Actuel / Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée
© DR
La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 123]Code Context<div class="post__article">
<? if ($post->free || $connected['active'] || $crawler || defined('IP_MATCH') || ($this->request->getParam('prefix') == 'smd')): ?>
<?= $post->content ?>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 673, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Criminalité', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'subtitle' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.</p><p>A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.</p><h3>Dans les années 1990 déjà<br></h3><p>La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.</p><p>Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la transparence en 2004 – mais aussi dans la plupart des cantons. La philosophie qui sous-tend la transparence de l’administration est simple: les autorités doivent jouer cartes sur table et partager les informations qu’elles détiennent – sauf exceptions dûment définies. Ces exceptions s’étendent par exemple à la protection de la sphère privée mais ne justifient en aucun cas que des informations soient tues parce qu’elles sont dérangeantes.</p><p>Un exemple récent: le désaveu infligé au Conseil d’Etat par le Tribunal cantonal valaisan dans l’affaire de la pollution au mercure autour de l’usine de Lonza. Les autorités voulaient taire un rapport officiel qui risquait, selon elles, d’induire le public en erreur et de compromettre les négociations avec l’entreprise. Un motif dénué de pertinence, a estimé la justice.</p><h3>Tout devrait continuer à se passer comme avant<br></h3><p>La plupart des réactions favorables à la non-divulgation de la nationalité des prévenus dans les communiqués de la police font totalement l’impasse sur le principe de transparence. A les suivre, tout devrait continuer à se passer comme avant: les autorités décident elles-mêmes ce que les citoyens ont le droit de savoir et ce qu’il est plus sain qu’ils continuent d’ignorer.</p><p>L’attitude de la conseillère nationale PS vaudoise Ada Marra est caractéristique de ce tropisme qu’on croyait révolu. Dans l’émission <em>Forum</em> de la RTS du 7 novembre, l’élue ne voyait aucun problème à ce que les autorités masquent une part de la réalité qui risque – c’est vrai – d’être mal interprétée par le public. Mais pour ceux qui sont convaincus par les mérites de la transparence, le remède ne consiste assurément pas à taire les faits, au contraire.</p><p>On peut discuter à perte de vue de la criminalité des étrangers et des raisons qui expliquent que la majorité des condamnés majeurs en Suisse sont de nationalité étrangère. Croire que c’est en camouflant l’origine des suspects dans les communiqués de la police que l’on va éteindre ce débat est une illusion complète. La décision zurichoise ira à fins exactement contraires: elle polarisera encore davantage l’opinion en accréditant l’idée que les autorités cherchent à cacher aux citoyens une réalité qui les gêne.</p><h3>La palme au professeur André Kuhn<br></h3><p>On entend dire que certes, les informations sur la criminalité des étrangers peuvent avoir leur intérêt, mais seulement pour les autorités elles-mêmes, dans le cadre d’une recherche académique ou d’une analyse statistique. Soyons sérieux: depuis quand existerait-il des informations trop compliquées pour être diffusées et discutées en dehors du cercle des spécialistes? Que dirait-on si le Tribunal fédéral n’adressait ses jugements qu’aux professeurs de droit, estimant le public – et les journalistes – pas suffisamment instruits pour les interpréter correctement? La palme, dans ce registre, revient au pénaliste et criminologue André Kuhn. Pour lui, la nationalité n’étant pas une variable expliquant quoi que ce soit en matière de criminalité, elle ne devrait jamais être rendue publique. L’universitaire souhaiterait même qu’un prévenu ne soit identifié dans les médias ni par son sexe ni par son âge, mais désigné simplement comme «une personne», a-t-il expliqué récemment au <em><a href="https://www.letemps.ch/suisse/2017/11/16/taire-lorigine-suspects">Temps</a></em>. </p><p>De telles idées sont la négation même de la liberté de la presse, et probablement de la liberté tout court. Une réalité risque-t-elle d’être dérangeante? D’alarmer le bon peuple? Supprimons l’information et le problème s’éteindra de lui-même. On croirait lire Orwell. La thèse d’André Kuhn risque au surplus d’avoir un effet pervers dont l’universitaire ne semble pas être conscient: il y a peu de chances que si la nationalité des auteurs d’actes terroristes était occultée, le public en conclue instinctivement qu’il s’agissait de citoyens européens – ce qui a pourtant pu être vrai, l’histoire récente l’a montré.</p><p>Si la dissimulation par la police de la nationalité des suspects est assurément une très mauvaise idée, cela ne veut pas encore dire que l’origine des prévenus doive être systématiquement mise en avant par les médias. Ceux-ci sont d’ailleurs invités par leur déontologie à porter la plus grande attention à leur responsabilité sur un terrain dont personne ne songe à nier qu’il peut être délicat. Ils éviteront tout traitement discriminatoire, par exemple en appliquant les mêmes critères de divulgation à toutes les nationalités, suisse comprise. Mais c’est aux médias de prendre leurs responsabilités. Les autorités ne doivent pas le faire à leur place. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pourquoi-taire-la-nationalite-des-suspects-est-une-mauvaise-idee', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 883, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 676, 'homepage_order' => (int) 692, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Denis Masmejan', 'description' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 673, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Criminalité', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'subtitle' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.</p><p>A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.</p><h3>Dans les années 1990 déjà<br></h3><p>La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.</p><p>Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la transparence en 2004 – mais aussi dans la plupart des cantons. La philosophie qui sous-tend la transparence de l’administration est simple: les autorités doivent jouer cartes sur table et partager les informations qu’elles détiennent – sauf exceptions dûment définies. Ces exceptions s’étendent par exemple à la protection de la sphère privée mais ne justifient en aucun cas que des informations soient tues parce qu’elles sont dérangeantes.</p><p>Un exemple récent: le désaveu infligé au Conseil d’Etat par le Tribunal cantonal valaisan dans l’affaire de la pollution au mercure autour de l’usine de Lonza. Les autorités voulaient taire un rapport officiel qui risquait, selon elles, d’induire le public en erreur et de compromettre les négociations avec l’entreprise. Un motif dénué de pertinence, a estimé la justice.</p><h3>Tout devrait continuer à se passer comme avant<br></h3><p>La plupart des réactions favorables à la non-divulgation de la nationalité des prévenus dans les communiqués de la police font totalement l’impasse sur le principe de transparence. A les suivre, tout devrait continuer à se passer comme avant: les autorités décident elles-mêmes ce que les citoyens ont le droit de savoir et ce qu’il est plus sain qu’ils continuent d’ignorer.</p><p>L’attitude de la conseillère nationale PS vaudoise Ada Marra est caractéristique de ce tropisme qu’on croyait révolu. Dans l’émission <em>Forum</em> de la RTS du 7 novembre, l’élue ne voyait aucun problème à ce que les autorités masquent une part de la réalité qui risque – c’est vrai – d’être mal interprétée par le public. Mais pour ceux qui sont convaincus par les mérites de la transparence, le remède ne consiste assurément pas à taire les faits, au contraire.</p><p>On peut discuter à perte de vue de la criminalité des étrangers et des raisons qui expliquent que la majorité des condamnés majeurs en Suisse sont de nationalité étrangère. Croire que c’est en camouflant l’origine des suspects dans les communiqués de la police que l’on va éteindre ce débat est une illusion complète. La décision zurichoise ira à fins exactement contraires: elle polarisera encore davantage l’opinion en accréditant l’idée que les autorités cherchent à cacher aux citoyens une réalité qui les gêne.</p><h3>La palme au professeur André Kuhn<br></h3><p>On entend dire que certes, les informations sur la criminalité des étrangers peuvent avoir leur intérêt, mais seulement pour les autorités elles-mêmes, dans le cadre d’une recherche académique ou d’une analyse statistique. Soyons sérieux: depuis quand existerait-il des informations trop compliquées pour être diffusées et discutées en dehors du cercle des spécialistes? Que dirait-on si le Tribunal fédéral n’adressait ses jugements qu’aux professeurs de droit, estimant le public – et les journalistes – pas suffisamment instruits pour les interpréter correctement? La palme, dans ce registre, revient au pénaliste et criminologue André Kuhn. Pour lui, la nationalité n’étant pas une variable expliquant quoi que ce soit en matière de criminalité, elle ne devrait jamais être rendue publique. L’universitaire souhaiterait même qu’un prévenu ne soit identifié dans les médias ni par son sexe ni par son âge, mais désigné simplement comme «une personne», a-t-il expliqué récemment au <em><a href="https://www.letemps.ch/suisse/2017/11/16/taire-lorigine-suspects">Temps</a></em>. </p><p>De telles idées sont la négation même de la liberté de la presse, et probablement de la liberté tout court. Une réalité risque-t-elle d’être dérangeante? D’alarmer le bon peuple? Supprimons l’information et le problème s’éteindra de lui-même. On croirait lire Orwell. La thèse d’André Kuhn risque au surplus d’avoir un effet pervers dont l’universitaire ne semble pas être conscient: il y a peu de chances que si la nationalité des auteurs d’actes terroristes était occultée, le public en conclue instinctivement qu’il s’agissait de citoyens européens – ce qui a pourtant pu être vrai, l’histoire récente l’a montré.</p><p>Si la dissimulation par la police de la nationalité des suspects est assurément une très mauvaise idée, cela ne veut pas encore dire que l’origine des prévenus doive être systématiquement mise en avant par les médias. Ceux-ci sont d’ailleurs invités par leur déontologie à porter la plus grande attention à leur responsabilité sur un terrain dont personne ne songe à nier qu’il peut être délicat. Ils éviteront tout traitement discriminatoire, par exemple en appliquant les mêmes critères de divulgation à toutes les nationalités, suisse comprise. Mais c’est aux médias de prendre leurs responsabilités. Les autorités ne doivent pas le faire à leur place. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pourquoi-taire-la-nationalite-des-suspects-est-une-mauvaise-idee', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 883, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 676, 'homepage_order' => (int) 692, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1370, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Votations', 'title' => 'Après le non à l'initiative de l'UDC, le plus difficile reste à faire', 'subtitle' => 'Victoire éclatante des forces de la société civile, de la droite classique et des milieux économiques contre l'initiative de l'UDC pour la primauté du droit suisse. Le scrutin aura au moins prouvé que le populisme n'est pas une fatalité. Mais après? Le résultat de dimanche ne préjuge ni du sort politique de l'accord-cadre avec l'UE, ni de la future votation sur la libre circulation des personnes. Le plus difficile reste donc à faire. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Pas un seul canton pour approuver l’initiative de l’UDC pour la primauté du droit suisse. Ironie piquante de l’histoire, la Suisse centrale, berceau de la résistance auxdits juges étrangers si l’on en croit la légende, n’a pas été davantage convaincue que le reste du pays qu’il fallait barrer la route à l’extension du droit international et de ses nouveaux baillis, à Strasbourg ou ailleurs.</p><p>La prétention du parti de Christoph Blocher à parler au nom du peuple a été sèchement désavouée. Les Suisses ont montré qu’ils n’étaient pas prêts à se laisser prendre en otage. Ils ont refusé de se faire tordre le bras par un parti qui n’a de cesse de se présenter comme le seul défenseur de la démocratie directe et de la volonté populaire contre les élites, les juges, les professeurs de droit et autres architectes de l’Etat de droit – cet ennemi du citoyen souverain dans la mythologie trompeuse entretenue par les nationalistes.</p><h3>Etonnante capacité de résistance<br></h3><p>Les citoyens ont dit non et l’un des enseignements les plus précieux de ce dimanche est sans doute l’étonnante capacité de résistance dont les citoyens ont fait preuve en rejetant des propositions qui reflétaient les aspirations populistes jusqu’à la caricature. La primauté sans nuance de la volonté populaire que cherchait à imposer l’initiative – au détriment des subtils <em>checks and balances</em> qui caractérisent le système helvétique – aurait plombé toute politique d’ouverture de la Suisse.</p><p>Le populisme n’est donc pas une fatalité et la démocratie directe n’en est pas le vecteur par essence. Voilà qui devrait rassurer pour l’avenir. La netteté du rejet était d’ailleurs inattendue et ne transparaissait pas dans les sondages. Les analyses à venir devraient permettre de mieux cerner les raisons de ce four complet pour l’UDC. Mais il paraît peu probable qu’à lui seul l’argument des droits de l’homme ait pu convaincre une majorité des votants d’Uri, de Schwyz, d’Obwald et de Nidwald, de Glaris, d’Argovie ou de Thurgovie. Les citoyens ont plus vraisemblablement refusé de cautionner un texte qui leur paraissait abstrait, leur parlait peu et dont ils avaient grand peine à mesurer les conséquences précises sinon pour comprendre qu’elles risquaient d’être défavorables à l’économie.</p><p>Bref, ils n’ont pas voulu acheter un chat en poche. Mais aussi rassurante que soit la défaite de l’UDC, ce serait illusoire de penser que désormais, la suite de l’histoire est écrite et que la partition en sera résolument ouverte à la supranationalité et à l’Europe.