Média indocile – nouvelle formule
David Glaser
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A vif / Balade dans le jardin du «Montreux Jazz»
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David Glaser
B Article réservé aux abonnés
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C’est un contexte auquel, jusqu’ici, il a été difficile de s’arracher et nous sommes très satisfaites des dispositions et possibilités que cela peut créer. <br /><strong>Dans le hip-hop, est-on encore trop dans un environnement dominé par les hommes? Quel serait le moyen d'égaliser les pouvoirs?</strong><br />Le hip-hop ne me semble pas plus touché par la domination masculine que les autres disciplines artistiques ou que les autres domaines, du reste. Le rap est dans le viseur des médias car c’est un art qui peut se révéler subversif ou sulfureux. <br /><strong>Comment avez-vous trouvé votre place dans ce milieu hip-hop, qui plus est en Suisse? En devant lutter, vous affirmer plus durement qu’un homme? En travaillant plus?</strong><br />Non, du coup je n’ai pas été victime de comportements sexistes au sein du milieu (des milieux) hip-hop, que ce soit en Suisse, en France ou en Egypte. 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Percevez-vous dans la société suisse un ras-le-bol des inégalités de pouvoir dans les différents secteurs du monde économique et social? </strong><br />La grève me semble un bon indicateur de ras-le-bol en la matière. <br /><strong>Avez-vous le sentiment que le patriarcat est encore tellement ancré en 2019 qu’il faudra plusieurs années pour s’en défaire? </strong><br />Absolument.<br /><strong>Pensez-vous que les femmes doivent prendre plus conscience de ce grand fossé et tenter de régler le problème par une lutte plus régulière? </strong><br />Une lutte de chaque instant. <br /><strong>Dans le hip-hop, il y a une série d’artistes qui n’hésitent pas, malgré leur statut de popstar, à dénoncer les violences – dans le sillage de Black Lives Matters et en opposition aux décisions de Donald Trump – je pense à Childish Gambino ou Cardi B, est-ce que cette vague consciente existe aussi en Suisse? </strong><br />Oui, il y a plein d’artistes engagés. <br /><strong>Quelles sont les femmes du hip-hop suisse desquelles vous vous sentez proche? </strong><br />Je connais peu de rappeuses en Suisse, j’aime beaucoup KT Gorique en Romandie, Steffe la Cheffe et Big Ziss en Suisse Allemande même si pour le coup je me tiens moins au courant de leurs actualités.<br /><strong>Des féministes anti-prostitution au gouvernement français ont voulu la criminalisation des clients de prostituées en France? 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Percevez-vous dans la société suisse un ras-le-bol des inégalités de pouvoir dans les différents secteurs du monde économique et social? </strong><br />La grève me semble un bon indicateur de ras-le-bol en la matière. <br /><strong>Avez-vous le sentiment que le patriarcat est encore tellement ancré en 2019 qu’il faudra plusieurs années pour s’en défaire? </strong><br />Absolument.<br /><strong>Pensez-vous que les femmes doivent prendre plus conscience de ce grand fossé et tenter de régler le problème par une lutte plus régulière? </strong><br />Une lutte de chaque instant. <br /><strong>Dans le hip-hop, il y a une série d’artistes qui n’hésitent pas, malgré leur statut de popstar, à dénoncer les violences – dans le sillage de Black Lives Matters et en opposition aux décisions de Donald Trump – je pense à Childish Gambino ou Cardi B, est-ce que cette vague consciente existe aussi en Suisse? </strong><br />Oui, il y a plein d’artistes engagés. <br /><strong>Quelles sont les femmes du hip-hop suisse desquelles vous vous sentez proche? </strong><br />Je connais peu de rappeuses en Suisse, j’aime beaucoup KT Gorique en Romandie, Steffe la Cheffe et Big Ziss en Suisse Allemande même si pour le coup je me tiens moins au courant de leurs actualités.<br /><strong>Des féministes anti-prostitution au gouvernement français ont voulu la criminalisation des clients de prostituées en France? Est-on dans une hypocrisie qui pourrait avoir de graves conséquences pour ces travailleuses du sexe? Dans une forme de mépris de classe?