Média indocile – nouvelle formule
Eugénie Rousak
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Culture / Une ligne de 365 visages
Un affichage éphémère s’est installé devant la barre d’immeubles du Lignon, à Vernier (GE). Alors que ce bâtiment est le plus long d’Europe, le projet vise à devenir la plus longue exposition photographique du monde. Une façon de marquer les 60 ans du début du chantier de la cité à travers 365 visages qui font aujourd’hui son quotidien. «Inside Out / Ligne de vies» a dévoilé ses panneaux d’affichage, à ciel ouvert jusqu’au 24 avril 2022.
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Culture / Les émotions souterraines de Marc Aymon
De l’amour interdit au deuil, en passant par la colère, l’incompréhension ou encore l’envie, c’est une large palette de sentiments qui se dévoile au fil des 12 chansons de l’album «humains». Dernier projet du chanteur valaisan Marc Aymon, il se nourrit d’histoires humaines en quête de paix à travers des émotions qui nous pétrissent.
Eugénie Rousak
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Il faut attendre le début du XIXe siècle pour revoir le cor des Alpes, dans un tout autre emploi: lors d’un concours musical à la fête des bergers d’Unspunnen, à quelques kilomètres d’Interlaken. Il n’y eu que deux concurrents, mais cet évènement a permis de redonner une utilité nouvelle à cet instrument. Une nouvelle voie artistique s’est ainsi ouverte. Au cours de l’histoire, la popularité de ce long tube en bois de plus de trois mètres sera véritablement en dent de scie, mais il se forgera quand même une place parmi les symboles de la Suisse. En 1977 Pepe Lienhard Band amènera même ce cuivre en bois sur la scène de l’Eurovision!</p> <p>Avec la création du <em>Valais Drink Pure Festival de cor des Alpes</em> il y a 20 ans, les instrumentistes ont un rendez-vous folklorique annuel. Cette année 120 souffleurs suisses et étrangers âgés de 10 à 85 ans se sont affrontés en concours avant de partager leur passion durant le morceau d’ensemble à 2200 mètres d’altitude. Finalement, c’est pour la troisième fois en cinq ans que le titre de vainqueur a été décroché par Adolf Zobrist de Brienz (BE).</p> <p>Ce festival était également l’occasion pour François Morisod de présenter ses créations à une large palette de spécialistes et de curieux. Le facteur de cor des Alpes a fait des démonstrations de son art au Nînd’Art, tout en rencontrant les participants.</p> <p><strong>Moyen de communication, le cor des Alpes est aujourd’hui considéré comme un instrument de musique à part entière. Comment expliquez-vous l’engouement qu’il suscite depuis quelques années?</strong></p> <p><strong>François Morisod</strong>: Le cor des Alpes est régulièrement joué depuis 50-60 ans, mais il est vrai que ces dernières années il y a un véritable effet de mode. A la Fête des Vignerons de 1955, les organisateurs avaient beaucoup de peine à trouver des joueurs, mais depuis des professeurs se sont formés, notamment en Suisse alémanique, et ont diffusé leur savoir. Je pense que ce regain d’intérêt est à la fois dû à une montée du patriotisme et au besoin de retour à la nature. C’est un instrument qui permet tantôt de s’isoler face à la montagne et son écho, tantôt de profiter des échanges sociaux lors des répétitions ou sorties de groupe. Après, les tendances sont souvent compliquées à expliquer. </p> <p><strong>Est-ce que les techniques de fabrication de cet instrument de musique ancestrale ont évolué au fil des ans?</strong></p> <p>Tout à fait. A l’époque, il fallait choisir un arbre qui avait une forme courbée. Il s’agissait souvent de troncs couchés par la neige en hiver, qui gardaient cette forme arrondie en se redressant au printemps. Aujourd’hui, des toupilles, des fonceuses et autres machines ont aplani cette difficulté. Grâce à la technologie, l’instrument a également pu s’affiner, devenant moins grossier et donc plus facile à jouer. 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J’en débute toujours plusieurs à la fois, ce qui me permet de fabriquer une vingtaine de pièces par an.