Analyse / La discordance des temps
Quand les projections ne sont plus des hypothèses mais des prédictions. Les mots en disent long sur la pensée de ceux qui les prononcent. La Diseuse de bonne aventure, Le Caravage, 1596, Musée du Louvre.
La grammaire française est subtile. Au chapitre de la concordance des temps, elle donne bien du mal aux apprentis. Et voici que ces modes, au passé, au présent, au futur, à l’affirmatif, au conditionnel, se bousculent dans le déluge médiatique. Dans la discordance des temps. Apportant une confirmation spectaculaire du poids des mots sur notre perception, sur notre humeur, sur nos fantasmes. Ils peuvent embraser nos peurs, quelles qu’elles soient. L’usage du conditionnel est le plus redoutable.
D’ordinaire, les nouvelles du matin sont censées rapporter ce qui s’est passé la veille. Depuis le début de la crise sanitaire, cela ne suffit plus. Certes, les pères de la nation nous informent chaque jour du nombre d’infectés et de décédés de la veille comme ils ne l’ont jamais fait lors d’épidémies précédentes qui faisaient aussi beaucoup de morts. Mais les médias ainsi que les scientifiques raffolent désormais de décliner au conditionnel et au futur.
Les amateurs de modèles mathématiques en particulier s’en donnent à cœur joie. Dès le début, les courbes vertigineuses donnaient le tournis. Jusque chez la placide Angela Merkel. Les projections étaient présentées non pas comme des hypothèses mais articulées au «futur probable», une nouvelle catégorie grammaticale à inventer. La plupart ont été démenties par les faits. Mais ces futurologues jongleurs d’algorithmes ne renoncent pas. Tels ce mathématicien lausannois et cet épidémiologie biennois: «Deux mois. A partir du 11 mai, c’est peu ou prou le temps qu’il pourrait nous rester avant d’assister à un rebond spectaculaire de l’épidémie de Covid-19.» Le «Dr. Corona» allemand, la star du moment, alerte aussi sur le risque d’une deuxième vague «qui pourrait devenir incontrôlable». Il remarque aussi que «les enfants pourraient être aussi contagieux que les adultes». Qu’il est utile ce conditionnel… Il permet de dire les choses et ne pas les dire dans le même souffle. Il met à l’abri des reproches si l’hypothèse ne se vérifie pas et dans le cas contraire, laisse une trace flatteuse: je vous l’avais bien dit. En plus, il se conjugue au passé. Comme y recourt le chef de la Task force coronaviresque de Berne: «D'un point de vue scientifique, il aurait peut-être été préférable d'autoriser les réouvertures de manière plus progressive…» On peut voir aussi dans cette tournure du verbe le souci, ô combien louable, de faire place au doute, à l’incertitude… plus que jamais de mise en l’occurence, il est vrai.
Les économistes ne sont pas en reste. Ils ont toutes raisons d’attirer notre attention sur la gravité de la crise à cet égard et d’en prévoir sagement les effets. Mais lorsqu’ils s’emballent au conditionnel, ils sèment la panique aussi bien que les épidémiologistes. Des débats, il y en aura. Mais c’est la course à qui avancera les prévisions chiffrées les plus noires. Au conditionnel toujours. Dans le même sens. On lit beaucoup moins que la mauvaise passe «pourrait» ne pas durer et «devenir en bien».
Les autres modes, le présent et le passé, sont moins piquants. Le premier rabâche ce que nous savons du jour qui passe. Le second a une connotation scolaire. Se souvenir de la grippe espagnole et des suivantes, cela ne fait que distraire du sujet actuel.
Le conditionnel, lui, est à tiroirs multiples. Comme le précisent les grammairiens, il peut exprimer un fait soumis à certaines conditions («nos bénéfices augmenteraient si nous réduisions les coûts»), mais aussi un souhait («j’aimerais aller en vacances») ou un regret («j’aurais dû dire ceci ou cela»).
Double usage troublant. N’arrive-t-il pas à certains usagers de ce mode grammatical si pratique de mêler un souhait non dit, inconscient peut-être, à l’hypothèse factuelle? N’y a-t-il pas quelque chose d’excitant, dans l’escalade émotionnelle, de prédire le pire, possible mais pas certain? Les journalistes en tout cas feraient bien de se poser la question. Non pas qu’ils le fassent consciemment dans le but d’augmenter l’audience en accumulant les peurs. Mais peut-être sont-ils entraînés sans vraiment en avoir conscience dans ce jeu pervers.
Jeu qui peut conduire au pire. A la prévision autoréalisatrice. Késako? Wikipedia l’explique ainsi: «La prophétie autoréalisatrice (de l'anglais self-fulfilling prophecy) est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire se réaliser la prophétie.»
Pas besoin de faire un dessin. On nous annonce un marasme économique, on le prépare en cessant de dépenser, du coup, la situation générale se dégrade. Ou alors on nous rappelle tous les jours que la mort rôde, on s’en alarme, on se ronge d’une inquiétude qui ne retarde nullement sa possible irruption. S’il y a une réalité qui ne conjugue pas au conditionnel, c’est bien celle-ci. Elle préfère le futur. Plus ou moins lointain, mais plus que probable!
