Actuel / Un chien de garde américain dans l'armée suisse
Une enquête de Republik révèle l'étendue de la dépendance technologique de l'armée suisse vis-à-vis des Etats-Unis. Un technicien de maintenance travaille sur un F/A-18. © US Air Force
La Suisse est-elle au moins un État souverain en matière de sécurité? Cette enquête révèle que deux officiers américains sont stationnés à Dübendorf (ZH), où se trouve un aérodrome militaire. Leur mission: s'assurer que les avions de chasse et autres armements américains servent les intérêts de leur pays.
Une enquête d'Eva Novak, parue chez nos confrères alémaniques de Republik le 21 septembre.
Kyle Wilson n'est pas un gros bonnet de l'armée de l'air américaine. Il n'est que Master Sergeant (adjudant-chef) au 56ème escadron aérien de maintenance de l’équipement. Technicien de maintenance aéronautique, il s’assure du bon fonctionnement de la flotte.
Néanmoins, les États-Unis lui ont récemment décerné une médaille, le «2018 Air Force International Affairs Excellence Award», en reconnaissance de ses actions dans le conflit entre l'Inde et le Pakistan, lorsque l'armée de l'air pakistanaise a abattu deux avions de chasse indiens au-dessus de la partie indienne du Cachemire, le 27 février 2019, avec ses chasseurs F-16 de fabrication américaine.
Cette distinction ne récompense pourtant pas ses efforts pour instaurer la paix entre deux Etats ennemis depuis des décennies. Wilson a rendu un service exceptionnel à son pays d'origine en tant qu'officier de coopération en matière de sécurité, pour protéger des regards étrangers la technologie américaine installée dans les F-16. Comment exactement, cela n'a pas été précisé.
On ignore généralement que des «Security Cooperation Officers» (SCO) américains, comme Kyle Wilson, sont également à l'œuvre en Suisse. Au nombre de deux, selon les informations de Republik confirmées par le Département fédéral de la Défense. Cependant, au sein des forces armées suisses, ils ne sont pas appelés SCO comme aux États-Unis, mais «gardiens» (en allemand: Wächter beziehungsweise Hüter). Parce que leurs partenaires suisses ne considèrent pas leur présence comme relevant de la «coopération», mais comme une surveillance. Tout un programme.
Lire aussi: Comment les Américains inspectent l'armée suisse
Un accès complet aux codes sources
En effet, si les pilotes de chasse suisses veulent utiliser leurs F/A-18 pour abattre un Sidewinder, un missile guidé à courte portée à commande infrarouge, «ils doivent d'abord demander la permission», selon une source interne des Forces aériennes suisses.
Lorsque les pilotes de F/A-18 suisses s'exercent au-dessus de la mer du Nord avec des membres des forces aériennes d'autres pays, par exemple, ils doivent indiquer quel missile, avec quel numéro de série, ils ont l'intention de tirer.
Afin de ne pas en révéler plus que nécessaire aux inspecteurs américains, les Suisses font donc preuve d’ingéniosité. Le Tages-Anzeiger a récemment décrit une inspection des missiles de défense sol-air Stinger: les Américains ont été conduits au dépôt dans un bus VW de l'armée suisse, dont «les vitres latérales et arrière (...) étaient recouvertes d'un film noir opaque», afin que les hôtes, qui n’étaient pas vraiment les bienvenus, ne puissent pas suivre le trajet.
Depuis de nombreuses années, on spécule sur la dépendance technique de l'armée suisse vis-à-vis des Etats-Unis. On sait depuis longtemps que seul le fabricant américain Boeing a un accès complet aux codes sources du logiciel pour ses avions de chasse F/A-18. Les mises à jour de ce logiciel sont toujours effectuées par les techniciens du fournisseur; les techniciens suisses ne sont même pas autorisés à regarder. Ce n'est plus non plus un secret que le système de navigation militaire ne fonctionne qu'avec un code fourni par les services secrets américains...
Les médias font état de ces dépendances chaque fois qu'un nouveau contrat d'armement de plusieurs milliards de dollars est sur le point d'être conclu. Tout comme l'accord de 6 milliards de francs suisses pour l’achat d’avions de chasse, que les deux avionneurs américains Lockheed Martin avec le F-35 et Boeing avec le F/A-18 Super Hornet, essaient d’emporter. Ces rumeurs, bien fondées, sont surtout répandues par les rivaux de Boeing et Lockheed Martin, qui tentent de discréditer la concurrence américaine.
Dans le cas présent, on suppose cependant que les deux concurrents européens, Airbus (pour l’Eurofighter) et Dassault (Rafale), retiennent leurs attaques pour préserver leur image, au cas où. Car seul le principe de l’achat d’avions de combat est soumis au vote des citoyens suisses le 27 septembre, pas le type d’avion qui sera finalement acquis, si le oui l’emporte.