</p> <p><strong>Vous êtes l’un des seuls facteurs de cor des Alpes en Suisse qui vit de cette activité. Comment avez-vous débuté? </strong></p> <p>Ebéniste, je faisais de la restauration de meubles et quelques sculptures en bois. Durant l’une de mes expositions, j’ai rencontré par hasard un fabricant de cor des Alpes. Comme j’ai toujours eu envie d’en faire un pour essayer, je l’ai aidé dans sa production. Petit à petit, j’ai entièrement repris le flambeau, porté justement par cet engouement autour de cet instrument. Les premiers clients sont naturellement venus par le bouche-à-oreille et aujourd’hui il y a surtout beaucoup de joueurs de fanfare et ceux qui connaissent déjà un peu la musique.</p> <p><strong>Est-ce qu’avant de les produire vous saviez déjà en jouer?</strong></p> <p>Pas du tout, j'ai dû m’y mettre. 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Il faut attendre le début du XIXe siècle pour revoir le cor des Alpes, dans un tout autre emploi: lors d’un concours musical à la fête des bergers d’Unspunnen, à quelques kilomètres d’Interlaken. Il n’y eu que deux concurrents, mais cet évènement a permis de redonner une utilité nouvelle à cet instrument. Une nouvelle voie artistique s’est ainsi ouverte. Au cours de l’histoire, la popularité de ce long tube en bois de plus de trois mètres sera véritablement en dent de scie, mais il se forgera quand même une place parmi les symboles de la Suisse. En 1977 Pepe Lienhard Band amènera même ce cuivre en bois sur la scène de l’Eurovision!</p> <p>Avec la création du <em>Valais Drink Pure Festival de cor des Alpes</em> il y a 20 ans, les instrumentistes ont un rendez-vous folklorique annuel. Cette année 120 souffleurs suisses et étrangers âgés de 10 à 85 ans se sont affrontés en concours avant de partager leur passion durant le morceau d’ensemble à 2200 mètres d’altitude. Finalement, c’est pour la troisième fois en cinq ans que le titre de vainqueur a été décroché par Adolf Zobrist de Brienz (BE).</p> <p>Ce festival était également l’occasion pour François Morisod de présenter ses créations à une large palette de spécialistes et de curieux. Le facteur de cor des Alpes a fait des démonstrations de son art au Nînd’Art, tout en rencontrant les participants.</p> <p><strong>Moyen de communication, le cor des Alpes est aujourd’hui considéré comme un instrument de musique à part entière. Comment expliquez-vous l’engouement qu’il suscite depuis quelques années?</strong></p> <p><strong>François Morisod</strong>: Le cor des Alpes est régulièrement joué depuis 50-60 ans, mais il est vrai que ces dernières années il y a un véritable effet de mode. A la Fête des Vignerons de 1955, les organisateurs avaient beaucoup de peine à trouver des joueurs, mais depuis des professeurs se sont formés, notamment en Suisse alémanique, et ont diffusé leur savoir. Je pense que ce regain d’intérêt est à la fois dû à une montée du patriotisme et au besoin de retour à la nature. C’est un instrument qui permet tantôt de s’isoler face à la montagne et son écho, tantôt de profiter des échanges sociaux lors des répétitions ou sorties de groupe. Après, les tendances sont souvent compliquées à expliquer. </p> <p><strong>Est-ce que les techniques de fabrication de cet instrument de musique ancestrale ont évolué au fil des ans?</strong></p> <p>Tout à fait. A l’époque, il fallait choisir un arbre qui avait une forme courbée. Il s’agissait souvent de troncs couchés par la neige en hiver, qui gardaient cette forme arrondie en se redressant au printemps. Aujourd’hui, des toupilles, des fonceuses et autres machines ont aplani cette difficulté. Grâce à la technologie, l’instrument a également pu s’affiner, devenant moins grossier et donc plus facile à jouer. Initialement, le cor des Alpes était fait en une seule pièce, ce qui est très encombrant pour le transport, puis il s’est divisé en deux et enfin en trois: le tube, la rallonge centrale et le pavillon. Cela dit, certains ont même quatre ou cinq parties. </p> <p><strong>Comment est-il produit aujourd’hui?</strong></p> <p>Généralement, le cor des Alpes est fait en épicéa, comme les violons ou les guitares, pour une question de résonance et d’efficacité dans la transmission du son. Je travaille donc avec des scieurs, qui me connaissent et qui savent la qualité du bois que je recherche, avec des cernes réguliers et sans nœuds. Ensuite, je le récupère pour le laisser sécher plusieurs années avant de lancer la fabrication. En principe, la même bille est utilisée sur un instrument. Il faut compter environ deux semaines pour toutes les étapes de façonnage, polissage et d’assemblage. J’en débute toujours plusieurs à la fois, ce qui me permet de fabriquer une vingtaine de pièces par an.