Média indocile – nouvelle formule
Michèle Laird
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Le Centre Pompidou de Paris lui a récemment consacré une importante<a href="https://www.youtube.com/watch?v=A8frID2XeZ0" target="_blank" rel="noopener"> rétrospective</a>. Ses œuvres figurent dans de nombreux musées des deux côtés de l’Atlantique.</p> <p><a href="https://plateforme10.ch/" target="_blank" rel="noopener">Plateforme 10<em></em></a> (le regroupement de trois musées à Lausanne) offre un vaste programme de plusieurs mois sur le surréalisme. Photo Elysée frappe fort avec trois expositions consacrées à Man Ray, Cindy Sherman et Christian Marclay x l’Ecal. A l’époque des selfies, ces galeries de portraits en disent long sur l'évolution de notre rapport à l’image depuis cent ans, de 1924 à 2024.</p> <p><strong>Michèle Laird: A l’heure de célébrer les 100 ans du surréalisme, vous sentez-vous appartenir à cette famille?</strong></p> <p><strong>Christian Marclay</strong>: Non, moi, je m’intéresse au réel. Je puise dans les archives car elles existent, je n’invente rien. Le surréalisme est trop approprié; en revanche, je m’intéresse à Dada et suis très content que ma vidéo soit présentée à proximité du travail de Man Ray.<em></em></p> <blockquote> <p><em>L’exposition «<a href="https://elysee.ch/expositions/man-ray/" target="_blank" rel="noopener">Man Ray, libérer la photographie</a>» </em><em>présente 188 clichés d’une collection privée qui retrace les expérimentations de l’ami de Duchamp, qui réalisa parmi les portraits les plus iconiques du siècle dernier. En parallèle à son activité de photographe des célébrités parisiennes de l’époque (Matisse, Picasso, Coco Chanel, Giacometti, Dali, Ernst…), il utilisait le corps de ses égéries (Kiki de Montparnasse, Lee Miller, Meret Oppenheim) comme terrain d’exploration dans le domaine encore nouveau de la photographie.</em></p> </blockquote> <p><strong>Les surréalistes se sont pourtant intéressés au photomaton, comme vous.</strong></p> <p>Oui, 1924 n’était pas seulement l’année du <em>Manifeste du surréalisme</em> par André Breton, c’était aussi l’invention du photomaton.</p> <p>Il y a quelque chose du tir à la carabine de la fête foraine dans le photomaton: c’est ludique et accidentel à la fois. On prend la pose, sans savoir si la cible est atteinte. C’est un moment d’aléatoire. Les surréalistes se sont beaucoup amusés dans les fêtes foraines, comme dans les photomatons.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714625866_christianmarclayvideostillfromphotomatoncollectionphotoelyse.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Christian Marclay, Video still from Photomaton © Collection Photo Elysée</em></h4> <p><strong>Dans votre œuvre minuscule présentée à Lausanne et réalisée à partir des milliers de tirages du photomaton installé à Photo Elysée, vous faites déferler les images à la vitesse d’un film.</strong></p> <p>Comme les films de Man Ray nous le rappellent, nous étions au début du cinéma. C’était encore le début de la peinture abstraite et on peut dire que Man Ray faisait déjà de la photographie abstraite.</p> <p>Prenons le temps de réfléchir à ce que cela voulait dire d’avoir une caméra devant soi à l’époque. Ce que faisait Man Ray avec l’appareil photo était d’autant plus remarquable. Aujourd’hui, c’est devenu banal, tout le monde a une caméra dans son téléphone.</p> <p><strong>Et vous, que faites-vous pour échapper à la banalité?</strong></p> <p>J'estime que le rapport physique à la photo est très important. C’est pourquoi j’ai choisi ce thème du photomaton lorsque j’ai été approché pour ce projet de collaboration avec les élèves de l’Ecal.</p> <p>Dans mon travail, la présence du spectateur est essentielle. Sans spectateur, l’image n’existe pas.</p> <blockquote> <p><a href="https://ecal.ch/en/feed/events/1716/christian-marclay-ecal-photomaton/" target="_blank" rel="noopener"><em>L’exposition</em></a><em> présentée à Photo Elysée comprend également un ensemble d’œuvres et d’installations d’une grande créativité par des étudiant·e·s Bachelor Photographie de l’Ecal: Hector Codazzi, Carla Corminboeuf, Sarah Marachly, Yves Möhrle, Léo Paschoud, Cyriane Rawyler, Phinn Salin-Mason et Noé Vercaemst.</em></p> <p> </p> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1714625764_ecal_sara_de_brito_faustino_gaetan_uldry_04.jpg__0x1280_q85_subsampling2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Christian Marclay x Ecal – Photomaton, Photo Elysée </em></h4> </blockquote> <p><strong>Marcel Duchamp disait que la photo est arrivée quand on s’est lassés de la peinture. Et après la photo?</strong></p> <p>Je suis persuadé que l’art redevient tactile, je dirais, même, analogique. Les portraits de Cindy Sherman sont intéressants car, depuis sa plongée dans le numérique, elle introduit des éléments en couleur qui sont collés directement sur la photo, en relief.<em></em></p> <blockquote> <p><em>L’artiste américaine, <a href="https://elysee.ch/expositions/cindy-sherman/" target="_blank" rel="noopener">Cindy Sherman (1954)</a></em><em> commençait dans les années 1970 ses travaux sur la représentation et l’identité en se prenant comme seul sujet. Ses autoportraits tiennent d’un étrange équilibrisme entre le soi et l’extravagance artistique. Depuis 2010, elle s’autorise les exagérations du numérique.</em></p> </blockquote> <p><strong>A l’ère digitale, pourquoi privilégier le lien physique?</strong></p> <p>Plus que jamais! Mon travail cherche ce rapport physique à l’image, comme avec le son. Même mes peintures établissent un rapport au son, ce sont des collages d’onomatopées qui fonctionnent comme des partitions, comme si on pouvait entendre le peintre en train de peindre.</p> <p>La façon dont on perçoit les images m’intéresse. Pour la petite anecdote, j’ai vu l’autre jour un jeune qui tentait d’élargir une image sur papier dans un magazine comme sur l’écran de son téléphone…</p> <p><strong>Dans vos montages vidéo, vous utilisez souvent des images anciennes. Pour quelle raison?</strong></p> <p>Je leur donne une nouvelle vie, je les fais revivre. En même temps, je m’en sers pour ce rapport à la physicalité, je crée une rencontre avec le spectateur. Je compte sur sa présence pour l’amener ailleurs. Il devient l’acteur principal, l’œuvre n’existe pas tant qu’il n’y a pas cette interaction.</p> <p>Dans «Doors», qui sera présenté en septembre dans le cadre du <a href="https://www.images.ch/en/biennale/" target="_blank" rel="noopener">Festival Images de Vevey</a>, j’utilise la répétition et les bifurcations de scènes de films pour déstabiliser le public et créer une tension. Je jongle avec la temporalité, puisque les séquences ne sont pas linéaires: une même porte permet d’accéder à des suites différentes.</p> <p><strong>Qu’en est-il de la performance, lorsque vous vous mettez en scène, on pourrait même dire en musique, puisque vous êtes également compositeur et musicien?</strong></p> <p>Cela tient de la même dynamique, au même rapport au physique. J’attache de l’importance à la rencontre sociale qui permet le partage et au passage d’un temps en commun. En septembre, à l’invitation de l’ensemble musical itinérant <a href="https://onceim.fr/en/marclay-uk/" target="_blank" rel="noopener">ONCEIM</a> de 35 musiciens hors pair, nous produirons ensemble une de mes nouvelles œuvres musicales.<em><br /></em></p> <blockquote> <p><em>A la <a href="https://www.biennaleson.ch/artistes/christian-marclay" target="_blank" rel="noopener">Biennale du son du Valais 2023,</a></em><em></em><em> Marcay présentait plusieurs projets, dont une création: un concert de chutes de balles de diverses densités dans les conduites de l’ancienne centrale hydroélectrique de Chandoline qui, jusqu’en 2013, ont approvisionné la plaine de l’eau en provenance de la Grande Dixence. Les conduites devenaient un instrument de musique géant le temps de l’événement.</em></p> </blockquote> <p><strong>Comment faites-vous pour réaliser autant de créations à travers le monde, les unes plus différentes que les autres?</strong></p> <p>Je n’aime pas me répéter (sourire).</p> <hr /> <h4><a href="https://elysee.ch/" target="_blank" rel="noopener">Photo Elysée</a> <a href="https://elysee.ch/"></a></h4> <h4>Exposition Marclay jusqu’au 2 juin 2024</h4> <h4>Man Ray et Cindy Sherman jusqu’au 4 août 2024</h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'christian-marclay-sans-public-l-art-n-existe-pas', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 141, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 131, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 2 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 3 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 4 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 5 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 6 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 7 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 8 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 9 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Culture / Christian Marclay: «L’art a besoin d’un public pour exister»
De passage à Lausanne pour vernir une exposition à Photo Elysée sur le thème du photomaton, l’artiste Christian Marclay nous parle de sa pratique artistique dans le cadre de la célébration des 100 ans du surréalisme. Plus proche du dadaïsme de Marcel Duchamp que du surréalisme d’André Breton, il nous donne des clés pour comprendre l'importance des expositions en parallèle de Man Ray et Cindy Sherman.
