Bienvenue à Caracas, capitale de la supercherie

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Actuel / Bienvenue à Caracas, capitale de la supercherie

Doménica Canchano Warthon

4 juin 2018

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Reportage exceptionnel au Venezuela où 20 ans après l’émergence d’un nouveau rêve socialiste, la population vit dans un gigantesque camp de concentration à ciel ouvert. La révolution bolivarienne a été une tromperie pour tous ceux qui espéraient une vie meilleure, disent aujourd'hui ceux-là mêmes qui l’avaient soutenue. L'argent ici ne vaut rien, à tel point qu'il ne circule même plus. Dans certains quartiers, les enfants ne vont plus à l'école, ils n'ont pas la force d'y aller avec l'estomac vide et sans vêtements. Affamer la population et la mettre à genoux ferait partie de la politique de persécution de Nicolas Maduro. Le président tout juste réélu compterait sur «la démoralisation psychologique du peuple». Premier volet: la faim à Caracas.

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Nous sommes face à la pire hyperinflation de l'histoire récente de l'Amérique latine. </p><p>Selon certains économistes, entre 1973 et 1990, six pays du continent ont connu de tels épisodes: l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Nicaragua et le Pérou. Le record est détenu par la Bolivie qui a connu une inflation historique de 23'443 % en septembre 1985. En 2018, le Venezuela est en chemin pour rivaliser avec ces records négatifs puisque le FMI y prévoit une inflation de 13'000 %. Mais ici, contrairement à ce qui s’était passé en Bolivie, s’ajoute une pénurie aigüe de nourriture.</p><p>Est-il possible de vivre dans une telle situation?</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041619_mauvaisesconditionssanitairesdanslequartierelvalle.jpg">«Avant, dans ce quartier, on ne pouvait pas venir. "Dehors, sortez d'ici", nous criaient les habitants. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon</h4><p>«Les seuls à y parvenir, répond une jeune mère assise à côté de moi et fille d'entrepreneur, sont les plus pauvres qui sont contraints de rester ici. Quant aux plus aisés, avec $300, ils peuvent acheter de la nourriture, rouler en voiture et même se permettre les services d’une femme de ménage». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528032113_caracassimonbolivar.jpg">Seuls les plus riches peuvent se nourrir à leur faim et même bénéficier de leur propre voiture. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>Qu’apportez-vous encore dans votre valise? «Des médicaments pour les animaux. Mais les carences en la matière sont telles que depuis quelque temps nous les utilisons également pour soigner les personnes. Par exemple? L'ivermectine, un antiparasitaire pour chiens et bovins», poursuit Maria, vétérinaire à Caracas.</p><p>Une heure avant l'atterrissage survient une scène peu banale chargée d’émotions fortes: les membres d’équipage se dirigent prestement vers l’arrière de l’avion où une dizaine de passagers se sont levés après avoir sorti de quelques caisses des instruments de musique. Il s’agit d’un groupe appartenant au Système d’orchestres pour les enfants et les jeunes, projet gouvernemental fondé en 1975. Ils vont alors entonner <a href="https://www.mamalisa.com/?t=fs&amp;p=4969">«Alma llanera», chanson populaire et emblématique</a>, considérée comme un second hymne national et jouée le jour des funérailles d’Hugo Chavez. 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Elle, comme beaucoup d'autres chavistes, s'est abstenue de voter. «Hier, je n'ai pas voté, nous savions que Maduro allait gagner. Nous, les Vénézuéliens, avons voulu que le monde se rende compte que même si nous ne votions pas, sa victoire était acquise». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041626_gabrieladelavega.jpg">Gabriela De la Vega, qui nourrit des dizaines d'enfants depuis un an et demi, s'est abstenue de voter. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>Chez elle, à San Miguel la Vega, elle nourrit 87 enfants depuis un an et demi grâce au projet Nourrir la Solidarité, promu par un groupe de jeunes. Parmi ses fondateurs, le leader du mouvement national de la jeunesse La Fuerza Joven, Roberto Patiño, qui a soutenu le candidat de l'opposition Henrique Capriles aux élections présidentielles de 2012.</p><p>«Lors d'un voyage au Venezuela, une fille m'a dit qu'elle avait faim. 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Un simple savon coûte 2 500 000 bolivars. <br></p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/arvE1Pwv6hI" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p style="text-align: center;"><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/wdCTDTtYCQw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><br><h3 style="text-align: center;">«L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple»</h3><p>Les cinq dernières années ont été comme un tremblement de terre pour de nombreuses familles. Les plus modestes, qui imaginaient pouvoir commencer à construire un avenir, ont soudainement vu arriver la crise. Les familles ont commencé à se démembrer avec le départ de plusieurs des leurs dont une majorité de jeunes. Un exode massif pour la survie. «Ici, dans la communauté d’El Valle, nous comptons environ 2700 familles. Environ 450 personnes seraient déjà parties», explique José Luis Gonzalez, leader de cette communauté. </p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/CsOzOWPMpmw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p>La révolution bolivarienne a été une tromperie pour tous ceux qui espéraient une vie meilleure. C'est ce que l'on entend de la bouche même de ceux qui l’avaient soutenue.</p><p>«Hugo Chávez a apporté avec lui la corruption, puis, peu à peu, le système entier a été corrompu et tout a été détruit», dit José Luis Gonzalez. <br></p><p>«Il s’est lui-même chargé de supprimer toutes les entreprises ainsi que des sociétés multinationales telles que Procter Gamble ou Johnson&amp;Johnson. Celles-ci offraient des opportunités d'emploi, étaient productives pour le pays, fournissaient du matériel, des cosmétiques. Nous avions des laboratoires pharmaceutiques performants. Tout cela a été anéanti. 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C’est une sorte de «diversion» qui donne priorité aux besoins primaires afin d’éviter les manifestations».</p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528032109_caracas2.jpg"></p><br><p>Depuis 2014, près de 200 Vénézuéliens sont morts lors de rassemblements d’opposants et plus de 12'000 ont été arbitrairement arrêtés ou détenus. Parmi les victimes, de nombreux jeunes, y compris des anciens chavistes.</p><p><hr></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p>(3)&nbsp; Un peuple en marche pour l’exil - Domenica Canchano Warthon</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-venezuela-les-forces-de-securite-tuent-nos-enfants">(2) «Au Venezuela, les forces de sécurité tuent nos enfants»</a>- Domenica Canchano Warthon<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/venezuela-l-exode">Venezuela: l'exode</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-jeu-pervers-des-sanctions-internationales">Le jeu pervers des sanctions internationales</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-affres-de-la-gauche-sud-americaine">Les affres de la gauche sud-américaine</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/contre-le-regime-les-urnes-sauvages-ont-parle">Contre le régime, les urnes sauvages ont parlé</a> - Jacques Pilet<br></p>',
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Elle, comme beaucoup d'autres chavistes, s'est abstenue de voter. «Hier, je n'ai pas voté, nous savions que Maduro allait gagner. Nous, les Vénézuéliens, avons voulu que le monde se rende compte que même si nous ne votions pas, sa victoire était acquise». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041626_gabrieladelavega.jpg">Gabriela De la Vega, qui nourrit des dizaines d'enfants depuis un an et demi, s'est abstenue de voter. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>Chez elle, à San Miguel la Vega, elle nourrit 87 enfants depuis un an et demi grâce au projet Nourrir la Solidarité, promu par un groupe de jeunes. Parmi ses fondateurs, le leader du mouvement national de la jeunesse La Fuerza Joven, Roberto Patiño, qui a soutenu le candidat de l'opposition Henrique Capriles aux élections présidentielles de 2012.</p><p>«Lors d'un voyage au Venezuela, une fille m'a dit qu'elle avait faim. Je suis resté choqué et j'ai alors pensé que je pouvais faire quelque chose», explique Patiño à propos de ses débuts, lui qui est aussi fondateur du mouvement socioculturel «Caracas Mi Convive». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041628_enfantsalatable.jpg">Ici, quelque 1150 enfants sont nourris chaque jour grâce à des dons. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>«Nous avons servi 250 000 déjeuners en deux ans. Nous avons 12 salles à manger, nous nourrissons 1150 enfants chaque jour grâce à des dons. Les gens du quartier aident volontairement, même dans les quartiers ultra chavistas comme celui où nous sommes maintenant, El Valle. Le jeune Patiño a aussi des idées claires pour l’avenir: se préparer à entrer en politique.</p><p>Mais dans un tel contexte, tout le monde semble d'accord pour dire que la faim n'a pas de couleur politique. Ou du moins pas aujourd'hui, dans l'un des quartiers les plus pauvres du pays.</p><h4><iframe src="https://www.youtube.com/embed/ct9pfUjzuaQ" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe>Roberto Patiño a des idées claires pour l’avenir: se préparer à entrer en politique. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon</h4><p style="text-align: left;">«Avant, dans ce quartier, on ne pouvait pas venir. "Dehors, sortez d'ici", nous criaient les habitants. Le gouvernement a instauré la haine entre nous. Dans ma salle à manger, il y a encore des chavistas; ensemble, nous travaillons pour notre communauté. Mon oncle chavista a arrêté de me parler quand j’ai cessé de l'être il y a 6 ans, le jour où j'ai réalisé que tout n’était que violence», conclut Gabriela. </p><p style="text-align: left;">Même dans ce quartier, les enfants ne vont plus à l'école, ils n'ont pas la force d'y aller avec l'estomac vide et sans vêtements. Un simple savon coûte 2 500 000 bolivars. <br></p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/arvE1Pwv6hI" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p style="text-align: center;"><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/wdCTDTtYCQw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><br><h3 style="text-align: center;">«L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple»</h3><p>Les cinq dernières années ont été comme un tremblement de terre pour de nombreuses familles. Les plus modestes, qui imaginaient pouvoir commencer à construire un avenir, ont soudainement vu arriver la crise. Les familles ont commencé à se démembrer avec le départ de plusieurs des leurs dont une majorité de jeunes. Un exode massif pour la survie. «Ici, dans la communauté d’El Valle, nous comptons environ 2700 familles. Environ 450 personnes seraient déjà parties», explique José Luis Gonzalez, leader de cette communauté. </p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/CsOzOWPMpmw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p>La révolution bolivarienne a été une tromperie pour tous ceux qui espéraient une vie meilleure. C'est ce que l'on entend de la bouche même de ceux qui l’avaient soutenue.</p><p>«Hugo Chávez a apporté avec lui la corruption, puis, peu à peu, le système entier a été corrompu et tout a été détruit», dit José Luis Gonzalez. <br></p><p>«Il s’est lui-même chargé de supprimer toutes les entreprises ainsi que des sociétés multinationales telles que Procter Gamble ou Johnson&amp;Johnson. Celles-ci offraient des opportunités d'emploi, étaient productives pour le pays, fournissaient du matériel, des cosmétiques. Nous avions des laboratoires pharmaceutiques performants. Tout cela a été anéanti. Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041624_joseluisgonzalez.jpg">José Luis Gonzalez: «Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits». © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>Affamer une population et la mettre à genoux, cela ne va-t-il pas à l'encontre des intérêts de Nicolas Maduro?