«Si nous sommes menacés, notre neutralité s’effondre»
D'autant plus que les avions européen et français ne sont pas non plus exempts de technologie américaine — et on peut donc se demander s'ils ne sont pas également soumis au contrôle de l'armée américaine. L'Eurofighter et le Rafale utilisent eux aussi le standard de données tactiques Liaison 16, de l’OTAN, le système chiffré d'identification ami-ennemi de l’IFF (Identification Friend or Foe) et le canal GPS militaire. Cela signifie qu'ils sont dépendants des clés de codage américaines. Sans le «code Yankee» pour le système GPS, par exemple, les avions de chasse ne peuvent être utilisés que de façon très limitée et sont aveugles par mauvais temps ou de nuit.
De toutes les façons, dans l’éventualité d’un conflit, il est certain que la Suisse n’agirait pas de manière autonome, mais chercherait à collaborer avec des États dont les intérêts sont similaires. «Si nous sommes menacés, notre neutralité s’effondre», comme l'a récemment déclaré Bernhard Müller, commandant des Forces aériennes. La Suisse a déjà exercé sa capacité de coopération dans le cadre du Partenariat pour la paix, dont elle est membre depuis 1996. Il s'agit d'un instrument de coopération entre l'OTAN et ses pays partenaires.
Depuis deux décennies, une légende préoccupe les politiques suisses. Celle d’un «interrupteur marche/arrêt» qu’il suffirait à «l’Oncle Sam» d’actionner pour rendre inutilisable un avion de chasse ou un missile de l’armée suisse. Lors de la guerre en Irak, en 2003, le Conseiller national UDC de Thurgovie Alexander Baumann a voulu éclaircir ce point, savoir s’il était vrai que, pour des raisons techniques, les Forces aériennes suisses ne pouvaient «prendre aucune mesure contre d'éventuelles violations de l'espace aérien par l’US Air Force».
Plus récemment, c’est la gauche qui s’en est mêlée: «Les États-Unis peuvent faire décoller nos avions à réaction en appuyant sur un bouton. Ou ne pas nous laisser décoller s'ils ne le veulent pas», a affirmé la conseillère nationale PS zurichoise Priska Seiler Graf.
Le DDPS a émis à cela des démentis plus ou moins fermes. «Les forces aériennes peuvent garantir la préservation de notre souveraineté, quelle que soit l'origine des avions qui tentent d'utiliser l'espace aérien suisse sans autorisation», a répondu Samuel Schmid, alors ministre de la défense, en 2003, à la question d'Alexander Baumann.
Sa successeure Viola Amherd a récemment déclaré qu'elle ne disposait d’aucune preuve arguant que la dépendance vis-à-vis des deux avions de chasse américains était plus importante que vis-à-vis des deux fournisseurs européens. Une «commande à distance depuis l'étranger est exclue, elle l’est déjà avec le F/A-18 d'aujourd'hui et le sera aussi avec le nouveau chasseur».
Les Etats-Unis protègent leurs intérêts
Interrogé par Republik sur la présence de «gardiens» américains en Suisse, le chef de la communication du DDPS Renato Kalbermatten a confirmé qu'il y avait bien deux «prestataires de services» de ce type. Ces derniers sont stationnés à Dübendorf, le premier depuis 2006, mais, assure M. Kalbermatten, ils n'ont «aucune influence ni connaissance concernant les opérations des Forces aériennes suisses». Leur tâche, poursuit-il, consiste à «soutenir l'armée suisse dans les domaines techniques et logistiques de la communication vocale et des données sécurisées, ce qui permet la coopération avec d'autres forces armées en accordant une attention particulière à la cybersécurité». Rien d’autre, selon M. Kalbermatten.
Les Etats-Unis sont beaucoup moins avares d'informations. Surtout le lieutenant général Charles Hooper. Cet homme sympathique et corpulent, qui était jusqu'à récemment à la tête de l'Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité (DSCA), explique en quoi consistait son rôle dans des vidéos Youtube à cœur ouvert. Le programme «Golden Sentry» est particulièrement intéressant. Selon M. Hooper, ce programme est conçu pour protéger la sécurité nationale et est imposé, par la loi américaine, à tous les équipements et services militaires américains, depuis les simples fusils jusqu’aux avions de chasse. Les SCO du monde entier veillent à ce que cette exigence soit respectée; pas seulement pour des raisons de sécurité, comme l’explique Hooper dans une autre vidéo, mais aussi pour protéger les intérêts politiques des Etats-Unis à l’étranger.
Pour certains équipements, les officiers de coopération «gardiens» effectuent des inspections régulières et des inventaires de numéros de série. Ils s’assurent que le matériel est toujours en service et qu’il est réellement utilisé aux fins pour lesquelles il a été vendu par les Etats-Unis. Cette clause, selon Hooper, est contractuelle et formalisée par une «lettre d’offre et d’acceptation» lors de l’achat d’équipement militaire par une puissance étrangère. Sont particulièrement surveillés les missiles sol-air à courte portée Stinger et les missiles air-air guidés par infrarouge AIM-9X Sidewinder et Amraam, armements que possède l’armée suisse.
