Actuel / La Suisse avance à l’aveugle dans son destin
L’UE tient mieux la mer dans la tempête mondiale que des petits pays isolés. © DR
Quel silence soudain sur l’enlisement, pour ne pas dire l’euthanasie, de l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne. Flegme? Fuite? Inconscience? Les représentants du Conseil fédéral ont négocié et signé cette entente à Bruxelles mais le gouvernement ne la défend pas. Il l’envoie promener dans un vague débat – et non pas une consultation formelle - qui doit durer trois mois. L’UDC qui n’en veut pas est rejointe de fait par les radicaux, les démocrates-chrétiens, les verts et, ô surprise, par la majorité des socialistes. Autant dire que le texte finira à la poubelle. Et après? Mystère et boule de gomme.
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Il va jusqu’à promettre une ambassade à Jérusalem… où l’on n’est guère convaincu par ce nouvel allié proclamé. Ses seuls ennemis, dit-il, ce sont l’Iran et le Hezbollah. Et n’a pas un mot quant aux bombes israéliennes qui pleuvent sur son territoire ni sur la présence de Tsahal aux portes de Damas. Silence aussi devant les exactions et les assassinats commis par ses partisans, rapportés sur le net, image à l’appui. En outre, il est prévu de mijoter une nouvelle constitution. La «République arabe syrienne» devrait s’appeler «Etat islamique de Syrie».</p> <p>On peut comprendre la satisfaction des Américains et des Européens voyant que la Russie et l’Iran sont bannis des lieux. Mais comment peuvent-ils peindre ainsi en rose la nouvelle situation? Sans penser aux désastreux précédents de l’Irak, de la Libye?</p> <p>En fait, ce n’est pas totalement surprenant. 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Des contingents étrangers sont sur place, notamment avec environ 1000 soldats français. </p> <p>Alors évidemment Georgescu est un gêneur. Il ne veut pas quitter l’OTAN, mais considère que l’intérêt de la Roumanie, c’est l’arrêt au plus vite de la guerre. Ce qui lui vaut aussitôt chez nous l’étiquette de pro-russe. Il s’oppose aussi à une dépense prévue de 6,5 milliards de dollars pour l’achat d’une flotte de FA-35 dans un pays où le quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. On voit dès lors qui veut sa peau, au-delà des appareils politiques locaux accrochés à leurs pouvoirs et leurs privilèges. </p> <p>L’impertinent aggrave encore son cas avec sa revendication d’un meilleur contrôle et d’une plus forte imposition des sociétés internationales (notamment américaines, françaises, autrichiennes, kazakhs, émiratis... et russes) qui exploitent les considérables ressources minières de la Roumanie, pétrole et gaz en tête. Le discours nationaliste passe bien ailleurs et fort mal là… A noter qu’il ne souhaite nullement la sortie de l’UE mais souhaite y défendre mieux les intérêts de son pays. Comme à peu près tous. </p> <h3><strong>Portrait d’un personnage peu banal</strong></h3> <p>L’image caricaturale qui nous est proposée de ce personnage peu banal est à côté de la plaque. Cet ingénieur agronome écologiste a fait carrière dans les institutions de son pays et aux Nations Unies (avec un passage à Genève). Il maîtrise son propos, plutôt mesuré. Mais avec le sens de la formule. Par exemple, à propos des partis traditionnels qui ont connu bien des cas de magouilles et de corruptions: «ils essuient leurs bottes sales sur le visage de la démocratie!»</p> <p>C’est un conservateur comme on en trouve en France, en Allemagne. Avec en plus des préoccupations sociales, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la condition paysanne. Et aussi des manies, il est vrai, une fixation sur l’affreux Davos, le redoutable Soros. Un penchant religieux aussi et même mystique. Grand défenseur de la famille traditionnelle, mais pas opposé à l’avortement et aux couples homosexuels. Attentif, et c’est rare, aux minorités, tels les Hongrois sur sol roumain ou les Roms. Ses refrains préférés tournent autour de la défense du peuple roumain, du rassemblement de tous, du redressement d’un pays resté pauvre malgré de réels progrès économiques aux bénéfices trop inégalement répartis. On apprécie ou pas le bonhomme, mais pas de quoi le maudire… ou l’enfermer, ou l’exiler comme en rêvent les plus exaltés de ses adversaires. Certains sont allés jusqu’à couper l’eau et l’électricité de son domicile. A quoi Georgescu réagit avec le sourire et rassure, il restera sur internet et le débat, le combat continueront. 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', 'content' => '<p>Voilà ce que pense Elon Musk du FA-35. </p> <p>- Il qualifie les F-35 de «coûteux» et d'«inefficaces».</p> <p>- Il considère le F-35 comme le «pire rapport qualité-prix militaire de l'histoire».</p> <p>- Selon lui, le design du F-35 était «voué à l'échec dès le départ» car il devait répondre à trop d'exigences différentes, le rendant «complexe, bon à tout mais maître en rien».</p> <p>- Il déclare que les avions de chasse pilotés sont obsolètes à l'ère des drones.