</p><p>Beaucoup pourraient le penser, mais «cela fait partie de sa politique de persécution», explique sans détour le sociologue vénézuélien Tulio Hernández. «L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple. Il veut effrayer la classe moyenne et obliger le peuple à se soumettre. Pour parvenir à ses fins, il affame la population. Cela oblige les gens à faire de longues files d'attente pour obtenir de quoi manger. C’est une sorte de «diversion» qui donne priorité aux besoins primaires afin d’éviter les manifestations».</p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528032109_caracas2.jpg"></p><br><p>Depuis 2014, près de 200 Vénézuéliens sont morts lors de rassemblements d’opposants et plus de 12'000 ont été arbitrairement arrêtés ou détenus. Parmi les victimes, de nombreux jeunes, y compris des anciens chavistes.</p><p><hr></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p>(3)&nbsp; Un peuple en marche pour l’exil - Domenica Canchano Warthon</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-venezuela-les-forces-de-securite-tuent-nos-enfants">(2) «Au Venezuela, les forces de sécurité tuent nos enfants»</a>- Domenica Canchano Warthon<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/venezuela-l-exode">Venezuela: l'exode</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-jeu-pervers-des-sanctions-internationales">Le jeu pervers des sanctions internationales</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-affres-de-la-gauche-sud-americaine">Les affres de la gauche sud-américaine</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/contre-le-regime-les-urnes-sauvages-ont-parle">Contre le régime, les urnes sauvages ont parlé</a> - Jacques Pilet<br></p>',
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<p>Dans son <a href="https://www.earthsight.org.uk/grandtheftchaco-en" target="_blank" rel="noopener">dernier rapport</a>, intitul&eacute; Grand Theft Chaco, l'organisation Earthsight r&eacute;v&egrave;le que des &eacute;leveurs de b&eacute;tail du Chaco paraguayen ont ill&eacute;galement coup&eacute; des for&ecirc;ts pour &eacute;lever du b&eacute;tail, dont les peaux sont ensuite fournies, par l'interm&eacute;diaire de l'entreprise italienne Pasubio et du Gruppo Mastrotto, &agrave; des soci&eacute;t&eacute;s automobiles europ&eacute;ennes telles que BMW, Jaguar Land Rover, et Volskwagen.&nbsp;</p>
<p>En plus des d&eacute;g&acirc;ts environnementaux &mdash; les for&ecirc;ts abritent des jaguars et des fourmiliers g&eacute;ants, entre autres &mdash; l'exploitation foresti&egrave;re affecte le peuple indig&egrave;ne Ayoreo Totobiegosede, qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;plac&eacute; pour les int&eacute;r&ecirc;ts des propri&eacute;taires de b&eacute;tail.</p>
<p>Selon les donn&eacute;es d'Earthsight, depuis 2005, les &eacute;leveurs ont exploit&eacute; ill&eacute;galement jusqu'&agrave; 53'000 hectares de la for&ecirc;t du peuple Ayoreo, bien que depuis f&eacute;vrier 2018, les autorit&eacute;s paraguayennes aient officiellement intensifi&eacute; la l&eacute;gislation pour stipuler clairement que tout type d'exploitation foresti&egrave;re est interdit.&nbsp;</p>
<p>Seulement entre avril 2018 et juillet 2020, plus de 2600 hectares de for&ecirc;t ont &eacute;t&eacute; d&eacute;frich&eacute;s. Pour comprendre l'ampleur de ces abus environnementaux, l'organisation estime que toutes les deux minutes en 2019, une zone bois&eacute;e &eacute;quivalente &agrave; un terrain de football a &eacute;t&eacute; ras&eacute;e jusqu'au sol.&nbsp;</p>
<p>Cependant, selon l'ONG, cette d&eacute;couverte ne serait que&nbsp;&laquo;la pointe de l'iceberg&raquo;&nbsp;car&nbsp;&laquo;aucun des dix premiers constructeurs automobiles europ&eacute;ens avec des rev&ecirc;tements en cuir ... ne s'est assur&eacute; de pouvoir retracer enti&egrave;rement l'origine de son approvisionnement&raquo;.</p>
<p>Ce qui est certain, c&rsquo;est que cette enqu&ecirc;te, r&eacute;sultat de 18 mois de recherches, a r&eacute;v&eacute;l&eacute; la corruption du gouvernement du parti du Colorado, de tendance conservatrice, qui est revenu au pouvoir en 2012 apr&egrave;s un coup d'&Eacute;tat contre le pr&eacute;sident de centre gauche Fernando Lugo.</p>
<p>Confront&eacute;es &agrave; ces accusations, BMW et Jaguar Land Rover ont d&eacute;j&agrave; annonc&eacute; des enqu&ecirc;tes sur leurs fournisseurs.</p>
<hr />
<h4>* On parle de wet-blue lorsque le cuir est totalement brut, pr&ecirc;t &agrave; &ecirc;tre teint ou peint. Ce produit est utilis&eacute; pour les meubles et l'int&eacute;rieur des voitures, les chaussures, les sacs &agrave; main et les articles en cuir.</h4>
<hr />
<h4>Lire l'article d'<em><a href="https://elsurti.com/futuros/reportaje/2020/09/29/las-empresas-que-deforestan-tierras-ayoreo-para-tapizar-autos-europeos/" target="_blank" rel="noopener">El Surti</a></em>.</h4>',
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<p>Une station de la radio nationale v&eacute;n&eacute;zu&eacute;lienne diffuse les messages provenant de certains villages ruraux : &laquo;<em>A Yaracuy, dit le pr&eacute;sentateur, nous sommes sans lumi&egrave;re et sans eau. Internet est rare</em>&raquo;; A Zulia: &laquo;<em>Nous avons &eacute;t&eacute; sans eau pendant deux ans, hier elle est arriv&eacute;e sale et malodorante</em>&raquo;. A Caracas : &laquo;<em>Nous cuisinons au bois car il n'y a pas de gaz</em>&raquo;.</p>
<p>La d&eacute;t&eacute;rioration des conditions de vie au Venezuela semble ne pas avoir de fin. Ni la pand&eacute;mie de Covid19, ni la pr&eacute;sence des militaires dans les rues, n'ont suffi &agrave; &eacute;touffer l'explosion sociale d&eacute;clench&eacute;e depuis plusieurs semaines par le manque d'eau, d'&eacute;lectricit&eacute;, de gaz et d'essence, entre autres.</p>
<p>Un tumulte qui vient des zones rurales, au fin fond du pays. Rien qu'en septembre, il y a eu 1&lsquo;193 manifestations, une moyenne de 40 par jour. Avec 404 rassemblements de protestation, la crise du carburant a &eacute;t&eacute; la principale raison des manifestations de ce mois-ci.</p>
<p>Ce chiffre, enregistr&eacute; par l'Observatoire v&eacute;n&eacute;zu&eacute;lien des conflits sociaux (OVCS), place le mois de septembre comme le mois o&ugrave; le taux de revendication a &eacute;t&eacute; le plus &eacute;lev&eacute; de l'ann&eacute;e.</p>
<h3>Encercl&eacute;s par la police</h3>
<p>Plus r&eacute;cemment, le premier dimanche d'octobre, un groupe d'habitants d'El Socorro, &agrave; plus de 300 kilom&egrave;tres au sud de la capitale Caracas, a protest&eacute; dans les rues en raison de la mauvaise qualit&eacute; des services.</p>
<p>Au cours des derni&egrave;res semaines, la ville a &eacute;t&eacute; soumise &agrave; un s&eacute;v&egrave;re rationnement de l'&eacute;nergie. Et quand les lumi&egrave;res s'allument enfin, cela ne dure pas plus de dix minutes. Cela a affect&eacute; le fonctionnement d'un grand nombre d'appareils m&eacute;nagers. Pendant les manifestations nocturnes, les gens ont br&ucirc;l&eacute; des pneus et ont bloqu&eacute; les voies de communication. Un groupe de jeunes a forc&eacute; les portes de l'H&ocirc;tel de ville et a d&eacute;truit une partie de&nbsp;l&rsquo;infrastructure. Quelques jours plus tard, un leader politique de l'opposition, Carlos Campos, accus&eacute; d'avoir incit&eacute; la population &agrave; protester, a &eacute;t&eacute; plac&eacute; en d&eacute;tention. Environ 500 hommes en uniforme sont arriv&eacute;s &agrave; l'appel de la mairie et en renfort du maire, Ruben Balza. Pour la population, ce fut une grande surprise: la derni&egrave;re manifestation qui a eu lieu dans ces r&eacute;gions remonte &agrave; 1972, lorsque le pr&eacute;sident &eacute;tait Rafael Caldera et que les habitants faisaient &eacute;clater leur col&egrave;re en raison du manque d'eau. &laquo;Maintenant, les forces de l'ordre traquent l'opposition&nbsp;de ma ville&raquo;, m'explique au t&eacute;l&eacute;phone&nbsp; &Aacute;ngel Bravo, membre actif jusqu'&agrave; il y a quatre mois du Parti socialiste unifi&eacute; du Venezuela (PSUV) au pouvoir dans sa ville.</p>
<p>Aujourd'hui, il est pass&eacute; dans l'opposition (Avanzada Progresista) car il dit ne plus &ecirc;tre d'accord avec les d&eacute;cisions de son vieil ami et conseiller, le maire pro-gouvernemental de la municipalit&eacute; Ruben Balza. &laquo;J'avais tort, l'erreur est humaine&raquo;, a-t-il dit. Et apparemment, dans cette ville d'environ 40'000 habitants, il ne semble pas &ecirc;tre le seul &agrave; ressentir cela.</p>
<p>La peur n'est pas non plus un sentiment que l'on peut percevoir dans les autres t&eacute;moignages recueillis. &laquo;Si la police m'attrape, je ne veux pas &ecirc;tre tortur&eacute;, mais &ecirc;tre imm&eacute;diatement tu&eacute;&raquo;, conclut &Aacute;ngel Bravo, enferm&eacute; dans sa maison avec six autres personnes, dont quatre enfants.</p>
<p>Depuis plus d'une semaine, sa maison est encercl&eacute;e par les forces de s&eacute;curit&eacute;. Depuis lors, sa fille, Rosa Emilia Bravo, envoie &agrave; la presse nationale et internationale des enregistrements audio et vid&eacute;o par Whatsapp. Dans l'un d'entre eux, elle appara&icirc;t avec ses 4 enfants et demande de l'aide. Elle dit que sa famille a &eacute;t&eacute; menac&eacute;e par le maire, Ruben Balza, et ne peut pas quitter la maison. Leurs voisins leur apportent de la nourriture, ils la font passer sous la porte. Certains de ces voisins confirment les faits. Jorge Cede&ntilde;o est &acirc;g&eacute; de 26 ans. Il est n&eacute; dans la ville d'El Socorro, et vit de l'&eacute;levage. Son fr&egrave;re est mort &agrave; l'&acirc;ge de 19 ans lors d'une op&eacute;ration des FAES, l'unit&eacute; d'&eacute;lite de la police nationale bolivarienne. &laquo;Ce qu'ils veulent, c'est nous humilier, nous faire peur. Ils font de nous ce qu'ils veulent. J'ai aussi protest&eacute;, mais je n'appartiens pas &agrave; un parti politique, je suis un ind&eacute;pendant et je me bats pour le peuple parce que j'appartiens au peuple&raquo;, me dit Jorge au t&eacute;l&eacute;phone.</p>
<p>Apr&egrave;s 17 heures, les habitants se rassemblent pour protester devant la maison du maire. Nous avons appel&eacute; ce dernier sur son t&eacute;l&eacute;phone portable et sur le num&eacute;ro de t&eacute;l&eacute;phone de la mairie, mais sans succ&egrave;s.</p>
<p>Il faut dire qu'&agrave; la fin du mois de septembre, la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'homme, Michelle Bachelet, a d&eacute;nonc&eacute; le fait que plus de 2'000 personnes sont mortes cette ann&eacute;e dans des quartiers pauvres du Venezuela au cours d'op&eacute;rations de s&eacute;curit&eacute; et a exprim&eacute; sa &laquo;<em>pr&eacute;occupation</em>&raquo; face &agrave; ces &eacute;v&eacute;nements. Elle a &eacute;galement appel&eacute; le gouvernement de Nicol&aacute;s Maduro &agrave; poursuivre la lib&eacute;ration de ceux qui ont &eacute;t&eacute; &laquo;arbitrairement priv&eacute;s de leur libert&eacute; pour avoir exerc&eacute; leurs droits&raquo;. &nbsp;</p>
<p>Les cons&eacute;quences du statut de dissident ne s'appliquent pas seulement aux principaux opposants &agrave; Maduro. Il y a des cas de parents ou d'amis des victimes qui ont &eacute;t&eacute; menac&eacute;s ou m&ecirc;me arr&ecirc;t&eacute;s.</p>
<p>Une mission internationale ind&eacute;pendante nomm&eacute;e par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (ONU) a r&eacute;v&eacute;l&eacute; que la torture, les d&eacute;tentions arbitraires &laquo;syst&eacute;matiques&raquo;, les ex&eacute;cutions extrajudiciaires et les disparitions forc&eacute;es ont lieu au Venezuela depuis au moins six ans et qu'elles se produisent avec le consentement du pr&eacute;sident Nicolas Maduro lui-m&ecirc;me et de ses hauts fonctionnaires, et sans aucune proc&eacute;dure judiciaire.</p>
<h3>Elections</h3>