Et qui paie? Les Suisses
La frénésie de contrôle des Etats-Unis est, dans une certaine mesure, compréhensible. D’autres Etats, dont la Suisse, ont des pratiques similaires: le Secrétariat d’Etat à l’économie est, par exemple, chargé de vérifier si le matériel militaire exporté se trouve toujours chez le destinataire officiellement déclaré.
Pour mémoire, lors de l’offensive américaine en Afghanistan, en 2001, les talibans avaient tiré des missiles Stinger sur des avions américains, missiles fournis à l’origine par la CIA aux moudjahidines afghans pour combattre les Soviétiques en 1979-1989.
L’étendue de ce contrôle, en revanche, est moins bien comprise et acceptée. Dans pas moins de 146 pays où sont présents les officiers de coopération américains, toute violation de contrat est communiquée au Département de la Défense à Washington mais aussi au Département d’Etat (c’est-à-dire au ministère des Affaires étrangères).
Et, le lieutenant général Charles Hooper le sait bien, rien de tout cela n’est gratuit. Sauf pour les contribuables américains: c’est au client qu’il revient de payer tous les frais. Le DDPS le confirme, au moins indirectement. Lorsqu'on lui demande qui paie les salaires des SCO, M. Kalbermatten répond que les deux hommes travaillent pour l'État américain sur une base contractuelle. Et que «les services correspondants sont contractuellement convenus entre la Suisse et les États-Unis».
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Ce n'est plus non plus un secret que le système de navigation militaire ne fonctionne qu'avec un code fourni par les services secrets américains...</p> <p>Les médias font état de ces dépendances chaque fois qu'un nouveau contrat d'armement de plusieurs milliards de dollars est sur le point d'être conclu. Tout comme l'accord de 6 milliards de francs suisses pour l’achat d’avions de chasse, que les deux avionneurs américains Lockheed Martin avec le F-35 et Boeing avec le F/A-18 Super Hornet, essaient d’emporter. Ces rumeurs, bien fondées, sont surtout répandues par les rivaux de Boeing et Lockheed Martin, qui tentent de discréditer la concurrence américaine.</p> <p>Dans le cas présent, on suppose cependant que les deux concurrents européens, Airbus (pour l’Eurofighter) et Dassault (Rafale), retiennent leurs attaques pour préserver leur image, au cas où. Car seul le principe de l’achat d’avions de combat est soumis au vote des citoyens suisses le 27 septembre, pas le type d’avion qui sera finalement acquis, si le oui l’emporte. </p> <h3>«Si nous sommes menacés, notre neutralité s’effondre»</h3> <p>D'autant plus que les avions européen et français ne sont pas non plus exempts de technologie américaine — et on peut donc se demander s'ils ne sont pas également soumis au contrôle de l'armée américaine. L'Eurofighter et le Rafale utilisent eux aussi le standard de données tactiques Liaison 16, de l’OTAN, le système chiffré d'identification ami-ennemi de l’IFF (Identification Friend or Foe) et le canal GPS militaire. Cela signifie qu'ils sont dépendants des clés de codage américaines. Sans le «code Yankee» pour le système GPS, par exemple, les avions de chasse ne peuvent être utilisés que de façon très limitée et sont aveugles par mauvais temps ou de nuit.</p> <p>De toutes les façons, dans l’éventualité d’un conflit, il est certain que la Suisse n’agirait pas de manière autonome, mais chercherait à collaborer avec des États dont les intérêts sont similaires. «Si nous sommes menacés, notre neutralité s’effondre», comme l'a récemment déclaré Bernhard Müller, commandant des Forces aériennes. La Suisse a déjà exercé sa capacité de coopération dans le cadre du Partenariat pour la paix, dont elle est membre depuis 1996. Il s'agit d'un instrument de coopération entre l'OTAN et ses pays partenaires.</p> <p>Depuis deux décennies, une légende préoccupe les politiques suisses. Celle d’un «interrupteur marche/arrêt» qu’il suffirait à «l’Oncle Sam» d’actionner pour rendre inutilisable un avion de chasse ou un missile de l’armée suisse. Lors de la guerre en Irak, en 2003, le Conseiller national UDC de Thurgovie Alexander Baumann a voulu éclaircir ce point, savoir s’il était vrai que, pour des raisons techniques, les Forces aériennes suisses ne pouvaient «prendre aucune mesure contre d'éventuelles violations de l'espace aérien par l’US Air Force». </p> <p>Plus récemment, c’est la gauche qui s’en est mêlée: «Les États-Unis peuvent faire décoller nos avions à réaction en appuyant sur un bouton. Ou ne pas nous laisser décoller s'ils ne le veulent pas», a affirmé la conseillère nationale PS zurichoise Priska Seiler Graf.</p> <p>Le DDPS a émis à cela des démentis plus ou moins fermes. «Les forces aériennes peuvent garantir la préservation de notre souveraineté, quelle que soit l'origine des avions qui tentent d'utiliser l'espace aérien suisse sans autorisation», a répondu Samuel Schmid, alors ministre de la défense, en 2003, à la question d'Alexander Baumann.