Actuel / Start-ups: le grand décrochage des cantons périphériques
Une carte des 50 start-ups suisses les mieux financées depuis 2015 fait ressortir de profondes disparités par région. En Suisse romande, aucune entreprise en développement des cantons de Fribourg, du Valais et du Jura n’apparaît dans ce classement dominé par les grands technopôles. Une analyse de la vitalité entrepreneuriale des terreaux. A nuancer?
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Une journaliste, une artiste controversée qui, le regard courageux et la chevelure ébène, accueille à bras ouverts son invitée. Elle porte une touche de rouge à lèvre rose. Un détail coquet que seul le privilège d’être du même sexe permet d’être révélé. </p><p>Son visage doux porte en lui plusieurs vies. Sa vie de petite fille dans une tribu de Bédouins au nord-est de l’Arabie Saoudite. Sa vie de finaliste dans l’émission de TV réalité <em>Million’s poem</em>, une sorte de <em>Nouvelle Star</em> des poètes suivie par 70 millions de téléspectateurs. En 2010, elle est la première femme à être allée aussi loin dans l’aventure. Dans ses petits yeux amandes apparaissent aussi sa vie de féministe, mise en images dans un documentaire ovationné au festival de Locarno en 2017: <em>The Poetess</em> de Stefanie Brockhaus et Andreas Wolff.</p><p>Célèbre aujourd’hui dans les pays du Golfe avec sa poésie nabati, une forme d’expression orale qui a traversé les déserts arabiques et les générations, Hissa Hilal dénonce par la métaphore l’extrémisme religieux et la condition de ses consœurs. Un exploit qu’elle a réitéré à Genève, devant le public de la Bâtie cette semaine lors d’une lecture musicale. Enfant déjà, la Saoudienne se rebellait, et décriait l’injustice. «Ce n’est que depuis quelques décennies que les femmes des tribus arabes doivent se cacher, se taire, se couvrir pour être soit disant protégées du monde extérieur», commence la militante. 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Face à des milliers d’hommes, elle clame en direct des poèmes révolutionnaires, dont «Le Chaos des Fatwas», un récit contre les avis religieux donnés par des spécialistes de la loi islamique. «Parfois avec le recul, je me dis mais comment j’ai pu faire ça devant tous ses hommes? J’étais très exposée, même dissimulée par mon niqab», souffle-t-elle. Huit ans plus tard, elle parle encore de «décision folle» mais nécessaire pour ouvrir le dialogue. Après son succès TV, elle publie deux œuvres: une compilation de ses travaux, <em>Enlightenment</em> et des archives de poèmes de Bédouines datant des années 50. <em><strong><br></strong></em></p><blockquote><p><em><strong>«Le monde moderne serait bien différent si on recommençait à écouter la sagesse des femmes arabes», </strong></em><strong></strong>ajoute-t-elle en pliant son tissu noir emblématique. </p></blockquote><p>Un tissu qu’elle porte en permanence dès qu’elle sort de chez elle. Et quand on la lance sur les protestations des Iraniennes qui se dévoilent cheveux au vent sur les réseaux sociaux, elle répond. «Nous partageons les mêmes valeurs mais nos voisines osent davantage car une base féministe forte les soutient. Chez nous, nous choisissons plutôt de faire évoluer nos droits en argumentant», dit-elle en revenant sur le pouvoir des mots. «Elles sont quand même géniales», chuchote-t-elle plus tard. Elle rêve à son tour d’ôter son voile dans les rues de la capitale d’Arabie Saoudite. </p><p>Depuis l’ascension du prince progressiste Mohammed ben Salmane Al Saoud, l’espoir d’Hissa Hilal grandit. «Je conduis depuis cet été et j’adore ça», confie-t-elle. Et qu’idéalise-t-elle pour l’avenir du royaume? Que la liberté de choix soit accordée à tous. «Burqa ou non, que les femmes décident sans la pression sociale ou morale de leur famille. 