Actuel / Lukas, Vaïc, Tabea, Bruno, quelle est exactement votre mission au Kosovo?
Le rôle principal de la Swisscoy est principalement symbolique. Elle prend le «pouls de la population» et sa présence est rassurante. Symbolique ne veut donc pas dire inutile. © Luc Chessex
Que peuvent bien faire de jeunes militaires suisses au Kosovo? Ce n’est en tout cas pas en surfant sur le site de l’armée que vous trouverez la réponse: certes, vous y apprendrez qu’il y a des LMT, des pionniers, et des troupes de transport; qu’il y a 200 hommes et 35 femmes sur place et qu’ils sont là pour le maintien de la paix. Non, mieux vaut se rendre sur place pour en savoir davantage.
Le deuxième volet du reportage de Diana-Alice Ramsauer
et du photographe Luc Chessex
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Alors que la gauche semble avoir peur de s’attaquer à l’aide internationale, la droite dure paraît gênée aux entournures à l'idée de remettre en cause l’armée (même si cette aide à l'étranger pourrait bien leur faire grincer des dents). Aucun débat donc au sein de la population suisse, alors qu’il s’agit tout de même d’envoyer plus de 200 jeunes dans un pays étranger pour un coût d’environ 45 millions par an. Une question anecdotique, vraiment?<br></p><h3 style="text-align: center;">Le pont des ires<br></h3><br><p>Le week-end dernier, les célébrations liées au 10 ans de l'indépendance du Kosovo se sont déroulées dans le calme à Mitrovica. Le power point présenté au briefing de la veille l'avait prédit: les risques seraient bas. Aussi, bien sûr, parce que le cortège s'est cantonné à la partie sud de la ville et n'a pas marché vers le nord, au-delà du pont. Cela aurait été interprété, forcément, comme une provocation. 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A lui seul, le pont est le reflet d’une cassure encore importante entre les deux communautés qui se font face. Pas question néanmoins que la Swisscoy donne un coup de main pour le terminer. Ce n’est pas son travail. Les militaires suisses sont là pour la paix. Pour écouter et transmettre les informations, jusqu'en 2020. <br></p><p>Encore deux ans. Au moins.</p><br><p></p><hr><p></p><h2>Les reportages Bon pour la tête au Kosovo<br></h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo"><br></a>(1) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo">L’indépendance bidon du Kosovo</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <strong>En libre accès: profitez! partagez!</strong><br>(3) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-kosovo-pion-de-la-turquie">Le Kosovo, pion de la Turquie</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'lukas-vaic-tabea-bruno-quelle-est-exactement-votre-mission-au-kosovo', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 864, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 861, 'homepage_order' => (int) 1017, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'attachments' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, 'relatives' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 2 => object(App\Model\Entity\Post) {}, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) {} ], 'embeds' => [], 'images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'audios' => [], 'comments' => [], 'author' => 'Diana-Alice Ramsauer', 'description' => 'Que peuvent bien faire de jeunes militaires suisses au Kosovo? 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Alors que la gauche semble avoir peur de s’attaquer à l’aide internationale, la droite dure paraît gênée aux entournures à l'idée de remettre en cause l’armée (même si cette aide à l'étranger pourrait bien leur faire grincer des dents). Aucun débat donc au sein de la population suisse, alors qu’il s’agit tout de même d’envoyer plus de 200 jeunes dans un pays étranger pour un coût d’environ 45 millions par an. Une question anecdotique, vraiment?<br></p><h3 style="text-align: center;">Le pont des ires<br></h3><br><p>Le week-end dernier, les célébrations liées au 10 ans de l'indépendance du Kosovo se sont déroulées dans le calme à Mitrovica. Le power point présenté au briefing de la veille l'avait prédit: les risques seraient bas. Aussi, bien sûr, parce que le cortège s'est cantonné à la partie sud de la ville et n'a pas marché vers le nord, au-delà du pont. Cela aurait été interprété, forcément, comme une provocation. Oui, tout agissement pouvant être perçu comme une défiance, d'un côté comme de l'autre, reste, aujourd'hui encore, à éviter. Absolument.<br></p><br><h4><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1519143843_kosovob4sur10.jpg">Détruit durant la guerre puis reconstruit par les Français de la KFOR alors très présents dans cette zone, le pont ouest qui sépare Mitrovica en deux est connu depuis lors comme le Pont d'Austerlitz.<br></h4><br><p>Pont d’Austerlitz: le symbole des frictions interethniques. S'il est aujourd’hui tout à fait possible de le traverser à pied, les voitures sont encore (ou plutôt à nouveau) interdites. Un vrai chantier obstrue le début du pont, côté nord, comme si, d'un coup, on l'avait désaffecté. «Le chantier n’a presque pas avancé depuis que je suis arrivé à Mitrovica, en automne 2017», », rapporte Vaïc Perruchoud. Une semaine (un mois?) de travail suffirait pourtant à le boucler, selon mes modestes estimations. A lui seul, le pont est le reflet d’une cassure encore importante entre les deux communautés qui se font face. Pas question néanmoins que la Swisscoy donne un coup de main pour le terminer. Ce n’est pas son travail. Les militaires suisses sont là pour la paix. Pour écouter et transmettre les informations, jusqu'en 2020. <br></p><p>Encore deux ans. Au moins.</p><br><p></p><hr><p></p><h2>Les reportages Bon pour la tête au Kosovo<br></h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo"><br></a>(1) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo">L’indépendance bidon du Kosovo</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <strong>En libre accès: profitez! partagez!</strong><br>(3) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-kosovo-pion-de-la-turquie">Le Kosovo, pion de la Turquie</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'lukas-vaic-tabea-bruno-quelle-est-exactement-votre-mission-au-kosovo', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 864, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 861, 'homepage_order' => (int) 1017, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3158, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le «vote intelligent», la seule stratégie gagnante de Navalny', 'subtitle' => 'Selon les politologues de l’Université européenne de Saint-Pétersbourg Mickhaïl Turchenko et Grigorii Golosov, le «vote intelligent», développé par l’opposant Navalny aurait un réel impact sur les élections. 