Actuel / Le baby-boom des maisons de naissance aura-t-il lieu?
Si le CHUV tarde à ouvrir sa maison de naissance, d’autres, privées, à l'image d'Eden à deux pas de là, pourraient progressivement arriver sur le marché. © Eden
L’ouverture de maisons de naissance à proximité des structures hospitalières constitue un moyen de revenir
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tout en garantissantla sécurité de la mère et de l’enfant. © DR
Maternités traditionnelles ou maisons de naissance? C’est une question que se posent de plus en plus de femmes et de couples lors de l’arrivée d’un enfant. Pour celles et ceux qui voudraient une solution intermédiaire, il y aurait bien la future maison de naissance au CHUV annoncée pour 2018. Mais verra-t-elle seulement le jour? Rien n'est moins sûr.
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Je vous invite volontiers à rester prostré quelques instants devant ma bibliothèque pour observer l’étendue de mon inutilité. On pourra même boire ensemble un verre de vin inutilement bon, en tenant des théories inutilement longues. Mais pour que le futile ait du sens, il faut encore qu’il soit bien réalisé. Et chers artificiers, on peut parfois se demander dans quelle direction vous avez projeté votre conscience professionnelle.</p> <p>Justement, à votre tour messieurs-dames les professionnels de la pyrotechnie. Oui, vous vous plaignez d’une baisse drastique des commandes pour cette fête nationale. Les principaux feux ont été annulés un peu partout. Votre chiffre d’affaires a chuté d’environ 80% en Suisse cette année. Ayons s’il vous plaît une seconde réflexive: au plus profond du confinement, un certain nombre d’activités professionnelles ou de loisir avaient été citées comme irremplaçables, bénéfiques à notre société, souhaitables même. Faites la liste. 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Certains postulent alors un changement radical de philosophie, mais ceux qui l’emportent sont les «environnementalistes». Pour eux, les déchets doivent être vus comme une chose à organiser, à gérer, à «manager». Ainsi, au lieu de créer une «écologisation de l’économie», c’est-à-dire remettre en cause la conception et la production du déchet, les autorités appliquent une stratégie de «mise en économie de l’environnement» que l’on peut résumer par «la bonne gestion des déchets et aussi celle qui est rentable». Et c’est là que le citoyen responsable (et culpabilisé) entre en scène.</p><h3>Le déchet ou le cheval de Troie du «waste managment» </h3><p>«Pour le valeureux soldat de l’armée verte, pour l’écocitoyen, il reste possible, moralement acceptable, d’acheter une bouteille d’eau minérale, car si elle est bien jetée, elle sera recyclée.» Cette réflexion a été intégrée par bon nombre de gens dans nos sociétés occidentales. 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Rejeter, mine de rien, la responsabilité de la pollution sur le dos des citoyennes et citoyens. Une campagne marketing plus que réussie puisqu’aujourd’hui des écoles et des ONG organisent également ce genre d’action. </p><h3>Consommer & jeter: du programme économique à l’art de vivre </h3><p>«L’incorporation par les usagers de la réforme environnementale du geste de mise au rebut est emblématique de la façon dont s’est construit un déni des racines profondes de la crise écologique mettant en cause les fondements de l’industrialisation productive, du capitalisme mondialisé, et d’une façon générale d’un mode de vie 'moderne'», postule l’auteur de <em>Homo Detritus</em>. Bien jeter a créé une sorte de «rituel contemporain de dénégation.» Nous «faisons notre part» en triant, en recyclant et en inculquant ces valeurs à nos enfants. 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Toujours à sa façon, en tentant d’intéresser la catégorie qui semble le moins se préoccuper de ces thèmes grâce à des formats nouveaux, dynamiques, courts. Les vidéos «speech» (une prise de parole de quelques minutes face caméra de personnalités politiques ou non <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bWvcmQVQEQA">ici par exemple de Jean Ziegler</a>) voient le jour. L’arrivée de la nouvelle star du journalisme Hugo Clément achève la transformation. 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La «verticale» helvète, créée en juillet 2017 démarre gentiment: «On peut compter environ à 3 millions d’utilisateurs non uniques en une année», annonce le trentenaire qui s’est formé à la RTS. Ce jour-là, les trois derniers articles publiés parlaient de l’ouverture de la Migros à la vente de sextoys, de l’utilisation du cannabis dans des EMS et d’un jeu dissimulé dans l’application des CFF. On est plus du côté de «infotainment» que de l’info pure.