Culture / Les émotions souterraines de Marc Aymon
Marc Aymon. © Matthieu Gafsou
De l’amour interdit au deuil, en passant par la colère, l’incompréhension ou encore l’envie, c’est une large palette de sentiments qui se dévoile au fil des 12 chansons de l’album «humains». Dernier projet du chanteur valaisan Marc Aymon, il se nourrit d’histoires humaines en quête de paix à travers des émotions qui nous pétrissent. Ecrit à quatre mains avec Jérémie Kisling et réalisé par Frédéric Jaillard, il symbolise aussi bien ses retrouvailles avec le public qu’avec des amis musiciens, venus partager leurs passions dans ces ballades.
«…Laisse passer l’amour et ton âme au grand jour…»
Enflammé des rencontres et avide de nouvelles aventures humaines, Marc Aymon jongle avec les registres et styles musicaux différents dans ses cinq disques. Après un voyage avec sa guitare aux Etats-Unis, qui a déclenché l’album Marc Aymon, il s’est hasardé dans le hyper pop D’une seule bouche avant de se plonger dans le patrimoine folklorique suisse dans Ô bel été! Chansons éternelles. «Dans mes deux derniers projets je chantais surtout les mots des autres. Pour humains j’ai eu l’envie d’aller à l'intérieur de moi-même, de partager ma vie de ces dernières années. J’ai connu beaucoup de séparations, dont celle avec ma maman, disparue subitement. J’avais beaucoup fui dans le travail, aujourd’hui j’ai eu envie de lui rendre hommage, notamment à travers la chanson qui s’appelle Quelqu’un t’attend quelque part, se demandant si ceux qui s’en vont nous guettent encore», explique Marc Aymon.
Le second élément déterminant dans la conception fut les deux rencontres, qui ont fait transformer les prémisses de ce projet musical en une véritable aventure de deux ans et demi. Alors qu’ils se croisaient régulièrement depuis des années, Marc Aymon et Jérémie Kisling ont toujours parlé d’un projet commun basé sur leurs affinités mais sans idée concrète. Puis, un jour, en se mettant au piano et à la guitare, ils ont fait naître la chanson L’oiseau. Blessé, il est un peu cabossé et abasourdi par la vie et ses colères internes. Le début de l’album. «A ce moment, j’avais cette colère qui me dévorait, mais que je n'arrivais pas à sortir. La transformer en paroles m’a consolé. J’ai compris que c’était pour moi le bon moment pour réécrire des textes originaux. Jérémie m’a alors tendu la main. Mettre des mots sur des émotions enfouies signifiait pouvoir les regarder de face. Lui aussi utilise cette métaphore, se prendre la main, pour balayer les doutes et s’entrainer mutuellement dans l’écriture de 12 chansons, leur enregistrement et la tournée qui nous attend», sourit le chanteur. La seconde rencontre est celle avec Frédéric Jaillard, réalisateur multi-instrumentiste. «Je suis allé le voir avec mon idée, sans même y croire moi-même encore, mais Frédéric a pris guitare, sa basse, sa batterie, sa mandoline, son banjo, son piano et a commencé à habiller nos chansons», sourit Marc Aymon. Progressivement, des amis musiciens se sont rejoints au trio pour partager un ou plusieurs morceaux de cet album naissant. Parmi eux, la violoniste Julie Berthollet, Jasser Haj Youssef et sa viole d'amour, la chanteuse Milla et bien d’autres.