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Lors d’un voyage en Sibérie, j’avais naïvement demandé à ma logeuse pourquoi les Russes continuaient de voter pour Poutine. Elle m’avait simplement répondu: «Sinon qui?».</p> <p>Si Alexeï Navalny et son parti Russie du futur n’a jamais semblé être une alternative appétissante pour les habitantes et habitants de ce pays – qui ne se réduit pas aux deux villes Moscou et Saint-Pétersbourg – l’opposant numéro 1 (du moins vu comme tel depuis l’Occident), aura pourtant apporté une solution à cette femme dès 2018. A la question «Qui»? Navalny répond simplement: tous sauf Russie unie. En développant son «vote intelligent» et l’infrastructure qui va avec, l’opposant, désormais emprisonné, a compensé l’incapacité des partis d’opposition russes à former des coalitions, selon les chercheurs en science politique de l’Université européenne de Saint-Petersbourg Mickhaïl Turchenko et Grigorii Golosov qui publient les <a href="https://www.ridl.io/en/the-impact-of-smart-voting-on-the-2020-elections/" target="_blank" rel="noopener">résultats de leur étude sur ridl.io</a>. </p> <p>Rappelons le principe de ce «vote intelligent» ou «vote malin». Il consiste à inscrire sur son bulletin les candidates et candidats d’opposition, tous partis confondus, qui auraient le plus de chance de l’emporter contre Russie unie – qui détient trois quarts des sièges du parlement. Mais l’équipe de Navalny ne s’est pas contentée de donner ce mot d’ordre, elle a également développé toute une artillerie de ressources en ligne pour définir lesdites candidatures. Chaque électrice et chaque électeur a ainsi toutes les clefs en main pour centraliser son opposition sur la personne la plus «utile» dans sa circonscription.</p> <h3>Une augmentation du résultat des candidatures du «vote intelligent» en 2020</h3> <p>En 2020, cette stratégie a fonctionné. Il ne s’agit pas d’une révolution, mais les chercheurs estiment une augmentation des résultats pour les candidates et candidats du vote intelligent à près de 5%. Ce qui peut faire une différence, sachant que le système électoral courant est celui de la majorité relative; dans certaines régions, un parti obtenant 30%, 20% voire seulement 15% peut déjà peser dans le jeu électoral si les autres partis sont divisés. 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Certains postulent alors un changement radical de philosophie, mais ceux qui l’emportent sont les «environnementalistes». Pour eux, les déchets doivent être vus comme une chose à organiser, à gérer, à «manager». Ainsi, au lieu de créer une «écologisation de l’économie», c’est-à-dire remettre en cause la conception et la production du déchet, les autorités appliquent une stratégie de «mise en économie de l’environnement» que l’on peut résumer par «la bonne gestion des déchets et aussi celle qui est rentable». Et c’est là que le citoyen responsable (et culpabilisé) entre en scène.</p><h3>Le déchet ou le cheval de Troie du «waste managment» </h3><p>«Pour le valeureux soldat de l’armée verte, pour l’écocitoyen, il reste possible, moralement acceptable, d’acheter une bouteille d’eau minérale, car si elle est bien jetée, elle sera recyclée.» Cette réflexion a été intégrée par bon nombre de gens dans nos sociétés occidentales. 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Rejeter, mine de rien, la responsabilité de la pollution sur le dos des citoyennes et citoyens. Une campagne marketing plus que réussie puisqu’aujourd’hui des écoles et des ONG organisent également ce genre d’action. </p><h3>Consommer & jeter: du programme économique à l’art de vivre </h3><p>«L’incorporation par les usagers de la réforme environnementale du geste de mise au rebut est emblématique de la façon dont s’est construit un déni des racines profondes de la crise écologique mettant en cause les fondements de l’industrialisation productive, du capitalisme mondialisé, et d’une façon générale d’un mode de vie 'moderne'», postule l’auteur de <em>Homo Detritus</em>. Bien jeter a créé une sorte de «rituel contemporain de dénégation.» Nous «faisons notre part» en triant, en recyclant et en inculquant ces valeurs à nos enfants. 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La recette? Beaucoup de pragmatisme face à l’omniprésence des réseaux sociaux et un cocktail controversé entre journalisme et publireportage.', 'subtitle_edition' => null, 'content' => '<p>A ses origines, le site <em>Konbini</em> est un média de pop culture. Avec son design coloré, ses sujets «pop» et le ton résolument «jeune», ce sont les 16-30 ans qui sont ciblés. Basé sur des «verticaux» (le nom donné aux «rubriques»), le média touche les «consommateurs et consommatrices» majoritairement au travers des réseaux sociaux: la page Konbini «move it move it» s’intéresse par exemple au sport, celle qui se nomme «biiinge» aux séries ou encore «cheese» à la photographie. </p><p>En 2017, le concept évolue pourtant. L’actualité fait son apparition sous le label <em>Konbini news</em>. Pendant la campagne présidentielle française, le site se lance dans le traitement de sujets société et surtout politiques. Toujours à sa façon, en tentant d’intéresser la catégorie qui semble le moins se préoccuper de ces thèmes grâce à des formats nouveaux, dynamiques, courts. Les vidéos «speech» (une prise de parole de quelques minutes face caméra de personnalités politiques ou non <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bWvcmQVQEQA">ici par exemple de Jean Ziegler</a>) voient le jour. L’arrivée de la nouvelle star du journalisme Hugo Clément achève la transformation. 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La «verticale» helvète, créée en juillet 2017 démarre gentiment: «On peut compter environ à 3 millions d’utilisateurs non uniques en une année», annonce le trentenaire qui s’est formé à la RTS. Ce jour-là, les trois derniers articles publiés parlaient de l’ouverture de la Migros à la vente de sextoys, de l’utilisation du cannabis dans des EMS et d’un jeu dissimulé dans l’application des CFF. On est plus du côté de «infotainment» que de l’info pure.