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2333, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / LE POIDS DES MOTS', 'title' => 'La discordance des temps', 'subtitle' => 'La grammaire française est subtile. Au chapitre de la concordance des temps, elle donne bien du mal aux apprentis. Et voici que ces modes, au passé, au présent, au futur, à l’affirmatif, au conditionnel, se bousculent dans le déluge médiatique. Dans la discordance des temps. Apportant une confirmation spectaculaire du poids des mots sur notre perception, sur notre humeur, sur nos fantasmes. Ils peuvent embraser nos peurs, quelles qu’elles soient. L’usage du conditionnel est le plus redoutable. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>D’ordinaire, les nouvelles du matin sont censées rapporter ce qui s’est passé la veille. Depuis le début de la crise sanitaire, cela ne suffit plus. Certes, les pères de la nation nous informent chaque jour du nombre d’infectés et de décédés de la veille comme ils ne l’ont jamais fait lors d’épidémies précédentes qui faisaient aussi beaucoup de morts. Mais les médias ainsi que les scientifiques raffolent désormais de décliner au <strong>conditionnel</strong> et au <strong>futur</strong>.</p> <p>Les amateurs de modèles mathématiques en particulier s’en donnent à cœur joie. Dès le début, les courbes vertigineuses donnaient le tournis. Jusque chez la placide Angela Merkel. Les <strong>projections</strong> étaient présentées non pas comme des hypothèses mais articulées au «<em>futur probable</em>», une nouvelle catégorie grammaticale à inventer. La plupart ont été démenties par les faits. Mais ces <strong>futurologues</strong> jongleurs d’algorithmes ne renoncent pas. Tels ce mathématicien lausannois et cet épidémiologie biennois: «<em>Deux mois. A partir du 11 mai, c’est peu ou prou le temps qu’il <u>pourrait</u> nous rester avant d’assister à un rebond spectaculaire de l’épidémie de Covid-19.</em>» Le «Dr. Corona» allemand, la star du moment, alerte aussi sur le risque d’une deuxième vague «qui <u>pourrait</u> devenir incontrôlable». Il remarque aussi que «les enfants <u>pourraient</u> être aussi contagieux que les adultes». Qu’il est utile ce <strong>conditionnel</strong>… Il permet de dire les choses et ne pas les dire dans le même souffle. Il met à l’abri des reproches si l’hypothèse ne se vérifie pas et dans le cas contraire, laisse une trace flatteuse: je vous l’avais bien dit. En plus, il se conjugue au passé. Comme y recourt le chef de la Task force coronaviresque de Berne: «D'un point de vue scientifique, il <u>aurait peut-être été</u> préférable d'autoriser les réouvertures de manière plus progressive…» On peut voir aussi dans cette tournure du verbe le souci, ô combien louable, de faire place au doute, à <strong>l’incertitude</strong>… plus que jamais de mise en l’occurence, il est vrai.</p> <p>Les économistes ne sont pas en reste. Ils ont toutes raisons d’attirer notre attention sur la gravité de la crise à cet égard et d’en prévoir sagement les effets. Mais lorsqu’ils <strong>s’emballent</strong> au conditionnel, ils sèment la panique aussi bien que les épidémiologistes. Des débats, il y en aura. Mais c’est la course à qui avancera les <strong>prévisions</strong> chiffrées les plus noires. Au conditionnel toujours. Dans le même sens. On lit beaucoup moins que la mauvaise passe «pourrait» ne pas durer et «devenir en bien». </p> <p>Les autres modes, le présent et le passé, sont moins piquants. Le premier rabâche ce que nous savons du jour qui passe. Le second a une connotation scolaire. Se souvenir de la grippe espagnole et des suivantes, cela ne fait que distraire du sujet actuel. </p> <p>Le conditionnel, lui, est à tiroirs multiples. Comme le précisent les grammairiens, il peut exprimer un fait soumis à certaines <strong>conditions</strong> («nos bénéfices augmenteraient si nous réduisions les coûts»), mais aussi un <strong>souhait</strong> («j’aimerais aller en vacances») ou un <strong>regret</strong> («j’aurais dû dire ceci ou cela»). </p> <p>Double usage troublant. N’arrive-t-il pas à certains usagers de ce mode grammatical si pratique de mêler un souhait non dit, inconscient peut-être, à l’hypothèse factuelle? N’y a-t-il pas quelque chose d’excitant, dans l’escalade émotionnelle, de <strong>prédire le pire</strong>, possible mais pas certain? Les journalistes en tout cas feraient bien de se poser la question. Non pas qu’ils le fassent consciemment dans le but d’augmenter l’audience en accumulant les peurs. Mais peut-être sont-ils entraînés sans vraiment en avoir conscience dans ce jeu pervers. </p> <p>Jeu qui peut conduire au pire. A la <strong>prévision</strong> <strong>autoréalisatrice</strong>. Késako? Wikipedia l’explique ainsi: «La prophétie autoréalisatrice (de l'anglais <em>self-fulfilling prophecy</em>) est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire se réaliser la prophétie.»</p> <p>Pas besoin de faire un dessin. On nous annonce un marasme économique, on le prépare en cessant de dépenser, du coup, la situation générale se dégrade. Ou alors on nous rappelle tous les jours que la mort rôde, on s’en alarme, on se ronge d’une inquiétude qui ne retarde nullement sa possible irruption. S’il y a une réalité qui ne conjugue pas au conditionnel, c’est bien celle-ci. Elle préfère le futur. Plus ou moins lointain, mais plus que probable!