</p> <p>Sa successeure Viola Amherd a récemment déclaré qu'elle ne disposait d’aucune preuve arguant que la dépendance vis-à-vis des deux avions de chasse américains était plus importante que vis-à-vis des deux fournisseurs européens. Une «commande à distance depuis l'étranger est exclue, elle l’est déjà avec le F/A-18 d'aujourd'hui et le sera aussi avec le nouveau chasseur».</p> <h3>Les Etats-Unis protègent leurs intérêts</h3> <p>Interrogé par <em>Republik</em> sur la présence de «gardiens» américains en Suisse, le chef de la communication du DDPS Renato Kalbermatten a confirmé qu'il y avait bien deux «prestataires de services» de ce type. Ces derniers sont stationnés à Dübendorf, le premier depuis 2006, mais, assure M. Kalbermatten, ils n'ont «aucune influence ni connaissance concernant les opérations des Forces aériennes suisses». Leur tâche, poursuit-il, consiste à «soutenir l'armée suisse dans les domaines techniques et logistiques de la communication vocale et des données sécurisées, ce qui permet la coopération avec d'autres forces armées en accordant une attention particulière à la cybersécurité». Rien d’autre, selon M. Kalbermatten.</p> <p>Les Etats-Unis sont beaucoup moins avares d'informations. Surtout le lieutenant général Charles Hooper. Cet homme sympathique et corpulent, qui était jusqu'à récemment à la tête de l'Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité (DSCA), explique en quoi consistait son rôle dans des vidéos Youtube à cœur ouvert. Le programme «<em>Golden Sentry</em>» est particulièrement intéressant. Selon M. Hooper, ce programme est conçu pour protéger la sécurité nationale et est imposé, par la loi américaine, à tous les équipements et services militaires américains, depuis les simples fusils jusqu’aux avions de chasse. Les SCO du monde entier veillent à ce que cette exigence soit respectée; pas seulement pour des raisons de sécurité, comme l’explique Hooper dans une autre vidéo, mais aussi pour protéger les intérêts politiques des Etats-Unis à l’étranger. </p> <p>Pour certains équipements, les officiers de coopération «gardiens» effectuent des inspections régulières et des inventaires de numéros de série. Ils s’assurent que le matériel est toujours en service et qu’il est réellement utilisé aux fins pour lesquelles il a été vendu par les Etats-Unis. Cette clause, selon Hooper, est contractuelle et formalisée par une «lettre d’offre et d’acceptation» lors de l’achat d’équipement militaire par une puissance étrangère. Sont particulièrement surveillés les missiles sol-air à courte portée Stinger et les missiles air-air guidés par infrarouge AIM-9X Sidewinder et Amraam, armements que possède l’armée suisse. </p> <h3>Et qui paie? Les Suisses</h3> <p>La frénésie de contrôle des Etats-Unis est, dans une certaine mesure, compréhensible. D’autres Etats, dont la Suisse, ont des pratiques similaires: le Secrétariat d’Etat à l’économie est, par exemple, chargé de vérifier si le matériel militaire exporté se trouve toujours chez le destinataire officiellement déclaré. </p> <p>Pour mémoire, lors de l’offensive américaine en Afghanistan, en 2001, les talibans avaient tiré des missiles Stinger sur des avions américains, missiles fournis à l’origine par la CIA aux moudjahidines afghans pour combattre les Soviétiques en 1979-1989. </p> <p>L’étendue de ce contrôle, en revanche, est moins bien comprise et acceptée. Dans pas moins de 146 pays où sont présents les officiers de coopération américains, toute violation de contrat est communiquée au Département de la Défense à Washington mais aussi au Département d’Etat (c’est-à-dire au ministère des Affaires étrangères). </p> <p>Et, le lieutenant général Charles Hooper le sait bien, rien de tout cela n’est gratuit. Sauf pour les contribuables américains: c’est au client qu’il revient de payer tous les frais. Le DDPS le confirme, au moins indirectement. Lorsqu'on lui demande qui paie les salaires des SCO, M. Kalbermatten répond que les deux hommes travaillent pour l'État américain sur une base contractuelle. Et que «les services correspondants sont contractuellement convenus entre la Suisse et les États-Unis».</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'un-chien-de-garde-americain-dans-l-armee-suisse', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 549, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 2590, 'homepage_order' => (int) 2830, 'original_url' => '', 'podcast' => false, 'tagline' => '', 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4909, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Emergence du langage dans l’évolution humaine: des chercheurs font parler les structures osseuses fossilisées', 'subtitle' => 'Les positions d’Aristote et de Descartes, qui affirmaient que le langage est le «propre de l’homme», se trouvent aujourd’hui contestées par des observations éthologiques sur les singes ou les oiseaux.', 'subtitle_edition' => 'Les positions d’Aristote et de Descartes, qui affirmaient que le langage est le «propre de l’homme», se trouvent aujourd’hui contestées par des observations éthologiques sur les singes ou les oiseaux.', 'content' => '<div style="text-align: left;"><span><span><strong><a href="https://theconversation.com/profiles/pascal-perrier-1528361">Pascal