</strong></p> <p><strong></strong>La répression est une forme de violence supplémentaire sur des femmes qui mériteraient la mise sur pied d’une législation en leur faveur; et un numéro de sécurité sociale comme tout-e citoyen-ne. <br /><strong>Comment avez-vous commencé à développer cette culture revendicatrice que l’on entend dans votre musique?</strong><br />Dès l’enfance. <br /><strong>Que pensez-vous des mouvements des Riot Grrrls (Riot Girls) aux Etats-Unis dans les années 90 qui exprimaient un dégoût pour la violence domestique, contre les viols impunis, le patriarcat? Ont-elles laissé une trace dans les consciences? Et qu'avez-vous pensé des actions des Femens?</strong><br />Chaque action compte, mais je ne me reconnais pas dans le féminisme des Femens, dont la (feue) porte-parole tenait des discours islamophobes; ou parce qu’elles me semblaient diviser encore une fois la lutte: les féministes intellos à lunettes versus les femmes libérées aux seins nus. Qu’on porte un voile ou qu’on se balade à poil, on devrait pouvoir se laisser nos marges de manœuvre et arrêter de se canarder en permanence. Quant aux Riot Girls, et bien c’est un milieu musical non négligeable, aux influences punk-rock et électro, ce n’est pas forcément ma tasse de thé, mais encore une fois, chaque pierre à l’édifice est une pierre à l’édifice.</p> <hr /> <h2>Un des titres de La Gale:</h2> <p><iframe frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/49VhygQwaXw" width="560"></iframe></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-gale-le-hip-hop-n-est-pas-plus-touchee-par-la-domination-masculine', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 1011, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1746, 'homepage_order' => (int) 2021, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2616, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / La Gale: «Le hip-hop n’est pas plus touché par la domination masculine… »
La Lausannoise Karine Guignard promène son rap sur les scènes de Suisse et à l’international depuis son premier album en 2012 sobrement intitulé «La
David Glaser
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Culture / 50 ans après Woodstock, le festival rock made in CH est-il en train de flancher?
Paléo Festival avait l’habitude de faire «sold-out» dès la mise en vente de ses billets mais l’abondance d’événements culturels a changé la donne
David Glaser
B Article réservé aux abonnés
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Les contenus disponibles en podcasts sont toujours plus importants chez Bauer, ils le sont chez son concurrent public BBC grâce à l'application BBC Sounds, ainsi que chez IheartMedia qui a compris que ses productions de programmes radio syndiqués dans plusieurs villes américaines pouvaient rapporter gros sous forme de podcasts via les plateformes de podcasts de ses meilleurs produits (American Top 40 ou les animateurs Elvis Durant ou Ryan Seacrest le matin).</span><span></span></p> <h3><span>Privé et public réunis</span></h3> <p style="text-align: left;"><span>En sérieuse opposante à la lutte privé/public, la patronne de radios publiques suédoises Cilla Benkö est intervenue au SwissTech Convention Center, pleine d'enthousiasme sur la révolution que vit son secteur. Elle a une vision qui réaffirme le pouvoir des groupes publics de médias. La Suède est un endroit où le secteur commercial est en plein boom avec l'arrivée de l'entreprise locale (et mondiale) Spotify sur le segment des podcasts. Le secteur privé a gagné un milliard de couronnes suédoises en 2018, pour la première fois, gagnant 77% de revenus en plus sur ces cinq dernières années.</span></p> <p style="text-align: left;"><span><br /><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w500/1557064770_cillabenk4.