</p><p><em>Konbini</em> Suisse va-t-il aussi s’intéresser aux grands thèmes politiques 2019? «Certainement, répond Antoine Multone, mais il s’agit de trouver des angles qui touchent les jeunes.» Pour les élections fédérales, la petite rédaction veveysane compte se concentrer sur la pauvreté, le climat et les questions de genre, de sexualité et plus généralement des minorités. 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Mais il très peu fréquenté, car l’essentiel se passe ailleurs: la majorité de ses consommateurs et consommatrices sont sur les réseaux sociaux, le média joue à fond le jeu des plateformes qui utilisent les algorithmes. </p><p>Antoine Multone ne ménage pas ses critiques face aux réseaux sociaux. Non, il ne soutient pas les logiques de ce monde-là. Mais en même temps, il s’y résigne: si c’est la seule manière de parler à sa génération, il veut bien appréhender cette collaboration «tout au plus comme une contrainte» et non comme une perte de liberté. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«L’humain est paresseux, </strong></em>analyse-t-il, un peu fataliste.<em><strong> Il aime qu’on lui montre ce qu’il veut voir. Oui, c’est parfois frustrant. Mais dans tous les cas, on ne peut pas le forcer à porter de l’attention sur ce qui ne l’intéresse pas. Ce qu’il nous reste à faire, c’est diversifier les plateformes. 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En bon français: de la publicité et du publireportage sous forme numérique. Le mélange de contenu rédactionnel et publicitaire, une pratique qui fait bondir les consœurs et confrères soucieux d’éthique, mais qui se répand depuis quelques années jusque dans les titres les plus prestigieux. </p><p>Dans le cas précis de <em>Konbini</em>, il est certain que les revenus publicitaires sont liés au fort trafic que génèrent les publications du média. Plus il y aura de personnes touchées par le contenu éditorial, mais également par la mise en valeur de certaines marques – et le bât blesse lorsqu’il n’y a pas une différenciation claire des deux – plus les entreprises seront intéressées à investir dans du contenu <em>brandé</em>. </p><p>La question est donc primordiale: le rapport d’interdépendance entre le média, son canal de diffusion (majoritairement les réseaux sociaux) et les marques permet-il réellement de faire du «vrai journalisme», comme le déclarait Hugo Clément en 2017? Ou n’est-ce pas précisément au prix de l’indépendance journalistique que le succès se construit dans les médias émergents de type <em>Konbini</em>? 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2% à 3% des enfants nés en Suisse l'an dernier l'ont été dans une maison de naissance, comprenez un lieu non-médicalisé. Et ce chiffre pourrait bien augmenter ces prochaines années. Un exemple? Celui du canton de Vaud où trois nouvelles structures – privées – ont déjà ouvert ou sont sur le point d'ouvrir. Elles ne sont pas les seules. Le CHUV aussi s'y intéresse. Cela fait maintenant plus de cinq ans que le Centre hospitalier planche sur un projet de chambres de naissances naturelles. Planchait? L'ouverture très prochaine (imminente?) de la petite maison Eden à deux pas du CHUV pourrait bien en effet contrecarrer les plans du géant. Au point – qui sait? – d'obliger l'hôpital cantonal à tuer son projet dans l'œuf.
Sage-femme responsable à Eden, qui termine ces jours avec succès son crowdfunding, Alexandra Dousset, a beau estimer en toute bonne foi que ces deux «structures ne sont pas concurrentes», difficile de ne pas voir l'évidence. La philosophie des deux lieux est certes différente mais leur démarche est bien la même: permettre aux femmes d'accoucher sans avoir recours à une aide médicalisée. Quel scénario va primer? L'ouverture dans le même quartier de deux maisons de naissance (parce qu'elles répondent aux besoins du marché)? Ou l'abandon d'un des deux projets? En l’occurrence, l’institut Eden a pris de l'avance: «Tous les locaux sont prêts, il nous manque encore juste les autorisations officielles finales», nous annonce-t-on. Le CHUV, pour le moins gêné aux entournures, préfère pour l'instant ne pas répondre à nos questions même s'il reconnaît être bel et bien «en discussion avec la maison Eden».