Entre Fallot et Ata Kandò
«Chaque disque est lié à des images qui donnent un paysage, posent un terreau, encourageant la créativité. Pour Ô bel été! ce sont les dessins de Cosey, pour humains j’ai été touché par une photographie d’Ata Kandò, qui représente un bonheur simple et paisible, et par le Château Fallot, devenu notre résidence pour plusieurs semaines», précise Marc Aymon. Situé sur les hauteurs de Lausanne, ce manoir gothique a une jolie histoire: Alfred Fallot aurait construit cette bâtisse en 1899 autour d’un orgue de plus de 700 tuyaux pour convaincre son épouse, organiste de la cathédrale de Strasbourg, de venir vivre en Suisse avec lui. Aujourd’hui habité, il a néanmoins pu accueillir les musiciens, séduits par l’immense escalier dans le hall, un piano à queue qui a donné l’élan à l’album et un apparemment très sympathique golden retriever, Grimo. Au mur, a été accroché ce cliché de la photographe humaniste Ata Kandò, issu de la série réalisée en Suisse avec ses deux enfants en 1954, Dreams in the Forest. Pour l’anecdote, pour le faire venir au château, Marc Aymon a contacté la famille de l’artiste décédée en 2017 dans un anglais très basique. Enthousiastes, ils l’ont ensuite épaulé pour convaincre le collectionneur qui possède le tirage original de le prêter… dans un anglais un peu plus soutenu. Le pari était très juste. En plus d’inspirer les musiciens sur le moment, au fur et à mesure des enregistrements, l’évidence est apparue: c’est la pochette du futur album! «Pour les autres images du projet, j’ai souhaité travailler avec le photographe suisse Matthieu Gafsou. Ce cliché d’Ata Kandò, lui a fait penser à un lieu de son enfance. Nous avons donc pris nos sacs à dos et durant deux jours sommes partis en direction de ce glacier, traversant une forêt sombre, jusqu’à trouver la lumière. C’est exactement le message de ce disque formulé par Jérémie: tu ne traverses pas seul cette vallée sombre. D’ailleurs, il l’a prononcé par rapport à la poétique et tragique chanson Nos amours souterraines, l’histoire vraie d’un jeune couple italien qui vit un amour interdit en période fasciste. Ils décident de se séparer, mais en 1929 réunissent leurs lettres pour les enterrer à jamais dans un tube en métal, non loin de Rome. Nous avons peut-être tous cette envie de garder à tout jamais certains amours, qui ne sont déjà plus là», nuance le musicien.
Démarche du projet
Voulant redonner un sens à la musique, perdue entre le digital et les téléchargements illégaux, Marc Aymon a mené une démarche à la fois de création et d’édition. Elle s’est concrétisée dans un format coffret. Dedans, un code de téléchargement légal, un CD, un vinyle et un livre photo avec des images de Matthieu Gafsou et des textes, le tout réalisé en Suisse d’une façon éthique par des petits artisans. «L’ère numérique maltraite beaucoup d’amis musiciens, j’ai souhaité réaliser un projet que peux vraiment offrir comme je souhaite le recevoir. Finalement, humains est un projet paisible où les émotions sont posées sans maquillage. L’artiste décrit ses joies et ses tourments dans ses chansons pour les offrir au public, qui pourra y trouver un miroir. Finalement, nous sommes tous des petits cœurs de soldat, des petits êtres humains avec un h minuscule et avec un s à la fin, avec nos émotions et nos contradictions», conclue Marc Aymon.
« … C’est pas ce qu’on apprend
C’est pas ce qu’on attend
Mais c’est tout ce qui nous rend humains»
Le site de Marc Aymon
Le coffret est disponible chez Payot au prix de 45 francs
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Depuis, dans le cadre de Inside Out, plus de 430'000 photographies ont été réalisées dans près de 130 pays, transformant les clichés individuels en œuvres d’art publiques et collaboratives. Ainsi, le concept est de photographier les personnes près de chez elles pour ensuite afficher leurs visages à côté de leur domicile. Au Lignon, le projet s’appelle <i>Inside Out / Ligne de vies</i>.</p> <p>«Pour moi, le Lignon est une grande ligne, donc ligne au singulier et vies au pluriel. Ce quartier est le symbole de la diversité de Genève, avec ses 6'500 habitants et plus de 110 nationalités. Certains vivent ici depuis 60, 50, 40 ou 30 ans, d’autres viennent tout juste d’arriver, comme ces deux refugiées ukrainiennes qui sont venues avec leurs enfants se faire photographier le premier jour. Un tiers d’entre eux ne parlent pas français, mais ce n’est pas une barrière pour échanger sur la place du village en attendant l’impression de leur cliché» explique Xavier Casile, fondateur de GOOD HEIDI Production, initiateur et co-organisateur de l’exposition.