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></span><span><b></b></span></p> <h4 style="text-align: center;"><span><b>Cilla Benkö de Sveriges Radio, la <a href="http://www.sr.se" target="_blank" rel="noopener">radio publique suédoise</a>. <small>© </small>SR</b></span></h4> <p><span>Le Danemark a, de son côté, annoncé que la concurrence entre radios publiques et privées serait de moins en moins bridée car le gouvernement pense au bien commun et à l'utilité de chacun des acteurs. Cilla Benkö pense la même chose. «</span><span>La radio publique suédoise, c'est 77% de citoyens satisfaits, et 86% des auditeurs qui disent que nous faisons un bon travail au service de la démocratie. L'objectif est de ne pas perdre les auditeurs que nous avons, c'est à dire 7 millions par semaine sur 10 millions d'habitants. On veut créer de nouveaux formats d'émissions, rendre les programmes d'information plus attractifs pour les auditeurs qui choisissent le podcast. On sait que les 15 premières secondes sont les plus déterminantes dans l'écoute d'un podcast.» D'où cette volonté des créateurs de programmes radio traditionnels de travailler leurs écritures. «Quand on est heureux d'un podcast, on va aujourd'hui lui faire prendre le chemin de la programmation traditionnelle via les ondes. Quant au secteur privé, on essaye d'être encore plus complémentaires avec eux en ne faisant plus de programmes musicaux. Même notre chaîne jeune propose des contenus parlés à 40%. On va aussi de plus en plus vers les nouveaux arrivants en proposant des programmes en dix langues étrangères, dont l'arabe. Sveriges Radio propose aussi un podcast quotidien en suédois facile. Enfin, on souhaite que les radios commerciales suédoises soient fortes, car c'est une porte d'entrée plus évidente dans la culture suédoise pour les auditeurs qui ne comprennent pas encore bien notre langue. Aujourd'hui, on voit des groupes média mondiaux avec leurs gros moyens, on veut se battre avec nos moyens et nos spécificités suédoises. Les autres pays nordiques sont sur la même longueur d'onde.»</span></p> <p><span>A une autre échelle</span><span>, la nouveauté dans ce monde de la radio en constante évolution, c'est l'audience que peuvent attirer à la fois les secteurs publics et privés qui ont pris au sérieux la question du podcast, ce qui implique que ces mêmes acteurs aient réfléchi à la production et à la diffusion de leur offre de podcasts, en continu exclusif et intemporel avec les mêmes critères qualitatifs de production que sur une radio comme La Première, Couleur 3 ou France Inter. Carine Fillot a lancé son entreprise Hack The Radio il y a quelques années après avoir travaillé pour les radios Europe 2 et Le Mouv' en France. Aujourd'hui, sa start up est devenue <a href="http://www.elson.fr" target="_blank" rel="noopener">Elson</a> et elle recommande, sur sa plateforme, une sélection de podcasts. Les cibles sont essentiellement les amoureux traditionnels </span><span></span><span>de programmes radios.<br /><br /></span><a href="https://soundcloud.com/user-536547065/carine-elson-podcast" target="_blank" rel="noopener"><span><strong></strong></span></a><strong>L'interview de Carine Fillot:</strong></p> <p><iframe frameborder="no" height="166" scrolling="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/599669322&color=%23ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&show_teaser=true" width="100%"></iframe></p> <p><span>En conclusion, revenons sur cette question: la radio est-elle morte ou pas? Le mot «radio» seul, certainement, il faudrait plutôt parler d'audio pour inclure tous les contenus disponibles sur le web via les plateformes de podcast, mais aussi de streaming (Spotify, Deezer... ) et de vidéo (Dailymotion ou YouTube). La RTS et ses collègues publics, ainsi qu'Elson délivrent leurs listes de podcasts taillés sur mesures pour les goûts de chacun, le but étant de personnaliser l'expérience. Spotify se place aujourd'hui sur ce territoire de la personnalisation pour la musique et les contenus parlés. Les Américains de la radio pubique NPR ont misé sur une application qui vous donne les dernières nouvelles et les podcasts ou émissions des radios partenaires du réseau public comme s'il s'agissait d'une seule et même station faite pour vous. Tamar