Michèle Laird
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Une illumination sans précédent </em>(2003), coordinatrice du Comité Nicolas de Staël et conseillère scientifique de l’exposition, est la fille d’Anne de Staël (1942), la fille que Nicolas de Staël (1914-55) a eue avec Jeannine Guillou (1909-46), une artiste française qu’il avait rencontrée au Maroc en 1937 et qui a joué un rôle déterminant dans la vocation et l’évolution du peintre.</p> <p>Cet article complète <a href="https://bonpourlatete.com/culture/nicolas-de-stael-la-lumiere-vorace" target="_blank" rel="noopener">Nicolas de Staël, la lumière vorace,</a> paru le 8 mars.</p> <p><strong>Michèle Laird: A force de chercher, de toujours se renouveler, Nicolas de Staël manquait-il de confiance en lui-même?</strong></p> <p><strong>Marie du Bouchet</strong>: Non, il était très sûr de lui. Il avait le don de la certitude: il savait qu’il avait quelque chose en lui. Dès son jeune âge, il a cherché à convaincre ses parents adoptifs d’avoir confiance en son choix de devenir artiste, malgré les réticences du père qui voulait qu’il devienne ingénieur, comme lui.</p> <p><strong>Par artiste, entendez-vous peintre? </strong></p> <p>Pas seulement. On se rend compte dans ses écrits de jeunesse, alors qu’il est en train de se constituer en tant qu’artiste peintre, que l’écriture reste très importante puisqu’il décrit toutes ses sensations.</p> <p>Dans une édition récente des textes qu’il a écrits lors d’un voyage au Maroc et qui n’ont que récemment été trouvés (<em>Le voyage au Maroc</em>, Nicolas de Staël, Editions Arléa, 2023), on découvre qu’à 23 ans il était déjà capable d’exprimer un profond sentiment de la vie et qu’il percevait toutes les possibilités de la lumière. On voit la présence de sa future palette dans ses textes. C’est comme s’il constituait le tissu de sa perception.</p> <p><strong>Votre monographie nous apprend son immense culture, qui n’était pas réservée à la peinture.</strong></p> <p>Lecteur vorace, il aimait lire à voix haute à sa famille, Rimbaud, Baudelaire, Racine, Mallarmé… Il demandait même à sa fille Anne, ma mère, de faire comme lui. Il avait ce rapport à l’oralité et depuis toujours.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710970128_vuedexpositiondestaelfondationdelhermitage.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Vue d'exposition de Staël, Fondation de l'Hermitage, Poèmes. © M.L.</em></h4> <p><strong>En 1951, de l’amitié intense entre de Staël et René Char naîtra <em>Poèmes</em>, un livre où quatorze gravures sur bois de l’artiste dialoguent avec les textes du poète, ici dans l'exposition.</strong></p> <p>La musique a également beaucoup compté pour lui, même si, curieusement, il ne peignait jamais en l’écoutant. Son intérêt pour les musiques vivantes le conduisait aux concerts du domaine musical tenu par Suzanne Tézenas à Paris avec Pierre Boulez. Sa dernière toile, <em>Le Concert</em>, 1955, immense (6 m de large), inachevée, a du reste été réalisée au retour d’un concert de musique contemporaine, juste avant sa mort.</p> <p><strong>Sa vaste correspondance, donne-t-elle des clés pour le comprendre?</strong></p> <p>C’est assez particulier, c’est comme s’il avait inventé sa propre langue tellement il voulait dire les choses exactement, comme il les ressentait. Il écrivait au rythme de sa pensée. Il se passe dans ses lettres exactement ce qui se passe dans sa peinture: il nous donne un moyen très précis d’entrer dans ses motivations intérieures. Il nous donne à lire, exactement comme il nous donne à voir.</p> <p><em>Ndlr: </em>Lettres 1926-1955 de Nicolas de Staël<em> (présentation, commentaires et notes de Germain Viatte), édition augmentée 2016, Le Bruit du Temps. Lecture vivement recommandée, 700 pages.</em></p> <p><strong>Cherchait-il la célébrité?</strong></p> <p>Non, il était heureux de son succès, mais ce n’est pas cela qu’il cherchait, sinon il n’aurait peut-être pas pu s’approcher de ce qu’il avait à dire.</p> <p><strong>Etait-il dans la séduction?</strong></p> <p>Oui, il a accepté le jeu de la célébrité, mais en se préservant la force pour travailler. Il avait besoin des autres, il ne vivait pas en reclus, mais il ne cherchait pas à répondre aux attentes de ses amis.</p> <p><strong>Etait-il solitaire? </strong></p> <p>Un vrai solitaire, pour moi, c’est quelqu’un qui a besoin de personne. Ce n’était pas son cas. Le paradoxe, c’est qu’il avait à la fois cette perception intime, qui lui appartenait, mais il avait besoin d’être dans le partage; il ressentait en permanence la nécessité d’être dans un dialogue avec ses proches et en lien avec le monde. Par exemple, avec son ami Jean Bauret, à qui il montrait ce qu’il avait peint pour avoir son avis.</p> <p><strong>Comment expliquez-vous sa singularité?</strong></p> <p>Il a trouvé des rapports de couleur que personne ne savait faire. Son intérêt pour les mosaïques byzantines – ces tesselles où les couleurs s’expriment sur celles qui sont sous-jacentes, qui sont constamment mises en rapport les unes avec les autres – cela a donné une mobilité à ses œuvres.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969008_destaelfleursdetailparis1952huilesurtoilecollectionparticuliere.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, "Fleurs" (détail), Paris, 1952, Huile sur toile, collection particulière</em></h4> <p><strong>Cette singularité, a-t-elle posé un problème aux conservateurs et aux historiens de l’art?</strong></p> <p>De Staël a toujours suscité des doutes de la part des conservateurs qui se sentent mal à l’aise face à une singularité et à un propos pictural absolument unique, inclassable. Mais, les choses sont en train de changer avec ces rétrospectives. Le public, lui, n’a jamais été dérangé par le fait que de Staël n’appartenait à aucune école.</p> <p><strong>Son retour à la figuration, après sa période d’abstraction, en a pourtant dérouté plus d’un.</strong></p> <p>Pour moi, il s’agissait d’une évolution naturelle de sa peinture, pas forcément d’un retour à la figuration, mais d’une exploration de formes. Du reste, chez ce peintre-là, même l’abstraction reste ancrée d’une façon très particulière dans le réel, dans l’observation de la lumière et de la structure d’un espace réel. C’est vraiment le propre de son abstraction. Il était toujours à la limite de quelque chose de très concret.