</p> <h3>Projet en vagues</h3> <p>«L’idée de ce projet est née grâce à la pandémie. A la fermeture des libraires durant la première vague, j’ai fait une remise en question en tant qu’éditeur avec une réelle nécessité de réinventer mon métier, de me réinventer. J’avais déjà été publicitaire, éditeur et auteur, mais jamais je n’avais organisé d’exposition auparavant. Donc pourquoi pas faire une exposition et pourquoi pas la plus longue? Jusqu’à présent, le record de 54 mètres est détenu par une ville canadienne. Je suis profondément mégalo!» rigole Xavier Casile. Il a donc pris les devants avec JR. Une visite virtuelle par FaceTime d’une quinzaine de minutes et l’affaire était conclue!</p> <p>«Je me suis tout naturellement associé à Marc Baggiano et son équipe de l’Association EMA Art et Terroir, qui ont un véritable ancrage local à Vernier. Nous avions déjà travaillé ensemble il y a quelques années, lors d’un festival de tag, et l’expérience était très réussie. Je savais qu’avec eux le projet était entre de bonnes mains et que nous allions forcément bien nous entendre. Les relations humaines sont fondamentales pour ce type d’aventure!» explique l’organisateur.</p> <p>Alors que tout était finalisé et que les financements étaient arrivés, la seconde vague a coupé court au projet. Annulation? Non, report! Une fenêtre s’est ouverte au mois d’avril 2022 au sein de l’équipe de JR et les dates ont été aussitôt réservées pour #InsideOutLignon. Cette fois-ci ni le virus, ni la tragique situation politique en Europe, ni même la neige n’ont pu arrêter le camion photomaton de Inside Out! Finalement, on ne fête plus les 50 ans de la dernière pierre du chantier du Lignon, mais les 60 de la première. Et, ce ne sont pas les 500 portraits, mais 365 visages affichés sur le fond à damiers noir et blanc si emblématique pour mettre en valeur ce multiculturel quartier de Genève.</p> <h3>De Paris au Lignon</h3> <p>Venu de Lyon pour l’occasion, le camion photomaton de Inside Out s’est installé au cœur de la cité du Lignon durant deux jours pour accueillir les habitants. Visages neutres de profil ou de face, grimaces et émotions expressives, seul ou avec un objet symbolique, tous ont pu s’exprimer librement devant l’objectif. Les photographies ont ensuite été imprimées en format 100x130 centimètres par l’équipe pour être directement collées sur des panneaux, prêtés par la Société Générale d’Affichage (SGA). A la fin de cette exposition les panneaux disparaîtront des pelouses et toutes les photos seront détruites au karcher. Le concept de l’éphémère. Cela dit, les visages resteront en format numérique et un livre, signé GOOD HEIDI Production (<i>365 Lignes de Vies</i>), sortira en automne de cette année pour immortaliser ces deux semaines. D’ailleurs, il était important pour Xavier Casile de le proposer à 50% de son prix à toutes les personnes qui figurent dedans!</p> <hr /> <h4>Plus d’informations sur: <a href="https://ema-event.ch/">ema-event.ch</a> et <a href="https://www.goodheidiproduction.ch">goodheidiproduction.ch</a></h4>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'une-ligne-de-365-visages', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 401, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 6, 'person_id' => (int) 4387, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3064, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Aux sons de la vallée', 'subtitle' => 'Si le cor des Alpes fait aujourd’hui partie de l’héritage culturel helvétique au même titre que la lutte suisse, le lancer de la pierre d’Unspunnen ou encore le yodel, sa sonorité aurait pu se perdre entre les sommets sans jamais voir la plaine. 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Ses ondes sonores se diffusent sur une dizaine de kilomètres si le vent le veut bien. Avec l’exode rural, sa résonance quitte progressivement les vallées et son utilité se perd au fil du temps. Il faut attendre le début du XIXe siècle pour revoir le cor des Alpes, dans un tout autre emploi: lors d’un concours musical à la fête des bergers d’Unspunnen, à quelques kilomètres d’Interlaken. Il n’y eu que deux concurrents, mais cet évènement a permis de redonner une utilité nouvelle à cet instrument. Une nouvelle voie artistique s’est ainsi ouverte. Au cours de l’histoire, la popularité de ce long tube en bois de plus de trois mètres sera véritablement en dent de scie, mais il se forgera quand même une place parmi les symboles de la Suisse. En 1977 Pepe Lienhard Band amènera même ce cuivre en bois sur la scène de l’Eurovision!