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Même constat pour <a href="http://www.fri-art.ch/" title="Fri-Art">Fri-Art</a>, centre d’art à Fribourg. Julia Crottet, directrice administrative revient sur l’enthousiasme des visiteurs et leur créativité face, par exemple, à la sculpture actuelle de Laurence Cotting (photo ci-dessous). «Qu’ils se sentent libres d’interagir dans l’espace mais par contre, l’œuvre se doit d’amener un niveau d’analyse supplémentaire, une sphère de réflexion», ajoute-t-elle. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1507286383_friartwhitecard003.jpg"><em>Exidia Saccharina</em>, 2017. Sculpture de Laurence Cotting exposée en ce moment à Fri-Art à Fribourg. Cette montagne de sucre coloré a attiré l'objectif des smartphones des visiteurs. Nombreux se sont mis en scène devant l’œuvre. © Max Reitmeier</h4><h3><strong> Un outil, pas une finalité</strong></h3><p> Au risque sinon que l’exposition tombe dans le pur divertissement. Voilà le vrai danger. Une opinion partagée par Anne Jean-Richard Largey, curatrice du <a href="http://www.manoir-martigny.ch/" title="Manoir">Manoir </a>de la Ville de Martigny. «Les propositions de la Color Factory et du Museum of Ice Cream entrent dans la catégorie de l’"entertainment". Je les compare à une aventure dans une "escape room"». Pour cette Valaisanne d’adoption, on s’éloigne de la vocation première des centres d’art, soit d’inviter le public à une observation artistique, sociologique ou scientifique. «Attention aux amalgames, ce genre d’expositions risquent de décrédibiliser le travail des curateurs à terme», conclut-elle.</p><h4> <img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1507286641_nickoberthaler.jpg"><em></em><em>Untitled</em>, 2016. Un travail de Nick Oberthaler lors de l'exposition «Noir Dedans au Manoir de Martigny». 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Sur une carte de la Suisse, qui recense les 50 start-ups ayant levé le plus de fonds de fin 2015 à avril 2017, les cantons romands considérés comme périphériques – Valais, Jura et Fribourg – sont aux abonnés absents. Sans surprise, les success stories s’accumulent sur l’axe Genève-Lausanne-Zurich. Avec leurs écosystèmes performants – laboratoires, incubateurs, écoles polytechniques, chaires de recherche fondamentale et appliquée –, ils ont convaincu des investisseurs à hauteur de 1,4 milliard de dollars au total.
Ce chiffre est tiré d’une étude exhaustive et téméraire sur les flux de financements, menée par Tatjana de Kerros, spécialiste en politique d’entrepreneuriat et capital-risque. Une mordue du climat start-up qui s’est fait la main dans l’environnement économique des pays du Golfe (lire son portrait ci-dessous). De retour dans son pays natal, elle a dressé une liste des écosystèmes régionaux en mesurant le trafic d’investissement. «Comprendre l’environnement et ses fluctuations permet aux entrepreneurs d’être guidées dans le meilleur hub – centre d’exploitation – en fonction de leur projet», précise la nouvelle employée du laboratoire d’innovation RicoLab à Zurich.
Une barrière à l’entrée de 1 million de dollars
Les déséquilibres géographiques sont palpables. Ce n’est pas à proprement parler une surprise, mais plutôt une confirmation concrète et cruelle. «Je ne dis pas qu’il n’y a pas une étendue de savoirs dans les régions qui ne sont pas dans le Top 50. Au contraire. Une grande différence persiste en revanche entre ces savoirs et leur implémentation sur le marché.»
A noter que ce classement de l’attractivité des start-ups est réservé à une certaine caste de players. La barrière à l’entrée ne pointe-t-elle pas à 1 million de dollars. Une échelle que les cantons du Jura et du Valais avouent ne pas avoir encore atteinte malgré des initiatives de qualité. «Cette année, nous sommes en train de négocier un coup à 2,5 millions. Une première pour notre canton. Mais je ne peux pas encore révéler le nom de la société», souffle Cédric Luisier, responsable marketing et communication à CimArk (l’appui intégral des entreprises en Valais).