Charney, managing editor à NPR, explique que NPR One résume bien ce que le monde du podcasting veut dire pour la radio publique: «Je ne sais pas où ça va aller, c'est un nouvel espace. On essaye de construire ce que l'on sait bien faire et de l'étendre à ce nouvel espace.» Même philosophie chez Radio France et ses sept chaînes, sa présidente directrice générale Sibyle Veil semble voir dans les podcasts ainsi que dans les contenus distribués là où les jeunes générations vont (YouTube) des moyens de trouver des nouveaux auditeurs de ses sept marques. Elle n'hésite pas à penser à des partenariats éventuels avec des acteurs du marché privé. <br /><br /></span><a href="https://soundcloud.com/user-536547065/sibyle-veil-sur-la-strategie-de-son-groupe-radio-france-vers-les-jeunes-publics" target="_blank" rel="noopener"><span><strong></strong></span></a><strong>L'interview de Sibyle Veil:</strong></p> <p><iframe frameborder="no" height="166" scrolling="no" src="https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/599450373&color=%23ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false&show_teaser=true" width="100%"></iframe></p> <p><span>Chez les Américains de IHeartMedia, on pense «audience». Darren Davis, leur directeur opérationnel explique: «Le podcast est au centre du boom de l'audio, la moitié des Américains écoutent des podcasts chaque mois, c'est donc une partie prenante de notre stratégie, aller là où les publics sont.» Sachant que le public américain aime beaucoup écouter «ce compagnon» dans sa voiture. IHeartMedia et tous les autres opérateurs de la radio aux Etats-Unis (Entercom, Cumulus, Emmis... ) se sont mis d'accord avec les fabricants d'automobiles pour distribuer de manière intelligente – comme pour les assistants vocaux (Alexa, Google Home) pour offrir la meilleure expérience audio en navigation. En Suisse, vous l'avez compris, cela dépassera les nouveaux programmes DAB+, et comprendra l'accès aux podcasts sur commande vocale du conducteur, ou d'une action d'un doigt sur l'écran du tableau de bord. <br /><br /></span></p> <p><span><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w700/1557088390_sybileveilradiodayseuropelausanne.png" class="img-responsive img-fluid center " /></span></p> <h4 style="text-align: center;"><span><b>Sybile Veil, présidente de Radio France. <small>© </small>David Glaser</b></span></h4>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-radio-est-morte-vive-l-audio', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 883, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1680, 'homepage_order' => (int) 1936, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 2616, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' }count - [internal], line ?? 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Actuel / La radio est morte, vive l'audio!
La révolution du numérique a fait pousser comme des champignons des podcasts, ces petits documents audio numériques plus ou moins longs, écoutables en
David Glaser
B Article réservé aux abonnés
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Culture / Une musicienne qui marche à l'ancienne
Erika Stucky promène son instrument principal de travail de scène en scène, de port en port à travers le monde. Un accordéon itinérant faisant sonner
David Glaser
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Il faut dire que le cinéma est devenu très «visible» grâce au progrès, notamment depuis l’essort des plateformes de streaming. Si la production annuelle des grands studios stagne, Netflix a mis en boîte 80 long-métrages en 2018. Colossal! Freddy Buache, le fondateur de la Cinémathèque suisse, montre du scepticisme. Sur la distribution et la multiplication des supports numériques qui éloignent le public des salles obscures. Mais aussi sur l'ancrage du cinéma dans la société. Comme si le bon vieux long métrage devenait juste un argument commercial d'acteurs du divertissement global. Le cinéma distribué par voie digitale, l'actuel directeur de la Cinémathèque, Frédéric Maire, s'en inquiète aussi. Il pointe cette dématérialisation qui enferme les films récents dans une forme de cage numérique inviolable. 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Culture / Freddy Buache: à la Cinémathèque, «on volait les films»