</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-discordance-des-temps', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 688, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2342, 'homepage_order' => (int) 2582, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Jacques Pilet', 'description' => 'La grammaire française est subtile. Au chapitre de la concordance des temps, elle donne bien du mal aux apprentis. Et voici que ces modes, au passé, au présent, au futur, à l’affirmatif, au conditionnel, se bousculent dans le déluge médiatique. Dans la discordance des temps. Apportant une confirmation spectaculaire du poids des mots sur notre perception, sur notre humeur, sur nos fantasmes. Ils peuvent embraser nos peurs, quelles qu’elles soient. L’usage du conditionnel est le plus redoutable. ', 'title' => 'La discordance des temps', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 2333, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / LE POIDS DES MOTS', 'title' => 'La discordance des temps', 'subtitle' => 'La grammaire française est subtile. Au chapitre de la concordance des temps, elle donne bien du mal aux apprentis. Et voici que ces modes, au passé, au présent, au futur, à l’affirmatif, au conditionnel, se bousculent dans le déluge médiatique. Dans la discordance des temps. Apportant une confirmation spectaculaire du poids des mots sur notre perception, sur notre humeur, sur nos fantasmes. Ils peuvent embraser nos peurs, quelles qu’elles soient. L’usage du conditionnel est le plus redoutable. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>D’ordinaire, les nouvelles du matin sont censées rapporter ce qui s’est passé la veille. Depuis le début de la crise sanitaire, cela ne suffit plus. Certes, les pères de la nation nous informent chaque jour du nombre d’infectés et de décédés de la veille comme ils ne l’ont jamais fait lors d’épidémies précédentes qui faisaient aussi beaucoup de morts. Mais les médias ainsi que les scientifiques raffolent désormais de décliner au <strong>conditionnel</strong> et au <strong>futur</strong>.</p> <p>Les amateurs de modèles mathématiques en particulier s’en donnent à cœur joie. Dès le début, les courbes vertigineuses donnaient le tournis. Jusque chez la placide Angela Merkel. Les <strong>projections</strong> étaient présentées non pas comme des hypothèses mais articulées au «<em>futur probable</em>», une nouvelle catégorie grammaticale à inventer. La plupart ont été démenties par les faits. Mais ces <strong>futurologues</strong> jongleurs d’algorithmes ne renoncent pas. Tels ce mathématicien lausannois et cet épidémiologie biennois: «<em>Deux mois. A partir du 11 mai, c’est peu ou prou le temps qu’il <u>pourrait</u> nous rester avant d’assister à un rebond spectaculaire de l’épidémie de Covid-19.</em>» Le «Dr. Corona» allemand, la star du moment, alerte aussi sur le risque d’une deuxième vague «qui <u>pourrait</u> devenir incontrôlable». Il remarque aussi que «les enfants <u>pourraient</u> être aussi contagieux que les adultes». Qu’il est utile ce <strong>conditionnel</strong>… Il permet de dire les choses et ne pas les dire dans le même souffle. Il met à l’abri des reproches si l’hypothèse ne se vérifie pas et dans le cas contraire, laisse une trace flatteuse: je vous l’avais bien dit. En plus, il se conjugue au passé. Comme y recourt le chef de la Task force coronaviresque de Berne: «D'un point de vue scientifique, il <u>aurait peut-être été</u> préférable d'autoriser les réouvertures de manière plus progressive…» On peut voir aussi dans cette tournure du verbe le souci, ô combien louable, de faire place au doute, à <strong>l’incertitude</strong>… plus que jamais de mise en l’occurence, il est vrai.</p> <p>Les économistes ne sont pas en reste. Ils ont toutes raisons d’attirer notre attention sur la gravité de la crise à cet égard et d’en prévoir sagement les effets. Mais lorsqu’ils <strong>s’emballent</strong> au conditionnel, ils sèment la panique aussi bien que les épidémiologistes. Des débats, il y en aura. Mais c’est la course à qui avancera les <strong>prévisions</strong> chiffrées les plus noires. Au conditionnel toujours. Dans le même sens. On lit beaucoup moins que la mauvaise passe «pourrait» ne pas durer et «devenir en bien». </p> <p>Les autres modes, le présent et le passé, sont moins piquants. Le premier rabâche ce que nous savons du jour qui passe. Le second a une connotation scolaire. Se souvenir de la grippe espagnole et des suivantes, cela ne fait que distraire du sujet actuel. </p> <p>Le conditionnel, lui, est à tiroirs multiples. Comme le précisent les grammairiens, il peut exprimer un fait soumis à certaines <strong>conditions</strong> («nos bénéfices augmenteraient si nous réduisions les coûts»), mais aussi un <strong>souhait</strong> («j’aimerais aller en vacances») ou un <strong>regret</strong> («j’aurais dû dire ceci ou cela»). </p> <p>Double usage troublant. N’arrive-t-il pas à certains usagers de ce mode grammatical si pratique de mêler un souhait non dit, inconscient peut-être, à l’hypothèse factuelle? N’y a-t-il pas quelque chose d’excitant, dans l’escalade émotionnelle, de <strong>prédire le pire</strong>, possible mais pas certain? Les journalistes en tout cas feraient bien de se poser la question. Non pas qu’ils le fassent consciemment dans le but d’augmenter l’audience en accumulant les peurs. Mais peut-être sont-ils entraînés sans vraiment en avoir conscience dans ce jeu pervers. </p> <p>Jeu qui peut conduire au pire. A la <strong>prévision</strong> <strong>autoréalisatrice</strong>. Késako? Wikipedia l’explique ainsi: «La prophétie autoréalisatrice (de l'anglais <em>self-fulfilling prophecy</em>) est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire se réaliser la prophétie.»