<p>La vague de protestations qui envahit les villes et les villages d'un pays noy&eacute; dans l'hyperinflation, la d&eacute;pr&eacute;ciation de sa monnaie et pr&egrave;s de sept ans de r&eacute;cession, est descendue dans les rues presque sans &ecirc;tre remarqu&eacute;e. Les foules sont une affaire du pass&eacute;. L'opposition n'a pas &eacute;t&eacute; capable de leur donner une direction politique et de les unifier non plus. En outre, &agrave; l'approche des &eacute;lections pour renouveler l'Assembl&eacute;e nationale (parlement monocam&eacute;ral), l'opposition est divis&eacute;e: d'un c&ocirc;t&eacute;, il y a les partis qui d&eacute;fendent la participation aux &eacute;lections, et de l'autre, ceux qui la rejettent, la qualifiant de &laquo;fraude &eacute;lectorale&raquo;.</p>
<p>Avec le soutien des principaux partis d'opposition, Juan Guaid&oacute;, le leader parlementaire reconnu par 50 pays &agrave; la pr&eacute;sidence du Venezuela, a annonc&eacute; un boycott du vote. Il a condamn&eacute; le futur scrutin, qu'il consid&egrave;re comme une &laquo;farce&raquo; et la l&eacute;gitimit&eacute; du vote a &eacute;t&eacute; remise en question par les &Eacute;tats-Unis et l'Union europ&eacute;enne.</p>
<p>Parmi les protagonistes des protestations, le processus &eacute;lectoral &agrave; venir n'est pas un sujet de conversation. Le dilemme est plut&ocirc;t la fa&ccedil;on dont ils vont cuisiner le soir-m&ecirc;me: au gaz ou au bois.</p>',
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<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1603106181_1024pxkaffeesatz.tassenboden.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<h4 style="text-align: center;">La pratique consistant &agrave; pr&eacute;dire l'avenir en lisant dans le marc de caf&eacute; (ci-dessus) s'appelle la caf&eacute;domancie. &copy; DR</h4>
<p>Alors, une vieille tradition peut-elle se combiner avec succ&egrave;s &agrave; la technologie? Plus de 20 millions de personnes principalement en Turquie et dans les pays du Golfe, peuvent le confirmer. Chaque jour, les utilisateurs de l'application Faladdin t&eacute;l&eacute;chargent des photos de leurs tasses et un millier de visionnaires fournissent des <em>lectures</em> personnalis&eacute;es en un quart d'heure. Parmi ces lectures, sept cent mille sont en turc, deux cent mille en arabe et cent mille en anglais.</p>
<p>Serta&ccedil; Taşdelen est un entrepreneur turc qui a cr&eacute;&eacute; l'application Faladdin. L&rsquo;art de la voyance (en turc son nom est <i>fal</i>), il l&rsquo;a appris gr&acirc;ce &agrave; sa m&egrave;re Binnaz, autrice d&rsquo;un livre c&eacute;l&egrave;bre sur le sujet. Pendant plus de trente ans, Binnaz a dirig&eacute; une pharmacie dans la capitale turque, Ankara, o&ugrave; le futur entrepreneur travaillait l'apr&egrave;s-midi apr&egrave;s l'&eacute;cole. C'est l&agrave; que sa m&egrave;re avait l'habitude de lire les marcs de caf&eacute;. Mais une conversation entre Taşdelen et un coll&egrave;gue aurait chang&eacute; sa vie et celle de sa m&egrave;re. L'homme connaissait la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; de la dame et lui a demand&eacute; de lui r&eacute;v&eacute;ler ce qui se dessinait au fond de sa tasse de caf&eacute;. Les deux hommes lui ont alors envoy&eacute; une photo. Quelques minutes plus tard, la m&egrave;re de Taşdelen a communiqu&eacute; sa lecture. L'id&eacute;e de l'application &eacute;tait n&eacute;e. C'est ainsi que naissent les fortunes.</p>
<p>Cette plateforme et d'autres du m&ecirc;me genre fonctionnent dans une sorte de zone grise: bien qu'il soit ill&eacute;gal de lire dans le marc de caf&eacute; en Turquie, ceux qui le font sont rarement punis. Mais pendant des d&eacute;cennies, les gens qui lisaient l'avenir dans les tasses ont &eacute;t&eacute; contraints de travailler ill&eacute;galement.</p>
<p>Depuis l'ann&eacute;e derni&egrave;re, Taşdelen a d&eacute;cid&eacute; de confier les textes &agrave; une plateforme d'intelligence artificielle afin qu'ils puissent lire l'avenir de mani&egrave;re ind&eacute;pendante. Pour l'instant, les r&eacute;sultats ne sont pas &agrave; la hauteur des attentes mais Taşdelen rassure en annon&ccedil;ant que la technologie va s'am&eacute;liorer. Et cela, il ne l'a pas lu dans sa tasse de caf&eacute;.</p>
<hr />
<h4>Lire <a href="https://restofworld.org/2020/faladdin-turkey-coffee-fortune/" target="_blank" rel="noopener">l'article original</a>.</h4>',
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<p>Cependant, l'id&eacute;e de l&rsquo;industrie alimentaire n'est pas de trouver un substitut, comme l'aspartame ou la st&eacute;via, mais de <strong>modifier les propri&eacute;t&eacute;s</strong> physiques ou chimiques du sucre pour le maintenir en son &eacute;tat, et de <strong>r&eacute;duire sa teneur en calories</strong> et d'&eacute;viter qu&rsquo;il alt&egrave;re le go&ucirc;t des produits.&nbsp;</p>
<p>Parce qu'avouons-le, nous aimons le sucre et tout ce qui en contient. Nous l'aimons m&ecirc;me trop, au point d'en consommer beaucoup plus que ce qui est recommand&eacute; &mdash; selon l'OMS (Organisation mondiale de la sant&eacute;), pas plus de six cuill&egrave;res &agrave; caf&eacute; par jour. Cela nous incite &agrave; consommer des produits contenant les alternatives au sucre cit&eacute;es plus haut, que nous pensons &ecirc;tre meilleures. Or si nous en abusons, nous risquons d'avoir les m&ecirc;mes probl&egrave;mes qu'avec du <em>vrai</em> sucre, ou des probl&egrave;mes plus graves. Car malgr&eacute; tout, il s'agit toujours de <strong>sucres ajout&eacute;s.</strong></p>
<h3>Au laboratoire</h3>
<p>Mais venons-en aux projets dont parle la journaliste du <a href="https://www.newyorker.com/magazine/2020/09/28/the-race-to-redesign-sugar" target="_blank" rel="noopener"><em>New Yorker</em></a>, Nicola Twilley.&nbsp;</p>
<p>La start-up isra&eacute;lienne DouxMatok a lanc&eacute; une variante du sucre appel&eacute;e <strong><em>Incredo</em></strong>. Une m&eacute;thode qui va changer le paysage de la production alimentaire en rendant le sucre si efficace que les entreprises alimentaires pourront en utiliser 40 % de moins, tout en conservant les m&ecirc;mes go&ucirc;ts.&nbsp;</p>
<p>DouxMatok a annonc&eacute; sa collaboration avec S&uuml;dzucker, l'une des principales soci&eacute;t&eacute;s sucri&egrave;res europ&eacute;ennes qui souhaite importer en Europe la nouvelle technologie de la start-up isra&eacute;lienne. Cette ann&eacute;e-m&ecirc;me, des produits &agrave; base d'Incredo devraient &ecirc;tre lanc&eacute;s, d'abord en Allemagne avant d'&ecirc;tre propos&eacute;s sur tout le continent.</p>
<p>Twilli &eacute;crit que les chercheurs ont ins&eacute;r&eacute; <strong>de minuscules particules de silice<sup>1</sup></strong> dans des cristaux de sucre, &laquo;comme des myrtilles dans des muffins&raquo;. Cons&eacute;quence chimique: la liaison entre le dioxyde de silicium et le sucre est rompue dans la bouche, exposant une plus grande surface de saccharose au contact de la salive. De plus, Incredo se dissout plus rapidement, sature d'abord les papilles gustatives et produit &laquo;un coup de sucrosit&eacute; intense&raquo;.</p>
<p>Tate &amp; Lyle, une soci&eacute;t&eacute; d&eacute;j&agrave; active sur le march&eacute; des &eacute;dulcorants, commercialise quant &agrave; elle <strong>l'allulose</strong> (on le trouve naturellement dans les figues et le sirop d'&eacute;rable, bien qu'en petite quantit&eacute;) sous le nom de <em>Dolcia Prima</em>: elle poss&egrave;de de nombreuses propri&eacute;t&eacute;s du sucre, mais surtout 70% de sa douceur et seulement 10% de ses calories. Selon les chercheurs de cette compagnie, l'allulose n'est pas dig&eacute;r&eacute;e par le corps humain, et elle peut donc &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme <strong>un sucre &agrave; z&eacute;ro calorie</strong>. Mais des &eacute;tudes suppl&eacute;mentaires sont encore n&eacute;cessaires.</p>
<p>Pour sa part, Nestl&eacute; a annonc&eacute; qu'elle mettait au point une nouvelle technologie de r&eacute;duction du sucre. Elle sera bas&eacute;e sur la <strong>fermentation</strong>, mais nous en saurons plus prochainement. Rappelons qu'il y a quelques ann&eacute;es, Nestl&eacute; avait d&eacute;j&agrave; tent&eacute; de mettre sur le march&eacute; un produit &agrave; taux de sucre r&eacute;duit, mais sans succ&egrave;s. Ses barres de chocolat avec 60% de sucre en moins n'ont pas suscit&eacute; de ru&eacute;es dans les supermarch&eacute;s, notamment&nbsp; en raison de leur co&ucirc;t plus &eacute;lev&eacute; que les barres traditionnelles.&nbsp;</p>
<h3>Promesses</h3>
<p>Afin de r&eacute;pondre aux souhaits de l'opinion publique, les entreprises alimentaires ont promis de r&eacute;duire la teneur en sucre de leurs produits. Pepsi a annonc&eacute; que d'ici 2025, au moins les deux tiers de ses boissons ne contiendront plus que 100 calories ou moins d'&eacute;dulcorants ajout&eacute;s. D'ici &agrave; 2022, un consortium d'entreprises de confiserie comprenant Mars Wrigley, Ferrero et Russell Stover, a promis que la moiti&eacute; de leurs produits en portions individuelles contiendra au maximum 200 calories par paquet. Nestl&eacute;, pour sa part, a d&eacute;cid&eacute; de r&eacute;duire le sucre ajout&eacute; de 5% avant la fin de l'ann&eacute;e.&nbsp;</p>
<p>Tous ces projets sont prometteurs et sont bas&eacute;s sur le fait qu'en mati&egrave;re d'alimentation saine, il existe une diff&eacute;rence substantielle entre les pr&eacute;f&eacute;rences <em>d&eacute;clar&eacute;es</em> par les consommateurs et celles qui sont <em>r&eacute;v&eacute;l&eacute;es</em> (la th&eacute;orie des pr&eacute;f&eacute;rences r&eacute;v&eacute;l&eacute;es est une th&eacute;orie &eacute;conomique connue et valable dans de nombreux domaines). Comme le r&eacute;sume la journaliste Nicola Twilley, tout le monde dit vouloir manger plus sainement et r&eacute;duire sa consommation de sucre, mais lorsqu'ils se retrouvent devant les rayons du supermarch&eacute;, les acheteurs pr&eacute;f&egrave;rent les produits sucr&eacute;s auxquels ils sont habitu&eacute;s, et &eacute;cartent les plus sains.</p>
<hr />
<p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi:</strong> <a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/le-chili-en-pointe-contre-l-obesite" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Chili en pointe contre l'ob&eacute;sit&eacute;</em></a></p>
<hr />
<p>Cela dit, les chercheurs nous laissent entrevoir une perspective renversante: dans cinq ans, nous serons en mesure de r&eacute;duire de 80 &agrave; 90% la teneur en sucre d'un aliment, tout en conservant la pleine <strong>sensation du sucre</strong>. &nbsp;</p>
<p>La question est maintenant de savoir quelle sera la technique de marketing la plus efficace aupr&egrave;s des consommateurs.</p>
<hr />
<h4><strong><sup>1</sup></strong> La silice est un &eacute;l&eacute;ment min&eacute;ral pr&eacute;sent naturellement sous forme pure ou en cristaux. On la retrouve dans la composition de la croute terrestre, dans les roches volcaniques ou s&eacute;dimentaires. Elle est actuellement utilis&eacute;e dans de nombreux domaines: l'optique, l'&eacute;lectronique, et l'agroalimentaire comme antiagglom&eacute;rant. Sous forme de poussi&egrave;re, si elle est inhal&eacute;e, la silice pr&eacute;sente un risque reconnu pour la sant&eacute;.&nbsp;</h4>',
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Idéologiquement, Chavez a eu raison mais, une fois de plus, le facteur humain (corruption), ainsi que les efforts considérables déployés par le FMI et les USA pour faire capoter cet "essai socialiste" dans le cône sud a malheureusement réussi...',
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$author = 'Doménica   Canchano Warthon'
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Un avion vole pour Caracas avec peu de personnes à bord et des valises pleines de nourriture. C'est le jour des élections au Venezuela et les dames assises à mes côtés ne rentrent pas au pays pour voter mais pour retrouver leurs familles. «Dans nos valises, nous apportons des pâtes, du riz, du thon en conserves et aussi des médicaments. Nous allons et revenons au pays au moins deux fois par an. Il n'y a aucune trace de touristes dans cet avion», dit Maria. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi les valises doivent être remplies de nourriture. Il y a trois mois, le pain coûtait 250 bolivars, aujourd'hui il en coûte 500 000 (6.20 francs). Un tube de dentifrice vaut 2 millions (25 francs), équivalant presque au salaire minimum de 2 555 500 bolivars (31 francs environ).