</p> <p><strong>Vous êtes l’un des seuls facteurs de cor des Alpes en Suisse qui vit de cette activité. Comment avez-vous débuté? </strong></p> <p>Ebéniste, je faisais de la restauration de meubles et quelques sculptures en bois. Durant l’une de mes expositions, j’ai rencontré par hasard un fabricant de cor des Alpes. Comme j’ai toujours eu envie d’en faire un pour essayer, je l’ai aidé dans sa production. Petit à petit, j’ai entièrement repris le flambeau, porté justement par cet engouement autour de cet instrument. Les premiers clients sont naturellement venus par le bouche-à-oreille et aujourd’hui il y a surtout beaucoup de joueurs de fanfare et ceux qui connaissent déjà un peu la musique.</p> <p><strong>Est-ce qu’avant de les produire vous saviez déjà en jouer?</strong></p> <p>Pas du tout, j'ai dû m’y mettre. C'est ma passion pour le bois qui m’a fait découvrir la musique.</p> <p><strong>Quelles sont les contraintes liées à l’ergonomie de l’instrument pour les souffleurs?</strong></p> <p>Le cor des Alpes émet des sons naturels, ce qui signifie qu’il ne peut pas produire toutes les notes de la gamme chromatique. Les souffleurs jouent sur trois-quatre octaves et sont limités dans le nombre de notes possibles, contrairement à une trompette sur laquelle la longueur de la colonne d’air se modifie à l’aide de pistons. Les partitions doivent donc être spécialement pensées pour le cor des Alpes.</p> <p><strong>Vous faites ce métier depuis plus de 20 ans maintenant. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?</strong></p> <p>Principalement la routine. Pour me changer les idées, je fais parfois des modèles un peu différents, comme des pièces en forme de sousaphone, qui trouvent également leur public. 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Culture / Aux sons de la vallée
Si le cor des Alpes fait aujourd’hui partie de l’héritage culturel helvétique au même titre que la lutte suisse ou le yodel, sa sonorité aurait pu se perdre entre les sommets sans jamais voir la plaine. Mégaphone entre les vallées à son origine, il est venu s’ancrer dans le monde musical national, au point d’avoir même son propre festival. Du 24 et 25 juillet 2021, Nendaz accueillait la 20e édition du «Valais Drink Pure Festival de cor des Alpes».
Eugénie Rousak
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Une sorte de jugement dernier qui casse la tirelire. Dans la même ferme, jouent également les moutons, qui talonnent leur troupeau. Au comportement de suiveurs, ces investisseurs n’ont pas vraiment développé de stratégie de placement propre et regardent ce qui se passe dans la grange. Souvent, ce sont eux qui se font tondre, au sens figuré bien sûr. Et si les autruches ont plongé la tête dans le sable, c’est qu’une information cruciale vient de secouer les marchés, mais elles préfèrent ignorer cette tempête et attendre que tout passe. En espérant de ne pas se faire plumer. Ou pas trop.</p> <p>Enfin, sortons de cette basse-cour pour prendre le large. Dans les océans (bleus ou rouges, selon les envies), rodent par exemple les baleines. Si imposantes dans ces eaux, chacun de leurs souffles provoque des vagues sur le cours de l’actif donné. Le père du Bitcoin, le mystérieux Satoshi Nakamoto et les quelques premiers acheteurs ont notamment cette influence sur la cryptomonnaie. Les derniers arrivants dans ce jacuzzi financier sont les fameux <em>black swans</em> qui ont fait la renommée de l’économiste et écrivain Nassim Nicholas Taleb. Dans la population des cygnes, ces spécimens sont si rares et improbables, que leur apparition a forcément un impact global positif ou négatif sur la société, comme l’invention de l’internet, la catastrophe de Fukushima, la chute de l’euro face au franc suisse ou la COVID-19. Si les cygnes noirs existent, les licornes, elles… existent aussi dans le monde de la finance. Elles mangent, grandissent et font même des bulles. BlaBlaCar, Dropbox, Space X ou encore Pinterest étaient toutes des start-ups, valorisées à plus d’un milliard de dollars. La crainte est que ces entreprises hors pairs ne pèsent pas vraiment le poids annoncé, cette survalorisation peut facilement entrainer l’explosion de la bulle.