La chercheuse diplômée de la Goldsmiths-Université de Londres interprète pourtant ce manque de dynamisme cantonal comme une claire volonté de suivre les tendances du marché. «Chaque canton a des compétences locales uniques, des domaines de spécialisation, mais tous veulent se diversifier. En suivant trop souvent des activités qui fonctionnent ailleurs, comme les cryptomonnaies à Zurich, au lieu de se concentrer sur des segments existants et efficients», suggère-t-elle.
Données incomplètes, start-ups oubliées
Un argument que réfutent conjointement les cantons concernés, au nom des bonnes connaissances des forces de leur écosystème précisément. L’étroite collaboration avec le tissu économique régional en particulier. La diffusion de cette enquête sur le réseau social LinkedIn a suscité une pluie de réactions. «Certaines start-ups m’ont contactée pour me signaler un oubli. Comme dans chaque méthodologie, je ne suis pas à l’abri d’erreurs», reconnaît Tatjana de Kerros. Ses recherches passent par des bases de données internationales comme CB Insights et Mattermark, ainsi que les rapports locaux de la SECA (Swiss Private Equity & Corporate Finance Association). «J’ai également recouru à mon réseau pour collecter le maximum de datas.»
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Ces belles performances restent évidemment très en-deça du Top 1 en Suisse romande: ADC Therapeutics à Lausanne, qui avait obtenu 104 millions de francs au total en octobre 2016 selon le dernier Swiss Venture Capital Report.
Stratégies alternatives des «ruraux»
Valais, Jura et Fribourg s’empressent d’ailleurs de souligner que le financement n’est pas le seul paramètre à prendre en compte quand il s’agit d’observer la puissance entrepreneuriale d’une région. Surtout lorsqu’elle ne bénéficie pas des mêmes infrastructures, ni de la même médiatisation que les zones «non rurales». Des aspects comme la création d’emploi ou la durée de vie des start-ups sont à prendre en considération lorsque l’on aborde le foisonnement local. «80% de nos entreprises subsistent après 5 ans d’existence», ajoute Cédric Luisier.
S’inspirer des stratégies des grands centres d’exploitation comme l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), qui table sur ses jeunes étudiants, n’est pas la solution. C’est Daniel Ruegg qui le dit, directeur de Creapole, espace de l’innovation et de création d’entreprises à Delémont. «Cette approche n’a pas fonctionné pour nous. Le Jura et l’EPFL n’ont pas la même culture s’agissant de susciter l’intérêt des investisseurs. On tente d’autres voies, en lien avec les entreprises matures de notre région.» Fribourg s’est beaucoup concentré de son côté sur la proximité urbaine, la diversité culturelle, le bilinguisime. «Diversity is power», lit-on sur le tag de l’un des anciens murs du site Cardinal transformé en parc technologique sous le nom de blueFACTORY.
Cercle vertueux pour les uns, vicieux pour les autres
Membre du comité de l’association Business Angels Switzerland, qui met en relation investisseurs et start-ups, Frank Gerritzen n’est pas surpris. «Le choc est normal, il était prévisible. Il serait intéressant de voir plus précisément d’où viennent ces entreprises, et de suivre leur parcours.». De nombreuses idées émergent en périphérie et migrent ensuite dans les grands technopôles pour se réaliser. Frank Gerritzen y voit surtout un système qui s’auto-alimente.
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Lire l’article de Tatjana de Kerros: «The 50 best-funded startups in Switzerland in one map (and what it means for the startup ecosystem)»
Portrait de Tatjana de Kerros
#Entrepreneure #Stratège start-up #Focus écosystèmes innovants
Hyperactive et globetrotteuse. Avant d’avoir posé ses valises dans le laboratoire de recherche RicoLab à Zurich, Tatjana de Kerros a accumulé les expériences pendant une décennie dans les pays du Golfe. Avec son programme pilote de lancement de start-ups pour le pétrolier Saudi Aramco, elle est l’une des premières femmes de moins de 40 ans à avoir collaboré avec le gouvernement en Arabie Saoudite. Diplômée en économie à la Goldsmiths - Université de Londres, la Suissesse a un long parcours dans l’univers des jeunes pousses et de la création de valeur. Elle a par exemple fondé Tagmemics au Bahreïn en 2015, entreprise d’analyse sémantique arabo-anglaise, cédée huit mois plus tard à un acquéreur.
