Actuel / Virus, quarantaine et paranoïa: quand la réalité rejoint la fiction
Dans le film Contagion, de Steven Soderbergh, Jude Law interprète un blogueur conspirationniste. Allociné
Du 27 au 29 mai 2019, la chaîne américaine National Geographic programmait The Hot Zone, une minisérie en six épisodes « inspirée de faits réels ». On y découvrait comment, en 1989, deux experts épidémiologistes ont enrayé, aux abords de Washington, une fièvre Ebola importée par des singes de laboratoire.
Christian Chelebourg, Université de Lorraine
La même année, le public slave de TV3 vibrait devant la série Epidemiya, d’après le best-seller Vongozero d’Yana Vagner (2011), odyssée familiale survivaliste dans une Russie décimée par une pandémie. Le 9 janvier 2020, débutait sur TF1 la diffusion de Peur sur le lac, en trois fois deux épisodes hebdomadaires. C’est Annecy qui faisait alors face à un virus sorti d’un laboratoire suisse par une main criminelle. Presque simultanément, le 7 janvier, la chaîne canadienne TVA lançait Épidémie, histoire d’un coronavirus lâché par un furet dans les rues de Montréal – on en est au sixième des dix épisodes prévus.
Pendant ce temps, la Chine et le monde découvraient un mal du même type, apparu sur un marché de Wuhan où l’on pratiquait le commerce traditionnel d’animaux vivants. Et tandis que le public occidental redoutait de voir se réaliser un de ses divertissements à sensation, les citoyens de Wuhan, en quarantaine, dénonçaient les mensonges du régime en se référant sur les réseaux sociaux à une autre série à succès : Chernobyl de Craig Mazin, une production de HBO en cinq épisodes, diffusée aux USA entre le 6 mai et le 3 juin 2019.
On dit souvent que la réalité dépasse la fiction, et Wuhan en fournit un bel exemple ; mais on oublie que la fiction nous offre des grilles pour penser la réalité. La police chinoise, elle, l’a bien compris, qui n’a pas tardé à censurer les allusions à Chernobyl.
Quelles représentations des risques épidémiques prévalent dans les séries écofictionnelles auxquelles les tragiques événements de la métropole chinoise sont venus donner une brûlante actualité ?
De quoi a-t-on peur en matière de contamination, au tournant des années 2020 ? Si le genre est déjà ancien – puisqu’on peut au moins le faire remonter à The Cassandra Crossing de George Pan Cosmatos, en 1976 : un général américain y prenait la décision d’aiguiller vers une mort certaine un millier de voyageurs enfermés dans un train avec un activiste contaminé par une arme biologique illégale – quelles constantes, quelles évolutions relève-t-on dans ces fictions d’un genre particulier ?
On nous cache tout, on ne nous dit rien
Ce qui n’a pas changé, c’est ce procès fait à la manipulation, au secret et au cynisme d’état. On le retrouve dans Outbreak (en VF Alerte !) de Wolfgang Petersen (1995), où l’armée est prête à rayer de la carte la petite ville de Cedar Creek pour garder la maîtrise d’une souche du virus Ebola dont elle a développé l’antidote : « Ils veulent leur arme », martèle à trois reprises Dustin Hoffmann, dans le rôle du Dr Sam Daniels, pour expliquer la résolution criminelle des généraux. Onze ans plus tard, dans Containment (en VF Alerte Contagion), remake américain de la série belge néerlandophone Cordon (2014-2016), c’est l’acharnement de la recherche en biotechnologies militaires qui conduit les autorités à empiler « des mensonges pour cacher d’autres mensonges » tandis qu’Atlanta, en quarantaine, plonge dans le chaos. Pour justifier ses agissements, la représentante du département de la santé invoque la nécessité de se préparer à une attaque bioterroriste. On reconnaît dans ce storytelling la marque de la défiance et du soupçon qui président à tous les complotismes.
Entre maladresse de la directrice du Laboratoire d’Urgence Sanitaire et fatuité de l’expert en communication qu’on lui adjoint, la série québécoise Épidémie insiste sur les difficultés de la prise de parole en période de crise sanitaire. Le modèle PIT (prompt, intègre, transparent) prôné par le communicant tient plus du gadget que de la stratégie efficace. Il touche ses limites dès qu’il s’agit de diffuser les photos des trois premières victimes, toutes d’origine inuit, au risque d’alimenter les tensions communautaires. Information et communication apparaissent, au fond, inconciliables et leur confusion fait le lit des charlatans qui sévissent sur Internet.