Un accompagnement global
Douter de la non-concurrence des deux systèmes ne veut pas dire ne pas voir les différences de prises en charge. Eclaircissements d'Alexandra Dousset: «Le CHUV est une structure de soins. Chez Eden, nous voulons sortir de ce milieu hospitalier. Etre une alternative, un lieu réservé à la naissance.» Contrairement à la structure publique donc, cela implique un accompagnement global, des rencontres régulières entre les sages-femmes et les femmes ou les couples. «Ce sont des choses qui ne sont pas possibles dans le public. Alors qu’en créant une structure privée, ça l'est». Aucune différence en revanche pour ce qui concerne les coûts et la prise en charge: dans un cas comme dans l’autre, le remboursement de l’accouchement est total.
Alexandra Dousse assure avoir un très bon dialogue avec le CHUV, une condition obligatoire en cas de transfert pendant l’accouchement. En effet, entre 10 et 20% des femmes sont déplacées dans une maternité traditionnelle en cours d’accouchement. La majorité des cas sont dus à une stagnation dans le travail ou à une demande de péridurale.
Une femme refusée sur deux à Aigle
Une chose est certaine dans ce dossier, si le CHUV tarde à ouvrir sa maison de naissance, d’autres, privées, pourraient progressivement arriver sur le marché, à l'image d'Eden, ou encore celles de Montreux et d'Agiez. Des établissements qui attendent encore l’aval du Service de la santé publique depuis de nombreux mois. «Nous avons déjà une liste importante de gens intéressés», annonce Céline Hertzeisen Schumann, sage-femme et responsable du projet des Roseaux à Montreux. On la croit sur parole: à Aigle, par manque de place, la maison de naissance Aquila doit déjà refuser une prise en charge sur... deux!
Si les femmes et les couples se tournent de plus en plus vers ces structures privées, plus en phase avec leurs besoins et leurs envies, c’est à se demander comment se positionne le service public par rapport à la santé de ses citoyens. L’Etat est-il juste à la traîne ou va-t-il préférer se défiler?
Les postures de l'accouchement
L’ouverture de maisons de naissance à proximité des structures hospitalières, outre les nombreux autres avantages qu’elles offrent – à commencer par la nature de l’accompagnement et une certaine élasticité du temps – constitue un moyen de revenir à une réelle liberté de mouvement tout au long du déroulement de la naissance, tout en garantissant la sécurité de la mère et de l’enfant.
Linda Garcia
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la manière de mettre les enfants au monde ont sensiblement différé entre les régions rurales et montagnardes, dans lesquelles les femmes ont continué de perpétuer d’anciennes traditions féminines, et les régions urbaines, où la médicalisation a tôt fait de changer les habitudes et d’imposer certaines pratiques.
Jacques Gélis, historien français spécialisé dans l’histoire de la naissance distingue clairement à travers les âges deux manières d’accoucher: la position verticale, qui se décline en positions accroupies, assises, à genoux ou debout (soit toutes celles où le tronc est droit) et la position horizontale, qui, depuis belle lurette, n’a pour seul avantage que celui de faciliter le travail de l’accoucheur, et non celui de la femme qui accouche.
Selon Gélis et comme en attestent les récits et gravures des anthropologues qui l’ont précédé, la position accroupie est sans doute la plus instinctive. Il ajoute: «En outre, la venue au monde de l’enfant par contact immédiat avec la terre-mère, a dû être ressentie comme essentielle. On sait en effet l’importance accordée dès l’Antiquité, et dans des cultures très différentes, au rituel du dépôt de l’enfant sur le sol, et à sa «levée» symbolique, synonyme d’acceptation du rejeton par le père et par la lignée». Dans la Loire, en 1906, des récits décrivent que de temps immémorial, on accouchait à genoux, disposant sous la femme un panier garni de paille, placé là pour recevoir l’enfant. En raison du climat parfois hostile et des demeures relativement mal isolées, les femmes de Charente avaient coutume d’accoucher debout, agrippées à une barre de bois placée en travers de la cheminée, le dos tourné vers l’âtre où brûlait, semble-t-il, un sarment de vigne. Jacques Gélis considère la position assise comme la plus répandue au cours des trois ou quatre derniers siècles en Europe occidentale. Dans certaines régions, les femmes avaient coutume de s’asseoir sur le bord du lit, sur le bord d’une chaise, ou alors sur une autre personne, voisine ou mari, qui lui maintenait les bras et le haut du corps, afin de canaliser ses efforts.