</p> <p>Pas besoin de faire un dessin. On nous annonce un marasme économique, on le prépare en cessant de dépenser, du coup, la situation générale se dégrade. Ou alors on nous rappelle tous les jours que la mort rôde, on s’en alarme, on se ronge d’une inquiétude qui ne retarde nullement sa possible irruption. S’il y a une réalité qui ne conjugue pas au conditionnel, c’est bien celle-ci. Elle préfère le futur. Plus ou moins lointain, mais plus que probable!</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'la-discordance-des-temps', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 688, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2342, 'homepage_order' => (int) 2582, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 8, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5297, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Syrie: surprises, surprises', 'subtitle' => 'Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…', 'subtitle_edition' => 'Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…', 'content' => '<p>Surprise de voir les Occidentaux indifférents, sinon approbateurs, devant l’avancée israélienne sur le territoire syrien, devant les bombardements massifs – plus de 300 en trois jours – qui ont détruit toute la structure militaire du pays ainsi que le port de Lattaquié, porte vitale du commerce. </p> <p>Surprise aussi de voir ces mêmes Occidentaux applaudir soudain un gouvernement en formation dirigé par un islamiste patenté, issu de Al-Qaïda, Al-Nosra, Isis et maintenant à la tête de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Un homme dont la tête est mise à prix aux USA. Abou Mohammed al-Joulani est fort intelligent, habile, calculateur et donne de lui aujourd’hui l’image la plus rassurante possible. Un fou d’Allah soudain touché par la grâce de la raison occidentale, par la soudaine illumination des droits de l’homme. Il va jusqu’à promettre une ambassade à Jérusalem… où l’on n’est guère convaincu par ce nouvel allié proclamé. Ses seuls ennemis, dit-il, ce sont l’Iran et le Hezbollah. Et n’a pas un mot quant aux bombes israéliennes qui pleuvent sur son territoire ni sur la présence de Tsahal aux portes de Damas. Silence aussi devant les exactions et les assassinats commis par ses partisans, rapportés sur le net, image à l’appui. En outre, il est prévu de mijoter une nouvelle constitution. La «République arabe syrienne» devrait s’appeler «Etat islamique de Syrie».</p> <p>On peut comprendre la satisfaction des Américains et des Européens voyant que la Russie et l’Iran sont bannis des lieux. Mais comment peuvent-ils peindre ainsi en rose la nouvelle situation? Sans penser aux désastreux précédents de l’Irak, de la Libye?</p> <p>En fait, ce n’est pas totalement surprenant. Lorsque la guerre civile fut déclenchée en 2011, ce sont les mêmes forces islamistes qui prirent très tôt le relais des manifestants qui réclamaient la démocratie, brutalisés par la police d’Assad. Elles furent soutenues aveuglément, des années durant, par plusieurs pays arabes et européens. Ce fut atroce. Un demi-million de morts, dit-on. Sous le double feu du dictateur criminel, certes, et celui des insurgés barbus. Des dizaines de millions d’exilés fuyant la fureur des uns et des autres.</p> <p>N’entrons pas ici dans les spéculations sur l’avenir, sur les desseins des puissances qui, de fait, s’emparent du pays, qui s’agitent au fil de leurs ambitions géopolitiques et économiques. Sans parler du pétrole, exploité par les Américains sur la partie kurde… Qu’il nous soit permis d’évoquer plutôt un souvenir. Cinq ans avant la guerre, un voyage inoubliable en Syrie. Un prêtre nous faisait visiter Alep, tous les quartiers, animés et relativement prospères. Nous parlions avec tous. Conscients d’être dans une dictature, nous constations que chacun exprimait sans peur sa foi, son appartenance. Nous avions visité l’admirable mosquée des Omeyyades à Damas. Nous nous sommes étonnés auprès de deux jeunes filles de voir tant de monde, des familles en sortie, un dimanche et non un vendredi. Elles éclatèrent de rire: «Mais c’est le jour de Pâques!». Comme Noël, les jours de fêtes chrétiennes sont officiellement fériés en Syrie. Jusqu’à quand?</p> <p>Le prêtre d’Alep, devenu un ami, qui vit aujourd’hui en France, n’a pas le cœur à applaudir le tournant actuel. Il s’est exilé avec les siens après que sa fille de dix-huit ans ait été débarquée d’un bus, violée et assassinée parce qu’elle portait une croix autour du cou. Par des «rebelles modérés» comme on disait à l’époque. Par les islamistes aujourd’hui au pouvoir.