</p> <p><strong>Quelle était la place du dessin dans ses explorations?</strong></p> <p>Il travaillait le dessin et la peinture concomitamment, c’était vraiment un dialogue, sans que le croquis ne soit nécessairement préparatoire. Si le trait du dessin contient toute l’énergie de sa peinture, cela tient à sa capacité de synthèse – cette synthèse que l’artiste sait établir. On la retrouve dans ses dessins.</p> <p>Il cherchait toujours cette lumière qui surgit du fond de la toile, ou du fond de la page du dessin. On peut dire que la simplicité du trait va lui permettre de travailler ce rapport à la lumière qu’il va poursuivre à travers la peinture.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969110_destaeletudedepaysageitaliedessinesurlemotif1953stylofeutresurpapier322x262cmcollectionparticuliere.jpg" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969062_destaelsiciliedessinesurlemotif1953stylofeutresurpapier322x262collectionparticuliere.jpg" /></p> <h4>Lors d’un voyage en Italie réalisé en août 1953 avec sa famille, et deux amies, dont Jeanne Polge, de Staël ne peint pas, il dessine. A son retour, ces croquis formeront la base des paysages d’Agrigente et Syracuse réalisés avec des aplats de teintes éclatantes.</h4> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, Sicile, dessiné sur le motif, 1953, Stylo-feutre sur papier, 32,2 x 26,2, collection particulière</em></h4> <p><strong>Peut-être que je me trompe, mais je n’ai trouvé aucune ombre dans ses tableaux.</strong></p> <p>Si on prend <em>Les Poissons</em>, 1955, comme exemple, il y a des tâches noires qui pourraient être des ombres. Mais, c’est vrai, s’il y a ombre, elle prend une forme qu’on ne reconnait pas; elle devient un écho, un ricochet à l’objet, elle ne sert pas à l’inscrire par rapport à une position. J’ai l’impression qu’il avait une façon de poser les objets d’une façon finalement assez métaphysique: il transpose notre réel dans un espace pictural, il réussit à faire exister ces formes <em>dans le monde de la peinture.</em></p> <p><strong>Il mesurait 1m97 et pourtant il travaillait sans chevalet.</strong></p> <p>Oui, il était toujours replié, accroupi, pour peindre ses toiles au sol. C’est très particulier et c’est une réflexion qu’on peut avoir sur son rapport à la toile et même au réel. Il y a un lien en permanence au sol. Il avait d’ailleurs toujours très mal au dos.</p> <p><strong>Les photos réalisées par Denise Colomb en 1954, devenues iconiques, nous laissent avec l’image d’un homme élégant, presque détaché.</strong></p> <p>Cela peut surprendre, mais il avait en réalité une personnalité rayonnante et très joyeuse. C’est pour cela d’ailleurs qu’on ne peut pas parler d’un peintre désespéré. C’était quelqu’un de très enthousiaste qui parlait tout le temps de joie, y compris dans sa correspondance. S’il rencontrait des moments de remise en question, la peinture l’entrainait vers la grande énergie qu’il recherchait, qu’il percevait et dont il a su nous rendre compte. Les spectateurs le sentent très bien aujourd’hui encore.</p> <p><strong>Comment se comportait-il avec son entourage?</strong></p> <p>Il y avait beaucoup de bonheur dans son couple avec Françoise <em>(Ndlr: de Staël épousa Françoise Chapouton en 1946 après le décès de Jeannine Guillou, et avec laquelle il eut trois autres enfants)</em>, des déjeuners passionnants, des sujets toujours essentiels, enflammés, donc je pense que ça crée une vie extraordinairement dense et enlevée pour ceux qui vivent dedans.</p> <p>En même temps, il pouvait être très colérique, voulant les choses telles qu’il les concevait au moment-même, et s’il y avait de la résistance, il le supportait mal. Comme l’explique ma mère, Anne de Staël, il était toujours en effraction, il forçait les choses. Ça, c’est un trait de caractère qui peut rendre les choses difficiles pour l’entourage.</p> <p><strong>Ce qui frappe dans sa correspondance, c’est combien il se préoccupait des autres.</strong></p> <p>Il avait une grande tendresse pour s’adresser à la mère de Françoise et à sa grand-mère; en fait, il les adoptait, pour sans doute se faire adopter lui-même, en tant qu’orphelin… Il était absolument charmant. Tout le monde l’aimait beaucoup. Il n’était pas du tout le genre d’artiste à qui on ne pouvait pas s’adresser, qui restait dans son mutisme. Il donnait énormément à tous ceux qui l’entouraient.</p> <p><strong>N’a-t-il jamais eu un sentiment d’échec pendant ses années de misère?</strong></p> <p>Jamais, il était comme tiré par la direction dans laquelle il allait. Le déroulement était très logique. Même dans le dénuement le plus total pendant la guerre, il n’en a jamais dévié.</p> <p><strong>Ressentez-vous sa présence dans sa peinture?</strong></p> <p>C’est curieux comme question, mais il est vrai que l’on peut avoir l’impression d’être en sa présence devant ses tableaux. Sans doute est-ce l’effet d’une émotion indéfinissable face à un élan artistique qui ne ressemble à aucun autre.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969451_destaelpaysageavecfiguresdetail1952huilesurcarton12x22cm.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, "Paysage avec figures" (détail) 1952, huile sur carton, 12 x 22 cm</em></h4> <p><strong>Aidez-nous à comprendre ce qui a mené à son suicide. Votre maman, Anne de Staël – qui n’avait que 13 ans quand son père est mort et à qui il a adressé sa dernière lettre – explique que l’histoire d’amour malheureuse avec Jeanne Polge était une clé, mais pas la cause de sa disparition.</strong></p> <p>Nicolas de Staël n’était jamais dans la gratuité, il tendait toujours vers l’essentiel. Une telle intensité pouvait-elle durer? C’est fatiguant dix ans de recherches constantes, tous les jours sans répit.</p> <p><em>Ndlr: plus de 1'000 tableaux et autant de dessins, dont 250 par année juste avant sa mort.</em></p> <p>On peut comprendre son épuisement.</p> <p>Le suicide était présent dans sa vie, il en était fasciné. Peut-être ne se voyait-il pas en vieux peintre. Il avait bien préparé son départ; il était passé chez le notaire avant son départ pour protéger sa fille, Anne, née en dehors du mariage. Peut-on parler d’un acte désespéré?</p> <p><strong>Il écrivait dans sa note d’adieu à son marchand, Jacques Dubourg, le jour de sa mort, le 16 mars 1955, qu’il n’avait plus la force de parachever ses tableaux.