En 2011, dans Contagion, Steven Soderbergh dressait un portrait au vitriol du blogueur Alan Krumwiede (Jude Law) qui faisait fortune en vantant les mérites naturels du forsythia contre le virus MEV-1, avant de se lancer dans une ardente campagne anti-vaccination. Dans Épidémie, c’est une mère-porteuse adepte des médecines douces qui promeut auprès de ses nombreux followers les mérites de la tisane de curcuma. C’est une des nouveautés du genre que ce procès de l’interférence néfaste des influenceurs dans les questions de santé publique. Elle met en avant tout à la fois la disqualification des discours officiels et la naïveté d’un corps social déboussolé.
L’Enfer de la quarantaine
La première victime de l’épidémie, c’est en fait le lien social. Le phénomène est bien documenté pour Ebola, comme le rappelle The Hot Zone : « Le virus […] se propage lorsque nous témoignons de l’amour, de l’attention, de l’affection, lorsque nous sommes humains », déclare le Dr Nancy Jaax devant la commission d’enquête du Congrès. Dans The Cassandra Crossing, le personnage du vieux juif Herman Kaplan permettait de développer une analogie entre le traitement des passagers du train et sa propre déportation par les nazis, non loin du pont de Cassandra. On ne saurait mieux établir que le général se livrait à un nouveau crime contre l’humanité.
Dans Gamgi (en VF Pandémie), un film sud-coréen de Kim Seong-su sorti en 2013, la déshumanisation va jusqu’à précipiter les malades avec les morts sur de gigantesques charniers où ils sont incinérés. Pour un chrétien, la vision évoque irrésistiblement les Enfers. On pourrait croire à une illustration de Dante. La déshumanisation des personnes infectées se manifeste aussi dans le croisement fréquent des écofictions épidémiologiques et des histoires de zombies. Des franchises comme Resident Evil (1998-2017) ou 28 Days Later (2002-2009) exploitent à l’envi une thématique qui rompt avec les codes du réalisme prophylactique pour mieux dramatiser la peur de l’autre inhérente à la contagion.
La crainte de la panique qui conduit systématiquement les autorités politiques à minimiser les risques, comme dans tout bon film catastrophe, s’inscrit dans cette logique. Prenant acte de l’incapacité des forces de l’ordre à maintenir la paix dans un contexte de quarantaine, elle exprime la crainte de voir ces zones abandonnées à la loi du plus fort. C’est ce qui se passe dans Containment, où les gangs les plus brutaux s’imposent, arme à la main.
Sitôt clos, sitôt replié sur lui-même, tout espace devient une hétérotopie favorisant la mise en place d’un ordre alternatif à celui des sociétés policées. Les consignes de sécurité prohibant tout contact physique sont une première marque de cette nouvelle donne qui substitue la défiance et l’hostilité à l’empathie et à la solidarité. Toutes les fraternités deviennent proprement héroïques. Dispersés, livrés à eux-mêmes, les individus se retrouvent bientôt en proie à une double violence, celle des caïds à l’intérieur et, à l’extérieur, celle des soldats chargés de faire barrage à la propagation de l’infection. Il n’y a rien d’étonnant, dès lors, à ce que la tentative d’évasion soit un topos récurrent.
David contre Goliath
À la fin de The War of the Worlds (La Guerre des Mondes), les germes pathogènes sauvaient notre planète contre les envahisseurs martiens. Ils réussissaient là où les armes les plus puissantes avaient échoué. Le roman de H.G. Wells, en 1897, se refermait sur un hymne à la sélection naturelle et aux millions d’hommes morts pour que notre espèce s’adapte à son environnement microbien. Une minisérie de la BBC en trois épisodes est venue, à l’automne 2019, rappeler ce dénouement à ceux qui l’avaient oublié. Il projetait une solidarité des formes de vie terrestre, de la plus humble à la plus développée, face à un prédateur venu d’ailleurs. Tel un Deus Ex Machina, l’infection bactérienne suggérait au narrateur un sursaut divin, au moment où ses créatures étaient menacées de disparaître. Les temps ont bien changé.
