la frontière franco-suisse de La Brévine, laquelle se situe à quelques centaines de mètres du village. Ce courageux ingénieur en mécanique oublié par l’histoire a fondé, dès 1941, le réseau de renseignement «Agi» afin de surveiller les mouvements de l’armée allemande en France. Lors de ses nombreux voyages clandestins, il a apporté des informations cruciales à l’ambassade d’Angleterre à Berne. La plus importante d’entre elles étant sans doute l’emplacement en Normandie des rampes de lancement des missiles dirigés vers la capitale britannique, les tristement célèbres V1. Grâce à cette information ceux-ci ont pu être détruits par les Alliés.</p> <p>Après cet interlude historique, c’est sur la terrasse du restaurant que nous rencontrons Luca Bonnet qui, à 24 ans, est déjà un passionné de sa région. Il nous apprend une autre anecdote concernant le Sentier des Bornes. Il y a des années, un paysan venant du lieu-dit Les Charmottes en France apportait son lait à la laiterie de La Brévine, ceci parce que c’était plus court pour lui que d’aller à la laiterie française. Aujourd’hui encore les activités rurales sont ici importantes: la vallée ne possède pas moins de six laiteries! </p> <h3><strong>Ambiance matinale </strong></h3> <p>Le lendemain matin, surprise! Une fine couche de brouillard stagne et enveloppe les maisons. Cela corrobore l’explication que nous avons eue hier soir concernant les froids hivernaux et le climat particulier de La Brévine. C’est la topographie qui fait que le brouillard et le froid s’accumulent et stagnent ici, n’ayant pas de sortie possible. Sur la façade de la maison communale, juste à côté de la fontaine, se trouve l’indicateur de température fixé il y a peu. Le record de froid de 1987, de -41,8 degrés, est bien entendu indiqué, mais aussi la température de Grono, un village grison (dans la partie italophone du canton). Celui-ci possède le record de la température la plus chaude de Suisse. Décidément, tout est une question de températures chez les Bréviniers.</p> <h3><strong>Le lac des mystères</strong></h3> <p>Il n’y a pas de problème d’orientation: à la sortie du village à gauche c’est la route vers le lac des Taillères, à droite Le Cerneux-Péquignot, après l’église c’est la direction de La Chaux-du-Milieu.</p> <p>De nombreux lieux se nomment Chaux également de l’autre côté de la frontière. Selon les habitants, le mot <em>calma,</em> dérivé du bas latin, désigne probablement dans le Haut-Jura une large vallée dépouillée d’arbres.</p> <p>Nous avons une pensée émue pour le facteur, car le code postal 2406 est partagé à la fois par les hameaux de La Châtagne, Le Brouillet, Les Taillères ainsi que par le village de La Brévine. </p> <p>Après quelques minutes de route, nous arrivons au fameux lac des Taillères, si cher aux habitants de la vallée. Le parking est très apprécié des camping-cars de toutes sortes, du bus modifié des années 70 au luxueux véhicule aux plaques zurichoises.</p> <p>Pour profiter pleinement de la quiétude du lieu, il faut suivre le chemin pédestre qui longe un côté du lac, et l’idéal est d’arriver tôt le matin. Une vraie sérénité se dégage de ce lieu quand les premiers rayons solaires passent au-dessus des crêtes et illuminent les alentours.</p> <p>Selon une légende, le lac se serait formé en une seule nuit. «On dit qu’un samedi, pendant la nuit, les habitants des Taillères se réveillèrent en sursaut au bruit d’un craquement épouvantable. Lorsque le soleil éclaira la vallée de ses premiers feux, ils virent à deux ou trois pas de leurs habitations la forêt qui couvrait cette plaine renversée et une vaste nappe d’eau baigner ces arbres et leurs branches entrelacées.» </p> <p>D’autres hypothèses ont vu le jour, mais c’est vers 1925 qu’un géologue apporta une explication rationnelle. Selon lui, le lac ainsi que les marais des hautes vallées neuchâteloises sont sis sur de la molasse du Tertiaire et des placages morainiques du Quaternaire qui forment une couverture imperméable empêchant les infiltrations dans le sol. En se retirant, les langues glaciaires qui recouvraient les hautes vallées laissèrent de nombreux petits plans d’eau, dont la plupart furent peu à peu comblés par la végétation; le lac des Taillères, placé lui sur une dépression plus marquée, subsista.