</p><h3>Survie aléatoire<br></h3><p>Le rejet de dimanche ne dit rigoureusement rien par exemple du destin politique de l’accord-cadre négocié avec l’UE. Une acceptation de l’initiative l’aurait assurément compromis, mais le non sorti des urnes ne préjuge pas de sa survie, à ce jour des plus aléatoires.</p><p>Le Conseil fédéral devrait prendre une décision importante à ce sujet ce vendredi, mais les résistances à l’égard des «juges étrangers» de l’UE seront beaucoup plus difficiles à combattre que l’initiative de l’UDC. Elles existent en effet aussi bien dans le camp conservateur qu’à gauche. Il y a quelques jours, la condamnation par la Cour de l’UE de l’équivalent des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes dans la législation autrichienne a confirmé encore davantage les syndicats suisses de la justesse de leur refus de tout compromis sur ce point. </p><p>La négociation de cet accord-cadre avec Bruxelles bute sur des questions en bonne partie analogues à celles qui avaient entraîné le rejet de l’EEE en 1992. Il n’est d’ailleurs pas totalement farfelu de se demander si, à tout prendre, les solutions offertes par l’EEE ne sont pas en définitive plus satisfaisantes que les figures quelque peu baroques dans lesquelles les négociateurs suisses se sont engagés et que seuls les diplômés en droit européen semblent en mesure de comprendre réellement. Quoi qu’il en soit, la défense de cet accord devant le peuple ne sera pas une mince affaire. Elle conditionne pourtant la poursuite de nos relations avec l’UE.</p><p>A terme, les Suisses auront également à se prononcer sur le maintien de la libre circulation des personnes, l’UDC ayant fait aboutir une initiative qui en exige l’abrogation. Là encore, le scrutin s’annonce existentiel, car la voie bilatérale n’est pas concevable sans la libre circulation.</p><p>On le voit: la victoire du non dimanche était importante, mais elle ne constituait de loin pas l’étape la plus difficile. Elle aura au moins évité à la Suisse d’ajouter son nom à la liste des pays qui semblent avoir choisi le populisme comme avenir. Et elle aura démontré qu'il est possible, qu'il est même nécessaire, pour les partisans de l'ouverture de <em>r</em><em>emettre le peuple dans le coup</em>. C’est déjà beaucoup.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'apres-le-non-a-l-initiative-de-l-udc-le-plus-difficile-reste-a-faire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 810, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1387, 'homepage_order' => (int) 1612, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1351, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Juges étrangers', 'title' => 'Initiative de l’UDC: n’abandonnons pas le peuple aux populistes', 'subtitle' => 'Au-delà des débats juridiques souvent confus auxquels elle donne lieu, l'initiative de l'UDC dite «le droit suisse au lieu de juges étrangers» pose des questions de fond sur la démocratie directe. La réponse qui y sera apportée dimanche aura un impact considérable. Elle indiquera la voie que la Suisse suivra ces prochaines années, plus ou moins proche de l'Europe, plus ou moins distante du chemin nationaliste et conservateur vers lequel tendent désormais, en Occident, des forces toujours plus actives dans des pays toujours plus nombreux. Ne laissons pas l'UDC prendre la souveraineté populaire en otage!', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Curieuse ambiance à quelques jours de la votation populaire sur l’initiative de l’UDC «le droit suisse au lieu de juges étrangers». Les deux camps continuent d’argumenter avec frénésie. Alors même que les sondages donnent le non-gagnant, les adversaires semblent redouter le scénario du vote sur les minarets (2009), où les sondages prédisaient aussi l’échec de l’initiative. En 2014 également, lors du scrutin sur l’immigration de masse, la tendance n’avait commencé à évoluer en faveur du oui que peu avant la votation.</p><p>Les partisans du rejet semblent désécurisés par la stratégie de campagne de l’UDC. Un style nettement plus modéré que d’ordinaire, des arguments plus techniques aussi. Avec, à la clé, une efficacité qui n’en semble pas moins redoutable. Dimanche prochain, tout le monde prévoit que le résultat sera serré.</p><h3>«Quand le peuple a parlé, il doit être obéi»<br></h3><p>Les défenseurs des droits de l’homme s’étaient préparés à en découdre avec une argumentation tranchée. Pour eux, le scrutin allait être un vote pour ou contre les droits fondamentaux. Las, l’UDC a largement évité le combat sur ce terrain. La Convention européenne des droits de l’homme? Nous ne la remettons pas en cause, assurent, la bouche en cœur toutes les voix du parti. Vrai ou faux, c’est évidemment une autre histoire, mais cela a permis à l’UDC de mener sa campagne pratiquement sur un seul front: celui de la démocratie directe et de la souveraineté populaire.</p><p>En Suisse, c’est le peuple qui décide et quand il a parlé, il doit être obéi: tel est en substance le message de l’UDC. Le peuple ne veut-il plus que l’on construise des minarets en Suisse? On n'en construira plus un seul, et les juges – au Tribunal fédéral ou à Strasbourg – ne doivent plus pouvoir passer outre et ordonner le contraire. Que répondre à cela? Qu’objecter à un discours qui prétend exercer le monopole de la défense de la démocratie directe? Laissera-t-on l’UDC prendre la souveraineté populaire en otage en s’en déclarant la seule vraie dépositaire?</p><h3>Quelle voie choisira la Suisse?<br></h3><p>Ces questions résument un enjeu essentiel de la votation: le 25 novembre marquera-t-il ou non une nouvelle rupture, et cette fois plus profonde que les précédentes, entre le peuple et les «élites», entre la démocratie directe et l'Etat de droit, entre le pouvoir des citoyens et celui des juges? La réponse qui y sera apportée dimanche aura un impact considérable. Elle indiquera la voie que la Suisse suivra ces prochaines années, plus ou moins proche de l'Europe, plus ou moins distante du chemin nationaliste et conservateur vers lequel tendent désormais, en Occident, des forces toujours plus actives dans des pays toujours plus nombreux.<br></p><p>Dans l’immédiat, un oui le 25 novembre aurait pour effet le plus probable de rouvrir le débat pourtant clos sur la compatibilité avec la Convention européenne des droits de l’homme de l’internement à vie, de l’interdiction des minarets, du renvoi des délinquants étrangers. La conformité avec l’accord sur la libre circulation des personnes de l’initiative contre l’immigration «de masse» devrait également être rediscutée, mais les Suisses risquent d’être de toute façon appelés à se prononcer spécifiquement sur le maintien ou non de cet accord, l’UDC ayant lancé une autre initiative à cet effet.</p><h3>Incertitude permanente<br></h3><p>Et après? A plus long terme, l’initiative «pour l’autodétermination» engendrera une incertitude permanente sur le sort des traités en question. L’UDC pourra revendiquer une adaptation de ces textes et, en cas de refus de nos partenaires – hypothèse la plus probable – une dénonciation. Mais par qui? Le Conseil fédéral? Le Parlement, voire le peuple? L’initiative laisse sans la moindre réponse ces questions pourtant essentielles. Il s’ensuivra immanquablement une confusion totale, sur le plan juridique aussi bien que politique. L’UDC aura alors le champ libre pour mener ce qui pourrait ressembler à une sorte de guerre de harcèlement dans laquelle la volonté populaire sera constamment opposée au refus de la «classe politique» de s’y plier.</p><p>C’est en cela qu’on peut dire qu’avec cette initiative, la souveraineté populaire risque d’être prise en otage par l’UDC. Le journaliste Yves Petignat a très justement observé dans l’une de ses récentes <a href="https://www.letemps.ch/opinions/initiative-juges-etrangers-peuple-contre-democratie">chroniques</a> du <em>Temps </em>que la question à laquelle les Suisses répondront le 25 novembre va bien au-delà de ses aspects constitutionnels et juridiques, par ailleurs difficiles à saisir et à expliquer: «C’est la nature même de notre démocratie qui est en question.» Et de conclure en soulignant la parenté entre l’initiative de l’UDC et cette démocratie «illibérale» qui monte dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, brillamment analysée par l’universitaire américain Yascha Mounk dans son ouvrage «Le peuple contre la démocratie» (Editions de l'Observatoire, 2018) récemment publié en français et dont <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-peuple-contre-la-democratie-comprendre-le-populisme"><em xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml">Bon pour la tête</em></a><em></em> a rendu compte.</p><h3>Le peuple n'est pas un gros mot<br></h3><p>La question centrale à laquelle cherche à répondre Yascha Mounk n’est pas seulement de savoir de quoi se nourrit le populisme mais aussi comment le combattre. Et le brio de son analyse tient en particulier à la capacité du jeune intellectuel à penser contre son propre camp, celui des élites progressistes et cosmopolites. La lutte sera difficile, prévient-il, et il faudra la mener, en partie au moins, sur le terrain même que se sont choisi les populistes. Par exemple en cessant de leur abandonner l’idée de la nation et en réparant une économie déréglée par la mondialisation.</p><p>Si l’on cherchait à tirer les enseignements du livre de Mounk pour le combat contre l’initiative de l’UDC, on pourrait commencer par dire que le peuple n’est pas un gros mot, la souveraineté non plus, mais que le peuple est infiniment trop précieux pour être laissé aux populistes. Or c’est exactement ce qui risque d’arriver si d’aventure le oui devait l’emporter dimanche prochain.</p><p>Les milieux économiques et les partis de la droite classique ont eu raison de ne pas s’en tenir exclusivement à la défense des droits de l’homme et de chercher à contrer l’UDC sur le terrain même et au nom de la démocratie directe. A<em> Arena</em>, la grande émission de débat de la télévision alémanique, le PLR Philipp Müller a par exemple rappelé que le peuple a déjà et depuis longtemps le dernier mot sur toutes les questions importantes et que la seule et bonne manière d’arbitrer une contradiction entre un texte constitutionnel et un traité approuvé antérieurement est de poser loyalement et directement la question au peuple.</p><h3>La part de responsabilité du Conseil fédéral<br></h3><p>A partir de là, tous les problèmes évoqués souvent dans la confusion lors de cette campagne s’éclairent. Certes, le peuple a décidé qu’aucun minaret ne serait plus construit en Suisse. Il n’a toutefois pas donné son aval en même temps à une dénonciation de la Convention européenne des droits de l’homme pour le cas où, un jour, la Cour de Strasbourg devait juger cette interdiction inapplicable. Il faut donc admettre que la Convention et les décisions des juges européens continuent à lier la Suisse, et qu’elles continueront à le faire jusqu’à ce que le peuple soit consulté et approuve, le cas échéant, une dénonciation de ce texte.</p><p>Simples en apparence, ces principes supposent un changement en profondeur de la part du Conseil fédéral. Le gouvernement a trop souvent laissé dans le flou les conséquences de l’acceptation d’une initiative contraire à des engagements internationaux. S’agissant de l’initiative contre l’immigration de masse, il a même laissé entendre avant la votation que ce texte contraindrait la Suisse à dénoncer l’accord sur la libre circulation des personnes, avant de finir, trois ans plus tard, par soutenir l’exact contraire. Un tel revirement est délétère et contribue lourdement à entretenir le soupçon que le gouvernement et le Parlement ont cessé d’obéir au peuple.</p><p>Si l’initiative est rejetée dimanche, il ne faudrait surtout pas renoncer à instiller une forte dose de pédagogie démocratique afin que les citoyens soient désormais au clair sur les raisons pour lesquelles les autorités privilégient, exceptionnellement, un accord international sur le résultat d’une votation. Mais soyons juste: l’action brouillonne du Conseil fédéral jusqu’ici aura de toute façon compté pour beaucoup dans le score que réalisera l’initiative dimanche.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'initiative-de-l-udc-n-abandonnons-pas-le-peuple-aux-populistes', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 880, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1366, 'homepage_order' => (int) 1595, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1323, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Actuel / Conférence ', 'title' => '«Le jour où je ne m’indignerai plus, j’aurai cessé de vivre»', 'subtitle' => 'L'ancien parlementaire fédéral tessinois Dick Marty vient de publier un livre, «Une certaine idée de la justice» (Editions Favre). L'homme s'est fait remarquer par ses enquêtes pour le Conseil de l'Europe sur les prisons secrètes de la CIA ou le trafic d'organes au Kosovo. Plus jeune, il avait, comme procureur, instruit d'énormes dossiers sur le trafic de drogue et le blanchiment d'argent. Son récit retrace les épisodes les plus saillants de sa carrière. Près de 300 personnes sont venues l'écouter avec ferveur, mercredi aux aurores à Lausanne. Récit.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Dick Marty a beau être retiré de la politique active, il déplace les foules. Près de 300 personnes se sont massées au Palace à Lausanne, mercredi avant 7 heures 30, pour venir l’écouter. L’ancien parlementaire fédéral libéral-radical fut tour à tour procureur, conseiller d’Etat puis enquêteur désigné par le Conseil de l’Europe pour faire la lumière sur les prisons secrètes de la CIA, le trafic d’organes au Kosovo et bien d’autres turpitudes contemporaines. Il était l’invité d’un événement organisé par la société lausannoise Mémoire Vive à l’occasion de la parution de son livre-témoignage, <em>Une certaine idée de la justice</em>, aux Editions Favre*.</p><blockquote><p><em><strong>«Tu es une rock star. Tout le monde veut te voir, te toucher, t’entendre», </strong></em><strong></strong>lui dit Donato Mottini, directeur de Mémoire Vive, Tessinois comme son hôte. <strong></strong> <br></p></blockquote><p>C’est un signe plutôt rassurant que de voir un auditoire compact mobilisé aux aurores pour écouter un homme qui, toute sa vie, s’est fait «une certaine idée de la justice».