L'argent ici ne vaut rien, à tel point qu'il ne circule même plus. Nous sommes face à la pire hyperinflation de l'histoire récente de l'Amérique latine.

Selon certains économistes, entre 1973 et 1990, six pays du continent ont connu de tels épisodes: l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Nicaragua et le Pérou. Le record est détenu par la Bolivie qui a connu une inflation historique de 23'443 % en septembre 1985. En 2018, le Venezuela est en chemin pour rivaliser avec ces records négatifs puisque le FMI y prévoit une inflation de 13'000 %. Mais ici, contrairement à ce qui s’était passé en Bolivie, s’ajoute une pénurie aigüe de nourriture.

Est-il possible de vivre dans une telle situation?

«Avant, dans ce quartier, on ne pouvait pas venir. "Dehors, sortez d'ici", nous criaient les habitants. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

«Les seuls à y parvenir, répond une jeune mère assise à côté de moi et fille d'entrepreneur, sont les plus pauvres qui sont contraints de rester ici. Quant aux plus aisés, avec $300, ils peuvent acheter de la nourriture, rouler en voiture et même se permettre les services d’une femme de ménage».

Seuls les plus riches peuvent se nourrir à leur faim et même bénéficier de leur propre voiture. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Qu’apportez-vous encore dans votre valise? «Des médicaments pour les animaux. Mais les carences en la matière sont telles que depuis quelque temps nous les utilisons également pour soigner les personnes. Par exemple? L'ivermectine, un antiparasitaire pour chiens et bovins», poursuit Maria, vétérinaire à Caracas.

Une heure avant l'atterrissage survient une scène peu banale chargée d’émotions fortes: les membres d’équipage se dirigent prestement vers l’arrière de l’avion où une dizaine de passagers se sont levés après avoir sorti de quelques caisses des instruments de musique. Il s’agit d’un groupe appartenant au Système d’orchestres pour les enfants et les jeunes, projet gouvernemental fondé en 1975. Ils vont alors entonner «Alma llanera», chanson populaire et emblématique, considérée comme un second hymne national et jouée le jour des funérailles d’Hugo Chavez. Le spectacle va durer quelques minutes sous les regards émus et nostalgiques des passagers.

Une heure avant l'atterrissage survient une scène peu banale. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Bienvenue au Venezuela où 20 ans après l’émergence d’un nouveau rêve socialiste, la population vit aujourd’hui dans un gigantesque camp de concentration à ciel ouvert.

Chronique d’une élection annoncée

Si ces élections présidentielles pouvaient donner l'espoir d'un changement et la perspective d’un nouveau départ, la plupart des Vénézuéliens ont préféré s'abstenir car le résultat était connu d’avance. «Même si nous votons, nous n’élisons pas», répondent en masse les habitants. Nicolas Maduro a été réélu sans surprises avec 68% des voix lors d’un scrutin avec une abstention historique de 54%.

«Même si nous votons, nous n’élisons pas», répondent en masse les habitants. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Ces élections appelées par l'Assemblée Constituante et non par le corps électoral, comme dicté par la loi, sont entachées d’irrégularités et d’achats de voix.

«L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple.» © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

«Auparavant, j'étais une Chavista; maintenant, je pense avant tout à survivre», dit Gabriela De la Vega, 34 ans, mère de trois enfants. Elle, comme beaucoup d'autres chavistes, s'est abstenue de voter. «Hier, je n'ai pas voté, nous savions que Maduro allait gagner. Nous, les Vénézuéliens, avons voulu que le monde se rende compte que même si nous ne votions pas, sa victoire était acquise».

Gabriela De la Vega, qui nourrit des dizaines d'enfants depuis un an et demi, s'est abstenue de voter. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Chez elle, à San Miguel la Vega, elle nourrit 87 enfants depuis un an et demi grâce au projet Nourrir la Solidarité, promu par un groupe de jeunes. Parmi ses fondateurs, le leader du mouvement national de la jeunesse La Fuerza Joven, Roberto Patiño, qui a soutenu le candidat de l'opposition Henrique Capriles aux élections présidentielles de 2012.

«Lors d'un voyage au Venezuela, une fille m'a dit qu'elle avait faim. Je suis resté choqué et j'ai alors pensé que je pouvais faire quelque chose», explique Patiño à propos de ses débuts, lui qui est aussi fondateur du mouvement socioculturel «Caracas Mi Convive».

Ici, quelque 1150 enfants sont nourris chaque jour grâce à des dons. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

«Nous avons servi 250 000 déjeuners en deux ans. Nous avons 12 salles à manger, nous nourrissons 1150 enfants chaque jour grâce à des dons. Les gens du quartier aident volontairement, même dans les quartiers ultra chavistas comme celui où nous sommes maintenant, El Valle. Le jeune Patiño a aussi des idées claires pour l’avenir: se préparer à entrer en politique.

Mais dans un tel contexte, tout le monde semble d'accord pour dire que la faim n'a pas de couleur politique. Ou du moins pas aujourd'hui, dans l'un des quartiers les plus pauvres du pays.

Roberto Patiño a des idées claires pour l’avenir: se préparer à entrer en politique. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

«Avant, dans ce quartier, on ne pouvait pas venir. "Dehors, sortez d'ici", nous criaient les habitants. Le gouvernement a instauré la haine entre nous. Dans ma salle à manger, il y a encore des chavistas; ensemble, nous travaillons pour notre communauté. Mon oncle chavista a arrêté de me parler quand j’ai cessé de l'être il y a 6 ans, le jour où j'ai réalisé que tout n’était que violence», conclut Gabriela.

Même dans ce quartier, les enfants ne vont plus à l'école, ils n'ont pas la force d'y aller avec l'estomac vide et sans vêtements. Un simple savon coûte 2 500 000 bolivars.

«L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple»

Les cinq dernières années ont été comme un tremblement de terre pour de nombreuses familles. Les plus modestes, qui imaginaient pouvoir commencer à construire un avenir, ont soudainement vu arriver la crise. Les familles ont commencé à se démembrer avec le départ de plusieurs des leurs dont une majorité de jeunes. Un exode massif pour la survie. «Ici, dans la communauté d’El Valle, nous comptons environ 2700 familles. Environ 450 personnes seraient déjà parties», explique José Luis Gonzalez, leader de cette communauté.

La révolution bolivarienne a été une tromperie pour tous ceux qui espéraient une vie meilleure. C'est ce que l'on entend de la bouche même de ceux qui l’avaient soutenue.

«Hugo Chávez a apporté avec lui la corruption, puis, peu à peu, le système entier a été corrompu et tout a été détruit», dit José Luis Gonzalez.

«Il s’est lui-même chargé de supprimer toutes les entreprises ainsi que des sociétés multinationales telles que Procter Gamble ou Johnson&Johnson. Celles-ci offraient des opportunités d'emploi, étaient productives pour le pays, fournissaient du matériel, des cosmétiques. Nous avions des laboratoires pharmaceutiques performants. Tout cela a été anéanti. Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits».

José Luis Gonzalez: «Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits». © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Affamer une population et la mettre à genoux, cela ne va-t-il pas à l'encontre des intérêts de Nicolas Maduro?

Beaucoup pourraient le penser, mais «cela fait partie de sa politique de persécution», explique sans détour le sociologue vénézuélien Tulio Hernández. «L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple. Il veut effrayer la classe moyenne et obliger le peuple à se soumettre. Pour parvenir à ses fins, il affame la population. Cela oblige les gens à faire de longues files d'attente pour obtenir de quoi manger. C’est une sorte de «diversion» qui donne priorité aux besoins primaires afin d’éviter les manifestations».

Depuis 2014, près de 200 Vénézuéliens sont morts lors de rassemblements d’opposants et plus de 12'000 ont été arbitrairement arrêtés ou détenus. Parmi les victimes, de nombreux jeunes, y compris des anciens chavistes.

Précédemment dans Bon pour la tête

(3) Un peuple en marche pour l’exil - Domenica Canchano Warthon

(2) «Au Venezuela, les forces de sécurité tuent nos enfants»- Domenica Canchano Warthon