</strong></p> <p>Contrairement aux peintres qui ne nous donnent pas les mots pour comprendre, Nicolas de Staël s’est exprimé jusqu’au bout.</p> <p><strong>De Staël est-il resté plus intemporel que les autres? </strong></p> <p>C’est vrai, de Staël a cette chose étonnante, c’est qu’il reste éternellement jeune. Il est d’ailleurs mort jeune et c’est comme si sa jeunesse était restée imprimée dans sa peinture. 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Une illumination sans précédent </em>(2003), coordinatrice du Comité Nicolas de Staël et conseillère scientifique de l’exposition, est la fille d’Anne de Staël (1942), la fille que Nicolas de Staël (1914-55) a eue avec Jeannine Guillou (1909-46), une artiste française qu’il avait rencontrée au Maroc en 1937 et qui a joué un rôle déterminant dans la vocation et l’évolution du peintre.</p> <p>Cet article complète <a href="https://bonpourlatete.com/culture/nicolas-de-stael-la-lumiere-vorace" target="_blank" rel="noopener">Nicolas de Staël, la lumière vorace,</a> paru le 8 mars.</p> <p><strong>Michèle Laird: A force de chercher, de toujours se renouveler, Nicolas de Staël manquait-il de confiance en lui-même?</strong></p> <p><strong>Marie du Bouchet</strong>: Non, il était très sûr de lui. Il avait le don de la certitude: il savait qu’il avait quelque chose en lui. Dès son jeune âge, il a cherché à convaincre ses parents adoptifs d’avoir confiance en son choix de devenir artiste, malgré les réticences du père qui voulait qu’il devienne ingénieur, comme lui.</p> <p><strong>Par artiste, entendez-vous peintre? </strong></p> <p>Pas seulement. On se rend compte dans ses écrits de jeunesse, alors qu’il est en train de se constituer en tant qu’artiste peintre, que l’écriture reste très importante puisqu’il décrit toutes ses sensations.</p> <p>Dans une édition récente des textes qu’il a écrits lors d’un voyage au Maroc et qui n’ont que récemment été trouvés (<em>Le voyage au Maroc</em>, Nicolas de Staël, Editions Arléa, 2023), on découvre qu’à 23 ans il était déjà capable d’exprimer un profond sentiment de la vie et qu’il percevait toutes les possibilités de la lumière. On voit la présence de sa future palette dans ses textes. C’est comme s’il constituait le tissu de sa perception.</p> <p><strong>Votre monographie nous apprend son immense culture, qui n’était pas réservée à la peinture.</strong></p> <p>Lecteur vorace, il aimait lire à voix haute à sa famille, Rimbaud, Baudelaire, Racine, Mallarmé… Il demandait même à sa fille Anne, ma mère, de faire comme lui. Il avait ce rapport à l’oralité et depuis toujours.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710970128_vuedexpositiondestaelfondationdelhermitage.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Vue d'exposition de Staël, Fondation de l'Hermitage, Poèmes. © M.L.</em></h4> <p><strong>En 1951, de l’amitié intense entre de Staël et René Char naîtra <em>Poèmes</em>, un livre où quatorze gravures sur bois de l’artiste dialoguent avec les textes du poète, ici dans l'exposition.</strong></p> <p>La musique a également beaucoup compté pour lui, même si, curieusement, il ne peignait jamais en l’écoutant. Son intérêt pour les musiques vivantes le conduisait aux concerts du domaine musical tenu par Suzanne Tézenas à Paris avec Pierre Boulez. Sa dernière toile, <em>Le Concert</em>, 1955, immense (6 m de large), inachevée, a du reste été réalisée au retour d’un concert de musique contemporaine, juste avant sa mort.</p> <p><strong>Sa vaste correspondance, donne-t-elle des clés pour le comprendre?</strong></p> <p>C’est assez particulier, c’est comme s’il avait inventé sa propre langue tellement il voulait dire les choses exactement, comme il les ressentait. Il écrivait au rythme de sa pensée. Il se passe dans ses lettres exactement ce qui se passe dans sa peinture: il nous donne un moyen très précis d’entrer dans ses motivations intérieures. Il nous donne à lire, exactement comme il nous donne à voir.</p> <p><em>Ndlr: </em>Lettres 1926-1955 de Nicolas de Staël<em> (présentation, commentaires et notes de Germain Viatte), édition augmentée 2016, Le Bruit du Temps. 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Par exemple, avec son ami Jean Bauret, à qui il montrait ce qu’il avait peint pour avoir son avis.</p> <p><strong>Comment expliquez-vous sa singularité?</strong></p> <p>Il a trouvé des rapports de couleur que personne ne savait faire. Son intérêt pour les mosaïques byzantines – ces tesselles où les couleurs s’expriment sur celles qui sont sous-jacentes, qui sont constamment mises en rapport les unes avec les autres – cela a donné une mobilité à ses œuvres.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969008_destaelfleursdetailparis1952huilesurtoilecollectionparticuliere.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, "Fleurs" (détail), Paris, 1952, Huile sur toile, collection particulière</em></h4> <p><strong>Cette singularité, a-t-elle posé un problème aux conservateurs et aux historiens de l’art?</strong></p> <p>De Staël a toujours suscité des doutes de la part des conservateurs qui se sentent mal à l’aise face à une singularité et à un propos pictural absolument unique, inclassable. Mais, les choses sont en train de changer avec ces rétrospectives. Le public, lui, n’a jamais été dérangé par le fait que de Staël n’appartenait à aucune école.</p> <p><strong>Son retour à la figuration, après sa période d’abstraction, en a pourtant dérouté plus d’un.</strong></p> <p>Pour moi, il s’agissait d’une évolution naturelle de sa peinture, pas forcément d’un retour à la figuration, mais d’une exploration de formes. Du reste, chez ce peintre-là, même l’abstraction reste ancrée d’une façon très particulière dans le réel, dans l’observation de la lumière et de la structure d’un espace réel. C’est vraiment le propre de son abstraction. Il était toujours à la limite de quelque chose de très concret.</p> <p><strong>Quelle était la place du dessin dans ses explorations?</strong></p> <p>Il travaillait le dessin et la peinture concomitamment, c’était vraiment un dialogue, sans que le croquis ne soit nécessairement préparatoire. Si le trait du dessin contient toute l’énergie de sa peinture, cela tient à sa capacité de synthèse – cette synthèse que l’artiste sait établir. On la retrouve dans ses dessins.