</p> <p>Avec la création du <em>Valais Drink Pure Festival de cor des Alpes</em> il y a 20 ans, les instrumentistes ont un rendez-vous folklorique annuel. Cette année 120 souffleurs suisses et étrangers âgés de 10 à 85 ans se sont affrontés en concours avant de partager leur passion durant le morceau d’ensemble à 2200 mètres d’altitude. Finalement, c’est pour la troisième fois en cinq ans que le titre de vainqueur a été décroché par Adolf Zobrist de Brienz (BE).</p> <p>Ce festival était également l’occasion pour François Morisod de présenter ses créations à une large palette de spécialistes et de curieux. Le facteur de cor des Alpes a fait des démonstrations de son art au Nînd’Art, tout en rencontrant les participants.</p> <p><strong>Moyen de communication, le cor des Alpes est aujourd’hui considéré comme un instrument de musique à part entière. Comment expliquez-vous l’engouement qu’il suscite depuis quelques années?</strong></p> <p><strong>François Morisod</strong>: Le cor des Alpes est régulièrement joué depuis 50-60 ans, mais il est vrai que ces dernières années il y a un véritable effet de mode. A la Fête des Vignerons de 1955, les organisateurs avaient beaucoup de peine à trouver des joueurs, mais depuis des professeurs se sont formés, notamment en Suisse alémanique, et ont diffusé leur savoir. Je pense que ce regain d’intérêt est à la fois dû à une montée du patriotisme et au besoin de retour à la nature. C’est un instrument qui permet tantôt de s’isoler face à la montagne et son écho, tantôt de profiter des échanges sociaux lors des répétitions ou sorties de groupe. Après, les tendances sont souvent compliquées à expliquer. </p> <p><strong>Est-ce que les techniques de fabrication de cet instrument de musique ancestrale ont évolué au fil des ans?</strong></p> <p>Tout à fait. A l’époque, il fallait choisir un arbre qui avait une forme courbée. Il s’agissait souvent de troncs couchés par la neige en hiver, qui gardaient cette forme arrondie en se redressant au printemps. Aujourd’hui, des toupilles, des fonceuses et autres machines ont aplani cette difficulté. Grâce à la technologie, l’instrument a également pu s’affiner, devenant moins grossier et donc plus facile à jouer. Initialement, le cor des Alpes était fait en une seule pièce, ce qui est très encombrant pour le transport, puis il s’est divisé en deux et enfin en trois: le tube, la rallonge centrale et le pavillon. Cela dit, certains ont même quatre ou cinq parties. </p> <p><strong>Comment est-il produit aujourd’hui?</strong></p> <p>Généralement, le cor des Alpes est fait en épicéa, comme les violons ou les guitares, pour une question de résonance et d’efficacité dans la transmission du son. Je travaille donc avec des scieurs, qui me connaissent et qui savent la qualité du bois que je recherche, avec des cernes réguliers et sans nœuds. Ensuite, je le récupère pour le laisser sécher plusieurs années avant de lancer la fabrication. En principe, la même bille est utilisée sur un instrument. Il faut compter environ deux semaines pour toutes les étapes de façonnage, polissage et d’assemblage. J’en débute toujours plusieurs à la fois, ce qui me permet de fabriquer une vingtaine de pièces par an.</p> <p><strong>Vous êtes l’un des seuls facteurs de cor des Alpes en Suisse qui vit de cette activité. Comment avez-vous débuté? </strong></p> <p>Ebéniste, je faisais de la restauration de meubles et quelques sculptures en bois. Durant l’une de mes expositions, j’ai rencontré par hasard un fabricant de cor des Alpes. Comme j’ai toujours eu envie d’en faire un pour essayer, je l’ai aidé dans sa production. Petit à petit, j’ai entièrement repris le flambeau, porté justement par cet engouement autour de cet instrument. Les premiers clients sont naturellement venus par le bouche-à-oreille et aujourd’hui il y a surtout beaucoup de joueurs de fanfare et ceux qui connaissent déjà un peu la musique.</p> <p><strong>Est-ce qu’avant de les produire vous saviez déjà en jouer?</strong></p> <p>Pas du tout, j'ai dû m’y mettre. C'est ma passion pour le bois qui m’a fait découvrir la musique.</p> <p><strong>Quelles sont les contraintes liées à l’ergonomie de l’instrument pour les souffleurs?</strong></p> <p>Le cor des Alpes émet des sons naturels, ce qui signifie qu’il ne peut pas produire toutes les notes de la gamme chromatique. Les souffleurs jouent sur trois-quatre octaves et sont limités dans le nombre de notes possibles, contrairement à une trompette sur laquelle la longueur de la colonne d’air se modifie à l’aide de pistons. Les partitions doivent donc être spécialement pensées pour le cor des Alpes.</p> <p><strong>Vous faites ce métier depuis plus de 20 ans maintenant. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?</strong></p> <p>Principalement la routine. Pour me changer les idées, je fais parfois des modèles un peu différents, comme des pièces en forme de sousaphone, qui trouvent également leur public. Physiquement, il y a beaucoup de finitions et de ponçage, ce qui, avec les années, devient difficile pour mon dos.