</p> <p>Etant donné le faible dénivelé de la vallée de la Brévine (entre 1035 et 1055 mètres) l’écoulement du lac se fait par un emposieu situé sur la rive sud. L’eau s’engouffre dans cette faille et s’écoule par un vaste réseau de fissures et de cavités. Mêlée aux eaux d’infiltrations, elle émerge à nouveau, après un long parcours souterrain de 6,5 km, 250 mètres plus bas, en amont de Saint-Sulpice, et donne naissance à l’Areuse.</p> <h3><strong>Le Sentier des Bornes</strong></h3> <p>De retour à La Brévine, nous partons en direction de la frontière française située à une centaines de mètres de là par un chemin pédestre vers la forêt toute proche. C’est ici également qu’est située la Bonne Fontaine, source d’eau ferrugineuse. D'après certaines archives, l'exploitation aurait débuté aux environ de 1665. La source connut vraisemblablement son apogée dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Cette eau n'était pas seulement bue sur place, elle s'exportait également dans des bouteilles pas trop remplies et bien «goudronnées». En effet, le gaz contenu dans l'eau faisait souvent sauter le verre. C'est par caisses entières que La Brévine en expédiait. Mais l’attractivité s’amoindrit lorsque les médecins envoyèrent leurs malades dans les Alpes, au détriment de la source de La Brévine. En conséquence, au début du XXe siècle, personne, sinon par curiosité, n'en buvait.</p> <p>Mais revenons à notre sentier frontalier. Après une courte montée nous découvrons les premières bornes ainsi qu’un panneau indicateur. Des informations précises sont notées sur celui-ci concernant les marchandises autorisées par la douane lors du passage de cette symbolique frontière. Le voyage dans le temps par le Sentier des Bornes dure un peu plus de deux heures, il suit le tracé de la frontière franco-suisse qui sépare les deux pays depuis 1766.</p> <h3><strong>D’une ferme typique en lieu culturel </strong></h3> <p>Située en contre-bas de la route qui relie La Brévine et La Chaux-du-Milieu, une magnifique ferme neuchâteloise a été transformée en lieu culturel. La première mention de cette bâtisse date de 1503. Ses habitants ont été défricheurs, paysans, horlogers, bûcherons et dentellières. La dernière famille ayant habité la ferme du Grand-Cachot-de-Vent la quitta en 1954. Le bâtiment fut alors vendu pour servir pendant quelques temps de logement de vacances. Mais le manque d’entretien et l’hiver ont eu raison de son toit en 1963, et il était voué à la démolition. Heureusement, un instituteur de Neuchâtel, Pierre von Allmen, comprit son importance patrimoniale et architecturale. Avec un groupe de personnes partageant les mêmes valeurs, il entreprit de sauver la ferme. Une fondation fut créée ayant pour but la conservation du bâtiment, son ouverture au public et la création d’un centre artistique et culturel. Pendant une trentaine d’années, de nombreux artistes ont exposé ici, dont Paul Klee, Manessier, Picasso, Lermite, mais aussi des artistes et artisans régionaux. Une dernière exposition collective a eu lieu en 1995, puis le décès du plus ardent défenseur de la ferme, Pierre von Allmen, a eu raison de la fondation. C’est en 2002 qu’un groupe d’habitants de la région s’employa à faire revivre le lieu grâce à différents soutiens et à la création d’une nouvelle fondation. 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Selon Sue qui vient du monde de l’urbanisme et du transport, la réalisation de Sea Bubbles est aboutie, mais pour avoir un impact réel sur la transition énergétique il fallait s’attaquer au transport de masse. Selon une étude réalisée en Suisse, 96% des émissions de CO<sub>2</sub> sont dues aux entreprises de transport professionnelles, en comparaison la navigation de plaisance ne représente que 4% des émissions.</p> <h3>Le défi du transport à faible empreinte écologique</h3> <p>Le transport rapide par bateau («<em>fast ferry market</em>»), avec son ADN de rapidité et d’efficacité, peut s’inscrire dans le processus de la transition énergétique. De plus, le transport de masse est très intéressant pour les navettes avec des hydrofoils. 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Anders Bringdal possède cinq titres de champion du monde de planche à voile, Ricardo Bencatel a travaillé sur des systèmes de contrôle automatique de foil sur des voiliers de compétition pour deux équipes de la prestigieuse America’s Cup, Luna Rossa et Oracle Team USA.