Perrier</a></strong>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/institut-polytechnique-de-grenoble-grenoble-inp-2428">Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP)</a></em>; <a href="https://theconversation.com/profiles/amelie-vialet-1528373"><strong>Amélie Vialet</strong></a>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/museum-national-dhistoire-naturelle-mnhn-2191">Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)</a></em> et <strong><a href="https://theconversation.com/profiles/yohan-payan-1528354">Yohan Payan</a></strong>, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-grenoble-alpes-uga-2279">Université Grenoble Alpes (UGA)</a></em></span></span><hr /><span><em><a href="https://theconversation.com/institutions/universite-grenoble-alpes-uga-2279"></a></em></span> <p>En effet, on retrouve dans les signaux de communication de ces espèces, des caractéristiques similaires à celle du langage parlé humain, telles que la notion de sémantique (un cri est porteur de sens), la variation d’un son qui change la signification du cri (ce qui se rapproche de la notion de phonème, unité minimale du langage parlé humain), ou la notion de morphologie (il existe dans les cris des éléments qui peuvent être combinés de manière variée au sein de différentes structures plus complexes). Mais rien ne permet d’abandonner l’idée que la parole reste « le propre de l’homme », c’est-à-dire la capacité à articuler avec sa bouche des sons distinctifs qui peuvent se combiner à l’infini pour donner une infinité de sens.</p> <p>C’est sans doute à cette spécificité que la question de l’émergence de la parole dans l’évolution humaine doit d’être restée à travers les âges au cœur de recherches dans le domaine de la philosophie, de la linguistique et, plus récemment, de l’éthologie, de la psychologie et des neurosciences. Cette question renvoie à la fois à l’existence des capacités cognitives adaptées à l’émergence du langage, qu’il soit parlé ou non, et à l’existence de capacités physiques de la bouche et des lèvres pour structurer et articuler les unités sonores qui seront les vecteurs acoustiques du langage, via la parole.</p> <p>Cognitivement, le <a href="https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rstb.2011.0295">langage renvoie fondamentalement à la capacité d’abstraction</a>. C’est la raison pour laquelle la fabrication d’outils, la maîtrise du feu, les peintures pariétales, la structuration de l’habitat sont autant d’étapes de l’évolution humaine qui ont fréquemment été utilisées comme des marqueurs potentiels de l’émergence de la capacité au langage. Il n’y a pas de consensus sur l’émergence de la parole. Nos travaux visent à contribuer à ces débats, en étudiant si les capacités des hominines fossiles (les Néandertaliens qui sont proches de nous comme leurs ancêtres, les H. heidelbergensis datant de 500 000 ans voire les Australopithèques qui sont beaucoup plus anciens et appartiennent à un autre genre) leur permettaient d’articuler suffisamment de sons distinctifs pour constituer la base du langage parlé.</p> <h3>Depuis quand peut-on articuler ?</h3> <p>Sur le plan physique, c’est l’usage de la bouche qui est au cœur de la capacité à parler. <a href="https://www.youtube.com/watch?v=XVE4B6TxlfM">Le célèbre ethnologue français André Leroi-Gourhan</a> (1911-1986) voyait dans le passage de la quadrupédie à la bipédie une étape essentielle dans l’émergence du langage parlé : permettant l’usage de la main pour des gestes de préhension jusqu’alors effectués par la bouche, la bipédie a « libéré » la mandibule, les lèvres et la langue pour leur permettre d’exécuter un répertoire gestuel riche et structuré, capable de transmettre le langage via le son.</p> <p>Quand est apparue la capacité physique à articuler des sons distinctifs ? C’est lorsque l’ensemble de cartilages marqué par la pomme d’Adam, qu’on appelle le larynx, est suffisamment descendu dans le cou, répondit le <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/science.164.3884.1185">chercheur américain Philip Lieberman</a> (1934-2022) dans le journal Science en 1969. Cette descente du larynx aurait, selon lui, offert à la langue un espace vertical nouveau, suffisamment large pour qu’elle puisse se déformer, se bomber ou s’aplatir pour générer une variété de formes et de sons appropriée à la richesse combinatoire du langage.</p> <p>Cette hypothèse, qui a fonctionné pendant plusieurs décennies, en sclérosant quelque peu la recherche dans ce domaine, a depuis lors été fortement contestée. Le chercheur <a href="https://theconversation.com/la-parole-ne-serait-pas-apparue-avec-homo-sapiens-et-ce-sont-les-singes-qui-nous-le-disent-128708">Louis-Jean Boë et ses collègues</a> ont en effet montré que les cris de babouins, dont le larynx est élevé et la langue plate, contiennent des sons proches du « a », du « ou » et du « i », les trois voyelles qui constituent la base fondamentale des systèmes vocaliques des langues du monde.