Venezuela: l'exode - Jacques Pilet

Le jeu pervers des sanctions internationales - Jacques Pilet

Les affres de la gauche sud-américaine - Jacques Pilet

Contre le régime, les urnes sauvages ont parlé - Jacques Pilet

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Nous sommes face à la pire hyperinflation de l'histoire récente de l'Amérique latine. </p><p>Selon certains économistes, entre 1973 et 1990, six pays du continent ont connu de tels épisodes: l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Nicaragua et le Pérou. Le record est détenu par la Bolivie qui a connu une inflation historique de 23'443 % en septembre 1985. En 2018, le Venezuela est en chemin pour rivaliser avec ces records négatifs puisque le FMI y prévoit une inflation de 13'000 %. Mais ici, contrairement à ce qui s’était passé en Bolivie, s’ajoute une pénurie aigüe de nourriture.</p><p>Est-il possible de vivre dans une telle situation?</p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041619_mauvaisesconditionssanitairesdanslequartierelvalle.jpg">«Avant, dans ce quartier, on ne pouvait pas venir. 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Je suis resté choqué et j'ai alors pensé que je pouvais faire quelque chose», explique Patiño à propos de ses débuts, lui qui est aussi fondateur du mouvement socioculturel «Caracas Mi Convive». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041628_enfantsalatable.jpg">Ici, quelque 1150 enfants sont nourris chaque jour grâce à des dons. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>«Nous avons servi 250 000 déjeuners en deux ans. Nous avons 12 salles à manger, nous nourrissons 1150 enfants chaque jour grâce à des dons. Les gens du quartier aident volontairement, même dans les quartiers ultra chavistas comme celui où nous sommes maintenant, El Valle. Le jeune Patiño a aussi des idées claires pour l’avenir: se préparer à entrer en politique.</p><p>Mais dans un tel contexte, tout le monde semble d'accord pour dire que la faim n'a pas de couleur politique. 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Un simple savon coûte 2 500 000 bolivars. <br></p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/arvE1Pwv6hI" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p style="text-align: center;"><br><iframe src="https://www.youtube.com/embed/wdCTDTtYCQw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><br><h3 style="text-align: center;">«L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple»</h3><p>Les cinq dernières années ont été comme un tremblement de terre pour de nombreuses familles. Les plus modestes, qui imaginaient pouvoir commencer à construire un avenir, ont soudainement vu arriver la crise. Les familles ont commencé à se démembrer avec le départ de plusieurs des leurs dont une majorité de jeunes. Un exode massif pour la survie. «Ici, dans la communauté d’El Valle, nous comptons environ 2700 familles. Environ 450 personnes seraient déjà parties», explique José Luis Gonzalez, leader de cette communauté. </p><p style="text-align: center;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/CsOzOWPMpmw" allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" width="560" height="315" frameborder="0"></iframe></p><p>La révolution bolivarienne a été une tromperie pour tous ceux qui espéraient une vie meilleure. C'est ce que l'on entend de la bouche même de ceux qui l’avaient soutenue.</p><p>«Hugo Chávez a apporté avec lui la corruption, puis, peu à peu, le système entier a été corrompu et tout a été détruit», dit José Luis Gonzalez. <br></p><p>«Il s’est lui-même chargé de supprimer toutes les entreprises ainsi que des sociétés multinationales telles que Procter Gamble ou Johnson&amp;Johnson. Celles-ci offraient des opportunités d'emploi, étaient productives pour le pays, fournissaient du matériel, des cosmétiques. Nous avions des laboratoires pharmaceutiques performants. Tout cela a été anéanti. Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits». <br></p><h4><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528041624_joseluisgonzalez.jpg">José Luis Gonzalez: «Tous les principaux services dont nous avions besoin ont été détruits». © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon<br></h4><p>Affamer une population et la mettre à genoux, cela ne va-t-il pas à l'encontre des intérêts de Nicolas Maduro?</p><p>Beaucoup pourraient le penser, mais «cela fait partie de sa politique de persécution», explique sans détour le sociologue vénézuélien Tulio Hernández. «L’objectif de Maduro est une démoralisation psychologique du peuple. Il veut effrayer la classe moyenne et obliger le peuple à se soumettre. Pour parvenir à ses fins, il affame la population. Cela oblige les gens à faire de longues files d'attente pour obtenir de quoi manger. C’est une sorte de «diversion» qui donne priorité aux besoins primaires afin d’éviter les manifestations».</p><p><img class="img-responsive " src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1528032109_caracas2.jpg"></p><br><p>Depuis 2014, près de 200 Vénézuéliens sont morts lors de rassemblements d’opposants et plus de 12'000 ont été arbitrairement arrêtés ou détenus. Parmi les victimes, de nombreux jeunes, y compris des anciens chavistes.</p><p><hr></p><h2>Précédemment dans Bon pour la tête</h2><p>(3)&nbsp; Un peuple en marche pour l’exil - Domenica Canchano Warthon</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/au-venezuela-les-forces-de-securite-tuent-nos-enfants">(2) «Au Venezuela, les forces de sécurité tuent nos enfants»</a>- Domenica Canchano Warthon<br></p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/venezuela-l-exode">Venezuela: l'exode</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/le-jeu-pervers-des-sanctions-internationales">Le jeu pervers des sanctions internationales</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/actuel/les-affres-de-la-gauche-sud-americaine">Les affres de la gauche sud-américaine</a> - Jacques Pilet</p><p><a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/contre-le-regime-les-urnes-sauvages-ont-parle">Contre le régime, les urnes sauvages ont parlé</a> - Jacques Pilet<br></p>',
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<p>Dans son <a href="https://www.earthsight.org.uk/grandtheftchaco-en" target="_blank" rel="noopener">dernier rapport</a>, intitul&eacute; Grand Theft Chaco, l'organisation Earthsight r&eacute;v&egrave;le que des &eacute;leveurs de b&eacute;tail du Chaco paraguayen ont ill&eacute;galement coup&eacute; des for&ecirc;ts pour &eacute;lever du b&eacute;tail, dont les peaux sont ensuite fournies, par l'interm&eacute;diaire de l'entreprise italienne Pasubio et du Gruppo Mastrotto, &agrave; des soci&eacute;t&eacute;s automobiles europ&eacute;ennes telles que BMW, Jaguar Land Rover, et Volskwagen.&nbsp;</p>
<p>En plus des d&eacute;g&acirc;ts environnementaux &mdash; les for&ecirc;ts abritent des jaguars et des fourmiliers g&eacute;ants, entre autres &mdash; l'exploitation foresti&egrave;re affecte le peuple indig&egrave;ne Ayoreo Totobiegosede, qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;plac&eacute; pour les int&eacute;r&ecirc;ts des propri&eacute;taires de b&eacute;tail.</p>
<p>Selon les donn&eacute;es d'Earthsight, depuis 2005, les &eacute;leveurs ont exploit&eacute; ill&eacute;galement jusqu'&agrave; 53'000 hectares de la for&ecirc;t du peuple Ayoreo, bien que depuis f&eacute;vrier 2018, les autorit&eacute;s paraguayennes aient officiellement intensifi&eacute; la l&eacute;gislation pour stipuler clairement que tout type d'exploitation foresti&egrave;re est interdit.&nbsp;</p>
<p>Seulement entre avril 2018 et juillet 2020, plus de 2600 hectares de for&ecirc;t ont &eacute;t&eacute; d&eacute;frich&eacute;s. Pour comprendre l'ampleur de ces abus environnementaux, l'organisation estime que toutes les deux minutes en 2019, une zone bois&eacute;e &eacute;quivalente &agrave; un terrain de football a &eacute;t&eacute; ras&eacute;e jusqu'au sol.&nbsp;</p>
<p>Cependant, selon l'ONG, cette d&eacute;couverte ne serait que&nbsp;&laquo;la pointe de l'iceberg&raquo;&nbsp;car&nbsp;&laquo;aucun des dix premiers constructeurs automobiles europ&eacute;ens avec des rev&ecirc;tements en cuir ... ne s'est assur&eacute; de pouvoir retracer enti&egrave;rement l'origine de son approvisionnement&raquo;.</p>
<p>Ce qui est certain, c&rsquo;est que cette enqu&ecirc;te, r&eacute;sultat de 18 mois de recherches, a r&eacute;v&eacute;l&eacute; la corruption du gouvernement du parti du Colorado, de tendance conservatrice, qui est revenu au pouvoir en 2012 apr&egrave;s un coup d'&Eacute;tat contre le pr&eacute;sident de centre gauche Fernando Lugo.</p>
<p>Confront&eacute;es &agrave; ces accusations, BMW et Jaguar Land Rover ont d&eacute;j&agrave; annonc&eacute; des enqu&ecirc;tes sur leurs fournisseurs.</p>
<hr />
<h4>* On parle de wet-blue lorsque le cuir est totalement brut, pr&ecirc;t &agrave; &ecirc;tre teint ou peint. Ce produit est utilis&eacute; pour les meubles et l'int&eacute;rieur des voitures, les chaussures, les sacs &agrave; main et les articles en cuir.</h4>
<hr />
<h4>Lire l'article d'<em><a href="https://elsurti.com/futuros/reportaje/2020/09/29/las-empresas-que-deforestan-tierras-ayoreo-para-tapizar-autos-europeos/" target="_blank" rel="noopener">El Surti</a></em>.</h4>',