Le sorcier du village frappé par Ebola au début d’Outbreak met en cause la déforestation : l’épidémie serait la punition infligée aux hommes pour avoir réveillé les dieux et provoqué leur colère. Ainsi teinte-t-il d’écologie une conception expiatoire de la maladie, qui a longtemps prévalu dans l’Occident chrétien. La théorie soutenue en conclusion de The Hot Zone renchérit encore sur le sens à donner aux virus qui menacent non seulement l’Afrique insalubre mais les plus riches de nos métropoles :
« L’émergence du VIH, d’Ebola et de nombreux autres agents infectieux semble être une conséquence naturelle de l’empiétement de l’humanité sur des environnements auparavant non perturbés. On pourrait dire que, cette fois, c’est le système immunitaire de la Terre qui a identifié son agent pathogène le plus destructeur : l’être humain. »
Les mutations responsables de la dangerosité croissante de ces « monstres », comme les appelle le Professeur Wade Carter, seraient la conséquence directe de leur adaptation à de nouveaux milieux. La perspective allie l’évolutionnisme de Wells à l’animisme du griot d’Outbreak, la génétique à l’hypothèse Gaïa par laquelle James Lovelock, en 1979, identifiait la planète à un organisme vivant. Elle spiritualise la science pour mieux éveiller notre conscience écologique à une époque où l’on ne peut plus croire, comme H.G. Wells, à la bienveillance de la nature à notre égard.
Le général Billy Ford, dans Outbreak, reproche à l’épidémiologiste Sam Daniels son « désir morbide d’affronter la fin du monde ». Sans doute conviendrait-il d’étendre la remontrance à tous les amateurs de ces fictions proprement écologiques, puisqu’elles resituent l’homme dans son environnement, lui assignant la place d’un fragile Goliath menacé par la fronde agile de David.
Christian Chelebourg, Professeur de Littérature française et Littérature de jeunesse, Université de Lorraine
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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On reconnaît dans ce storytelling la marque de la défiance et du soupçon qui président à tous les complotismes.</p> <p>Entre maladresse de la directrice du Laboratoire d’Urgence Sanitaire et fatuité de l’expert en communication qu’on lui adjoint, la série québécoise <em>Épidémie</em> insiste sur les difficultés de la prise de parole en période de crise sanitaire. Le modèle PIT (prompt, intègre, transparent) prôné par le communicant tient plus du gadget que de la stratégie efficace. Il touche ses limites dès qu’il s’agit de diffuser les photos des trois premières victimes, toutes d’origine inuit, au risque d’alimenter les tensions communautaires. Information et communication apparaissent, au fond, inconciliables et leur confusion fait le lit des charlatans qui sévissent sur Internet.</p> <p>En 2011, dans <em>Contagion</em>, Steven Soderbergh dressait un portrait au vitriol du blogueur Alan Krumwiede (Jude Law) qui faisait fortune en vantant les mérites naturels du forsythia contre le virus MEV-1, avant de se lancer dans une ardente campagne anti-vaccination. Dans <em>Épidémie</em>, c’est une mère-porteuse adepte des médecines douces qui promeut auprès de ses nombreux followers les mérites de la tisane de curcuma. C’est une des nouveautés du genre que ce procès de l’interférence néfaste des influenceurs dans les questions de santé publique. 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On ne saurait mieux établir que le général se livrait à un nouveau crime contre l’humanité.</p> <p>Dans <em>Gamgi</em> (en VF <em>Pandémie</em>), un film sud-coréen de Kim Seong-su sorti en 2013, la déshumanisation va jusqu’à précipiter les malades avec les morts sur de gigantesques charniers où ils sont incinérés. Pour un chrétien, la vision évoque irrésistiblement les Enfers. On pourrait croire à une illustration de Dante. La déshumanisation des personnes infectées se manifeste aussi dans le croisement fréquent des écofictions épidémiologiques et des histoires de zombies. 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Les temps ont bien changé.</p> <p>Le sorcier du village frappé par Ebola au début d’<em>Outbreak</em> met en cause la déforestation : l’épidémie serait la punition infligée aux hommes pour avoir réveillé les dieux et provoqué leur colère. Ainsi teinte-t-il d’écologie une conception expiatoire de la maladie, qui a longtemps prévalu dans l’Occident chrétien. La théorie soutenue en conclusion de <em>The Hot Zone</em> renchérit encore sur le sens à donner aux virus qui menacent non seulement l’Afrique insalubre mais les plus riches de nos métropoles :</p> <blockquote> <p>« L’émergence du VIH, d’Ebola et de nombreux autres agents infectieux semble être une conséquence naturelle de l’empiétement de l’humanité sur des environnements auparavant non perturbés. 