</p> <p>De même, Fitch, pourtant disciple de Lieberman, et ses collègues, <a href="https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.1600723">dans un article paru dans <em>Science Advances</em> en 2016</a>, ont montré, à partir de radiographies de la gueule de macaques au cours de la déglutition, que malgré leur larynx élevé, ces primates pouvaient générer des formes de langue compatibles avec la production de voyelles suffisamment variées et distinctes pour constituer les bases sonores d’un langage parlé. La descente du larynx ne semble donc pas constituer un marqueur fiable de l’émergence de la capacité physique à parler au cours de l’évolution humaine, et le mystère reste entier.</p> <p>Pour tenter de le percer, notre projet <a href="https://iscd.sorbonne-universite.fr/research/sponsored-junior-teams/origins-of-speech/">« Origins of Speech »</a>, s’est proposé d’élaborer des modèles biomécaniques de langue d’humains fossiles.</p> <p>Un modèle biomécanique est un modèle numérique, sur ordinateur, qui représente une partie du corps humain, avec son anatomie, ses structures osseuses, ses tissus mous, ses muscles, et est capable de rendre compte des mécanismes physiques qui régissent leurs mouvements et leurs déformations sous l’action d’activations musculaires. Pour la langue, de tels modèles permettent d’étudier comment les muscles linguaux influencent la forme et la position de la langue dans la bouche. Ainsi, pour les fossiles, ces modèles offriraient la possibilité d’étudier, quantitativement et systématiquement, leur capacité à produire des sons de parole.</p> <h3>Prédire la langue des humains fossiles à partir des os de la tête</h3> <p>Mais sur quoi s’appuyer pour élaborer de tels modèles ? Aucune donnée anatomique n’existe. En effet, les tissus mous de langue, des parois de la bouche, et du visage ne fossilisent pas. Seuls restent les os, plus ou moins abîmés par les sévices du temps.</p> <p>C’est l’idée originale de notre projet, présentée dans <a href="https://journals.plos.org/ploscompbiol/article?id=10.1371/journal.pcbi.1011808">notre article récent</a> publié dans le journal <em>PLoS Computational Biology</em> porté par les jeunes chercheurs de notre équipe, Pablo Alvarez, Marouane El Mouss et Maxime Calka.</p> <h4><a href="https://images.theconversation.com/files/590916/original/file-20240429-20-zn36pe.png?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=1000&fit=clip"><img src="https://images.theconversation.com/files/590916/original/file-20240429-20-zn36pe.png?ixlib=rb-4.1.0&q=45&auto=format&w=754&fit=clip" alt="" /></a><em><span>Processus permettant la génération d’un modèle biomécanique de langue de babouin par la transformation d’un modèle de référence élaboré sur un humain actuel. Cette transformation s’appuie sur la modélisation mathématique des différences morphologiques entre les structures osseuses crâniennes de l’humain actuel et du babouin.</span> <span><span>Fourni par l'auteur</span></span></em></h4> <p>Elle consiste à exploiter les structures osseuses fossilisées pour prédire la forme et l’anatomie de la langue de ces humains disparus. Pour cela, nous utilisons comme référence le modèle biomécanique de langue d’un humain vivant, que nous avons soigneusement conçu dans nos laboratoires grenoblois GIPSA-lab et TIMC au cours de près de 3 décennies de recherches coordonnées.</p> <p>Ce modèle rend compte fidèlement de la morphologie de la langue, de ses structures musculaires, des caractéristiques mécaniques de ses tissus mous, et de ses interactions mécaniques avec la mandibule, le palais et l’os hyoïde, un petit os mobile qui relie la langue… au larynx.</p> <h4 style="text-align: center;"><iframe frameborder="0" height="260" src="https://www.youtube.com/embed/Pz0A5HTYFeM?wmode=transparent&start=0" width="440"></iframe><em><span>Modèle de langue TIMC et Gipsa lab Grenoble.</span></em></h4> <p>C’est en modifiant la géométrie du modèle de référence que nous générerons des modèles biomécaniques pour les langues fossiles. Pour cela, en nous appuyant sur des outils mathématiques combinant des transformations géométriques complexes, nous déterminons tout d’abord la transformation géométrique optimale qui permet de passer de la géométrie du crâne et de la mandibule de l’humain actuel à celle du crâne et de la mandibule de l’humain fossile.</p> <p>Puis nous appliquons cette transformation géométrique au modèle de langue du premier pour le déformer et en faire un modèle de langue pour le second, avec sa forme spécifique, ses structures musculaires, et ses interactions avec la mandibule, le palais et l’os hyoïde…</p> <p>Mais dans quelle mesure peut-on faire confiance à une transformation géométrique basée sur les structures osseuses pour prédire les tissus mous de la langue ? Pour répondre à cette question, cruciale pour valider la méthode, nous avons choisi d’évaluer leur méthode sur la génération d’un modèle biomécanique de langue de babouin, un primate non-humain dont la morphologie de la tête est très différente de celle d’un Homo Sapiens.