Passionnée d’écosystèmes entrepreneuriaux, elle devient consultante pour de grands groupes et institutions comme KAUST (King Abdullah University for Science and Technology) ou Masdar Institute à Abu Dhabi. Son nom apparaît dans plusieurs revues internationales dont TechCrunch, VentureBeat et Arabian Business. Elle alimente en parallèle un blog: Boudkov.com.
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La barrière à l’entrée ne pointe-t-elle pas à 1 million de dollars. Une échelle que les cantons du Jura et du Valais avouent ne pas avoir encore atteinte malgré des initiatives de qualité. «Cette année, nous sommes en train de négocier un coup à 2,5 millions. Une première pour notre canton. Mais je ne peux pas encore révéler le nom de la société», souffle Cédric Luisier, responsable marketing et communication à <a href="http://www.cimark.ch/fr/">CimArk</a> (l’appui intégral des entreprises en Valais). </p><p>La chercheuse diplômée de la Goldsmiths-Université de Londres interprète pourtant ce manque de dynamisme cantonal comme une claire volonté de suivre les tendances du marché. «Chaque canton a des compétences locales uniques, des domaines de spécialisation, mais tous veulent se diversifier. En suivant trop souvent des activités qui fonctionnent ailleurs, comme les cryptomonnaies à Zurich, au lieu de se concentrer sur des segments existants et efficients», suggère-t-elle. </p><h3>Données incomplètes, start-ups oubliées </h3><p>Un argument que réfutent conjointement les cantons concernés, au nom des bonnes connaissances des forces de leur écosystème précisément. L’étroite collaboration avec le tissu économique régional en particulier. La diffusion de cette enquête sur le réseau social LinkedIn a suscité une pluie de réactions. «Certaines start-ups m’ont contactée pour me signaler un oubli. Comme dans chaque méthodologie, je ne suis pas à l’abri d’erreurs», reconnaît Tatjana de Kerros. 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Morphean et son analyse de sécurité vidéo, qui ont levé 5 millions de francs l’an dernier via Swisscom Venture et Securitas Group. «Nous n’avons pas à rougir», ajoute-t-il en parlant également de Bcomp et de ses matériaux composites en fibres naturelles, qui a tout de même levé 3 millions francs en juin dernier (hors période d’analyse de l’étude). </p><p>Ces belles performances restent évidemment très en-deça du Top 1 en Suisse romande: ADC Therapeutics à Lausanne, qui avait obtenu 104 millions de francs au total en octobre 2016 selon le dernier <a href="http://www.startupticker.ch/uploads/File/Attachments/VC%20Report%202017_web.pdf">Swiss Venture Capital Report</a>. </p><h3>Stratégies alternatives des «ruraux» </h3><p>Valais, Jura et Fribourg s’empressent d’ailleurs de souligner que le financement n’est pas le seul paramètre à prendre en compte quand il s’agit d’observer la puissance entrepreneuriale d’une région. 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On tente d’autres voies, en lien avec les entreprises matures de notre région.» Fribourg s’est beaucoup concentré de son côté sur la proximité urbaine, la diversité culturelle, le bilinguisime. «Diversity is power», lit-on sur le tag de l’un des anciens murs du site Cardinal transformé en parc technologique sous le nom de <a href="http://www.bluefactory.ch/">blueFACTORY</a>. </p><h3>Cercle vertueux pour les uns, vicieux pour les autres</h3><p>Membre du comité de l’association <a href="https://www.businessangels.ch/fr/business-angels-switzerland/">Business Angels Switzerland</a>, qui met en relation investisseurs et start-ups, Frank Gerritzen n’est pas surpris. «Le choc est normal, il était prévisible. Il serait intéressant de voir plus précisément d’où viennent ces entreprises, et de suivre leur parcours.». De nombreuses idées émergent en périphérie et migrent ensuite dans les grands technopôles pour se réaliser. Frank