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C’est Annecy qui faisait alors <a href="https://www.youtube.com/watch?v=6n_ChzAcVQk">face à un virus</a> sorti d’un laboratoire suisse par une main criminelle. Presque simultanément, le 7 janvier, la chaîne canadienne <a href="https://www.tvanouvelles.ca/2019/11/25/premieres-images-haletantes-du-suspense-epidemie">TVA lançait <em>Épidémie</em></a>, histoire d’un coronavirus lâché par un furet dans les rues de Montréal – on en est au sixième des dix épisodes prévus.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/fPJtuu_e10M?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Pendant ce temps, la Chine et le monde découvraient un mal du même type, apparu sur un marché de Wuhan où l’on pratiquait le commerce traditionnel d’animaux vivants. Et tandis que le public occidental redoutait de voir se réaliser un de ses divertissements à sensation, les citoyens de Wuhan, en quarantaine, <a href="https://www.washingtonpost.com/world/2020/02/12/chinas-chernobyl-coronavirus-outbreak-leads-loaded-metaphor/">dénonçaient les mensonges</a> du régime en <a href="https://qz.com/1791611/wuhan-coronavirus-chinese-people-channel-anger-through-chernobyl/">se référant sur les réseaux sociaux</a> à une autre série à succès : <em>Chernobyl</em> de Craig Mazin, une production de HBO en cinq épisodes, diffusée aux USA entre le 6 mai et le 3 juin 2019.</p> <p>On dit souvent que la réalité dépasse la fiction, et Wuhan en fournit un bel exemple ; mais on oublie que la fiction nous offre des grilles pour penser la réalité. La police chinoise, elle, l’a bien compris, qui <a href="https://www.cnews.fr/monde/2020-02-11/coronavirus-une-epidemie-de-censure-en-chine-926426">n’a pas tardé à censurer</a> les allusions à <em>Chernobyl</em>.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/skCiDK542aM?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Quelles représentations des risques épidémiques prévalent dans les séries <a href="https://www.fabula.org/actualites/c-chelebourg-les-ecofictions-mythologies-de-la-fin-du-monde_50423.php">écofictionnelles</a> auxquelles les tragiques événements de la métropole chinoise sont venus donner une brûlante actualité ?</p> <p>De quoi a-t-on peur en matière de contamination, au tournant des années 2020 ? Si le genre est déjà ancien – puisqu’on peut au moins le faire remonter à <a href="https://www.youtube.com/watch?v=aa8vtzUTvh0"><em>The Cassandra Crossing</em></a> de George Pan Cosmatos, en 1976 : un général américain y prenait la décision d’aiguiller vers une mort certaine un millier de voyageurs enfermés dans un train avec un activiste contaminé par une arme biologique illégale – quelles constantes, quelles évolutions relève-t-on dans ces fictions d’un genre particulier ?</p> <h3>On nous cache tout, on ne nous dit rien</h3> <p>Ce qui n’a pas changé, c’est ce procès fait à la manipulation, au secret et au cynisme d’état. On le retrouve dans <em>Outbreak</em> (en VF <em>Alerte !</em>) de Wolfgang Petersen (1995), où l’armée est prête à rayer de la carte la petite ville de Cedar Creek pour garder la maîtrise d’une souche du virus Ebola dont elle a développé l’antidote : « Ils veulent leur arme », martèle à trois reprises Dustin Hoffmann, dans le rôle du Dr Sam Daniels, pour expliquer la résolution criminelle des généraux. Onze ans plus tard, dans <em>Containment</em> (en VF <em>Alerte Contagion</em>), remake américain de la série belge néerlandophone <em>Cordon</em> (2014-2016), c’est l’acharnement de la recherche en biotechnologies militaires qui conduit les autorités à empiler « des mensonges pour cacher d’autres mensonges » tandis qu’Atlanta, en quarantaine, plonge dans le chaos. Pour justifier ses agissements, la représentante du département de la santé invoque la nécessité de se préparer à une attaque bioterroriste. On reconnaît dans ce storytelling la marque de la défiance et du soupçon qui président à tous les complotismes.</p> <p>Entre maladresse de la directrice du Laboratoire d’Urgence Sanitaire et fatuité de l’expert en communication qu’on lui adjoint, la série québécoise <em>Épidémie</em> insiste sur les difficultés de la prise de parole en période de crise sanitaire. Le modèle PIT (prompt, intègre, transparent) prôné par le communicant tient plus du gadget que de la stratégie efficace. Il touche ses limites dès qu’il s’agit de diffuser les photos des trois premières victimes, toutes d’origine inuit, au risque d’alimenter les tensions communautaires. Information et communication apparaissent, au fond, inconciliables et leur confusion fait le lit des charlatans qui sévissent sur Internet.