</p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'syrie-surprises-surprises', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 55, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 2, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5296, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le coup d’Etat en Roumanie et la dérive de l’UE', 'subtitle' => 'L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE. ', 'subtitle_edition' => 'L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE. ', 'content' => '<p>Le bouleversement en Syrie détourne les regards. Il vient pourtant de se produire un évènement majeur près de nous, dans un pays membre de l’UE, la Roumanie. Les élections présidentielles y ont été annulées. Car le vainqueur de premier tour, Călin Georgescu, candidat indépendant, est vivement attaqué par les deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. L’affrontement ne cesse de s’échauffer entre ses partisans et ses adversaires, dans les médias, sur internet et parfois dans la rue. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour de nouvelles élections.</p> <p>Or la Commission européenne ne bronche pas. Elle a su tancer, à raison, les pressions du gouvernement sur la justice en Pologne et en Hongrie. Mais là, l’annulation d’une élection incontestée – les bulletins ont été recomptés – n’appelle aucune critique. Donald Trump a d’ailleurs condamné cette décision anti-démocratique. Tout comme la rivale du vainqueur, arrivée en deuxième position, Elena Lasconi, qui voit là «un retour des jours sombres du communisme». Mme von der Leyen croit bon au contraire d’appuyer le président roumain sortant qui réclame une enquête sur les ingérences hypothétiques de la Russie lors de la campagne, largement menée sur les réseaux sociaux.</p> <h3><strong>Qui veut la peau de Călin Georgescu ?</strong></h3> <p>C’est piquant si l’on songe que sur l’autre bord, l’influence américaine pèse lourd sur ce pays. Son commandant en chef, le général Vlad, a été formé dans la plus haute école militaire aux USA et a même participé à l’opération menée contre l’Irak en 2003. Depuis la guerre en Ukraine, la pression de l’OTAN et des lobbies de l’armement est énorme. Le budget de la défense roumaine a augmenté de 53 %, il représente 3 % du PIB. Une grande base est en construction à la frontière avec la Russie. Des contingents étrangers sont sur place, notamment avec environ 1000 soldats français. </p> <p>Alors évidemment Georgescu est un gêneur. Il ne veut pas quitter l’OTAN, mais considère que l’intérêt de la Roumanie, c’est l’arrêt au plus vite de la guerre. Ce qui lui vaut aussitôt chez nous l’étiquette de pro-russe. Il s’oppose aussi à une dépense prévue de 6,5 milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de FA-35 dans un pays où le quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. On voit dès lors qui veut sa peau, au-delà des appareils politiques locaux accrochés à leurs pouvoirs et leurs privilèges. </p> <p>L’impertinent aggrave encore son cas avec sa revendication d’un meilleur contrôle et d’une plus forte imposition des sociétés internationales (notamment américaines, françaises, autrichiennes, kazakhs, émiratis... et russes) qui exploitent les considérables ressources minières de la Roumanie, pétrole et gaz en tête. Le discours nationaliste passe bien ailleurs et fort mal là… A noter qu’il ne souhaite nullement la sortie de l’UE mais souhaite y défendre mieux les intérêts de son pays. Comme à peu près tous. </p> <h3><strong>Portrait d’un personnage peu banal</strong></h3> <p>L’image caricaturale qui nous est proposée de ce personnage peu banal est à côté de la plaque. Cet ingénieur agronome écologiste a fait carrière dans les institutions de son pays et aux Nations Unies (avec un passage à Genève). Il maîtrise son propos, plutôt mesuré. Mais avec le sens de la formule. Par exemple, à propos des partis traditionnels qui ont connu bien des cas de magouilles et de corruptions: «ils essuient leurs bottes sales sur le visage de la démocratie!»</p> <p>C’est un conservateur comme on en trouve en France, en Allemagne. Avec en plus des préoccupations sociales, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la condition paysanne. Et aussi des manies, il est vrai, une fixation sur l’affreux Davos, le redoutable Soros. Un penchant religieux aussi et même mystique. Grand défenseur de la famille traditionnelle, mais pas opposé à l’avortement et aux couples homosexuels. Attentif, et c’est rare, aux minorités, tels les Hongrois sur sol roumain ou les Roms. Ses refrains préférés tournent autour de la défense du peuple roumain, du rassemblement de tous, du redressement d’un pays resté pauvre malgré de réels progrès économiques aux bénéfices trop inégalement répartis. On apprécie ou pas le bonhomme, mais pas de quoi le maudire… ou l’enfermer, ou l’exiler comme en rêvent les plus exaltés de ses adversaires. Certains sont allés jusqu’à couper l’eau et l’électricité de son domicile. A quoi Georgescu réagit avec le sourire et rassure, il restera sur internet et le débat, le combat continueront. Plus inquiétant pour lui: divers services s’activent pour trouver quelques charges à son encontre qui permettraient d’écarter une nouvelle candidature. «Comme il n’y a rien à me reprocher, il leur faut du temps pour fabriquer des preuves…», commente l’intéressé. Il appelle de ses vœux des enquêteurs internationaux, européens, américains. Ajoutant: «Nous respectons nos partenaires démocratiques, mais j’ai le sentiment qu’ils nous lâchent, j’espère me tromper.»