Gerritzen y voit surtout un système qui s’auto-alimente. </p><p>Comment modérer la force d’attraction des incubateurs de Lausanne et de Zurich? «Les intervenants publics tentent d’équilibrer certains effets. Dès qu’elles ont atteint un minimum de visibilité, les start-ups délocalisent pourtant dans les grands centres. Puis finissent par quitter la Suisse pour les Etats-Unis!» Cercle vertueux pour les uns, vicieux pour les autres. Frank Gerritzen conclut tout de même sur le mode pragmatique: «Vous savez, si une start-up perdue dans la montagne invente le nouvel fil à couper le beurre, je peux vous dire que les investisseurs seront au rendez-vous». 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Une mordue du climat start-up qui s’est fait la main dans l’environnement économique des pays du Golfe (lire son portrait ci-dessous). De retour dans son pays natal, elle a dressé une liste des écosystèmes régionaux en mesurant le trafic d’investissement. «Comprendre l’environnement et ses fluctuations permet aux entrepreneurs d’être guidées dans le meilleur hub – centre d’exploitation – en fonction de leur projet», précise la nouvelle employée du laboratoire d’innovation <a href="https://www.ricolab.ch/">RicoLab</a> à Zurich. </p><h3>Une barrière à l’entrée de 1 million de dollars </h3><p>Les déséquilibres géographiques sont palpables. Ce n’est pas à proprement parler une surprise, mais plutôt une confirmation concrète et cruelle. «Je ne dis pas qu’il n’y a pas une étendue de savoirs dans les régions qui ne sont pas dans le Top 50. Au contraire. 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Mais je ne peux pas encore révéler le nom de la société», souffle Cédric Luisier, responsable marketing et communication à <a href="http://www.cimark.ch/fr/">CimArk</a> (l’appui intégral des entreprises en Valais). </p><p>La chercheuse diplômée de la Goldsmiths-Université de Londres interprète pourtant ce manque de dynamisme cantonal comme une claire volonté de suivre les tendances du marché. «Chaque canton a des compétences locales uniques, des domaines de spécialisation, mais tous veulent se diversifier. En suivant trop souvent des activités qui fonctionnent ailleurs, comme les cryptomonnaies à Zurich, au lieu de se concentrer sur des segments existants et efficients», suggère-t-elle. </p><h3>Données incomplètes, start-ups oubliées </h3><p>Un argument que réfutent conjointement les cantons concernés, au nom des bonnes connaissances des forces de leur écosystème précisément. L’étroite collaboration avec le tissu économique régional en particulier. La diffusion de cette enquête sur le réseau social LinkedIn a suscité une pluie de réactions. «Certaines start-ups m’ont contactée pour me signaler un oubli. Comme dans chaque méthodologie, je ne suis pas à l’abri d’erreurs», reconnaît Tatjana de Kerros. Ses recherches passent par des bases de données internationales comme <a href="https://www.cbinsights.com/">CB Insights</a> et <a href="https://mattermark.com/">Mattermar</a><a href="https://mattermark.com/">k</a>, ainsi que les rapports locaux de la <a href="https://www.seca.ch/">SECA</a> (Swiss Private Equity & Corporate Finance Association). «J’ai également recouru à mon réseau pour collecter le maximum de datas.» </p><p>Une entreprise fribourgeoise manque pourtant à l’appel, proclame aussitôt Grégory Grin, directeur de <a href="http://www.friup.ch/fr">Fri Up</a>, association soutenant les entrepreneurs du canton. Morphean et son analyse de sécurité vidéo, qui ont levé 5 millions de francs l’an dernier via Swisscom Venture et Securitas Group. «Nous n’avons pas à rougir», ajoute-t-il en parlant également de Bcomp et de ses matériaux composites en fibres naturelles, qui a tout de même levé 3 millions francs en juin dernier (hors période d’analyse de l’étude). </p><p>Ces belles performances restent évidemment très en-deça du