</p> <p>Mais rien n’aurait pu se faire sans le financement d’investisseurs privés qui ont été séduits par ce projet et qui ont permis la création du prototype. Un autre soutien de choix est le Canton du Valais avec sa fondation The Ark qui soutient l’innovation et favorise le développement de nouvelles technologies.</p> <p>La coque est construite au Portugal, il est prévu, à l’avenir, d’y construire toutes les coques de ce projet. Tous les autres matériaux et pièces sont dans la mesure du possible <em>Swiss made</em> ainsi que, bien sûr, la recherche et le développement. Dans cette démarche responsable il est important lors des commandes de construire au plus près du client afin de minimiser l’impact écologique et pour des questions de logistique des transports.</p> <p>Les circuits courts à toutes les échelles sont privilégiés afin d’être le plus vertueux possible dans la réalisation. La vision de l’entreprise se veut globale et pas seulement opérationnelle. Pour cela l’équipe fondatrice est entourée d’une douzaine de personnes avec des compétences diverses, pour l'architecture navale, l'analyse de la performance hydrodynamique des coques, la recherche de l'équilibre... S'y associent des ingénieurs en motorisation et en électronique, une équipe marketing et commerciale, ainsi que des spécialistes de la certification du bateau pour les transports publics. Le prototype qui navigue actuellement est la plus petite des unités. Le Mobyfly 10 (10 mètres) est certifié aujourd’hui pour une capacité de 12 passagers. 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Les moteurs d’une dimension d’environ 60cm de long pour un diamètre de 17cm en fonction peuvent atteindre une température de 140 degrés. Leur refroidissement s’effectue de manière naturelle par immersion dans l’eau. Naviguer avec les foils apporte un confort inédit aux voyageurs dans la plupart des conditions de navigation. Le bateau est comme suspendu au-dessus de l’eau et créé un sillage quasi inexistant. L’hydrofoil à zéro émission peut transporter les passagers confortablement à une vitesse de 70km/h tout en utilisant 95% d’énergie en moins que les ferries diesel existants, et ce sans créer de vagues ni de pollution. Grâce à sa technologie, le bateau est d’une incroyable stabilité et possède une grande efficacité énergétique. Pour ce qui est de l’autonomie, une pleine recharge suffit pour parcourir 140km en navigation à haute vitesse: aux alentours de 26-28 nœuds, soit environ 50km/h.</p> <p>A ce jour c’est la plus grande autonomie pour un bateau électrique. 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Le lendemain matin préoccupée par cette situation, elle prend quelques barres de céréales pour le SDF, je l’accompagne. </p> <p>Arrivé à l’esplanade de St Martin, les couleurs du matin sont magnifiques et la vue panoramique sur les montagnes est splendide. Pourtant la personne que nous cherchons n’a pas sa place sur ce cliché de carte postale. Assis sur un banc, un peu à l’écart, nous allons à sa rencontre. Après quelques mots échangés, ma compagne lui donne son petit-déjeuner et part prendre son train. Cela le touche beaucoup, son premier problème du matin est résolu.</p> <p>Je m’assieds à côté de lui pour en savoir plus. Mohamed a 58 ans et cela fait 6 ans qu’il est sans domicile fixe. Il est très calme et parle parfaitement le français. Pendant la conversation je remarque sa main toujours posée par sécurité sur ses modestes affaires à côté de lui. </p> <p>Son regard ne trompe pas, bien sûr il est cabossé par la vie, mais il paraît honnête et sobre. Mis à part quelques indices comme ses mauvaises dents, personne ne pourrait croire qu’il vit dans la rue depuis tant d’années. Après une timide présentation et quelques propositions pour trouver des solutions afin d’améliorer son quotidien, il me raconte son histoire.</p> <h3>De la stabilité au chaos</h3> <p>Mohamed est marocain et a vécu une enfance sans histoire. A la fin de sa scolarité il obtient son bac français, puis il part à l’armée. Après avoir effectué son service militaire obligatoire de deux ans, il décide de partir pour l’Italie. Le Maroc offre trop peu d’opportunités pour construire son avenir.</p> <p>Grâce à son travail il y parvient. La journée, il travaille dans les caves d’une exploitation viticole et le soir, il assure le service en gants blancs à la table du propriétaire. Celui-ci est issu de la noblesse italienne et vit dans un château au milieu de son vaste domaine. Mohamed, lui, habite comme les autres employés dans une maison individuelle sur la propriété. Celle-ci est mise à disposition par son employeur. A cette époque il est marié, a un garçon et possède sa propre voiture. Du jour au lendemain tout s’écroule, lors de son divorce, il part seul avec seulement quelques affaires dans son sac à dos.