</p><p><em>Konbini</em> Suisse va-t-il aussi s’intéresser aux grands thèmes politiques 2019? «Certainement, répond Antoine Multone, mais il s’agit de trouver des angles qui touchent les jeunes.» Pour les élections fédérales, la petite rédaction veveysane compte se concentrer sur la pauvreté, le climat et les questions de genre, de sexualité et plus généralement des minorités. L’enjeu sera ensuite de trouver des «formats spécifiques» à <em>Konbini</em> qui permettront de montrer la diversité d’opinions dans une Suisse fédéraliste aux acteurs nombreux.</p><h3>Une dépendance aux réseaux sociaux</h3><p>Si la manière de présenter l’information est très variée chez <em>Konbini</em> (vidéos, textes, reportages, interviews, humour, etc.) le critère prioritaire est l’adaptation 1) à son public 2) à son canal de diffusion. Ce ne sont plus les lecteurs et lectrices qui s’adaptent au média, c’est le média qui doit coller au public et à sa manière de «consommer l’actu». Selon la formule bien connue des analystes, le véritable rédacteur en chef, c’est le clic: Antoine Multone assume cette nouvelle réalité.</p><p>Concrètement, ce qui fait les frais de cette nouvelle donne, c’est la surprise. Dans un journal traditionnel (papier ou Web), les lecteurs et lectrices se promènent dans le titre au gré des pages et des rubriques. Ils et elles peuvent ainsi être confrontés à des articles qui les sortent de leur zone de confort.</p><p>Les algorithmes des réseaux sociaux et des moteurs de recherches proposent une tout autre logique: au travers des clics ou des «likes» répétés sur un média le système de calcul informatique guide systématiquement les lecteurs et lectrices vers des articles «qui pourraient leur plaire»: c’est-à-dire, au bout du compte, vers ce qui leur a déjà plu dans le passé. Les conséquences de ce mécanisme sont souvent résumées sous l’appellation de «bulle filtrante» des réseaux sociaux. <br></p><h3>«La nouvelle diversité de la presse, c’est la diversité des algorithmes»</h3><p><em>Konbini</em> a bien un site internet. Mais il très peu fréquenté, car l’essentiel se passe ailleurs: la majorité de ses consommateurs et consommatrices sont sur les réseaux sociaux, le média joue à fond le jeu des plateformes qui utilisent les algorithmes. </p><p>Antoine Multone ne ménage pas ses critiques face aux réseaux sociaux. Non, il ne soutient pas les logiques de ce monde-là. Mais en même temps, il s’y résigne: si c’est la seule manière de parler à sa génération, il veut bien appréhender cette collaboration «tout au plus comme une contrainte» et non comme une perte de liberté. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«L’humain est paresseux, </strong></em>analyse-t-il, un peu fataliste.<em><strong> Il aime qu’on lui montre ce qu’il veut voir. Oui, c’est parfois frustrant. Mais dans tous les cas, on ne peut pas le forcer à porter de l’attention sur ce qui ne l’intéresse pas. Ce qu’il nous reste à faire, c’est diversifier les plateformes. 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En bon français: de la publicité et du publireportage sous forme numérique. Le mélange de contenu rédactionnel et publicitaire, une pratique qui fait bondir les consœurs et confrères soucieux d’éthique, mais qui se répand depuis quelques années jusque dans les titres les plus prestigieux. </p><p>Dans le cas précis de <em>Konbini</em>, il est certain que les revenus publicitaires sont liés au fort trafic que génèrent les publications du média. Plus il y aura de personnes touchées par le contenu éditorial, mais également par la mise en valeur de certaines marques – et le bât blesse lorsqu’il n’y a pas une différenciation claire des deux – plus les entreprises seront intéressées à investir dans du contenu <em>brandé</em>. </p><p>La question est donc primordiale: le rapport d’interdépendance entre le média, son canal de diffusion (majoritairement les réseaux sociaux) et les marques permet-il réellement de faire du «vrai journalisme», comme le déclarait Hugo Clément en 2017? Ou n’est-ce pas précisément au prix de l’indépendance journalistique que le succès se construit dans les médias émergents de type <em>Konbini</em>? 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Vendredi 16 février. 0800. La dizaine de soldats du groupe de Mitrovica se retrouve autour de la table de conférence. Elle fait aussi office de lieu de petit déjeuner. Certains ont le nez dans leur bircher, d’autres se réveillent gentiment avec un café soluble. Un dernier enfin, arrive à moins une: personne ne le remarque, c’est un habitué des réveils à la der. «Hi everybody, we have some special guests today, two journalists from Bon pour la tête». Le briefing commence: en anglais, pour que personne ne soit à la traîne. Bienvenue dans l’un des field house de la Swisscoy, les troupes suisses de la Kosovo Force (KFOR), un organe de l’OTAN.
Notre programme de la journée est le suivant: visite de la field house à Mitrovica où se trouvent une dizaine de soldats, uniquement des Suisses, puis patrouille de la ville sinistrée. Nous partirons ensuite pour le camp militaire de Novo Selo, à mi-chemin entre Mitrovica et Pristina, alors qu’eux continueront leur travail sur place.
Le pouls des Hommes
On nous explique. Le contingent volontaire de l’armée suisse au sein de la KFOR a plusieurs missions: transport de troupes, groupe médical, responsable de constructions. Je comprends: ces tâches-là sont surtout utiles au bon fonctionnement de la KFOR en elle-même et non à la population locale. «Je m’occupe principalement de la communication interne et externe, et de la documentation de notre mission», m’explique l’attachée de presse Tabea Rüdin. Ainsi que d'une Newsletter interne qui lui prend beaucoup de temps. Peut-on y jeter un coup d’œil pour comprendre un peu les tâches des soldats au Kosovo? «Vous pourriez, mais elle est surtout destinée aux membres de la KFOR», répond-elle dans un sourire.
Du côté nord de Mitrovica (la partie serbe du Kosovo), les drapeaux tricolores ornent les rues. L'écriture utilisée sur les panneaux est le cyrillique, la religion orthodoxe et l'on peut payer en dinar dans les magasins. La plupart des habitants y possèdent également un passeport serbe.
Et puis, il y a les LMT: Liaison and Monitoring Team. Les «yeux et les oreilles» de la KFOR. Le premier lieutenant Lukas Müller et le soldat Vaïc Perruchoud font partie de cette équipe que nous suivons dans leur patrouille à Mitrovica – la tristement fameuse ville, coupée en deux par la rivière l'Ibar, avec d’un côté la communauté surtout kosovare-serbe, orthodoxe, et de l’autre, au sud, principalement la communauté kosovare-albanaise, musulmane.