</p><p>Il faut dire que l’homme a du charisme, des convictions et des expériences peu banales à raconter. Répondant aux questions d’Eric Hoesli, ancien journaliste et patron de presse aujourd’hui professeur à l’EPFL, Dick Marty a révélé l’un des moteurs de son action: «Le jour où je ne m’indignerai plus, j’aurai cessé de vivre.»</p><h3>Fertile amnésie<br></h3><p>Son livre tient de l’accident de parcours, au sens propre. Il s’est résolu à l’écrire après un épisode d’amnésie dont il a été victime quelques heures durant au sortir d’une séance à Berne, un matin de novembre l’an dernier. Un accident neurologique qui effacera en lui tout souvenir de cette matinée. Depuis, les médecins l’ont rassuré, rien de grave, rien de particulier à redouter pour le futur, mais ce trou noir le pousse à prendre la plume et à reconstituer les épisodes les plus saillants de sa carrière, comme pour les mettre ainsi à l’abri de toute nouvelle panne de mémoire.</p><p>Au gré de ses diverses missions, Dick Marty a vu et observé de très près, avec le bagage que lui a donné son premier métier, celui de procureur, quelques-unes des atteintes les plus ignobles aux principes de l’Etat de droit commises durant les dernières décennies sur le sol européen et ailleurs.</p><h3>«Le mal, aujourd’hui, c’est l’indifférence»<br></h3><p>«Le mal, aujourd’hui, c’est l’indifférence», pense-t-il. Son livre cherche précisément à réparer cette indifférence – et il y parvient parfaitement. Ses pages nous emmènent dans ses pérégrinations au Kosovo, dans le Caucase, en Syrie ou aux Philippines où ses mandats pour le Conseil de l’Europe ou l’Organisation mondiale contre la torture le font atterrir. Et où il doit mener ses enquêtes bien souvent seul, démuni et sans le soutien des Etats et des institutions internationales.</p><p>Ce qui l’attriste plus particulièrement, c’est la morale à géométrie variable de l’Occident – et de la Suisse – que la guerre au Yémen, par exemple, semble si peu toucher. <em><br></em></p><blockquote><p><em><strong>«Personne ne manifeste contre cette guerre, et le Conseil fédéral voulait encore vendre des armes à l’Arabie saoudite»,</strong></em> s’étrangle le Tessinois.</p></blockquote><p>Dick Marty rame souvent à contre-courant. Sur le Kosovo, il a vivement critiqué l’engagement du Conseil fédéral et de l’ancienne ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey en faveur de l’indépendance accordée à la province serbe, non reconnue par de nombreux Etats. Son enquête sur les soupçons d’atrocités sans nom commises par des bandes criminelles liées à l’Armée de libération du Kosovo s’est heurtée à un tabou: les pays occidentaux qui étaient intervenus en bombardant la Serbie, en 1999, en violation flagrante du droit international, n’étaient nullement prêts à reconnaître que ceux qu’ils avaient soutenus pouvaient se livrer, eux aussi, à des crimes contre l’humanité. Pleinement cohérent avec lui-même et son souci de justice, Dick Marty confie son malaise face à l’approche manichéenne du conflit syrien et pense que la politique européenne et américaine d’isolement à l’égard de la Russie est une erreur.</p><h3>«Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique»<br></h3><p>Si sa capacité d’indignation et de révolte est intacte, Dick Marty n’en est pas moins fondamentalement pessimiste sur l’état du monde. La montée du populisme? «Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique», lance-t-il à son auditoire lausannois, prédisant la réélection de l’actuel président pour un deuxième mandat en 2020. Bolsonaro? «L’écroulement des valeurs fondamentales de notre civilisation». La Pologne? «Ce n’est plus un Etat de droit». L’Italie? «Ce que dit Salvini donne la chair de poule». </p><p>Dick Marty sait que tous les historiens et tous les politologues sont loin d’être d’accord avec cette thèse, mais il maintient que la situation actuelle rappelle les années 30. Parmi les explications, il voit tout à la fois la révolte des couches qui se sentent menacées par des catégories sociales encore plus défavorisées, l’évolution des technologies, et le fait que «les élites politiques n’ont pas été exemplaires.»</p><p>L’idéologie néolibérale, «qui n’a rien à voir avec le libéralisme», porte une lourde responsabilité dans les dérèglements actuels. C’est un «poison» et un jour ce modèle va se casser, est convaincu Dick Marty. Face à ces défis, l’Europe doit s’unir encore plus. Comment? En n’hésitant pas à créer une Europe à plusieurs vitesses. L’Europe s’est agrandie trop vite, son fonctionnement à 28 ou 27 ne permet plus d’avancer. «Il faut des locomotives», sinon il y a un risque de nivellement par le bas. Un noyau dur regroupé autour de la France et de l’Allemagne doit donner un nouvel élan. Quant à la Suisse, «son destin est européen» à moyen ou long terme, elle sera plus forte à l’intérieur de l’UE qu’à l’extérieur.</p><h3>«Je n’ai pas livré mes combats pour les gagner»<br></h3><p>Belle profession de foi, mais, lui fait observer Eric Hoesli, en décalage sur pratiquement tous les points avec le réel. Ses combats ont-ils donc tous été des échecs? «Je ne les ai pas livrés pour gagner». Et de citer Gramsci, le penseur italien de la révolution marxiste pour lequel le Tessinois avoue un penchant surprenant pour un libéral mais réel: «L’histoire enseigne mais n’a pas d’élèves.»<br></p><p>Avec tout ça, la question était inévitable: qu’est-ce que Dick Marty peut donc bien faire au PLR? Réponse de l’intéressé: il faut se souvenir que le radicalisme est un mouvement de progrès, c’est celui qui a fait 1848 – «c’est en tout cas comme cela que je l’ai toujours compris.»<br></p><p>Un combattant aussi acharné de la corruption que Dick Marty ne reste bien sûr pas indifférent à celle qui se pratique sous nos yeux, en Suisse, le plus souvent dans la plus parfaite impunité. Il se montre partisan déterminé de la transparence du financement des partis, mais, faisant allusion à l’affaire qui a amené Géraldine Savary à annoncer son retrait, tient à mettre les points sur les «i». Rendant hommage à la dignité de la socialiste vaudoise et mettant en cause le traitement médiatique qui lui a été réservé, il avertit: «Il ne faut pas que nous devenions un pays de talibans». Le cas de Géraldine Savary tranche en tout cas, pour lui, avec ce qui se passe au sein de l’exécutif de la Ville de Genève: «Là, c’est de l’argent public qui a été utilisé. C’est catastrophique.»</p><p><hr></p><h4>*<em>Dick Marty: Une certaine idée de la justice - Tchétchénie - CIA - Kosovo -drogue</em>. Editions Favre SA, Lausanne, 2018, 313 p.<br></h4><br><br><br><br><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-jour-ou-je-ne-m-indignerai-plus-j-aurai-cesse-de-vivre', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 880, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1338, 'homepage_order' => (int) 1563, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1260, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Populisme', 'title' => '«Le peuple contre la démocratie»: comprendre le populisme', 'subtitle' => 'Dans son dernier livre qui vient de sortir en français et qui est en passe d'être un succès mondial, Yascha Mounk, jeune enseignant à Harvard d'origine allemande, cherche à en finir avec certaines idées reçues sur le populisme. Pour mieux le combattre. Son essai montre comment le pouvoir dans les démocraties modernes s'est éloigné du citoyen, comment la promesse d'une prospérité toujours mieux partagée a été rompue par la mondialisation, et comment la nation reste et restera probablement pour longtemps le seul espace dans lequel la démocratie peut vraiment se déployer. Appelant à «réparer l'économie» et à retrouver un «patriotisme inclusif», l'auteur ne cache pas que la lutte contre le populisme risque d'être ardue et n'est pas gagnée d'avance. Yascha Mounk se refuse néanmoins à désespérer de la démocratie libérale héritée des Lumières.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>On ne peut pas rester indifférent à la lecture du dernier livre d’un jeune maître de conférences en sciences politiques à l’université de Harvard, aux Etats-Unis, Yascha Mounk. <em>Le peule contre la démocratie</em>, c’est le titre de son ouvrage qui vient de paraître en traduction française aux Editions de L’Observatoire*, peut sembler de prime abord rabâcher un thème connu. Celui du désarroi des élites libérales, politiques, académiques et médiatiques, devant ces élections qui, les unes après les autres, sur les deux rives de l’Atlantique, donnent l’avantage à des politiques nationalistes, isolationnistes et xénophobes dont le programme passe par le rabotage de l’Etat de droit patiemment développé au sortir de la Seconde Guerre mondiale – et par-là même, font craindre le pire.</p><p>Sauf que Yascha Mounk, lui, ne se contente pas d’une dénonciation éplorée mais lassante à force d’être répétée partout. Son analyse des causes du populisme et des maux qui, selon de nombreux observateurs, rongeraient nos démocraties, est d’une lucidité désenchantée jusqu’à en être implacable. Mais la manière, directe et très «grand public», dont l’auteur démonte nombre d’idées reçues et esquisse des pistes de solution se révèle finalement roborative.</p><p>La force de son livre vient du fait qu’au fil des pages, on sent bien que l’auteur nous raconte en réalité ses propres déconvenues intellectuelles. Ce n’est pas pour rien que son chapitre introductif s’intitule <em>Perdre ses illusions</em>. Tout paraissait en effet prédestiner le jeune chercheur à épouser les vues de ces élites libérales, progressistes et mondialisées dont il dénonce aujourd’hui, en creux, les contradictions et la difficulté à «penser contre elles-mêmes». Né à Munich en 1982 de parents juifs polonais, Yascha Mounk a étudié en Angleterre avant de passer un doctorat aux Etats-Unis. A 13 ans, il adhère au parti social-démocrate allemand, le SPD, mais il en démissionne en 2015 par une retentissante lettre ouverte publiée dans <em>Die Zeit</em>, critiquant notamment l’attitude de son parti dans la crise grecque.</p><p>L’élection de Donald Trump en 2016 – qu’il a vivement combattue –, le renforce encore dans ses convictions: l’ère de la stabilité démocratique, où libertés individuelles, Etat de droit et suffrage universel semblaient devoir aller immuablement de pair, pourrait bien toucher à sa fin. Mais là où beaucoup croient avoir fait le tour de la question en alertant sur le retour possible d’un fascisme plus ou moins mal dissimulé, Yascha Mounk, lui, développe une pensée beaucoup moins attendue.</p><p>La montée du populisme, nous dit Mounk – et ce constat est troublant –, a quelque chose à voir avec l’hypertrophie de l’appareil administratif et judiciaire entraînée par le développement de l’Etat de droit dans les démocraties occidentales. Les banques centrales, les agences indépendantes, les organisations internationales, les cours constitutionnelles, toutes ces institutions indispensables au fonctionnement des Etats modernes et de l’économie libérale, et dont le travail est le plus souvent d’une remarquable qualité, n’en ont pas moins éloigné le pouvoir des citoyens en déplaçant son centre de gravité.</p><p>Des décisions de plus en plus importantes se prennent aujourd’hui sans être soumises à une quelconque sanction du suffrage universel. La Commission européenne, selon Mounk, est l’exemple le plus frappant de l’évolution qu’il décrit. Le fonctionnement des institutions européennes est tel que c’est à cette administration que revient dans les faits, selon l’auteur, «de conduire la plupart des activités de l’Union». La Commission, écrit-il, est sans doute «l’agence indépendante la plus puissante du monde.»</p><p>Dans ce contexte, Mounk analyse la montée du populisme comme une réaction des citoyens a une perte de pouvoir qu’il considère tout à la fois comme réelle et problématique. L’Etat de droit, toujours plus respectueux des libertés et des procédures, prend donc des décisions toujours plus «éclairées», mais toujours moins démocratiques, suscitant en retour chez un nombre croissant de citoyens le besoin de récupérer un pouvoir qui doit logiquement être soustrait aux exigences de l’Etat de droit pour redevenir pleinement démocratique.</p><p>Le populisme n’est donc pas, pour Mounk, antidémocratique par essence. Il est certes «illibéral», en ce sens qu’il veut réduire voire supprimer les libertés individuelles et les droits qui protègent les minorités, mais il exprime une indiscutable aspiration des citoyens à se gouverner eux-mêmes. Cela n’empêche nullement Mounk d’être inquiet. Au contraire, c’est bien parce que le populisme a une légitimité démocratique que les lendemains qu’il annonce risquent d’être sinistres.</p><p>Tout l’intérêt de la pensée de Mounk est de récuser les analyses qui se contenteraient d’opposer à la démocratie anti-libérale ce qu’il appelle un libéralisme anti-démocratique, c’est-à-dire une forme d’organisation politique qui protégerait efficacement les droits des individus et des minorités et prendrait des décisions parfaitement raisonnables mais qui, par défiance, cesserait de croire au suffrage universel comme à la seule légitimité possible de tout gouvernement.</p><p>La position de Mounk le place à contre-courant d’un autre politologue, l’Allemand Jan-Werner Müller, pour qui les mouvements populistes sont d’inspiration antidémocratique par essence. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«Je crains, </strong></em>écrit Mounk<em><strong>, que le refus de reconnaître qu’il y a quelque chose de démocratique dans l’énergie qui les a propulsés au pouvoir ne nous empêche de comprendre la nature de leur force d’attraction et rende plus difficile de réfléchir de manière prudente et créative à la façon de les arrêter.»</strong></em></p></blockquote><p>Au chapitre des remèdes justement, Yascha Mounk accorde une grande place à ce qu’il appelle «réparer l’économie». Car à lui seul, le fait que le citoyen de 2018 ait moins de pouvoir que celui de 1958 ne suffit pas à expliquer le populisme. Les «Trente Glorieuses» avaient fait reculer les inégalités. La mondialisation les a accentuées à nouveau. Les générations d’après-guerre ont vécu avec la conviction que la vie serait plus facile pour celles qui suivraient. Cet optimisme a disparu, note Mounk. Les études qu’il cite montrent que neuf Américains sur dix nés en 1940 gagnaient à trente ans plus que leurs parents au même âge. Cette proportion n’est plus que d’un sur deux pour les Américains nés en 1980. Les données disponibles suggèrent une évolution analogue en Europe. </p><p>Les développements consacrés aux effets de l’accroissement des inégalités sur la montée du populisme comptent parmi les pages les plus intéressantes de l’ouvrage. Il est de bon ton en effet de mettre en doute toute relation de cause à effet en ce domaine. Les succès tout récents de l’extrême droite dans la Suède prospère tordraient le cou à la thèse selon laquelle le populisme se nourrirait de la colère des «perdants de la mondialisation». Déjà, on avait pu montrer que les classes les plus favorisées avaient bel et bien voté Trump, et les plus fragilisées, Clinton. On pensait détenir la preuve que le récit médiatique associant pauvreté et succès du populisme tenait de la légende urbaine.