</p> <h3>Sur les routes d'Europe</h3> <p>Depuis ce jour-là, ses amis lui ont tourné le dos comme c’est trop souvent le cas, et cela juste au moment où il avait le plus besoin d’eux. Avec d’autres connaissances, il a tout simplement perdu le contact, car il n’habite plus la même région.</p> <p>Durant les six années suivantes il parcourt l’Italie, la France, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse. Pour lui c’est en Italie que les conditions de vie sont les plus dures, en raison de la situation économique, défavorable pour toute la population. </p> <p>Il m’apprend que partout pour un SDF, même dans les petites villes, existent des structures. Souvent ce sont des associations qui mettent à disposition des personnes dans le besoin des douches, une machine à laver ainsi que d’autres services. Le grand problème insoluble reste l’argent, car il faut se nourrir et se déplacer pour aller dans ces structures. Mais pour Mohamed, le plus dur est le stress de ne pas savoir s’il pourra manger à midi et le soir. Pendant ses déplacements, parfois, il trouve de petits boulots, mais tout au plus pour quelques semaines. Pas de quoi retrouver une stabilité.</p> <p>En Suisse, à plusieurs reprises, il a dormi à St Martin, le pasteur le connait bien et l’aide de différentes manières. Il apprécie beaucoup cette région car c’est un lieu calme et serein.</p> <h3>Enfin un toit</h3> <p>Aujourd’hui Mohamed est en attente d’une place chez Emmaüs, c’est prévu pour le 12 juin ou peut-être quelques jours avant car il est possible qu’un lit se libère. 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L’explication du personnel est la suivante: la carte d’accès en plastique actuelle au format carte de crédit ne sera bientôt plus valable, pourtant elle fonctionne très bien avec le même système de lecture électronique. Résultat, des milliers de cartes en plastique à la poubelle.</p> <p>C’est d’autant plus incompréhensible que lors d’une visite sur la page d’accueil du géant orange le développement durable est bien mis en avant et parait être une priorité pour l’entreprise. </p> <p>Autre exemple, un rasoir Philipps Multigroom Pro. Après plusieurs années d’utilisation il fonctionne toujours parfaitement, seule la batterie rechargeable doit être changée. Après quelques recherches pour trouver le service officiel de Phillips en Suisse, surprise, il n’y a pas d’accu de rechange, selon eux c’est un «Exchange-Produkt», autrement dit, si pendant la garantie ce produit tombe en panne un nouveau modèle est envoyé à l’acheteur et l’ancien mis à la poubelle ou plutôt «recyclé». 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Le dernier sultan, Adriantsouli, cède Mayotte à la France le 25 avril 1841 contre une rente viagère de 1000 piastres. </p> <p>La prise de possession par la France fut effectuée par le commandant Pierre Passot, 3000 personnes habitent alors l’île. C’est en tant que commandant supérieur de Mayotte qu’il promulgue l’abolition de l’esclavage par l’ordonnance du roi Louis-Philippe le 1er juillet 1847. </p> <p>Les Grandes Comores deviennent alors protectorat français avant d’être déclarées colonie française en 1912 et TOM (territoire d’outre-mer) en 1946. Lors de l’autonomie de l’archipel 10 ans plus tard la population de Mayotte s’inquiètent de revivre des périodes sombres. Des Mahoraises tel que Zena M’Dere ou Mariama Combo «Mouchoula» se battent au péril de leur vie pendant 30 ans pour un ancrage définitif au sein de la République française. Enfin, en 1976 lors du référendum pour l’indépendance des Comores, Mayotte choisit seule de rester française. 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Mais cela ne s’est pas passé comme prévu, les conseillers fraîchement élus n’ont pas pu s’entendre et la ministre de l’Outre-Mer n’est pas arrivée à temps… Finalement, c’est le 3 avril 2011 que s’est déroulée la première<sup> </sup>séance du premier Conseil Départemental de Mayotte, son nouveau statut a pu être acté officiellement ce jour-là.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947929_16.