Lukas vient de Aarau, a étudié le droit à Genève et souhaite intégrer une mission de l’ONU en tant qu’observateur. Vaïc est Valaisan, a fait «Relations internationales» et souhaite continuer dans la filière «Analyse de conflits». Leur travail ici consiste à «sentir le pouls» de la population. Ils vérifient que tout soit calme et se font voir: une façon de rassurer les habitants. Ils mènent aussi des entretiens avec des civils: paysans, prêtres, responsables politiques. Entre 8 et 10 rencontres par semaine et par groupe de LMT. Les rapports des entretiens sont ensuite envoyés plus haut où les informations sont décortiquées afin de définir d'éventuels débordements. Contribuent-ils aussi à la lutte contre la corruption? «Nous entendons certaines choses. Des rumeurs. Mais ce n’est pas notre travail.» C'est vrai, ce mandat-là est celui des polices kosovare et européenne.
Lukas Müller est premier lieutenant et «team leader»; Tabea Rüdin est attachée de presse et Vaïc Perruchoud est soldat et «driver observer». L'âge moyen des membres de la Swisscoy est de 31 ans.
Foot, basket et barbelés
Très intéressés par la question internationale, les deux jeunes soldats de la Swisscoy n’avaient pourtant pas beaucoup de contact avec des Kosovars avant de s’engager – enfin pas davantage que n'importe quel Suisse. «J’ai joué au foot avec certains d’entre eux», raconte Vaïc même si à Mitrovica c’est surtout le basket qui déchaine les foules. L'Argovien et le Valaisan ont été formés pendant deux mois avant de venir au Kosovo et se rendent bien compte que la situation ici n’est pas toute blanche ou toute noire. «Mais c’est un pays avec beaucoup de potentiel!», disent-il.
1030. Tout est minuté. Nous sommes acheminés par un minibus de la KFOR vers le camp de Novo Selo, à une demie heure de route. Imaginez une zone militaire à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Pristina. Une parcelle entourée de grillages, on s’en doute, de barbelés et de murs, à l’intérieur de laquelle opèrent plusieurs centaines de militaires, hommes et femmes: dont des Finlandais, Danois, Allemands, Américains, Italiens. Et des Suisses (une centaine au «Nouveau Village»). Rien à voir avec la field house de Mitrovica. Ici, c’est une grosse multinationale en somme où chaque pays a sa mission, chacun dans le même but: maintenir la paix d’après-guerre. «A tout prix», diront certains.
Appointé Stump: «L’armée m’a sauvé»
C'est ici que nous rencontrons Bruno. Bruno Stump, il est binational (Suisse et Mexicain), a fait ses classes dans une école américaine, est viticulteur-œnologue et apprécie les contacts multiculturels. Il ne se définit pas comme un mordu de l’armée, pourtant, à la fin de l’adolescence, son projet était clair: découvrir son pays d’origine et y faire l’armée. «Pendant mon service militaire, on m’a diagnostiqué une tumeur bénigne entre le nez et le cerveau, explique l’appointé Stump. C’est l’armée qui m’a soigné, m’a sauvé, alors j’ai voulu donner quelque chose en retour.» Reconnaissant d’avoir été guéri, il a donc décidé d’offrir quelques mois de sa vie à la Suisse. Six mois, c’est en général le temps d’un engagement à la Swisscoy: une période où les militaires travaillent, mangent et se divertissent avec leurs collègues, sans grand contact avec le monde extérieur.
L'appointé Stump travaille pour le détachement de déménagement. Avec ses
collègues menuisiers, électriciens, sanitaires etc., il s'est occupé de toute
l'infrastructure pour la Swisscoy au camp de Novo Selo.
Comme des citoyens en uniforme
Mettons les pendules à l’heure: oui, les hommes et les femmes de la Swisscoy se déplacent armés. Non, les militaires suisses au Kosovo ne sont pas confrontés à de réels dangers pour leur vie («Le plus grand risque, me glisse la responsable presse Tabea Rüdin, reste les accidents de voiture».) Et finalement, oui, la mission de la Swisscoy au Kosovo est principalement symbolique – au sens positif du terme.
«Les LMT sont à mi-chemin entre les civils et les militaires. Ils font le lien entre les deux groupes», détaille le Colonel Hansjörg Fischer, commandant du contingent. D’une certaine manière, ils sont des citoyens en uniforme. «La Suisse est neutre dans le conflit, c’est parfois un avantage. Les autres pays doivent s'y mêler plus frontalement.»
Entourées de toutes ces grandes nations, il est pourtant difficile de comprendre pourquoi les troupes suisses (le 9e contingent le plus important sur les 28 que compte la KFOR) se sont retrouvées dans ce pays. Sans doute parce que la Suisse a un lien particulier avec le Kosovo et pas seulement depuis la guerre. En effet, le premier flux d’immigration des pays de l’ex-Yougoslavie date des années 60 déjà, lorsque la Suisse cherche du personnel saisonnier. Dans les années 80, le regroupement familial permet la venue d’un nombre important de Yougoslaves. Mais c'est évidemment dans les années 90 que la plus grande vague s’observe: plus de 50'000 Kosovars fuient leur région pour rejoindre la Suisse.
Le moustique, symbole des JRD Nord (KFOR), est vif, explique le Colonel Hanjörg Fischer.
On le voit à peine et puis il aspire les informations pour les transmettre ailleurs.
«Après la guerre, le gouvernement suisse décide alors de participer à sa manière à la paix dans cette région de l’ex-Yougoslavie», commente le Colonel Fischer. Aujourd'hui, même si les troupes se réduisent de plus en plus, le parlement a décidé de prolonger à nouveau la mission de la Swisscoy en tout cas jusqu’à 2020. Sur les 235 soldats suisses qui se trouvent encore au Kosovo, 165 y seront encore fin 2019, tout cela pour un budget annuel d’environ 45 millions de francs suisses.