Top 1 en Suisse romande: ADC Therapeutics à Lausanne, qui avait obtenu 104 millions de francs au total en octobre 2016 selon le dernier <a href="http://www.startupticker.ch/uploads/File/Attachments/VC%20Report%202017_web.pdf">Swiss Venture Capital Report</a>. </p><h3>Stratégies alternatives des «ruraux» </h3><p>Valais, Jura et Fribourg s’empressent d’ailleurs de souligner que le financement n’est pas le seul paramètre à prendre en compte quand il s’agit d’observer la puissance entrepreneuriale d’une région. Surtout lorsqu’elle ne bénéficie pas des mêmes infrastructures, ni de la même médiatisation que les zones «non rurales». Des aspects comme la création d’emploi ou la durée de vie des start-ups sont à prendre en considération lorsque l’on aborde le foisonnement local. «80% de nos entreprises subsistent après 5 ans d’existence», ajoute Cédric Luisier. </p><p>S’inspirer des stratégies des grands centres d’exploitation comme l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), qui table sur ses jeunes étudiants, n’est pas la solution. C’est Daniel Ruegg qui le dit, directeur de <a href="http://www.creapole.ch/">Creapole</a>, espace de l’innovation et de création d’entreprises à Delémont. «Cette approche n’a pas fonctionné pour nous. Le Jura et l’EPFL n’ont pas la même culture s’agissant de susciter l’intérêt des investisseurs. 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Frank Gerritzen y voit surtout un système qui s’auto-alimente. </p><p>Comment modérer la force d’attraction des incubateurs de Lausanne et de Zurich? «Les intervenants publics tentent d’équilibrer certains effets. Dès qu’elles ont atteint un minimum de visibilité, les start-ups délocalisent pourtant dans les grands centres. Puis finissent par quitter la Suisse pour les Etats-Unis!» Cercle vertueux pour les uns, vicieux pour les autres. Frank Gerritzen conclut tout de même sur le mode pragmatique: «Vous savez, si une start-up perdue dans la montagne invente le nouvel fil à couper le beurre, je peux vous dire que les investisseurs seront au rendez-vous». 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Avec son programme pilote de lancement de start-ups pour le pétrolier <a href="http://www.saudiaramco.com/en/home.html">Saudi Aramco</a>, elle est l’une des premières femmes de moins de 40 ans à avoir collaboré avec le gouvernement en Arabie Saoudite. Diplômée en économie à la Goldsmiths - Université de Londres, la Suissesse a un long parcours dans l’univers des jeunes pousses et de la création de valeur. Elle a par exemple fondé <a href="https://www.instagram.com/tagmemics/">Tagmemics</a> au Bahreïn en 2015, entreprise d’analyse sémantique arabo-anglaise, cédée huit mois plus tard à un acquéreur. </p><p>Passionnée d’écosystèmes entrepreneuriaux, elle devient consultante pour de grands groupes et institutions comme <a href="https://www.kaust.edu.sa/en">KAUST</a> (King Abdullah University for Science and Technology) ou <a href="https://www.masdar.ac.ae/">Masdar Institute</a> à Abu Dhabi. 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Tout concept «touristico-centré» sera recalé. </p><p>Les petits snacks qui vendent de la nourriture pour une consommation immédiate font également partis du lot des «bannis».</p><p>Dès 2018, toute la zone postale 1012 sera concernée, ainsi qu'une quarantaine de rue commerçantes environnantes. <br></p><p></p><hr><p></p><h4>L'article original en anglais du <em>NL Times</em>: <a href="https://nltimes.nl/2017/10/05/amsterdam-bans-new-tourist-shops-opening-city-center">«Amsterdam bans new tourist shops from opening in the city center»</a></h4><p></p><hr><p></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête<br></h2><p>ACTUEL<a href="https://bonpourlatete.com/actuel/deshinibation-estivale"> Chassez ces touristes que l'on ne veut plus voir!