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Femmes portant le M’sindzano, le maquillage traditionnel, à la pêche. © Stephan Engler</em></h4> <h3>Qu’en pensaient les insulaires en 2011? </h3> <p>Pour Moussa, propriétaire d’un magasin de produits de première nécessité dans le sud-ouest de l’île, «<em>cette départementalisation est une bonne chose, car Mayotte, a été maltraitée par les îles voisines, et a toujours voulu rester française. Notre qualité de vie et notre liberté vont augmenter. 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A Mayotte le PIB par habitant est de 9.400 euros alors qu’en France métropolitaine il est de 33.400 euros, pourtant les prix augmentent comme partout ailleurs. De nombreux secteurs sont en difficulté, comme la santé, l’éducation nationale, la gestion de l’eau potable... Le chômage explose: en 2019 il était de 22% (contre 7,9% en métropole)! La population souffre et la crise sanitaire n’arrange rien. </p> <h3>Paris décide pour Mamoudzou</h3> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947337_5.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>La forêt, une ressource importante. © Stephan Engler</em></h4> <p>C’est le choc des cultures. A Mayotte, depuis des siècles, les insulaires s’appuyaient sur l’autorité et la justice <em>cadiale</em> (un cadi est un juge musulman avec plusieurs casquettes et des fonctions civiles, judiciaires et religieuses). 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Les coutumes ancestrales telle que la pêche au djarifa (avec une toile), le debba, danse réservée aux femmes, le M’sindzano, maquillage traditionnel et écran naturel contre le soleil, la gastronomie mahoraise riches en saveurs que l’on peut déguster chez les fameuses mama brochettis (restaurant locaux) est bien loin du coq au vin. Et n’oublions pas les fastueux mariages qui sont indissociables de l’identité mahoraise.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947468_13.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des femmes réunies lors d’un mariage à Passamainty. © Stephan Engler</em></h4> <p><em><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947650_14.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></em></p> <h4><em>Les mariés dans leur chambre. © Stephan Engler</em></h4> <p>A part la langue française les insulaires ont peu de points communs avec les Français de la Métropole. Voici quelques exemples parmi tant d’autres: depuis quelques années seulement les rues ont des noms et les maisons sont numérotées, quant au cadastre il n’existait pas... Aussi se pose cette question: comment administre-t-on, de la métropole, un territoire distant de 8000 kilomètres?</p> <p>Les Mahorais interrogés en 2011 avaient raison, l’application des lois et de l’administration est un vrai casse-tête. Les 256'518 habitants (la population est estimée à plus de 300'000 avec les clandestins) soulèvent plus de points négatifs que positifs et se demandent si la France désire réellement développer leur île. </p> <p>Le problème de l’insécurité, malgré les efforts fournis, n’est toujours pas résolu aujourd’hui. Celle-ci est liée en grande partie à l’immigration, et ce problème n’est pas nouveau. Des milliers de migrants clandestins chaque année arrivent de l’île comorienne d’Anjouan. 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Bien sûr, une volonté politique ainsi que des investissements privés et publics sont nécessaires.</p> <p><img src="https://bonpourlatete.com/thumbnails/default/w1200/1616947793_6.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4><em>Des pêcheuses de djarifa dans le lagon. © Stephan Engler</em></h4> <p>En ce qui concerne les Comores, le tourisme peut également améliorer la situation actuelle. D’ailleurs un projet de développement a été lancé en octobre 2020. Selon Karalyn Monteil, spécialiste du programme culture du bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Est, «il y a une énorme possibilité de développer le tourisme durable aux Comores avec leurs riches patrimoines naturels et culturels. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
2 Commentaires
@mirafavre 27.08.2021 | 14h15
«Merci !
Une grande envie d'aller à la rencontre de cette vallée !»
@Qovadis 27.08.2021 | 18h15
«Merci de cet excellent article. Au sujet de l’étymologie du nom de la Brévine, abreuvoir, comme vous le suggérez me semble plus plausible que celle de bever, castor, telle qu’on la trouve dans le dictionnaire toponymique des communes de Suisse.»