Swisscoy, la grande absente du débat en Suisse
Les politiciens qui votent les prolongations du service au Kosovo «sont très bien informés», m’assure le Colonel Fischer. «Tant qu’ils se déplaceront ici pour comprendre la situation, ils pourront définir clairement les objectifs et aviser une fois ces derniers atteints.» C'est vrai, les politiciens n'ignorent pas l'existence de cette mission suisse au Kosovo. Si c'est un (bon) début, aucun parti pour autant ne s’empare franchement de la question. Les discussions au parlement autour de la Swisscoy sont très peu médiatisées et les partis frileux à l'idée d'en parler. Alors que la gauche semble avoir peur de s’attaquer à l’aide internationale, la droite dure paraît gênée aux entournures à l'idée de remettre en cause l’armée (même si cette aide à l'étranger pourrait bien leur faire grincer des dents). Aucun débat donc au sein de la population suisse, alors qu’il s’agit tout de même d’envoyer plus de 200 jeunes dans un pays étranger pour un coût d’environ 45 millions par an. Une question anecdotique, vraiment?
Le pont des ires
Le week-end dernier, les célébrations liées au 10 ans de l'indépendance du Kosovo se sont déroulées dans le calme à Mitrovica. Le power point présenté au briefing de la veille l'avait prédit: les risques seraient bas. Aussi, bien sûr, parce que le cortège s'est cantonné à la partie sud de la ville et n'a pas marché vers le nord, au-delà du pont. Cela aurait été interprété, forcément, comme une provocation. Oui, tout agissement pouvant être perçu comme une défiance, d'un côté comme de l'autre, reste, aujourd'hui encore, à éviter. Absolument.
Détruit durant la guerre puis reconstruit par les Français de la KFOR alors très présents dans cette zone, le pont ouest qui sépare Mitrovica en deux est connu depuis lors comme le Pont d'Austerlitz.
Pont d’Austerlitz: le symbole des frictions interethniques. S'il est aujourd’hui tout à fait possible de le traverser à pied, les voitures sont encore (ou plutôt à nouveau) interdites. Un vrai chantier obstrue le début du pont, côté nord, comme si, d'un coup, on l'avait désaffecté. «Le chantier n’a presque pas avancé depuis que je suis arrivé à Mitrovica, en automne 2017», », rapporte Vaïc Perruchoud. Une semaine (un mois?) de travail suffirait pourtant à le boucler, selon mes modestes estimations. A lui seul, le pont est le reflet d’une cassure encore importante entre les deux communautés qui se font face. Pas question néanmoins que la Swisscoy donne un coup de main pour le terminer. Ce n’est pas son travail. Les militaires suisses sont là pour la paix. Pour écouter et transmettre les informations, jusqu'en 2020.
Encore deux ans. Au moins.
Les reportages Bon pour la tête au Kosovo
(1) L’indépendance bidon du Kosovo, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) En libre accès: profitez! partagez!
(3) Le Kosovo, pion de la Turquie, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos)
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Une parcelle entourée de grillages, on s’en doute, de barbelés et de murs, à l’intérieur de laquelle opèrent plusieurs centaines de militaires, hommes et femmes: dont des Finlandais, Danois, Allemands, Américains, Italiens. Et des Suisses (une centaine au «Nouveau Village»). Rien à voir avec la field house de Mitrovica. Ici, c’est une grosse multinationale en somme où chaque pays a sa mission, chacun dans le même but: maintenir la paix d’après-guerre. «A tout prix», diront certains.</p><h3 style="text-align: center;">Appointé Stump: «L’armée m’a sauvé»</h3><p style="text-align: left;">C'est ici que nous rencontrons Bruno. Bruno Stump, il est binational (Suisse et Mexicain), a fait ses classes dans une école américaine, est viticulteur-œnologue et apprécie les contacts multiculturels. Il ne se définit pas comme un mordu de l’armée, pourtant, à la fin de l’adolescence, son projet était clair: découvrir son pays d’origine et y faire l’armée. «Pendant mon service militaire, on m’a diagnostiqué une tumeur bénigne entre le nez et le cerveau, explique l’appointé Stump. C’est l’armée qui m’a soigné, m’a sauvé, alors j’ai voulu donner quelque chose en retour.» Reconnaissant d’avoir été guéri, il a donc décidé d’offrir quelques mois de sa vie à la Suisse. Six mois, c’est en général le temps d’un engagement à la Swisscoy: une période où les militaires travaillent, mangent et se divertissent avec leurs collègues, sans grand contact avec le monde extérieur.</p><br><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1519143849_kosovob7sur10.jpg" width="483" height="725">L'appointé Stump travaille pour le détachement de déménagement. Avec ses <br>collègues menuisiers, électriciens, sanitaires etc., il s'est occupé de toute <br>l'infrastructure pour la Swisscoy au camp de Novo Selo.</h4><h3 style="text-align: center;">Comme des citoyens en uniforme<br></h3><p>Mettons les pendules à l’heure: oui, les hommes et les femmes de la Swisscoy se déplacent armés. Non, les militaires suisses au Kosovo ne sont pas confrontés à de réels dangers pour leur vie («Le plus grand risque, me glisse la responsable presse Tabea Rüdin, reste les accidents de voiture».) Et finalement, oui, la mission de la Swisscoy au Kosovo est principalement symbolique – au sens positif du terme.</p><p>«Les LMT sont à mi-chemin entre les civils et les militaires. Ils font le lien entre les deux groupes», détaille le Colonel Hansjörg Fischer, commandant du contingent. D’une certaine manière, ils sont des citoyens en uniforme. «La Suisse est neutre dans le conflit, c’est parfois un avantage. Les autres pays doivent s'y mêler plus frontalement.»</p><p>Entourées de toutes ces grandes nations, il est pourtant difficile de comprendre pourquoi les troupes suisses (le 9<sup>e</sup> contingent le plus important sur les 28 que compte la KFOR) se sont retrouvées dans ce pays. Sans doute parce que la Suisse a un lien particulier avec le Kosovo et pas seulement depuis la guerre. En effet, le premier flux d’immigration des pays de l’ex-Yougoslavie date des années 60 déjà, lorsque la Suisse cherche du personnel saisonnier. Dans les années 80, le regroupement familial permet la venue d’un nombre important de Yougoslaves. Mais c'est évidemment dans les années 90 que la plus grande vague s’observe: plus de 50'000 Kosovars fuient leur région pour rejoindre la Suisse.