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1615210899_gustave_moreau__la_licorne.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="506" height="777" /></p> <h4 style="text-align: center;">Gustave Moreau, La Licorne, ap. 1887.</h4> <p>Pour rester dans le monde magique, mais changer de stratégie, il y a de fiers dragons des marchés financiers. Même s’ils sont puissants et crachent du feu, c’est surtout la référence aux pays asiatiques qui est entré dans le jargon. Ce sont donc des titres de dette émis par les entreprises asiatiques, destinés aux investisseurs asiatiques mais en monnaies étrangères. Les dragons permettent donc de soutenir l’économie domestique tout en profitant de la stabilité du dollar, de l’euro ou d’une autre devise. 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Le taureau et l’ours sont surement les animaux les plus emblématiques de la sphère financière, dont les silhouettent ornent les parvis des salles de bourse. La force du premier est de lever sa victime (ou son matador) sur ses cornes. Il symbolise donc les acteurs du marché qui croient à la croissance et qui achètent. Ainsi, la période de 1990 à 2000 aux États-Unis était résolument bullish. A l’inverse, le second écrase sa proie en abaissant ses griffes, ce qui représente les vendeurs qui croient à la baisse. Pour être qualifié de bearish, le marché doit pendre plus de 20% durant plusieurs semaines. A côté de ce duo espagnolo-russe, s’est tissé le troisième, le cochon. Bien moins connu et avec une réputation néfaste, ce mammifère domestique est un investisseur tellement porté par le profit, qu’il fait passer ses émotions fortes devant les règles mêmes des stratégies. Parfois il gagne beaucoup, mais parfois le marché l’égorge pour sa cupidité. Une sorte de jugement dernier qui casse la tirelire. Dans la même ferme, jouent également les moutons, qui talonnent leur troupeau. Au comportement de suiveurs, ces investisseurs n’ont pas vraiment développé de stratégie de placement propre et regardent ce qui se passe dans la grange. Souvent, ce sont eux qui se font tondre, au sens figuré bien sûr. Et si les autruches ont plongé la tête dans le sable, c’est qu’une information cruciale vient de secouer les marchés, mais elles préfèrent ignorer cette tempête et attendre que tout passe. En espérant de ne pas se faire plumer. Ou pas trop.</p> <p>Enfin, sortons de cette basse-cour pour prendre le large. Dans les océans (bleus ou rouges, selon les envies), rodent par exemple les baleines. Si imposantes dans ces eaux, chacun de leurs souffles provoque des vagues sur le cours de l’actif donné. Le père du Bitcoin, le mystérieux Satoshi Nakamoto et les quelques premiers acheteurs ont notamment cette influence sur la cryptomonnaie. Les derniers arrivants dans ce jacuzzi financier sont les fameux <em>black swans</em> qui ont fait la renommée de l’économiste et écrivain Nassim Nicholas Taleb. Dans la population des cygnes, ces spécimens sont si rares et improbables, que leur apparition a forcément un impact global positif ou négatif sur la société, comme l’invention de l’internet, la catastrophe de Fukushima, la chute de l’euro face au franc suisse ou la COVID-19. Si les cygnes noirs existent, les licornes, elles… existent aussi dans le monde de la finance. Elles mangent, grandissent et font même des bulles. BlaBlaCar, Dropbox, Space X ou encore Pinterest étaient toutes des start-ups, valorisées à plus d’un milliard de dollars. La crainte est que ces entreprises hors pairs ne pèsent pas vraiment le poids annoncé, cette survalorisation peut facilement entrainer l’explosion de la bulle.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1615210899_gustave_moreau__la_licorne.jpg" class="img-responsive img-fluid center " width="506" height="777" /></p> <h4 style="text-align: center;">Gustave Moreau, La Licorne, ap. 1887.