L’arrivée de la chaise obstétricale, ancêtre du «lit de misère»
Dans l’idée de soulager la fatigue endurée par la femme et par la personne tenant cette dernière sur ses genoux, on recourut dès le début du XVIe siècle à la chaise d’accouchement, déjà connue sous l’ère romaine. Le retour de cet accessoire, promu essentiellement dans les régions urbaines – et médicalisées – a eu des conséquences considérables sur l’évolution des postures, dont celle de restreindre la liberté de mouvement de la femme, réduite à rester assise dès les premières douleurs. Elle présentait en revanche l’immense avantage, pour l’accoucheur, dont le rôle prend de l’ampleur au cours du XVIe et qui supplante peu à peu la matrone, la voisine, ou la sœur aidante, de permettre l’observation aisée du périnée. Les accoucheurs sont en effet las de travailler au ras du sol ou de devoir trop se contorsionner pour suivre l’évolution du travail. Leur propre confort prime.
A cela s’ajoute que les médecins des Lumières, Mauriceau en tête, condamnaient la position à genoux et bien plus encore la position «à quatre pattes» qui leur apparaissaient indécentes et bestiales. Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les accoucheurs ne seraient parvenus à imposer la position couchée qu’au cercle relativement restreint de leur clientèle urbaine. Dans les campagnes, où ils n’intervenaient que très ponctuellement, ils semblent avoir été souvent impuissants à faire changer les habitudes des femmes. Avec la médicalisation grandissante de la naissance, la chaise obstétricale s’est peu à peu muée en lit obstétrical.
Les effets sur le corps – Posture antinomique
On sait aujourd’hui que la position strictement horizontale entraîne la compression du sacrum et des gros vaisseaux abdominaux (aorte et veine cave inférieure), ce qui peut possiblement accentuer la souffrance fœtale et constituer un facteur d’hypotension. Sans entrer dans ces considérations anatomiques, il est notoire qu’elle défie la loi de la gravité. C’est pourquoi, d’un point de vue physiologique, la position couchée est la dernière que choisit une femme par hypothèse laissée à elle-même dans le processus d’accouchement.
Bien souvent, la femme laissée libre dans ses choix de positions alternera différentes postures au fil du travail. Cette alternance permet de réduire la fatigue, d’activer la contraction des muscles abdominaux et la progression du fœtus dans le bassin. On sait que la pression intra-abdominale, nécessaire au déclenchement des contractions, dépend largement de la position prise par la femme dans la dernière phase de l’accouchement et que les diverses positions verticales assurent au mieux l’expulsion. La liberté de mouvement laissée à la femme, qui bouge et se déplace au gré de son ressenti, favorise la descente de l’enfant dans le bassin.
A l’heure actuelle, il est techniquement possible de recourir à la péridurale ambulatoire, soit une anesthésie réduisant les douleurs des contractions, mais permettant la déambulation. De plus, les appareils servant au contrôle du rythme cardiaque fœtal fonctionnent de plus en plus par la télémétrie, soit sans les encombrants câblages. Les institutions mettent en général à disposition des parturientes un ensemble de mobilier, tels que les baignoires, espaliers et ballons à disposition des parturientes. Les femmes et leur conjoint sont encouragés à faire part de leur projet de naissance, en bref de leurs souhaits, à l’équipe de soignants.
Et l’avenir?
Pour autant que leur santé et celle de l’enfant à naître le permette, et du fait que les dangers liés à la venue au monde d’un enfant ne sont plus les mêmes qu’il y a encore cent ans, il revient désormais aux femmes de choisir les postures qu’elles souhaitent prendre. Il va de soi que la condition physique des femmes dans nos sociétés modernes, majoritairement sédentaires, ne peut être comparée à celle des aïeules rôdées aux durs travaux des champs. Pouvoir demander une péridurale pour des questions de confort doit rester une possibilité, tandis que se mouvoir au gré de sensations, au gré de l’instinct et d’une certaine conscience du corps doit continuer d’en devenir une, afin, que les femmes qui accouchent et leur partenaire aient aussi le sentiment de se réapproprier un moment qui leur appartient. L. G.