</p><br><h4 style="text-align: center;"><img class="img-responsive img-center " src="https://bonpourlatete.comhttps://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1519143851_kosovob8sur10.jpg" width="478" height="723">Le moustique, symbole des JRD Nord (KFOR), est vif, explique le Colonel Hanjörg Fischer. <br>On le voit à peine et puis il aspire les informations pour les transmettre ailleurs.</h4><br><p>«Après la guerre, le gouvernement suisse décide alors de participer à sa manière à la paix dans cette région de l’ex-Yougoslavie», commente le Colonel Fischer. Aujourd'hui, même si les troupes se réduisent de plus en plus, le parlement a décidé de prolonger à nouveau la mission de la Swisscoy en tout cas jusqu’à 2020. Sur les 235 soldats suisses qui se trouvent encore au Kosovo, 165 y seront encore fin 2019, tout cela pour un budget annuel d’environ 45 millions de francs suisses.</p><h3 style="text-align: center;">Swisscoy, la grande absente du débat en Suisse<br></h3><p>Les politiciens qui votent les prolongations du service au Kosovo «sont très bien informés», m’assure le Colonel Fischer. «Tant qu’ils se déplaceront ici pour comprendre la situation, ils pourront définir clairement les objectifs et aviser une fois ces derniers atteints.» C'est vrai, les politiciens n'ignorent pas l'existence de cette mission suisse au Kosovo. Si c'est un (bon) début, aucun parti pour autant ne s’empare franchement de la question. Les discussions au parlement autour de la Swisscoy sont très peu médiatisées et les partis frileux à l'idée d'en parler. Alors que la gauche semble avoir peur de s’attaquer à l’aide internationale, la droite dure paraît gênée aux entournures à l'idée de remettre en cause l’armée (même si cette aide à l'étranger pourrait bien leur faire grincer des dents). Aucun débat donc au sein de la population suisse, alors qu’il s’agit tout de même d’envoyer plus de 200 jeunes dans un pays étranger pour un coût d’environ 45 millions par an. Une question anecdotique, vraiment?<br></p><h3 style="text-align: center;">Le pont des ires<br></h3><br><p>Le week-end dernier, les célébrations liées au 10 ans de l'indépendance du Kosovo se sont déroulées dans le calme à Mitrovica. Le power point présenté au briefing de la veille l'avait prédit: les risques seraient bas. Aussi, bien sûr, parce que le cortège s'est cantonné à la partie sud de la ville et n'a pas marché vers le nord, au-delà du pont. Cela aurait été interprété, forcément, comme une provocation. Oui, tout agissement pouvant être perçu comme une défiance, d'un côté comme de l'autre, reste, aujourd'hui encore, à éviter. Absolument.<br></p><br><h4><img class="img-responsive img-center " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1519143843_kosovob4sur10.jpg">Détruit durant la guerre puis reconstruit par les Français de la KFOR alors très présents dans cette zone, le pont ouest qui sépare Mitrovica en deux est connu depuis lors comme le Pont d'Austerlitz.<br></h4><br><p>Pont d’Austerlitz: le symbole des frictions interethniques. S'il est aujourd’hui tout à fait possible de le traverser à pied, les voitures sont encore (ou plutôt à nouveau) interdites. Un vrai chantier obstrue le début du pont, côté nord, comme si, d'un coup, on l'avait désaffecté. «Le chantier n’a presque pas avancé depuis que je suis arrivé à Mitrovica, en automne 2017», », rapporte Vaïc Perruchoud. Une semaine (un mois?) de travail suffirait pourtant à le boucler, selon mes modestes estimations. A lui seul, le pont est le reflet d’une cassure encore importante entre les deux communautés qui se font face. Pas question néanmoins que la Swisscoy donne un coup de main pour le terminer. Ce n’est pas son travail. Les militaires suisses sont là pour la paix. Pour écouter et transmettre les informations, jusqu'en 2020. <br></p><p>Encore deux ans. Au moins.</p><br><p></p><hr><p></p><h2>Les reportages Bon pour la tête au Kosovo<br></h2><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo"><br></a>(1) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/l-independance-bidon-du-kosovo">L’indépendance bidon du Kosovo</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <strong>En libre accès: profitez! partagez!</strong><br>(3) <a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-kosovo-pion-de-la-turquie">Le Kosovo, pion de la Turquie</a>, par Diana-Alice Ramsauer et Luc Chessex (photos) <br></p>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'lukas-vaic-tabea-bruno-quelle-est-exactement-votre-mission-au-kosovo', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 864, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 861, 'homepage_order' => (int) 1017, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'poster_attachment' => null, 'editions' => [], 'tags' => [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Tag) {}, (int) 1 => object(App\Model\Entity\Tag) {} ], 'locations' => [], 'attachment_images' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'attachments' => [ (int) 0 => object(Cake\ORM\Entity) {} ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'comments' => [], 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ '*' => true, 'id' => false ], '[dirty]' => [], '[original]' => [], '[virtual]' => [], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [], '[invalid]' => [], '[repository]' => 'Posts' } $relatives = [ (int) 0 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 3158, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => null, 'readed' => null, 'subhead' => null, 'title' => 'Le «vote intelligent», la seule stratégie gagnante de Navalny', 'subtitle' => 'Selon les politologues de l’Université européenne de Saint-Pétersbourg Mickhaïl Turchenko et Grigorii Golosov, le «vote intelligent», développé par l’opposant Navalny aurait un réel impact sur les élections. 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Lors d’un voyage en Sibérie, j’avais naïvement demandé à ma logeuse pourquoi les Russes continuaient de voter pour Poutine. Elle m’avait simplement répondu: «Sinon qui?».</p> <p>Si Alexeï Navalny et son parti Russie du futur n’a jamais semblé être une alternative appétissante pour les habitantes et habitants de ce pays – qui ne se réduit pas aux deux villes Moscou et Saint-Pétersbourg – l’opposant numéro 1 (du moins vu comme tel depuis l’Occident), aura pourtant apporté une solution à cette femme dès 2018. A la question «Qui»? Navalny répond simplement: tous sauf Russie unie. 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Chaque électrice et chaque électeur a ainsi toutes les clefs en main pour centraliser son opposition sur la personne la plus «utile» dans sa circonscription.