</p> <h3><strong>L’Union européenne discréditée </strong></h3> <p>Il y a bien lâchage du côté de Mme von der Leyen et ses gens. Soucieux d’abord de s’aligner sur la ligne de l’OTAN et de l’administration Biden, entraînant tant de médias dans ce sillage. Il s’agit là d’une dérive de l’UE et de ses principes. Une fois de plus, la tactique du «deux poids deux mesures». On tance un Erdogan, un Fico (le président slovaque), mais pas un mot sur le président roumain Iohannis qui prolonge son mandat en cassant une élection. Bien sûr pas un froncement de sourcils non plus lorsqu’en France le gouvernement tente d’imposer sa volonté à coups de «49.3» contre la majorité du parlement. </p> <p>La «maison commune» se remettra-t-elle du discrédit ainsi démontré à la face du monde? Pas de si tôt, c’est à craindre. </p>', 'content_edition' => 'Le bouleversement en Syrie détourne les regards. Il vient pourtant de se produire un évènement majeur près de nous, dans un pays membre de l’UE, la Roumanie. Les élections présidentielles y ont été annulées. Car le vainqueur de premier tour, Călin Georgescu, candidat indépendant, est vivement attaqué par les deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis des décennies. L’affrontement ne cesse de s’échauffer entre ses partisans et ses adversaires, dans les médias, sur internet et parfois dans la rue. Aucune nouvelle date n’a encore été fixée pour de nouvelles élections. Or la Commission européenne ne bronche pas. Elle a su tancer, à raison, les pressions du gouvernement sur la justice en Pologne et en Hongrie. Mais là, l’annulation d’une élection incontestée – les bulletins ont été recomptés – n’appelle aucune critique. Donald Trump a d’ailleurs condamné cette décision anti-démocratique. Tout comme la rivale du vainqueur, arrivée en deuxième position, Elena Lasconi, qui voit là «un retour des jours sombres du communisme». Mme von der Leyen croit bon au contraire d’appuyer le président roumain sortant qui réclame une enquête sur les ingérences hypothétiques de la Russie lors de la campagne, largement menée sur les réseaux sociaux.', 'slug' => 'le-coup-d-etat-en-roumanie-et-la-derive-de-l-ue', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 105, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5287, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Les somnambules mènent au chaos. Par le verbe et par les armes', 'subtitle' => 'Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.', 'subtitle_edition' => 'Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.', 'content' => '<p><strong>En France</strong>, les affrontements entre factions – et au sein de chacune – tournent au désastre. Aucune issue en vue ne donne de vraies raisons d’espérer une amélioration dans ce pays endetté au point de payer plus d’intérêts que le budget de l’armée ou celui de l’éducation supérieure. Un pays livré à une gigantesque machine bureaucratique d’Etat. Un pays déprimé. Avec un président hors du réel, obsédé par son ego. Et une assemblée de tribuns ivres de leur rhétorique, incapables de s’entendre et de remettre les pieds sur terre.</p> <p>Moins grave: <strong>le président de la Corée du Sud</strong>, renouant avec les vieux démons de ce pays, tente d’en faire une dictature manu militari. Il échoue… mais ne se fait pas arrêter pour autant.</p> <p><strong>En Géorgie</strong>, c’est la castagne entre pro-Européens et pro-Russes à coups de poings et de slogans simplistes, enflammés, là aussi hors de toute raison. Les deux camps livrés aux jeux des influences extérieures. A la malédiction des pays charnières en temps de guerre froide… devenant de plus en plus chaude.</p> <p><strong>Au Moyen-Orient</strong>, le premier ministre israélien et ses soutiens messianiques ne cessent d’élargir la guerre au-delà de leur pays. Aucun cessez-le-feu à Gaza où la tragédie n’en finit pas, celui du Liban aussitôt violé, aucune accalmie en Cisjordanie. Et maintenant la Syrie, quitte à soutenir des guerriers islamistes. Bientôt l’Iran dans le collimateur sans doute, avec un Trump plus va-t-en-guerre qu’il n’y paraît sur ce terrain. L’allergie au simple mot paix balaie toute réflexion raisonnable sur l’avenir. Comment peut-on croire que l’expulsion des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, ouvertement souhaitée, vers la Jordanie ou l’Egypte ne conduirait pas à de nouveaux conflits? Même si un répit se dessine, sous la forme d’un «pax americana» dans la région, à terme, la guerre repartira dans quelque nouvelle configuration, peut-être pire encore qu’aujourd’hui. </p> <p><strong>Le Turc Erdogan</strong>, lui, se veut le plus malin des somnambules. Malgré ses dénégations, il a manifestement poussé à l’attaque des mouvements islamistes contre l’Etat syrien. Espérant ainsi tirer les ficelles dans son voisinage et surtout affaiblir ses ennemis kurdes. Avec l’appui discret des Israéliens et des Américains qui, eux, veulent en finir avec un régime appuyé par la Russie et l’Iran. Là, on retrouve la courte vue des somnambules. Quels lendemains si les fous d’Allah renversent Assad? Un nouvel Afghanistan? Ne tire-t-on jamais les leçons de l’histoire? Certes, Biden n’est plus en état de lire le livre de Christopher Clark, mais il est douteux que Trump connaisse toutes les dimensions du mot somnambule.