</p> <p>Notre hypothèse en la matière consiste à dire que si cette méthode marche pour un tel primate, alors il est vraisemblable qu’elle sera fiable pour la prédiction de la langue de tous les humains fossiles dont les crânes sont moins différents de celui d’un Homo Sapiens, que ne l’est celui d’un babouin.Nous avons alors généré deux modèles de langue de babouin. Le premier a été conçu en utilisant une transformation géométrique optimale déterminée en prenant en compte les structures osseuses et les tissus mous de la tête. Comme on peut s’y attendre, la complétude des informations morphologiques prises en compte permet d’obtenir un modèle qui décrit avec une grande précision la morphologie de la langue du babouin.</p> <p>Puis nous avons généré un second modèle, en déterminant la transformation géométrique optimale sur la seule base des informations sur les structures osseuses, ignorant celles sur les tissus mous. Ce second modèle s’est avéré être très proche du premier et la fiabilité de cette prédiction a été validée par des outils statistiques de quantification des incertitudes développés par Anca Belme à l’Institut Jean Le Rond d’Alembert de Sorbonne Université. Nous avons alors pu conclure que notre méthode est fiable pour générer, à partir des seules structures osseuses, des modèles biomécaniques réalistes pour les langues de primates, qu’ils soient humains ou non humains, qu’ils soient vivants ou (bientôt car les analyses sont en cours) fossiles.</p> <p>C’est en exploitant cette méthode, que nous travaillons actuellement à la génération de modèles biomécaniques de la langue d’humains fossiles, tels que les <em>Homo Heidelbergensis</em> connus en Europe à partir de 600 000 ans ou les Néandertaliens de 70-50 000 ans, à partir respectivement des ossements d’Arago 21 (grotte à proximité de Perpignan) et de ceux de La Ferrassie 1 en Dordogne. Notre but est d’explorer systématiquement les conséquences des activations des muscles de la langue dans ces modèles, d’observer le spectre des formes de la bouche qui peuvent ainsi être générées et d’analyser les caractéristiques des sons qui seraient ainsi produits par les fossiles, en faisant l’hypothèse qu’ils possédaient des cordes vocales et des capacités pulmonaires similaires à celles des Homo Sapiens. Il sera aussi possible de tester quantitativement, en jouant sur la position de l’os hyoïde, connecté au larynx, dans quelle mesure la position, plus ou moins haute, du larynx est susceptible d’influencer la richesse des formes de bouches et des sons produits.</p> <p>C’est la méthodologie de recherche que nous avons choisie pour percer le mystère de l’émergence au cours de l’évolution humaine de la capacité à produire avec la bouche des sons suffisamment variés pour constituer la base d’un langage utilisant l’acoustique pour véhiculer des idées entre congénères…<img src="https://counter.theconversation.com/content/226977/count.gif?distributor=republish-lightbox-basic" alt="The Conversation" width="1" height="1" /></p> <hr /> <h4><span><a href="https://theconversation.com/profiles/pascal-perrier-1528361">Pascal Perrier</a>, Professeur en Mathématiques du Signal - Modèles biomécaniques orofociaux - Modèlisation du contrôle moteur de la production de la parole, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/institut-polytechnique-de-grenoble-grenoble-inp-2428">Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP)</a></em>; <a href="https://theconversation.com/profiles/amelie-vialet-1528373">Amélie Vialet</a>, Maître de conférences en paléoanthropologie, <em><a href="https://theconversation.com/institutions/museum-national-dhistoire-naturelle-mnhn-2191">Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)</a></em> et <a href="https://theconversation.com/profiles/yohan-payan-1528354">Yohan Payan</a>, Chercheur en biomécanique des tissus mous, laboratoire TIMC (CNRS, Univ. 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Lire l’<a href="https://theconversation.com/emergence-du-langage-dans-levolution-humaine-des-chercheurs-font-parler-les-structures-osseuses-fossilisees-226977">article original</a>.</h4> </div>', 'content_edition' => '', 'slug' => 'emergence-du-langage-dans-l-evolution-humaine-des-chercheurs-font-parler-les-structures-osseuses-fossilisees', 'headline' => null, 'homepage' => null, 'like' => (int) 18, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1, 'homepage_order' => (int) 1, 'original_url' => 'https://theconversation.com/emergence-du-langage-dans-levolution-humaine-des-chercheurs-font-parler-les-structures-osseuses-fossilisees-226977', 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 10, 'person_id' => (int) 85, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 4881, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) aurait-elle engagé une guerre contre le monde des réalités?', 'subtitle' => 'Avec le jugement favorable à la plainte de l’association KlimaSeniorinnen Schweiz, la CEDH ouvre la voie à la sanction des Etats en se fondant sur des arguments façonnés dans un monde imaginaire. 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Par ce jugement, la CEDH semble vouloir enterrer toute démarche rationnelle appuyée sur des faits pour favoriser des croyances.