</p><p>Pas si simple, avertit Mounk. Car entre les plus riches et les plus pauvres, il y a la classe moyenne. Et là, une étude attentive donne un autre éclairage. Les électeurs de Trump sont en moyenne moins diplômés que ceux de Clinton. Ils ont donc des raisons particulières de se sentir plus menacés que d’autres par la mondialisation et l’intelligence artificielle. Ils habitent aussi des régions aux indices de santé moins favorables, au taux de chômage plus élevé, à la mobilité sociale plus faible et où vivent davantage d’individus sans revenu. En 2016, les quinze Etats les moins menacés par l’automatisation ont voté Clinton. Vingt et un des vingt-deux Etats les plus menacés ont choisi son adversaire.</p><p>Le contrat implicite sur lequel les démocraties occidentales ont longtemps fonctionné, et qui consistait à promettre un accroissement constant de la prospérité et des retombées pour le plus grand nombre, est rompu. Il n’y a pas d’analyse du populisme qui tienne, nous dit Mounk, sans prendre en compte cette donnée et sans s’interroger sur ce qui pourrait aujourd’hui remplacer les promesses d’antan pour ressouder la société.</p><p>Cosmopolite revendiqué, Yascha Mounk ne croit toutefois pas que notre avenir soit supranational. Le fait national ne lui paraît pour l’heure guère dépassable. Son appréciation de l’intégration européenne est d’ailleurs souvent sévère. L’immense majorité des citoyens des démocraties occidentales, note-t-il, se sentent encore, et probablement pour longtemps encore, appartenir à un pays déterminé, dont l’histoire et les institutions ont façonné une identité particulière, non interchangeable. Penser qu’à l’heure de la mondialisation, les nations n’existent plus, ou qu’elles sont obsolètes, procède d’une fausse perception de la réalité, quoi qu’aient pu espérer les générations de l’après-guerre et en particulier les pères-fondateurs de l’intégration européenne.</p><p>Pour le meilleur ou pour le pire, la nation va donc perdurer. La grande question n’est donc pas celle de sa disparition, mais bien de savoir ce qu’on peut en faire. Mounk se démarque là avec une grande netteté d’un courant intellectuel sensible aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, qui refuse la nation précisément en raison de son héritage historique – colonialiste, impérialiste, raciste ou guerrier. Ce n’est pas parce que les idéaux des Lumières sur lesquels ont été bâties les démocratiques modernes n’ont pas été atteints ou ont été trahis qu’il faut les abandonner, dit l’auteur en substance. Le «patriotisme inclusif» légué par les révolutions américaine et française et sa promesse d’une émancipation de tous sans distinction d’origine, reste, pour Mounk, un idéal totalement actuel.</p><p>Les civilisations sont mortelles, les démocraties libérales le sont aussi. Le livre de Mounk nous invite à en prendre conscience. L’auteur se refuse cependant au défaitisme. Les moyens de combattre le populisme existent: les droits civiques, la mobilisation citoyenne doivent être utilisés avec une détermination sans faille pour barrer la route à des évolutions qui pourraient, sinon, sonner le glas de nos libertés. Mais en tous les cas, ce n’est pas en éloignant encore davantage le pouvoir des citoyens que l’on y parviendra.</p><p><hr></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1539095253_9791032904534_lepeuplecontrelademocratie_2018.jpg" width="444" height="683">Yascha Mounk, <em>Le peuple contre la démocratie</em>, Traduction de l’anglais, Editions de L’Observatoire, Paris, 2018, 517 p.</h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-peuple-contre-la-democratie-comprendre-le-populisme', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 853, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1276, 'homepage_order' => (int) 1503, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2493, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'swiss_police-thumb-large.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 68597, 'md5' => '062b5d7643d80fb6df8bdc0ae58226fc', 'width' => (int) 958, 'height' => (int) 598, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => null, 'author' => null, 'copyright' => '© DR', 'path' => '1513791321_swiss_policethumblarge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 196, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Voilà qui est clair. Et j'apprécie tout particulièrement votre dernier paragraphe à la lumière d'un article paru ce jour dans 24Heures où le journaliste qualifie un municipal contesté de "Haïtien". J'ignorais qu'un "étranger" pouvait être élu municipal dans le canton de Vaud! La transparence, c'est bien, la déontologie c'est mieux, quelle que soit la sorte de "délinquance".', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 289, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 199, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Il n’est pas contraire au principe de transparence que de ne divulguer qu’une partie du profil d’un délinquant, ou de toute personne faisant l’objet d’une communication publique. Si des études montre que la nationalité n’est pas une variable explicative pertinente, pourquoi la communiquer? La police n’indique généralement pas l’état civil, mais j’imagine que si le journaliste a besoin de l’information, elle lui sera communiquée sur demande. Pour reprendre l’exemple cité par @Kesako, on voit bien que les journalistes et le public peuvent utiliser les informations à disposition de manière discriminante. Pourquoi n’a-t-il pas évoqué l’origine nationale des autres protagonistes? Ne pas divulguer une information non pertinente ne signifie pas la cacher.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 1185, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 200, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'J'apprécie votre article bien argumenté qui offre un autre point de vue sur ce sujet. À priori il me semblait une bonne idée de cacher la nationalité, mais vos explications m'ont permis de voir tout cela dans un contexte plus large.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 930, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 201, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => ' Pas totalement convaincu. Pourquoi alors ne pas demander de publier l’État civil, la religion ou la couleur des yeux ou je ne sais quoi d’autre ? La transparence ne signifie pas le tout-à-l’égout de l’information, me semble-t-il. Encore faut-il que l’élément indiqué soit pertinent et ait une justification objective. ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 337, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 204, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Pas d'accord ! On peut prendre aussi l'exemple des accidents de la circulation ("Un octogénaire renverse un cycliste") ... Bien sûr qu'avec l'âge le risque de faire une erreur de conduite augmente, mais le mentionner dans chaque communiqué d'accident impliqant une personne âgée blesse inutilement les octogénaires en forme qui conduisent correctement. Pour les délits, cela stigmatise un groupe dont la majorité fait de gros efforts d'intégration. Si "les journalistes" étaient capables de contrôler ce type d'information, ce débat n'aurait pas lieu (et cette phrase fera mal aux journalistes qui luttent pour garder cette compétence d'auto-censure, notamment contre l'avis de leur hiérarchie) Il faut donc accorder aux autorités le droit de "censurer" ce type d'informations, assez mineure, et focaliser sur de vrais enjeux de transparence, comme par exemple: Les centrales nucléaires: qui a encaissé les profits (des individus de nationalité suisse) et qui va payer le démentèlement (des individus de nationalité suisse, mais pas les mêmes .. ). ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 2049, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 215, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je suis tout à fait d'accord avec l'article de Denis Masmejan. Je suis également convaincu qu'une non-divulgation de la nationalité des prévenus aurait l'effet contraire. Ce n'est pas en "aseptisant" l'information que l'on supprimera les préjugés et les amalgames. La transparence de l'information ne peut pas être à géométrie variable. Il faut faire confiance aux journalistes et les laisser faire leur travail. ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 3041, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 297, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Cette transparence est un peu glauque! En effet, entre une idée très intellectuelle et la vie pratique je choisis le bon sens.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 3280, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Denis Masmejan' $description = 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.' $title = 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 288, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'criminalité', 'slug' => 'criminalite', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 123 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.
A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.
Dans les années 1990 déjà
La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.
Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la transparence en 2004 – mais aussi dans la plupart des cantons. La philosophie qui sous-tend la transparence de l’administration est simple: les autorités doivent jouer cartes sur table et partager les informations qu’elles détiennent – sauf exceptions dûment définies. Ces exceptions s’étendent par exemple à la protection de la sphère privée mais ne justifient en aucun cas que des informations soient tues parce qu’elles sont dérangeantes.
Un exemple récent: le désaveu infligé au Conseil d’Etat par le Tribunal cantonal valaisan dans l’affaire de la pollution au mercure autour de l’usine de Lonza. Les autorités voulaient taire un rapport officiel qui risquait, selon elles, d’induire le public en erreur et de compromettre les négociations avec l’entreprise. Un motif dénué de pertinence, a estimé la justice.
Tout devrait continuer à se passer comme avant
La plupart des réactions favorables à la non-divulgation de la nationalité des prévenus dans les communiqués de la police font totalement l’impasse sur le principe de transparence. A les suivre, tout devrait continuer à se passer comme avant: les autorités décident elles-mêmes ce que les citoyens ont le droit de savoir et ce qu’il est plus sain qu’ils continuent d’ignorer.
L’attitude de la conseillère nationale PS vaudoise Ada Marra est caractéristique de ce tropisme qu’on croyait révolu. Dans l’émission Forum de la RTS du 7 novembre, l’élue ne voyait aucun problème à ce que les autorités masquent une part de la réalité qui risque – c’est vrai – d’être mal interprétée par le public. Mais pour ceux qui sont convaincus par les mérites de la transparence, le remède ne consiste assurément pas à taire les faits, au contraire.
On peut discuter à perte de vue de la criminalité des étrangers et des raisons qui expliquent que la majorité des condamnés majeurs en Suisse sont de nationalité étrangère. Croire que c’est en camouflant l’origine des suspects dans les communiqués de la police que l’on va éteindre ce débat est une illusion complète. La décision zurichoise ira à fins exactement contraires: elle polarisera encore davantage l’opinion en accréditant l’idée que les autorités cherchent à cacher aux citoyens une réalité qui les gêne.
La palme au professeur André Kuhn
On entend dire que certes, les informations sur la criminalité des étrangers peuvent avoir leur intérêt, mais seulement pour les autorités elles-mêmes, dans le cadre d’une recherche académique ou d’une analyse statistique. Soyons sérieux: depuis quand existerait-il des informations trop compliquées pour être diffusées et discutées en dehors du cercle des spécialistes? Que dirait-on si le Tribunal fédéral n’adressait ses jugements qu’aux professeurs de droit, estimant le public – et les journalistes – pas suffisamment instruits pour les interpréter correctement? La palme, dans ce registre, revient au pénaliste et criminologue André Kuhn. Pour lui, la nationalité n’étant pas une variable expliquant quoi que ce soit en matière de criminalité, elle ne devrait jamais être rendue publique. L’universitaire souhaiterait même qu’un prévenu ne soit identifié dans les médias ni par son sexe ni par son âge, mais désigné simplement comme «une personne», a-t-il expliqué récemment au Temps.
De telles idées sont la négation même de la liberté de la presse, et probablement de la liberté tout court. Une réalité risque-t-elle d’être dérangeante? D’alarmer le bon peuple? Supprimons l’information et le problème s’éteindra de lui-même. On croirait lire Orwell. La thèse d’André Kuhn risque au surplus d’avoir un effet pervers dont l’universitaire ne semble pas être conscient: il y a peu de chances que si la nationalité des auteurs d’actes terroristes était occultée, le public en conclue instinctivement qu’il s’agissait de citoyens européens – ce qui a pourtant pu être vrai, l’histoire récente l’a montré.
Si la dissimulation par la police de la nationalité des suspects est assurément une très mauvaise idée, cela ne veut pas encore dire que l’origine des prévenus doive être systématiquement mise en avant par les médias. Ceux-ci sont d’ailleurs invités par leur déontologie à porter la plus grande attention à leur responsabilité sur un terrain dont personne ne songe à nier qu’il peut être délicat. Ils éviteront tout traitement discriminatoire, par exemple en appliquant les mêmes critères de divulgation à toutes les nationalités, suisse comprise. Mais c’est aux médias de prendre leurs responsabilités. Les autorités ne doivent pas le faire à leur place.