</p> <p><strong>En Ukraine</strong>, le président Zelensky, si porteur d’espoir à son élection, devenu un héros à la suite de l’agression russe, titube aujourd’hui. Enfermé dans son discours, il ne sait comment répondre au désir de paix, au ras-le-bol de son peuple devant les souffrances endurées, sous un régime de surcroît corrompu et autoritaire. Aucune guerre ne peut se prolonger lorsque des policiers doivent pourchasser dans les rues les hommes qui se cachent pour ne pas prendre les armes. Certes, Zelensky vient de faire un pas vers l’idée de négociation, mais son obsession du rattachement à l’OTAN la condamne d’avance. </p> <p><strong>Même en Pologne</strong>, le gouvernement de centre-droit de Donald Tusk fait sa petite crise de somnambulisme. Il construit un mur sur plusieurs centaines de kilomètres, non seulement autour du territoire de Kaliningrad, mais le long de la frontière avec la Biélorussie et celle avec l’Ukraine. Il exproprie pour cela des paysans totalement affolés. Il s’agirait de retenir les fantassins russes au cas où ils auraient conquis tout le pays voisin! Cette perspective rocambolesque cache en fait un autre souci: empêcher les Ukrainiens de fuir vers l’ouest sans contrôle, à travers champs et forêts. Enfin, peut-être une préoccupation électorale au passage: démontrer aux sympathisants du parti PIS, hypernationaliste, que les «modérés» prennent aussi au sérieux qu’eux toute croisade antirusse.</p> <p>Bref, ici et là, nombre de dirigeants se font du cinéma. Chacun le leur. Dans l’affrontement, verbal ou militaire, avec le scénario du voisin. Il y a certes, dans tous les conflits, d’autres approches des parties rivales, celles des intérêts objectifs, rationnels. Au plan sécuritaire, économique, sur le partage des richesses et des influences géopolitiques. Mais à ces calculs froids s’ajoutent, dans la tête des responsables, les perceptions fantasmatiques, les obsessions émotionnelles, les ambitions incandescentes. Ce bal des imaginaires conduit aussi dans le mur. Dans le pire du pire.</p> <hr /> <h4><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1733414363_livsomnambules.jpg" class="img-responsive img-fluid normal " width="138" height="218" /></h4> <h4>(1) «Les Somnambules. Eté 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre», de Christopher Clark. 672 pages. Ed. Flammarion.</h4> <p> </p>', 'content_edition' => 'En France, les affrontements entre factions – et au sein de chacune – tournent au désastre. Aucune issue en vue ne donne de vraies raisons d’espérer une amélioration dans ce pays endetté au point de payer plus d’intérêts que le budget de l’armée ou celui de l’éducation supérieure. Un pays livré à une gigantesque machine bureaucratique d’Etat. Un pays déprimé. Avec un président hors du réel, obsédé par son ego. Et une assemblée de tribuns ivres de leur rhétorique, incapables de s’entendre et de remettre les pieds sur terre. Moins grave: le président de la Corée du Sud, renouant avec les vieux démons de ce pays, tente d’en faire une dictature manu militari. Il échoue… mais ne se fait pas arrêter pour autant. En Géorgie, c’est la castagne entre pro-Européens et pro-Russes à coups de poings et de slogans simplistes, enflammés, là aussi hors de toute raison. Les deux camps livrés aux jeux des influences extérieures. A la malédiction des pays charnières en temps de guerre froide… devenant de plus en plus chaude. Au Moyen-Orient, le premier ministre israélien et ses soutiens messianiques ne cessent d’élargir la guerre au-delà de leur pays. Aucun cessez-le-feu à Gaza où la tragédie n’en finit pas, celui du Liban aussitôt violé, aucune accalmie en Cisjordanie. Et maintenant la Syrie, quitte à soutenir des guerriers islamistes. Bientôt l’Iran dans le collimateur sans doute, avec un Trump plus va-t-en-guerre qu’il n’y paraît sur ce terrain. ', 'slug' => 'les-somnambules-menent-au-chaos-par-le-verbe-et-par-les-armes', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 340, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 5274, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Choc politique majeur en Roumanie', 'subtitle' => 'A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe. ', 'subtitle_edition' => 'A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe. ', 'content' => '<p><span>Ce Călin Georgescu, 62 ans, ingénieur agronome écologiste, ayant occupé de hautes fonctions nationales et internationales dans ce domaine, est un curieux personnage. Haute stature, à l’éloquence maîtrisée, aux connaissances diverses et poussées, il dégage une impression fort sérieuse. Mais outre ses convictions nationalistes et sociales, il est aussi un croyant, orthodoxe, qui invoque Dieu dans tous ses discours, avec un côté mystique peu soudable. Sur la famille, sur la patrie, sur la dignité du peuple roumain qu’il juge bafouée. Sur la paix qu’il veut voir en Ukraine. Très critique donc sur l’OTAN et l’UE… qu’il ne veut cependant pas quitter mais où il entend mieux défendre les intérêts de son pays.</span></p> <p><span>Hors partis ce candidat indépendant a fait toute sa campagne sur les réseaux sociaux, sur Tiktok en particulier, où il compte 3,4 millions d’abonnés. On l’a vu caracolant sur un cheval blanc et se baignant dans un lac froid, d’où le rapprochement avec les anciennes exhibitions de Poutine. Mais ses interventions trouvent de larges échos. Car il met le doigt sur des points sensibles. D’autant plus facilement que les partis qui se sont partagé le pouvoir ces dernières années n’ont pas brillé, souvent accusés de corruption, intéressés au développement économique – qui connut effectivement des succès – mais fort peu à la condition sociale, à la santé publique, à l’éducation. Cela dans le pays qui, après la Bulgarie, est le plus pauvre de l’UE. On ne peut donc le comparer à Trump. Il est d’ailleurs beaucoup plus policé dans l’expression, démagogique certes mais nullement vulgaire.