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G.</strong></em><br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'maternite-des-structures-privees-en-plus-sur-le-marche', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 675, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 536, 'homepage_order' => (int) 535, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {}, (int) 1 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3158, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le «vote intelligent», la seule stratégie gagnante de Navalny', 'subtitle' => 'Selon les politologues de l’Université européenne de Saint-Pétersbourg Mickhaïl Turchenko et Grigorii Golosov, le «vote intelligent», développé par l’opposant Navalny aurait un réel impact sur les élections. 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Je vous invite volontiers à rester prostré quelques instants devant ma bibliothèque pour observer l’étendue de mon inutilité. On pourra même boire ensemble un verre de vin inutilement bon, en tenant des théories inutilement longues. Mais pour que le futile ait du sens, il faut encore qu’il soit bien réalisé. Et chers artificiers, on peut parfois se demander dans quelle direction vous avez projeté votre conscience professionnelle.</p> <p>Justement, à votre tour messieurs-dames les professionnels de la pyrotechnie. Oui, vous vous plaignez d’une baisse drastique des commandes pour cette fête nationale. Les principaux feux ont été annulés un peu partout. Votre chiffre d’affaires a chuté d’environ 80% en Suisse cette année. Ayons s’il vous plaît une seconde réflexive: au plus profond du confinement, un certain nombre d’activités professionnelles ou de loisir avaient été citées comme irremplaçables, bénéfiques à notre société, souhaitables même. Faites la liste. 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Certains postulent alors un changement radical de philosophie, mais ceux qui l’emportent sont les «environnementalistes». Pour eux, les déchets doivent être vus comme une chose à organiser, à gérer, à «manager». Ainsi, au lieu de créer une «écologisation de l’économie», c’est-à-dire remettre en cause la conception et la production du déchet, les autorités appliquent une stratégie de «mise en économie de l’environnement» que l’on peut résumer par «la bonne gestion des déchets et aussi celle qui est rentable». Et c’est là que le citoyen responsable (et culpabilisé) entre en scène.</p><h3>Le déchet ou le cheval de Troie du «waste managment» </h3><p>«Pour le valeureux soldat de l’armée verte, pour l’écocitoyen, il reste possible, moralement acceptable, d’acheter une bouteille d’eau minérale, car si elle est bien jetée, elle sera recyclée.» Cette réflexion a été intégrée par bon nombre de gens dans nos sociétés occidentales. 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La recette? Beaucoup de pragmatisme face à l’omniprésence des réseaux sociaux et un cocktail controversé entre journalisme et publireportage.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>A ses origines, le site <em>Konbini</em> est un média de pop culture. Avec son design coloré, ses sujets «pop» et le ton résolument «jeune», ce sont les 16-30 ans qui sont ciblés. Basé sur des «verticaux» (le nom donné aux «rubriques»), le média touche les «consommateurs et consommatrices» majoritairement au travers des réseaux sociaux: la page Konbini «move it move it» s’intéresse par exemple au sport, celle qui se nomme «biiinge» aux séries ou encore «cheese» à la photographie. </p><p>En 2017, le concept évolue pourtant. L’actualité fait son apparition sous le label <em>Konbini news</em>. Pendant la campagne présidentielle française, le site se lance dans le traitement de sujets société et surtout politiques. 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La «verticale» helvète, créée en juillet 2017 démarre gentiment: «On peut compter environ à 3 millions d’utilisateurs non uniques en une année», annonce le trentenaire qui s’est formé à la RTS. Ce jour-là, les trois derniers articles publiés parlaient de l’ouverture de la Migros à la vente de sextoys, de l’utilisation du cannabis dans des EMS et d’un jeu dissimulé dans l’application des CFF. On est plus du côté de «infotainment» que de l’info pure.</p><p><em>Konbini</em> Suisse va-t-il aussi s’intéresser aux grands thèmes politiques 2019? «Certainement, répond Antoine Multone, mais il s’agit de trouver des angles qui touchent les jeunes.» Pour les élections fédérales, la petite rédaction veveysane compte se concentrer sur la pauvreté, le climat et les questions de genre, de sexualité et plus généralement des minorités. 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Ils et elles peuvent ainsi être confrontés à des articles qui les sortent de leur zone de confort.