Notice (8): Trying to access array offset on value of type null [APP/Template/Posts/view.ctp, line 147]Code Context<div class="col-lg-12 order-lg-4 order-md-4">
<? if(!$connected['active']): ?>
<div class="utils__spacer--default"></div>
$viewFile = '/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/src/Template/Posts/view.ctp' $dataForView = [ 'referer' => '/', 'OneSignal' => '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093', '_serialize' => [ (int) 0 => 'post' ], 'post' => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 673, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Criminalité', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'subtitle' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.</p><p>A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.</p><h3>Dans les années 1990 déjà<br></h3><p>La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.</p><p>Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la transparence en 2004 – mais aussi dans la plupart des cantons. La philosophie qui sous-tend la transparence de l’administration est simple: les autorités doivent jouer cartes sur table et partager les informations qu’elles détiennent – sauf exceptions dûment définies. Ces exceptions s’étendent par exemple à la protection de la sphère privée mais ne justifient en aucun cas que des informations soient tues parce qu’elles sont dérangeantes.</p><p>Un exemple récent: le désaveu infligé au Conseil d’Etat par le Tribunal cantonal valaisan dans l’affaire de la pollution au mercure autour de l’usine de Lonza. Les autorités voulaient taire un rapport officiel qui risquait, selon elles, d’induire le public en erreur et de compromettre les négociations avec l’entreprise. Un motif dénué de pertinence, a estimé la justice.</p><h3>Tout devrait continuer à se passer comme avant<br></h3><p>La plupart des réactions favorables à la non-divulgation de la nationalité des prévenus dans les communiqués de la police font totalement l’impasse sur le principe de transparence. A les suivre, tout devrait continuer à se passer comme avant: les autorités décident elles-mêmes ce que les citoyens ont le droit de savoir et ce qu’il est plus sain qu’ils continuent d’ignorer.</p><p>L’attitude de la conseillère nationale PS vaudoise Ada Marra est caractéristique de ce tropisme qu’on croyait révolu. Dans l’émission <em>Forum</em> de la RTS du 7 novembre, l’élue ne voyait aucun problème à ce que les autorités masquent une part de la réalité qui risque – c’est vrai – d’être mal interprétée par le public. Mais pour ceux qui sont convaincus par les mérites de la transparence, le remède ne consiste assurément pas à taire les faits, au contraire.</p><p>On peut discuter à perte de vue de la criminalité des étrangers et des raisons qui expliquent que la majorité des condamnés majeurs en Suisse sont de nationalité étrangère. Croire que c’est en camouflant l’origine des suspects dans les communiqués de la police que l’on va éteindre ce débat est une illusion complète. La décision zurichoise ira à fins exactement contraires: elle polarisera encore davantage l’opinion en accréditant l’idée que les autorités cherchent à cacher aux citoyens une réalité qui les gêne.</p><h3>La palme au professeur André Kuhn<br></h3><p>On entend dire que certes, les informations sur la criminalité des étrangers peuvent avoir leur intérêt, mais seulement pour les autorités elles-mêmes, dans le cadre d’une recherche académique ou d’une analyse statistique. Soyons sérieux: depuis quand existerait-il des informations trop compliquées pour être diffusées et discutées en dehors du cercle des spécialistes? Que dirait-on si le Tribunal fédéral n’adressait ses jugements qu’aux professeurs de droit, estimant le public – et les journalistes – pas suffisamment instruits pour les interpréter correctement? La palme, dans ce registre, revient au pénaliste et criminologue André Kuhn. Pour lui, la nationalité n’étant pas une variable expliquant quoi que ce soit en matière de criminalité, elle ne devrait jamais être rendue publique. L’universitaire souhaiterait même qu’un prévenu ne soit identifié dans les médias ni par son sexe ni par son âge, mais désigné simplement comme «une personne», a-t-il expliqué récemment au <em><a href="https://www.letemps.ch/suisse/2017/11/16/taire-lorigine-suspects">Temps</a></em>. </p><p>De telles idées sont la négation même de la liberté de la presse, et probablement de la liberté tout court. Une réalité risque-t-elle d’être dérangeante? D’alarmer le bon peuple? Supprimons l’information et le problème s’éteindra de lui-même. On croirait lire Orwell. La thèse d’André Kuhn risque au surplus d’avoir un effet pervers dont l’universitaire ne semble pas être conscient: il y a peu de chances que si la nationalité des auteurs d’actes terroristes était occultée, le public en conclue instinctivement qu’il s’agissait de citoyens européens – ce qui a pourtant pu être vrai, l’histoire récente l’a montré.</p><p>Si la dissimulation par la police de la nationalité des suspects est assurément une très mauvaise idée, cela ne veut pas encore dire que l’origine des prévenus doive être systématiquement mise en avant par les médias. Ceux-ci sont d’ailleurs invités par leur déontologie à porter la plus grande attention à leur responsabilité sur un terrain dont personne ne songe à nier qu’il peut être délicat. Ils éviteront tout traitement discriminatoire, par exemple en appliquant les mêmes critères de divulgation à toutes les nationalités, suisse comprise. Mais c’est aux médias de prendre leurs responsabilités. Les autorités ne doivent pas le faire à leur place. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pourquoi-taire-la-nationalite-des-suspects-est-une-mauvaise-idee', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 883, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 676, 'homepage_order' => (int) 692, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'author' => 'Denis Masmejan', 'description' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'crawler' => true, 'connected' => null, 'menu_blocks' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) {} ], 'menu' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) {}, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) {} ] ] $bufferLevel = (int) 1 $referer = '/' $OneSignal = '8a2ea76e-2c65-48ce-92e5-098c4cb86093' $_serialize = [ (int) 0 => 'post' ] $post = object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 673, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ANALYSE / Criminalité', 'title' => 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée', 'subtitle' => 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.</p><p>A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.</p><h3>Dans les années 1990 déjà<br></h3><p>La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.</p><p>Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la transparence en 2004 – mais aussi dans la plupart des cantons. La philosophie qui sous-tend la transparence de l’administration est simple: les autorités doivent jouer cartes sur table et partager les informations qu’elles détiennent – sauf exceptions dûment définies. Ces exceptions s’étendent par exemple à la protection de la sphère privée mais ne justifient en aucun cas que des informations soient tues parce qu’elles sont dérangeantes.</p><p>Un exemple récent: le désaveu infligé au Conseil d’Etat par le Tribunal cantonal valaisan dans l’affaire de la pollution au mercure autour de l’usine de Lonza. Les autorités voulaient taire un rapport officiel qui risquait, selon elles, d’induire le public en erreur et de compromettre les négociations avec l’entreprise. Un motif dénué de pertinence, a estimé la justice.</p><h3>Tout devrait continuer à se passer comme avant<br></h3><p>La plupart des réactions favorables à la non-divulgation de la nationalité des prévenus dans les communiqués de la police font totalement l’impasse sur le principe de transparence. A les suivre, tout devrait continuer à se passer comme avant: les autorités décident elles-mêmes ce que les citoyens ont le droit de savoir et ce qu’il est plus sain qu’ils continuent d’ignorer.</p><p>L’attitude de la conseillère nationale PS vaudoise Ada Marra est caractéristique de ce tropisme qu’on croyait révolu. Dans l’émission <em>Forum</em> de la RTS du 7 novembre, l’élue ne voyait aucun problème à ce que les autorités masquent une part de la réalité qui risque – c’est vrai – d’être mal interprétée par le public. Mais pour ceux qui sont convaincus par les mérites de la transparence, le remède ne consiste assurément pas à taire les faits, au contraire.</p><p>On peut discuter à perte de vue de la criminalité des étrangers et des raisons qui expliquent que la majorité des condamnés majeurs en Suisse sont de nationalité étrangère. Croire que c’est en camouflant l’origine des suspects dans les communiqués de la police que l’on va éteindre ce débat est une illusion complète. La décision zurichoise ira à fins exactement contraires: elle polarisera encore davantage l’opinion en accréditant l’idée que les autorités cherchent à cacher aux citoyens une réalité qui les gêne.</p><h3>La palme au professeur André Kuhn<br></h3><p>On entend dire que certes, les informations sur la criminalité des étrangers peuvent avoir leur intérêt, mais seulement pour les autorités elles-mêmes, dans le cadre d’une recherche académique ou d’une analyse statistique. Soyons sérieux: depuis quand existerait-il des informations trop compliquées pour être diffusées et discutées en dehors du cercle des spécialistes? Que dirait-on si le Tribunal fédéral n’adressait ses jugements qu’aux professeurs de droit, estimant le public – et les journalistes – pas suffisamment instruits pour les interpréter correctement? La palme, dans ce registre, revient au pénaliste et criminologue André Kuhn. Pour lui, la nationalité n’étant pas une variable expliquant quoi que ce soit en matière de criminalité, elle ne devrait jamais être rendue publique. L’universitaire souhaiterait même qu’un prévenu ne soit identifié dans les médias ni par son sexe ni par son âge, mais désigné simplement comme «une personne», a-t-il expliqué récemment au <em><a href="https://www.letemps.ch/suisse/2017/11/16/taire-lorigine-suspects">Temps</a></em>. </p><p>De telles idées sont la négation même de la liberté de la presse, et probablement de la liberté tout court. Une réalité risque-t-elle d’être dérangeante? D’alarmer le bon peuple? Supprimons l’information et le problème s’éteindra de lui-même. On croirait lire Orwell. La thèse d’André Kuhn risque au surplus d’avoir un effet pervers dont l’universitaire ne semble pas être conscient: il y a peu de chances que si la nationalité des auteurs d’actes terroristes était occultée, le public en conclue instinctivement qu’il s’agissait de citoyens européens – ce qui a pourtant pu être vrai, l’histoire récente l’a montré.</p><p>Si la dissimulation par la police de la nationalité des suspects est assurément une très mauvaise idée, cela ne veut pas encore dire que l’origine des prévenus doive être systématiquement mise en avant par les médias. Ceux-ci sont d’ailleurs invités par leur déontologie à porter la plus grande attention à leur responsabilité sur un terrain dont personne ne songe à nier qu’il peut être délicat. Ils éviteront tout traitement discriminatoire, par exemple en appliquant les mêmes critères de divulgation à toutes les nationalités, suisse comprise. Mais c’est aux médias de prendre leurs responsabilités. Les autorités ne doivent pas le faire à leur place. </p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'pourquoi-taire-la-nationalite-des-suspects-est-une-mauvaise-idee', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 883, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 676, 'homepage_order' => (int) 692, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) {}, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) {} ], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1370, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Votations', 'title' => 'Après le non à l'initiative de l'UDC, le plus difficile reste à faire', 'subtitle' => 'Victoire éclatante des forces de la société civile, de la droite classique et des milieux économiques contre l'initiative de l'UDC pour la primauté du droit suisse. Le scrutin aura au moins prouvé que le populisme n'est pas une fatalité. Mais après? Le résultat de dimanche ne préjuge ni du sort politique de l'accord-cadre avec l'UE, ni de la future votation sur la libre circulation des personnes. Le plus difficile reste donc à faire. ', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Pas un seul canton pour approuver l’initiative de l’UDC pour la primauté du droit suisse. Ironie piquante de l’histoire, la Suisse centrale, berceau de la résistance auxdits juges étrangers si l’on en croit la légende, n’a pas été davantage convaincue que le reste du pays qu’il fallait barrer la route à l’extension du droit international et de ses nouveaux baillis, à Strasbourg ou ailleurs.</p><p>La prétention du parti de Christoph Blocher à parler au nom du peuple a été sèchement désavouée. Les Suisses ont montré qu’ils n’étaient pas prêts à se laisser prendre en otage. Ils ont refusé de se faire tordre le bras par un parti qui n’a de cesse de se présenter comme le seul défenseur de la démocratie directe et de la volonté populaire contre les élites, les juges, les professeurs de droit et autres architectes de l’Etat de droit – cet ennemi du citoyen souverain dans la mythologie trompeuse entretenue par les nationalistes.</p><h3>Etonnante capacité de résistance<br></h3><p>Les citoyens ont dit non et l’un des enseignements les plus précieux de ce dimanche est sans doute l’étonnante capacité de résistance dont les citoyens ont fait preuve en rejetant des propositions qui reflétaient les aspirations populistes jusqu’à la caricature. La primauté sans nuance de la volonté populaire que cherchait à imposer l’initiative – au détriment des subtils <em>checks and balances</em> qui caractérisent le système helvétique – aurait plombé toute politique d’ouverture de la Suisse.</p><p>Le populisme n’est donc pas une fatalité et la démocratie directe n’en est pas le vecteur par essence. Voilà qui devrait rassurer pour l’avenir. La netteté du rejet était d’ailleurs inattendue et ne transparaissait pas dans les sondages. Les analyses à venir devraient permettre de mieux cerner les raisons de ce four complet pour l’UDC. Mais il paraît peu probable qu’à lui seul l’argument des droits de l’homme ait pu convaincre une majorité des votants d’Uri, de Schwyz, d’Obwald et de Nidwald, de Glaris, d’Argovie ou de Thurgovie. Les citoyens ont plus vraisemblablement refusé de cautionner un texte qui leur paraissait abstrait, leur parlait peu et dont ils avaient grand peine à mesurer les conséquences précises sinon pour comprendre qu’elles risquaient d’être défavorables à l’économie.</p><p>Bref, ils n’ont pas voulu acheter un chat en poche. Mais aussi rassurante que soit la défaite de l’UDC, ce serait illusoire de penser que désormais, la suite de l’histoire est écrite et que la partition en sera résolument ouverte à la supranationalité et à l’Europe.</p><h3>Survie aléatoire<br></h3><p>Le rejet de dimanche ne dit rigoureusement rien par exemple du destin politique de l’accord-cadre négocié avec l’UE. Une acceptation de l’initiative l’aurait assurément compromis, mais le non sorti des urnes ne préjuge pas de sa survie, à ce jour des plus aléatoires.</p><p>Le Conseil fédéral devrait prendre une décision importante à ce sujet ce vendredi, mais les résistances à l’égard des «juges étrangers» de l’UE seront beaucoup plus difficiles à combattre que l’initiative de l’UDC. Elles existent en effet aussi bien dans le camp conservateur qu’à gauche. Il y a quelques jours, la condamnation par la Cour de l’UE de l’équivalent des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes dans la législation autrichienne a confirmé encore davantage les syndicats suisses de la justesse de leur refus de tout compromis sur ce point. </p><p>La négociation de cet accord-cadre avec Bruxelles bute sur des questions en bonne partie analogues à celles qui avaient entraîné le rejet de l’EEE en 1992. Il n’est d’ailleurs pas totalement farfelu de se demander si, à tout prendre, les solutions offertes par l’EEE ne sont pas en définitive plus satisfaisantes que les figures quelque peu baroques dans lesquelles les négociateurs suisses se sont engagés et que seuls les diplômés en droit européen semblent en mesure de comprendre réellement. Quoi qu’il en soit, la défense de cet accord devant le peuple ne sera pas une mince affaire. Elle conditionne pourtant la poursuite de nos relations avec l’UE.