</p> <h3>Une augmentation du résultat des candidatures du «vote intelligent» en 2020</h3> <p>En 2020, cette stratégie a fonctionné. Il ne s’agit pas d’une révolution, mais les chercheurs estiment une augmentation des résultats pour les candidates et candidats du vote intelligent à près de 5%. Ce qui peut faire une différence, sachant que le système électoral courant est celui de la majorité relative; dans certaines régions, un parti obtenant 30%, 20% voire seulement 15% peut déjà peser dans le jeu électoral si les autres partis sont divisés. 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Je vous invite volontiers à rester prostré quelques instants devant ma bibliothèque pour observer l’étendue de mon inutilité. On pourra même boire ensemble un verre de vin inutilement bon, en tenant des théories inutilement longues. Mais pour que le futile ait du sens, il faut encore qu’il soit bien réalisé. Et chers artificiers, on peut parfois se demander dans quelle direction vous avez projeté votre conscience professionnelle.</p> <p>Justement, à votre tour messieurs-dames les professionnels de la pyrotechnie. Oui, vous vous plaignez d’une baisse drastique des commandes pour cette fête nationale. Les principaux feux ont été annulés un peu partout. Votre chiffre d’affaires a chuté d’environ 80% en Suisse cette année. Ayons s’il vous plaît une seconde réflexive: au plus profond du confinement, un certain nombre d’activités professionnelles ou de loisir avaient été citées comme irremplaçables, bénéfiques à notre société, souhaitables même. Faites la liste. 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Les excréments dans les égouts hors de vue; les ordures dans les poubelles (le nom vient d’ailleurs d’un préfet parisien hygiéniste du 19<sup>e</sup> siècle); nos résidus métalliques, plastiques, en verre moderne dans de grandes fosses; les surplus de ce que l’on ne veut plus, qui a été utilisé, dont on ne sait plus quoi faire, dans les océans, en attendant que le temps fasse son effet. «C’est comme si nous préférions rester aveugles à ces ombres incommodantes de la civilisation», écrit Monsaingeon. Mettre à la poubelle, fermer le couvercle et ne plus y penser. </p><h3>Prise de conscience ratée: l’écologisation de l’économie </h3><p>Coup de théâtre au milieu du siècle dernier. Les scientifiques découvrent avec stupéfaction l’ampleur de la situation. Repousser ce que l’on ne veut plus «hors de nous», loin de nos lieux sociaux comporte des limites. Nous sommes d’ores et déjà submergés. Certains postulent alors un changement radical de philosophie, mais ceux qui l’emportent sont les «environnementalistes». Pour eux, les déchets doivent être vus comme une chose à organiser, à gérer, à «manager». Ainsi, au lieu de créer une «écologisation de l’économie», c’est-à-dire remettre en cause la conception et la production du déchet, les autorités appliquent une stratégie de «mise en économie de l’environnement» que l’on peut résumer par «la bonne gestion des déchets et aussi celle qui est rentable». Et c’est là que le citoyen responsable (et culpabilisé) entre en scène.</p><h3>Le déchet ou le cheval de Troie du «waste managment» </h3><p>«Pour le valeureux soldat de l’armée verte, pour l’écocitoyen, il reste possible, moralement acceptable, d’acheter une bouteille d’eau minérale, car si elle est bien jetée, elle sera recyclée.» Cette réflexion a été intégrée par bon nombre de gens dans nos sociétés occidentales. Ainsi, «sous couvert d’un argumentaire orienté vers la protection de l’environnement, bien jeter est devenu un moyen pour pouvoir continuer à (mieux) consommer.» </p><p>Illustration du propos. Le groupe Coca-Cola s’est par exemple engagé à un monde sans déchets d’ici 2030. Pourtant, selon les découvertes de<em> Cash investigation </em>en 2018, dans la pratique, seul 7% du plastique contenu dans les bouteilles en PET provient du recyclage. Trier est donc un geste louable, mais il permet surtout à la marque de continuer à vendre ses produits sous couvert de bonne conscience. </p><p>Deuxième exemple: les campagnes de ramassages d’ordure sur les bords de lacs ou de mer, dans les montagnes, dans les forêts. Bon nombre d’entre elles ont été instiguées à la base par des consortiums liés aux industries de boissons ou d’emballages à usage unique, comme Keep Amercia Beautiful, fondé en 1953. La logique derrière? Rejeter, mine de rien, la responsabilité de la pollution sur le dos des citoyennes et citoyens. Une campagne marketing plus que réussie puisqu’aujourd’hui des écoles et des ONG organisent également ce genre d’action. </p><h3>Consommer & jeter: du programme économique à l’art de vivre </h3><p>«L’incorporation par les usagers de la réforme environnementale du geste de mise au rebut est emblématique de la façon dont s’est construit un déni des racines profondes de la crise écologique mettant en cause les fondements de l’industrialisation productive, du capitalisme mondialisé, et d’une façon générale d’un mode de vie 'moderne'», postule l’auteur de <em>Homo Detritus</em>. Bien jeter a créé une sorte de «rituel contemporain de dénégation.» Nous «faisons notre part» en triant, en recyclant et en inculquant ces valeurs à nos enfants. Jusqu’à dire que c’est la manipulation à large échelle, il n’y a qu’un pas. </p><p>«La naissance [il y a 50 ans] de la sensibilité écologique en France comme dans d’autres pays industrialisés aurait pu être l’occasion d’une révolution du quotidien qui n’est pas advenue», cite Monsaingeon. Aujourd’hui, alors que de nombreuses manifestations de jeunes éclatent dans toute l’Europe – manifestations que l’on peut d’ailleurs critiquer– les politiciennes et politiciens avancent timidement quelques solutions. «Économie circulaire»: tente une partie de la gauche. «Responsabilité et innovation» essayent quelques partis de droite. Toutes ces réponses sont pourtant empreintes d’«environnementalisme». Le déni est général, même chez beaucoup d’écologistes. Car il ne suffit plus de «manager» les déchets – qui reviendront toujours en plus grand nombre – mais bel et bien de remettre en cause le système productiviste. Et cela ne peut passer que par des politiques globales. Malheureusement, il serait illusoire de penser que trier les partis politiques en ne mettant que les bons dans l’urne – dans une logique du «bien voter» ressemblant au «bien jeter» – ne nous permette d’agir sur les réels impacts de nos modes de vie. Mais en attendant, trions et «faisons notre part», c’est toujours ça de pris. </p><p><hr></p><p><br><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w175/1556096692_515j071wtl._sx195_.jpg"></p><h4>Baptiste Monsaingeon, <em>Homo Detritus</em>, Ed. Seuil, 2017.