</h4> <p>Pour rester dans le monde magique, mais changer de stratégie, il y a de fiers dragons des marchés financiers. Même s’ils sont puissants et crachent du feu, c’est surtout la référence aux pays asiatiques qui est entré dans le jargon. Ce sont donc des titres de dette émis par les entreprises asiatiques, destinés aux investisseurs asiatiques mais en monnaies étrangères. Les dragons permettent donc de soutenir l’économie domestique tout en profitant de la stabilité du dollar, de l’euro ou d’une autre devise. Selon la même logique, le domaine obligataire a vu débarquer les pandas et les kangourous. Les premiers sont les bonds émis par les sociétés étrangères en yuan pour intéresser les investisseurs chinois, alors que les seconds sont émis en dollars australiens sur le marché australien. Ou plus simple encore, un kiwi est un dollar néo-zélandais.</p> <p>Finalement, si les deux premières techniques ne fonctionnent pas pour déterminer l’origine du mot, il faut peut-être chercher sa visualisation graphique. C’est notamment le cas du papillon, référence à une stratégie d’achat et de vente, dont la représentation selon les axes de profit/perte et prix fait penser au mouvement des ailes. Ainsi, un simple battement aide à se prémunir des pertes!</p> <p>De multiples espèces rodent sur les pages du bestiaire financier, mais comme dans le règne animal certains sont en voie d’extinction alors que d’autres sont sur le point de trouver leur chemin. 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Culture / La finance est-elle végane?
Si Keynes expliquait l’irrationnel de l’économie par les esprits animaux des investisseurs, c’est un véritable zoo qui s’est depuis développé dans la
Eugénie Rousak
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Il réalise également quelques projets en parallèle, mais que cela soit dans la réalisation d’un cinéma à La Chaux-de-Fonds ou de la cité-jardin à Saint-Nicolas-d’Aliermont, l’architecte rencontre de nombreux problèmes techniques. En 1923 Le Corbusier se lance dans la construction d’une seconde villa pour ses parents, située à Corseaux. Fonctionnelle et moderne, elle est aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La toute dernière réalisation helvétique de l’architecte est le Pavillon d’exposition ZHLC. Achevé après sa mort, cet édifice zurichois est composé de verre et d’acier, rompant ainsi avec le béton, matériel de prédilection de Le Corbusier.</p> <h3>«Une maison est une machine à habiter»</h3> <p>Dans les années 1930, Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret construisent leur seul immeuble d’habitation en Suisse. Situé dans le quartier des Eaux-Vives à Genève, il se compose de deux blocs indépendants et identiques, comportant chacun 24 appartements, dont 3 grands duplex. Le nom de <strong>Clarté</strong> n’est pas anodin.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574418762_bpltclartenov005.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Cage d’escalier © Eugénie Rousak</h4> <p>«Je suis fasciné par la lumière qui pénètre dans l’appartement, elle évolue du matin au soir, décorant le sol et les murs au fil de la journée. Les façades entièrement vitrées donnent à l’habitant le sentiment de faire partie du paysage urbain, une véritable osmose entre l’extérieur et l’intérieur se crée», explique Michel Noiset, historien et résident de l’immeuble. Fasciné par la lumière qu’il considérait comme étant la quatrième dimension de l’architecture, Le Corbusier a d’ailleurs coloré les cadres métalliques intérieurs des fenêtres en couleur bleu ciel, pour ouvrir encore plus les espaces. Ce coloris fait partie des 43 teintes du clavier de Le Corbusier.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574418911_bpltclartenov004.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’entrée © Eugénie Rousak</h4> <p>Ce nuancier de couleurs dans les tons pastel a été initialement développé par l’architecte pour cet immeuble. Les teintes se retrouvent aussi bien dans les parties communes, que dans les appartements, les premiers habitants ayant été encouragés à utiliser ces couleurs. Pourtant, avant la dernière rénovation de 2007 à 2010, menée de main de maître par l’architecte Jacques-Louis de Chambrier, les règles et postulats de l’architecte n’ont pas toujours été respectés à la lettre. «Avant que le département genevois du patrimoine ne soit créé et ne puisse atteindre la notoriété nécessaire pour imposer ses règles, des rénovations externes et internes se sont déroulées sans grand contrôle. Par exemple, dans les années 1975-1976, le toit-terrasse a pu être privatisé, alors qu’à l’origine il était accessible à tous les résidents» précise l’historien. Se basant sur les plans initiaux, Jacques-Louis de Chambrier a justement voulu revenir vers les origines du travail de Le Corbusier. Si certains éléments ont dû être refaits dans leur apparence initiale, d’autres ont pu être récupérés. C’est notamment le cas des radiateurs, qui ont été retirés, sablés, repeints et réinstallés à leurs emplacements initiaux. 