</p><p>A terme, les Suisses auront également à se prononcer sur le maintien de la libre circulation des personnes, l’UDC ayant fait aboutir une initiative qui en exige l’abrogation. Là encore, le scrutin s’annonce existentiel, car la voie bilatérale n’est pas concevable sans la libre circulation.</p><p>On le voit: la victoire du non dimanche était importante, mais elle ne constituait de loin pas l’étape la plus difficile. Elle aura au moins évité à la Suisse d’ajouter son nom à la liste des pays qui semblent avoir choisi le populisme comme avenir. Et elle aura démontré qu'il est possible, qu'il est même nécessaire, pour les partisans de l'ouverture de <em>r</em><em>emettre le peuple dans le coup</em>. C’est déjà beaucoup.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'apres-le-non-a-l-initiative-de-l-udc-le-plus-difficile-reste-a-faire', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 810, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1387, 'homepage_order' => (int) 1612, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1351, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Juges étrangers', 'title' => 'Initiative de l’UDC: n’abandonnons pas le peuple aux populistes', 'subtitle' => 'Au-delà des débats juridiques souvent confus auxquels elle donne lieu, l'initiative de l'UDC dite «le droit suisse au lieu de juges étrangers» pose des questions de fond sur la démocratie directe. La réponse qui y sera apportée dimanche aura un impact considérable. Elle indiquera la voie que la Suisse suivra ces prochaines années, plus ou moins proche de l'Europe, plus ou moins distante du chemin nationaliste et conservateur vers lequel tendent désormais, en Occident, des forces toujours plus actives dans des pays toujours plus nombreux. Ne laissons pas l'UDC prendre la souveraineté populaire en otage!', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Curieuse ambiance à quelques jours de la votation populaire sur l’initiative de l’UDC «le droit suisse au lieu de juges étrangers». Les deux camps continuent d’argumenter avec frénésie. Alors même que les sondages donnent le non-gagnant, les adversaires semblent redouter le scénario du vote sur les minarets (2009), où les sondages prédisaient aussi l’échec de l’initiative. En 2014 également, lors du scrutin sur l’immigration de masse, la tendance n’avait commencé à évoluer en faveur du oui que peu avant la votation.</p><p>Les partisans du rejet semblent désécurisés par la stratégie de campagne de l’UDC. Un style nettement plus modéré que d’ordinaire, des arguments plus techniques aussi. Avec, à la clé, une efficacité qui n’en semble pas moins redoutable. Dimanche prochain, tout le monde prévoit que le résultat sera serré.</p><h3>«Quand le peuple a parlé, il doit être obéi»<br></h3><p>Les défenseurs des droits de l’homme s’étaient préparés à en découdre avec une argumentation tranchée. Pour eux, le scrutin allait être un vote pour ou contre les droits fondamentaux. Las, l’UDC a largement évité le combat sur ce terrain. La Convention européenne des droits de l’homme? Nous ne la remettons pas en cause, assurent, la bouche en cœur toutes les voix du parti. Vrai ou faux, c’est évidemment une autre histoire, mais cela a permis à l’UDC de mener sa campagne pratiquement sur un seul front: celui de la démocratie directe et de la souveraineté populaire.</p><p>En Suisse, c’est le peuple qui décide et quand il a parlé, il doit être obéi: tel est en substance le message de l’UDC. Le peuple ne veut-il plus que l’on construise des minarets en Suisse? On n'en construira plus un seul, et les juges – au Tribunal fédéral ou à Strasbourg – ne doivent plus pouvoir passer outre et ordonner le contraire. Que répondre à cela? Qu’objecter à un discours qui prétend exercer le monopole de la défense de la démocratie directe? Laissera-t-on l’UDC prendre la souveraineté populaire en otage en s’en déclarant la seule vraie dépositaire?</p><h3>Quelle voie choisira la Suisse?<br></h3><p>Ces questions résument un enjeu essentiel de la votation: le 25 novembre marquera-t-il ou non une nouvelle rupture, et cette fois plus profonde que les précédentes, entre le peuple et les «élites», entre la démocratie directe et l'Etat de droit, entre le pouvoir des citoyens et celui des juges? La réponse qui y sera apportée dimanche aura un impact considérable. Elle indiquera la voie que la Suisse suivra ces prochaines années, plus ou moins proche de l'Europe, plus ou moins distante du chemin nationaliste et conservateur vers lequel tendent désormais, en Occident, des forces toujours plus actives dans des pays toujours plus nombreux.<br></p><p>Dans l’immédiat, un oui le 25 novembre aurait pour effet le plus probable de rouvrir le débat pourtant clos sur la compatibilité avec la Convention européenne des droits de l’homme de l’internement à vie, de l’interdiction des minarets, du renvoi des délinquants étrangers. La conformité avec l’accord sur la libre circulation des personnes de l’initiative contre l’immigration «de masse» devrait également être rediscutée, mais les Suisses risquent d’être de toute façon appelés à se prononcer spécifiquement sur le maintien ou non de cet accord, l’UDC ayant lancé une autre initiative à cet effet.</p><h3>Incertitude permanente<br></h3><p>Et après? A plus long terme, l’initiative «pour l’autodétermination» engendrera une incertitude permanente sur le sort des traités en question. L’UDC pourra revendiquer une adaptation de ces textes et, en cas de refus de nos partenaires – hypothèse la plus probable – une dénonciation. Mais par qui? Le Conseil fédéral? Le Parlement, voire le peuple? L’initiative laisse sans la moindre réponse ces questions pourtant essentielles. Il s’ensuivra immanquablement une confusion totale, sur le plan juridique aussi bien que politique. L’UDC aura alors le champ libre pour mener ce qui pourrait ressembler à une sorte de guerre de harcèlement dans laquelle la volonté populaire sera constamment opposée au refus de la «classe politique» de s’y plier.</p><p>C’est en cela qu’on peut dire qu’avec cette initiative, la souveraineté populaire risque d’être prise en otage par l’UDC. Le journaliste Yves Petignat a très justement observé dans l’une de ses récentes <a href="https://www.letemps.ch/opinions/initiative-juges-etrangers-peuple-contre-democratie">chroniques</a> du <em>Temps </em>que la question à laquelle les Suisses répondront le 25 novembre va bien au-delà de ses aspects constitutionnels et juridiques, par ailleurs difficiles à saisir et à expliquer: «C’est la nature même de notre démocratie qui est en question.» Et de conclure en soulignant la parenté entre l’initiative de l’UDC et cette démocratie «illibérale» qui monte dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis, brillamment analysée par l’universitaire américain Yascha Mounk dans son ouvrage «Le peuple contre la démocratie» (Editions de l'Observatoire, 2018) récemment publié en français et dont <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-peuple-contre-la-democratie-comprendre-le-populisme"><em xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml">Bon pour la tête</em></a><em></em> a rendu compte.</p><h3>Le peuple n'est pas un gros mot<br></h3><p>La question centrale à laquelle cherche à répondre Yascha Mounk n’est pas seulement de savoir de quoi se nourrit le populisme mais aussi comment le combattre. Et le brio de son analyse tient en particulier à la capacité du jeune intellectuel à penser contre son propre camp, celui des élites progressistes et cosmopolites. La lutte sera difficile, prévient-il, et il faudra la mener, en partie au moins, sur le terrain même que se sont choisi les populistes. Par exemple en cessant de leur abandonner l’idée de la nation et en réparant une économie déréglée par la mondialisation.</p><p>Si l’on cherchait à tirer les enseignements du livre de Mounk pour le combat contre l’initiative de l’UDC, on pourrait commencer par dire que le peuple n’est pas un gros mot, la souveraineté non plus, mais que le peuple est infiniment trop précieux pour être laissé aux populistes. Or c’est exactement ce qui risque d’arriver si d’aventure le oui devait l’emporter dimanche prochain.</p><p>Les milieux économiques et les partis de la droite classique ont eu raison de ne pas s’en tenir exclusivement à la défense des droits de l’homme et de chercher à contrer l’UDC sur le terrain même et au nom de la démocratie directe. A<em> Arena</em>, la grande émission de débat de la télévision alémanique, le PLR Philipp Müller a par exemple rappelé que le peuple a déjà et depuis longtemps le dernier mot sur toutes les questions importantes et que la seule et bonne manière d’arbitrer une contradiction entre un texte constitutionnel et un traité approuvé antérieurement est de poser loyalement et directement la question au peuple.</p><h3>La part de responsabilité du Conseil fédéral<br></h3><p>A partir de là, tous les problèmes évoqués souvent dans la confusion lors de cette campagne s’éclairent. Certes, le peuple a décidé qu’aucun minaret ne serait plus construit en Suisse. Il n’a toutefois pas donné son aval en même temps à une dénonciation de la Convention européenne des droits de l’homme pour le cas où, un jour, la Cour de Strasbourg devait juger cette interdiction inapplicable. Il faut donc admettre que la Convention et les décisions des juges européens continuent à lier la Suisse, et qu’elles continueront à le faire jusqu’à ce que le peuple soit consulté et approuve, le cas échéant, une dénonciation de ce texte.</p><p>Simples en apparence, ces principes supposent un changement en profondeur de la part du Conseil fédéral. Le gouvernement a trop souvent laissé dans le flou les conséquences de l’acceptation d’une initiative contraire à des engagements internationaux. S’agissant de l’initiative contre l’immigration de masse, il a même laissé entendre avant la votation que ce texte contraindrait la Suisse à dénoncer l’accord sur la libre circulation des personnes, avant de finir, trois ans plus tard, par soutenir l’exact contraire. Un tel revirement est délétère et contribue lourdement à entretenir le soupçon que le gouvernement et le Parlement ont cessé d’obéir au peuple.</p><p>Si l’initiative est rejetée dimanche, il ne faudrait surtout pas renoncer à instiller une forte dose de pédagogie démocratique afin que les citoyens soient désormais au clair sur les raisons pour lesquelles les autorités privilégient, exceptionnellement, un accord international sur le résultat d’une votation. Mais soyons juste: l’action brouillonne du Conseil fédéral jusqu’ici aura de toute façon compté pour beaucoup dans le score que réalisera l’initiative dimanche.</p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'initiative-de-l-udc-n-abandonnons-pas-le-peuple-aux-populistes', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 880, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1366, 'homepage_order' => (int) 1595, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1323, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'Actuel / Conférence ', 'title' => '«Le jour où je ne m’indignerai plus, j’aurai cessé de vivre»', 'subtitle' => 'L'ancien parlementaire fédéral tessinois Dick Marty vient de publier un livre, «Une certaine idée de la justice» (Editions Favre). L'homme s'est fait remarquer par ses enquêtes pour le Conseil de l'Europe sur les prisons secrètes de la CIA ou le trafic d'organes au Kosovo. Plus jeune, il avait, comme procureur, instruit d'énormes dossiers sur le trafic de drogue et le blanchiment d'argent. Son récit retrace les épisodes les plus saillants de sa carrière. Près de 300 personnes sont venues l'écouter avec ferveur, mercredi aux aurores à Lausanne. Récit.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>Dick Marty a beau être retiré de la politique active, il déplace les foules. Près de 300 personnes se sont massées au Palace à Lausanne, mercredi avant 7 heures 30, pour venir l’écouter. L’ancien parlementaire fédéral libéral-radical fut tour à tour procureur, conseiller d’Etat puis enquêteur désigné par le Conseil de l’Europe pour faire la lumière sur les prisons secrètes de la CIA, le trafic d’organes au Kosovo et bien d’autres turpitudes contemporaines. Il était l’invité d’un événement organisé par la société lausannoise Mémoire Vive à l’occasion de la parution de son livre-témoignage, <em>Une certaine idée de la justice</em>, aux Editions Favre*.</p><blockquote><p><em><strong>«Tu es une rock star. Tout le monde veut te voir, te toucher, t’entendre», </strong></em><strong></strong>lui dit Donato Mottini, directeur de Mémoire Vive, Tessinois comme son hôte. <strong></strong> <br></p></blockquote><p>C’est un signe plutôt rassurant que de voir un auditoire compact mobilisé aux aurores pour écouter un homme qui, toute sa vie, s’est fait «une certaine idée de la justice».</p><p>Il faut dire que l’homme a du charisme, des convictions et des expériences peu banales à raconter. Répondant aux questions d’Eric Hoesli, ancien journaliste et patron de presse aujourd’hui professeur à l’EPFL, Dick Marty a révélé l’un des moteurs de son action: «Le jour où je ne m’indignerai plus, j’aurai cessé de vivre.»</p><h3>Fertile amnésie<br></h3><p>Son livre tient de l’accident de parcours, au sens propre. Il s’est résolu à l’écrire après un épisode d’amnésie dont il a été victime quelques heures durant au sortir d’une séance à Berne, un matin de novembre l’an dernier. Un accident neurologique qui effacera en lui tout souvenir de cette matinée. Depuis, les médecins l’ont rassuré, rien de grave, rien de particulier à redouter pour le futur, mais ce trou noir le pousse à prendre la plume et à reconstituer les épisodes les plus saillants de sa carrière, comme pour les mettre ainsi à l’abri de toute nouvelle panne de mémoire.</p><p>Au gré de ses diverses missions, Dick Marty a vu et observé de très près, avec le bagage que lui a donné son premier métier, celui de procureur, quelques-unes des atteintes les plus ignobles aux principes de l’Etat de droit commises durant les dernières décennies sur le sol européen et ailleurs.</p><h3>«Le mal, aujourd’hui, c’est l’indifférence»<br></h3><p>«Le mal, aujourd’hui, c’est l’indifférence», pense-t-il. Son livre cherche précisément à réparer cette indifférence – et il y parvient parfaitement. Ses pages nous emmènent dans ses pérégrinations au Kosovo, dans le Caucase, en Syrie ou aux Philippines où ses mandats pour le Conseil de l’Europe ou l’Organisation mondiale contre la torture le font atterrir. Et où il doit mener ses enquêtes bien souvent seul, démuni et sans le soutien des Etats et des institutions internationales.</p><p>Ce qui l’attriste plus particulièrement, c’est la morale à géométrie variable de l’Occident – et de la Suisse – que la guerre au Yémen, par exemple, semble si peu toucher. <em><br></em></p><blockquote><p><em><strong>«Personne ne manifeste contre cette guerre, et le Conseil fédéral voulait encore vendre des armes à l’Arabie saoudite»,</strong></em> s’étrangle le Tessinois.</p></blockquote><p>Dick Marty rame souvent à contre-courant. Sur le Kosovo, il a vivement critiqué l’engagement du Conseil fédéral et de l’ancienne ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey en faveur de l’indépendance accordée à la province serbe, non reconnue par de nombreux Etats. Son enquête sur les soupçons d’atrocités sans nom commises par des bandes criminelles liées à l’Armée de libération du Kosovo s’est heurtée à un tabou: les pays occidentaux qui étaient intervenus en bombardant la Serbie, en 1999, en violation flagrante du droit international, n’étaient nullement prêts à reconnaître que ceux qu’ils avaient soutenus pouvaient se livrer, eux aussi, à des crimes contre l’humanité. Pleinement cohérent avec lui-même et son souci de justice, Dick Marty confie son malaise face à l’approche manichéenne du conflit syrien et pense que la politique européenne et américaine d’isolement à l’égard de la Russie est une erreur.