La Fédération internationale des archives du film (FIAF) réunira toutes les cinémathèques du monde du 7 au 13 avril pour la 75e fois, dont cinq
David Glaser
B Article réservé aux abonnés
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Ce qui anime Christophe Miossec dans son cheminement artistique a à voir avec son profond sens de l'honneur. Quand il estime un album raté, il le dit et promet toujours de ne pas se laisser piéger la prochaine fois. Aujourd'hui, chez ce chanteur et auteur de textes pour Jane Birkin, Juliette Greco ou encore Johnny Hallyday, il y a plus de simplicité, de naturel et d'envie débridée. C'est jouissif, comme si le quinquagénaire reprenait le contrôle artistique total sans parasitage extérieur, sans pression d'une maison de disques d'en faire plus sur les fronts de singles «playlistables».</p><p>C'est une deuxième interview en quelques semaines que je réalise, frustré de ne pas avoir pu poser toutes mes questions d'actualité <a href="https://leregardlibre.com/?s=miossec">la fois précédente</a>. Et le sujet «gilet jaune» escamoté lors d'une conversation téléphonique compliquée avant Noël, entre les bureaux de Columbia Records à Paris et un Pub de Rive à Genève, revient presque naturellement avant de brancher le micro de l'enregistreur. «Vous avez vu, ça a repris de plus belle avec les gilets jaunes», lâche Miossec à la représentante de sa maison de disques Columbia en Suisse Dominique Saudan. Et on répond que oui. On a vu, sur «Brut» ou sur BFM TV, car on a beau être au chaud dans les loges des Docks, la situation française n'a jamais été aussi loin (la politique suisse semble tellement différente), mais jamais aussi proche des Suisses romands, réseaux sociaux et proximité culturelle obligent. Miossec ne cache pas ce sourire frondeur. Le sourire de celui qui n'a pas toujours été du côté des spectateurs de la révolte. «Je me suis mis à regarder BFM TV du coup», blague-t-il à moitié sérieux. 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Ah, oui, c'est marrant, je m'étais dit que je l'avais vu quelque part ce titre quand j'ai fait la chanson, J'ai d'ailleurs essayé de voir où et je n'ai pas pu trouvé, car c'était <em>Dans la Ville Blanche</em>. Il y a plein de villes blanches et Brest est vraiment appelée «la ville blanche». Ce qui était amusant, c'est que je voulais refaire une petite chanson sur Brest sans forcément creuser le sillon qui marche ou qui a marché. L'idée était donc de refaire un morceau sur la ville, mais sans l'avoir en étendard et je me rends compte qu'il n'y a que les vrais brestois qui savaient que Brest s'appelait «Brest, la blanche». Parce que Brest est blanc quand tu arrives de la mer. Par la terre, elle est plutôt la grise. Il y a beaucoup de blancheur dans ce gris des maisons, un peu comme à Alger... ou à Villefranche-sur-Mer qui s'appelait «la blanche» après que les Stones soient passés. 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A l'épreuve des mecs plus jeunes, de trente balais, je me rends compte qu'il y a certaines «modernités» qui ressurgissent avec des instruments qui vieillissent bien. Bon, il y a d'autres instruments qui vieillissent mal en revanche. Et puis des trucs qui sont vieux pour moi mais qui sont presque dans l'esthétique actuelle. On peut voir des ponts avec des artistes comme Colin Newman et son groupe Wire, l'album <em>154</em> de Wire par exemple. 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J'ai commencé avec les instruments, donc j'ai défini un champ d'action, les couleurs... J'étais sûr, par rapport aux expériences du passé, que pas mal de choses m'avaient échappé, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne veux pas me retrouver à courir après mon disque.</p><p><strong>On parlait des «gilets jaunes» avant de commencer l'interview: ça vous évoque quoi, cette réaction du peuple au pouvoir en place?