</p> <p>En 2011, dans <em>Contagion</em>, Steven Soderbergh dressait un portrait au vitriol du blogueur Alan Krumwiede (Jude Law) qui faisait fortune en vantant les mérites naturels du forsythia contre le virus MEV-1, avant de se lancer dans une ardente campagne anti-vaccination. Dans <em>Épidémie</em>, c’est une mère-porteuse adepte des médecines douces qui promeut auprès de ses nombreux followers les mérites de la tisane de curcuma. C’est une des nouveautés du genre que ce procès de l’interférence néfaste des influenceurs dans les questions de santé publique. Elle met en avant tout à la fois la disqualification des discours officiels et la naïveté d’un corps social déboussolé.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/9Srf0bR5cpM?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <h3>L’Enfer de la quarantaine</h3> <p>La première victime de l’épidémie, c’est en fait le lien social. Le phénomène est bien documenté pour Ebola, comme le rappelle <em>The Hot Zone</em> : « Le virus […] se propage lorsque nous témoignons de l’amour, de l’attention, de l’affection, lorsque nous sommes humains », déclare le Dr Nancy Jaax devant la commission d’enquête du Congrès. Dans <em>The Cassandra Crossing</em>, le personnage du vieux juif Herman Kaplan permettait de développer une analogie entre le traitement des passagers du train et sa propre déportation par les nazis, non loin du pont de Cassandra. On ne saurait mieux établir que le général se livrait à un nouveau crime contre l’humanité.</p> <p>Dans <em>Gamgi</em> (en VF <em>Pandémie</em>), un film sud-coréen de Kim Seong-su sorti en 2013, la déshumanisation va jusqu’à précipiter les malades avec les morts sur de gigantesques charniers où ils sont incinérés. Pour un chrétien, la vision évoque irrésistiblement les Enfers. On pourrait croire à une illustration de Dante. La déshumanisation des personnes infectées se manifeste aussi dans le croisement fréquent des écofictions épidémiologiques et des histoires de zombies. Des franchises comme <em>Resident Evil</em> (1998-2017) ou <em>28 Days Later</em> (2002-2009) exploitent à l’envi une thématique qui rompt avec les codes du réalisme prophylactique pour mieux dramatiser la peur de l’autre inhérente à la contagion.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/6H2IEtNBk4M?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>La crainte de la panique qui conduit systématiquement les autorités politiques à minimiser les risques, comme dans tout bon film catastrophe, s’inscrit dans cette logique. Prenant acte de l’incapacité des forces de l’ordre à maintenir la paix dans un contexte de quarantaine, elle exprime la crainte de voir ces zones abandonnées à la loi du plus fort. C’est ce qui se passe dans <em>Containment</em>, où les gangs les plus brutaux s’imposent, arme à la main.</p> <p>Sitôt clos, sitôt replié sur lui-même, tout espace devient une <a href="http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/heterotopie">hétérotopie</a> favorisant la mise en place d’un ordre alternatif à celui des sociétés policées. Les consignes de sécurité prohibant tout contact physique sont une première marque de cette nouvelle donne qui substitue la défiance et l’hostilité à l’empathie et à la solidarité. Toutes les fraternités deviennent proprement héroïques. Dispersés, livrés à eux-mêmes, les individus se retrouvent bientôt en proie à une double violence, celle des caïds à l’intérieur et, à l’extérieur, celle des soldats chargés de faire barrage à la propagation de l’infection. Il n’y a rien d’étonnant, dès lors, à ce que la tentative d’évasion soit un topos récurrent.</p> <h3>David contre Goliath</h3> <p>À la fin de <em>The War of the Worlds</em> (<em>La Guerre des Mondes</em>), les germes pathogènes sauvaient notre planète contre les envahisseurs martiens. Ils réussissaient là où les armes les plus puissantes avaient échoué. Le roman de H.G. Wells, en 1897, se refermait sur un hymne à la sélection naturelle et aux millions d’hommes morts pour que notre espèce s’adapte à son environnement microbien. Une minisérie de la BBC en trois épisodes est venue, à l’automne 2019, rappeler ce dénouement à ceux qui l’avaient oublié. Il projetait une solidarité des formes de vie terrestre, de la plus humble à la plus développée, face à un prédateur venu d’ailleurs. Tel un <em>Deus Ex Machina</em>, l’infection bactérienne suggérait au narrateur un sursaut divin, au moment où ses créatures étaient menacées de disparaître. Les temps ont bien changé.