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En 2011, nous avons par exemple déposé une demande pour transformer une petite chambre d’origine en une salle de bains supplémentaire, qui a été acceptée» détaille Michel Noiset.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574418971_bpltclartenov003.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Derniers étages © Eugénie Rousak</h4> <p>Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2016, l’immeuble en copropriété est, sans grande surprise, habité à près de 20% par des architectes. Véritables passionnés de l’art corbuséen ou puristes des formes, les habitants ont même créé l’Association Clarté 1932 il y a deux ans. Son objectif? 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Culture / L’œuvre indémodable de Le Corbusier
Blâmé ou acclamé, le controversé style de Le Corbusier crée deux camps. Si les partisans du Modulor vouent un véritable culte au minimalisme de ses
Eugénie Rousak
B Article réservé aux abonnés
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Ensuite, les filles ne sont toujours pas socialisées à être indépendantes et avoir de grandes ambitions, alors que les garçons si. Et ce dans tous les milieux sociaux. Tant que nous continuerons à associer le féminin au faible et hiérarchiser les genres, la situation ne pourra pas évoluer. Cultivons nos différences mais arrêterons de les hiérarchiser!</p> <blockquote>«On voit et perçoit le monde à travers des regards masculins»</blockquote> <p>Les inégalités viennent également de la culture dans laquelle on infuse. Par exemple, les pouvoirs culturels et médiatiques sont depuis toujours détenus par une écrasante majorité d’hommes. Cette situation n’est évidemment pas neutre, puisque l’on voit et perçoit le monde à travers des regards masculins, que cela soit dans les médias, au cinéma, en littérature, en BD et même en mode.</p> <p><strong>Durant vos études en journalisme, la majeure partie des étudiants étaient des filles, pourtant les patrons des médias sont majoritairement des hommes. Comment justifiez-vous cette incohérence?</strong></p> <p>Le phénomène des boys clubs, dont on a beaucoup parlé en France avec la Ligue du LOL, ce système de cooptation entre hommes qui leur permet de garder le pouvoir… Mais il n’y a pas que ça. Je travaille en ce moment sur la maternité. La société pousse les femmes à faire des enfants et le fait de ne pas en avoir est socialement discrédité. Mais à côté, rien n’est mis en place dans les entreprises pour ne pas pénaliser la carrière des femmes. 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J’avais l’impression de ne pas être légitime pour parler de féminisme, et ce réseau m’a en quelque sorte décomplexée et permis de partager des idées, d’échanger et d’apprendre sur moi, sur les autres et sur le féminisme.</p> <p><strong>A la suite d'une interview très spontanée sur les auteurs qui ont marqué votre adolescence, vous vous êtes rendue compte que la grande majorité des noms cités était masculins. Pensez-vous que les origines des inégalités viennent de l’enfance? </strong></p> <p>L’éducation joue évidemment un rôle. Si, dans nos sociétés d’aujourd’hui, il est admis d’élever les filles comme les garçons, il n’est pas encore possible d’éduquer les garçons comme les filles. Si une fille a un comportement masculin, on la définit comme un garçon manqué. Situation généralement tolérée. Si, par contre, un garçon développe des attitudes que nous avons culturellement associées au féminin, nous considérons ce comportement comme pathologique. Ensuite, les filles ne sont toujours pas socialisées à être indépendantes et avoir de grandes ambitions, alors que les garçons si. Et ce dans tous les milieux sociaux. Tant que nous continuerons à associer le féminin au faible et hiérarchiser les genres, la situation ne pourra pas évoluer. Cultivons nos différences mais arrêterons de les hiérarchiser!