</h4><p><hr></p><h2>Retrouvez d'autres articles sur le même thème dans notre <a href="https://bonpourlatete.com/serie/dossier-special-decroissance">dossier spécial Décroissance</a>.</h2>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'bien-jeter-pour-mieux-oublier', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-12', 'like' => (int) 957, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 1655, 'homepage_order' => (int) 1917, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 5, 'person_id' => (int) 1501, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [ [maximum depth reached] ], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 1571, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'free' => true, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Média', 'title' => 'Sextoys, publireportage et (un peu de) politique, le cocktail jeune de Konbini', 'subtitle' => 'Une envie de parler à sa génération et une certaine résignation à l’encontre du mode de consommation de l’actualité d’aujourd’hui: c’est ce que je retiendrai de ma rencontre avec Antoine Multone, rédacteur en chef du bureau veveysan de Konbini: un média qui réussit à captiver les jeunes, réputés se détourner de la presse. 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Toujours à sa façon, en tentant d’intéresser la catégorie qui semble le moins se préoccuper de ces thèmes grâce à des formats nouveaux, dynamiques, courts. Les vidéos «speech» (une prise de parole de quelques minutes face caméra de personnalités politiques ou non <a href="https://www.youtube.com/watch?v=bWvcmQVQEQA">ici par exemple de Jean Ziegler</a>) voient le jour. L’arrivée de la nouvelle star du journalisme Hugo Clément achève la transformation. 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La «verticale» helvète, créée en juillet 2017 démarre gentiment: «On peut compter environ à 3 millions d’utilisateurs non uniques en une année», annonce le trentenaire qui s’est formé à la RTS. Ce jour-là, les trois derniers articles publiés parlaient de l’ouverture de la Migros à la vente de sextoys, de l’utilisation du cannabis dans des EMS et d’un jeu dissimulé dans l’application des CFF. On est plus du côté de «infotainment» que de l’info pure.</p><p><em>Konbini</em> Suisse va-t-il aussi s’intéresser aux grands thèmes politiques 2019? «Certainement, répond Antoine Multone, mais il s’agit de trouver des angles qui touchent les jeunes.» Pour les élections fédérales, la petite rédaction veveysane compte se concentrer sur la pauvreté, le climat et les questions de genre, de sexualité et plus généralement des minorités. L’enjeu sera ensuite de trouver des «formats spécifiques» à <em>Konbini</em> qui permettront de montrer la diversité d’opinions dans une Suisse fédéraliste aux acteurs nombreux.</p><h3>Une dépendance aux réseaux sociaux</h3><p>Si la manière de présenter l’information est très variée chez <em>Konbini</em> (vidéos, textes, reportages, interviews, humour, etc.) le critère prioritaire est l’adaptation 1) à son public 2) à son canal de diffusion. Ce ne sont plus les lecteurs et lectrices qui s’adaptent au média, c’est le média qui doit coller au public et à sa manière de «consommer l’actu». Selon la formule bien connue des analystes, le véritable rédacteur en chef, c’est le clic: Antoine Multone assume cette nouvelle réalité.</p><p>Concrètement, ce qui fait les frais de cette nouvelle donne, c’est la surprise. Dans un journal traditionnel (papier ou Web), les lecteurs et lectrices se promènent dans le titre au gré des pages et des rubriques. Ils et elles peuvent ainsi être confrontés à des articles qui les sortent de leur zone de confort.</p><p>Les algorithmes des réseaux sociaux et des moteurs de recherches proposent une tout autre logique: au travers des clics ou des «likes» répétés sur un média le système de calcul informatique guide systématiquement les lecteurs et lectrices vers des articles «qui pourraient leur plaire»: c’est-à-dire, au bout du compte, vers ce qui leur a déjà plu dans le passé. Les conséquences de ce mécanisme sont souvent résumées sous l’appellation de «bulle filtrante» des réseaux sociaux. <br></p><h3>«La nouvelle diversité de la presse, c’est la diversité des algorithmes»</h3><p><em>Konbini</em> a bien un site internet. Mais il très peu fréquenté, car l’essentiel se passe ailleurs: la majorité de ses consommateurs et consommatrices sont sur les réseaux sociaux, le média joue à fond le jeu des plateformes qui utilisent les algorithmes. </p><p>Antoine Multone ne ménage pas ses critiques face aux réseaux sociaux. Non, il ne soutient pas les logiques de ce monde-là. Mais en même temps, il s’y résigne: si c’est la seule manière de parler à sa génération, il veut bien appréhender cette collaboration «tout au plus comme une contrainte» et non comme une perte de liberté. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«L’humain est paresseux, </strong></em>analyse-t-il, un peu fataliste.<em><strong> Il aime qu’on lui montre ce qu’il veut voir. Oui, c’est parfois frustrant. Mais dans tous les cas, on ne peut pas le forcer à porter de l’attention sur ce qui ne l’intéresse pas. Ce qu’il nous reste à faire, c’est diversifier les plateformes. 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En bon français: de la publicité et du publireportage sous forme numérique. Le mélange de contenu rédactionnel et publicitaire, une pratique qui fait bondir les consœurs et confrères soucieux d’éthique, mais qui se répand depuis quelques années jusque dans les titres les plus prestigieux. </p><p>Dans le cas précis de <em>Konbini</em>, il est certain que les revenus publicitaires sont liés au fort trafic que génèrent les publications du média. Plus il y aura de personnes touchées par le contenu éditorial, mais également par la mise en valeur de certaines marques – et le bât blesse lorsqu’il n’y a pas une différenciation claire des deux – plus les entreprises seront intéressées à investir dans du contenu <em>brandé</em>. </p><p>La question est donc primordiale: le rapport d’interdépendance entre le média, son canal de diffusion (majoritairement les réseaux sociaux) et les marques permet-il réellement de faire du «vrai journalisme», comme le déclarait Hugo Clément en 2017? Ou n’est-ce pas précisément au prix de l’indépendance journalistique que le succès se construit dans les médias émergents de type <em>Konbini</em>? 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