</p> <p>Il cherchait toujours cette lumière qui surgit du fond de la toile, ou du fond de la page du dessin. On peut dire que la simplicité du trait va lui permettre de travailler ce rapport à la lumière qu’il va poursuivre à travers la peinture.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969110_destaeletudedepaysageitaliedessinesurlemotif1953stylofeutresurpapier322x262cmcollectionparticuliere.jpg" /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969062_destaelsiciliedessinesurlemotif1953stylofeutresurpapier322x262collectionparticuliere.jpg" /></p> <h4>Lors d’un voyage en Italie réalisé en août 1953 avec sa famille, et deux amies, dont Jeanne Polge, de Staël ne peint pas, il dessine. A son retour, ces croquis formeront la base des paysages d’Agrigente et Syracuse réalisés avec des aplats de teintes éclatantes.</h4> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, Sicile, dessiné sur le motif, 1953, Stylo-feutre sur papier, 32,2 x 26,2, collection particulière</em></h4> <p><strong>Peut-être que je me trompe, mais je n’ai trouvé aucune ombre dans ses tableaux.</strong></p> <p>Si on prend <em>Les Poissons</em>, 1955, comme exemple, il y a des tâches noires qui pourraient être des ombres. Mais, c’est vrai, s’il y a ombre, elle prend une forme qu’on ne reconnait pas; elle devient un écho, un ricochet à l’objet, elle ne sert pas à l’inscrire par rapport à une position. J’ai l’impression qu’il avait une façon de poser les objets d’une façon finalement assez métaphysique: il transpose notre réel dans un espace pictural, il réussit à faire exister ces formes <em>dans le monde de la peinture.</em></p> <p><strong>Il mesurait 1m97 et pourtant il travaillait sans chevalet.</strong></p> <p>Oui, il était toujours replié, accroupi, pour peindre ses toiles au sol. C’est très particulier et c’est une réflexion qu’on peut avoir sur son rapport à la toile et même au réel. Il y a un lien en permanence au sol. Il avait d’ailleurs toujours très mal au dos.</p> <p><strong>Les photos réalisées par Denise Colomb en 1954, devenues iconiques, nous laissent avec l’image d’un homme élégant, presque détaché.</strong></p> <p>Cela peut surprendre, mais il avait en réalité une personnalité rayonnante et très joyeuse. C’est pour cela d’ailleurs qu’on ne peut pas parler d’un peintre désespéré. C’était quelqu’un de très enthousiaste qui parlait tout le temps de joie, y compris dans sa correspondance. S’il rencontrait des moments de remise en question, la peinture l’entrainait vers la grande énergie qu’il recherchait, qu’il percevait et dont il a su nous rendre compte. Les spectateurs le sentent très bien aujourd’hui encore.</p> <p><strong>Comment se comportait-il avec son entourage?</strong></p> <p>Il y avait beaucoup de bonheur dans son couple avec Françoise <em>(Ndlr: de Staël épousa Françoise Chapouton en 1946 après le décès de Jeannine Guillou, et avec laquelle il eut trois autres enfants)</em>, des déjeuners passionnants, des sujets toujours essentiels, enflammés, donc je pense que ça crée une vie extraordinairement dense et enlevée pour ceux qui vivent dedans.</p> <p>En même temps, il pouvait être très colérique, voulant les choses telles qu’il les concevait au moment-même, et s’il y avait de la résistance, il le supportait mal. Comme l’explique ma mère, Anne de Staël, il était toujours en effraction, il forçait les choses. Ça, c’est un trait de caractère qui peut rendre les choses difficiles pour l’entourage.</p> <p><strong>Ce qui frappe dans sa correspondance, c’est combien il se préoccupait des autres.</strong></p> <p>Il avait une grande tendresse pour s’adresser à la mère de Françoise et à sa grand-mère; en fait, il les adoptait, pour sans doute se faire adopter lui-même, en tant qu’orphelin… Il était absolument charmant. Tout le monde l’aimait beaucoup. Il n’était pas du tout le genre d’artiste à qui on ne pouvait pas s’adresser, qui restait dans son mutisme. Il donnait énormément à tous ceux qui l’entouraient.</p> <p><strong>N’a-t-il jamais eu un sentiment d’échec pendant ses années de misère?</strong></p> <p>Jamais, il était comme tiré par la direction dans laquelle il allait. Le déroulement était très logique. Même dans le dénuement le plus total pendant la guerre, il n’en a jamais dévié.</p> <p><strong>Ressentez-vous sa présence dans sa peinture?</strong></p> <p>C’est curieux comme question, mais il est vrai que l’on peut avoir l’impression d’être en sa présence devant ses tableaux. Sans doute est-ce l’effet d’une émotion indéfinissable face à un élan artistique qui ne ressemble à aucun autre.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w678c16-9/1710969451_destaelpaysageavecfiguresdetail1952huilesurcarton12x22cm.jpg" /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Nicolas de Staël, "Paysage avec figures" (détail) 1952, huile sur carton, 12 x 22 cm</em></h4> <p><strong>Aidez-nous à comprendre ce qui a mené à son suicide. Votre maman, Anne de Staël – qui n’avait que 13 ans quand son père est mort et à qui il a adressé sa dernière lettre – explique que l’histoire d’amour malheureuse avec Jeanne Polge était une clé, mais pas la cause de sa disparition.</strong></p> <p>Nicolas de Staël n’était jamais dans la gratuité, il tendait toujours vers l’essentiel. Une telle intensité pouvait-elle durer? C’est fatiguant dix ans de recherches constantes, tous les jours sans répit.</p> <p><em>Ndlr: plus de 1'000 tableaux et autant de dessins, dont 250 par année juste avant sa mort.</em></p> <p>On peut comprendre son épuisement.</p> <p>Le suicide était présent dans sa vie, il en était fasciné. Peut-être ne se voyait-il pas en vieux peintre. Il avait bien préparé son départ; il était passé chez le notaire avant son départ pour protéger sa fille, Anne, née en dehors du mariage. 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Culture / Nicolas de Staël, portrait intime par sa petite-fille
Dans un entretien exclusif, Marie du Bouchet livre un portrait inédit et intime de son grand-père. A l’occasion de l’exposition de Nicolas de Staël à la Fondation de l’Hermitage, sa petite-fille évoque l’élan créatif singulier qui a fait de lui un artiste majeur du XXème siècle, malgré sa disparition en 1955 à 41 ans et une œuvre toujours inclassable.