</p><p>Les algorithmes des réseaux sociaux et des moteurs de recherches proposent une tout autre logique: au travers des clics ou des «likes» répétés sur un média le système de calcul informatique guide systématiquement les lecteurs et lectrices vers des articles «qui pourraient leur plaire»: c’est-à-dire, au bout du compte, vers ce qui leur a déjà plu dans le passé. Les conséquences de ce mécanisme sont souvent résumées sous l’appellation de «bulle filtrante» des réseaux sociaux. <br></p><h3>«La nouvelle diversité de la presse, c’est la diversité des algorithmes»</h3><p><em>Konbini</em> a bien un site internet. Mais il très peu fréquenté, car l’essentiel se passe ailleurs: la majorité de ses consommateurs et consommatrices sont sur les réseaux sociaux, le média joue à fond le jeu des plateformes qui utilisent les algorithmes. </p><p>Antoine Multone ne ménage pas ses critiques face aux réseaux sociaux. Non, il ne soutient pas les logiques de ce monde-là. Mais en même temps, il s’y résigne: si c’est la seule manière de parler à sa génération, il veut bien appréhender cette collaboration «tout au plus comme une contrainte» et non comme une perte de liberté. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«L’humain est paresseux, </strong></em>analyse-t-il, un peu fataliste.<em><strong> Il aime qu’on lui montre ce qu’il veut voir. Oui, c’est parfois frustrant. Mais dans tous les cas, on ne peut pas le forcer à porter de l’attention sur ce qui ne l’intéresse pas. Ce qu’il nous reste à faire, c’est diversifier les plateformes. Utiliser Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat, mais aussi les agrégateurs d’informations Google Actu, Apple News ou encore Flipboard.» </strong></em></p></blockquote><p>En d’autres termes, la nouvelle diversité de la presse, c’est la diversité des algorithmes? Le rédacteur en chef acquiesce d’un sourire crispé.</p><h3>Si c’est gratuit, c’est vous le produit </h3><p><em>Konbini</em> affiche toutes les apparences du succès. Antoine Multone affirme que le média est dans les chiffres noirs. Néanmoins l’opacité sur les résultats financiers est une pratique habituelle dans la presse. A <em>Konbini</em> Paris, on n’a d’ailleurs pas daigné me répondre sur l’état des comptes.</p><p>Aborder le sujet financement n’enthousiasme pas particulièrement le chef de la «verticale suisse». Il s’en occupe peu: «Les décisions sont prises à Paris», m’explique-t-il. Le site est gratuit et tire ses revenus de la publicité, du «brand content» et des «natives advertising». En bon français: de la publicité et du publireportage sous forme numérique. Le mélange de contenu rédactionnel et publicitaire, une pratique qui fait bondir les consœurs et confrères soucieux d’éthique, mais qui se répand depuis quelques années jusque dans les titres les plus prestigieux. </p><p>Dans le cas précis de <em>Konbini</em>, il est certain que les revenus publicitaires sont liés au fort trafic que génèrent les publications du média. Plus il y aura de personnes touchées par le contenu éditorial, mais également par la mise en valeur de certaines marques – et le bât blesse lorsqu’il n’y a pas une différenciation claire des deux – plus les entreprises seront intéressées à investir dans du contenu <em>brandé</em>. </p><p>La question est donc primordiale: le rapport d’interdépendance entre le média, son canal de diffusion (majoritairement les réseaux sociaux) et les marques permet-il réellement de faire du «vrai journalisme», comme le déclarait Hugo Clément en 2017? Ou n’est-ce pas précisément au prix de l’indépendance journalistique que le succès se construit dans les médias émergents de type <em>Konbini</em>? Mais peut-être l’heure est-elle à la résignation et le véritable choix est le suivant: un journalisme du clic plutôt que pas de journalisme du tout.</p><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'sextoys-publireportage-et-un-peu-de-politique-le-cocktail-jeune-de-konbini', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 885, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1589, 'homepage_order' => (int) 1851, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' } ] $embeds = [] $images = [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) { 'id' => (int) 1726, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'name' => 'eden.jpg', 'type' => 'image', 'subtype' => 'jpeg', 'size' => (int) 142966, 'md5' => '41ac58a4f3f3dc074f430056e0822e05', 'width' => (int) 1200, 'height' => (int) 672, 'date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'title' => null, 'description' => 'Si le CHUV tarde à ouvrir sa maison de naissance, d’autres, privées, à l'image d'Eden à deux pas de là, pourraient progressivement arriver sur le marché. 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