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<p>Une station de la radio nationale v&eacute;n&eacute;zu&eacute;lienne diffuse les messages provenant de certains villages ruraux : &laquo;<em>A Yaracuy, dit le pr&eacute;sentateur, nous sommes sans lumi&egrave;re et sans eau. Internet est rare</em>&raquo;; A Zulia: &laquo;<em>Nous avons &eacute;t&eacute; sans eau pendant deux ans, hier elle est arriv&eacute;e sale et malodorante</em>&raquo;. A Caracas : &laquo;<em>Nous cuisinons au bois car il n'y a pas de gaz</em>&raquo;.</p>
<p>La d&eacute;t&eacute;rioration des conditions de vie au Venezuela semble ne pas avoir de fin. Ni la pand&eacute;mie de Covid19, ni la pr&eacute;sence des militaires dans les rues, n'ont suffi &agrave; &eacute;touffer l'explosion sociale d&eacute;clench&eacute;e depuis plusieurs semaines par le manque d'eau, d'&eacute;lectricit&eacute;, de gaz et d'essence, entre autres.</p>
<p>Un tumulte qui vient des zones rurales, au fin fond du pays. Rien qu'en septembre, il y a eu 1&lsquo;193 manifestations, une moyenne de 40 par jour. Avec 404 rassemblements de protestation, la crise du carburant a &eacute;t&eacute; la principale raison des manifestations de ce mois-ci.</p>
<p>Ce chiffre, enregistr&eacute; par l'Observatoire v&eacute;n&eacute;zu&eacute;lien des conflits sociaux (OVCS), place le mois de septembre comme le mois o&ugrave; le taux de revendication a &eacute;t&eacute; le plus &eacute;lev&eacute; de l'ann&eacute;e.</p>
<h3>Encercl&eacute;s par la police</h3>
<p>Plus r&eacute;cemment, le premier dimanche d'octobre, un groupe d'habitants d'El Socorro, &agrave; plus de 300 kilom&egrave;tres au sud de la capitale Caracas, a protest&eacute; dans les rues en raison de la mauvaise qualit&eacute; des services.</p>
<p>Au cours des derni&egrave;res semaines, la ville a &eacute;t&eacute; soumise &agrave; un s&eacute;v&egrave;re rationnement de l'&eacute;nergie. Et quand les lumi&egrave;res s'allument enfin, cela ne dure pas plus de dix minutes. Cela a affect&eacute; le fonctionnement d'un grand nombre d'appareils m&eacute;nagers. Pendant les manifestations nocturnes, les gens ont br&ucirc;l&eacute; des pneus et ont bloqu&eacute; les voies de communication. Un groupe de jeunes a forc&eacute; les portes de l'H&ocirc;tel de ville et a d&eacute;truit une partie de&nbsp;l&rsquo;infrastructure. Quelques jours plus tard, un leader politique de l'opposition, Carlos Campos, accus&eacute; d'avoir incit&eacute; la population &agrave; protester, a &eacute;t&eacute; plac&eacute; en d&eacute;tention. Environ 500 hommes en uniforme sont arriv&eacute;s &agrave; l'appel de la mairie et en renfort du maire, Ruben Balza. Pour la population, ce fut une grande surprise: la derni&egrave;re manifestation qui a eu lieu dans ces r&eacute;gions remonte &agrave; 1972, lorsque le pr&eacute;sident &eacute;tait Rafael Caldera et que les habitants faisaient &eacute;clater leur col&egrave;re en raison du manque d'eau. &laquo;Maintenant, les forces de l'ordre traquent l'opposition&nbsp;de ma ville&raquo;, m'explique au t&eacute;l&eacute;phone&nbsp; &Aacute;ngel Bravo, membre actif jusqu'&agrave; il y a quatre mois du Parti socialiste unifi&eacute; du Venezuela (PSUV) au pouvoir dans sa ville.</p>
<p>Aujourd'hui, il est pass&eacute; dans l'opposition (Avanzada Progresista) car il dit ne plus &ecirc;tre d'accord avec les d&eacute;cisions de son vieil ami et conseiller, le maire pro-gouvernemental de la municipalit&eacute; Ruben Balza. &laquo;J'avais tort, l'erreur est humaine&raquo;, a-t-il dit. Et apparemment, dans cette ville d'environ 40'000 habitants, il ne semble pas &ecirc;tre le seul &agrave; ressentir cela.</p>
<p>La peur n'est pas non plus un sentiment que l'on peut percevoir dans les autres t&eacute;moignages recueillis. &laquo;Si la police m'attrape, je ne veux pas &ecirc;tre tortur&eacute;, mais &ecirc;tre imm&eacute;diatement tu&eacute;&raquo;, conclut &Aacute;ngel Bravo, enferm&eacute; dans sa maison avec six autres personnes, dont quatre enfants.</p>
<p>Depuis plus d'une semaine, sa maison est encercl&eacute;e par les forces de s&eacute;curit&eacute;. Depuis lors, sa fille, Rosa Emilia Bravo, envoie &agrave; la presse nationale et internationale des enregistrements audio et vid&eacute;o par Whatsapp. Dans l'un d'entre eux, elle appara&icirc;t avec ses 4 enfants et demande de l'aide. Elle dit que sa famille a &eacute;t&eacute; menac&eacute;e par le maire, Ruben Balza, et ne peut pas quitter la maison. Leurs voisins leur apportent de la nourriture, ils la font passer sous la porte. Certains de ces voisins confirment les faits. Jorge Cede&ntilde;o est &acirc;g&eacute; de 26 ans. Il est n&eacute; dans la ville d'El Socorro, et vit de l'&eacute;levage. Son fr&egrave;re est mort &agrave; l'&acirc;ge de 19 ans lors d'une op&eacute;ration des FAES, l'unit&eacute; d'&eacute;lite de la police nationale bolivarienne. &laquo;Ce qu'ils veulent, c'est nous humilier, nous faire peur. Ils font de nous ce qu'ils veulent. J'ai aussi protest&eacute;, mais je n'appartiens pas &agrave; un parti politique, je suis un ind&eacute;pendant et je me bats pour le peuple parce que j'appartiens au peuple&raquo;, me dit Jorge au t&eacute;l&eacute;phone.</p>
<p>Apr&egrave;s 17 heures, les habitants se rassemblent pour protester devant la maison du maire. Nous avons appel&eacute; ce dernier sur son t&eacute;l&eacute;phone portable et sur le num&eacute;ro de t&eacute;l&eacute;phone de la mairie, mais sans succ&egrave;s.</p>
<p>Il faut dire qu'&agrave; la fin du mois de septembre, la Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'homme, Michelle Bachelet, a d&eacute;nonc&eacute; le fait que plus de 2'000 personnes sont mortes cette ann&eacute;e dans des quartiers pauvres du Venezuela au cours d'op&eacute;rations de s&eacute;curit&eacute; et a exprim&eacute; sa &laquo;<em>pr&eacute;occupation</em>&raquo; face &agrave; ces &eacute;v&eacute;nements. Elle a &eacute;galement appel&eacute; le gouvernement de Nicol&aacute;s Maduro &agrave; poursuivre la lib&eacute;ration de ceux qui ont &eacute;t&eacute; &laquo;arbitrairement priv&eacute;s de leur libert&eacute; pour avoir exerc&eacute; leurs droits&raquo;. &nbsp;</p>
<p>Les cons&eacute;quences du statut de dissident ne s'appliquent pas seulement aux principaux opposants &agrave; Maduro. Il y a des cas de parents ou d'amis des victimes qui ont &eacute;t&eacute; menac&eacute;s ou m&ecirc;me arr&ecirc;t&eacute;s.</p>
<p>Une mission internationale ind&eacute;pendante nomm&eacute;e par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (ONU) a r&eacute;v&eacute;l&eacute; que la torture, les d&eacute;tentions arbitraires &laquo;syst&eacute;matiques&raquo;, les ex&eacute;cutions extrajudiciaires et les disparitions forc&eacute;es ont lieu au Venezuela depuis au moins six ans et qu'elles se produisent avec le consentement du pr&eacute;sident Nicolas Maduro lui-m&ecirc;me et de ses hauts fonctionnaires, et sans aucune proc&eacute;dure judiciaire.</p>
<h3>Elections</h3>
<p>La vague de protestations qui envahit les villes et les villages d'un pays noy&eacute; dans l'hyperinflation, la d&eacute;pr&eacute;ciation de sa monnaie et pr&egrave;s de sept ans de r&eacute;cession, est descendue dans les rues presque sans &ecirc;tre remarqu&eacute;e. Les foules sont une affaire du pass&eacute;. L'opposition n'a pas &eacute;t&eacute; capable de leur donner une direction politique et de les unifier non plus. En outre, &agrave; l'approche des &eacute;lections pour renouveler l'Assembl&eacute;e nationale (parlement monocam&eacute;ral), l'opposition est divis&eacute;e: d'un c&ocirc;t&eacute;, il y a les partis qui d&eacute;fendent la participation aux &eacute;lections, et de l'autre, ceux qui la rejettent, la qualifiant de &laquo;fraude &eacute;lectorale&raquo;.</p>
<p>Avec le soutien des principaux partis d'opposition, Juan Guaid&oacute;, le leader parlementaire reconnu par 50 pays &agrave; la pr&eacute;sidence du Venezuela, a annonc&eacute; un boycott du vote. Il a condamn&eacute; le futur scrutin, qu'il consid&egrave;re comme une &laquo;farce&raquo; et la l&eacute;gitimit&eacute; du vote a &eacute;t&eacute; remise en question par les &Eacute;tats-Unis et l'Union europ&eacute;enne.</p>
<p>Parmi les protagonistes des protestations, le processus &eacute;lectoral &agrave; venir n'est pas un sujet de conversation. Le dilemme est plut&ocirc;t la fa&ccedil;on dont ils vont cuisiner le soir-m&ecirc;me: au gaz ou au bois.</p>',
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<p><img src="https://media.bonpourlatete.com/default/w1200/1603106181_1024pxkaffeesatz.tassenboden.jpg" class="img-responsive img-fluid center " /></p>
<h4 style="text-align: center;">La pratique consistant &agrave; pr&eacute;dire l'avenir en lisant dans le marc de caf&eacute; (ci-dessus) s'appelle la caf&eacute;domancie. &copy; DR</h4>
<p>Alors, une vieille tradition peut-elle se combiner avec succ&egrave;s &agrave; la technologie? Plus de 20 millions de personnes principalement en Turquie et dans les pays du Golfe, peuvent le confirmer. Chaque jour, les utilisateurs de l'application Faladdin t&eacute;l&eacute;chargent des photos de leurs tasses et un millier de visionnaires fournissent des <em>lectures</em> personnalis&eacute;es en un quart d'heure. Parmi ces lectures, sept cent mille sont en turc, deux cent mille en arabe et cent mille en anglais.</p>