Michèle Laird
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Eternel exilé de sa Russie natale, issu de l’aristocratie militaire qui a fui la révolution en 1917, orphelin à sept ans, de Staël a mené une vie d’une frénésie extrême avec comme seule boussole son besoin de créer.</p> <p>«C’est notre James Dean à nous», avance Pierre Wat, commissaire avec Charlotte Barat-Mabille des expositions de Staël au Musée d’art moderne de Paris et la Fondation de l’Hermitage.</p> <p>D’une beauté sauvage, photogénique, immense avec son 1m97, le mythe de Staël a dévoré l’homme. «L’enjeu était de ramener le regard sur sa peinture».</p> <p>Si la récente exposition de Paris se prêtait à la vénération d’un artiste que le public a toujours aimé, celle de Lausanne nous rapproche de l’intimité de l’homme, aidée par le charme de l’Hermitage.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1709151058_stael_parcdesprinces_1952scaled.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Le 10 avril 1952, de Staël et sa femme Françoise assistent au premier match de foot éclairé en nocturne au Parc des Princes. «Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge ou bleue une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute invraisemblance. Quelle Joie! René, quelle joie!» Lettre à René Char. Plusieurs tableaux sont nés du choc ressenti et marquent le retour du peintre à la peinture figurative après une période d'abstraction de plusieurs années. </em></h4> <h4 style="text-align: center;">Nicolas de Staël, "Parc des Princes", 1952. Huile sur toile, 200 × 350 cm. Collection particulière. Photo Christie’s © 2023, ProLitteris, Zurich</h4> <p>«Ce n’est pas une adaptation, mais une réinvention», précise Wat. Le nombre des œuvres présentées en Suisse a été réduit de 200 à 105, dont 67 qui sortent de collections privées pour la première fois, une rareté. 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Eternel exilé de sa Russie natale, issu de l’aristocratie militaire qui a fui la révolution en 1917, orphelin à sept ans, de Staël a mené une vie d’une frénésie extrême avec comme seule boussole son besoin de créer.</p> <p>«C’est notre James Dean à nous», avance Pierre Wat, commissaire avec Charlotte Barat-Mabille des expositions de Staël au Musée d’art moderne de Paris et la Fondation de l’Hermitage.</p> <p>D’une beauté sauvage, photogénique, immense avec son 1m97, le mythe de Staël a dévoré l’homme. «L’enjeu était de ramener le regard sur sa peinture».</p> <p>Si la récente exposition de Paris se prêtait à la vénération d’un artiste que le public a toujours aimé, celle de Lausanne nous rapproche de l’intimité de l’homme, aidée par le charme de l’Hermitage.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1709151058_stael_parcdesprinces_1952scaled.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Le 10 avril 1952, de Staël et sa femme Françoise assistent au premier match de foot éclairé en nocturne au Parc des Princes. «Entre ciel et terre, sur l’herbe rouge ou bleue une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert en toute invraisemblance. Quelle Joie! René, quelle joie!» Lettre à René Char. Plusieurs tableaux sont nés du choc ressenti et marquent le retour du peintre à la peinture figurative après une période d'abstraction de plusieurs années. </em></h4> <h4 style="text-align: center;">Nicolas de Staël, "Parc des Princes", 1952. Huile sur toile, 200 × 350 cm. Collection particulière. Photo Christie’s © 2023, ProLitteris, Zurich</h4> <p>«Ce n’est pas une adaptation, mais une réinvention», précise Wat. Le nombre des œuvres présentées en Suisse a été réduit de 200 à 105, dont 67 qui sortent de collections privées pour la première fois, une rareté. 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Culture / Nicolas de Staël, la lumière vorace
Le mythe a fait disparaître l’homme. Dans une exposition tout en finesse, la Fondation de l’Hermitage à Lausanne offre un regard nouveau sur Nicolas de Staël, l’artiste majeur du XXème siècle le moins bien compris. Traversées de lumière naturelle dans un cadre intimiste, ses œuvres renaissent et nous rapprochent d’un homme qui a échappé à son temps, et à lui-même.
Michèle Laird
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Réalisée au moyen de caméras multispectrales et de capteurs ultrasoniques, le film d’une durée de 74 minutes donne à voir des images et à entendre des sons qui sont en dehors de nos champs de perception.</p> <h3>Photo / Art</h3> <p>«Je cherche les lignes de faille de la photographie documentaire pour trouver de nouvelles façons de raconter des histoires», expliquait Mosse lors du vernissage. Il estime que l’art permet aux images de durer, contrairement à un reportage trop vite éteint quand il devient insupportable.</p> <blockquote> <p><em>«Je fais appel à l’art pour donner de la puissance aux images, car la beauté est un outil efficace, elle dépasse l’horreur et devient une arme contre l’indifférence».</em><em></em></p> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1704798071_richard_mosse_capture_tiree_de_broken_spectre_rondonia_sig_aerien_multispectral_richard_mosse.2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <h4><em>Les terres de la forêt sont dégagées par des incendies sauvages, dont celles pour faire place aux cultures intensives, essentiellement de soja. Près de 20% de la surface de la forêt amazonienne est déjà scalpée. 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Cette technique est au cœur de la pratique de Richard Mosse.</em></h4> </blockquote> <p>Le titre «Broken Spectre» (Spectre brisé) s’inspire du spectre de Brocken, ce phénomène rare quand l’ombre d’un sujet proche est projetée au loin sur un nuage et parfois auréolée d’un halo arc-en-ciel.</p> <p>Pour autant, les observations visuelles de Richard Mosse restent empreintes d’humanité. Le degré d’intimité établi avec les prédateurs de la déforestation pris sur le vif peut surprendre. Depuis 1972, l’année de la construction de la voie transamazonienne, la surface de la forêt a diminué de près d’un quart. Le point de bascule, au-delà duquel la forêt ne pourra plus se regénérer et servir d’absorbeur de CO<sub>2</sub> de la planète sera bientôt atteint. 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Des scènes effroyables – tournées en noir et blanc analogique pour son effet velouté – d’abattage d’arbres centenaires, de bêtes issues d’élevages ultra-intensifs, de mercure utilisé pour l’extraction d’or versée dans les cours d’eau, d’incendies provoqués au pétrole pour dégager les sols, sont entrecoupées d’images technicolor et de sons magnifiées du lit de la forêt, de tapis à l’infini de la canopée captée à l’infrarouge (où la chlorophylle se traduit par des teintes de rouge et rose vifs), autant de chefs-d’œuvre de la nature invisibles à l’œil nu – et de tableaux abstraits.</p> <blockquote> <p><em>La clé est dans le montage, précise Mosse, «passer d’une dimension à l’autre pour créer une dissonance visuelle, c’est là où la magie opère.»</em><em></em></p> <p><em><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1704798162_richard_mosse_vue_exposition_de_broken_spectre_national_gallery_of_victoria_tom_ross.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></em></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1705486767_richardmossebrokenspectrevuedexposition.bw.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Les scènes qui illustrent les ravages perpétrés par l’homme sont filmées en noir et blanc.</em></h4> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1704798223_richard_mosse_vue_exposition_de_broken_spectre_national_gallery_of_victoria_tom_ross.2.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1705486865_richardmossebrokenspectrevuedexposition.couleur.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4><em>Les scènes qui documentent l’état de la forêt amazonienne sont filmées avec des caméras multispectrales qui permettent d'enregistrer en une seule prise de vue plusieurs longueurs d'onde du spectre lumineux et ensuite de choisir quelles couleurs rendre visibles pour révéler les détails. 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Culture / L’art, une arme contre la destruction de l’Amazonie
Photo Elysée présente «Broken Spectre» jusqu’au 25 février, une œuvre d’art engagé grandiose de l’artiste irlandais Richard Mosse (1980). L’expérience immersive narre la destruction en «live» du poumon de la planète. Aux images d’une nature intense à l’état pur, l’artiste oppose le carnage environnemental encore autorisé du temps de Bolsonaro.
Michèle Laird
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Culture / La photo s'aventure sur le terrain de l'art brut
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Michèle Laird
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Culture / Silvie Defraoui, l’artiste qui sculpte le temps
Figure majeure de l’art contemporain suisse, Silvie Defraoui propose un parcours lumineux au Musée des beaux-arts de Lausanne. Entre réalité et fiction, ses images plongent le visiteur dans une temporalité unique.