</strong></p><p>On devrait parler plutôt des peuples. Les «gilets jaunes» représentent un de ces peuples, une sorte de classe moyenne en voie de paupérisation. Les gilets jaunes sur les ronds-points, c'est surtout pour moi l'axe méditerranéen qui est concerné et ça correspond à un certain vote français, à droite et à l'extrême droite. On se rend compte que les gens à la ramasse ne sont même pas «gilets jaunes». Ceux qui sont à la ramasse, eh bien ils sont à la ramasse. A Roubaix, dans le nord, je crois qu'il y avait seulement 25 gilets jaunes. Pourtant, il y a de quoi raconter. 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Ce qui anime Christophe Miossec dans son cheminement artistique a à voir avec son profond sens de l'honneur. Quand il estime un album raté, il le dit et promet toujours de ne pas se laisser piéger la prochaine fois. Aujourd'hui, chez ce chanteur et auteur de textes pour Jane Birkin, Juliette Greco ou encore Johnny Hallyday, il y a plus de simplicité, de naturel et d'envie débridée. C'est jouissif, comme si le quinquagénaire reprenait le contrôle artistique total sans parasitage extérieur, sans pression d'une maison de disques d'en faire plus sur les fronts de singles «playlistables».</p><p>C'est une deuxième interview en quelques semaines que je réalise, frustré de ne pas avoir pu poser toutes mes questions d'actualité <a href="https://leregardlibre.com/?s=miossec">la fois précédente</a>. Et le sujet «gilet jaune» escamoté lors d'une conversation téléphonique compliquée avant Noël, entre les bureaux de Columbia Records à Paris et un Pub de Rive à Genève, revient presque naturellement avant de brancher le micro de l'enregistreur. «Vous avez vu, ça a repris de plus belle avec les gilets jaunes», lâche Miossec à la représentante de sa maison de disques Columbia en Suisse Dominique Saudan. Et on répond que oui. On a vu, sur «Brut» ou sur BFM TV, car on a beau être au chaud dans les loges des Docks, la situation française n'a jamais été aussi loin (la politique suisse semble tellement différente), mais jamais aussi proche des Suisses romands, réseaux sociaux et proximité culturelle obligent. Miossec ne cache pas ce sourire frondeur. Le sourire de celui qui n'a pas toujours été du côté des spectateurs de la révolte. «Je me suis mis à regarder BFM TV du coup», blague-t-il à moitié sérieux. L'interview peut commencer, c'est parti pour une demi-heure de musique, de politique et même de cinéma suisse. Il y a de l'érudition, il y a surtout ce plaisir à échanger en marge de la sortie du numéro 11 <em>Les Rescapés</em>, un album important. Comme un vague retour au source de ce qui était son métier d'avant, le journalisme.</p><p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=QfHwm3jXtxA">Miossec, <em xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml">La Ville Blanche</em></a><em></em><br></p><p><strong>Bon Pour La Tête: Vous pensiez un peu au film suisse <em>Dans la Ville Blanche</em> (en 1983) dans la chanson <em>La Ville Blanche</em> de votre album <em>Les Rescapés.</em> Le film se déroule dans l'environnement portuaire de la ville blanche, Lisbonne?</strong></p><p>Miossec: C'est pas un film d'Alain Tanner? Avec Bruno Ganz? Ah, oui, c'est marrant, je m'étais dit que je l'avais vu quelque part ce titre quand j'ai fait la chanson, J'ai d'ailleurs essayé de voir où et je n'ai pas pu trouvé, car c'était <em>Dans la Ville Blanche</em>. Il y a plein de villes blanches et Brest est vraiment appelée «la ville blanche». Ce qui était amusant, c'est que je voulais refaire une petite chanson sur Brest sans forcément creuser le sillon qui marche ou qui a marché. L'idée était donc de refaire un morceau sur la ville, mais sans l'avoir en étendard et je me rends compte qu'il n'y a que les vrais brestois qui savaient que Brest s'appelait «Brest, la blanche». Parce que Brest est blanc quand tu arrives de la mer. Par la terre, elle est plutôt la grise. Il y a beaucoup de blancheur dans ce gris des maisons, un peu comme à Alger... ou à Villefranche-sur-Mer qui s'appelait «la blanche» après que les Stones soient passés. 