</p> <blockquote>«On voit et perçoit le monde à travers des regards masculins»</blockquote> <p>Les inégalités viennent également de la culture dans laquelle on infuse. Par exemple, les pouvoirs culturels et médiatiques sont depuis toujours détenus par une écrasante majorité d’hommes. Cette situation n’est évidemment pas neutre, puisque l’on voit et perçoit le monde à travers des regards masculins, que cela soit dans les médias, au cinéma, en littérature, en BD et même en mode.</p> <p><strong>Durant vos études en journalisme, la majeure partie des étudiants étaient des filles, pourtant les patrons des médias sont majoritairement des hommes. Comment justifiez-vous cette incohérence?</strong></p> <p>Le phénomène des boys clubs, dont on a beaucoup parlé en France avec la Ligue du LOL, ce système de cooptation entre hommes qui leur permet de garder le pouvoir… Mais il n’y a pas que ça. Je travaille en ce moment sur la maternité. La société pousse les femmes à faire des enfants et le fait de ne pas en avoir est socialement discrédité. Mais à côté, rien n’est mis en place dans les entreprises pour ne pas pénaliser la carrière des femmes. Aujourd’hui, ce sont toujours les mères qui s’arrêtent de travailler ou qui aménagent leur emploi du temps pour leurs enfants, pas les pères. Des études ont démontré que le fait d’avoir des enfants est un accélérateur de carrière pour les hommes, et un frein pour les femmes. Or, l’égalité économique conditionne l’égalité sociale: pour que les femmes ne soient pas pénalisées lorsqu’elles deviennent mères, il faudrait que la parentalité cesse d’être une affaire quasi-exclusivement féminine. Mais ce n’est pas gagné.</p> <p><strong>Vous avez décidé de ne pas avoir d’enfants, pourtant cette question vous est souvent posée dans les interviews. Est-ce vous en avez assez de parler du <em>no kids</em>?</strong></p> <p>Mon utérus est dans le domaine public depuis toujours ou presque, comme c’est le cas de toutes les femmes je crois… J’ai 37 ans, je suis en couple avec un homme qui voulait avoir des enfants, et moi je n’en veux pas. Des remarques, j’en ai quotidiennement, et oui, ça me fatigue, ça me démoralise aussi et j’en ai parfois assez de parler de choix qui devraient être personnels, mais la maternité et donc, la non-maternité sont politiques. Aujourd’hui, la maternité choisie et bienheureuse est toujours considérée non seulement comme la norme, mais également comme le seul <em>life goal</em> qui vaille pour les femmes. Or, toutes les femmes ne veulent pas être mères et certaines ne peuvent pas l’être. Il faut parler de sa propre expérience pour déconstruire les normes et imposer sa singularité. Je continuerai donc à parler de mon utérus en public, plusieurs fois par jour. Hier, je suis allée à la pharmacie parce que mon chat avait un problème à l’œil. La pharmacienne me donne donc un collyre. Je lui demande comment l’appliquer, ce à quoi elle me répond: «Comme pour un bébé». Quand je lui ai dit que je n’avais pas d’enfant, elle m’a rétorqué: «Eh ben, il serait temps de vous y mettre!» Mon chat va mieux, je précise: j’ai géré le collyre!</p> <hr /> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w175/1561567528_fionaschmidt.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " /></p> <h4>Fiona Schmidt - <span><em>L’amour après #MeToo</em>, Ed. 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Actuel / Fiona Schmidt: «Mon utérus est dans le domaine public depuis toujours ou presque»
Féministe, journaliste et auteure, Fiona Schmidt se définit surtout comme une personne libre. Élevée dans un contexte non genré, elle lutte
Eugénie Rousak
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Actuel / Les sept orphelines de Moscou
Vestiges grandioses de l’époque stalinienne, sept imposants bâtiments surplombent la capitale russe. Erigés entre 1947 et 1957, ils étaient destinés à
Eugénie Rousak
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Actuel / Dégonflement de la cryptobulle et expansion de la Blockchain
Les cours aussi frissonnants que débridés des cryptomonnaies gardent le suspens dans la sphère économique depuis le début des années 2010. Les niveaux
Eugénie Rousak
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