</p><h3>«Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique»<br></h3><p>Si sa capacité d’indignation et de révolte est intacte, Dick Marty n’en est pas moins fondamentalement pessimiste sur l’état du monde. La montée du populisme? «Trump n’est pas un accident, c’est un changement climatique», lance-t-il à son auditoire lausannois, prédisant la réélection de l’actuel président pour un deuxième mandat en 2020. Bolsonaro? «L’écroulement des valeurs fondamentales de notre civilisation». La Pologne? «Ce n’est plus un Etat de droit». L’Italie? «Ce que dit Salvini donne la chair de poule». </p><p>Dick Marty sait que tous les historiens et tous les politologues sont loin d’être d’accord avec cette thèse, mais il maintient que la situation actuelle rappelle les années 30. Parmi les explications, il voit tout à la fois la révolte des couches qui se sentent menacées par des catégories sociales encore plus défavorisées, l’évolution des technologies, et le fait que «les élites politiques n’ont pas été exemplaires.»</p><p>L’idéologie néolibérale, «qui n’a rien à voir avec le libéralisme», porte une lourde responsabilité dans les dérèglements actuels. C’est un «poison» et un jour ce modèle va se casser, est convaincu Dick Marty. Face à ces défis, l’Europe doit s’unir encore plus. Comment? En n’hésitant pas à créer une Europe à plusieurs vitesses. L’Europe s’est agrandie trop vite, son fonctionnement à 28 ou 27 ne permet plus d’avancer. «Il faut des locomotives», sinon il y a un risque de nivellement par le bas. Un noyau dur regroupé autour de la France et de l’Allemagne doit donner un nouvel élan. Quant à la Suisse, «son destin est européen» à moyen ou long terme, elle sera plus forte à l’intérieur de l’UE qu’à l’extérieur.</p><h3>«Je n’ai pas livré mes combats pour les gagner»<br></h3><p>Belle profession de foi, mais, lui fait observer Eric Hoesli, en décalage sur pratiquement tous les points avec le réel. Ses combats ont-ils donc tous été des échecs? «Je ne les ai pas livrés pour gagner». Et de citer Gramsci, le penseur italien de la révolution marxiste pour lequel le Tessinois avoue un penchant surprenant pour un libéral mais réel: «L’histoire enseigne mais n’a pas d’élèves.»<br></p><p>Avec tout ça, la question était inévitable: qu’est-ce que Dick Marty peut donc bien faire au PLR? Réponse de l’intéressé: il faut se souvenir que le radicalisme est un mouvement de progrès, c’est celui qui a fait 1848 – «c’est en tout cas comme cela que je l’ai toujours compris.»<br></p><p>Un combattant aussi acharné de la corruption que Dick Marty ne reste bien sûr pas indifférent à celle qui se pratique sous nos yeux, en Suisse, le plus souvent dans la plus parfaite impunité. Il se montre partisan déterminé de la transparence du financement des partis, mais, faisant allusion à l’affaire qui a amené Géraldine Savary à annoncer son retrait, tient à mettre les points sur les «i». Rendant hommage à la dignité de la socialiste vaudoise et mettant en cause le traitement médiatique qui lui a été réservé, il avertit: «Il ne faut pas que nous devenions un pays de talibans». Le cas de Géraldine Savary tranche en tout cas, pour lui, avec ce qui se passe au sein de l’exécutif de la Ville de Genève: «Là, c’est de l’argent public qui a été utilisé. C’est catastrophique.»</p><p><hr></p><h4>*<em>Dick Marty: Une certaine idée de la justice - Tchétchénie - CIA - Kosovo -drogue</em>. Editions Favre SA, Lausanne, 2018, 313 p.<br></h4><br><br><br><br><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-jour-ou-je-ne-m-indignerai-plus-j-aurai-cesse-de-vivre', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 880, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1338, 'homepage_order' => (int) 1563, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1260, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Populisme', 'title' => '«Le peuple contre la démocratie»: comprendre le populisme', 'subtitle' => 'Dans son dernier livre qui vient de sortir en français et qui est en passe d'être un succès mondial, Yascha Mounk, jeune enseignant à Harvard d'origine allemande, cherche à en finir avec certaines idées reçues sur le populisme. Pour mieux le combattre. Son essai montre comment le pouvoir dans les démocraties modernes s'est éloigné du citoyen, comment la promesse d'une prospérité toujours mieux partagée a été rompue par la mondialisation, et comment la nation reste et restera probablement pour longtemps le seul espace dans lequel la démocratie peut vraiment se déployer. Appelant à «réparer l'économie» et à retrouver un «patriotisme inclusif», l'auteur ne cache pas que la lutte contre le populisme risque d'être ardue et n'est pas gagnée d'avance. Yascha Mounk se refuse néanmoins à désespérer de la démocratie libérale héritée des Lumières.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>On ne peut pas rester indifférent à la lecture du dernier livre d’un jeune maître de conférences en sciences politiques à l’université de Harvard, aux Etats-Unis, Yascha Mounk. <em>Le peule contre la démocratie</em>, c’est le titre de son ouvrage qui vient de paraître en traduction française aux Editions de L’Observatoire*, peut sembler de prime abord rabâcher un thème connu. Celui du désarroi des élites libérales, politiques, académiques et médiatiques, devant ces élections qui, les unes après les autres, sur les deux rives de l’Atlantique, donnent l’avantage à des politiques nationalistes, isolationnistes et xénophobes dont le programme passe par le rabotage de l’Etat de droit patiemment développé au sortir de la Seconde Guerre mondiale – et par-là même, font craindre le pire.</p><p>Sauf que Yascha Mounk, lui, ne se contente pas d’une dénonciation éplorée mais lassante à force d’être répétée partout. Son analyse des causes du populisme et des maux qui, selon de nombreux observateurs, rongeraient nos démocraties, est d’une lucidité désenchantée jusqu’à en être implacable. Mais la manière, directe et très «grand public», dont l’auteur démonte nombre d’idées reçues et esquisse des pistes de solution se révèle finalement roborative.</p><p>La force de son livre vient du fait qu’au fil des pages, on sent bien que l’auteur nous raconte en réalité ses propres déconvenues intellectuelles. Ce n’est pas pour rien que son chapitre introductif s’intitule <em>Perdre ses illusions</em>. Tout paraissait en effet prédestiner le jeune chercheur à épouser les vues de ces élites libérales, progressistes et mondialisées dont il dénonce aujourd’hui, en creux, les contradictions et la difficulté à «penser contre elles-mêmes». Né à Munich en 1982 de parents juifs polonais, Yascha Mounk a étudié en Angleterre avant de passer un doctorat aux Etats-Unis. A 13 ans, il adhère au parti social-démocrate allemand, le SPD, mais il en démissionne en 2015 par une retentissante lettre ouverte publiée dans <em>Die Zeit</em>, critiquant notamment l’attitude de son parti dans la crise grecque.</p><p>L’élection de Donald Trump en 2016 – qu’il a vivement combattue –, le renforce encore dans ses convictions: l’ère de la stabilité démocratique, où libertés individuelles, Etat de droit et suffrage universel semblaient devoir aller immuablement de pair, pourrait bien toucher à sa fin. Mais là où beaucoup croient avoir fait le tour de la question en alertant sur le retour possible d’un fascisme plus ou moins mal dissimulé, Yascha Mounk, lui, développe une pensée beaucoup moins attendue.</p><p>La montée du populisme, nous dit Mounk – et ce constat est troublant –, a quelque chose à voir avec l’hypertrophie de l’appareil administratif et judiciaire entraînée par le développement de l’Etat de droit dans les démocraties occidentales. Les banques centrales, les agences indépendantes, les organisations internationales, les cours constitutionnelles, toutes ces institutions indispensables au fonctionnement des Etats modernes et de l’économie libérale, et dont le travail est le plus souvent d’une remarquable qualité, n’en ont pas moins éloigné le pouvoir des citoyens en déplaçant son centre de gravité.</p><p>Des décisions de plus en plus importantes se prennent aujourd’hui sans être soumises à une quelconque sanction du suffrage universel. La Commission européenne, selon Mounk, est l’exemple le plus frappant de l’évolution qu’il décrit. Le fonctionnement des institutions européennes est tel que c’est à cette administration que revient dans les faits, selon l’auteur, «de conduire la plupart des activités de l’Union». La Commission, écrit-il, est sans doute «l’agence indépendante la plus puissante du monde.»</p><p>Dans ce contexte, Mounk analyse la montée du populisme comme une réaction des citoyens a une perte de pouvoir qu’il considère tout à la fois comme réelle et problématique. L’Etat de droit, toujours plus respectueux des libertés et des procédures, prend donc des décisions toujours plus «éclairées», mais toujours moins démocratiques, suscitant en retour chez un nombre croissant de citoyens le besoin de récupérer un pouvoir qui doit logiquement être soustrait aux exigences de l’Etat de droit pour redevenir pleinement démocratique.</p><p>Le populisme n’est donc pas, pour Mounk, antidémocratique par essence. Il est certes «illibéral», en ce sens qu’il veut réduire voire supprimer les libertés individuelles et les droits qui protègent les minorités, mais il exprime une indiscutable aspiration des citoyens à se gouverner eux-mêmes. Cela n’empêche nullement Mounk d’être inquiet. Au contraire, c’est bien parce que le populisme a une légitimité démocratique que les lendemains qu’il annonce risquent d’être sinistres.</p><p>Tout l’intérêt de la pensée de Mounk est de récuser les analyses qui se contenteraient d’opposer à la démocratie anti-libérale ce qu’il appelle un libéralisme anti-démocratique, c’est-à-dire une forme d’organisation politique qui protégerait efficacement les droits des individus et des minorités et prendrait des décisions parfaitement raisonnables mais qui, par défiance, cesserait de croire au suffrage universel comme à la seule légitimité possible de tout gouvernement.</p><p>La position de Mounk le place à contre-courant d’un autre politologue, l’Allemand Jan-Werner Müller, pour qui les mouvements populistes sont d’inspiration antidémocratique par essence. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«Je crains, </strong></em>écrit Mounk<em><strong>, que le refus de reconnaître qu’il y a quelque chose de démocratique dans l’énergie qui les a propulsés au pouvoir ne nous empêche de comprendre la nature de leur force d’attraction et rende plus difficile de réfléchir de manière prudente et créative à la façon de les arrêter.»</strong></em></p></blockquote><p>Au chapitre des remèdes justement, Yascha Mounk accorde une grande place à ce qu’il appelle «réparer l’économie». Car à lui seul, le fait que le citoyen de 2018 ait moins de pouvoir que celui de 1958 ne suffit pas à expliquer le populisme. Les «Trente Glorieuses» avaient fait reculer les inégalités. La mondialisation les a accentuées à nouveau. Les générations d’après-guerre ont vécu avec la conviction que la vie serait plus facile pour celles qui suivraient. Cet optimisme a disparu, note Mounk. Les études qu’il cite montrent que neuf Américains sur dix nés en 1940 gagnaient à trente ans plus que leurs parents au même âge. Cette proportion n’est plus que d’un sur deux pour les Américains nés en 1980. Les données disponibles suggèrent une évolution analogue en Europe. </p><p>Les développements consacrés aux effets de l’accroissement des inégalités sur la montée du populisme comptent parmi les pages les plus intéressantes de l’ouvrage. Il est de bon ton en effet de mettre en doute toute relation de cause à effet en ce domaine. Les succès tout récents de l’extrême droite dans la Suède prospère tordraient le cou à la thèse selon laquelle le populisme se nourrirait de la colère des «perdants de la mondialisation». Déjà, on avait pu montrer que les classes les plus favorisées avaient bel et bien voté Trump, et les plus fragilisées, Clinton. On pensait détenir la preuve que le récit médiatique associant pauvreté et succès du populisme tenait de la légende urbaine.</p><p>Pas si simple, avertit Mounk. Car entre les plus riches et les plus pauvres, il y a la classe moyenne. Et là, une étude attentive donne un autre éclairage. Les électeurs de Trump sont en moyenne moins diplômés que ceux de Clinton. Ils ont donc des raisons particulières de se sentir plus menacés que d’autres par la mondialisation et l’intelligence artificielle. Ils habitent aussi des régions aux indices de santé moins favorables, au taux de chômage plus élevé, à la mobilité sociale plus faible et où vivent davantage d’individus sans revenu. En 2016, les quinze Etats les moins menacés par l’automatisation ont voté Clinton. Vingt et un des vingt-deux Etats les plus menacés ont choisi son adversaire.</p><p>Le contrat implicite sur lequel les démocraties occidentales ont longtemps fonctionné, et qui consistait à promettre un accroissement constant de la prospérité et des retombées pour le plus grand nombre, est rompu. Il n’y a pas d’analyse du populisme qui tienne, nous dit Mounk, sans prendre en compte cette donnée et sans s’interroger sur ce qui pourrait aujourd’hui remplacer les promesses d’antan pour ressouder la société.</p><p>Cosmopolite revendiqué, Yascha Mounk ne croit toutefois pas que notre avenir soit supranational. Le fait national ne lui paraît pour l’heure guère dépassable. Son appréciation de l’intégration européenne est d’ailleurs souvent sévère. L’immense majorité des citoyens des démocraties occidentales, note-t-il, se sentent encore, et probablement pour longtemps encore, appartenir à un pays déterminé, dont l’histoire et les institutions ont façonné une identité particulière, non interchangeable. Penser qu’à l’heure de la mondialisation, les nations n’existent plus, ou qu’elles sont obsolètes, procède d’une fausse perception de la réalité, quoi qu’aient pu espérer les générations de l’après-guerre et en particulier les pères-fondateurs de l’intégration européenne.</p><p>Pour le meilleur ou pour le pire, la nation va donc perdurer. La grande question n’est donc pas celle de sa disparition, mais bien de savoir ce qu’on peut en faire. Mounk se démarque là avec une grande netteté d’un courant intellectuel sensible aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis, qui refuse la nation précisément en raison de son héritage historique – colonialiste, impérialiste, raciste ou guerrier. Ce n’est pas parce que les idéaux des Lumières sur lesquels ont été bâties les démocratiques modernes n’ont pas été atteints ou ont été trahis qu’il faut les abandonner, dit l’auteur en substance. Le «patriotisme inclusif» légué par les révolutions américaine et française et sa promesse d’une émancipation de tous sans distinction d’origine, reste, pour Mounk, un idéal totalement actuel.</p><p>Les civilisations sont mortelles, les démocraties libérales le sont aussi. Le livre de Mounk nous invite à en prendre conscience. L’auteur se refuse cependant au défaitisme. Les moyens de combattre le populisme existent: les droits civiques, la mobilisation citoyenne doivent être utilisés avec une détermination sans faille pour barrer la route à des évolutions qui pourraient, sinon, sonner le glas de nos libertés. Mais en tous les cas, ce n’est pas en éloignant encore davantage le pouvoir des citoyens que l’on y parviendra.</p><p><hr></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1539095253_9791032904534_lepeuplecontrelademocratie_2018.jpg" width="444" height="683">Yascha Mounk, <em>Le peuple contre la démocratie</em>, Traduction de l’anglais, Editions de L’Observatoire, Paris, 2018, 517 p.</h4><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'le-peuple-contre-la-democratie-comprendre-le-populisme', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 853, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1276, 'homepage_order' => (int) 1503, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1269, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 2493, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'swiss_police-thumb-large.