</p> <p><strong>Vous avez fait toutes les éditions du «Valais Drink Pure Festival de cor des Alpes</strong><strong><i>»</i>. Est-ce que vous avez remarqué une évolution depuis 20 ans?</strong></p> <p>Le public a largement augmenté, plus de personnes s’intéressent aujourd’hui à cet instrument folklorique. 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Malheureusement pour Jean de La Fontaine, sa célèbre morale «Rien ne sert de courir; il faut partir à point» n’est pas toujours la stratégie gagnante en bourse.</p> <p>Un autre classique qui depuis est rentré dans le langage courant est le requin. Requin de la finance, qui est perpétuellement à la recherche de nouvelles opportunités de faire du profit, si bien représenté par Michael Douglas, alias Gordon Gekko, dans <i>Wall Street. </i>Son acolyte, le loup financier, lui aussi est devenu une star des films américains grâce à Leonardo DiCaprio dans le film <i>The Wolf of Wall Street. </i></p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1615210124_img_0163.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;"><em>Bull</em> et <em>Bear</em> devant la Bourse allemande à Francfort sur le Main, Allemagne © Eugénie Rousak</h4> <p>A présent, complexifions les choses. Ancien gérant de fonds et spécialiste de l’actualité financière, Jim Cramer a déclaré: «<em>Bulls make money, bears make money and pigs get slaughtered</em>» (Les taureaux gagnent de l’argent, les ours gagnent de l'argent et les cochons sont abattus). Traduction? Le taureau et l’ours sont surement les animaux les plus emblématiques de la sphère financière, dont les silhouettent ornent les parvis des salles de bourse. La force du premier est de lever sa victime (ou son matador) sur ses cornes. Il symbolise donc les acteurs du marché qui croient à la croissance et qui achètent. Ainsi, la période de 1990 à 2000 aux États-Unis était résolument bullish. A l’inverse, le second écrase sa proie en abaissant ses griffes, ce qui représente les vendeurs qui croient à la baisse. Pour être qualifié de bearish, le marché doit pendre plus de 20% durant plusieurs semaines. A côté de ce duo espagnolo-russe, s’est tissé le troisième, le cochon. Bien moins connu et avec une réputation néfaste, ce mammifère domestique est un investisseur tellement porté par le profit, qu’il fait passer ses émotions fortes devant les règles mêmes des stratégies. Parfois il gagne beaucoup, mais parfois le marché l’égorge pour sa cupidité. Une sorte de jugement dernier qui casse la tirelire. Dans la même ferme, jouent également les moutons, qui talonnent leur troupeau. Au comportement de suiveurs, ces investisseurs n’ont pas vraiment développé de stratégie de placement propre et regardent ce qui se passe dans la grange. Souvent, ce sont eux qui se font tondre, au sens figuré bien sûr. Et si les autruches ont plongé la tête dans le sable, c’est qu’une information cruciale vient de secouer les marchés, mais elles préfèrent ignorer cette tempête et attendre que tout passe. En espérant de ne pas se faire plumer. Ou pas trop.</p> <p>Enfin, sortons de cette basse-cour pour prendre le large. Dans les océans (bleus ou rouges, selon les envies), rodent par exemple les baleines. Si imposantes dans ces eaux, chacun de leurs souffles provoque des vagues sur le cours de l’actif donné. Le père du Bitcoin, le mystérieux Satoshi Nakamoto et les quelques premiers acheteurs ont notamment cette influence sur la cryptomonnaie. Les derniers arrivants dans ce jacuzzi financier sont les fameux <em>black swans</em> qui ont fait la renommée de l’économiste et écrivain Nassim Nicholas Taleb. Dans la population des cygnes, ces spécimens sont si rares et improbables, que leur apparition a forcément un impact global positif ou négatif sur la société, comme l’invention de l’internet, la catastrophe de Fukushima, la chute de l’euro face au franc suisse ou la COVID-19. Si les cygnes noirs existent, les licornes, elles… existent aussi dans le monde de la finance. Elles mangent, grandissent et font même des bulles. 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Progressivement, son propre style se forme et Le Corbusier définit en 1927 les 5 postulats de l’architecture moderne: des pilotis à la place des murs porteurs, un plan de l’espace ouvert, un toit-terrasse végétalisé, les fenêtres en bandeau pour faire entrer un maximum de luminosité et des façades libres. Cassant les diktats classiques et rompant avec le populaire art nouveau, il invite les méthodes de l’ingénierie industrielle dans ses créations. Un véritable purisme architectural se développe ainsi, privilégiant les formes géométriques et les structures légères.