<p>Serta&ccedil; Taşdelen est un entrepreneur turc qui a cr&eacute;&eacute; l'application Faladdin. L&rsquo;art de la voyance (en turc son nom est <i>fal</i>), il l&rsquo;a appris gr&acirc;ce &agrave; sa m&egrave;re Binnaz, autrice d&rsquo;un livre c&eacute;l&egrave;bre sur le sujet. Pendant plus de trente ans, Binnaz a dirig&eacute; une pharmacie dans la capitale turque, Ankara, o&ugrave; le futur entrepreneur travaillait l'apr&egrave;s-midi apr&egrave;s l'&eacute;cole. C'est l&agrave; que sa m&egrave;re avait l'habitude de lire les marcs de caf&eacute;. Mais une conversation entre Taşdelen et un coll&egrave;gue aurait chang&eacute; sa vie et celle de sa m&egrave;re. L'homme connaissait la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; de la dame et lui a demand&eacute; de lui r&eacute;v&eacute;ler ce qui se dessinait au fond de sa tasse de caf&eacute;. Les deux hommes lui ont alors envoy&eacute; une photo. Quelques minutes plus tard, la m&egrave;re de Taşdelen a communiqu&eacute; sa lecture. L'id&eacute;e de l'application &eacute;tait n&eacute;e. C'est ainsi que naissent les fortunes.</p>
<p>Cette plateforme et d'autres du m&ecirc;me genre fonctionnent dans une sorte de zone grise: bien qu'il soit ill&eacute;gal de lire dans le marc de caf&eacute; en Turquie, ceux qui le font sont rarement punis. Mais pendant des d&eacute;cennies, les gens qui lisaient l'avenir dans les tasses ont &eacute;t&eacute; contraints de travailler ill&eacute;galement.</p>
<p>Depuis l'ann&eacute;e derni&egrave;re, Taşdelen a d&eacute;cid&eacute; de confier les textes &agrave; une plateforme d'intelligence artificielle afin qu'ils puissent lire l'avenir de mani&egrave;re ind&eacute;pendante. Pour l'instant, les r&eacute;sultats ne sont pas &agrave; la hauteur des attentes mais Taşdelen rassure en annon&ccedil;ant que la technologie va s'am&eacute;liorer. Et cela, il ne l'a pas lu dans sa tasse de caf&eacute;.</p>
<hr />
<h4>Lire <a href="https://restofworld.org/2020/faladdin-turkey-coffee-fortune/" target="_blank" rel="noopener">l'article original</a>.</h4>',
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<p>Cependant, l'id&eacute;e de l&rsquo;industrie alimentaire n'est pas de trouver un substitut, comme l'aspartame ou la st&eacute;via, mais de <strong>modifier les propri&eacute;t&eacute;s</strong> physiques ou chimiques du sucre pour le maintenir en son &eacute;tat, et de <strong>r&eacute;duire sa teneur en calories</strong> et d'&eacute;viter qu&rsquo;il alt&egrave;re le go&ucirc;t des produits.&nbsp;</p>
<p>Parce qu'avouons-le, nous aimons le sucre et tout ce qui en contient. Nous l'aimons m&ecirc;me trop, au point d'en consommer beaucoup plus que ce qui est recommand&eacute; &mdash; selon l'OMS (Organisation mondiale de la sant&eacute;), pas plus de six cuill&egrave;res &agrave; caf&eacute; par jour. Cela nous incite &agrave; consommer des produits contenant les alternatives au sucre cit&eacute;es plus haut, que nous pensons &ecirc;tre meilleures. Or si nous en abusons, nous risquons d'avoir les m&ecirc;mes probl&egrave;mes qu'avec du <em>vrai</em> sucre, ou des probl&egrave;mes plus graves. Car malgr&eacute; tout, il s'agit toujours de <strong>sucres ajout&eacute;s.</strong></p>
<h3>Au laboratoire</h3>
<p>Mais venons-en aux projets dont parle la journaliste du <a href="https://www.newyorker.com/magazine/2020/09/28/the-race-to-redesign-sugar" target="_blank" rel="noopener"><em>New Yorker</em></a>, Nicola Twilley.&nbsp;</p>
<p>La start-up isra&eacute;lienne DouxMatok a lanc&eacute; une variante du sucre appel&eacute;e <strong><em>Incredo</em></strong>. Une m&eacute;thode qui va changer le paysage de la production alimentaire en rendant le sucre si efficace que les entreprises alimentaires pourront en utiliser 40 % de moins, tout en conservant les m&ecirc;mes go&ucirc;ts.&nbsp;</p>
<p>DouxMatok a annonc&eacute; sa collaboration avec S&uuml;dzucker, l'une des principales soci&eacute;t&eacute;s sucri&egrave;res europ&eacute;ennes qui souhaite importer en Europe la nouvelle technologie de la start-up isra&eacute;lienne. Cette ann&eacute;e-m&ecirc;me, des produits &agrave; base d'Incredo devraient &ecirc;tre lanc&eacute;s, d'abord en Allemagne avant d'&ecirc;tre propos&eacute;s sur tout le continent.</p>
<p>Twilli &eacute;crit que les chercheurs ont ins&eacute;r&eacute; <strong>de minuscules particules de silice<sup>1</sup></strong> dans des cristaux de sucre, &laquo;comme des myrtilles dans des muffins&raquo;. Cons&eacute;quence chimique: la liaison entre le dioxyde de silicium et le sucre est rompue dans la bouche, exposant une plus grande surface de saccharose au contact de la salive. De plus, Incredo se dissout plus rapidement, sature d'abord les papilles gustatives et produit &laquo;un coup de sucrosit&eacute; intense&raquo;.</p>
<p>Tate &amp; Lyle, une soci&eacute;t&eacute; d&eacute;j&agrave; active sur le march&eacute; des &eacute;dulcorants, commercialise quant &agrave; elle <strong>l'allulose</strong> (on le trouve naturellement dans les figues et le sirop d'&eacute;rable, bien qu'en petite quantit&eacute;) sous le nom de <em>Dolcia Prima</em>: elle poss&egrave;de de nombreuses propri&eacute;t&eacute;s du sucre, mais surtout 70% de sa douceur et seulement 10% de ses calories. Selon les chercheurs de cette compagnie, l'allulose n'est pas dig&eacute;r&eacute;e par le corps humain, et elle peut donc &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme <strong>un sucre &agrave; z&eacute;ro calorie</strong>. Mais des &eacute;tudes suppl&eacute;mentaires sont encore n&eacute;cessaires.</p>
<p>Pour sa part, Nestl&eacute; a annonc&eacute; qu'elle mettait au point une nouvelle technologie de r&eacute;duction du sucre. Elle sera bas&eacute;e sur la <strong>fermentation</strong>, mais nous en saurons plus prochainement. Rappelons qu'il y a quelques ann&eacute;es, Nestl&eacute; avait d&eacute;j&agrave; tent&eacute; de mettre sur le march&eacute; un produit &agrave; taux de sucre r&eacute;duit, mais sans succ&egrave;s. Ses barres de chocolat avec 60% de sucre en moins n'ont pas suscit&eacute; de ru&eacute;es dans les supermarch&eacute;s, notamment&nbsp; en raison de leur co&ucirc;t plus &eacute;lev&eacute; que les barres traditionnelles.&nbsp;</p>
<h3>Promesses</h3>
<p>Afin de r&eacute;pondre aux souhaits de l'opinion publique, les entreprises alimentaires ont promis de r&eacute;duire la teneur en sucre de leurs produits. Pepsi a annonc&eacute; que d'ici 2025, au moins les deux tiers de ses boissons ne contiendront plus que 100 calories ou moins d'&eacute;dulcorants ajout&eacute;s. D'ici &agrave; 2022, un consortium d'entreprises de confiserie comprenant Mars Wrigley, Ferrero et Russell Stover, a promis que la moiti&eacute; de leurs produits en portions individuelles contiendra au maximum 200 calories par paquet. Nestl&eacute;, pour sa part, a d&eacute;cid&eacute; de r&eacute;duire le sucre ajout&eacute; de 5% avant la fin de l'ann&eacute;e.&nbsp;</p>
<p>Tous ces projets sont prometteurs et sont bas&eacute;s sur le fait qu'en mati&egrave;re d'alimentation saine, il existe une diff&eacute;rence substantielle entre les pr&eacute;f&eacute;rences <em>d&eacute;clar&eacute;es</em> par les consommateurs et celles qui sont <em>r&eacute;v&eacute;l&eacute;es</em> (la th&eacute;orie des pr&eacute;f&eacute;rences r&eacute;v&eacute;l&eacute;es est une th&eacute;orie &eacute;conomique connue et valable dans de nombreux domaines). Comme le r&eacute;sume la journaliste Nicola Twilley, tout le monde dit vouloir manger plus sainement et r&eacute;duire sa consommation de sucre, mais lorsqu'ils se retrouvent devant les rayons du supermarch&eacute;, les acheteurs pr&eacute;f&egrave;rent les produits sucr&eacute;s auxquels ils sont habitu&eacute;s, et &eacute;cartent les plus sains.</p>
<hr />
<p style="text-align: center;"><strong>Lire aussi:</strong> <a href="https://bonpourlatete.com/ailleurs/le-chili-en-pointe-contre-l-obesite" target="_blank" rel="noopener"><em>Le Chili en pointe contre l'ob&eacute;sit&eacute;</em></a></p>
<hr />
<p>Cela dit, les chercheurs nous laissent entrevoir une perspective renversante: dans cinq ans, nous serons en mesure de r&eacute;duire de 80 &agrave; 90% la teneur en sucre d'un aliment, tout en conservant la pleine <strong>sensation du sucre</strong>. &nbsp;</p>
<p>La question est maintenant de savoir quelle sera la technique de marketing la plus efficace aupr&egrave;s des consommateurs.</p>
<hr />
<h4><strong><sup>1</sup></strong> La silice est un &eacute;l&eacute;ment min&eacute;ral pr&eacute;sent naturellement sous forme pure ou en cristaux. On la retrouve dans la composition de la croute terrestre, dans les roches volcaniques ou s&eacute;dimentaires. Elle est actuellement utilis&eacute;e dans de nombreux domaines: l'optique, l'&eacute;lectronique, et l'agroalimentaire comme antiagglom&eacute;rant. Sous forme de poussi&egrave;re, si elle est inhal&eacute;e, la silice pr&eacute;sente un risque reconnu pour la sant&eacute;.&nbsp;</h4>',
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VOS RÉACTIONS SUR LE SUJET