<br></a></p><p>AILLEURS<a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/submergees-de-touristes-les-cinque-terre-pourraient-disparaitre"> Submergées par les touristes, les Cinque Terre pourraient disparaître<br></a></p><p>AILLEURS<a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/pour-ne-pas-finir-comme-des-figurants-dans-nos-propres-villes"> «Pour ne pas finir comme des figurants dans nos propres villes»</a></p><br>', 'content_edition' => null, 'slug' => 'interdiction-d-ouvrir-de-nouveaux-shops-touristiques-a-amsterdam', 'headline' => false, 'homepage' => 'col-md-6', 'like' => (int) 863, 'editor' => null, 'index_order' => (int) 480, 'homepage_order' => (int) 480, 'original_url' => null, 'podcast' => false, 'tagline' => null, 'poster' => null, 'category_id' => (int) 4, 'person_id' => (int) 29, 'post_type_id' => (int) 1, 'post_type' => object(App\Model\Entity\PostType) {}, 'comments' => [[maximum depth reached]], 'tags' => [ [maximum depth reached] ], 'locations' => [[maximum depth reached]], 'attachment_images' => [ [maximum depth reached] ], 'person' => object(App\Model\Entity\Person) {}, 'category' => object(App\Model\Entity\Category) {}, '[new]' => false, '[accessible]' => [ [maximum depth reached] ], '[dirty]' => [[maximum depth reached]], '[original]' => [[maximum depth reached]], '[virtual]' => [[maximum depth reached]], '[hasErrors]' => false, '[errors]' => [[maximum depth reached]], '[invalid]' => [[maximum depth reached]], '[repository]' => 'Posts' }, (int) 3 => object(App\Model\Entity\Post) { 'id' => (int) 464, 'created' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'modified' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'publish_date' => object(Cake\I18n\FrozenTime) {}, 'notified' => null, 'free' => false, 'status' => 'PUBLISHED', 'priority' => 'NORMAL', 'readed' => null, 'subhead' => 'ACTUEL / Art 4.0', 'title' => 'Quand les musées poussent à la mise en scène du soi', 'subtitle' => 'Propulsé par la toute-puissance d’Instagram, le phénomène des expositions photogéniques s’accroît. 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Même constat pour <a href="http://www.fri-art.ch/" title="Fri-Art">Fri-Art</a>, centre d’art à Fribourg. Julia Crottet, directrice administrative revient sur l’enthousiasme des visiteurs et leur créativité face, par exemple, à la sculpture actuelle de Laurence Cotting (photo ci-dessous). «Qu’ils se sentent libres d’interagir dans l’espace mais par contre, l’œuvre se doit d’amener un niveau d’analyse supplémentaire, une sphère de réflexion», ajoute-t-elle. <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1507286383_friartwhitecard003.jpg"><em>Exidia Saccharina</em>, 2017. Sculpture de Laurence Cotting exposée en ce moment à Fri-Art à Fribourg. Cette montagne de sucre coloré a attiré l'objectif des smartphones des visiteurs. Nombreux se sont mis en scène devant l’œuvre. © Max Reitmeier</h4><h3><strong> Un outil, pas une finalité</strong></h3><p> Au risque sinon que l’exposition tombe dans le pur divertissement. Voilà le vrai danger. Une opinion partagée par Anne Jean-Richard Largey, curatrice du <a href="http://www.manoir-martigny.ch/" title="Manoir">Manoir </a>de la Ville de Martigny. «Les propositions de la Color Factory et du Museum of Ice Cream entrent dans la catégorie de l’"entertainment". Je les compare à une aventure dans une "escape room"». Pour cette Valaisanne d’adoption, on s’éloigne de la vocation première des centres d’art, soit d’inviter le public à une observation artistique, sociologique ou scientifique. «Attention aux amalgames, ce genre d’expositions risquent de décrédibiliser le travail des curateurs à terme», conclut-elle.</p><h4> <img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1507286641_nickoberthaler.jpg"><em></em><em>Untitled</em>, 2016. Un travail de Nick Oberthaler lors de l'exposition «Noir Dedans au Manoir de Martigny». 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