</p> <p>Le sorcier du village frappé par Ebola au début d’<em>Outbreak</em> met en cause la déforestation : l’épidémie serait la punition infligée aux hommes pour avoir réveillé les dieux et provoqué leur colère. Ainsi teinte-t-il d’écologie une conception expiatoire de la maladie, qui a longtemps prévalu dans l’Occident chrétien. La théorie soutenue en conclusion de <em>The Hot Zone</em> renchérit encore sur le sens à donner aux virus qui menacent non seulement l’Afrique insalubre mais les plus riches de nos métropoles :</p> <blockquote> <p>« L’émergence du VIH, d’Ebola et de nombreux autres agents infectieux semble être une conséquence naturelle de l’empiétement de l’humanité sur des environnements auparavant non perturbés. 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Wells, à la bienveillance de la nature à notre égard.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/pW-ZHlM3RxI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le général Billy Ford, dans <em>Outbreak</em>, reproche à l’épidémiologiste Sam Daniels son « désir morbide d’affronter la fin du monde ». Sans doute conviendrait-il d’étendre la remontrance à tous les amateurs de ces fictions proprement écologiques, puisqu’elles resituent l’homme dans son environnement, lui assignant la place d’un fragile Goliath menacé par la fronde agile de David.<img src="https://counter.theconversation.com/content/132027/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <p> </p> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/christian-chelebourg-344192">Christian Chelebourg</a>, Professeur de Littérature française et Littérature de jeunesse, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-de-lorraine-2158">Université de Lorraine</a></em></span></h4> <h4>Cet article est republié à partir de <a href="https://theconversation.com">The Conversation</a> sous licence Creative Commons. 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Cette déclaration est catégorique : « La guerre non provoquée et injustifiable de la Russie contre l’Ukraine, soutenue par le gouvernement biélorusse, est répugnante et constitue une violation flagrante de ses obligations internationales. » Ainsi, du point de vue sportif et diplomatique, la Russie se retrouve isolée.</p> <h3>La création d’un nouvel ordre mondial du sport ?</h3> <p>Dans les paroles et les actions, le pouvoir russe privilégie depuis le début de l’invasion la création d’un pôle sportif alternatif à l’échelle mondiale pour contrer les institutions sportives internationales traditionnelles telles que le CIO ou la Fifa.</p> <p>En pratique, cela impliquerait de se passer du sport mondial, de le remplacer ou de rivaliser avec lui. En Russie, par exemple, l’idée de diviser le mouvement olympique gagne du terrain. Il s’agirait de séparer les Jeux en deux parties : à l’Ouest, les Jeux occidentaux, et à l’Est, les Jeux russes « traditionnels ». 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Concomitante à une dynamique plus générale de désoccidentalisation du monde, cette influence dépasse très largement le cadre sportif.</p> <h3>Le sport ukrainien, c’est la guerre avec les balles</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, pour Volodymyr Zelensky et l’Ukraine, le sport, c’est la <a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/culturesmonde/le-sport-c-est-la-guerre-les-fusils-en-moins-g-orwell-1945-2-4-la-guerre-un-sport-comme-les-autres-7282852">guerre avec les balles</a>. En effet, à l’heure du conflit russo-ukrainien, le domaine sportif en Ukraine a subi une transformation significative.</p> <p>Initialement, au lendemain de l’invasion et sur une période de moins de deux mois, les autorités nationales ont suspendu l’ensemble des activités sportives en Ukraine. L’accent était alors mis sur l’effort de guerre, et les installations sportives ont été utilisées par les militaires ukrainiens comme bases de repli ou de déploiement. Cela explique pourquoi les installations sportives, telles que les stades ou les gymnases, sont souvent la cible des forces russes, car elles pourraient potentiellement abriter des unités ukrainiennes entières.</p> <p>Par la suite, lorsque l’armée russe a commencé à faire du surplace voire à reculer sur le terrain, le secteur sportif ukrainien a pris une nouvelle orientation. Certains clubs de football ont obtenu la permission de jouer des matchs de charité à l’étranger, malgré la loi martiale interdisant aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le territoire. Ces matchs visaient à sensibiliser à la cause ukrainienne. De même, les athlètes en préparation pour d’importantes compétitions ont pu s’entraîner à l’étranger.