</p> <p>- Il affirme que les chasseurs pilotés comme le F-35 ne feront que «tuer leurs pilotes».</p> <p>- Il prône l'utilisation de drones armés comme alternative plus économique et efficace aux avions de combat pilotés.</p> <p>L’homme le plus riche du monde (328 milliards) n’est pas un rigolo. Il jongle avec les méga-entreprises digitales. Il a lancé son propre programme spatial, avec succès et insuccès, avec l’ambition d’aller sur Mars. Sa Tesla marque l’histoire automobile. 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Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…', 'content' => '<p>Surprise de voir les Occidentaux indifférents, sinon approbateurs, devant l’avancée israélienne sur le territoire syrien, devant les bombardements massifs – plus de 300 en trois jours – qui ont détruit toute la structure militaire du pays ainsi que le port de Lattaquié, porte vitale du commerce. </p> <p>Surprise aussi de voir ces mêmes Occidentaux applaudir soudain un gouvernement en formation dirigé par un islamiste patenté, issu de Al-Qaïda, Al-Nosra, Isis et maintenant à la tête de Hayat Tahrir al-Cham (HTS). Un homme dont la tête est mise à prix aux USA. Abou Mohammed al-Joulani est fort intelligent, habile, calculateur et donne de lui aujourd’hui l’image la plus rassurante possible. Un fou d’Allah soudain touché par la grâce de la raison occidentale, par la soudaine illumination des droits de l’homme. Il va jusqu’à promettre une ambassade à Jérusalem… où l’on n’est guère convaincu par ce nouvel allié proclamé. Ses seuls ennemis, dit-il, ce sont l’Iran et le Hezbollah. Et n’a pas un mot quant aux bombes israéliennes qui pleuvent sur son territoire ni sur la présence de Tsahal aux portes de Damas. Silence aussi devant les exactions et les assassinats commis par ses partisans, rapportés sur le net, image à l’appui. En outre, il est prévu de mijoter une nouvelle constitution. La «République arabe syrienne» devrait s’appeler «Etat islamique de Syrie».</p> <p>On peut comprendre la satisfaction des Américains et des Européens voyant que la Russie et l’Iran sont bannis des lieux. Mais comment peuvent-ils peindre ainsi en rose la nouvelle situation? Sans penser aux désastreux précédents de l’Irak, de la Libye?</p> <p>En fait, ce n’est pas totalement surprenant. 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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET
3 Commentaires
@Lagom 22.12.2018 | 10h54
«Le silence des commentateurs de ce bon article en dit long. Les accords obtenus par la menace ne seront pas acceptés par le Souverain. L'UE n'est plus en phase de construction mais plutôt en décomposition. l'UE se comporte comme un proviseur d'école au lieu de se comporter comme une "Grand-mère". M. Junker, le spécialiste des détournements fiscaux des entreprises, est à la tête de la Commission. Qui vous dit qu'il ne travail pas à détruire l'Union de l'intérieur par la rigidité qui a poussé les anglais au Brexit. L'Italie l'a échappé belle.»
@Orgétorix 25.12.2018 | 22h17
«Quand on voit, comme j’ai pu le constater sur place tout récemment, le "pétchi" dans lequel se trouve plongé le Royaume de sa Gracieuse Majesté du fait du Brexit avant même d’avoir finalisé son divorce d’avec l’UE (pas pour rien que l’Italie, par exemple, ne les a pas suivi !), on se dit que la Suisse ferait bien d’y réfléchir à deux fois avant de se mettre en situation de perdre les bonnes relations qu’elle avait réussi à maintenir avec cette institution après le refus de l’EEE. Malheureusement, à constater le véritable "UE-bashing" forcené auquel se livre actuellement les "déclinistes" européens, dont la haine pour l’UE n’a d’égale que la complète méconnaissance de la structure et du fonctionnement de celle-ci à lire les "arguments" qu’ils se contentent de reprendre faussement en boucle, comme le montrent les nombreuses erreurs qu’ils énoncent à son propos (se sont-ils seulement une fois sérieusement renseignés ?), on ne peut qu’avoir de gros doutes. Mais peut-être faut-il après tout que la Suisse, comme le Royaume-Uni, en passe par une cure de vrai "Alleingang" pour comprendre que se couper de nos lieus privilégiés avec notre principal client et fournisseur ne peut que nuire gravement à notre prospérité (un avant-goût en avait été donné durant la période entre le refus de l’EEE et la conclusion des bilatérales). On espère seulement que les responsables de cette situation assumeront alors leurs responsabilités et ne se défileront pas comme les leaders pro-Brexit l’ont fait au Royaume-Uni après le vote sur le Brexit ! »
@Richard Golay 26.12.2018 | 08h28
«"Car cet ensemble d’Etats qui nous entoure, s’il est appelé à se réformer à maints égards, n’est pas près de se défaire contrairement à ce que répètent ses détracteurs systématiques."
Dites-nous en plus, Monsieur Pilet. Les Suisses sont pragmatiques. Quelles sont les réformes que l'on doit espérer de l'UE pour y entrer ?»