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574419060_bpltclartenov002.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Façade de l'immeuble Clarté © Eugénie Rousak</h4> <h3>Le Corbusier en Suisse</h3> <p>De retour en Suisse, il travaille comme expert décorateur du bâtiment, mais rapidement son envie de liberté et de création prend le dessus. Il débute la construction de sa première réalisation libre en 1912: la Maison Blanche. Destinée à ses parents, cette bâtisse est une véritable place de jeu pour l’artiste, où il s’essaye, se découvre et s’affirme. Le prochain chantier sera la villa Schwob ou la Villa Turque, au goût oriental, avec des formes arrondies et des toits-solariums. Il réalise également quelques projets en parallèle, mais que cela soit dans la réalisation d’un cinéma à La Chaux-de-Fonds ou de la cité-jardin à Saint-Nicolas-d’Aliermont, l’architecte rencontre de nombreux problèmes techniques. En 1923 Le Corbusier se lance dans la construction d’une seconde villa pour ses parents, située à Corseaux. Fonctionnelle et moderne, elle est aujourd’hui classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La toute dernière réalisation helvétique de l’architecte est le Pavillon d’exposition ZHLC. 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Les façades entièrement vitrées donnent à l’habitant le sentiment de faire partie du paysage urbain, une véritable osmose entre l’extérieur et l’intérieur se crée», explique Michel Noiset, historien et résident de l’immeuble. Fasciné par la lumière qu’il considérait comme étant la quatrième dimension de l’architecture, Le Corbusier a d’ailleurs coloré les cadres métalliques intérieurs des fenêtres en couleur bleu ciel, pour ouvrir encore plus les espaces. Ce coloris fait partie des 43 teintes du clavier de Le Corbusier.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574418911_bpltclartenov004.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">L’entrée © Eugénie Rousak</h4> <p>Ce nuancier de couleurs dans les tons pastel a été initialement développé par l’architecte pour cet immeuble. Les teintes se retrouvent aussi bien dans les parties communes, que dans les appartements, les premiers habitants ayant été encouragés à utiliser ces couleurs. Pourtant, avant la dernière rénovation de 2007 à 2010, menée de main de maître par l’architecte Jacques-Louis de Chambrier, les règles et postulats de l’architecte n’ont pas toujours été respectés à la lettre. «Avant que le département genevois du patrimoine ne soit créé et ne puisse atteindre la notoriété nécessaire pour imposer ses règles, des rénovations externes et internes se sont déroulées sans grand contrôle. Par exemple, dans les années 1975-1976, le toit-terrasse a pu être privatisé, alors qu’à l’origine il était accessible à tous les résidents» précise l’historien. Se basant sur les plans initiaux, Jacques-Louis de Chambrier a justement voulu revenir vers les origines du travail de Le Corbusier. Si certains éléments ont dû être refaits dans leur apparence initiale, d’autres ont pu être récupérés. 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Le chauffage était initialement au charbon, puis au mazout et enfin, depuis 2010, nous avons un chauffage central au gaz. Les intérieurs ont également pu évoluer. En 2011, nous avons par exemple déposé une demande pour transformer une petite chambre d’origine en une salle de bains supplémentaire, qui a été acceptée» détaille Michel Noiset.</p> <p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1574418971_bpltclartenov003.jpeg" class="img-responsive img-fluid center " /></p> <h4 style="text-align: center;">Derniers étages © Eugénie Rousak</h4> <p>Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2016, l’immeuble en copropriété est, sans grande surprise, habité à près de 20% par des architectes. Véritables passionnés de l’art corbuséen ou puristes des formes, les habitants ont même créé l’Association Clarté 1932 il y a deux ans. Son objectif? La valorisation de l’immeuble et l’encadrement de visites, sur rendez-vous et en respectant l’intimité de ses résidents, réservées à des architectes, des écoles d’architecture ou des organisations culturelles. «Certains visiteurs ressentent une froideur dès qu’ils pénètrent dans le hall d’entrée, mais pour moi cet immeuble dégage une belle chaleur visuelle grâce à l’harmonie entre les nombreux matériaux visibles et les couleurs choisies par l’architecte. Il faut respecter son état d’esprit et garder un aménagement des appartements en accord avec son extérieur. 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