</p> <p>Par exemple, l’équipe nationale de football a été autorisée à s’entraîner en Slovénie pendant un mois en mai 2022 en vue des qualifications pour la Coupe du monde de football 2022 au Qatar. Ainsi, le soft power sportif a contribué symboliquement à l’effort de guerre. Les autorités estimaient qu’un athlète ukrainien était plus utile sur le terrain sportif que sur le front militaire. Selon elles, il offrait un double avantage en donnant à l’Ukraine une visibilité internationale et en pouvant potentiellement rehausser le moral des troupes déployées sur le terrain. Cette dimension ne doit pas être sous-estimée : une victoire sportive pour un athlète ukrainien procurait aux soldats, qui suivaient régulièrement les matchs et les résultats, un certain espoir et un regain de moral.</p> <p>À partir de la mi-juin 2022, le sport à l’échelle nationale a progressivement retrouvé sa place, bien que dans des conditions exceptionnelles. Par exemple, la Première Ligue ukrainienne de football a obtenu l’autorisation de débuter la saison 2022-2023 fin août. Toutefois, les règles ont été adaptées à la situation du moment. Les spectateurs ne sont plus autorisés à assister aux matchs, et ceux-ci nécessitent une autorisation systématique de l’administration militaire pour avoir lieu. Si une alerte de raid aérien potentiel retentit dans un rayon de moins de 500 mètres, le match est interrompu et les joueurs se réfugient dans les vestiaires, ce qui se produit régulièrement. Après un an et demi de guerre, aucun footballeur ukrainien n’a été blessé. Cependant, certains matchs ont duré plus de cinq heures au total.</p> <p>Paradoxalement, l’Ukraine continue de participer activement aux événements sportifs européens et mondiaux. Chaque compétition internationale offre l’opportunité aux autorités de promouvoir les intérêts du pays dans un contexte de guerre. De plus, certains clubs ukrainiens sont accueillis par les alliés géopolitiques les plus proches de l’Ukraine. Par exemple, le Dynamo Kyiv s’entraîne et joue certains de ses matchs à Cracovie, en Pologne. Dnipro, quant à lui, joue et s’entraîne à Košice, en Slovaquie, de manière permanente. En général, de nombreux athlètes et entraîneurs ukrainiens, actifs ou non, ont choisi de rejoindre le front dans l’est de l’Ukraine, mettant leur carrière en suspens. Le cas emblématique est peut-être celui de Yuriy Vernydub, entraîneur ukrainien du Sheriff Tiraspol, qui est parti au front dès le lendemain de l’invasion. Il est important de noter que ces professionnels du sport proviennent souvent de divisions sportives moins importantes. En effet, les athlètes de renom préfèrent généralement contribuer à l’effort de guerre d’un point de vue sportif et symbolique.</p> <p>Le cas des supporters des clubs ukrainiens est également notable. Depuis 2014 et surtout depuis l’invasion russe en Ukraine, de nombreux ultras ont rejoint le front pour combattre ensemble, mettant de côté leur rivalité sportive. En temps de paix rivaux, les supporters du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kyiv combattent ensemble contre leur ennemi commun.</p> <h3>La stratégie politique et sportive de Volodymyr Zelensky après l’invasion russe</h3> <p>Depuis le 24 février 2022, la stratégie internationale de Volodymyr Zelensky s’est intensifiée dans le domaine sportif, trouvant écho dans l’espace médiatique mondial. Les ministères, les organisations privées et le comité olympique ukrainien, tous les organes politiques, économiques et sportifs du pays sont mobilisés pour transmettre un message : l’exclusion de la Russie doit durer tant que l’invasion se poursuit.</p> <figure><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/YQiSJ3AO5CI?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe></figure> <p>Le hashtag #boycottrussiansport en est devenu le symbole. De manière concrète, les arguments ukrainiens peuvent être résumés en cinq points. La Russie devrait être exclue des événements sportifs mondiaux et des Jeux olympiques de Paris 2024 car elle est un État envahisseur et terroriste ; les athlètes russes sont de quelque manière liés à l’État russe ou à l’armée russe ; le régime de Vladimir Poutine exploite le sport à des fins de propagande ; dans de telles conditions, l’équité des compétitions sportives (Jeux olympiques, Coupe du monde, etc.) ne peut être maintenue ; les athlètes ukrainiens perdent la vie au front ou ne peuvent pas s’entraîner convenablement pour les grandes compétitions internationales, par conséquent la Russie et la Biélorussie ne devraient pas être autorisés à y participer.</p> <p>Pour diffuser ces arguments, le gouvernement ukrainien utilise divers canaux. Tout comme Volodymyr Zelensky utilise son smartphone pour communiquer avec différentes générations, les principaux porte-parole du sport ukrainien exploitent les canaux et les codes contemporains pour diffuser leur message. Les réseaux sociaux tels que TikTok, Facebook ou Instagram sont fréquemment utilisés pour diffuser des propos politiques liés au sport. On peut souvent voir circuler des vidéos de quelques secondes transmettant un message percutant. Par exemple, l’une de ces vidéos virales montre un athlète russe lançant un javelot dans les airs. Le javelot se transforme ensuite en obus, suit la trajectoire de l’athlète et finit par s’écraser sur un bâtiment ukrainien. Un message s’affiche alors à l’écran : « Boycott Russian Sport. »</p> <h4 style="text-align: center;"><a href="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/592021/original/file-20240503-16-h8q7b1.jpeg?