6 Commentaires

@miwy 04.06.2018 | 05h47

«très beau début, intéressant, bien écrit... me réjouis de la suite»

@fauras 04.06.2018 | 11h48

«Merci pour cet article éclairant. Malheureusement les médias occidentaux ne réalisent pas à quel point la situation est catastrophique dans ce pays. Bravo pour cette enquête.»

@bouboule 04.06.2018 | 21h57

«La gauche européenne a préféré entendre le dogme et est restée aveugle à la lente dégradation de ce pays
»

@yvesmagat 04.06.2018 | 23h46

«Reportage intéressant sur une situation dramatique. Espérons qu'enfin la droite vénézuélienne comprenne que ses décennies d'aveuglement ont une part de responsabilité dans l'arrivée de Chavez-Maduro au pouvoir. Attention quand même à l'utilisation du terme de "camp de concentration " pour des situations qui n'ont rien à voir !»

@Wapiti 05.06.2018 | 02h53

«Qui control les allegation? Pas tres Suisse »

@stef 09.06.2018 | 15h48

«Après des décennies de "Capitalisme du désastre" initiée par Milton Friedman et soutenue par les Boys de Chicago, qui a fait souffrir le Chili, la Bolivie, l’Argentine, il y a comme un contre-coup réactionnaire à cette précédente situation.
Idéologiquement, Chavez a eu raison mais, une fois de plus, le facteur humain (corruption), ainsi que les efforts considérables déployés par le FMI et les USA pour faire capoter cet "essai socialiste" dans le cône sud a malheureusement réussi...»

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