</p> <p>Accrochées à un mouvement généralisé autour du climat, qui favorise la foi d’une construction sociale de la réalité, à l’instar de la «justice climatique», ces plaignantes semblent avoir banni de leur plaidoyer tout ce qui pourrait résister au contrôle humain de la météo du jour, sans égards aux résultats scientifiques et leurs immenses incertitudes concernant les climats futurs. Les plaignantes ont accusé en substance les autorités suisses de mener une politique climatique aux objectifs et aux mesures insuffisantes, «en violation de leur droit à la vie», arguant de la vulnérabilité des personnes âgées face aux effets des changements en cours, et en particulier aux vagues de chaleur. Ce qui est visé, selon le jugement, serait l’incapacité de la Suisse à fournir une estimation des émissions de gaz à effet de serre futures afin de limiter «le réchauffement climatique» au fameux 1,5°C de l’Accord de Paris, valeur pourtant parfaitement arbitraire et dont les conséquences néfastes restent difficiles à identifier.</p> <p>Mais qu’en est-il vraiment? Que disent les données des études démographiques sur la «violation du droit à la vie» que ce soit sous les climats helvétiques ou mondiaux? Le «réchauffement climatique» met-il réellement en péril le «droit à la vie» des femmes âgées de Suisse?</p> <p>Premier constat, d’après les données de l’Office Fédéral de la Statistique (OFS), l’espérance de vie à la naissance des femmes suisses est passée de 79,3 ans en 1982 à 85,4 ans en 2022, et ce malgré «l’urgence climatique», soit un gain de 56 jours par an depuis 1982. 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Bien que les variabilités démographiques soient complexes à appréhender avec précision (comme les «effets moisson» ou les crises sanitaires telles la Covid-19), cette nature cyclique confirme simplement que «le froid tue».</p> <p>Pour s’en convaincre, s’affichent en gris sur la figure et à titre d’exemple, les températures <i>maximales </i>quotidiennes de la station de Neuchâtel montrant de larges amplitudes au cours de l’année. A partir du printemps 2020, la courbe des décès-toutes-causes subit les perturbations du Coronavirus et ses conséquences, rendant hasardeuse toute interprétation de détail. Mais la forte anti-corrélation entre décès et saisonnalité demeure. Nous supportons bien plus aisément les températures non-optimales chaudes que froides. Une étude récente<strong><sup>1</sup></strong> publiée dans <i>The Lancet</i> sur les excès de mortalité dans les villes européennes entre 2000 et 2019, dus cette fois uniquement aux températures non-optimales chaudes ou froides, confirme la tendance générale: entre 65 et 74 ans, le froid tue en Suisse 3 fois plus que le chaud, entre 75 et 84 ans, 6 fois plus, et au-dessus de 85 ans, 7,6 fois davantage. Dans une autre étude du <i>Lancet</i><strong><sup>2</sup></strong> sur les températures non-optimales entre 2000 et 2019 au niveau mondial, le constat est identique: le taux mondial de surmortalité liée au froid a baissé de 0,5% alors que celui lié à la chaleur aurait augmenté de 0,2%, conduisant à une réduction nette du ratio mondial des décès liés aux températures extrêmes. Mais ces pourcentages ne touchent pas le même nombre de personnes, bien plus nombreuses à décéder durant les hivers, ce qui amplifie davantage le bénéfice d’un réchauffement climatique. 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A cela peut s’ajouter une topographie bienveillante durant les étés avec de nombreux lacs et rivières, et une fraicheur montagnarde accessible.</p> <p>Dans le monde réel, la Suisse a diminué de près de 40% ses émissions de CO<sub>2</sub> par habitant depuis 1980 et 91% de sa production électrique est bas-carbone. 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Elles séjournent dans un univers peuplé d’illusions où seules les impressions du sujet construisent son milieu, où les slogans inconsistants balaient les données factuelles, où la Suisse parviendrait par sa «politique climatique» à influencer la régulation des climats de la Terre. Oui, la CEDH a bien approuvé la guerre contre la réalité menée par le climatisme, nouvelle religion de certaines classes aisées des pays les plus riches.</p> <hr /> <h4><sup>1</sup>Masselot et al. (2023) <i>Lancet Planet Health</i>, vol. 7, e-271-281</h4> <h4><sup>2</sup>Zhao et al. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@Chuck50 24.09.2020 | 17h23
«il est nul cet article, il n'y a plus de jets à Dübendorf depuis belle lurette et le Sidewinder sont des missile air-air ...... etc etc
je classe ça sous fake news»
@Qovadis 28.09.2020 | 13h51
«Donc il est urgent pour la Suisse qui veut renouvelé sa défense aérienne de ne pas acheter des avions de combat américains. D’autant plus que l’Europe doit développer et renforcer son autonomie stratégique vis-à-vis des EU.»
@Ric 30.09.2020 | 16h00
«@Chuck50 Je ne comprends pas votre commentaire. Il est mentionné que le Sidewinder est un missile air-air et que des officiers américains sont stationnés à la base de Dubendorf, pas des jets. Peut-être que des cours de lecture pourraient vous être utile. A moins que ce fake comment ne soit là pour décourager les lecteurs. Pour ma part, cela ne donne que plus de crédibilité à cet article.»