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=237&fit=clip" alt="" /></a></h4> <h4 style="text-align: center;"><em><span>Ces extraits sont issus de « La Guerre du sport. Une nouvelle géopolitique » de Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan, qui vient de paraître aux éditions Tallandier.</span></em></h4> <p>En général, tous les médias sont utilisés par l’Ukraine pour défendre ses intérêts. Par exemple, le site web du ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports est en ukrainien, mais une bannière en gras et en anglais apparaît en haut de la page, indiquant : <a href="https://mms.gov.ua/russian-and-belarusian-athletes-who-support-the-war-in-ukraine">« Russian and Belarusian athletes who support the war in Ukraine. »</a> la bannière, les internautes ont accès à une liste d’athlètes russes et biélorusses soutenant officiellement l’invasion russe en Ukraine. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/geopolitique-du-sport-laffrontement-entre-la-russie-et-lukraine-229262">article original</a>.</h4> <h4><em>Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport et membre associé du Centre de Recherches Pluridisciplinaires Multilingues (CRPM) à l’université Paris-Nanterre, et Jean-Baptiste Guégan, expert en géopolitique du sport et enseignant à Sciences Po Paris, viennent de publier aux éditions Tallandier</em> <a href="https://www.tallandier.com/livre/la-guerre-du-sport/">La Guerre du Sport, une nouvelle géopolitique</a>, <em>un ouvrage complet qui met en lumière l’influence des grands enjeux internationaux sur un un monde du sport à l’apolitisme de plus en plus illusoire. 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Il y voyait un moyen efficace de lutter contre les maladies dues à une carence en vitamine A, très répandues en Asie du Sud-Est et qui peuvent entraîner la cécité, voire la mort. Potrykus était alors loin de se douter qu'un tribunal philippin retoquerait son invention un an et demi après son autorisation.</p> <h3>Syngenta acquiert des droits de brevet</h3> <p>La route a été longue jusqu'à la première récolte du riz doré: en 1999 déjà, Potrykus et son collègue Peter Beyer avaient présenté un prototype. Celui-ci contenait des gènes de jonquille qui produisaient de la provitamine A dans le grain de riz et le faisaient ainsi briller d'un jaune doré. En 2005, les chercheurs avaient développé une deuxième variante en collaboration avec le géant de l'agroalimentaire Syngenta. 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En effet, le corps humain n'utiliserait la provitamine A que s'il dispose de suffisamment de graisse, ce qui, selon Greenpeace, n'est souvent pas le cas chez ces personnes. De plus, il y aurait un risque que le riz génétiquement modifié, une fois introduit dans le champ, se reproduise de manière autonome, se propage et contamine ainsi d'autres variétés de riz. En raison de ces doutes, il a fallu attendre 16 ans de plus pour que les autorités philippines en charge de la biosécurité donnent finalement le feu vert à la culture du riz doré en 2021.</p> <h3>Le tribunal révoque l’autorisation</h3> <p>Mais aujourd'hui, une nouvelle décision de justice met déjà un frein à la propagation de la variété de riz transgénique. Ainsi, une Cour d'appel philippine a révoqué l'autorisation le 17 avril dernier en se référant au principe de précaution: «En l'absence de consensus scientifique sur la sécurité du riz doré, il ne devrait plus être cultivé à des fins commerciales». 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1 Commentaire
@kajagoogoo 27.11.2021 | 12h55
«moins "fin des temps" mais plus dans l'air du temps, "bienvenue à Gattaca" ne s'attaque pas à l'évolution d'un virus mais traite plutôt la ségrégation des "invalidés" vis-à-vis des "génétiquement modifiés". Dans la même thématique on trouve des séries comme "Dark Angel" qui dans le fond, traite des questions politiques et sociales.
Cette thématique ostentatoire dans la littérature et le cinéma semble avoir anticipé la manière d'agir, les bonnes pratiques et les décisions des dirigeants (le côté anticipation). Ou faut-il retourner le problème et constater que la prise de décisions de nos dirigeants est orientée par ces dystopies sans effort de discernement.»