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A l'épreuve des mecs plus jeunes, de trente balais, je me rends compte qu'il y a certaines «modernités» qui ressurgissent avec des instruments qui vieillissent bien. Bon, il y a d'autres instruments qui vieillissent mal en revanche. Et puis des trucs qui sont vieux pour moi mais qui sont presque dans l'esthétique actuelle. On peut voir des ponts avec des artistes comme Colin Newman et son groupe Wire, l'album <em>154</em> de Wire par exemple. 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J'ai commencé avec les instruments, donc j'ai défini un champ d'action, les couleurs... J'étais sûr, par rapport aux expériences du passé, que pas mal de choses m'avaient échappé, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne veux pas me retrouver à courir après mon disque.</p><p><strong>On parlait des «gilets jaunes» avant de commencer l'interview: ça vous évoque quoi, cette réaction du peuple au pouvoir en place?</strong></p><p>On devrait parler plutôt des peuples. Les «gilets jaunes» représentent un de ces peuples, une sorte de classe moyenne en voie de paupérisation. Les gilets jaunes sur les ronds-points, c'est surtout pour moi l'axe méditerranéen qui est concerné et ça correspond à un certain vote français, à droite et à l'extrême droite. On se rend compte que les gens à la ramasse ne sont même pas «gilets jaunes». Ceux qui sont à la ramasse, eh bien ils sont à la ramasse. A Roubaix, dans le nord, je crois qu'il y avait seulement 25 gilets jaunes. Pourtant, il y a de quoi raconter. Il y a des «pays» comme ça en France, tu vas à Roubaix par exemple. Toute cette grande bourgeoisie du textile est partie, en fait tout le monde est parti. On a laissé le centre-ville de Roubaix s'effondrer. Tout est par terre, là-bas. Il y a des endroits qui perdent leurs habitants et ils ne savent plus comment faire rester les autres. Il n'y a plus d'industrie, plus de boulot...</p><p><strong>Est-ce que ça vous rassure que le pouvoir politique français soit inquiété?</strong></p><p>Oh oui, pour la démocratie française... On est les seuls en Europe à avoir cette monarchie déguisée. De toute façon, dès qu'il y a des gens qui descendent dans la rue, c'est bien, c'est qu'il y a quelque chose qui s'exprime. Et Emmanuel Macron a été élu avec 20%... Mais la violence économique, c'est trop. Il y a de grosses erreurs symboliques de commises alors que Macron est le roi des symboles. Sur la question des 80 km/h, il a fait chier tout le monde. Vraiment, les gens qui n'ont pas un avis politique, ils se disent que l’Etat vient les emmerder. Le rapport du Français à la bagnole, c'est quelque chose. Alors, qu'est-ce qu'il vient faire là-dedans? Et ce que ça a ramené l'ISF (impôt sur la fortune), c'est pas terrible au final. Et on ne cherche pas très bien où sont nos évadés fiscaux.</p><p><strong>Vous pensez que le France pourrait s'inspirer de la démocratie suisse?</strong></p><p>Le référendum permanent? Oui, ça pourrait marcher dans les régions françaises. Mais on n'a pas de «landers» en France. Les régions n'ont pas beaucoup de pouvoir et quand elles en ont, c'est n'importe quoi. Plus tu mets de l'argent dans les régions et plus tu délègues, eh bien plus le système français fait que ça devient mafieux. Tu décentralises mais est-ce que tu décentralises la mafia en même temps?</p><p><strong>En Belgique où vous avez vécu, un gouvernement à l'arrêt n'a pas eu de conséquences graves?</strong></p><p>La Belgique n'a pas eu de gouvernement pendant 150 jours et l'économie était en super forme car il n'y avait plus aucune loi contraignante qui était votée. Economiquement, ça se développait.</p><p><strong>Mais pour en revenir à cette crise politique française, c'est la redistribution qui pose aussi beaucoup problème, l'absence de preuves que les impôts sont reversés ensuite dans les caisses des services publics.</strong></p><p>Oui, pour les gens des campagnes, c'est un problème majeur. La France dans son ensemble râle car tu as le bureau de poste qui était le truc bien de chez nous. Et ils les ferment dans les bleds. Tu as les personnes du troisième âge qui n'ont plus de quoi s'y rendre. Si tu n'as pas la bagnole, tu es mort. Avec le prix de l'essence qui a augmenté, c'est pas la peine d'y compter.