Michèle Laird
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Une façon de montrer que l’art n’a pas seulement sa place dans la société, il en est un des moteurs.</p> <h3>Musée et enjeux de société</h3> <p>Le thème de la résistance lui est venu comme une évidence, non pas pour illustrer des mouvances quelconques, ni la mobilisation citoyenne massive face à des systèmes, mais pour montrer comment les artistes traduisent ou anticipent les enjeux de société.</p> <p>La résistance est fondamentalement constitutive de l’art, confie-t-il. «L’artiste peut se permettre de poser toutes les questions fondamentales sans se plier à un contexte politique, religieux, économique, moral ou même esthétique».</p> <p>Le musée devient l’espace idéal pour exercer cette résistance, «le terrain d’exercice d’un monde alternatif dans un lieu ouvert sur la cité» explique le directeur qui a piloté le transfert du musée à la gare de Lausanne en 2019, occupant le premier bâtiment du complexe culturel de Plateforme 10 en plein centre de la ville.</p> <p>«L’actualité nous montre que les gens résistent, mais nous ne portons aucun jugement de valeur sur leurs engagements».</p> <p>En revanche, il insiste sur la force créative et l’inventivité des artistes engagés.</p> <blockquote> <p>«Les œuvres présentées sont des créations autonomes, autant de réponses qui nous forcent à réfléchir dans le but de proposer quelque chose de différent.»</p> </blockquote> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646167518_vue_exposition_resister_25_em.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Vue d'installation de William Kentridge, «Notes Towards a Model Opera».</em></h4> <h3>Un parcours plein de sens</h3> <p>15 artistes, et non des moindres, figurent dans une exposition qui aurait pu, par son thème, sombrer dans une moralisation un peu glauque. Ce qui la sauve, c’est la beauté des œuvres dans un parcours plein de sens et de poésie, une contextualisation qui participe au regard et à l’intelligence du visiteur.</p> <p>Dès la première salle, le ton est donné. Face aux six gravures sur bois qui forment le recueil terrifiant <em>C’est la Guerre!</em> (1915-1916) de Felix Vallotton, se trouve une sculpture magistrale de l’artiste turque, Banu Cennetoğlu. Formée par les pierres lithographiques du journal d’une journaliste pro-kurde, elle représente un hommage à la nation démembrée des suites de la même première guerre mondiale illustrée par Vallotton (le Traité de Lausanne en 1923, signé au Palais de Rumine, ça vous dit quelque chose?).</p> <p>Sur le thème de la ruine au sens large, celles de l’antiquité autant que celles des temps modernes, Thomas Hirschhorn apporte son grain de sel à la fois insolent et savoureux. Il est en bonne compagnie: l’artiste israélienne, Sigalt Landau, dans une vidéo plantée dans le décor, se fait macérer la peau avec un hula-hoop de fil barbelé, l’air de dire que l’art – qui reste une distraction – sera toujours un moyen efficace pour exprimer sa propre résistance à la barbarie.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646154412_mcba_resisterencore_sigalitlandaubarbedhula.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Sigalit Landau, Barbed Hula, 2001.</em></h4> <p>Plus loin, on trouve la frénésie guignolesque d’un montage vidéo de l’apôtre sud-africain anti-apartheid William Kentridge à proximité du lac de douceur de l’Indien Amar Kanwar qui cherche le ralentissement d’une nature à l’écart de l’homme. Ou les brodeuses de linceuls des femmes victimes de féminicides de la mexicaine Teresa Margolles à côté des personnages style cartoon à l’effigie du Ku Klux Klan de Philip Guston, dont une rétrospective dans des musées majeurs aux Etats-Unis et à la Tate de Londres a récemment été reportée de plusieurs années pour ménager les sensibilités <em>woke</em> et se plier au <em>politically correct</em>, ce que Lausanne ne fait pas.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646156275_vue_exposition_resister_14_em.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Derrière la cage dorée de Michel Français, les personnages KKK non grata de Philip Guston..</em></h4> <p>La pièce maîtresse est sans doute <em>Do you hear me?</em> de la grande artiste pakistanaise Nalini Malani. 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Une façon de montrer que l’art n’a pas seulement sa place dans la société, il en est un des moteurs.</p> <h3>Musée et enjeux de société</h3> <p>Le thème de la résistance lui est venu comme une évidence, non pas pour illustrer des mouvances quelconques, ni la mobilisation citoyenne massive face à des systèmes, mais pour montrer comment les artistes traduisent ou anticipent les enjeux de société.</p> <p>La résistance est fondamentalement constitutive de l’art, confie-t-il. «L’artiste peut se permettre de poser toutes les questions fondamentales sans se plier à un contexte politique, religieux, économique, moral ou même esthétique».</p> <p>Le musée devient l’espace idéal pour exercer cette résistance, «le terrain d’exercice d’un monde alternatif dans un lieu ouvert sur la cité» explique le directeur qui a piloté le transfert du musée à la gare de Lausanne en 2019, occupant le premier bâtiment du complexe culturel de Plateforme 10 en plein centre de la ville.</p> <p>«L’actualité nous montre que les gens résistent, mais nous ne portons aucun jugement de valeur sur leurs engagements».</p> <p>En revanche, il insiste sur la force créative et l’inventivité des artistes engagés.</p> <blockquote> <p>«Les œuvres présentées sont des créations autonomes, autant de réponses qui nous forcent à réfléchir dans le but de proposer quelque chose de différent.»</p> </blockquote> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646167518_vue_exposition_resister_25_em.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Vue d'installation de William Kentridge, «Notes Towards a Model Opera».</em></h4> <h3>Un parcours plein de sens</h3> <p>15 artistes, et non des moindres, figurent dans une exposition qui aurait pu, par son thème, sombrer dans une moralisation un peu glauque. Ce qui la sauve, c’est la beauté des œuvres dans un parcours plein de sens et de poésie, une contextualisation qui participe au regard et à l’intelligence du visiteur.</p> <p>Dès la première salle, le ton est donné. Face aux six gravures sur bois qui forment le recueil terrifiant <em>C’est la Guerre!</em> (1915-1916) de Felix Vallotton, se trouve une sculpture magistrale de l’artiste turque, Banu Cennetoğlu. Formée par les pierres lithographiques du journal d’une journaliste pro-kurde, elle représente un hommage à la nation démembrée des suites de la même première guerre mondiale illustrée par Vallotton (le Traité de Lausanne en 1923, signé au Palais de Rumine, ça vous dit quelque chose?).</p> <p>Sur le thème de la ruine au sens large, celles de l’antiquité autant que celles des temps modernes, Thomas Hirschhorn apporte son grain de sel à la fois insolent et savoureux. 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Ou les brodeuses de linceuls des femmes victimes de féminicides de la mexicaine Teresa Margolles à côté des personnages style cartoon à l’effigie du Ku Klux Klan de Philip Guston, dont une rétrospective dans des musées majeurs aux Etats-Unis et à la Tate de Londres a récemment été reportée de plusieurs années pour ménager les sensibilités <em>woke</em> et se plier au <em>politically correct</em>, ce que Lausanne ne fait pas.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646156275_vue_exposition_resister_14_em.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Derrière la cage dorée de Michel Français, les personnages KKK non grata de Philip Guston..</em></h4> <p>La pièce maîtresse est sans doute <em>Do you hear me?</em> de la grande artiste pakistanaise Nalini Malani. 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L’art à la conquête de l’horrible.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1646156746_vue_exposition_resister_03_em.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Les peintures de Miriam Cahn derrière les Crossblocks de Fabrice Gygi.</em></h4> <p>D’autres artistes ont été sélectionnés selon ce même principe, nul autre aussi puissant que Michel Francois, un Belge l’air de rien qui dénonce les à prioris. Et si le capitalisme était un leurre?</p> <p>En somme, l’art pose les questions, nous amenons nos propres réponses.</p> <h3>La résistance, toujours</h3> <p>Ce que nous apprenons à travers cette installation, c’est le rôle de résistance des artistes engagés, jamais aussi vive que quand l’actualité les rattrape.</p> <blockquote> <p>«Les artistes nous apprennent à voir les choses différemment. 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Culture / «Résister, encore», une exposition coup de poing qui arrive à point nommé
Pour sa dernière exposition au MCBA en qualité de directeur, Bernard Fibicher réalise un véritable tour de force. Avec l’exposition «Résister, encore», il propose une interrogation sur la résistance à travers l'art. Démarrée le 17 février 2022, le jour même de la levée en Suisse des mesures sanitaires liées au Covid et une semaine avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le thème éclate de pertinence.