</span></p> <p><span>Sa rivale du second tour (le 8 décembre), Elena Lasconi, ancienne présentatrice du téléjournal, sans expérience politique sinon la mairie d’un village de 30’000 habitants, illustre la tendance: elle se veut libérale, se compare à Ronald Reagan, reprend mot pour mot le récit atlantiste sur l’Ukraine, la Russie, mais n’aborde quasiment jamais le quotidien des démunis, des petits paysans, des laissés-pour-compte. Une cible idéale pour le pan de la population qui se veut «anti-système».</span></p> <p><span>Leurs chances au second tour? Aux 23,94% des voix de Georgescu pourraient s’ajouter celles d’une formation ultra-nationaliste – qui prône l’union avec la Moldavie! – d’un certain George Simion, accusé d’être un espion de Moscou, et fort de 13,86% des voix. Quant à Elena Lasconi qui a recueilli 19,18%, trouvera-t-elle l’appui des autres partis, restés querelleurs? Le candidat donné favori par les sondages, le socialiste Marcel Ciolacu, a obtenu 19,15% des suffrages. Mais tout évolue très vite. Dans un sens ou dans l’autre. Le vote des femmes, que le nouveau venu dans l’arène préfère voir à la maison avec les enfants, fera-t-il la différence? Depuis la réélection de Donald Trump, on ne se hasarde plus à ce type de spéculation.</span></p> <p><span>Et puis, grand remous ces jours. Sur la demande du Président sortant, Klaus Iohannis, qui ne peut plus se représenter, une «commission électorale» composée des seuls partis représentés au Parlement, demande l’annulation de l’élection! Incriminant l’usage massif de Tiktok et l’absence de certaines inscriptions formelles avant le scrutin. Les médias officiels appuient pour la plupart cette audace et tirent à boulets rouges sur le trublion. Si une telle décision est confirmée, on imagine la turbulence chez les sympathisant de Georgescu…</span></p> <p><span>Si au contraire celui-ci est élu, qu’arrivera-t-il? On peut le prédire en regardant ses vidéos (sous-titrées en français). Au sein de l’UE, il se joindra à Orbán (Hongrie) et Fico (Slovaquie) pour contrebalancer l’engagement de Mme von der Leyen et les autres pour l’appui à l’Ukraine. Versant OTAN, il donnera aussi de la voix. Car nombre de Roumains, même à l’opposé de ses opinions politiques, s’inquiètent de voir l’alliance atlantique renforcer sa base de Constanța, sur la mer Noire, plus grande encore que celle de Ramstein en Allemagne. Ils n’apprécient guère non plus la présence de 1'000 soldats français (il en est promis 5'000) sur leur territoire. Ces soutiens militaires sont vus davantage comme un danger qu’une garantie de tranquillité. </span></p> <p><span>Côté budget, ce serait le grand chambardement. Georgescu tempête contre les 6,5 milliards tout récemment votés pour l’achat de 35 avions F-35 alors que la part de l’éducation dans le budget (3,3%) est inférieure à la moyenne européenne et même à certains pays d’Afrique. Il promet de développer enfin la santé publique, très défaillante. Sans argent pour le privé, il est difficile de se soigner, les Roumains le savent trop bien. Il se tournera aussi, vu sa formation, vers la petite paysannerie qui souffre comme ailleurs. Plus que les grandes entreprises agricoles, largement aux mains de sociétés étrangères. </span></p> <p><span>Georgescu, qui a beaucoup fréquenté l’ONU et d’autres institutions internationales, qui connaît les rouages de son Etat, ne cassera pas la baraque. Mais il chahutera toutes celles où il pense défendre les intérêts de la Roumanie tels qu’il les voit. </span></p>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'choc-politique-majeur-en-roumanie', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 345, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 12, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 6864, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'La_Diseuse_de_bonne_aventure,_Caravaggio_(Louvre_INV_55)_02.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 160301, 'md5' => 'c7448f9d22e7251f4c600e5b7963e951', 'width' => (int) 1024, 'height' => (int) 746, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => '', 'description' => 'Quand les projections ne sont plus des hypothèses mais des prédictions. Les mots en disent long sur la pensée de ceux qui les prononcent.', 'author' => '', 'copyright' => 'La Diseuse de bonne aventure, Le Caravage, 1596, Musée du Louvre.', 'path' => '1589398173_la_diseuse_de_bonne_aventure_caravaggio_louvre_inv_55_02.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [] $author = 'Jacques Pilet' $description = 'La grammaire française est subtile. Au chapitre de la concordance des temps, elle donne bien du mal aux apprentis. Et voici que ces modes, au passé, au présent, au futur, à l’affirmatif, au conditionnel, se bousculent dans le déluge médiatique. Dans la discordance des temps. Apportant une confirmation spectaculaire du poids des mots sur notre perception, sur notre humeur, sur nos fantasmes. Ils peuvent embraser nos peurs, quelles qu’elles soient. L’usage du conditionnel est le plus redoutable. ' $title = 'La discordance des temps' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 512, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'coronavirus', 'slug' => 'coronavirus', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
0 Commentaire