</p><p><strong>Est-ce que vous êtes de ceux qui aiment fumer des clopes dans une voiture diesel <em>(rires)</em>?</strong></p><p>Oui, c'est Benjamnin Griveaux, le porte-parole du gouvernement qui parlait de Laurent Wauquiez, le leader des Républicains, et de son entourage, en disant que c'est des mecs qui fument leurs clopes dans leur diesel. Je suis de ceux-là (<em>rires</em>)...</p><p><strong>Quel est l'espoir de voir la gauche redevenir forte en France, avec de nouvelles idées, applicables?</strong></p><p>Mais l'idée de la gauche, est-ce que les gens ont encore envie de ça? La notion de partage, d'ouverture... il y a des mots qui font tout bizarre aujourd'hui. Ce qui se passe aujourd'hui, c'est passionnant, mais on est dans une science fiction à court terme. On ne sait pas dans quel pays on va se retrouver, ça va être long pour Macron. 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François Hollande était tellement content de fréquenter des grands de France, ces grands décideurs, d'être invité à leur table, d'être un des leurs. Il veut revenir et il est persuadé d'y parvenir. Pour moi, c'est un ravi de la crèche et c'est indécent.</p><p><strong>Pour parler des personnes qui font en revanche avancer, il y a cette rencontre déterminante que vous avez faite à Ifremer, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer à Brest, un chercheur nommé Laurent Chauvaud. En quoi ses recherches vous ont inspiré?</strong></p><p>L'Ifremer, c'est à côté de chez moi, mon père était plongeur sous-marin, ils ont le bathyscaphe, un submersible, tout cela fait partie de mon paysage depuis que je suis gamin. Laurent Chauvaud, je l'ai rencontré à une exposition de photos passionnante. J'y ai vu le travail de ce chercheur avec des tableaux remplis de chiffres criants. Il essaye un peu par tous les biais de faire entendre ses résultats et j'ai l'impression qu'il pisse parfois dans un violon, bref c'est un combat. Il a notamment fait un travail de recherche très précis sur les coquilles Saint-Jacques et leur raréfaction. C'est pris au sérieux par le monde scientifique car c'est un vrai directeur de recherche du CNRS. Il bénéficie donc d'un gros budget pour faire ses recherches. Mais c'est effrayant de voir combien c'est difficile, ce scientifique qui plonge sous la glace passe toute une vie à réunir les éléments qui font qu'on devrait sauter en l'air. Et les gens s'en foutent. Je lisais une étude commentée par <em>Le Monde</em> hier qui disait que pour les nouvelles générations de consommateurs nés après 1997 (les industriels veulent savoir comment sont les nouvelles générations pour pouvoir vendre leurs produits) et leurs préoccupations, par rapport aux «milléniums», ce n'est pas du tout l'écologie. Cette préoccupation se casse la gueule d'ailleurs.</p><p><strong>Pour finir, revenons à la musique si vous le voulez bien. On vient d'apprendre la mort de Michel Legrand: ça vous inspire quoi ce parcours de musicien du cinéma et du jazz, qui avait gagné trois Oscars à Hollywood?</strong></p><p>Depuis que je suis gamin, je le trouve insupportable. Des gens qui l'ont fréquenté le disent aussi. Il était sûr de lui-même, il parlait de lui en permanence... Sa musique s'en ressent: ça parle beaucoup. Il y a pas trop de silences chez Michel.</p><p><strong>On vous a lu et vu citer l'auteur français Henri Calet. Chez lui, il y a des notions récurrentes d'emprisonnement, d'arnaque, de prison mentale, de retour de prison (la vraie) ou d'enfermement, c'est toujours présent dans vos disques aussi, pourquoi un tel besoin de chanter ce thème?</strong></p><p>La musique, pour moi, c'est s’échapper, se trouver une liberté... 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Culture / Miossec regarde (à nouveau) un peu la France
Rencontrer le chanteur français Miossec, c'est l'assurance de passer un bon moment à analyser de manière humoristique les (mé)faits du personnel
David Glaser
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