Michèle Laird
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Figure majeure du théâtre international, le suisse Stefan Kaegi (Rimini Protokoll) rallume en premier les feux de la rampe avec “Boîte noire, Théâtre fantôme pour 1 personne”. A l’occasion d’une fermeture de deux ans pour rénovation du théâtre de Vidy, il réussit un formidable tour de passe-passe ludique et poétique: un parcours où le spectateur devient le seul acteur de la pièce en présence d’une kyrielle de fantômes passionnés.</p> <hr /> <blockquote> <p>«<em>Le théâtre me manquait pendant le confinement et je trouvais dommage de laisser Vidy vide pendant une si longue période</em>» confiait-t-il à <em>BPLT</em> le soir de la première.</p> </blockquote> <hr /> <p>Grand et longiligne, habillé soigneusement, il projette l’image d’un garçon de bonne famille qui vient d’être nommé à la faculté de droit. Mais on comprend très vite ce qui fait de lui un des hommes de théâtre les plus innovateurs de son temps. 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Figure majeure du théâtre international, le suisse Stefan Kaegi (Rimini Protokoll) rallume en premier les feux de la rampe avec “Boîte noire, Théâtre fantôme pour 1 personne”. A l’occasion d’une fermeture de deux ans pour rénovation du théâtre de Vidy, il réussit un formidable tour de passe-passe ludique et poétique: un parcours où le spectateur devient le seul acteur de la pièce en présence d’une kyrielle de fantômes passionnés.</p> <hr /> <blockquote> <p>«<em>Le théâtre me manquait pendant le confinement et je trouvais dommage de laisser Vidy vide pendant une si longue période</em>» confiait-t-il à <em>BPLT</em> le soir de la première.</p> </blockquote> <hr /> <p>Grand et longiligne, habillé soigneusement, il projette l’image d’un garçon de bonne famille qui vient d’être nommé à la faculté de droit. Mais on comprend très vite ce qui fait de lui un des hommes de théâtre les plus innovateurs de son temps. 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La parade consistait à transposer au théâtre les règles qui, depuis le 11 mai, permettent aux musées en Suisse de faire entrer les visiteurs <i>un à un</i> (pendant que le monde du spectacle tente de se conformer à des directives totalement absurdes, BPLT).</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1591912682_stefankaegi_boitenoire_vidy_200602_319_philippeweissbrodttheatrevidylausanne.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">© Philippe Weissbrodt</h4> <hr /> <p><em>«Le cauchemar de tout directeur face à une salle vide devenait alors une situation de rêve. 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Dans la démarche du collectif, nous explorons les restes archéologiques d’une société en représentation.»</em></p> <hr /> <p>Kaegi avoue avoir freiné l’évacuation des vestiges de plus d’un demi-siècle de pratique théâtrale, où les bananes en plastique se mêlent aux perruques, cuirassés et vieux téléphones. Il nous emmène à travers les équipements qui créent de nouvelles réalités au théâtre (son, lumière, effets); il nous installe face au public sous la lumière aveuglante des projecteurs; il invite à l’<i>expérience.</i></p> <hr /> <p><em>«Nous construisons des architectures nouvelles très éloignées de la scène à l’italienne.»</em></p> <hr /> <h3>Rimini Protokoll</h3> <p>Co-fondé avec Helgard Haug et Daniel Wetzel, le collectif Rimini Protokoll s’aventure depuis 20 ans aux frontières de la réalité et de la fiction, souvent dans des dispositifs très élaborés ou des environnements décalés. Les situations sont concrètes, les sujets sont d’actualité (enfants nomades, les fans de modélisme, les attitudes culturelles face à la mort, les chantiers de construction), dans lesquelles ils mettent en scène ce qu’ils appellent les «experts·es du quotidien», des acteurs non-professionnels qui transposent au théâtre une part de leur vie. </p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1591912131_stefankaegi_boitenoire_vidy_200602_285_philippeweissbrodttheatrevidylausanne.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">© Philippe Weissbrodt</h4> <p>Les productions de ces infatigables pionniers d’un «théâtre documentaire», qui travaillent parfois individuellement, sont actuellement présentes - sous réserve de déconfinement - à Cologne, Lausanne, Montpellier, Singapour et Wuppertal et se préparent pour Düsseldorf, Munich, Rakvere (Estonie), Singapour, St Pétersbourg, Stuttgart, Basel, Bonn, Hanover et Irkoutsk... C’est dire leur aura.</p> <h3>La Résistance</h3> <p>A Lausanne, avec son «théâtre-fantôme», Kaegi transforme une disparition en un recommencement, comme pour conjurer l’abattement du virus sur le monde du spectacle. Il nous plonge dans une lettre d’amour au théâtre, lui qui, au départ, se destinait aux arts plastiques. Mais il n’aimait pas le rapport fugace à une œuvre qui ne retient l’attention qu’un instant, et se méfie de l’art dans l’espace public qui se veut permanent. </p> <hr /> <p><em>«Ce spectacle, je l’ai conçu comme un questionnement: C’est quoi le théâtre? L’art doit rester éphémère, le théâtre c’est la création de souvenirs. Le temps c’est le métier du théâtre.»</em></p> <hr /> <p>Il cite Brecht: <em>«Si on veut savoir si le théâtre est nécessaire ou pas, il faut l’arrêter un an.»</em></p> <hr /><hr /> <h4><a href="https://www.rimini-protokoll.de/website/en/about-sk" target="_blank" rel="noopener">En savoir plus:</a></h4> <h4><strong>Boîte noire</strong></h4> <h4><strong>Théâtre-fantôme pour 1 personne</strong></h4> <h4><strong>Théâtre Vidy-Lausanne</strong></h4> <h4><strong>Du 9 juin au 10 juillet</strong></h4> <h4><u>Horaires:</u> du mardi au vendredi de 18h à 22h et le samedi de 14h à 17h et de 19h à 22h - départ toutes les 5 minutes</h4> <h4>Spectacle déambulatoire pour une personne à travers le théâtre.</h4> <p><iframe frameborder="0" height="360" src="https://player.vimeo.com/video/423575621?title=0&byline=0" width="640"></iframe></p> <h4><a href="https://vimeo.com/423575621">Stefan Kaegi / Rimini Protokoll Boîte noire - Théâtre-fantôme pour 1 personne</a> from <a href="https://vimeo.com/theatredevidy">Théâtre Vidy-Lausanne</a> on <a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.</h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'stefan-kaegi-dans-l-urgence-theatrale', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 667, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2411, 'homepage_order' => (int) 2651, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 131, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Culture / Stefan Kaegi dans l’urgence théâtrale
Inventeur avec le collectif Rimini Protokoll d’un théâtre qui chamboule les codes de la représentation, Stefan Kaegi récidive avec une création qui
Michèle Laird