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 68597, 'md5' => '062b5d7643d80fb6df8bdc0ae58226fc', 'width' => (int) 958, 'height' => (int) 598, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => null, 'author' => null, 'copyright' => '© DR', 'path' => '1513791321_swiss_policethumblarge.jpg', 'embed' => null, 'profile' => 'default', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Attachments' } ] $audios = [] $comments = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 196, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Voilà qui est clair. Et j'apprécie tout particulièrement votre dernier paragraphe à la lumière d'un article paru ce jour dans 24Heures où le journaliste qualifie un municipal contesté de "Haïtien". J'ignorais qu'un "étranger" pouvait être élu municipal dans le canton de Vaud! La transparence, c'est bien, la déontologie c'est mieux, quelle que soit la sorte de "délinquance".', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 289, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 199, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Il n’est pas contraire au principe de transparence que de ne divulguer qu’une partie du profil d’un délinquant, ou de toute personne faisant l’objet d’une communication publique. Si des études montre que la nationalité n’est pas une variable explicative pertinente, pourquoi la communiquer? La police n’indique généralement pas l’état civil, mais j’imagine que si le journaliste a besoin de l’information, elle lui sera communiquée sur demande. Pour reprendre l’exemple cité par @Kesako, on voit bien que les journalistes et le public peuvent utiliser les informations à disposition de manière discriminante. Pourquoi n’a-t-il pas évoqué l’origine nationale des autres protagonistes? Ne pas divulguer une information non pertinente ne signifie pas la cacher.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 1185, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 200, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'J'apprécie votre article bien argumenté qui offre un autre point de vue sur ce sujet. À priori il me semblait une bonne idée de cacher la nationalité, mais vos explications m'ont permis de voir tout cela dans un contexte plus large.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 930, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 201, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => ' Pas totalement convaincu. Pourquoi alors ne pas demander de publier l’État civil, la religion ou la couleur des yeux ou je ne sais quoi d’autre ? La transparence ne signifie pas le tout-à-l’égout de l’information, me semble-t-il. Encore faut-il que l’élément indiqué soit pertinent et ait une justification objective. ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 337, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 204, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Pas d'accord ! On peut prendre aussi l'exemple des accidents de la circulation ("Un octogénaire renverse un cycliste") ... Bien sûr qu'avec l'âge le risque de faire une erreur de conduite augmente, mais le mentionner dans chaque communiqué d'accident impliqant une personne âgée blesse inutilement les octogénaires en forme qui conduisent correctement. Pour les délits, cela stigmatise un groupe dont la majorité fait de gros efforts d'intégration. Si "les journalistes" étaient capables de contrôler ce type d'information, ce débat n'aurait pas lieu (et cette phrase fera mal aux journalistes qui luttent pour garder cette compétence d'auto-censure, notamment contre l'avis de leur hiérarchie) Il faut donc accorder aux autorités le droit de "censurer" ce type d'informations, assez mineure, et focaliser sur de vrais enjeux de transparence, comme par exemple: Les centrales nucléaires: qui a encaissé les profits (des individus de nationalité suisse) et qui va payer le démentèlement (des individus de nationalité suisse, mais pas les mêmes .. ). ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 2049, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 215, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Je suis tout à fait d'accord avec l'article de Denis Masmejan. Je suis également convaincu qu'une non-divulgation de la nationalité des prévenus aurait l'effet contraire. Ce n'est pas en "aseptisant" l'information que l'on supprimera les préjugés et les amalgames. La transparence de l'information ne peut pas être à géométrie variable. Il faut faire confiance aux journalistes et les laisser faire leur travail. ', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 3041, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Comment) { 'id' => (int) 297, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'status' => 'ACCEPTED', 'comment' => 'Cette transparence est un peu glauque! En effet, entre une idée très intellectuelle et la vie pratique je choisis le bon sens.', 'post_id' => (int) 673, 'user_id' => (int) 3280, 'user' => object(App\Model\Entity\User) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Comments' } ] $author = 'Denis Masmejan' $description = 'La récente décision de la ville de Zurich de ne plus mentionner la nationalité des auteurs présumés de délits dans les communiqués de la police a provoqué un vif débat. Certains rêvent déjà de voir la Suisse romande suivre l'exemple. L'intention est peut-être louable mais repose sur une conception totalement dépassée de la liberté de l'information et de la transparence de l'activité de l'Etat, estime Denis Masmejan.' $title = 'Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée' $crawler = true $connected = null $menu_blocks = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 56, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => '#Trends', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_tags', 'extern_url' => null, 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'posts' => [[maximum depth reached]], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Block) { 'id' => (int) 55, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'active' => true, 'name' => 'Les plus lus cette semaine', 'subtitle' => null, 'description' => null, 'color' => null, 'order' => null, 'position' => null, 'type' => 'menu', 'slug' => 'menu_highlight', 'extern_url' => null, 'tags' => [[maximum depth reached]], 'posts' => [ [maximum depth reached] ], '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Blocks' } ] $menu = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 2, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'A vif', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 4, 'description' => 'Lorsque nos auteurs ont envie de réagir sur le vif à un événement, des concerts aux disparitions célèbres, ils confient leurs écrits à la rubrique "A vif", afin que ceux-ci soient publiés dans l’instant.', 'slug' => 'a-vif', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 3, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Chronique', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => '<p>La réputation des chroniqueurs de Bon pour la tête n’est plus à faire: Tout va bien, Le billet du Vaurien, la chronique de JLK, ou encore Migraine et In#actuel, il y en a pour tous les goûts!</p>', 'slug' => 'chroniques', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 4, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Lu ailleurs', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 5, 'description' => 'Pourquoi ne pas mettre en avant nos collègues lorsque l'on est sensibles à leur travail? Dans la rubrique « Lu ailleurs » vous trouverez des reprises choisies par la rédaction et remaniées façon BPLT.', 'slug' => 'ailleurs', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 5, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Actuel', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 1, 'description' => 'Bon pour la tête n’a pas vocation à être un site d’actualité à proprement parler, car son équipe prend le temps et le recul nécessaire pour réagir à l’information.', 'slug' => 'actuel', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 4 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 6, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Culture', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'culture', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 5 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 7, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Vos lettres', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 6, 'description' => 'Bon pour la tête donne la parole à ses lecteurs, qu’ils aient envie de partager leur avis, pousser un coup de gueule ou contribuer à la palette diversifiée d’articles publiés. A vous de jouer!', 'slug' => 'vos-lettres-a-bon-pour-la-tete', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 6 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 8, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Analyse', 'menu' => true, 'menu_order' => (int) 3, 'description' => '', 'slug' => 'analyse', 'attachment_id' => '0', 'lft' => null, 'rght' => null, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 7 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 10, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Science', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'sciences', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 1, 'rght' => (int) 2, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 8 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 11, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Histoire', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'histoire', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 3, 'rght' => (int) 4, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 9 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 12, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Humour', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'humour', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 5, 'rght' => (int) 6, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 10 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 13, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Débat', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'debat', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 7, 'rght' => (int) 8, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 11 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 14, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Opinion', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'opinion', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 9, 'rght' => (int) 10, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' }, (int) 12 => object(App\Model\Entity\Category) { 'id' => (int) 15, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'Reportage', 'menu' => true, 'menu_order' => null, 'description' => '', 'slug' => 'reportage', 'attachment_id' => '0', 'lft' => (int) 11, 'rght' => (int) 12, 'parent_id' => null, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Categories' } ] $tag = object(App\Model\Entity\Tag) { 'id' => (int) 288, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'criminalité', 'slug' => 'criminalite', '_joinData' => object(Cake\ORM\Entity) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Tags' }include - APP/Template/Posts/view.ctp, line 147 Cake\View\View::_evaluate() - CORE/src/View/View.php, line 1435 Cake\View\View::_render() - CORE/src/View/View.php, line 1393 Cake\View\View::render() - CORE/src/View/View.php, line 892 Cake\Controller\Controller::render() - CORE/src/Controller/Controller.php, line 791 Cake\Http\ActionDispatcher::_invoke() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 126 Cake\Http\ActionDispatcher::dispatch() - CORE/src/Http/ActionDispatcher.php, line 94 Cake\Http\BaseApplication::__invoke() - CORE/src/Http/BaseApplication.php, line 256 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 App\Middleware\IpMatchMiddleware::__invoke() - APP/Middleware/IpMatchMiddleware.php, line 28 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\RoutingMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/RoutingMiddleware.php, line 164 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cors\Routing\Middleware\CorsMiddleware::__invoke() - ROOT/vendor/ozee31/cakephp-cors/src/Routing/Middleware/CorsMiddleware.php, line 32 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65 Cake\Routing\Middleware\AssetMiddleware::__invoke() - CORE/src/Routing/Middleware/AssetMiddleware.php, line 88 Cake\Http\Runner::__invoke() - CORE/src/Http/Runner.php, line 65
Warning: file_put_contents(/data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/logs/debug.log) [function.file-put-contents]: failed to open stream: Permission denied in /data01/sites/bonpourlatete.com/dev/bonpourlatete.com/vendor/cakephp/cakephp/src/Log/Engine/FileLog.php on line 133
VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
7 Commentaires
@Kesako 21.12.2017 | 11h17
«Voilà qui est clair. Et j'apprécie tout particulièrement votre dernier paragraphe à la lumière d'un article paru ce jour dans 24Heures où le journaliste qualifie un municipal contesté de "Haïtien". J'ignorais qu'un "étranger" pouvait être élu municipal dans le canton de Vaud! La transparence, c'est bien, la déontologie c'est mieux, quelle que soit la sorte de "délinquance".»
@phof 22.12.2017 | 06h29
«Il n’est pas contraire au principe de transparence que de ne divulguer qu’une partie du profil d’un délinquant, ou de toute personne faisant l’objet d’une communication publique. Si des études montre que la nationalité n’est pas une variable explicative pertinente, pourquoi la communiquer? La police n’indique généralement pas l’état civil, mais j’imagine que si le journaliste a besoin de l’information, elle lui sera communiquée sur demande. Pour reprendre l’exemple cité par @Kesako, on voit bien que les journalistes et le public peuvent utiliser les informations à disposition de manière discriminante. Pourquoi n’a-t-il pas évoqué l’origine nationale des autres protagonistes? Ne pas divulguer une information non pertinente ne signifie pas la cacher.»
@DorisE 22.12.2017 | 08h41
«J'apprécie votre article bien argumenté qui offre un autre point de vue sur ce sujet. À priori il me semblait une bonne idée de cacher la nationalité, mais vos explications m'ont permis de voir tout cela dans un contexte plus large.»
@Claude Ruey 22.12.2017 | 10h18
« Pas totalement convaincu. Pourquoi alors ne pas demander de publier l’État civil, la religion ou la couleur des yeux ou je ne sais quoi d’autre ? La transparence ne signifie pas le tout-à-l’égout de l’information, me semble-t-il. Encore faut-il que l’élément indiqué soit pertinent et ait une justification objective. »
@Mik 24.12.2017 | 09h51
«Pas d'accord ! On peut prendre aussi l'exemple des accidents de la circulation ("Un octogénaire renverse un cycliste") ... Bien sûr qu'avec l'âge le risque de faire une erreur de conduite augmente, mais le mentionner dans chaque communiqué d'accident impliqant une personne âgée blesse inutilement les octogénaires en forme qui conduisent correctement. Pour les délits, cela stigmatise un groupe dont la majorité fait de gros efforts d'intégration.
Si "les journalistes" étaient capables de contrôler ce type d'information, ce débat n'aurait pas lieu (et cette phrase fera mal aux journalistes qui luttent pour garder cette compétence d'auto-censure, notamment contre l'avis de leur hiérarchie) Il faut donc accorder aux autorités le droit de "censurer" ce type d'informations, assez mineure, et focaliser sur de vrais enjeux de transparence, comme par exemple: Les centrales nucléaires: qui a encaissé les profits (des individus de nationalité suisse) et qui va payer le démentèlement (des individus de nationalité suisse, mais pas les mêmes .. ). »
@Nelson 28.12.2017 | 22h58
«Je suis tout à fait d'accord avec l'article de Denis Masmejan.
Je suis également convaincu qu'une non-divulgation de la nationalité des prévenus aurait l'effet contraire. Ce n'est pas en "aseptisant" l'information que l'on supprimera les préjugés et les amalgames.
La transparence de l'information ne peut pas être à géométrie variable. Il faut faire confiance aux journalistes et les laisser faire leur travail. »
@quartos 22.01.2018 | 11h50
«Cette transparence est un peu glauque!
En effet, entre une idée très intellectuelle et la vie pratique je choisis le bon sens.»